Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Nos Sages nous disent que lors de la nuit originelle de Pessah, il y avait une lumière éclairante, de sorte que la nuit était comme le jour.
En règle générale, il n'est permis de réciter le Hallel que le jour, mais puisque la nuit était comme le jour, il est permis de réciter le Hallel la nuit de Pessah, car cette nuit était comme le jour.
[Sfat Emet]

Karpas

+ Karpas :

-> La raison pour laquelle nous avons besoin de tremper 2 fois [pendant la Séder : karpass trempé dans l'eau salée, et le maror trempé dans le 'harosset] est afin que cela soit remarqué par les enfants. [Pessa'him 114b]

Nous trempons la karpas dans de l'eau salée afin de susciter l'intérêt des enfants lors du Séder.
Nos Sages voulaient que les choses du Séder sortent de l'ordinaire afin de capter l'attention des enfants et de les inciter à poser des questions sur la sortie d'Egypte.
Pourquoi avons-nous besoin du Karpas avant de réciter la Haggadah? D'ordinaire, nous ne récitons pas la Haggadah lors d'une séouda, de sorte que sa récitation en elle-même devrait suffire à éveiller l'intérêt des enfants, et le Karpas ne devrait pas être nécessaire.

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Nous disons dans le "ma nichtana" : Toutes les nuits de l'année, nous ne trempons pas, même pas une fois, mais la nuit de Pessa'h, nous trempons deux fois".

La première fois où l'on trempe le karpas dans l'eau salée, est une allusion au trempage lors de la vente de Yossef, qui a entraîné l'exil en Egypte.
"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un chevreau et trempèrent la robe dans son sang" (Vayéchev 37,31), pour faire croire à leur père que Yossef n'était plus en vie.

Le deuxième trempage est le maror dans le 'harosset.
Ce trempage est une allusion au trempage que les Bné Israël ont effectué avant la plaie des premiers-nés.
"Vous prendrez une poignée d'hysope, vous la tremperez dans le sang reçu dans un bassin et vous teindrez le linteau et les deux poteaux [des portes de nos maisons] de ce sang du bassin" (Bo 12,22).

Bien qu'il ait été dit à Avraham, de nombreuses années auparavant, que les Bné Israël entreraient en exil, la cause directe de leur entrée en exil fut la vente de Yossef.
La vente de Yossef s'est produite parce qu'il y avait un manque de shalom et d'unité parmi les Shévatim, ce qui a été démontré par le fait que les vêtements de Yossef ont été trempés dans le sang.
La Torah nous enseigne comment y remédier : avant de quitter l'Egypte, les Bné Israël devaient à nouveau se tremper dans le sang, mais cette fois-ci avec unité (tous les juifs unis dans leur maison autour du korban Pessa'h, avec interdiction de sortir), suivant ainsi la volonté d'Hachem et se préparant à quitter l'Egypte.
Nous trempons 2 fois la nuit de Pessa'h pour nous rappeler cette importante leçon.
[nos divisions, notre manque d'amour d'autrui génère un exil plus long et dur, et inversement par notre unité et paix entre nous. ]

-> La guémara (Shabbath 10b) nous enseigne qu'à cause de la "Koutonet Passim", la tunique spéciale que Yaakov confectionna pour Yossef, ses frères le jalousèrent et à la suite de cet épisode, tout convergea vers la descente de nos ancêtres en Égypte.
Rabbénou Manoa'h rapporte que c'est la raison pour laquelle nous avons l'habitude de manger du "Karpas", comme Rachi le commente là-bas : "Passim : c'est un vêtement de fine laine comme il est écrit dans la Méguilat Esther (1,6) : "laine de couleur multiple : blanche, verte et bleue.""

De même, le Ben Ich 'Haï lie le "Karpas" à la "Koutonet Passim" et explique que les lettres Kaf et Rèch sont la fin du mot "Makhar" (vendu) et les lettres "Pé et Sameé'h" sont le début du mot "Passim".
Tremper le "Karpas" dans le vinaigre rappelle la difficulté de l'esclavage, conséquence de la vente de Yossef et du fait qu'ils aient trempé sa tunique dans le sang, ce qui avait occasionné une immense peine à Yaakov.

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-> Selon le Yisma'h Israël :
Les légumes utilisés pour le Karpas sont ceux que l'on mange habituellement en accompagnement et non en plat principal.
Le soir du Séder, nous commençons par le Kidouch, puis nous passons directement à Our'hatz, pour nous laver les mains en préparation du Karpas. Il s'agit d'une partie très importante du Seder.
Le Karpas, les plats d'accompagnement; représente les personnes qui ne sont pas importantes, qui se sentent indignes de louer Hachem ou de bénéficier de Sa grande bonté.
Cependant, le soir du Séder, nous commençons par le plat d'accompagnement, le Karpas, qui nous enseigne que chaque juif doit se rendre compte qu'il est important.
Cette nuit-là, nous atteignons des sommets élevés et nous devons essayer d'emporter ce sentiment avec nous tout au long de l'année.

[ex: c'est comme si un jour dans l'année, Hachem allumait la lumière de ce monde obscur, qu'Il nous dévoile clairement (au moins à notre intériorité) qui nous pouvons être, à quel point Il nous aime et nous sommes importants à Ses yeux, ... Nous devons prendre cela pour nous renforcer le restant de l'année. ]

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-> Selon le Shem MiShmouel :
Les légumes sont presque toujours consommés en accompagnement d'aliments plus lourds, comme le pain. Si une personne mange des légumes et attend ensuite pendant une longue période avant de manger des aliments plus lourds, elle aura un grand appétit pour les aliments plus lourds.
Plus on attend, plus l'envie est grande. Après avoir mangé le karpas, nous attendons longtemps avant de manger la matsa, ce qui augmente notre appétit pour la matsa.
Il s'agit d'une allusion pour la séquence d'événements qui s'est produite en Egypte.

Moché s'est rendu en Egypte pour annoncer aux Bné Israël la géoula à venir. Ce n'est que 6 mois plus tard qu'il conduisit les Bné Israël hors d'Egypte, et ce spécifiquement pour leur bénéfice.
Lorsque Moché arriva pour la première fois en Egypte, les Bné Israël se trouvaient à un niveau spirituel très bas. Ils avaient perdu tout espoir d'être un jour libérés d'Egypte et n'avaient aucun désir de sainteté.
Moché vint et réveilla leur espoir d'être libérés et leur désir de sainteté.
Au cours des 6 mois suivants, l' "appétit" des Bné Israël pour la sainteté augmenta jusqu'à ce qu'ils soient prêts à être libérés d'Egypte pour toujours.

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-> Selon le Lev David :
Karpas (כרפס) est l'acronyme de : "klal richon pé saguour" (כלל ראשון פה סגור - la première règle est que la bouche doit être fermée".
Lorsqu'une personne a la bouche fermée, elle ne parle pas de paroles inutile (dévarim bétélim). Cela permet d'éviter de fauter avec sa bouche. Plus on parle, plus on risque de fauter.
La première étape pour devenir kadoch est de faire attention à sa bouche.
Il y a une allusion à cela dans le Séder. Kadech, Our'hatz, puis Karpas = si l'on veut devenir kadoch et se laver de ses fautes "la première règle est que la bouche doit être fermée" (כרפס).

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-> Selon le Magen Avraham (Ora'h 'Haïm 473,4) :
Le Maharil écrit que pendant Pessa'h, il y a une coutume de manger du karpas.
Le mot כרפס est une contraction pour ס פרך , c'est une allusion 600 000 [bné Israël] qui ont travaillé [en tant qu'esclaves] : "עבודת פרך" (travail dur - avodat péré'h).
[ס vaut 60]

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-> Le 'Hatam Sofer (Shu"t Ora'h 'Haïm 132) écrit :
"Mon rabbi, rav Nathan Adler HaCohen, a cherché assidûment à trouver le légume appelé karpas. Il a découvert que dans la plupart des langues, on l'appelle אפיא (céleri).
L'acronyme de אפיא est "א-ל פועל ישועות אתה" (E-l poél yéchouot ata) = Hachem est un D. qui apporte des yéchouot (délivrances).

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-> Certains ont expliqué que le "Karpas" a pour valeur numérique 360 "Chass", ce qui correspond au fait que l'on trempe le céleri dans de l'eau salée. Le Tana (Pirké Avot 6,4) nous enseigne effectivement : "Ainsi est la voie de la Torah, tu mangeras du pain trempé dans du sel."

-> Une autre raison a été avancée dans le livre Matamé Its'hak : les initiales du mot "Karpas" sont "Kol Sousse Ré'hev Pharaon" (tous les chevaux et les chariots de Pharaon).
Nous trempons le céleri dans de l'eau salée en souvenir des Égyptiens qui se sont noyés dans les eaux salées de la mer Rouge.

Les 4 verres du Séder (arba kossot)

+ Les 4 verres du Séder (arba kossot) :

-> Selon le Bné Yissas'har :
Dans la guémara (Yérouchalmi Pessa'him), Rabbi Lévi dit que les 4 coupes de vin du Séder correspondent aux 4 exils que le peuple juif a subis aux mains de 4 royaumes ...

Tous les exils du peuple juif : Edom (Rome), Bavél (Babylone), Yavan (Grèce), Madaï (Perse), sont enracinés dans le premier, celui d'Egypte.
Il est donc approprié de boire 4 coupes de vin la nuit de la géoula d'Egypte, pour faire allusion à nos 4 exils.

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba 88,5) :
Pourquoi nos Sages ont-ils établi la mitsva des 4 coupes la nuit de Pessa'h?
Rabbi Yéhochoua Ben Lévi explique qu'elles ont été instituées pour correspondre aux 4 "coupes de trépidation, de colère" (כוסות של תרעלה) que Hachem donnera à boire aux nations du monde en guise de punition pour leurs mauvaises actions.
De même, à l'avenir, Hachem donnera au peuple juif 4 coupes de salut à boire.

[ainsi, d'une certaine façon même si on est dans un contexte difficile, on s'imagine la réalité du monde très prochaine avec la guéoula, où ces 4 coupes auront une signification opposée. Chez les juifs se sera joie et fierté. ]

-> Selon le Guévourot Hachem :
Le midrach explique que les 4 coupes de vin ont été établies pour représenter la guéoula future. En effet, bien que les juifs ait atteint un niveau élevé de spiritualité lors de sa rédemption d'Egypte, ce niveau était nettement inférieur à celui qu'il atteindra à l'avenir, lorsque les quatre royaumes maléfiques qui s'opposent à sa sainteté seront détruits à l'époque de machia'h.
Lorsque Hachem vaincra ces royaumes, Il les forcera à boire 4 coupes de trépidation, tandis que le peuple juif sera méritant et boira quatre coupes de salut.
En prévision de cette géoula finale, nous buvons quatre coupes de vin au Seder.

