Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Cette nuit du Séder, les portes du Ciel sont ouvertes aux prières et aux bénédictions.
Nos Sages rapportent que c'est le soir de Pessa'h que Yaakov a été béni par son père Its'hak.

[Rav 'Haïm Palagi]

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-> Dans de nombreuses Haggadot, avant le "Ma nichtana", se trouvent les mots : "Ici l'enfant demande" (kan aben choél).
Il y a un message profond :
- ici = en cette nuit du Séder, c'est un moment propice ;
- l'enfant = pour chaque juif, qui est un enfant de Hachem ;
- demande = de demander à son Père qui est au Ciel, pour tous ses besoins, requêtes et bénédictions Divines en abondance.

[le Beit Aharon - rabbi Aharon Perlow de Stolin]

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-> Le Arizal écrit que nos Sages ont mentionné que celui qui se renforce en une émouna complète au moment où il lit la Haggada est sûr et certain de recevoir l'aide de Hachem et la réponse à ses demandes.

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+ Pourquoi est-ce qu'à partir du 1er jour de Pessa'h, nous arrêtons de demander la pluie dans la amida (morid aguéchem), qui symbolise la richesse et la subsistance? Ne devrions-nous pas continuer à le demander durant toute l'année?

-> La réponse est que la matsa que nous mangeons pendant la nuit de Pessa'h est : un pain de misère, de pauvreté ("lé’hem oni"), sur lequel nos saints livres disent que c'est une ségoula pour la parnassa.

Ainsi, en réalisant comme il se doit cette mitsva la 1ere nuit de Pessa'h, nous subvenons à nos besoins pour le restant de l'année.
En effet : "matsa lé'hem oni" (מצה לחם עני) a la même guématria que : "guéchem" (la pluie - גשם).

[Rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Bné Yissa'har]

"Tout le monde doit chercher dans la crainte à accomplir les directives de nos Sages qui ont arrangé le Séder et la Haggada.
Ne laissons rien apparaître à nos yeux comme sans importance, car même si plusieurs choses peuvent nous paraître secondaires ... il n'y a rien d'insignifiant parmi elles."

[le Maharal]

"En se souvenant de la sortie d'Egypte, un juif doit se rappeler à lui-même de ne jamais désespérer d'un combat spirituel, peu importe à quel point sa situation peut être sombre."

[Rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

+ Pourquoi la Torah insiste-t-elle pour qu’on se rappelle de la sortie d’Egypte?

C’est pour que si un homme se demande comment va-t-il se rapprocher d’Hachem après toutes les fautes qu’il a commises, alors il se rappellera qu’en Egypte nos ancêtres furent enfoncés dans les 49 portes de l’impureté (sur 50), et malgré cela ils ont pu se rapprocher de la sainteté. [au point même de devenir la génération qui a reçu la Torah!]
Ce souvenir l’aidera constamment à se rapprocher de D.

[le Divré 'Haïm]

"Chacun des jours du mois de Nissan a la sainteté de Roch 'Hodech."

[Chla haKadoch]

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-> Les 30 jours de Nissan, chacun correspondant à un Roch 'Hodech, représentent 30 mois, soit 2 ans et demi.

Beit Chamaï et Beit Hillel ont débattu pendant 2 ans et demi pour savoir s'il aurait mieux valu que l'homme soit créé ou pas (guémara Erouvin 13b).

Les Tossafot disent que si c'est un tsadik, alors il évident que c'est mieux qu'il ait été créé.
Or, il est écrit : "koulanou tsadikim" = les membres de la nation choisie par D. sont tous des tsadikim.
[cf. également : "Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)]

Hachem a choisi la nation juive au mois de Nissan, et c'est considéré comme le commencement du monde, car c'est à ce moment que la Création du monde s'en est trouvée justifiée. (tous les juifs étant alors des tsadikim)

=> Ainsi, les "2 ans et demi" (30 jours) du mois de Nissan, font allusion à cette dispute entre Beit ChamaÏ et Beit Hillel.

[le 'Hatam Sofer - Bo 12,2]

Ya’hats

+ Ya'hats :

-> A ce moment du Séder, nous prenons la matsa du milieu, et nous la coupons en 2 : la plus grande part est mise de côté pour servir d'Afikoman, et la plus petite est remise à sa place.

Rabbi Tsvi Elimélé'h Spira (Tsvi léTsadik) enseigne :
Ya'hats est une ségoula pour une bonne vie.
Puisque la matsa (מצה) a une valeur de 135, et qu'elle ne peut pas être diviser en 2 parties totalement égales, alors on obtient :
- une part plus grande que la moitié = soit 68 = valeur de : 'haïm (vie - חיים) ;
- une part inférieure à la moitié = soit 67 = valeur de de : tovim (bonnes - טובים).

