Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Toute chose qui prend sa source dans le domaine de la sainteté doit être accomplie dans la sérénité et dans la joie.
Mais si elle est accomplie dans l’énervement, c’est qu’elle provient du domaine du mal et de l’impureté.
[Zohar]

-> C’est pourquoi on veillera particulièrement à ce que la sainte tâche du nettoyage destiné à enlever le 'hamets de la maison, se fasse dans la joie et la bonne humeur et non dans la colère et la nervosité.
On se réjouira et on jubilera de l’immense mérite qui nous est offert de faire plaisir à Hachem en accomplissant Ses commandements.
Le Rokéa’h (§283) a déjà écrit à son époque (au Moyen-âge) : "On ne dira pas : "Comme c’est dur de respecter Pessa’h!"
[rav Elimélé'h Biderman]

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[Pessa'h casher ET joyeux (vésaméa'h) = de même qu'on est très exigeant sur la cacherout dans notre préparation de Pessa'h, de même nous devons être minutieux à toujours rester dans les limites de la joie, que ne fermente pas de la colère, tristesse, ...]

La fête de Pessa’h

+ La fête de Pessa'h :

-> La fête de Pessa'h remplit une fonction vitale dans la vie de chaque juif.
La sortie d'Egypte originelle, qui a eu lieu à cette époque, impliquait non seulement le passage de la servitude à la liberté, d'une terre à l'autre, mais aussi un départ et une progression de nature spirituelle.
Alors qu'ils se trouvaient encore en Egypte, les juifs étaient descendus, sous l'influence égyptienne, au 49e des 50 niveaux d'impureté.
La sortie d'Egypte a permis à la nation de s'élever des profondeurs de l'impureté à de grandes hauteurs spirituelles. Ce phénomène se reproduit chaque année à la même époque, lorsque chaque individu est extirpé de l'emprise des forces du mal.
Imaginez à quel point un juif serait éloigné d'Hachem s'il n'y avait pas la fête de Pessa'h!
[Méor Enayim]

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-> Ce qui s'est passé à la date initiale de Pessa'h se répète chaque année à la même date jusqu'à la fin des temps : à Pessa'h, chaque année, il y a des âmes (néfachot) qui quittent l'Egypte.
[Avodat Israël]

-> En accomplissant les mitsvot associées à Pessa'h (enlever le 'hamets, manger les matsot, ...), nous sommes imprégnés de la même lumière divine qui a brillé sur nos ancêtres au moment où ils ont quitté L'Egypte.
C'est pourquoi Pessa'h est appelé (dans les prières) "zman 'hérouténou, le temps de notre libération, au présent, car l'expérience de Pessa'h se répète chaque année lorsque nous accomplissons les commandements d'Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

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-> "Vous observerez cette loi en son temps, d'année en année" (Bo 13,10)

-> Ce qui est intéressant dans les 2 derniers mots de ce verset : "miyamim yamima (d'année en année), c'est que si "yamim" est au masculin, "yamima" est au féminin.
Cela évoque la nature de la fête de Pessa'h et sa continuité à travers les générations. La première fête de Pessah, bien sûr, mettait en scène le départ initial des juifs d'Egypte.
Cependant, la sortie d'Egypte a lieu à un certain niveau chaque année, comme l'indique la Haggada : "À chaque génération, une personne est obligée de se considérer comme si elle avait personnellement quitté l'Egypte" (bé'hol dor vador ...).