[les 4 coupes renvoient au 4 exils (on réalise que malgré toutes les nombreuses tentatives de nous détruire nous sommes toujours là b'h!), et cela pour mieux corroborer la réalité de la guéoula imminente (car avec Hachem, nous aime, Il est à nos côtés tout est possible!). ]

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-> Selon le Chlah haKadoch :
La sortie du peuple juif avait un but, et les souffrances qu'ils ont subi en Egypte étaient des souffrances d'amour (yissourin chel ahava).
Hachem a fait sortir le peuple juif d'Egypte afin qu'ils puissent Le servir et finalement recevoir la Torah et la terre d'Israël.
La guémara (Béra'hot 5a) dit que Hachem a donné au peuple juif 3 cadeaux qui ne peuvent être atteints que par des souffrances : la Torah, la terre d'Israël, et le monde à Venir (olam haba).

La guémara (Baba Batra 158b) explique que le but de la Torah et de la terre d'Israël, dont l'air rend sage, est de permettre à une personne de gagner son monde à Venir (le plus beau et proche d'Hachem possible).
Les 4 coupes de vin du Séder sont une allusion (remez) vers le monde à Venir, en raison des 4 niveaux associés au monde à Venir :
1°/ le but de ce monde-ci (olam hazé), qui signifie se connecter, s'attacher à Hachem [ex: chaque mitsva est une occasion de davantage se lier avec D. ] ;
2°/ le monde à Venir qui vient immédiatement après notre mort dans ce monde, connecté au Gan Eden ici-bas et là-Haut ;
3°/ l'arrivée de machia'h, lorsque toutes les âmes seront méritantes à un niveau élevé et pourront entrer dans le Kodech Hakodachim (Saint des Saints) dans le Jérusalem d'en-Haut ;
4°/ la résurrection des morts, le jour du grand jugement éternel.

Les quatre coupes de rédemption que nous buvons le soir du Séder font allusion à ces quatre niveaux du monde à Venir.
- La 1ere coupe correspond à l'attachement du monde à Venir dans ce monde-ci (vivre dans ce monde en préparant notre éternité à Venir), le lien entre ce monde et l'autre, comme nous le récitons dans le Kiddouch : "acher ba'har banou ... vékidéchanou" = qui fait référence à notre attachement pour la Torah et les mitsvot.

- La 2e coupe est bu pendant le Maggid (du Séder), où nous commençons par rapporter que nous les Bné Israël étions des "Avadim Hayinou" (nous étions des esclaves en Egypte) et finissons par louer Hachem (chéva'h) pour la délivrance d'Egypte.
De même, l'âme résidant dans le corps (gouf) est comparée à un roi retenu en captivité. Lorsque l'âme quitte le corps pour le monde à Venir qui vient immédiatement après la mort, elle est enfin considérée comme libre.
[ le mot "Egypte" (mitsraïm - מצרים) est composé des mêmes lettres que les termes מצר (métser - limite) et ים (valeur de 50). Ainsi dans ce monde, les 50 niveaux de pureté (l'âme) sont prisonniers de limitations liées à la matérialité, ce qui ne sera plus le cas dans le monde à Venir, une réalité purement spirituelle et de Vérité. ]

- La 3e coupe est bue au Birkat Hamazon, qui fait référence aux jours du machia'h, lorsque la terre d'Israël produira des gâteaux fins directement à partir du sol.
Cela correspond au 3e niveau du monde à Venir, lorsque machia'h viendra.

- La 4e coupe est récitée sur le Hallel Ha'gadol, le grand Hallel, qui fait allusion au monde à Venir éternel et à la résurrection des morts.

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-> Le Chlah haKadoch enseigne également :
Les 4 coupes correspondent aux 4 Matriarches.
- La première à Sarah = nous la buvons lors du kidouch, où l'on dit : "acher ba'har banou mikol aamim" (qui nous as choisi parmi toutes les nations).
De même qu'Avraham a fait des convertis masculins, Sarah a fait des convertis féminins, en amenant beaucoup dans le peuple juif.
- la 2e coupe à Rivka = elle bue à Maggid, où l'on passe d'un état dégradant d'esclaves en Egypte à libérés et loués par Hachem. De même, Rivka a d'abord eu Essav, qui était dégradant, suivi par Yaakov, une source de louanges.
- la 3e coupe à Ra'hel = le birkat hamazon nous rappelle qu'Hachem soutient et nourrit le monde entier, et le fils de Ra'hel, Yossef a nourri toute la maisonnée de Yaakov.
De plus, nos Sages nous disent que la bénédiction ne se trouve dans une maison que grâce à la femme, et Ra'hél était la "akéret habayit", le pilier de la maison de Yaakov.
- la 4e coupe à Léa = elle est bue sur la "birkat hachir", en chantant des louanges (chira) à Hachem.
Or, Léa a dit : "apaam odé ét Hachem". La guémara (Béra'hot 7b) raconte que quand Léa eut son 4e enfant, elle le nomma Yéhouda, déclarant : "Cette fois, je remercierai Hachem" (Vayétsé 29,35), et elle précise que c’est la première fois de l’Histoire qu’une personne exprima sa gratitude à Hachem. [elle a remercié D. pour un miracle caché (naissance), comme si c'était un miracle dévoilé. Tout est miracle d'Hachem. ]
Egalement, de Léa va descendre Moché rabbénou, qui va provoquer de belles louanges à Hachem.

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-> Selon le Chlah haKadoch :
La guémara (Yérouchalmi - Pessa'him) donne plusieurs raisons pour les 4 coupes Pessa'h, mais bien qu'elles abordent la signification du nombre quatre, elles n'expliquent pas l'utilisation du vin plutôt que quatre coupes d'un autre liquide.
Nos Sages disent que 'Hava a pressé le fruit du Eitz HaDaat (l'Arbre de la Connaissance) qui était du raisin, et en a fait du vin, et c'est ainsi qu'Adam a pris part au Eitz HaDaat.
Nous buvons spécifiquement du vin en guise de tikoun (rectification) pour la faute du Eitz HaDaat.

-> A ce sujet, on peut rapporter l'enseignement suivant :

Il est écrit : "Noa'h, l'homme de la terre, se déshonora et planta une vigne. Il but du vin et s'enivra, puis se découvrit dans sa tente" (Noa'h 9,20-21)

Le Maayan Beit haChoéva explique :
Nous savons que la Torah décrit Noa'h comme un tsadik (Béréchit 6,9), et que malgré l'incident peu flatteur avec le vin, il a toujours eu une prophétie par la suite et a prophétisé ce qui arriverait à Shem, Cham et Yéfet (Noa'h 9,25-26). Comment pouvons-nous donc comprendre que Noa'h se soit comporté d'une manière aussi inconvenante, en abusant du vin et en restant dévêtu dans sa tente?

Noa'h pensait que le Déluge (Maboul) avait éradiqué tout le mal du monde, et que le monde était revenu au même état qu'avant la faute d'Adam et de 'Hava.
Noa'h pensait qu'il était comme Adam, un homme directement issu de la terre, un "ich aadama".
Il choisit donc de planter une vigne afin de ne pas commettre la faute d'Adam HaRichon, qui avait fauté avec des raisins (guémara Sanhédrin 70a).
Noa'h ne fut pas vêtu, comme Adam HaRichon avant la faute, parce qu'il pensait avoir atteint ce niveau.

[le Ram'hal dit que chaque Pessa'h on avance davantage vers la guéoula, c'est comparable à un coup de couteau dans un morceau de viande, qui a un moment se coupera (guéoula).
De même, on peut dire que chaque Pessa'h nous rectifions davantage la faute originelle de l'Arbre de la Connaissance, et qu'à un moment cela sera réparé au point que la guéoula viendra. ]

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-> Selon Rabbénou Bé'hayé (Bo 12,23) :
Les 4 coupes font allusion aux 4 lettres du Chem Havayah (le nom d'Hachem : יהוה).

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-> Selon le 'Hatam Sofer :
Nos Sages nous disent que les 4 coupes sont à mettre en parallèle aux 4 termes de géoula.
[ "Je t’enlèverai" (véhotséti), "et Je te sauverai" (véhotsalti), "et Je te rachèterai" (végaalti), "et Je t'emmènerai" (vélaka'hti) pour Mon peuple - Vaéra 6,6).
Pourquoi fait-on cela spécifiquement sur du vin, et pas plutôt sur 4 matsot ou autre produit?

Nos Sages font des louanges d'Hachem pour chacun des 4 langages de délivrance.
La guémara (Béra'hot 35a) dit que la chira (louange) doit être dite sur le vin. Étant donné que le Kidouch, la Havdala, le Birkat Hamazon et les Birkot Erousin et Nisouin sont toutes récités sur du vin, il est normal que le soir du Séder, nous chantions les louanges de Hachem sur du vin.

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-> Selon le Torat Moché (guémara Pessa'him 108a) :
Les femmes sont obligées de boire les 4 coupes à Pessa'h parce que "elles aussi ont participé au miracle qui s'est produit à ce moment-là".
Les Tossafot (Méguila 4a) cite le Rachbam, qui dit à propos des femmes "qu'elles étaient la raison principale du miracle", car c'est grâce au mérite des femmes vertueuses que la génération [les juifs en Egypte] a été Délivrée.

Cependant, ce Tossafot semble contredire la guémara, qui dit : "elles aussi" (af én). Cela impliquerait que les femmes n'étaient pas la partie principale du miracle ; elles en font partie au même titre que les hommes, et sont donc tenues des 4 coupes.
Comment concilier ces 2 avis : les femmes sont la partie principale du miracle, et font "simplement" partie du miracle?

Le midrach dit que le monde a été créé grâce à la Torah, qui est appelée "réchit", et que la continuité du monde dépend de l'acceptation de la Torah.
La nature du monde est donc redevable à la Torah. Cela signifie que lorsque la nature change (de son carde "naturel") pour l'amour de la Torah, ce n'est pas quelque chose de remarquable, car la nature lui est redevable. Plus le niveau d'une personne est bas spirituellement, si un miracle se produit pour elle, plus le miracle est considéré comme grand, car elle ne le mérite pas.

Étant donné que les femmes étaient extrêmement vertueuses et respectaient la Torah, selon le principe ci-dessus, des miracles étaient censés se produire pour elles, car la nature est redevable à la Torah, et elles ont pleinement respecté la Torah.
Par conséquent, les femmes n'ont pas les mêmes obligations que les hommes en matière des 4 coupes, car ce qu'elles ont vécu était une conséquence naturelle de leur droiture.
Les hommes, en revanche, étaient moins vertueux qu'elles, et les événements ont donc constitué pour eux un plus grand miracle.

