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"L'esclavage en Egypte a été d'une grande utilité pour nous, puisqu'il a permis d'implanter en nous la qualité de bonté et de miséricorde"

[Rav Né'hémia - midrach Mékhilta déRachbi - Chémot 13,3]

-> Le rav Soloveitchik dit qu'en Egypte nous étions au plus bas niveau de l'échelle sociale, que nous avons été atrocement opprimés.
Ainsi à Pessa'h, moment où nous devons revivre cela, nous devons en devenir plus sensibles aux besoins des autres.
[lorsque tout va globalement bien dans notre quotidien, on en vient à oublier ce qu'impliquent les vraies galères de la vie. Pendant le Séder nous retraversons des moments atroces de notre histoire, et l'on est alors plus disposé à comprendre ceux qui traversent des situations personnelles difficiles.]

D'ailleurs selon le rav, une des raisons pour lesquelles on doit se souvenir si fréquemment de la sortie d'Egypte (zé'her litsiat mitsrayim), c'est parce c'est : "la source et l'inspiration morale de l'enseignement de la compassion qui est si omniprésente dans la loi juive".

C'est également pourquoi la Haggada commence par le "A la’hma anya", cette invitation à ceux dans le besoin à venir nous rejoindre.
En effet, si un autre juif n'a pas de quoi faire son Séder, alors forcément je n'ai pas la tête à pouvoir entamer le récit de la sortie d'Egypte!

Notre division donne de la force à nos ennemis

+ Savez vous pourquoi nos ennemis s'efforcent constamment de nous anéantir?

C'est parce que : "nous ne sommes pas un" (chélo é'had bilvad - שֶׁלֹּא אֶחָד בִּלְבָד)!
Ce terrible manque d'unité parmi les juifs est la cause première pour laquelle : "nos ennemis se lèvent contre nous pour nous anéantir" (amad alénou lé'haloténou - עָמַד עָלֵינוּ לְכַלּוֹתֵנוּ).

Et si ce n'est : "Hachem qui nous sauve de leurs mains, nous aurions cessé d'exister" (Hadadoch barou'h matsilénou miyadam - הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מַצִּילֵנוּ מִיָּדָם).

[Sfat Emet - commentant le "Véhi Chéamda"]

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-> Le 'Hatam Sofer enseigne que l'unité est une qualité énorme lorsqu'il s'agit de servir Hachem, tandis que la division est détestable.
Ce n'est pas une coïncidence si le mot : 'hamets (חמץ) a la même guématria que le mot : 'halak (divisé/division - חָלַק - cf. dans le verset Hochéa 10,2), puisque le 'hamets qui représente le yétser ara, n'est que disputes et divisions (midrach Béréchit rabba 38,6).
D'un autre côté, la matsa (מַצָּה) a la même guématria que le mot : "kahal" (קהל - assemblée), qui a pour acronyme : "kérvanou amakom laavodato" (Hachem nous a rapproché de Son Service - קרבנו המקום לעבודתו).

[Drachot 'Hatam Sofer - vol.2 p.256]

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-> Autre citation à ce sujet : https://todahm.com/2017/04/26/5230

Cette nuit du Séder, les portes du Ciel sont ouvertes aux prières et aux bénédictions.
Nos Sages rapportent que c'est le soir de Pessa'h que Yaakov a été béni par son père Its'hak.

[Rav 'Haïm Palagi]

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-> Dans de nombreuses Haggadot, avant le "Ma nichtana", se trouvent les mots : "Ici l'enfant demande" (kan aben choél).
Il y a un message profond :
- ici = en cette nuit du Séder, c'est un moment propice ;
- l'enfant = pour chaque juif, qui est un enfant de Hachem ;
- demande = de demander à son Père qui est au Ciel, pour tous ses besoins, requêtes et bénédictions Divines en abondance.

[le Beit Aharon - rabbi Aharon Perlow de Stolin]

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-> Le Arizal écrit que nos Sages ont mentionné que celui qui se renforce en une émouna complète au moment où il lit la Haggada est sûr et certain de recevoir l'aide de Hachem et la réponse à ses demandes.