=> En d'autres termes, les lumières spirituelles originales associées au grand événement de la sortie d'Egypte sont apparues pour la première fois au cours du premier Pessa'h, mais c'est à partir de cette émergence initiale qu'elles continuent à briller chaque année à cette époque.
En un sens, le Pessa'h originel joue le rôle de za'har (mâle/donneur), fournissant une émanation à toutes les fêtes de Pessa'h futures, à travers les générations. Ainsi, toutes les fêtes de Pessa'h suivantes jouent le rôle de nékéva (femelle/bénéficiaire). C'est à cet arrangement que le verset fait allusion en parlant de la continuité de Pessah de cette manière : miyamim (za'har) yamima (nékéva), de l'année d'origine à toutes les années suivantes.
[Maguid de Mézéritch]

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-> Alors que le jugement de Roch Hachana concerne le corps physique, le jugement de Pessa'h concerne la néchama (âme).
[rabbi Pin'has de Koretz]

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-> Le Arizal explique la signification des moadim (fêtes juives) et leur commémoration des miracles d'Hachem de la manière suivante : à l'origine le peuple était menacé par la force du mal (sitra a'hra). Hachem a envoyé une émanation de grande lumière, qui a maîtrisé la force du mal, et a ainsi facilité l'exécution du miracle lui-même. L'importance des moadim est telle que cette lumière originelle brille à nouveau en ce moment de l'année.

-> "Tu as élevé Pessa'h au-dessus de toutes les fêtes" (bérocho kol moadot nisséta Pessa'h - dans le chant "vé'amartem zéva'h Pessa'h" [2e nuit de Pessa'h]).
En quoi Pessa'h est-il considéré comme le roch (littéralement, la tête) de tous les fêtes juives (moadot)?

Cela peut s'expliquer à la lumière du début du traité de Roch Hachana. La première michna avance l'idée qu'il existe plus d'un type et d'une date de Roch Hachana. Nous avons l'habitude de considérer Roch Hachana comme le début de l'année, qui commence le premier jour de Tichri, un jour où l'humanité est jugée et où son attribution [de moyens] pour l'année est fixée.
Mais il y a d'autres jours qui sont considérés comme "Roch Hachana" et qui ont des ramifications dans un domaine ou un autre. Par exemple, Tou BiChevat (le 15 de Chevat) est la nouvelle année des arbres, et affecte les calculs associés au processus de la dîme.

La mishna énonce également : "le premier jour de Nissan est le Roch Hachan ... en ce qui concerne les fêtes de pèlerinage (roch hachana ... laRégalim)".
Les Chaloch Régalim comprennent une série de fêtes : Pessa'h, Shavouot et Souccot (qui comprend Shémini Atzéret). Pessa'h, située en Nissan, commence le cycle de ces fêtes.
Le refrain commun à toutes les Régalim est : "Ata ba'hartanou" (Tu nous as choisis). Dans l'ensemble, les Régalim représentent une unité et un processus par lesquels les juifs s'attachent et se "marient" réellement avec Hachem. Et c'est à Pessa'h que ce processus a commencé.

Le Beit Avraham développe ce concept. Il conçoit la fête de Pessa'h comme une période de fiançailles.
Pessa'h est une période de fiançailles entre le marié (Hachem) et la mariée (le peuple juif). Il est donc logique que ce soit à cette date (le 15 Nissan) que la sortie d'Egypte a eu lieu. C'est le moment où nous avons été élevés et sélectionnés pour la première fois en tant que peuple élu (am haniv'har).
Cette sélection a servi de fiançailles qui ont initié le processus d'établissement d'une relation intime avec Hachem.

Juste après la période des fiançailles de Pessa'h, il y a les jours de comptage du Omer (Yémé haséfira). Pendant cette période intermédiaire entre Pessa'h et Shavouot, nous accomplissons la mitsva de compter 40 jours (sept semaines, sept fois). Il s'agit d'une période de préparation, au cours de laquelle la mariée se prépare au mariage à venir.
Ainsi, le Zohar compare les 7 semaines de décompte aux 7 jours de pureté qu'une femme compte pour atteindre la pureté conjugale. Tout cela nous mène, bien sûr, à Shavouot, le temps du don de la Torah (le zman matan Toraténou).
Le roi Shlomo parle de "Yom 'hatounato" (le jour de son mariage - Chir haChirim 3,11), que nos Sages identifient à ce jour du don de la Torah (guémara Taanis 26b).
En effet, les éléments d'une 'hatouna étaient présents au mont Sinaï. Comme le disent nos Sages (guémara Shabbath 88a) : "Hachem a tenu la montagne au-dessus (des Bné Israel) comme une cuve (géante)". Selon nos commentateurs, la montagne hissée au-dessus des têtes du peuple fonctionnait comme une 'houppa.