Lorsqu'il est dit que les femmes ont également participé au miracle, cela signifie qu'elles ont aussi une certaine obligation en matière des 4 coupes de vin à Pessa'h, car il y a eu un certain niveau de miracle pour elles.
Pour les hommes, cependant, il s'agissait d'un miracle majeur, et c'est pourquoi l'obligation concerne principalement les hommes.

-> Le 'Haïm léRoch rapporte :
Peut-être pourrait-on dire que les femmes risquent de se comporter de manière inappropriée du fait d'avoir bues 4 verres de vin.
On peut apporter 2 réponses à cela :
1°/ rien de mal n'arrive de l'accomplissement d'une mitsva. [on ne devra pas pour autant se mettre en danger, et boire beaucoup plus que l'on peut supporter]
2°/ les femmes doivent boire les 4 coupes pour réaliser la réparation (tikoun) de la faute de l'Arbre de la Connaissance (Eitz haDaat), qui a été provoquée par le biais du vin.

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-> Selon le Yissa Béra'ha :
Nous buvons [idéalement] les 4 verres dans une coupe en argent à Pessa'h, car c'était la racine de tous les exils du peuple juif.
C'est la coupe d'argent trouvée dans le sac de Binyamin qui a poussé Yaakov et ses enfants à descendre en Egypte, précipitant l'exil d'Egypte, qui est la racine de tous les exils qui ont suivi pour le peuple juif.
La mida (attribut) de bonté d'Hachem est grande, et nous buvons donc quatre coupes (kossot), confiants que Hachem nous donnera beaucoup de bonté (chaque coupe en rapport avec un des quatre exils).

Lors de la nuit du Seder, certains on l'habitude de revêtir un kittel (une tunique blanche) car c'est ce que portent les anges de Service (mala'hé hacharét).
En l'honneur des anges de Service qui viennent écouter notre Séder, nous portons ce qu'ils portent et nous revêtons un kittel.
Une autre raison de porter un kittel est qu'il ressemble aux habits des Cohanim qui servent activement Hachem dans le Temple ; en cette nuit sainte de Pessa'h, nous sommes tous comme des Cohanim, servant directement Hachem.
[Mahari Shteif]

[même si nous n'avons pas la coutume de porter un tel vêtement, néanmoins ses messages nous illustrent la grandeur de cette nuit. ]

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-> La raison pour laquelle nous portons un kittel blanc la nuit du Seder est de nous rendre semblables à des anges, car en cette nuit sainte, nous sommes comme le fils d'un roi en présence du roi, et nous devons porter des vêtements royaux.
[Torat Moché]

-> Selon le Imré Shéfer :
Le kittel n'est pas porté le soir du Séder pour nous rappeler le jour de la mort (à l'image d'un mort dans un linceul blanc), car il s'agit d'un moment joyeux et non sombre. Nous portons un kittel pour reconstituer l'époque où le peuple juif était méritant pour manger le Korban Pessa'h.
Lorsqu'ils mangeaient la viande des korbanot apportés sur le mizbéa'h d'Hachem, le peuple juif ne portait pas ses vêtements habituels ; ils revêtaient un vêtement spécial fait de lin blanc.
[le Séder est un moment où l'on raconte et revit les événements de la sortie d'Egypte, et ainsi le kittel participe à matérialiser cela. ]

De même, lorsque Yossef a été honoré par Pharaon, le verset dit : "Et Pharaon a habillé Yossef avec des vêtements de lin" (Mikets 41,42). [ Rachi commente : "De vêtements de lin" = signe, en Egypte, de haute considération. ]
Ainsi, nous portons un kittel blanc le soir du Séder, car nous nous imaginons assis devant le Roi, Hachem.

Cette nuit [du séder Pessa'h] définit le séder, l'ordre, pour toute l'année.
La façon dont une personne se conduit ce soir-là, ainsi seront ses actions tout au long de l'année.
[Beit Aharon]

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-> Pourquoi appelons-nous la nuit de Pessah "lél HaSéder", la nuit du Séder?
Pour nous enseigner que tous les miracles et les merveilles qui se sont produits en Egypte n'étaient pas le fruit du hasard. Au contraire, ces événements se sont produits dans le cadre d'un séder, d'un ordre.
Hachem avait établi un ordre précis pour les événements qui se produiraient lorsque les Bné Israël sortiraient d'Egypte.
[Guévourot Hachem]

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-> Le Séder se compose de 15 étapes, commençant par Kadech et se terminant par Nirtsa.
Ces 15 étapes correspondent aux 15 marches que les Léviim montaient dans la cour du Temple.
Ces 15 marches sont commémorées par le roi David dans ses 15 chapitres de Téhilim qui commencent par Shir Hamaalot, auxquels il est également fait allusion dans les 15 louanges que nous récitons dans me Yichtaba'h.
Le soir du Séder, le soir où nous avons commencé à servir Hachem en tant que Sa nation, nous cherchons à imiter les Léviim et à gravir les 15 marches, chacune d'entre elles nous élevant à des niveaux plus élevés de sainteté.
La première commence à Kadech, suivie de quatorze marches pour atteindre le sommet de Nirtsa. Les 14 étapes correspondent à la "yad aguédola" (valeur de "yad" - יד - est de 14), la grande Main dont Hachem a fait preuve en Egypte, et pour laquelle nous exprimons notre gratitude à Hachem en cette nuit.
[Guévourot Hachem]

Our’hatz

+ Our'hatz :

-> Après Kadech, vient Our'hatz, où on lave les mains, sans bénédiction, avant de manger le Karpas trempé dans l'eau.
[selon le Séder haYom puisqu'il y a un doute s'il l'on doit faire de nos jours une bénédiction avant de tremper une nourriture dans l'eau ou certains liquides, alors on ne fait pas de bénédiction. ]

-> Selon le Darké Moché :
Pourquoi lavons-nous les mains avant de manger du karpas, ce que nous ne faisons pas le reste de l'année?
Le récit de la sortie d'Egypte est comme une prière, car nous discutons de la grandeur et de la louange de Hachem. Nous devons donc nous laver les mains au préalable, tout comme nous le faisons avant de prier.

-> Selon le Ora'h 'Haïm :
[le séder commence par Kadech, puis Our'hatz]
Il faut se sanctifier par l'étude de la Torah, qui est kodech (sainte), et c'est ainsi que l'on se lave de ses fautes (Our'hatz).
La guémara (Ména'hot 110a) affirme que celui qui étudie le passage de la Torah traitant du sacrifice Olah, c'est comme s'il avait apporté un sacrifice olah.

-> Selon le Yisma'h Israël :
Plus on acquiert de la sainteté, plus on est capable de discerner ce qui est bon et ce qui est mauvais. Une fois que l'on se sanctifie on acquiert une nouvelle perspective sur la vie. On peut voir et comprendre plus clairement la différence entre l'impureté et la sainteté, et on s'élève alors davantage en se purifiant (Our'hatz).
C'est pourquoi nous faisons Our'hatz après avoir dit Kadech, parce que maintenant que l'on s'est sanctifié, on doit laver la saleté [spirituelle] de la faute.

-> Selon le Zéra Kodech :
Dans lachon hakodech, "ra'hatz" signifie laver, et en araméen, il signifie faire confiance.
Les deux explications se combinent pour nous enseigner une leçon importante. Nous ne pouvons réussir à nous "laver", à nous purifier, que si nous avons la pleine émouna que Hachem accepte la téchouva de ceux qui se tournent vers Lui.
De plus, la seule façon de réussir à vaincre le yétser ara est d'avoir la véritable émouna que Hachem a placé en chacun de nous une étincelle de bonté (qui reste pure quoi qu'on puisse faire).
Nous avons tous cette étincelle, même si certains ont besoin de creuser plus profondément pour la trouver (les fautes faisant écran, mais pouvant partir avec une téchouva sincère).

[l'idée aussi est que nous devons : kadech = on doit se focaliser sur cette partie pure et divine que nous avons toujours en nous (même si nous sommes au 49e niveau d'impureté sur 50, comme les juifs en Egypte). Alors, on prend confiance et conscience qu'on peut toujours faire de grandes choses spirituellement, qu'on est toujours aimé et important aux yeux d'Hachem, et alors on peut se relever, se laver, plein d'ambition spirituelle. ]

-> Générallement, Our'hatz doit venir avant Kadech, car la pureté vient avant la sainteté (on se lave de nos fautes et ensuite on est pur).
Cependant, le Zohar dit qu'en cette nuit de Pessa'h, Hachem nous élève à un niveau si élevé qu'on est similaire à des anges de Service (mala'hé hacharét).
Pour eux, la sainteté vient d'abord et ensuite la pureté vient avant la sainteté, comme il est dit : "vékoulam pot'him ét piém bikdoucha ouvtahara".

Séder & Eliyahou haNavi

+ Séder & Eliyahou haNavi :

1°/ Le verre d'Eliyahou haNavi :

-> Selon le Gaon de Vilna :
Il est dit dans la guémara (Pessa'him 118b) que nos Sages ont institué la mitsva de boire 4 verres de vin au Séder pour faire le parallèle avec les 4 expressions de libération (Vaéra 6,6-7).

Il existe également de nombreux autres parallèles avec les 4 verres comme :
- les quatre royaumes dans lesquels le peuple juif a été exilé : Bavel, Paras, Yavan et Edom.
- les quatre coupes de punition qu'Hachem forcera les nations du monde à boire.
- les quatre personnes qui doivent rendre grâce à Hachem : celle qui a voyagé par la mer, celle qui a traversé le désert, celle qui s'est remise d'une maladie et celle qui a été libérée de prison. (avec la sortie d'Egypte on a été sauvé de 4)
- les quatre périodes de l'histoire : ce monde-ci, les jours du machia'h, les jours de la résurrection des morts et le monde à Venir.
- les quatre coutumes que le peuple juif a conservées mêmeen Egypte : ne pas changer de nom, de langue, rester à l'écart de la débauche, et ne pas informer les égyptiens les uns sur les autres (ex: délation).
- Les quatre formes de peine de mort prononcées par le beit din ; les quatre coupes nous protègent de ces peines au cas où, D. préserve, nous mériterions l'une d'entre elles.
[c'es fou de se dire qu'en buvant du vin au Séder, on peut se dispenser des 4 méthodes d'exécution capitale qui figurent dans la Torah : la lapidation, l'immolation, la décapitation et la strangulation. ]

Les versets nous racontent ce qu'Hachem a dit à Moché de dire au peuple juif lorsque le moment est venu de le libérer d'Egypte. La guémara soulève une discussion sur la question de savoir si nous devrions boire un 5e verre, ce qui correspondrait à un 5e langage de géoula (véévéti).
La guémara ne résout pas la discussion, et la halakha reste donc incertaine.
Comme nous le savons, lorsque la géoula finale arrivera, Eliyahou HaNavi répondra à toutes les questions de la guémara qui sont restées sans réponse.
Nous versons un 5e verre et l'appelons "Kos chel Eliyahou" (le verre d'Eliyahou), car c'est lui qui viendra nous dire si nous sommes censés boire cette 5e coupe.
Jusqu'à la venue d'Eliyahou HaNavi, nous ne buvons pas ce 5e verre parce que nous ne savons pas s'il doit y avoir un 5e verre. Nous sommes convaincus qu'Eliyahou viendra résoudre cette question et nous attendons sa venue avec impatience.

