Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tu raconteras alors à ton fils ce jour-là en disant : "C'est pour cela que Hachem a agi en ma faveur, quand je sortis d'Égypte" (Bo 13,8)

-> "Et tu raconteras à ton fils" = il y a lieu de remarquer que la Torah emploie deux langages לֵאמֹר (lémor - en disant) , וְהִגַּדְתָּ (véhigadéta - tu raconteras), l'intention du verset, (en s'inspirant de la parole de nos Sages dans le Traité Pessahim 116), est que la Haggada de Pessa'h, débute par des choses honteuses/malheureuses et se termine par des louanges.

C'est à cela que font allusion les 2 verbes employés : "tu raconteras" ce sont des paroles dures (au début nos ancêtres étaient des idolâtres ...) et des choses que le cœur de l'homme a du mal à accepter, et ensuite la Haggada termine par des louanges (et maintenant D. nous a approché de son service) et c'est à cela que le verset fait allusion en disant les mots "en lui disant" (לֵאמֹר - se décompose en deux : lo mar = pas amère) c'est-à-dire raconter à ton fils des choses pleine de louanges, réjouissantes, qui enflamment le cœur et qui vont le renforcer.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

[on apprend de là qu'à Pessa'h certes on commence par une part du récit de l'esclavage en Egypte très dure, mais ensuite notre récit doit vécu avec plein de positivisme, de émouna en la grandeur d'Hachem, ...
A l'image de l'afikoman (dernier aliment du repas du Séder), on doit quitter notre Séder de Pessa'h en ayant reçu une bouffée d'optimisme, de joie et de fierté d'être juif et de servir Hachem. ]

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-> "et tu raconteras à ton fils" : si tu fais le récit de la Haggada de Pessah, même si tu n'as pas d'enfants, alors Hachem te donnera le mérite de la réciter à tes enfants (la lecture de la Haggada est une ségoula pour avoir des enfants).
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Et ce fut au bout de 430 ans, précisément le même jour, que toutes les milices de D. sortirent du pays d'Égypte. C'était la Nuit prédestinée par Hachem, pour leur sortie du pays d'Égypte; c'est cette même nuit instituée par Hachem, comme prédestinée à toutes les générations des Bné Israël" (Bo 12,41-42)

-> Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch :
C'est une nuit prédestinée [protégée - lél chimourim].
Le verset fait référence à 5 grands miracles extraordinaires qui ont eu lieu la nuit du 15 Nissan à travers l'Histoire du peuple juif :
1°/ à l'époque d'Avraham, lorsqu'il a fait la guerre contre les 4 rois et qu'il les a vaincus.
2°/ la sortie d'Égypte.
3°/ à l'époque du roi 'Hizkiyaou (Méla'him II 19,35). Lorsque l'Ange Gabriel a frappé San'hériv. Il est écrit là-bas "et voici cette nuit". C'était également la nuit du 15 Nissan.
4°/A l'époque de Mordé'haï et Esther.
"Cette nuit le roi a eu une insomnie" (Esther 6,1) = Il s'agit aussi de la nuit du 15 Nissan.
5°/ la délivrance à venir dans les temps futurs qui aussi se déroulera la nuit du 15 Nissan.

En ce qui concerne la victoire d'Avraham sur les 4 rois, la Torah y fait allusion en disant : "Une nuit que D. protège". Par rapport à la sortie d'Égypte, le verset dit "le jour où ils sont sortis d'Egypte", au sujet du miracle du Roi 'Hizkiyaou, le verset dit "cette nuit-là". Au sujet du miracle de l'époque de Mordé'haï et Esther, le verset dit "cette nuit-là est pour D."
Et enfin, pour la délivrance à venir, le verset y fait allusion en mentionnant "une nuit protégée pour les enfants d'Israël" pour toutes leurs générations.
Que D. fasse que se réalise cette promesse très bientôt, de nos jours.

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-> "Sept jours vous mangerez des matsot" (Bo 12,15)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
La raison de cette mitsva est que du fait que la pâte de pain que les Bné Israël avaient préparée [au moment de leur sortie d'Egypte au matin après avoir passés la nuit chez eux] n'avait pas eu le temps de lever (fermenter), D. les a délivrés.
Il y a lieu de se demander pourquoi la Torah ordonne de manger des matsot la nuit de Pessa'h avant même d'être sorti d'Égypte. Effectivement, les Bné Israël n'étaient pas encore sortis d'Egypte donc comment célébrer le souvenir de la sortie d'Egypte avant même d'en être sorti?
De la même manière, l'ordonnance de manger l'agneau de Pessah en signe de remerciement car D. est passé au-dessus des maisons des égyptiens et les a épargnés est étonnant. Hachem n'était pas encore passé sur les maisons.