La relation progresse encore avec l'arrivée du Yom Tov de Souccot. Entrer dans l'atmosphère sacrée de la soucca, c'est comme entrer dans la maison d'Hachem. Ainsi, à l'occasion de cette fête, le 'hatan (l'époux) amène la kalla (l'épouse) dans Sa maison, comme l'indique le verset : "le Roi m'a fait entrer dans ses appartements privés" (éviani haMélé'h 'hadarav - Chir haChirim 1,4).
Le processus atteint son apogée avec Shémini Atséret, au cours duquel a lieu le "yi'houd ila'i" (l'unification suprême et exaltée) entre Hachem et son peuple, comme le décrit le Arizal.

En reconnaissance de son rôle d'initiateur de ce processus d'attachement, servant d'érousin (fiançailles) entre Hachem et les juifs, Pessa'h est appelé : le roch kol moadot.
Pessa'h déclenche le processus qui se poursuit tout au long des moadim et qui culmine avec le "yi'houd ila'i" de Shémini Atséret.
Chaque année, à cette époque, le processus recommence, car nous sommes choisis une fois de plus, lors de cette fête, comme le peuple élu d'Hachem.

Sur la base de ce qui précède, nous pouvons mieux comprendre l'autre titre sous lequel la fête de Pessa'h est connue : "zman 'hérousténou (le temps de notre libération).
En éclaircissant le processus halakhique par lequel l'érousin (fiançailles) réel est effectué entre un homme et une femme, le Ran (guémara Nédarim 30a) introduit la notion qu'un élément de renonciation (hitbatlout) est impliqué. Afin de faire partie du foyer de son mari et d'adopter cette nouvelle identité, la kalla doit effectivement renoncer à une partie de son entité indépendante, de sorte qu'elle puisse être harmonieusement incluse au sein de l'unité du mari et de la femme.
Comme nous l'avons vu précédemment, Pessa'h fonctionne de la même manière qu'un moment de fiançailles entre Hachem et les juifs. Il est donc nécessaire pour un juif de cultiver ce sens de renoncement pour faciliter cette union exaltée (avec Hachem).

Presque rien n'entrave autant réalisation de ce renoncement (hitbatlout) que les plaisirs matérielles. C'est pourquoi, à cette époque de l'annér, il est donc de la plus haute importance pour un juif de rompre son attachement et son asservissement à ses tendances naturelles et à la poursuite de la matérialité de ce monde.
Et s'il réussit à soumettre sa nature et donc à se renier devant Hachem, il aura atteint la plus grande forme de libération que l'on puisse imaginer.
Telle est la profondeur du "zman 'hérouténou", l'époque où les juifs ont été libérés non seulement de l'esclavage physique d'Egypte, mais aussi des liens contraignants de l'impureté spirituelle d'Egypte.
Le processus de la sortie d'Egypte se renouvelle chaque année à cette époque ; comme nous le déclarons dans la Haggadah : "À chaque génération, une personne est obligée de se considérer comme si elle avait personnellement quitté d'Egypte" = c'est pourquoi il incombe à un juif, en cette période de "zman 'hérouténou, de se libérer de toute complaisance avec soi-même (ne rien se refuser) et de s'effacer devant Hachem.
Il lui sera alors possible de se rapprocher d'Hachem et de s'unir à lui par le lien des fiançailles.