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+ Pourquoi est-ce qu'à partir du 1er jour de Pessa'h, nous arrêtons de demander la pluie dans la amida (morid aguéchem), qui symbolise la richesse et la subsistance? Ne devrions-nous pas continuer à le demander durant toute l'année?

-> La réponse est que la matsa que nous mangeons pendant la nuit de Pessa'h est : un pain de misère, de pauvreté ("lé’hem oni"), sur lequel nos saints livres disent que c'est une ségoula pour la parnassa.

Ainsi, en réalisant comme il se doit cette mitsva la 1ere nuit de Pessa'h, nous subvenons à nos besoins pour le restant de l'année.
En effet : "matsa lé'hem oni" (מצה לחם עני) a la même guématria que : "guéchem" (la pluie - גשם).

[Rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Bné Yissa'har]

"Tout le monde doit chercher dans la crainte à accomplir les directives de nos Sages qui ont arrangé le Séder et la Haggada.
Ne laissons rien apparaître à nos yeux comme sans importance, car même si plusieurs choses peuvent nous paraître secondaires ... il n'y a rien d'insignifiant parmi elles."

[le Maharal]

"En se souvenant de la sortie d'Egypte, un juif doit se rappeler à lui-même de ne jamais désespérer d'un combat spirituel, peu importe à quel point sa situation peut être sombre."

[Rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

+ Pourquoi la Torah insiste-t-elle pour qu’on se rappelle de la sortie d’Egypte?

C’est pour que si un homme se demande comment va-t-il se rapprocher d’Hachem après toutes les fautes qu’il a commises, alors il se rappellera qu’en Egypte nos ancêtres furent enfoncés dans les 49 portes de l’impureté (sur 50), et malgré cela ils ont pu se rapprocher de la sainteté. [au point même de devenir la génération qui a reçu la Torah!]
Ce souvenir l’aidera constamment à se rapprocher de D.

[le Divré 'Haïm]

"Chacun des jours du mois de Nissan a la sainteté de Roch 'Hodech."

[Chla haKadoch]

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-> Les 30 jours de Nissan, chacun correspondant à un Roch 'Hodech, représentent 30 mois, soit 2 ans et demi.

Beit Chamaï et Beit Hillel ont débattu pendant 2 ans et demi pour savoir s'il aurait mieux valu que l'homme soit créé ou pas (guémara Erouvin 13b).

Les Tossafot disent que si c'est un tsadik, alors il évident que c'est mieux qu'il ait été créé.
Or, il est écrit : "koulanou tsadikim" = les membres de la nation choisie par D. sont tous des tsadikim.
[cf. également : "Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)]

Hachem a choisi la nation juive au mois de Nissan, et c'est considéré comme le commencement du monde, car c'est à ce moment que la Création du monde s'en est trouvée justifiée. (tous les juifs étant alors des tsadikim)

=> Ainsi, les "2 ans et demi" (30 jours) du mois de Nissan, font allusion à cette dispute entre Beit ChamaÏ et Beit Hillel.

[le 'Hatam Sofer - Bo 12,2]

Ya’hats

+ Ya'hats :

-> A ce moment du Séder, nous prenons la matsa du milieu, et nous la coupons en 2 : la plus grande part est mise de côté pour servir d'Afikoman, et la plus petite est remise à sa place.

Rabbi Tsvi Elimélé'h Spira (Tsvi léTsadik) enseigne :
Ya'hats est une ségoula pour une bonne vie.
Puisque la matsa (מצה) a une valeur de 135, et qu'elle ne peut pas être diviser en 2 parties totalement égales, alors on obtient :
- une part plus grande que la moitié = soit 68 = valeur de : 'haïm (vie - חיים) ;
- une part inférieure à la moitié = soit 67 = valeur de de : tovim (bonnes - טובים).

=> La matsa se divise en 2 morceaux formant : "une bonne vie" ('haïm tovim)!