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-> Selon la Michna Béroura (480:10) :
Le verre d'Eliyahou est un signe de notre foi en Hachem qui nous a délivrés d'Egypte et qui nous délivrera à nouveau, en envoyant Eliyahou pour annoncer la guéoula.

-> Selon le Sidour Yaavetz :
Lorsque nous versons le 4e verre, nous versons également un verre (kos) supplémentaire appelé
"kos shel Eliyahou". Il s'agit d'une allusion à notre croyance selon laquelle, tout comme Hachem nous a délivrés d'Egype, Il reviendra et enverra Eliyahou HaNavi pour nous faire savoir qu'Il est revenu pour la guéoula ultime. En l'honneur de cela, la coutume est d'utiliser un verre spécial, plus beau et plus honorable que les autres verres.

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2°/ Ouvrir la porte de la maison :

-> Selon le Torat Emet :
Nous savons qu'Eliyahou HaNavi assiste à chaque brit mila, car il est connu comme le mala'h ha'brit.
De même, nous savons qu'Eliyahou HaNavi est l'annonciateur de la guéoula finale, et qu'il ramènera les cœurs du peuple juif vers Hachem. Le fait d'amener le peuple juif à faire une téchouva complète amènera la guéoula ultime.
Eliyahou HaNavi éliminera les obstacles physiques (brit mila) et spirituels (téchouva) à la rédemption (guéoula).
En tant qu'allusion, nous ouvrons la porte à Eliyahou HaNavi en cette nuit afin qu'il puisse entrer et supprimer tous les obstacles qui empêchent le machia'h de venir, de sorte que nous soyons méritants pour la geoula ultime.

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-> Selon le Rama (Ora'h 'Haïm 480:1) :
La porte est ouverte pour rappeler qu'il s'agit d'une nuit de protection, et que par ce mérite, le machia'h viendra.

-> Selon le 'Hok Yaakov (480:1) :
Il est dit dans le Sefer Hamanhig qu'il y a une coutume dans certains endroits de laisser les chambres ouvertes cette nuit-là parce que, comme nos Sages disent : en Nissan nous avons été délivrés, et en Nissan nous serons délivrés à nouveau.
C'est pourquoi cette nuit est appelée "leil shimourim" (nuit de protection), une nuit qui a été protégée depuis les 6 jours de la création.
Lorsque Eliyahou arrivera, il trouvera la porte ouverte et nous viendrons rapidement l'accueillir. Cette coutume n'est plus suivi de nos jours, et les portes ne sont pas laissées ouvertes pendant [toute] la nuit.

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-> Selon le Maharid miBelz :
Il existe une coutume d'envoyer les jeunes enfants ouvrir la porte à Shéfo'h 'hamatékha (dans le Séder) en l'honneur de la venue d'Eliyahou HaNavi. La raison pour laquelle nous envoyons spécifiquement les jeunes enfants est que, en ce qui concerne la venue d'Eliyahou HaNavi, le verset dit : "véhachiv lev avot al banim". Rachi explique qu'Eliyahou HaNavi enverra les jeunes enfants pour ramener les cœurs de leurs parents à Hachem en téchouva et pour les ramener pour le bien.
C'est pour cette raison que nous envoyons les jeunes enfants, comme une allusion qu'ils seront ceux qui "ouvriront" les cœurs de leurs parents pour les éveiller à la téchouva au moment où nous serons méritants pour faire venir Eliyahou HaNavi.

-> Selon le Mahara miBelz :
Le soir du Séder, il y avait une coutume qui consistait à ne pas fermer la porte de la maison, car cette nuit est le leil shimourim (nuit de protection), et le fait d'ouvrir la porte démontre notre émouna et notre bita'hon (émouna en pratique) en Hachem, et grâce à ce mérite, nous serons méritants de la géoula.
Nous ouvrons la porte au moment de Shéfo'h 'hamatékha, comme pour dire qu'en raison de notre émouna, nous sommes dignes que le machia'h vienne.

-> Selon le Maharach miBelz :
Pourquoi ouvrons-nous la porte lorsque nous récitons Shéfo'h 'hamatékha?
Il est connu que le Temple d'ici-bas est en parallèle au Temple au Ciel (en-Haut).
Nos Sages nous disent qu'en réalité, le Temple d'en bas n'a pas été détruit, mais qu'il semble simplement avoir été détruit. Au lieu de cela, il a été transporté au Ciel, où il est caché.
Le Temple est également appelé "bira" (demeure), comme il est dit : "abira acher a'hinoti" (la demeure que J'ai préparé - Divré Hayamim I 29,19).
A l'époque de la destruction du Temple, lorsque le Temple a été transféré au Ciel, cela signifiait qu'il y avait 2 Temple au Ciel. La guématria de "בִּירָה" (bira) deux fois est la même que celle de "דלת" (la porte).
En tant qu'allusion, nous ouvrons la porte, c'est-à-dire que nous séparons la porte (une partie devient perpendiculaire à l'autre), ce qui signifie que nous demandons que les 2 Temples, qui se trouvent tous deux au Ciel, soient séparés afin que l'un d'entre eux revienne ici-bas à sa place légitime, avec la geoula complète, lorsque Hachem déversera Sa colère sur les non-juifs.

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-> Selon le Mahari Shteif :
Nous ouvrons la porte au moment (du Séder) de Shéfo'h 'Hamatékha parce qu'en Egypte, cette nuit-là, le peuple juif n'était pas autorisé à sortir (ils devaient rester chez eux pendant que la plaie des premiers nés avait lieu), et donc seule la porte ou la fenêtre pouvait être ouverte, comme Moche l'a fait pour que Pharaon puisse lui parler (lui demandant de partir avec son peuple).
Lorsque nous discutons du fait qu'Hachem déverse Sa colère sur nos ennemis (séfo'h 'hamatékha), nous nous rappelons comment Hachem a traité nos ennemis.

-> Selon le Sfat Emet :
Pendant la plaie des premiers-nés, le peuple juif n'a pas été autorisé à quitter son foyer, comme il est écrit : "aucune personne [des Bné Israël] ne doit sortir de l'entrée de sa maison jusqu'au matin" (Bo 12,22).
La raison en est que le peuple juif n'était pas vraiment digne d'avoir la sortie d'Egypte à cette époque. Étant donné qu'ils n'étaient pas dignes du miracle, ils n'avaient pas le droit de voir la chute de leurs oppresseurs, et ils devaient donc rester dans leurs maisons afin de ne pas voir ce qui se passait.
Cette règle ne s'appliquait que "jusqu'au matin", c'est-à-dire jusqu'au moment de la guéoula finale, qui est considéré comme le matin.
Lorsque le temps de la géoula finale arrivera, nous serons autorisés à voir la chute de nos ennemis.
Lorsque nous disons ici Shéfo'h 'hamatékha, nous nous référons à la géoula finale, lorsque Hachem éradiquera tous nos ennemis, et nous ouvrons la porte comme une allusion que pendant la géoula finale, nos portes seront autorisées à être ouvertes et nous serons en mesure de voir la chute de nos ennemis.

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-> Selon le Zikhron Eliyahou :
La coutume est d'ouvrir la porte pour faire allusion au fait que c'est par le mérite d'Abraham, qui avait toujours ses portes ouvertes pour les invités (hospitalité), que nous serons méritants pour qu'Hachem déverse Sa colère sur nos ennemis.

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-> Selon rabbi Shlomo Zalman Auerbach :
La coutume veut que l'on ouvre la porte lorsque l'on dit "Shéfo'h 'hamatékha" (dans le Séder) parce que ce passage est dit au moment où l'on verse le 4e verre de vin.
La guémara (Pessa'him 86a) dit que lorsque le Temple se tenait debout, après qu'ils aient fini de manger le Korban Pessa'h, la restriction de rester à l'intérieur a été levée.
Le korban était mangé à l'intérieur et le Hallel, qui est récité ensuite, était dit sur le toit.
En guise d'allusion, nous ouvrons la porte juste avant de commencer à réciter le Hallel pour montrer que jusqu'à ce moment-là, nous étions tenus de rester à l'intérieur, et que maintenant que le korban était terminé, nous pouvions réciter le Hallel à l'extérieur.

Choul’han Orékh

+ Choul'han Orékh :

-> Selon le Chlah Hakadoch (matsa Chemoura 217) :
Au moment du repas (séouda) du Séder, on doit reconnaître qu'il s'agit d'une séouda de spiritualité, tout comme Its'hak l'a fait la nuit où il a donné à Yaakov les bénédictions, c'était au moment de la nuit du Séder (comme il est dit dans Pirké déRabbi Eliezer).

Il s'agit aussi d'un exemple et d'une allusion à la séoudat Liv'yatan (le repas spécial du Léviathan que les tsadikim prendront après la guéoula), auquel nous serons méritants après la géoula.
[ "Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21) = en un sens, chaque juif à sa racine est un tsadik = koulanou tsadikim. ]
Ainsi, il faut veiller à ne pas prononcer des paroles de néant et de sottise, et encore davantage des paroles interdites, mais plutôt continuer à parler de la sortie d'Egypte et de tous les miracles que Hachem a fait et fait constamment pour nous.

-> Selon le Ora'h 'Haïm :
Nous avons "Choul'han Orékh", [ce qui signifie] que par Hachem, Sa table est toujours dressée et Il donne la parnassa à tous ceux qui ont du bita'hon en Lui.
[...]
nous disons que la table est toujours mise ; qu'il est toujours facile pour Hachem de donner. Il suffit de demander.

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-> Selon les Tossafot (guémara Avoda Zara 5b) :
Au milieu du Seder, nous avons ce que l'on appelle le "Choul'han Orékh". Nous mangeons une séouda.
Il ne s'agit pas simplement d'un repas (séouda) standard que l'on mange le Shabbath ou à Yom Tov, mais plutôt d'une partie intégrante du Seder, car c'est un moment où l'on cél notre rédemption de l'esclavage à la liberté.

-> Selon le Séder Hayom, ce repas doit être mangé d'une manière qui démontre que nous sommes libres et que nous appartenons à la royauté (les enfants du Roi des rois, Hachem).