C'est d'ailleurs l'idée qui sous-tend l'interdiction et l'effort de l'élimination du 'hamets à Pessa'h.
La matsa, un mélange des plus simples, est représentative de la notion de "néant", que nous nous efforçons d'atteindre en ce moment. En revanche, le pain levé est beaucoup plus substantiel, reflétant ainsi la qualité de complaisance avec soi-même (ne rien se refuser, être asservi par son égo) .
Ainsi l'appel du "zman 'hérouténou" est donc de se libérer de se tenir à distance du 'hamets et de se libérer de l'indulgence matérialiste qu'il incarne ...
C'est donc l'accomplissement ultime de l'avoda de Pessa'h, par laquelle un juif annule totalement sa volonté au profit de celle de son Créateur. Et c'est là la plus grande libération, qui facilite le lien ultime avec Hachem.
[Nétivot Shalom]

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-> Le terme "Pessa'h" signifie "passer au-dessus", comme dans le verset : "[Hachem] est passé par-dessus les maisons des Bné Israël en Egypte" (Bo 12,27).
Non seulement cela fait référence au fait de passer au-dessus des maisons des juifs, mais cela fait également allusion au fait que Pessa'h est un moment propice pour "passer au-dessus" et surmonter ses tendances naturelles.

Le Arizal note que la guématria de פסח (Pessa'h) est de 148, la même que celle du mot נצח (nétsa'h - être victorieux). Cela signifie que Pessa'h est une période au cours de laquelle un juif peut résister et l'emporter sur son yétzer ara.

Rachi (v.13) donne deux définitions du mot "Pessa'h". L'une d'entre elles est que Hachem a "sauté" les maisons des juifs. Et également que ce terme évoque la 'hemla (compassion), Hachem a eu pitié des maisons des juifs.
Mais ces 2 définitions peuvent en fait être liées, car en "sautant" ses tendances naturelles, on suscite pour soi la compassion d'en-Haut.
[Torat Avot - citant le Saba Kadicha de Slonim]

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=> En quoi Pessa'h, plus que toute autre fête, rappelle-t-elle le Shabbath?

Nous pouvons nous faire une idée de cette question en examinant la différence entre la nature fondamentale du Shabbath et celle d'un Yom Tov "ordinaire".
Yom Tov est comparable à une situation dans laquelle un roi puissant rend visite à un homme humble et indigent.
Imaginez l'immense joie qu'éprouvera ce pauvre individu lorsqu'il se rendra compte que, malgré sa condition inférieure, le roi lui-même a choisi de lui faire la grâce de lui rendre visite. Telle est la joie qu'un juif doit ressentir lorsque le Roi de l'univers vient, pour ainsi dire, lui rendre visite dans sa demeure.

Cependant, le Shabbath représente un scénario différent : l'indigent est invité et escorté dans le palais du roi lui-même. Dans un tel cas, le pauvre homme sera tellement exalté et submergé par la gloire du moment qu'il oubliera essentiellement sa propre bassesse inhérente.

Cela décrit également l'expérience du peuple juif lorsqu'il a quitté l'Egypte à Pessah, car il a été imprégné d'un tel déversement de lumière divine qu'il a été élevé bien au-delà de sa propre condition de pauvre.
C'est de cette manière que Pessa'h prend les caractéristiques du Shabbath.
[Torat Avot - citant le Saba Kadicha de Slonim]

La matsa

+ La matsa :

-> Le pain des anges :

-> La Haggada commence par "Ha la'hma Aniya", qui est écrit en araméen.
Les Richonim disent que la raison en est que les anges ne comprennent pas cette langue (comme il est dit dans la guémara Sotah 33a). Nous commençons la Haggada dans une langue que les anges ne comprennent pas afin qu'ils ne nous envient pas.

Le rav Yissa'har Dov de Belz demande pourquoi, spécifiquement à Pessa'h, nous sommes préoccupés par le fait que les anges deviennent jaloux de nous.
Il répond en citant la guémara (Yoma 75b) qui dit que lorsque le peuple juif a mangé les matsot qu'ils ont prises d'Egypte, ils ont eu alors le goût de la manne, qui est la nourriture céleste que les anges mangent.
Puisque Hachem a placé le goût du manne dans les matsot lorsque nous avons quitté l'Égypte, il est logique que nous puissions également obtenir un peu de ce goût lorsque nous mangeons nos matsot.
De cette façon, de nos jours nous pouvons manger la nourriture des anges. Il est donc préférable de ne pas les rendre jaloux, puisque nous mangeons leur nourriture. C'est pourquoi nous commençons le Seder par des mots qu'ils ne comprennent pas.

