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Les festins d’A’hachvéroch

+ Les festins d'A'hachvéroch :

-> A'hachvéroch n'ayant pas bien compté, il était rassuré que les juifs n'aient pas été délivrés et ramenés de Babylonie en terre d'Israël au bout de 70 ans, en accord avec la promesse d'Hachem.
Cependant, A'hachvéroch se rendait bien compte qu'il n'y aurait aucune garantie que la promesse de D. ne fût pas exécutée un jour ou l'autre. Ce n'était pas D. qui l'empêchait mais les juifs eux-mêmes. S'ils se repentaient, ils seraient délivrés aussitôt.

Haman conseilla au roi de donner un grand festin, d'utiliser les ustensiles du Temple et d'inviter tous les juifs à boire et à manger.
Ce festin d'A'hachvéroch allait célébrer un laps de 70 ans sans délivrance des juifs. Même s'ils ne mangeraient et ne buvaient pas, leur place n'était pas à ce festin. Leur participation indiquait qu'ils avaient abandonné tout espoir, ce qui, en soi allait empêcher leur délivrance.
Haman donna ce conseil à A'hachvéroch dans le but de dissiper ses craintes. [Zéra Béra'h - Tétsavé]

Selon midrach (Yalkout Chimoni), au cours des 3 premières années de son règne, A'hachvéroch ne mit pas la couronne sur sa tête ni ne s'assit sur son trône royal. Il ne se sentait pas en sécurité et appréhendait sans cesse une révolution (des juifs, voulant retourner en Israël).

Le verset (Esther 1,3) nous apprend que pendant la 3e année de son règne (soit en -366 avant l'ère vulgaire), il fit un grand festin qui durera 180 jours (Esther 1,4).

Parmi les autres raisons de ce festin, on peut citer : la fabrication de son trône à Chouchan fut achevée, la marine d'A'hachvéroch a vaincue et capturée une armée navale qui avait attaqué ses frontières, il a épousé Vachti en cette année, il voulait montrer sa richesse.

-> "Il (A'hachvéroch) leur montra la glorieuse richesse de son royaume et la majesté de son faste royal, pendant 180 jours" (ESther 1,4)
Chaque jour, A'hachvéroch apparaissait au festin revêtu des vêtements du Cohen Gadol que Névou'hadnezar avait rapportés de Jérusalem.
Telle était "la gloire" (kavod) et la "majesté" (tiféret) dont parle verset.
En effet, à propos des vêtements du Cohen Gadol, D. avait dit à Moché : "Tu feras des vêtements sacrés pour son frère Aharon en tant que gloire et que majesté" (Tétsavé 28,2).
[rabbi Elicha ben Gavriel Gallico - pérouch al Méguilat Esther]

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-> Le festin commença au mois de Nissan lorsque les journées commencent à s'allonger.
A'hachvéroch profita de la lumière du jour pour montrer ses richesses à loisir. Les longues journées d'été furent passées à festoyer.
Aucun jour ne ressemblait à l'autre. Les trésors exhibés étaient changés quotidiennement et aucun ne fut exposé plus d'une fois. Le menu du festin était chaque jour différent lui aussi ; le même plat ne fut jamais servi 2 fois.
Pour que cela dure pendant 6 mois, d'immenses ressources étaient nécessaires, ce qui mit au grand jour la puissance d'A'hachvéroch. [Maamar Mordé'haï]

A'hachvéroch était si riche que les 180 jours de festin ne lui furent pas plus difficiles à organiser qu'un festin d'un jour.
Les repas d'un seul jour de ce banquet auraient suffi pour 180 jours d'un autre festin. Son banquet entier de 180 jours équivalait donc à un festin habituel de180 fois 180 jours, c'est-à-dire 32 400 jours (soit plus de 88 ans). [Dena Pichra]

Certains commentateurs disent qu'A'hachvéroch divisa son banquet en 18 sessions de 10 jours (soit 180 jours) destinées, chacune, à différentes catégories d'invités. Au cours des 7 premiers jours de chaque session de 10 jours, il offrait à boire et à manger à ses hôtes et pendant les 3 derniers jours, il déployait sa fortune.
A chacune de ces 18 sessions, il invita les gouverneurs de 7 pays différents, si bien qu'au total, 126 pays participèrent à ce festin.
Le seul pays à ne pas y être représenté était la ville-état de Chouchan, sa capitale.