-> Selon le Nagid véNafik :
Il y a une coutume de dresser la table le soir du Seder avec des couverts raffinés, et il faut le faire autant que possible. C'est une pratique que l'on ne retrouve à aucun autre Yom Tov.
Pourquoi faisons-nous cela à Pessa'h?
Nous le faisons en souvenir des grandes richesses que nous avons emportées d'Égypte.
[d'une certaine façon, après avoir vécu en détails la dureté de l'esclavage en Egypte avec notre délivrane, on faite cela concrètement lors de la séouda. ]

-> Selon le Chlah Hakadoch :
La séouda doit être consommée avec une grande joie, mais en même temps il doit y avoir un sentiment de solennité, car c'est un moment de avodat Hachem.

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+ La matérialité comme moyen au service de la spiritualité :

-> Selon le Avodat Israël :
Le fait de manger peut être fait d'une façon spirituelle et peut être une expérience spirituellement édifiante, ou, D. préserve, cela peut être une chute spirituelle.
Une table devient comme une sainte Mizbéa'h lorsque l'on est méticuleux et que l'on imprègne son repas de sainteté, par exemple en se lavant les mains, en récitant des bénédictions et en prononçant des divré Torah.
C'est ce que nous appelons un "choul'han".

Cependant, si une personne n'élève pas sa séouda au rang de spiritualité, mais qu'au contraire elle se concentre sur la satisfaction physique, matérielle, par la consommation de nourriture, alors les lettres de "שולחן" (choul'han - table) sont réarrangées pour épeler "לנחש" (léna'hach - le serpent [originel] ), qui symbolise Satan, c'est-à-dire que le repas va au serpent, ce qui signifie que la table est occupée par Satan et qu'il cherche à inculper la personne pour ses fautes.

Nous appelons la séouda "Choul'han Orékh" (la table dressée), afin d'appuyer sur notre nécessité de se comporter pour que les lettres de choul'han sont dressées et doivent le rester, de sorte que notre séouda doit participer à la sainte avoda du Mizbéa'h.

-> Selon le Emet léYaakov :
Dans les Pirké Avot, on nous enseigne que lorsqu'un homme s'assoit pour prendre un repas, il s'agit d'une expérience qui peut être soit édifiante, soit avilissante. Lorsque trois personnes mangent ensemble et ne prononcent pas de paroles de Torah à table, c'est comme si elles avaient mangé une offrande idolâtre. Mais si elles prononcent des paroles de Torah, c'est comme si elles avaient mangé à la table même d'Hachem.
Il n'y a apparemment pas de juste milieu ; c'est soit comme si l'on avait mangé à la table d'Hachem, soit de la avoda zara (idolâtrie).
Il existe une différence fondamentale entre les juifs et les non juifs quant à la manière dont ils perçoivent ce monde.
Les non juifs croient que le monde physique et le monde spirituel sont deux mondes complètement séparés. Ils croient qu'ils peuvent se connecter au monde spirituel en priant, mais dès qu'ils cessent de prier et s'engagent dans le monde physique, comme manger, il n'y a plus de connexion avec le monde spirituel.
Cependant, nous croyons que notre travail dans ce monde est d'infuser des étincelles de sainteté dans toutes nos actions physiques et d'élever chaque partie de notre vie.

Un juif est autorisé à apporter un Korban Shélamim, qui est mangé par celui qui l'apporte, alors qu'un non-juif n'est autorisé à apporter qu'un Korban Ola, qui est complètement brûlé.
Ils ne peuvent pas apporter un Korban Shélamim parce que nous ne voulons pas qu'ils en mangent, car ils ne reconnaissent pas que le fait d'en manger peut être transformé dans le monde spirituel.
Le peuple juif prend part aux Shélamim et les élève au rang de spiritualité.

Manger est une nécessité de la vie, et si l'on n'insuffle pas de spiritualité dans son alimentation, on est comme les non-juifs, et d'ailleurs comme toutes les créatures de la terre qui mangent de la nourriture pour vivre. Il faut manger, boire, dormir et accomplir toutes les actions physiques et banales en pensant qu'on le fait pour que son corps fonctionne correctement et qu'on puisse servir Hachem.
Celui qui dit des divré Torah lors d'une séouda (repas) élève toute sa séouda de telle sorte qu'il a l'impression d'être assis à la table de Hachem et d'y prendre part.

Il est certain que la nuit de Pessah, nous devons nous assurer de manger cette séouda de manière correcte (dans l'état d'esprit adéquat à ce grand moment, où Hachem est proche parmi nous!) afin qu'elle soit une séouda de spiritualité.

[la sortie d'Egypte marque la naissance du peuple juif. Ainsi, la partie du Séder Choul'han Orékh, doit nous faire réfléchir sur notre relation avec la matérialité, qui se doit d'être différente de celle des non juifs.
Si nous voulons être des personnes vraiment libres, nous ne devons pas être esclaves de la matérialité (vue comme une finalité), mais plutôt comme un moyen vers un but essentiel (infiniment plus grand), selon la volonté d'Hachem. ]

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-> Selon le Imré Shéfer :
La séouda que nous appelons Choul'han Orékh, que nous mangeons au milieu de notre récitation du Hallel, fait elle-même partie du Hallel, c'est une extension de notre louange à Hachem.

-> Selon le Maharid miBelz :
Pourquoi partageons-nous le Hallel en 2 parties, avec le Choul'han Orékh entre les deux?
La mitsva de Korban Pessa'h nous enseigne que même en matière de matérialité, on peut suivre la volonté d'Hachem.
La partie principale du Korban Pessah est la nourriture physique, [qui] nourrit le corps, et avec cela on est capable d'accomplir la volonté d'Hachem.

Lorsque le peuple juif mange cette nuit avec sainteté et pureté, et que, par leur alimentation, ils réalisent de nombreuses mitsvot de la Torah et déRabbanan, ils sont élevés à un grand niveau de spiritualité, de sorte que [même] le corps, et pas seulement l'âme, est élevé de telle sorte qu'on dit des chants et des louanges (chirot vétichba'hot) à Hachem.

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+ Manger un œuf :

-> Selon le Gaon de Vilna :
Il n'est pas approprié d'avoir une quelconque forme de deuil pendant le Séder, car c'est un moment de joie totale. Des œufs doivent être mangés lors de la séouda, non pas pour symboliser le deuil, mais plutôt pour commémorer le Korban 'Haguiga, qui a été apporté à Pessa'h.

-> Selon le Kol Bo :
Lors de la séouda, il existe une coutume qui consiste à manger des œufs. En araméen, "œuf" se dit "ביעה", ce qui peut également signifier "comme on le souhaite".
Nous mangeons l'œuf comme symbole du grand désir d'Hachem de libérer son peuple de Pharaon, afin qu'il puisse être le serviteur d'Hachem.

-> Selon le 'Hatam Sofer :
Nous avons la coutume de manger des oeufs à la séouda le soir du Séder. Il est établi que les oeufs sont un souvenir de deuil (Choul'han Aroukh - Yoré Déa 378:9).
Quel deuil avons-nous la nuit de Pessah?
Une coutume de nos ancêtres, remontant à l'Egypte, veut que le premier jour de Pessah soit un jour de deuil comme le 9 Av. C'est le jour où l'exil d'Egypte a été décrété ; c'est le jour où Pharaon a pris Sarah ; c'est le jour où Yaakov s'est présenté devant Pharaon lorsqu'il a dû descendre en Egypte ; et c'est le jour où l'esclavage très intense de 86 ans a commencé. [sur les années passées en Egypte, il y a eu 86 années de travail particulièrement intense.]
Aujourd'hui, ce jour s'est transformé en un jour de joie et de bonheur, ainsi par le biais d'un souvenir du deuil, nous avons la coutume de manger des œufs.

-> Selon le Mor OuKetsiya :
Il existe une coutume qui consiste à manger des œufs lors de la séouda de la nuit du Seder.
Ce Yom Tov (de Pessa'h) est rempli de joie, car nous avons été délivrés d'Egypte et pris comme serviteurs par Hachem.
Nous mangeons des œufs, ce qui est généralement un signe de deuil, pour exprimer que nous sommes arrivés à un autre Pessa'h, et que bien que nous ayons été délivrés d'Egypte, nous n'avons pas été complètement délivrés (le machia'h n'étant pas encore arrivé).
Les œufs nous rappellent que nous sommes toujours à la recherche de la géoula ultime, celle qui nous manque encore aujourd'hui.

-> Selon le Torat Emet :
Nombreux sont ceux qui ont la coutume de manger des œufs pendant la séoudah (de Pessa'h) appelée Choul'han Orékh. Quelle est la raison de ce coutume?
On dit, au nom du Izhbitzer (le Mé haChiloa'h), que les œufs font allusion à la situation de la sortie d'Eypte.
Dans la nature, lorsque des créatures naissent, la naissance se déroule en une seule étape. L'utérus de la mère s'ouvre et un enfant sort de la mère pour venir au monde. La naissance est l'étape finale nécessaire à la survie de l'espèce.
Cependant, la création d'un œuf n'est pas une étape finale, mais plutôt une étape préliminaire, car quelque chose d'autre doit se produire pour donner naissance à cette nouvelle vie. Après l'éclosion de l'œuf, c'est alors que la progéniture émerge dans le monde et que la naissance est complète.

La sortie d'Egypte ressemblait beaucoup à un œuf. Il s'agit également d'une première étape, comme l'œuf qui est créé, mais qui n'est pas encore le but ultime.
L'achèvement de la naissance viendrait plus tard, c'est-à-dire au mont Sinaï, lorsque le peuple juif serait méritant de la sainte Torah. C'est alors que la naissance fut complète et qu'une nouvelle nation naquit, le peuple juif.

Le Arizal affirme explicitement que Hachem nous a fait sortir d'Egypte afin de nous donner la Torah. C'est en recevant la Torah que nous sommes devenus des êtres humains.
Pour que nous recevions la Torah, nous devions d'abord quitter l'Egypte, comme lors de la création de l'œuf. Puis, au mont Sinaï, l'œuf a éclos, et nous étions complets. Jusqu'au mont Sinaï, le peuple juif était vraiment caché, comme le poussin dans un œuf.
Ainsi, nous mangeons l'œuf le soir du Séder pour nous rappeler qu'il s'agit de la première étape et que le but ultime de notre départ d'Egypte était de recevoir la Torah.

Le soir du Séder

+ Le soir du Séder :

-> Le Chlah Hakadoch écrit :
La sainteté de cette nuit (du Séder), avec toutes les hala'hot et les coutumes, est extrêmement élevée.
En cette nuit, Hachem nous a choisis parmi toutes les nations et nous a sanctifiés par Ses mitsvot.
Il convient donc de veiller à ne prononcer aucune parole banale ce soir-là et d'en informer sa famille.
Rien ne doit interrompre l'attachement d'une personne avec Hachem, même un instant. Il faut plutôt se plonger dans les mitsvot de la nuit et raconter l'histoire des miracles à sa famille.