=> Il faut dire que par le mérite de la mitsva de manger le sacrifice de Pessah, les Bné Israël vont être délivrés. Et de la même manière, par le mérite de la mitsva de manger la matsa, D. délivrera rapidement les Bné Israël, comme cela s'est effectivement passé.

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-> b'h, également sur ce sujet : le Séder de Pessa'h = un accélérateur de la venue du machia'h : https://todahm.com/2022/03/18/pessah-un-accelerateur-du-machiah

Shabbath haGadol

+ Shabbath haGadol :

=> Pourquoi le Shabbat qui précède Pessa'h est-il appelé Shabbat Hagadol, le grand Shabbat?

-> Le Maharal enseigne :
Il semble que ce titre soit basé sur la haftora que nous lisons ce Shabbath, et qui contient le verset concernant la future guéoula : "Voici que je vous envoie Eliyah haNavi, avant l'avènement du jour grand et redoutable d'Hachem (yom hagadol véanora)" (Mala'hi 3,23)
Le nom "Shabbath haGadol" reflète cette prophétie.

Il ne fait aucun doute que la sortie d'Egypte était un événement qui, en soi, pouvait être qualifié de gadol, dans la mesure où il mettait en scène les actes grands et puissants d'Hachem.
Comme le mentionne la Haggadah : "Et Hachem nous a fait sortir d'Égypte ... avec une grande
avec une grande crainte" (Ki Tavo 26,8) -> oubémora gadol (avec une grande crainte) = cela fait référence à la révélation de la Ché'hina.
Mais Israël attend pour l'avenir un jour de guéoula qui sera également marqué par une véritable grandeur, une guéoula calquée sur les événements de la sortie d'Egypte. Comme le déclare le prophète : "Comme à l'époque de votre départ du pays d'Égypte, je ferai des merveilles" (Mi'ha 7,15).
[ainsi de même qu'il y a eu une "oubémora gadol", alors à plus forte raison nous l'aurons lors de la guéoula (révélation de la Présence d'Hachem), d'où le nom de Shabbath gadol. ]

C'est pourquoi la nuit de Pessa'h est désignée par la Torah comme "lél chimourim" : "une nuit de protection pour tous les enfants d'Israël, pour leurs générations" (Bo 12,42).
C'est cette nuit qu'Hachem garde pour lui, pour les faire sortir du pays d'Égypte ... cette nuit est gardée et préservée pour nous pour l'avenir, servant de modèle à la géoula finale.
[à la fin des temps, c'est en ce jour que débutera la rédemption finale avec Eliyahou haNavi et le machia'h. - selon le Ohr ha'Haïm (Bo 12,42) ; et le midrach Chémot rabba 18,12]

En fait, tout en reflétant la sortie d'Egypte, les actes grands et puissants (gadol vénora) de la guéoula finale dépasseront de loin ceux de la sortie d'Egypte.
Comme il est dit : "En vérité, des jours viendront, dit Hachem, où l'on ne dira plus: "Vive Hachem qui a fait monter les Bné Israël du pays d'Egypte!"; mais "Vive Hachem qui a fait monter les BnéIsraël du pays du Nord et de toutes les contrées où il les avait exilés! "Car je les aurai ramenés sur leur territoire, que j'avais donné à leurs ancêtres." (Yirmiyahou 16,14-15).
[ainsi les miracles à venir seront tellement grands que ceux d'Egypte ne seront pales en comparaison, et ainsi l'appelation "Shabbath gadol" nous renforcent dans cette idée : tous les miracles incroyables que nous allons raconter en détails lors du Séder de Pessa'h, et bien tout cela sera comme rien par rapport à ce qui arrivera très bien tôt lors de la guéoula finale! On doit pas se dire qu'à l'inverse de nos ancêtres en Egypte nous en valons rien, au contraire nous aurons aussi des miracles encore plus incroyables car Hachem nous aime et souhaite retrouver une grande proximité avec Lui! (Shabbath gadol = Hachem est gadol et Son amour pour nous est gadol! ).]