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+ Un partenaire d'Hachem dans la création du monde :

-> Le Rokéa'h écrit une chose étonnante. Il dit que celui qui mange des matsot pendant les 7 jours de Pessa'h, conformément à la hala'ha, il est considéré comme s'il était devenu un partenaire d'Hachem dans la création du monde.
Il tire cette conclusion du verset : "Vous mangerez des matsot pendant ces 7 jours (Bo 13,7). Le mot "chivat hayamim" (les sept jours -> écrit au sens définitif), fait référence aux 7 jours de la création.

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-> Le 'Hatam Sofer note que le mot : matsa (מצה) est l'acronyme de : "[Hachem] nous sauvera de toutes nos détresses" (מכל צרה הצילנו - mikol tsara itsilanou).

[ainsi manger de la matsa nous sauve de la souffrance ]

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-> Le Zohar haKadoch ('helek 2, 183b) fait référence à la matsa comme d'un aliment qui aide à guérir de toutes les maladies.

-> Le Séfer Kitvé Rama"m écrit au nom du rabbin de Kobrin une explication sur les mots de la Haggada : "Au début [en Egypte], nos pères étaient des adorateurs d'idoles et maintenant nous avons été rapprochés par Hachem pour Le servir". Il dit que "père" est un mot utilisé pour indiquer le désir (comme on le voit dans 'Hayé Sarah 24,5).
Ainsi, nous disons qu'au début, notre désir était d'adorer les idoles, mais maintenant que nous mangeons la matsa et que nous acceptons sincèrement de servir Hachem, Il nous rapproche de Lui pour que nous Le servions.
[la matsa a donc la faculté de guérir notre âme. ]

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-> Le 'Hatam Sofer (Shou"t 'Hatam Sofer - 'helek 5, Hachmatot Siman 196) écrit que la mitsva de manger les matsot la première nuit de Pessa'h est la seule mitsva de la Torah qui implique de manger et que nous pouvons encore accomplir de nos jours.
Nous n'avons plus de Korban Pessa'h, ni de korbanot, ni de térouma et de maaser chéni.
La seule mitsva qui concerne la nourriture que nous ayons encore est la mitsva de manger les matsot.

Apprendre la Torah pendant Pessa’h accélère la guéoula

+ Apprendre la Torah pendant Pessa'h accélère la guéoula :

-> La guémara (Roch Hachana 11a) affirme : "A Nissan, nous avons été délivrés et à Nissan, nous serons délivrés à l'avenir ".

Le Ben Ich 'Haï ('helek 3, drouch pour Shabbath Hagadol) dit que puisque nous serons délivrés de l'exil en Nissan, nous devons utiliser ce mois pour apprendre beaucoup de Torah.
Cependant, pendant la première moitié du mois, tout le monde est très occupé à se préparer pour Pessa'h et il y a très peu de temps libre pour étudier.

Le Ben Ich 'Haï ajoute que la guéoula viendra par le mérite de l'étude de la Torah et que les forces d'impureté qui tentent d'empêcher notre étude de s'élever sont moins puissantes le Shabbath et à Yom tov.
Ainsi, si nous apprenons la Torah à Pessa'h, ces forces sont incapables d'empêcher les effets de notre Torah de s'élever très haut, ce qui rapprochera la guéoula.

+ Nous récitons dans la Haggada : "En quoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits? (ma nichtana alaïla azé, mikol alélot)"

Le Divré Shmouel de Slonim explique que nous demandons : En quoi cette nuit m'a-t-elle changé? Comment ce Pessa'h m'a-t-il changé et amélioré? Quel effet cela a-t-il eu sur moi?