=> La matsa se divise en 2 morceaux formant : "une bonne vie" ('haïm tovim)!

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-> Le rav Shimon Schwab enseigne que la séparation de la matsa fait allusion au fonctionnement du monde, qui se divise en 2 temps :
- une partie petite = elle sert de symbole au "lé'hem oni" : le pain de misère, de pauvreté, que nous mangions pendant notre esclavage.
C'est une allusion à ce monde, qui est limité, et durant lequel nous devons peiner et souffrir pour avoir une vie remplie selon la volonté de D.

- une partie grande = c'est l'Afikoman qui est mise de côté et cachée pour être utilisée plus tard dans le Séder.
C'est une allusion au monde à Venir.
[en fonction de nos actions dans ce monde, Hachem nous y donnera notre récompense, d'une certaine façon c'est à l'image des enfants qui vont recevoir quelque chose en rendant l'Afikoman qu'ils ont dérobé. ]

=> Ya'hats : Ce moment de séparation de la matsa est une ségoula pour mériter b'h, une bonne vie dans ce monde, et éternellement dans le monde à Venir. Amen!

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-> Nous coupons la matsa en 2.
La plus petite partie qui reste visible symbolise la sortie d'Egypte, tandis que la partie la plus grande, que nous cachons, fait allusion à la délivrance future, puisque le moment où cela arrivera nous est caché.
[Drachot 'Hatam Sofer - vol.2 p.306]

"Le fait de se rappeler de la sortie d'Egypte est une immense ségoula pour faire sortir une personne des profondeurs de l'impureté.
Pour cette raison, la sortie d'Egypte est mentionnée dans la Torah à 50 reprises, en correspondance avec les 50 niveaux d'impureté.
[...]
En se rappelant de la sortie d'Egypte, nous pouvons supprimer les forces d'impureté qui sont en nous, nous libérant de leur emprise."

['Hatam Sofer - Torat Moché (Dévarim p.54)]

Seul le décret d'exil en Egypte était prédéterminé : D. a fait savoir à Avraham que ses descendants allaient résider en Egypte.
Leur oppression par les égyptiens n'était pas l'intention première de Hachem. Elle a été causée par les fautes des juifs.

[Maskil léDavid - rapporté par le Méam Loez (Réé 16,3)]

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-> "Car c'est avec précipitation que tu as quitté le pays d'Egypte" (Réé 16,3)

-> Rachi commente : Quant à la hâte, elle n’était pas de ton fait, mais du fait des égyptiens, ainsi qu’il est écrit : "Les égyptiens se forcèrent sur le peuple" (Chemot 12,33).

-> Le Maharil Diskin écrit que de minuit à l'aube, les juifs étaient en train d'écrire les parchemins des téfilin sur la peau (cuir) du sacrifice de Pessa'h, et ce avec une grande joie de l'anticipation de recevoir la mitsva de mettre les téfilin, le jour suivant.

=> La précipitation de quitter l'Egypte provenait des égyptiens, et la mitsva de manger à la hâte est en souvenir d'à quel point les égyptiens voulaient que nous quittions le pays.

Le rav Ménaché Reizman dit que lorsque les juifs se sont assis pour accomplir la mitsva du Korban Pessa'h, enfermés dans leur maison avec l'interdiction d'en sortir, ils ne savaient pas qu'alors ils seraient libérés d'Egypte.
De même, les égyptiens refusaient totalement de leur permettre de partir (Pharaon a fait part de son refus à Moché, et les autres égyptiens ont fait de même lorsque les 1ers nés égyptiens apeurés par la plaie ont demandé à leurs parents de libérer les juifs).
Lorsqu'à minuit la plaie des 1ers nés a frappé, tout a changé : Pharaon et tous les égyptiens ont supplié les juifs de partir au plus vite.

=> La leçon est de prendre conscience d'à quel point Hachem en un instant a rendu une chose totalement impossible, possible.
Peu importe à quel point une situation peut nous sembler sombre, désespérée, notre papa Hachem peut tout changer en un clin d’œil.
[on se rappelle de cette réalité, pleine d'espoir, en accomplissant la mitsa de manger à la hâte.]

La libération d'Egypte était une double libération : à la fois physique et à la fois spirituelle. Notre corps et notre âme y ont été sauvés.

La libération physique n'a pas duré pour toujours, puisqu'après l'Egypte nous avons connu à de nombreuses reprises l'assujettissement des nations.
Cependant, la libération spirituelle est éternelle. C'est pour cela que nous déclarons : "Hallélou avdé Hachem" (faites des louanges, serviteurs de Hachem!), que la guémara (Méguila 14a) commente : "serviteurs de Hachem, et non serviteurs de Pharaon".