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-> Les décisionnaires (poskim) disent que "Mah Nichtana" doit être récité sous forme de questions - réponses, une personne posant la question et une autre répondant. Mais même si une personne est seule, elle doit se poser la question et répondre à elle-même.

Le rabbi de Plotzk (séfer Bir'hat Hachir) explique, en citant le Zohar ('helek 2, 40b), que lorsque le peuple juif raconte le récit de la sortie d'Egypte la nuit de Pessa’h, Hachem rassemble ses anges pour l’écouter.
Cela signifie qu’une personne n’est jamais vraiment seule cette nuit-là. Elle est avec Hachem et de nombreux anges qui viennent l’écouter. [on doit réellement s'imaginer que notre papa Hachem est comme assis en face de nous, fier et joyeux de nous voir faire Sa volonté. ]
Ainsi, même sans personne, on peut poser nos questions, et c’est comme si on les posait à l’assemblée Céleste qui nous accompagne en cette nuit.

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-> Le 'Hozé de Lublin disait qu’en racontant le récit de la sortie d'Egypte, on peut accomplir des miracles et des prodiges.
En effet, nos séfarim Hakédochim disent que parler des miracles des générations passées réveille leur influence et permet aux miracles d’aujourd’hui de se produire, et cela s’applique particulièrement aux miracles de Pessa'h.

-> Le Maguid de Zlotchov disait que réciter les paroles de la Torah concernant la sortie d'Egypte ravive la puissance de ces miracles, car tout réside dans les paroles de la Torah.

-> Le verset dit : "Quand tu te diras : Ces nations sont plus nombreuses que moi ; comment pourrai-je les chasser? Tu ne les craindras pas. Tu te souviendras certainement de ce que Hachem, ton D., a fait à Pharaon et à toute l’Égypte" (Ekev 7,17-18).

Le Bné Yissa'har (Nissan - maamar 5 - ot 10) déclare : "C'est une ségoula pour être sauvé de toutes les nations et les vaincre. En évoquant les miracles accomplis par Hachem pour vaincre les égyptiens, on pourra être sauvé de toutes les nations, de toute souffrance et de toute douleur."

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-> Le Beit Aharon de Karlin explique pourquoi Pessa’h est appelé "Zman 'hérouténou" en précisant que le mot 'hérout, peut signifier "gravé" (comme dans Ki Tissa 32,16 : 'hérout al halou'hot - gravé sur les lou'hot).
Il écrit que Pessa’h est un moment propice pour graver d’importantes leçons dans nos cœurs afin qu’elles nous accompagnent tout au long de l’année à venir.

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+ Se sentir libre :

-> Le rav Tsadok HaCohen de Lublin explique pourquoi cette fête de Pessa'h est appelée "zman 'hérouténou" en disant qu'en ce jour, une grande lumière est créée dans le cœur de chaque juif.
Cette lumière nous permet de voir que nous sommes des hommes libres, libres de toute influence terrestre.
Certains prétendent être tellement "accros" à la faute et aux désirs terrestres qu'ils ont perdu leur libre arbitre. C'est une pure erreur, comme le montre l'histoire de la nation qui a quitté l'Egypte. Ils étaient tombés à un niveau spirituel très bas, mais Hachem a eu pitié d'eux et les a relevés de leur dépravation vers la sainteté.

La grande lumière de cette délivrance se renouvelle chaque année à Pessa'h. Elle nous permet d'être des hommes véritablement libres, de nous connecter à Hachem et de Le servir.

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-> Le séfer Yisma'h Israël (Pessa'h - ot 85) enseigne que même si un père a un fils racha, il peut le ramener à la téchouva (donc vers le bien), grâce aux influences (la grande lumière spirituelle) de la nuit de Pessa'h.

-> Le séfer Tiféret Shmouel (Pessa'h - ot 24) dit qu’il est clair que le récit de la sortie d'Egypte inspire positivement le cœur de chaque personnes. Même ceux qui sont très bas (spirituellement), qui vivent dans l’obscurité et dont la vie peut être comparée à la "nuit", sont touchées par ce récit.
[le récit de la sortie d'Egypte apporte de la lumière spirituelle à tous les juifs, même le plus racha. ]

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+ Ressentir la sainteté même sans se débarrasser de l'impureté :

-> Chacun peut ressentir la sainteté de cette nuit. Le rabbi Kossov (séfer Torat 'Haïm) explique les deux premiers simanim du Séder : Kadech et Our'hatz, en disant que toutes les autres nuits, il faut d’abord se laver de son impureté avant de tenter d’atteindre la sainteté (kédoucha). En revanche, à Pessa’h, nous commémorons comment Hachem a élevé la nation [juive] du 49e degré d’impureté et l’a amenée à un niveau élevé de sainteté.
De même, chaque année à Pessa'h, il faut avoir la émouna afin que, même sans s’être complètement préparé en éliminant toute trace de faute, on puisse devenir saint.
Ainsi, nous pouvons faire "Kadech" (se sanctifier) et nous élever à un niveau élevé de sainteté avant même de faire "Our'hatz" et d’éliminer l’impureté (symbolisé par le fait de se nettoyer les mains).

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+ Un moment de grand amour d'Hachem pour tout juif :

-> Le Sfat Emet écrit que si l'on peut atteindre de grandes hauteurs spirituelles à Pessa'h, même sans avoir complètement éliminé nos impuretés (issues de nos fautes), c’est parce que Pessa’h représente "ahava" (amour).
Au moment de Pessa'h, l'amour d’Hachem pour le peuple juif augmente (spontanément) et l'amour déforme la perception des choses (ex: l'amour rend aveugle) . Ainsi, Hachem accroît notre niveau de sainteté, même si nous ne le méritons pas.

Le verset le suggère : "Nous le mangeons avec des matsot et du marror" (Béaaloté'ha 9,11). Cela signifie que même si une personne est "comme le marror", c’est-à-dire qu’elle contient encore des éléments amers du yétser ara, elle peut néanmoins bénéficier des bienfaits du Korban Pessa'h.

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+ Hachem révèle Son amour :

-> En cette nuit du Séder, le peuple juif reçoit une dose supplémentaire d'amour de la part de Hachem.
Le Tiféret Shlomo écrit que cette nuit, Hachem "embrasse", pour ainsi dire, chaque juif.

Le verset dit : "A minuit, je sortirai au milieu de l'Egypte" (Bo 11,5). Toutes les nuits à minuit, Hachem entre au Gan Eden pour se connecter aux Tsadikim (Zohar II 36:20), mais cette nuit-là, au lieu d'aller au Gan Eden, il vient chez nous pendant que nous célébrons le Séder.

Le verset dit : "Et Hachem a sauvé cette nuit-là" (Béchala'h 14,30). Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) écrit qu'il y a des jours où Hachem comble de bienfaits le peuple juif et manifeste Son amour (juste par le fait que nous sommes Ses enfants), et le jour où cela se ressent le plus est "cette nuit-là" de Pessa'h.

[nos Sages disent que lorsque Hachem est passé sur les maisons des premiers-nés juifs (sans les tuer à la différence des égyptiens), Il dansait de joie sur chaque juif qui se trouvait dans cette maison.
D'une certaine façon cela se reproduit chaque année, au Séder Hachem se réjouit et aime davantage chaque juif.
En plus de recevoir des bénédictions avec largesse, il y a le principe de l'eau qui renvoie notre visage (reflet), ainsi ce surcroît d'amour d'Hachem pour chaque juif, fait que nous avons dans notre cœur un surcroît d'amour et d'affection réciproque pour papa Hachem. ]

-> Le midrach (Bamidbar rabba 11,3) rapporte qu'au moment de la sortie d'Egypte, le sang du korban Pessa'h se mêla à celui de la circoncision (Mila). Hachem prit alors chaque juif, les "embrassa" et les bénit.
[d'une certaine façon, cela se reproduit chaque année à Pessa'h, où tout juif est embrassé d'amour infini par Hachem. ]

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+ Eveiller la miséricorde Céleste :

-> Le Rama miPano (séfer midrach Bé'Hidouch) écrit que raconter le récit de la sortie d'Egypte suscite la miséricorde Céleste.
A ce moment-là, Hachem dit à Ses anges : "Mes enfants méritent que de nouveaux miracles soient accomplis pour eux. Voyez comme ils expriment encore leur gratitude pour les miracles que j'ai accomplis pour eux il y a tant d'années! Ils s'en souviennent chaque année!"

C'est pourquoi nous disons que quiconque consacre davantage de temps à raconter le récit de la sortie d'Egypte est digne de louanges. Plus on la raconte, plus la miséricorde Céleste (d'Hachem) s'éveille.

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+ Comme le Cohen Gadol :

-> La sainteté que nous pouvons atteindre à Pessa’h est similaire à la sainteté du Cohen Gadol lorsqu’il entre dans le Kodech Kodachim (le Saint des Saints).
Le Maharal écrit que la raison pour laquelle certains ont la coutume de porter un kittel (tunique blanche) au Séder est de montrer que cette nuit-là, chaque juif peut atteindre le niveau du Kohen Gadol et que chaque maison est comme le Kodech Kodachim.

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+ Protection pour toute l'année :

-> Le séfer Tiféret Shlomo explique que cette nuit (du Séder) a le pouvoir de protéger chaque nuit de l'année. Le mot "shimourim" (littéralement "protections") est écrit au pluriel pour indiquer qu'il désigne chaque nuit de l'année à venir.

-> Le Sfat Emet (Pessa'h 5652) écrit que la protection de la nuit de Pessa'h demeure toute l'année et perdure jusqu'à aujourd'hui.
Il ajoute que si nous mettons de côté un morceau de l'Afikoman, c'est pour symboliser qu'un morceau de cette protection est mis de côté pour durer éternellement.

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+ Protéger sa bouche pour toute l'année :

-> Le verset dit : "Afin que la Torah de Hachem soit dans ta bouche" (Bo 13,9).
Le rabbi d'Izhbitz (Mé Hachiloa'h - parachat Bo) explique que le premier soir de Pessa'h, Hachem nous ordonne de purifier notre bouche en mangeant des matsot et en buvant les 4 verres de vin.
Ce faisant, notre bouche est sanctifiée pour toute l'année et nous sommes protégés de mettre par inadvertance toute chose interdite dans notre bouche.
Nous récitons également le récit de la sortie d'Egypte, qui sanctifie notre bouche jusqu'aux paroles que nous prononçons.
Une fois le récit de la sortie d'Egypte récité, notre bouche est protégée des paroles interdites. Par conséquent, le verset affirme que la Torah d'Hachem sera dans notre bouche et que ces paroles la sanctifieront et la protégeront de la faute.