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-> Le rav Shimon Schwab enseigne que la séparation de la matsa fait allusion au fonctionnement du monde, qui se divise en 2 temps :
- une partie petite = elle sert de symbole au "lé'hem oni" : le pain de misère, de pauvreté, que nous mangions pendant notre esclavage.
C'est une allusion à ce monde, qui est limité, et durant lequel nous devons peiner et souffrir pour avoir une vie remplie selon la volonté de D.

- une partie grande = c'est l'Afikoman qui est mise de côté et cachée pour être utilisée plus tard dans le Séder.
C'est une allusion au monde à Venir.
[en fonction de nos actions dans ce monde, Hachem nous y donnera notre récompense, d'une certaine façon c'est à l'image des enfants qui vont recevoir quelque chose en rendant l'Afikoman qu'ils ont dérobé. ]

=> Ya'hats : Ce moment de séparation de la matsa est une ségoula pour mériter b'h, une bonne vie dans ce monde, et éternellement dans le monde à Venir. Amen!

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-> Nous coupons la matsa en 2.
La plus petite partie qui reste visible symbolise la sortie d'Egypte, tandis que la partie la plus grande, que nous cachons, fait allusion à la délivrance future, puisque le moment où cela arrivera nous est caché.
[Drachot 'Hatam Sofer - vol.2 p.306]

"Le fait de se rappeler de la sortie d'Egypte est une immense ségoula pour faire sortir une personne des profondeurs de l'impureté.
Pour cette raison, la sortie d'Egypte est mentionnée dans la Torah à 50 reprises, en correspondance avec les 50 niveaux d'impureté.
[...]
En se rappelant de la sortie d'Egypte, nous pouvons supprimer les forces d'impureté qui sont en nous, nous libérant de leur emprise."

['Hatam Sofer - Torat Moché (Dévarim p.54)]

Seul le décret d'exil en Egypte était prédéterminé : D. a fait savoir à Avraham que ses descendants allaient résider en Egypte.
Leur oppression par les égyptiens n'était pas l'intention première de Hachem. Elle a été causée par les fautes des juifs.

[Maskil léDavid - rapporté par le Méam Loez (Réé 16,3)]

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-> "Car c'est avec précipitation que tu as quitté le pays d'Egypte" (Réé 16,3)

-> Rachi commente : Quant à la hâte, elle n’était pas de ton fait, mais du fait des égyptiens, ainsi qu’il est écrit : "Les égyptiens se forcèrent sur le peuple" (Chemot 12,33).

-> Le Maharil Diskin écrit que de minuit à l'aube, les juifs étaient en train d'écrire les parchemins des téfilin sur la peau (cuir) du sacrifice de Pessa'h, et ce avec une grande joie de l'anticipation de recevoir la mitsva de mettre les téfilin, le jour suivant.

=> La précipitation de quitter l'Egypte provenait des égyptiens, et la mitsva de manger à la hâte est en souvenir d'à quel point les égyptiens voulaient que nous quittions le pays.

Le rav Ménaché Reizman dit que lorsque les juifs se sont assis pour accomplir la mitsva du Korban Pessa'h, enfermés dans leur maison avec l'interdiction d'en sortir, ils ne savaient pas qu'alors ils seraient libérés d'Egypte.
De même, les égyptiens refusaient totalement de leur permettre de partir (Pharaon a fait part de son refus à Moché, et les autres égyptiens ont fait de même lorsque les 1ers nés égyptiens apeurés par la plaie ont demandé à leurs parents de libérer les juifs).
Lorsqu'à minuit la plaie des 1ers nés a frappé, tout a changé : Pharaon et tous les égyptiens ont supplié les juifs de partir au plus vite.

=> La leçon est de prendre conscience d'à quel point Hachem en un instant a rendu une chose totalement impossible, possible.
Peu importe à quel point une situation peut nous sembler sombre, désespérée, notre papa Hachem peut tout changer en un clin d’œil.
[on se rappelle de cette réalité, pleine d'espoir, en accomplissant la mitsa de manger à la hâte.]