['Hatam Sofer]

"Dans Sa promesse à Avraham, Hachem n'a utilisé que 2 mots pour indiquer qu'Il va punir les égyptiens pour avoir réduit en esclavage le peuple juif, à savoir : "Je [le] jugerai" (dan ano'hi - דָּן אָנֹכִי - Lé'h Lé'ha 15,14).

Si Hachem a réalisé tellement de miracles pour tenir une promesse d'uniquement 2 mots, imaginez combien plus spectaculaire sera la guéoula finale, qui a été promise à de très nombreuses reprises dans les livres de Névi'im."

[Rabbénou Saadia Gaon ]

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-> Les plaies ont été faits par l'étsba Elokim (le doigt d'Hachem - Vaéra 8,15).
L'ouverture de la Mer Rouge a été provoquée par la yad Hachem (la main d'Hachem), comme il est dit : béyad 'hazaka (avec une main forte - Dévarim 5,15 ; 9,26&29 ; 26,8 ; Téhilim 136,12-3 ).
Comment Hachem accomplira-t-il les miracles dans la future rédemption?

Ce sera Hachem lui-même, comme l'affirme la guémara (Taanit 31a) : dans le futur, Hachem fera un cercle de tsadikim dans lequel Il sera assis au milieu, et chacun d'eux pointera son doigt vers Hachem, comme il est dit : "Il dira ce jour-là, voici notre D., nous avons espéré en Lui et Il nous a sauvés, voici Hachem en qui nous avons espéré, exultons et réjouissons-nous de Son salut" (Yéchayahou 25,9).

Ceci explique le verset : "comme à l'époque de ta sortie d'Egypte (kimé tsété'ha mé'érets mitsraïm), je te ferai voir des prodiges" (Mikha 7,15).
"Kimé" (כִּימֵי) comme les jours, implique que les futurs miracles [de la guéoula] seront encore plus grands que les merveilles de la sortie d'Egypte.

[ les 3 matsot du Séder font référence aux 3 Avot. Par conséquent, la matsa du milieu correspond à Its'hak. Its'hak est notre défenseur de la géoula (guémara Shabbath 89b). Sa matsa est celle que nous cassons et dont le plus gros morceau est l'afikoman.
Ce plus gros morceau représente la future géoula qui sera plus grande que celle de la sortie d'Egypte. ]

Le Gaon de Vilna explique que la paracha Bo commence par : "bo el Pharaon" (venez à Paraon), et que nous devrions littéralement "entrer" dans les lettres de Pharaon (פַּרעֹה).
Puisque pé (פ) s'écrit pleinement : pé-hé (פה), la lettre intérieure est un hé (ה).
Rch s'écrit réch-youd-chin, les lettres intérieures sont donc chin et youd (ש-י).
Ayin s'écrit ayin-youd-noun, les lettres intérieures sont donc youd et noun (נ-י).
Hé s'écrit hé-alef, la lettre interne est donc un alef (א).
Les lettres internes (hé, youd, chin, youd, noun, alef) ont une somme totale de : 376. C'est la même gématria que Essav.
[de plus, ces lettres forment le mot hichiani (הִשִּׁיאַנִי) qui est dit à propos du serpent (Béréchit 3,13) : "ha'na'hach hichiani va'ochél" (le serpent m'a trompé et j'ai mangé), car c'est là qu'Essav est enraciné. ]

Edom-Eisav est le dernier exil. Il s'agit d'une allusion à la délivrance de l'exil Edom avec ces plaies.

Par ailleurs, si nous prenons à nouveau la phrase ""bo el Pharaon" littéralement, c'est-à-dire que nous combinons la somme du mot bo (3) à (el) Pharaon (355), on obtient une guématria totale est : 358, qui est la même que machia'h (358).
[358 est également la même guématria que "na'hach", puisque nous serons alors rachetés de l'exil d'Edom, qui est enraciné dans le serpent - Essav. (voir Pri Tsadik - 'Houkat 16) ]

[c'est ce que suggère le mot vaéra (וָאֵרָא), abréviation de : "ani rishon vaani a'haron" (je suis le premier et je suis le dernier - Yéchayahou 44,6).
Tout comme Hachem nous a rachetés grâce aux plaies qui commencent dans la paracha Vaéra (ani rishon), de même, dans le futur, Hachem nous délivrera en amplifiant les merveilles bien plus qu'en Egypte (vaani a'haron).
En ce sens, le 4e ani maamim est : "je crois avec une foi totale que le Créateur est le premier et le dernier" (ani maamin bé'émouna shléma shé haBoré Yitbara'h Shmo hou richon véhu a'haron). ]

[d'après Yéhochoua Alt]