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+ Le festin de Chouchan :

-> "A la fin de cette période, le roi fit un festin pour tous les habitants de la capitale Chouchan, grands comme petits, pendant 7 jours, dans la cour du jardin du palais royal" (Esther 1,5)

A'hachvéroch dépensa autant d'argent pour ce festin de 7 jours qu'il en avait dépensé pour le banquet de 180 jours.
Ce festin pour les citoyens de Chouchan coïncidait avec les 10 jours de téchouva, et il allait prendre fin le jour de Yom Kippour. [Yaarot Dvach]
Durant ces jours, les juifs devaient particulièrement éviter de participer à un banquet de non-juifs.
Par conséquent, lorsque le roi lança ses invitations à ce banquet, aucun des dirigeants juifs n'étaient présents. Les menaçant de peines très sévères, le roi contraignit les juifs à revenir à Chouchan pour assister au banquet.
En tout 18 500 personnes s'y rendirent, et une fois présentes y prirent part. [midrach Yalkout Chimoni ; midrach Esther rabba 7,13]

Etant donné qu'A'hachvéroch voulait montrer aux citoyens de la capitale une considération particulière, il ne les fit pas asseoir là où il avait fait son festin de 180 jours. Il préféra les installer dans la cour du jardin du palais. C'était un jardin splendide, planté d'arbres rares et de fleurs parfumées, et décoré des plus beaux joyaux. [midrach Yalkout Chimoni]

-> A'hachvéroch fit un banquet qui flattait 4 des 5 sens : celui du goût, par la nourriture et la boisson ; le sens de la vue, par les belles tentures et les décorations (il y en avait tout autour attachées à des colonnes de marbre pour protéger les invités des éléments naturels extérieur - cf. Esther 1,6) ; le sens de l'odorat, par le parfum des arbres en fleur; le sens du toucher, par les belles couches mises à la disposition de chaque invité.

Le seul sens non éveillé était celui de l'ouïe.
Bien que le roi eût à sa disposition les musiciens les plus habiles, il ne fit pas jouer de musique à son banquet. En effet, les gens ont des goûts différents et ceux qui n'apprécient pas la musique ne peuvent éviter de l'entendre.
De plus, la musique peut conduire l'homme à un état spirituel très élevé. Elle peut même amener l'homme à un niveau où l'âme est prête à quitter son corps ; elle le fait pénétrer dans un monde mystique transcendant.
A'hachvéroch ayant précisément préparé le banquet pour faire transgresser aux juifs la Torah, cette élévation spirituelle était la dernière chose qu'il souhaitait. [Manot haLévi ; Alchikh haKadoch]

Dans le verset (Esther 1,6) décrivant cela, le mot 'hour, signifiant "blanc", la lettre 'het est écrite en grand. Sa guématria est de 8, allusion au fait qu'A'hachvéroch portait les 8 vêtements du Grand-Prêtre à son banquet. Pour cette faute, il fut puni par la rébellion de Vachti qui transforma son festin en cauchemar. [Manot haLévi]

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-> "On servait la boisson dans des verres d'or et chaque verre était différent, avec beaucoup de vin royal comme il est digne d'un roi" (Esther 1,7)

Selon Rachi : l'homme le plus simple se voyait servir du vin dans une coupe d'or. Chaque verre utilisé au banquet était de forme différente : nul n'était semblable à l'autre.
Selon le midrach : chaque fois qu'un homme buvait dans un verre, il avait le droit de le garder. A chaque fois qu'il était servi, il recevait un verre neuf.
On pourrait penser que, puisque les verres étaient offerts, les serveurs auraient ordre de ne pas les donner sans compter. Mais non, le verset affirme : "avec beaucoup de vin royal, comme cela est digne d'un roi".

Le Pirké déRabbi Eliézer (49) enseigne que les verres et les plats utilisés au festin venaient du Saint Temple. Comparé à ces magnifiques ustensiles, l'or le plus fin d'A'hachvéroch était semblable à du cuivre ou du plomb.
Pour avoir utilisé des ustensiles du Temple, A'hachvéroch méritait la mort comme son beau-père Belchazzar. Il fut sauvé parce qu'il était destiné à épouser Esther et à engendrer Darius II qui reconstruisit le Temple et en restituerait les ustensiles, mais son festin fut quand même gâché par l'incident de Vachti.

-> Selon le Imré Shéfer (Tétsavé), A'hachvéroch et Haman tentèrent, mais en vain, de faire boire aux juifs du vin non-juif. Le vin servi aux juifs avait été fabriqué par des juifs et leur était servi dans des pichets scellés. Etant donné que les verres étaient constamment changés, le risque qu'un juif bût du vin laissé par un non-juif était nul. Ce vin est appelé le "vin royal" ou "vin du royaume" parce que les juifs l'avaient donné en impôt au gouvernement.