-> Le Maor Vachémech écrit que c'est la raison pour laquelle cette fête est appelée "Pessa'h", ce qui peut se lire : "pé sa'h", la bouche parle, car nous utilisons notre bouche ce jour-là pour sanctifier nos paroles et nous protéger de tout ce qui est interdit.
Il poursuit en affirmant que manger de la matsa est un remède qui protège chaque juif, tout au long de l'année, de la consommation du " 'hamets pour l'âme". La sainteté de la matsa nous protège de l'absorption de tout ce qui pourrait nuire à notre âme.

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+ Rectifier ce qui a été dit toute l'année :

-> Le Ben Ich 'Haï ('hélek 4 - drouch pour Shabbat Hagadol 3) écrit que lorsqu'on accomplit la mitsva de la Torah de raconter de la sortie d'Egypte, on peut expier toutes les fautes commises oralement tout au long de l'année.
Par conséquent, il faut penser à la téchouva pendant la réalisation de cette mitsva et s'efforcer de ne plus prononcer de telles paroles à l'avenir.

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+ Une élévation pour toute l'année :

-> Le verset dit : "Et Je traversai le pays d'Egypte cette nuit-là" (Bo 12,12).
Le Tiféret Shlomo dit que nous "traversâmes" dans le sens où nous passâmes inaperçus (aux yeux de d'Hachem).
Cela indique qu'Hachem ignore nos défauts cette nuit-là (du Séder) et ne considère que nos bons côtés.
Cette nuit est appelée "Pessa'h", ce qui signifie "sauter" (passer au-dessus), car Hachem ignore nos fautes cette nuit-là et ne voit que notre bonté.
Ainsi, nous pouvons recevoir une aliya (élévation spirituelle) à Pessa'h qui dure toute l'année à venir.

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+ L'empreinte de Pessa'h pour toute l'année :

-> Nous récitons dans la Haggada : "C'est une mitsva sur nous de raconter le récit de la sortie d'Égypte".
Le rav Yé'hiel Alexander explique que le but principal de cette mitsva est de laisser une empreinte durable sur celui qui l'accomplit. Ainsi, la mitsva est "sur nous", car elle est censée nous améliorer et nous élever. Son empreinte est censée nous accompagner toute l'année qui suit.

-> De même, le verset dit : "Ou'sfartem la'hem mima'horat haShabbath" (et vous compterez pour vous-mêmes à partir du lendemain de Shabbat - Emor 23,15).
Le Avodat Israël explique que le mot "ou'sfartem" signifie "saphir" (diamant). Ainsi, le verset nous invite à nous illuminer en faisant téchouva pour toutes nos fautes. Il nous est recommandé de le faire "dès le lendemain de Shabbat", en référence au premier jour de Pessa'h.
Il nous est demandé de saisir la sainteté de ce jour (du Séder) et de lui permettre de laisser en nous une empreinte lumineuse (spirituellement) qui perdurera pendant les semaines à venir.

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+ Ouvrir la porte :

-> Le rav Volf de Strikov demande pourquoi nous ouvrons la porte à Éliahou Hanavi, à Shéfokh 'hamaté'ha à la fin du Seder. Pourquoi ne pas l'ouvrir et l'inviter à entrer dès le début, lorsque nous invitons tout le monde à entrer et à dire : "Quiconque a faim, venez manger"?

Il répond qu'il s'agit d'une importante leçon de spiritualité. Le soir du Seder, les portes du Ciel sont ouvertes à absolument tous les juifs, et chacun peut acquérir de grandes choses spirituelles.
Lorsque nous disons que quiconque a faim peut entrer, nous n'invitons pas réellement des invités. Ce que nous voulons dire en réalité, c'est que quiconque désire se sanctifier peut obtenir ce qu'il désire.
Cependant, chacun doit ouvrir la porte de lui-même pour laisser entrer les grandes influences spirituelles, en signe de sa volonté de faire sa part.

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+ La sainteté arrive d’un seul coup, et il faut s’y préparer :

-> Il faut se préparer pour être digne de recevoir la sainteté du jour (de Pessa'h - Séder).
Il faut comprendre que la sainteté arrive soudainement, d’un seul coup, comme l’écrit l'Avodat Israël (Inyané Pessa'h) pour expliquer la supériorité de Pessa’h sur tous les autres yom tovim.
Le Avodat Israël affirme que, sur toutes les autres fêtes juives, la sainteté (kédoucha) n'arrive pas d'un seul coup. Elle se produit progressivement, au fur et à mesure des prières d'Arvit, de Cha'harit et de Min'ha.
En revanche, à Pessa'h, elle arrive d'un coup. Il faut donc se préparer à l'avance. Il compare cela à un soleil brûlant qui apparaît dans le ciel. Il a le pouvoir d'illuminer une maison, mais il faut quand même ouvrir les volets soi-même pour profiter de la lumière.

-> Le séfer Négid Ou'Mitsva (page 140) écrit de la même manière que lors des autres fêtes juives (yom tov), la lumière commence faiblement et grandit progressivement, contrairement à Pessa'h où toute la lumière arrive d'un coup.
Le verset (Réé 16,3) dit que le peuple juive quitta l'Egypte à la hâte.
En un instant, ils se jetèrent dans la sainteté. C'est ainsi chaque année à Pessa'h.

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-> Le Sidouro Chel Shabbath ('hélek 2 - Hadrouch Harichon) explique cela avec un roi qui sait que quelqu’un a une grave plainte contre son fils et qu’il veut lui en faire part. Le roi sait qu’il doit écouter chaque plainte, même si elle concerne son propre enfant bien-aimé, mais il ne veut pas non plus se retrouver dans une situation où il pourrait devoir le punir.
Le roi sage élabore un plan. Il dit à ses gardes qu’à l’arrivée du plaignant, ils devraient commencer à chanter et à danser avec lui. Ils devraient le rendre si heureux qu’il oublierait sa plainte et partirait.

L'allusion (nimchal) est que lorsqu'Hachem a voulu faire sortir nos ancêtres d’Égypte, Il savait qu’il y aurait une plainte affirmant que la nation était indigne. Ces plaintes ont effectivement été formulées lors de la mer Rouge (ex: ils sont aussi idolâtre que les égyptiens!), mais à ce moment-là, la nation avait le mérite de croire et de faire confiance à Hachem et de Le suivre dans le désert, et ce mérite a pu faire taire la plainte.
Cependant, à ce moment juste avant de sortir d'Egypte, cependant, ils étaient encore à un niveau inférieur et ne possédaient aucun mérite.
Que fit donc Hachem? Il fit soudain briller une grande lumière de sainteté sur le monde et les mondes supérieurs, ce qui poussa les plaignants à fermer la bouche et à partir.

C'est ce qui explique l'utilisation du terme : 'hozek yad (main forte) pour décrire comment Hachem nous a fait sortir d'Egypte.
Dans une démonstration de force, Hachem a envoyé une immense lumière au monde afin de faire taire les plaintes. Nous répétons ces mots à maintes reprises lorsque nous louons Hachem pendant le Seder, afin d'exprimer notre gratitude pour avoir sauvé le Klal Israël d'une manière si puissante et surnaturelle.

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+ La lumière que l'on peut obtenir à Pessa'h :

-> Le Kaf Ha'haïm (Hilkhot Pessa'h 474:152) écrit que toutes les lumières divines révélées la nuit où les juifs quittèrent l'Égypte se révèlent à nouveau chaque année à Pessa'h. C'est pourquoi chacun se sent illuminé et joyeux à Pessa'h, plus qu'à tous les autres jours de l'année.

-> Le séfer Zéra Kodech écrit que les niveaux élevés de compréhension que l'on peut atteindre le premier soir de Pessa'h dépassent même les niveaux de compréhension que le peuple juif a pu atteindre lors de la mer Rouge.

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+ La lumière de la sortie d'Egypte :

-> Si nous méritons cette grande lumière chaque année à Pessa'h, c'est parce que la lumière qui était présente au moment de la sortie d'Egypte revient chaque année.
Au moment de la sortie d'Egypte, le peuple juif est soudainement passé du 49e niveau d'impureté au 50e niveau de sainteté. Cette puissance revient chaque année.

Le séfer Heikhal Brakha (parachat Réé) écrit que lorsque le peuple juif a quitté l'Egypte, il a atteint le 50e niveau de sainteté, mais il n'a pas pu y rester durablement.
Pendant les jours de la Séfirah (compte du Omer), il a chuté de ce niveau ; cependant, chaque juif peut l'atteindre à nouveau chaque année à Pessa'h.

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+ De l'humilité aux hauteurs :

-> Dans ce sens, la Hagadah déclare : "Le racha, que dit-il? "Quel service te rend-il?" "À toi" et non à lui. Puisqu'il s'est retiré du public, il renie l'essentiel. Toi aussi, émousse-lui les dents et dis-lui : C'est pour cela que Hachem l'a fait pour moi lorsque je suis sorti d'Égypte. "Pour moi" et non pour toi. Si tu avais été ici, tu n'aurais pas été délivré."

Le Yisma'h Israël précise qu'il ne s'agit pas d'un racha à proprement parler. Il s'agit plutôt de quelqu'un qui a commis des fautes et qui désespère de faire téchouva, pensant être trop enfoncé pour se sortir de la boue. On l'appelle un "kofer ba'ikar" car il se retire du public (de la communauté juive) en pensant qu'il ne pourra jamais faire téchouva et les rejoindre.
On nous dit d'émousser les dents et de dire que Hachem m'a "sorti" d'Egypte.
En Égypte, la nation était également tombée dans un profond état d'impureté, mais Hachem l'a délivré.
De même, il peut délivrer tout juif et on est tenu d'y croire.

Ainsi, cette nuit-là du Séder, le pouvoir de relever une personne de sa bassesse spirituelle revient (Hachem nous aidant spontanément à se relever), et même celui qui est resté au plus bas (même du 49e niveau d'impureté sur 50, comme les juifs en Egypte) peut être ramené à la vie s'il croit en Hachem et lui fait confiance pour l'aider.

-> Un jour, le Yisma'h Israël rentra chez lui le soir du Séder et dit à la maison : "Quiconque ne croit pas que même le plus grand des Racha puisse changer cette nuit et devenir un Tsadik complet est le Racha dont parle la Hagadah!"

Un autre fois, il dit : Même si vous êtes accablé par vos fautes toute l'année, cette nuit, vous pouvez vous élever et atteindre une place [spirituelle] éminente.

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+ La lumière de son visage :

-> Les tsadikim atteignaient des niveaux de sainteté extrêmement élevés la nuit du Sefer.
On dit que le 'Hatam Sofer atteignait un niveau de sainteté très élevé cette nuit-là. Il criait si fort que sa voix était entendue à plusieurs pâtés de maisons autour de sa maison et que personne ne pouvait même regarder son visage, tant il brillait de la lumière de la sainteté, tout comme le visage de Moché après avoir reçu la Torah.