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[nous ne devons pas croire que ce soir est un soir comme les autres, où l'on va bouger les lèvres sur un lointain récit de nos ancêtres et ensuite manger. On ne doit pas être passif, mais plutôt réellement vivre et apprécier la grandeur de ce moment unique (que nous revivons véritablement chaque année!).
Comment pouvons-nous rester identiques spirituellement parlant après une incroyable sortie d'Egypte?Par exemple, comment ne pas avoir davantage de émouna, de reconnaissance, ... en Hachem.
Dès le début de la Haggada nous lisons le Ma Nichtana, pour que nous ayons en tête que nous devons profiter de l'influence si spéciale de cette nuit pour en ressortir changé spirituellement le plus possible, b'h. ]

La tsédaka avant Pessa’h

+ La tsédaka avant Pessa'h :

-> La guémara dit : "Le jour de Pessa'h, les récoltes sont jugées".
Le Séfer Drouché Hatsla'h (drach 41) explique que si nous avons de la compassion pour les pauvres et que nous leur fournissons de la tsédaka, Hachem aura de la compassion envers nous et bénira nos récoltes.
Il ajoute que cela est illustré par le verset : "Et Il t'accordera de la compassion et sera compatissant avec toi" (Réé 13,18), ce qui peut également signifier que si l'on agit avec compassion envers les autres, Hachem sera compatissant avec nous.

Cependant, si une personne n'est pas compatissante envers les autres, elle ne peut pas s'attendre à ce qu'Hachem soit compatissant avec elle et des choses terribles peuvent se produire.

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+ Rapprocher la guéoula :

-> Le Ben Ich 'Haï (dans ses drachot - 'helek 3 - drach pour Shabbath haGadol) écrit que nous pouvons tirer des leçons importantes sur nos vies en exil à partir de l'histoire de l'exil en Égypte.
Il explique que si nous apprenons des choses qui ont conduit à la rédemption à cette époque, nous saurons ce qu'il faut faire pour provoquer notre propre rédemption.

Nos Sages disent (Tana déBé Eliyahou rabba 24) que le mérite de la tsédaka a aidé le peuple juif à être délivré d'Egypte.
Il est dit qu'ils ne pouvaient pas être rachetés tant qu'ils n'avaient pas forgé un lien de bonté ('hessed) les uns avec les autres. Ils n'ont pu quitter l'Égypte que grâce au mérite de la tsédaka.
Nous pouvons prendre cette leçon et augmenter notre tsédaka et bonté comme mérite pour être délivrés de notre propre exil.

Le Ben Ich 'Haï ajoute que c'est la raison pour laquelle dans la Haggada, le Maguid et la narration du récit de la sortie d'Egypte commencent par "Ha la'hma aniya", dans laquelle nous invitons les pauvres à être nos invités au Séder. C'est une allusion au fait que, tout comme la mitsva de la tsédaka était nécessaire pour réaliser la rédemption à l'époque en Egypte, nous voulons augmenter notre mitsva de la tsédaka afin d'être délivrés aujourd'hui.
C'est pourquoi nous concluons "Ha la'hma aniya" en disant "léShana haba bné 'horin". Par le mérite de la tsédaka, nous serons délivrés de cet exil.

C'est pourquoi nous augmentons notre tsédaka avant Pessa'h. Nous montrons que nous voulons vraiment aider les autres et nous sommes vraiment sérieux lorsque nous affirmons au début de la Haggada que tous ceux qui le veulent peuvent être nos invités au Séder.
Si nous ne donnions pas de tsédaka aux pauvres avant Pessa'h, cela ne semblerait pas sérieux lorsque nous invitons tout le monde à se joindre à nous au Séder. Cela ressemblerait à une plaisanterie si nous nous asseyions chez nous, derrière des portes closes, et que nous disions que nous invitons quiconque veut venir.

C'est pourquoi il est important que chacun donne de la tsédaka aux pauvres dans les jours qui précèdent Pessa'h. Si quelqu'un le fait, il peut honnêtement dire qu'il invite tout le monde à se joindre à lui au Séder.
Le fait qu'il ait déjà donné de son plein gré de l'argent aux pauvres prouve qu'il le pense vraiment.
Et tout comme le mérite de la tsédaka a aidé nos ancêtres à quitter l'Égypte, il nous aidera à sortir de l'exil actuel.