Cette notion est liée spécifiquement au Shabbath pour une bonne raison.
Tous les événements importants qui se déroulent au cours de la semaine ont en réalité commencé à "germer" dès le Shabbat précédent.
Ainsi, chaque année, le Shabbath haGadol est en fait une période de grande anticipation de la fête de Pessa'h, qui marquera le début de la guéoula. Nous sommes remplis d'espoir pendant ce Shabbath, car les portes du Ciel s'ouvrent, permettant à la géoula de passer du potentiel à la réalité au cours de la semaine à venir.

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-> "Toutes les bénédictions concernant les mondes supérieur et inférieur dépendent du 7e jour" (Zohar - paracha Yitro).
Nous voyons de là que Shabbath est le canal par lequel toutes les bénédictions et les bontés divines sont transmises : tout bienfait accordé à quelqu'un pendant la semaine est en fait enraciné dans Shabbath. Cette bienveillance, qu'elle concerne un individu ou le monde dans son ensemble, a commencé à jaillir, d'une certaine manière, dès le Shabbath précédent. Ainsi, les grandes merveilles associées à la sortie d'Egypte, quel que soit le jour de la semaine où elles se sont produites, ont commencé à émerger le Shabbath précédent.
La Torah qualifie ces miracles de "gadol, comme il est écrit : "Israël a vu la grande main (ayad aguédola) que Hachem a exercée sur les égyptiens" (Béchala'h 14,31).
Par conséquent, c'est ce Shabbath qui a été considéré comme le Shabbath haGadol.
[Béer Mayim 'Haïm]

[de même que toutes les grandes choses que nous raconterons lors du Séder de Pessa'h proviennent du Shabbath qui le précède, de même dans notre vie on peut mériter tellement de grandes choses si l'on respecte le Shabbath (la source des bénédictions - mékor habérakha) comme il faut.
Ce Shabbath est gadol, car il doit concrètement nous renforcer dans notre conscience de la grandeur de chaque Shabbath.
Ainsi, Shabbath haGadol est un grand jour de fête où l'on prend le temps d'apprécier ce cadeau qu'Hachem nous donne : le Shabbath (le fait qu'il ait lieu toutes les semaines n'en réduit pas sa valeur [par routine], mais témoigne de l'amour de D. à notre égard [qui augmente les occasions d'avoir des bénédictions]).]

-> La vérité est que, par essence, chaque Shabbath peut être qualifié de "grand".
C'est ce que nous disons dans le texte du birkat hamazon de chaque shabbat : "rétsé véa'halitsénou Hachem ... yom achévi'i aShabbath haGadol azé, ki yom zé Gadol vékadoch ou léfané'ha" (épargne-nous, Hachem notre D., par Tes commandements et le commandement du 7e jour, ce grand et saint Shabbath, car ce jour est grand et saint devant Toi) ...
Bien que chaque Shabbath soit marqué par la noblesse, le Shabbath haGadol est à part. Cela s'explique par sa proximité avec la nuit de Pessa'h, la nuit la plus sacrée de l'année, qui comporte la révélation de la Présence divine elle-même.
[Beit Avraham]

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-> Shabbath hGadol, le "grand" Shabbath, peut être compris de la même manière suivante :
la lumière spirituelle qui émane de ce moment est si grande et si vaste qu'elle s'étend même aux humbles et aux pécheurs. De cette manière, tous les juifs, quel que soit leur statut, peuvent être raffinés, élevés et pleinement préparés à entrer dans la sublimité de la sainte fête de Pessah.
[Beit Avraham]

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-> Yom Kippour est le point culminant de la période connue sous le nom de Yamim Noraïm. En tant que tel, c'est un jour imprégné d'une très grande quantité de crainte (yir'a).
Pessa'h est une fête marquée par l'amour (aava), comme l'indique le verset de Chir haChirim (qui est lu à Pessa'h) : "Son drapeau sur moi démontre l'amour" (védiglo alaï aava - v.2,4).
Alors que les lumières des Yamim Tovim (fêtes) commencent à briller depuis le Shabbat précédent, il apparaît que le Shabbat Shouva est un jour uniquement marqué par la crainte, tandis que le Shabbat haGadol est un jour d'amour.

La yir'a et la aava sont toutes deux des qualités essentielles pour servir Hachem, et le service divin (avoda) d'une personne ne peut être considérée comme complète si l'une n'est pas complétée par l'autre.
Néanmoins, lorsque l'on compare ces deux qualités, c'est la midda de la aava (amour) qui se voit accorder une certaine primauté, étant considéré comme la plus élevée et le plus "grande" des deux.