On raconte que lorsque sa belle-fille, l'épouse du Ktav Sofer, entendit parler de cela pour la première fois, elle pensa qu'il s'agissait d'une exagération. Cependant, lorsqu'elle passa son premier Séder en présence de son beau-père, elle constata que c'était parfaitement vrai et qu'aucun être humain ne pouvait regarder le visage du 'Hatam Sofer à ce moment-là.

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+ Le récit de la sortie d'Egypte chasse les mauvaises pensées :

-> Le 'Hozé de Lublin dit que la mitsva de raconter l'histoire de la sortie d'Égypte a le pouvoir de chasser toutes les mauvaises pensées de l'esprit et de les transformer en pensées pures et saintes.
Il explique que lorsque les juifs étaient en Egypte, ils nourrissaient des pensées idolâtres. (nos Sages (midrach Chémot rabba 15,2 & 21,7) disent que certaines personnes servaient des idoles. [influencées par l'atmosphère impure idolâtre environnante, par le stress d'un dur esclavage ] )
Hachem les a élevés du 49e degré d'impureté et les a élevés à un niveau extrême de sainteté, chassant ainsi ces pensées de leur esprit.
Lorsque l'on raconte ce récit à ses enfants, il rétablit cette influence et permet à leurs pensées de se purifier également.

C'est ce qui explique les paroles de la Haggada : "Quiconque parle beaucoup de la sortie d'Egypte est digne de louanges". On peut comprendre cela comme une référence à l'âme d'une personne. Comme elle parle beaucoup de la sortie d'Egypte, elle purifie son âme et ses pensées.

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+ Éliminer les mauvaises pensées grâce à la émouna :

-> Le rabbi de Rimanov écrit que Pessa'h est le temps de la guéoula ultime et qu’il est si sacré qu’il permet d’atteindre un niveau de pleine compréhension de l’essence d'Hachem.
Ce jour-là, on peut comprendre comment la grandeur de Hachem imprègne le monde entier, ce qui amènera une personne à avoir honte d’avoir des pensées erronées, car elle sait qu’Hachem est conscient de tout ce qu’elle pense.

Il y eut un moment, pendant la nuit de la sortie d’Egypte, où le peuple juif atteignit un niveau de parfaite émouna, et cette influence perdure de génération en génération. Aujourd'hui encore, si l'on veille à ne pas laisser ses pensées vagabonder pendant la nuit du Séder et à se concentrer sur la sainteté de cette nuit, on peut, le moment venu, atteindre le même niveau de émouna parfaite.
Seules nos pensées inconvenantes nous empêchent de ressentir cela.

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-> Le rav Bounim de Peshischa affirme que la Haggadah de Pessa'h a été écrite par nul autre qu'Eliyahou Hanavi.

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+ Un ignorant qui raconte le récit de la sortie d'Egypte est considéré comme un Gadol Hador (grand spirituel de la génération) :

-> Le 'Hatam Sofer (drachot 'Hatam Sofer) écrit qu'il a trouvé ce qui suit dans le Siddour du Yaabetz :
Un gouverneur romain était à Jérusalem et constata que, lorsque tout le monde venait apporter son Korban Pessa'h, personne n'honorait personne, pas même le roi David. Ils lui expliquèrent que cela visait à montrer qu'aucun homme n'est supérieur à un autre lorsqu'on sert Hachem. Devant Hachem, nous sommes tous égaux.

Il précise que cela s'applique spécifiquement au jour de Pessa'h. La mitsva consiste simplement à raconter le récit de la sortie d'Egypte, et à cet égard, tous sont égaux.
C'est pourquoi chaque juif s'accoude lors du Seder. À ce moment-là, personne n'est supérieur à un autre.
C'est aussi la raison pour laquelle "quiconque multiplie les récits de la sortie d'Egypte est digne de louanges". Même un ignorant qui raconte l'histoire de la sortie d'Egypte est aussi digne de louanges que le Gadol Hador, car en cette nuit, nous sommes tous égaux.

-> Il fut un jour révélé au Maharal de Prague qu'un simple porteur d'eau accomplissait les mêmes tikounim (réparations spirituelles) lors du Séder que lui. La seule différence était que le Maharal savait ce qu'il faisait et avait toutes les saintes kavanot (intentions) à l'esprit, tandis que le porteur d'eau n'en savait rien.
Au contraire, il accomplissait les mitsvot avec émouna simple (péchouta).

Nous apprenons ainsi que la émouna péchouta de tout juif peut créer les mêmes tikounim dans le Ciel que ceux créés en ayant à l'esprit toutes les saintes kavanot.

[ainsi, en faisant notre séder de notre mieux, avec une foi pure et totale en Hachem, nous pouvons faire un séder extrêmement élevé, générant des bénédictions pour nous et tous les juifs. ]

-> Le rav Yissa'har Dov de Belz disait : "Oui, (au Séder) on peut voir Eliyahou haNavi. Mais celui qui croit sans voir est bien plus élevé que celui qui le voit". [le plus important est d'avoir une émouna aveugle, simple et total en Hachem. ]

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+ Se rappeler qu'on peut prier Hachem en toute situation :

-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (séfer Pri Tsadik) écrit que l'essentiel à retenir à propos de la sortie d'Egypte est l'idée que même lorsqu'une personne se trouve dans une situation très difficile, si elle se tourne vers Hachem et prie vers Lui, Il nous sauvera de tout mal.
Nous l'apprenons du fait que lorsque le peuple juif était en Egypte, ils étaient englués dans les forces de l'impureté, mais Hachem les a sauvés et les a sortis de ce piège.
Chacun devrait tirer cette leçon et savoir qu'Hachem peut le sauver, quelle que soit la profondeur de sa chute spirituelle. Il ne faut jamais désespérer et toujours implorer Hachem de Son aide divine.

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+ La guéoula par le mérite de la émouna :

-> Le verset déclare : "C’est une nuit protégée par Hachem pour les faire sortir du pays d’Egypte. Cette nuit est protégée (leil chimourim) par Hachem pour tous les enfants d’Israël, de génération en génération" (Bo 12,42).
Le rav Moché de Kossov (séfer Léket Ani) écrit que ce verset contient une allusion à la possibilité pour chaque juif de sortir personnellement de l'esclavage et d'accéder à la liberté, aussi bien en terme spirituel que matériel.
Il est dit que cette nuit est protégée "pour toutes les générations", ce qui signifie que nous aussi pouvons vivre des miracles, d'une façon identique à celle des juifs au moment de la sortie d'Egypte.

Une condition est cependant requise (pour en bénéficier pleinement) : nous devons avoir la même émouna forte que le peuple juif lorsqu'il a quitté l'Egypte.
Bien que nous soyons une génération humble et basse (spirituellement), nous sommes néanmoins supérieurs à la nation qui a quitté l'Egypte, car ils étaient des esclaves sans Torah, alors que nous avons une Torah et avons été témoins des miracles du passé. Si nous avons la émouna et le bita'hon comme eux, nous serons certainement jugés dignes d'être délivrés comme eux.

[ Pessa'h (qui débute le 15 Nissan) est un moment si propice pour provoquer la guéoula, la guémara (Roch Hachana 11a) affirme que nous serons de nouveau délivrés en Nissan. ]

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+ La guéoula par le mérite de la tsédaka :

-> Le 'Hida (Haggada chel Pessa'h Pé A'hat) explique les paroles que nous récitons dans la Hagadah : "Si quelqu'un a faim, qu'il vienne manger ... Nous sommes actuellement ici ; l'année prochaine à Jérusalem", en citant les mékoubalim qui disent que lorsqu'une personne accepte d'aider les pauvres, la porte de la miséricorde s'ouvre pour elle au Ciel et elle est comblée d'une abondance de bénédictions avant même de faire son don aux pauvres.

Ainsi, (dès le début du Séder de Pessa'h) nous disons que toute personne dans le besoin est invitée chez nous. Nous disons ensuite que "nous sommes ici actuellement", signifiant ainsi que c'est ce que nous faisons (en ce moment) en tant qu'exil.
Cependant, nous acceptons de le faire l'année prochaine à Jérusalem, et par cette acceptation (sur le futur), les portes de la miséricorde nous sont ouvertes.
Par le mérite de notre tsédaka, nous serons des hommes libres l'année prochaine, ayant connu la guéoula ultime.

Le nom de Pessa’h

+ Le nom de Pessa'h :

-> Pourquoi cette fête (Yom Tov) est-elle appelée "Pessa'h" par le peuple juif?

Le Maguid de Mézéritch explique le verset : "oupassa'h Hachem al apéta'h", en se basant sur le midrach (Chir Hachirim 5,3) : "Hachem a dit au peuple juif : faites pour moi une ouverture de téchouva de la taille du chas d'une aiguille, et j'ouvrirai pour vous des ouvertures de la taille de celles qui permettent aux animaux et aux chariots de passer."

En Egypte, le peuple juif était à un niveau (spirituel) si bas qu'il n'était même pas capable de faire un trou [minuscule] de la taille du chas d'une aiguille pour faire la téchouva.
Hachem, dans Sa grande miséricorde, n'a même pas attendu que le peuple juif fasse ce petit effort et commence à faire téchouva. Il a envoyé un grand éveil (hit'orérout) pour aider le peuple juif à faire téchouva.
C'est le langage de "passa'h al péta'ho" ; en cette nuit de Pessa'h, Hachem "a sauté par-dessus la nécessité de faire une ouverture", et même sans que le peuple juif ne fasse quelque chose de son côté, Il a envoyé un éveil d'en-Haut pour que le peuple juif fasse téchouva.

Hachem l'a fait cette nuit-là en Egypte, et Il le fait chaque année cette même nuit. C'est un moment où l'on reçoit un éveil d'en Haut, même si l'on n'a pas fait sa part ici-bas. [en général, Hachem attend que nous fassions le premier pas vers Lui avant de nous aider avec largesse. A Pessa'h, il passe au-dessus de cette "règle" habituelle, et nous comble avec largesse nous donnant du boost pour s'éveiller à Lui, à la émouna, ... ]

Le Séder de Pessa'h est une nuit spéciale, même pour les gens simples (spirituellement parlant), et certainement pour les grandes personnes, afin de profiter de l'immense éveil qu'Hachem envoie cette nuit-là, même si cela n'est pas nécessairement justifié (sans action, mérite, de notre part le justifiant).
C'est un moment où l'on peut franchir de nombreux niveaux [spirituels] et atteindre de grands niveaux de sainteté en peu de temps.
C'est une bénédiction que Yaakov a reçue d'Its'hak, car en ce jour fatidique, comme nous le disent nos Sages, Its'hak a donné à Yaakov les bénédictions de la nuit de Pessah. [Yaakov a reçu les bénédictions, dans le sens où il a ouvert les canaux de bénédictions qui sont activés pour ses descendants chaque année à cette date-là, peu importe leur mérite. ]
[Béra'h Moché]