La guémara (Méguila 7b) enseigne : "A pourim, un homme doit s'enivrer jusqu'à ce qu'il ne sache plus la différence entre 'maudit est Haman' et 'béni est Mordé'haï'".
=> Pourquoi un homme ivre devrait-il maudire Mordé'haï ou bénir Hamna?
Le Méam Loez explique que la principale excuse des juifs était d'avoir été ivres lorsqu'ils fautèrent au festin d'A'hachvéroch. C'est donc le vin qui leur valut d'être délivrés. Et pourtant, ils durent jeûner et se repentir pour s'être laissés aller à s'enivrer.
Après la délivrance des juifs, Mordé'haï et Esther firent statuer par le Sanhédrin que le jour de Pourim, les juifs se souviennent qu'ils avaient été sauvés en raison de leur ivresse. Ils devraient boire jusqu'à ne plus reconnaître la différence entre le motif d'Haman et celui de Mordé'haï pour ne pas vouloir que les juifs soient forcés à boire au festin d'A'hachvéroch. Lorsque l'on est à peine ivre, on oublie facilement ce point.

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-> Ni le Sanhédrin ni les autres sages juifs de Chouchan ne mangèrent au banquet, ils s'y dérobèrent en quittant la ville.
Toutefois, Mordé'haï ne put s'y soustraire car en tant que représentant juif, il était responsable du festin avec Haman. Bien qu'il fût présent durant tout le festin il ne mangea rien. [Pirké déRabbi Eliézer 49]

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+ Le festin de Vachti :

-> "La reine Vachti fit également un festin pour les femmes dansle palais royal du roi A'hachvéroch" (Esther 1,9)

-> A'hachvéroch fit son festin notamment pour célébrer son mariage avec Vachti.
Cette dernière fit également un festin semblable pour les épouses des gouverneurs et leurs dames de compagnie. Son festin était en tous points égal à celui d'A'hachvéroch.
A'hachvéroch espérait que les juifs fauteraient en consommant le repas et en compromettant leur vertu. Vachti tenta de faire commettre aux femmes juives les mêmes fautes.
[comme A'hachvéroch, Vachti déploya sa richesse devant les femmes rassemblées. Elle alla jusqu'à pénétrer dans la salle du festin en portant les vêtements du Cohen Gaol, comme son mari l'avait fait. [midrach Yalkout Chimoni]

Selon le Achikh haKadoch, Vachti agit ainsi par fierté. Elle estimait qu'A'hachvéroch n'était devenu roi que grâce à son mariage avec elle, la fille du célèbre Belchazzar, et qu'il était semblable à Cyrus qui hérita le royaume de son beau-père Darius I. Elle pensait qu'elle aurait dû être couronnée en tant que régente mais que, puisque ce rang n'était pas accordé aux femmes, A'hachvéroch avait été nommé roi à sa place. Elle n'accordait pas plus de respect à A'hachvéroch que s'il avait été le concierge de son père.
La réalité était bien différente. A'hachvéroch hérita du trône de son père Cyrus, roi de Médie et de Perse. Après l'assassinat de Belchazzar,Vachti n'était plus qu'une simple orpheline. Si Darius n'avait pas eu pitié d'elle, elle aurait été tuée avec le reste de sa famille. C'était une étrangère qui ne devint reine que par son mariage avec A'hachvéroch.

Vachti désirait donc que son festin soit en tous points semblable à celui de son mari. Elle ne voulait pas lui être redevable en quoi que ce soit. Elle désirait montrer que c'était elle qui était réellement de sang royal.

Pour préserver les apparences, certains commentaires (ex: Manot haLévi) pensent que les femmes étaient assises sur un patio ouvert à l'intérieur d'un du palais de façon à ce que les hommes puissent les voir et les désirer. Vachti souhaitait effectivement montrer ses charmes aux hommes présents mais en fut empêchée pour les raisons que nous verrons bientôt.

Selon le Michkénot Yaakov, l'un des principaux motifs de Vachti était de faire fauter les juifs afin qu'ils ne soient plus dignes de reconstruire le Temple que son grand-père, Nevou'hadnezar, avait détruit.
D. la punit pour cela et la fit faire exécuter. Après sa mort, ce fut justement Esther qui prit sa place et son fils, Darius II, qui fit reconstruire le Temple (voir Ezra 5).

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-> Le premier jour du festin, Modé'haï et le Sanhédrin se rassemblèrent. Ils jeûnèrent pendant 6 jours, de dimanche à vendredi. Toute cette semaine, ils prièrent que D. n'anéantisse pas Israël.
Le 7e jour, Shabbath, leur prière fut agréée.
Hachem fit en sorte que cet épisode (Esther 1,11), où A'hachvéroch convoqua Vachti, se produisit un jour de Shabbath pour montrer que le Shabbath protège les juifs.
L'exécution de Vachti, qui marqua le début de leur délivrance, eut lieu un Shabbath.

Le Manot haLévi rapporte que bien que les juifs eussent participé au festin toute la semaine, ils restèrent tous chez eux le Shabbath de peur de profaner par inadvertance ce jour saint. C'est par ce mérite qu'ils furent sauvés.