C'est pourquoi le Shabbath qui précède Pessa'h mérite ce titre vénérable. Comme il précède le Yom Tov de : aava, et contient donc l'émanation de Pessa'h lui-même, il reflète la midda de aava. Et cette midda est la plus grande, la "gadol" des qualités essentielles de dans notre service (avoda) d'Hachem.
[Nétivot Shalom]

[une forme d'amour d'Hachem est de prendre conscience de Son infinie grandeur, et par cela apprécier la chance de pouvoir être Son enfant adoré, et de pouvoir suivre Sa volonté.
Ainsi, la crainte permet de poser des limites (c'est le Roi!), tandis que l'amour permet de donner une profondeur/grandeur et des sentiments à notre relation avec Hachem (c'est notre Père!). ]

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-> b'h, également sur : Shabbath haGadol : https://todahm.com/2014/04/01/shabbath-hagadol

"La guémara (Roch Hachana 8a) détaille les 4 différents Roch Hachana (nouvelle année) que le peuple juif célèbre tout au long de l'année : 1) la nouvelle année civile (en Tichri), 2) les arbres (en Chevat), 3) le décompte des Yamim Tovim et des royaumes (en Nissan), 4) la dîme du bétail (en Elloul).
Le fait même qu'ils s'appellent tous Roch Hachana doit nous rappeler que chacun d'entre eux est une nouvelle occasion de prendre un nouveau départ."
[Gaon de Vilna]

Le message du récit de la sortie d’Egypte = tout ce qu’Hachem accomplit est pour le bien!

+++ Le message du récit de la sortie d'Egypte = tout ce qu'Hachem accomplit est pour le bien!

"Hachem dit à Moché : ''Va chez Pharaon, car j'ai appesanti son cœur et le cœur de ses serviteurs, afin d'opérer tous ces prodiges en son sein. Et afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils ce que J'ai comploté contre l'Egypte"." (Bo 10,1-2)

-> Rachi commente : "J'ai comploté" = Je me suis ri (de l'Egypte)."

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) explique longuement en quoi consista cet ''amusement'' par lequel le Hachem se rit des égyptiens :
Lorsque nos pères se trouvaient en Egypte, esclaves du cruel Pharaon, toutes sortes de questions et de contradictions auraient pu leur venir à l’esprit, telles que :
"Comment le peuple d'Israël, qualifié par Hachem Lui-même de Mon fils premier-né, peut-il être ainsi asservi totalement par les égyptiens, d'une manière qui donne tout à penser qu'ils demeureront, eux et leurs descendants jusqu'à la fin de toutes les générations, esclaves de Pharaon en Egypte? (En particulier, quand on se rappelle que Pharaon est un descendant de Canaan qui fut ainsi maudit pour son péché : "Que Canaan soit maudit (...) et que Canaan soit leur esclave." (Noa'h 9,25-26) Et comment se peut-il que ses descendants asservissent les descendants de Chem?)
De plus, comment se fait-il que tout l'argent et l'or du monde entier soit parvenu en Egypte durant les années de famine, lorsque, des 4 coins du monde, les gens vinrent alors y acheter de quoi subsister? Tout cela suggère que "la servante aurait hérité de sa Maîtresse"!"

Néanmoins, lorsque les Bné Israël sortirent d'Egypte, il s'avéra à quel point Hachem s'était ri des Egyptiens : en effet, Il leur avait donné, durant toutes ces années, l'impression d'amasser pour eux-mêmes, des biens et une richesse incommensurable.
Alors qu'en vérité, tout cela n'avait pour seul et unique but de remettre cette fortune entre les mains des Bné Israël, pour que s'accomplisse ainsi la promesse du Créateur selon laquelle : "Et après cela, ils sortiront avec de grands biens" (Lé'h Lé'ha 15,14).
Ce fut, d'ailleurs, la raison pour laquelle les Bné Israël descendirent en Egypte et y furent asservis par les égyptiens, pour qu'au terme de cet exil, ils sortent avec de grandes richesses et dépouillent l'Egypte pour la rendre "comme un filet vide de poisson" (Béra'hot 9b). Il s'avéra donc finalement que tout ce voilement apparent de la présence Divine et cet esclavage avaient uniquement un but bénéfique.