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-> Le rav 'Haïm Palaggi (intro au Séfer Moed lékol 'haï) écrit que le moyen pour que le foyer d'une personne mérite joie et bonheur, est d'apporter de la joie aux pauvres en faisant la charité.

Préparatifs de Pessa’h

+ Préparatifs de Pessa'h :

-> Il est écrit dans nos traditions anciennes que tout effort de préparation pour Pessa'h qui conduit à avoir de la fatigue et à de l'épuisement réussit à tuer et à détruire les influences néfastes connues sous le nom de "negaé bné adam", ces "tâches/souillures" [spirituelles] sur une personne, et qui sont créées par des péchés graves.
Nous savons tous qu'aucun d'entre nous ne peut dire qu'il n'est jamais tombé dans la faute. C'est pourquoi il nous incombe de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour expier nos péchés, et cela peut être accompli en nous efforçant de nous préparer pour Pessa'h.
[Séfer Yessod Yossef (chap.84) ; également dans le Séfer Kav haYachar (chap.90) ]

-> Le Pélé Yoets (Erekh Pessa'h) écrit : "Israël est loué. Et leurs femmes sont encore plus louées qu'eux. Elles ont le scrupule de détruire tout le 'hamets qu'elles possèdent avec un soin extrême. Elles sont même plus rigoureuses que ce qui est requis. Elles méritent de bonnes bénédictions."

-> Le Sfat Emet écrit que les jours où l'on se prépare pour Pessa'h sont un moment propice pour nous purifier.
De même, le Séfer Yessod Yosef (chap.84) et le Sefer Kav Hayashar (chap.89) écrivent que lorsque les juifs nettoient en frottant leurs tables et leurs chaises pour enlever tout 'hamets, Hachem voit nos efforts et constate à quel point nous essayons de nous débarrasser de chaque miette.
En retour, Il détruit chaque vestige d'impureté et élimine les forces nuisibles de nos corps et de nos maisons.

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-> Le Séfer Bat Ayin (drach pour Shabbath haGadol) enseigne que le moment de la destruction du 'hamets (biour 'hamets), la veille de Pessah à partir de la 6e heure, est un moment où l'on détruit non seulement le 'hamets, mais aussi toutes les influences négatives.
Si une personne se rapproche d'Hachem et annule de son cœur tous ses péchés du passé, c'est un moment plus propice que tout autre moment de l'année pour revenir à Hachem, et Hachem lui fournira son aide pour se rapprocher de Lui.

Choul’han oré’h

+ Choul'han oré'h :

-> Le Lev Sim'ha cit son père, le Imré Emet, qui a fait remarquer que la séouda mangée au Séder est entourée du Hallel. En effet, on récite une partie avant de manger, puis après avoir terminé de manger.
Cela indique que la séouda (le repas [du Séder]) elle-même fait partie du Hallel, le fait de manger et de boire étant également une forme d'expression de notre gratitude envers Hachem.

Quand Hachem s'adresse à Moché, il lui dit : "Moi aussi, J'ai entendu le cri des Bné Israël" (Vaéra 6,5)

=> Pourquoi Hachem a-t-il dit qu'Il avait "aussi" entendu les cris de Son peuple? Qui d'autre que Lui a entendu ces cris?

-> Le 'Hatam Sofer dit que cela signifie que chaque juif a entendu les cris de son prochain, et que leur cœur est devenu tellement lourd de la douleur qu'avaient les autres aussi, et pas seulement pour eux-mêmes.
C'est alors qu'Hachem dit : "Moi aussi, J'ai entendu" = Je veux entendre, Moi aussi, les souffrances que chacun d'entre vous a entendues de son prochain, et ce sera le levier de votre délivrance.
Cette compassion a abouti à la fin de ce verset, à la promesse d'Hachem : "vaézkor ét bériti" (Je me souviendrais de Mon alliance [avec eux]).