Et c'est la visée du récit de la sortie d'Egypte : montrer comment Hachem s'est ri des Egyptiens. Car toute cette histoire (la famine et l’abondance qu’elle permit d’amasser, l'asservissement des Hébreux) s'étala sur une durée d'environ 320 ans, pendant lesquels, nombre de Bné Israël naquirent et moururent sans jamais voir son dénouement bénéfique.
Et pourtant, le véritable croyant est convaincu que le Créateur ''a toujours existé, existe, et existera à tout jamais'', et que tout est soigneusement calculé.
=> C'est pour cela qu'il nous incombe de faire le récit de la sortie d'Egypte : afin d'enraciner dans le cœur des Bné Israël, dans toutes les générations, que lors de chaque épreuve ou voilement de la face Divine, ils soient convaincus que Hachem met tout en œuvre pour leur bien. Et même si, à ce moment là l’homme n’est pas en mesure de comprendre les voies d'Hachem, son travail consiste à garder confiance que tout est pour le bien et à attendre que Sa bonté se manifeste.

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+ Toute souffrance dans ses moindres détails provient d'Hachem, et nous est bénéfique :

-> L'esclavage en Egypte a été extrêmement éprouvant, avec des souffrances énormes.
En faisant le récit de la sortie D'Egypte et en essayant de le vivre, nous devons développer en nous l'idée que chaque souffrance, aussi minime soit-elle, est bénéfique, et que tout est minutieusement calculé, pas même une goutte de souffrance n'est perdue. [rien ne peut se produire sans un décret d'Hachem en ce sens]

-> Le Saba de Kelm explique que les premiers-nés méritèrent d'être dotés d'une sainteté particulière car lorsque Hachem frappa ceux des égyptiens, les premiers-nés des Hébreux eurent très peur de périr également, et la souffrance morale que cela leur causa leur fit mériter ensuite cette sainteté particulière. Et en y réfléchissant bien, on comprendra aisément que ce ne furent pas seulement les premiers-nés qui furent dans la crainte, mais chacun des Bné Israël lors des autres plaies et ils méritèrent aussi grâce à cela une certaine sainteté, comme il est dit : "Israël est consacré pour Hachem" (Yirmiyahou 2,3).
Néanmoins, puisque les premiers-nés subirent un supplément de souffrance, ils méritèrent également un supplément de sainteté.

-> "Et le sang sera, pour vous, un signe sur les maisons où vous vous trouverez, Je verrai le sang, Je passerai sur elles, et le fléau n'aura pas prise sur vous lorsque Je frapperai la terre d'Egypte" (Béchala'h 12,13).
Rabbi Zalman Sorotskin (Oznaïm La Torah) explique : Car ce sang constituait un signe et un rappel qu'ici, dans cette maison, le sang juif fut versé lors de l'esclavage d'Egypte, et ce furent ces mêmes coups et ces mêmes souffrances qu'ils endurèrent alors qui les protégèrent du fléau destructeur.

-> "Et sous Ses pieds se trouvait comme une brique faite de Saphir" (Michpatim 24,10)
Rachi commente : "(Cette brique) était devant Lui au moment de la servitude afin de se souvenir de la souffrance des Hébreux [en Egypte] qui étaient asservis à faire des briques.''
Le rav Chlomo Kluger écrit : A priori, cela peut paraître surprenant : quel rapport existe-t-il entre le Saphir, qui est une pierre précieuse, et ces briques, qui suggèrent la dureté de leurs souffrances?
C'est que chaque peine et chaque souffrance que subit Israël possède une valeur énorme dans le Ciel. C'est pourquoi ces ''briques'' y rayonnent d'un éclat splendide comme celui du Saphir.

Se souvenir de la sortie d’Egypte

+++ Se souvenir de la sortie d’Egypte = comment se rappeler et intégrer la foi dans la providence individuelle :

"Souviens-toi de ce jour où tu es sorti d'Egypte" (Bo 13,3)

-> Le Téchouat 'Hen (paracha Vaéra) enseigne :
"L'exil de l'Egypte était le fait qu'ils croyaient au hasard. Car Pharaon, souverain absolu, niait que le monde fût dirigé par une providence individuelle, suivant le droit et la justice, mais prétendait qu'il était conduit par les lois de la nature.
Or, les Bné Israël étant soumis à sa souveraineté, furent abreuvés par cette vision des choses. Et, à dire vrai, nous ne nous sommes toujours pas entièrement purifiés de cette souillure, et ce yétser ara danse encore parmi nous, et instille dans notre cœur des pensées qui nous incitent à croire au hasard.
C'est afin de sortir de cette confusion que nous sommes tenus de mentionner quotidiennement la sortie d'Egypte et d'enraciner en nous la émouna absolue que tout provient d’Hachem.
Un homme ne peut recevoir ne serait-ce que le moindre coup sur son doigt dans ce monde sans que ce ne soit décrété auparavant dans le Ciel.
C’est Hachem qui dirige les pas de l'homme selon une intention Divine qui nous échappe".

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk (Pri haArets - paracha Bo) explique pourquoi Hachem appesantit le cœur de Pharaon et de ses serviteurs pour ensuite les punir :
"Tout avait pour but que les Bné Israël parlent des prodiges d'Hachem et qu'ils sachent qu'Il est le vrai D., qu'il n'y en a pas d'autre que Lui, et que le monde est dirigé par une providence individuelle et minutieusement calculée.
Et en vérité, le cœur des réchaïm est loin de concevoir une telle providence, à savoir que l’homme ne peut recevoir le moindre petit coup, un brin d'herbe ne peut sécher ou être déraciné, une pierre ne peut être projetée, si ce n'est en temps et en lieu voulus par Lui.
Tous les mouvements, grands ou petits, depuis le "timtsoum" originel jusqu'à ceux des créatures les plus basses de ce monde, sont le fait d'Hachem, selon Sa Sagesse infinie, pour la gloire de Son Nom, et ont pour but que se dévoilent Sa Divinité, Sa Sagesse et Sa manière de diriger le monde."

[le ''timtsoum'' est un concept kabbalistique selon lequel, lors de la création, D. ''contracta'' sa présence pour permettre au monde d'exister.]

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-> "Et à partir des grands et célèbres miracles (comme ceux de la sortie d'Egypte et de la mer Rouge, au cours desquels Hachem bouleversa les lois naturelles des cieux et de la terre), l'homme reconnaît les miracles cachés qui constituent le fondement de toute la Torah. Car l'homme n'a pas de part dans la Torah de Moché Rabbénou tant qu'il ne croit pas que tout ce qui nous concerne et tout ce qui nous arrive sont des miracles et non le fruit de la nature ni l’ordre naturel du monde."
[Rambam - fin paracha Bo]

+ "Qu’est-il de différent cette nuit de toutes les autres nuits?" (ma nichtana alaïla azé mikol alélot)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ora'h 'Haïm) explique :
Dans la Haggada on fait poser aux enfants les 4 questions des 4 enfants : le ‘Hacham (le sage), le Racha (le renégat), le Tam (le simple) et le Shééno yodéa lichol (celui qui ne sait pas demander).
Il y a tellement de profondeur dans les explications sur ces questions et en général ce ne sont pas des questions que réellement poseraient de petits enfants, alors on est en droit de se demander pourquoi présenter les choses de cette manière et pourquoi faire poser ces questions aux enfants, à tel point que si on demande à n’importe quel enfant : "raconte moi la Haggada" il nous répond : "ma nichtana"?

La réponse est dans la guémara Méguila, on y rapporte que Daniel a vu une vision effrayante, mais les autres prophètes qui étaient avec lui ne l’ont pas vu, mais ont quand même eu peur. La guémara demande : "s’il ne l’ont pas vue, pourquoi ont-ils eu peur?" et de répondre : "Même s’ils ne l’ont pas vue, leur Mazal (leur néchama) l’ont vue".
=> C’est ici la même chose, même si dans leur conscient les enfants (et même nous) ne ressentent pas toute la portée de la question, au plus profond de leur néchama, par contre, ils ressentent tous les niveaux de profondeur de la question, et la lumière du dévoilement de cet enseignement vient quand même illuminer la personne qui le dit.