-> Un fois le 'Hatam Sofer dit sur " Moi aussi, J'ai entendu la plainte des Bné Israël" = celui qui cherche un bon conseil, afin de solliciter l'aide de D., doit aider les autres précisément à ce moment-là, quand il est en difficulté. C'est alors qu'il méritera que D. lui vienne en aide et le délivre de ses maux.

-> Le Pné Ména'hem voyait parfois des tsadikim décédés dans ses rêves. Une nuit, alors qu'il dormait, il rencontra en rêve son oncle, le rav Ména'hem Mendel de Pabinetz, qui avait été tué par les nazis.
Le Pné Ména'hem demanda : "Mon oncle, comment se fait-il qu'il y ait aujourd'hui, tant de maladies, de souffrances et d'épreuves, comme il n'y en a jamais eu auparavant. Comment cela se fait-il?"

Dans son rêve, le rav Pabinetzer répondit à la question de son neveu : "Il fut un temps où à une tragédie personnelle, qu'un juif qui souffrait, cela signifiait que tout le village (shtiebel) le ressentait aussi, les voisins portant le fardeau avec celui qui souffrait. Les gens étaient liés les uns aux autres d'une manière très profonde, chacun ressentant les coups portés par ses amis.
Et lorsqu'un décret amer était décrété contre quelqu'un, il était épargné, car même s'il méritait ce coup, les autres, ceux qui pleuraient avec lui, ne le méritaient pas.

Mais aujourd'hui, conclut le Rav Pabinetzer, les gens ne se sentent plus concernés par le souffrances des autres comme ils l'étaient autrefois, et ce mérite a donc été supprimé.

En conduisant Yaakov en Egypte, Hachem lui promet : "[Moi-même] Je descendrai avec toi en Egypte, et [Moi-même] Je te ramènerai aussi (véanokhi aalé'ha gam alo)" (Vayigach 46,4).

-> Le Sfat Emet se demande ce que l'ajout du mot "gam" (aussi - גַם) ajoute. Pourquoi ne suffit-il pas de dire "Je [Moi-même] descendrai avec toi et Je [Moi] te ramènerai"?

Il explique que le mot גַם indique toujours une augmentation ou une expansion. Hachem assurait à Yaakov que le séjour en Egypte ajouterait des dimensions à la grandeur de Ses enfants, car personne ne traverse une période difficile sans acquérir de nouvelles forces, et il n'y a pas de souffrance qui ne s'accompagne pas de croissance.
Ils descendront et reviendront encore plus grands qu'ils ne sont descendus.

[à combien plus forte raison cela s'applique à notre si long exil actuel!
En racontant le récit de la sortie d'Egypte, cela nous renvoie à notre exil, et nous avons alors beaucoup d'espoirs à l'idée des sublimes richesses spirituelles et des grandes choses que nous fera Hachem, très prochainement. Amen! ]

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+ "[Lors de la plaie de l'obscurité,] pour tous les Bné Israël, il y avait de la lumière dans leurs maisons" (Bo 10,23).

-> "Même l'obscurité n'obscurcira rien de Toi" (gam 'hochékh lo ya'hchikh mimé'ha - Téhilim 139,12).
Le 'Hidouché haRim explique cela comme signifiant : "Même les ténèbres (nos difficultés) n'obscurcissent rien, car elles proviennent "de Toi" (mimekha). C'est pourquoi elles sont aussi une lumière."

=> Pour un juif, une période sombre est une opportunité de croissance, de connexion avec le Créateur, de découverte de nouvelles forces internes, et c'est pourquoi elle contient aussi de la lumière.
Dans le monde, il peut y avoir de l'obscurité, mais pour les Bné Israël, il y a toujours de la lumière.

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-> Le Imré Emet explique ce verset à sa manière, en commentant que lorsqu'une personne peut "voir" une autre personne, en ayant un bon oeil "ayin tov" et en se réjouissant des succès et de la bonne réussite de son ami, alors cela crée de la lumière dans leurs habitations.