Pessa’h, Matsa et Marror

+ Pessa'h, Matsa et Marror :

-> Nos Sages (Yalkout Chimoni 199) disent que de même que la matsa symbolise la précipitation avec laquelle nos ancêtres ont été libérés d'Egypte, l'offrande de Pessa'h (korban Pessa'h) représente la "précipitation" de la présence Divine, qui a également été libérée d'Egypte en cette nuit.
["Moi-même (Hachem), Je descendrai avec toi (Yaakov) en Egypte ; moi-même aussi je t'en ferai remonter" (Vayigach 46,4).
La Présence Divine se trouve avec chaque juif qui souffre comme il est écrit : "Je suis avec lui dans le malheur" (Téhilim 91,15), et de même : "D. est proche des cœurs brisés" (Téhilim 34,14).
Ainsi, au cœur des terribles souffrances de l'esclavage en Egypte, Hachem était très proche des juifs et Il ressentait chacune de leurs souffrances (à chaque instant, Hachem s'associe à la souffrance de chacun des millions de juifs présents en Egypte).
Il en résulte que la sortie des juifs d'Egypte était également celle d'Hachem! ]
Le maror symbolise la chute de nos ennemis qui rendent amère notre vie.

La libération de la Présence Divine est la plus grande cause de réjouissance, comme la Torah le dit : "al matsot oum'rorim, yokhlou'ou" (Béaaloté'ha 9,11) :
- "al" = sur/au-dessus de ;
- "matsot oum'rorim" = la matsa et le marror
- "yokhlou'ou" = [il y a le] ils le mangeront (le korban Pessa'h).
= Cela implique que notre joie sur la sortie d'Egypte d'Hachem (symbolisé par le korban Pessa'h) doit largement dépasser notre joie sur notre propre libération et sur la chute de nos ennemies.
[Sfat Emet - 5661]

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[en racontant la sortie d'Egypte, nous devons également renforcer l'idée que non seulement tout vient avec précision d'Hachem, qu'Il peut tout, mais surtout qu'Il nous accompagne en permanence.
Plus que cela : lorsque nous traversons des périodes très dures de notre vie, cela ne signifie pas que Hachem ne nous aime pas, au contraire c'est pour notre bien ultime (à l'image de l'esclavage en Egypte), mais surtout la réalité est qu'Hachem n'a jamais été aussi proches de nous. (ex : "Je suis avec lui dans le malheur" (Téhilim 91,15) ; "D. est proche des cœurs brisés.")
Dans nos périodes d'Egypte, dans l'obscurité, ... nous ne sommes pas seuls, papa Hachem est plus proche que jamais de nous, ressentant toutes nos souffrances.
Le récit de la sortie d'Egypte, qui préfigure la délivrance finale, transmet l'idée que Hachem est au-dessus de tout (c'est le Créateur, le boss, le Roi des rois, ...), mais surtout l'idée que nous sommes Ses enfants adorés et qu'il y a un principe applicable pour chaque juif (même le plus fauteur) : papa Hachem nous accompagne sans cesse (même les juifs en Egypte au 49e niveau d'impureté), constamment Il gère et ressent nos épreuves, constamment Il veille sur nous, ...
De même que les juifs en Egypte sont sortis à la seconde où ils pouvaient l'être, de même dans notre vie à la seconde où une difficulté n'est plus nécessaire pour notre bien ultime, alors Hachem la retire. ]

+ La première nuit de Pessa'h est appelée : "lél chimourim" (une nuit de protection - Bo 12,42).
La protection que génère la nuit du Séder est en réalité suffisante pour durer toute l'année à venir.

L'Afikoman, que nous préservons intacte jusqu'à la fin du Séder plutôt que de la manger avec les autres parts de matsa auparavant dans la soirée, symbolise la continuation de la protection représentée par la matsa (qui est protégée de lever) au-delà de cette seule nuit.
Sans aucun doute, notre capacité à persévérer durant l'année à venir au travers toutes les difficultés de la vie quotidienne découle de cette protection.
[Sfat Emet - 5652]

Le Séder améliore notre relation avec Hachem

+ Le Séder améliore notre relation avec Hachem :

-> "afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils ... vous reconnaîtrez ainsi que je suis Hachem" (Bo 10,2)
Nous voyons de là que le plus nous racontons le récit de la sortie d'Egypte, le plus nous acquérons une connaissance d'Hachem, ce qui est la réalisation la plus précieuse au monde.
[Sfat Emet - 5635]

-> La phrase : "aré zé méchouba'h" se comprend normalement : le plus on raconte l'histoire de la sortie d'Egypte, le plus nous sommes considérés comme méritants.
Cependant, nous pouvons comprendre cela à la fois comme une promesse et à la fois comme une bénédiction : le plus quelqu'un raconte le récit de la sortie d'Egypte, le plus [il sera béni pour] devenir quelqu'un de méritant et le plus d'améliorations il verra dans son engagement dans la Torah et dans toutes les formes du service Divin.
[Sfat Emet - 5640]