-> Hachem provoqua la chute de Vachti le jour de Shabbath pour lui donner une punition appropriée.
Vachti avait l'habitude de convoquer des jeunes filles juives qu'elle faisait travailler nues à son service le Shabbath.
Vachti voulait que les juifs transgressent ce jour saint car son observance donne au peuple juif beaucoup de bienfaits. [Yaarot Dvach]
De plus, le Shabbath rapproche leur délivrance. Vachti tenta donc de toutes ses forces de faire oublier le Shabbath aux Juifs afin qu'ils n'aient plus espoir en la guéoula et la reconstruction du Temple.
Elle savait très bien que, lorsque les juifs l'observent, aucune nation du monde n'a de pouvoir sur eux. En le leur faisant transgresser, elle espérait consolider leur soumission envers elle et son mari.

Vachti fit un effort particulier pour inciter les femmes juives à fauter car elle savait qu'une femme peut exercer une grande influence sur son mari. Si les femmes devenaient immorales, les hommes ne tarderaient pas à les suivre.

Il y avait une raison supplémentaire à la chute de Vachti ce jour-là.
Comme le 7e jour du festin coïncidait avec Yom Kippour, ce jour où selon nos Sages (Yoma 20a) le Satan n'a pas le pouvoir d'accuser les juifs.
C'est un jour que le juif passe à jeûner et à prier à la synagogue. Par conséquent, en ce jour-là, la délivrance des juifs commença par la chute de Vachti.
Par le 2e festin (après celui de 180 jours), A'hachvéroch espérait faire fauter les Juifs en neutralisant leur sens moral. Il passa chaque jour de longs moments à élaborer des plans dans ce but.
Le 7e jour, Yom Kippour, les juifs quittèrent le festin pour prier dans les synagogues. N'ayant rien faire, A'hachvéroch conçut une nouvelle idée. Il fit appeler Vachti et lui dit : "Toute cette semaine, nous avons usé la résistance des juifs. A présent, ils sont prêts à renoncer à leur vertu mais ils ont honte. A nous de faire tomber leurs inhibitions! Je veux que tu te promènes dénudée parmi les invités.
Lorsque les courtisans te verront, ils feront de même et leurs femmes les suivront. Quoi que nous fassions, les femmes juives se promèneront nues aves hommes. Ensuite, nous pourrons laisser les choses suivre leur cours. Ils fauteront tant que que nous pourrons dormir tranquilles.
Le Temple ne sera jamais reconstruit et ils ne seront jamais délivrés de l'exil." [Michkénot Yaakov]

-> Vachti sur le point d'aller rejoindre le festin des hommes pour se présenter nue, elle jeta un dernier coup d'œil à son miroir, et elle vit qu'une éruption répugnante lui couvrait le corps. Sur son dos avait poussé une grande excroissance de sa peau qui ressemblait presque à une queue.
C'était là une punition divine pour sa fierté. [Manot haLévi]

-> Vachti fut brûlée vive. [Ibn Ezra]
Le roi A'hachvéroch ne haïssait pas Vachti pour ce qu'elle avait fait ; il la fit mettre à mort impulsivement sur le conseil d'Haman. Désormais, A'hachvéroch garda à l'extérieur de lui une haine profonde envers Haman pour lui avoir conseillé de tuer sa femme.
Au lieu de punir Haman ouvertement, le roi le traita comme son meilleur ami et l'éleva au plus haut rang du royaume, dans l'intention de l'élever suffisamment pour que sa chute fût d'autant plus rude.

[source : compilations personnelles issues du Méam Loez - Méguilat Esther]

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[ -> Plus nous prenons conscience de la grandeur du royaume d'A'hachvéroch, qui s'illustre par son incroyable richesse comme en témoigne ces festins totalement fous, alors plus nous pouvons prendre conscience de la grandeur du miracle de Pourim.
Et donc d'à quel point Hachem peut tout, à quel point Il veille sur nous et nous aime! En ce rappelant cela, la fête ne peut être que totale à Pourim! ]

"Dès que le mois d'Adar débute, on augmente la joie (marbim béSim'ha) " (guémara Taanit 29a)

En entrant dans le mois d'Adar, nous devons augmenter notre joie à un niveau remarquable.
Le mot "béSim'ha" (avec joie) a la même valeur numérique que "shana" (année), impliquant que nous bénéficierons l'année toute entière de la joie que nous avons pu atteindre pendant ce mois.
[le Ohév Israël - le rabbi d'Apta]

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[nos Sages nous demandent d'augmenter notre joie pendant le mois d'Adar (même en nous forçant un peu), car par cet investissement nous illuminerons de joie l'année à venir! ]

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-> Nos Sages nous enseignent : "Dès que le mois de Adar débute, on multiplie les manifestations de joie" (guémara Taanit 29a)
Durant ce mois, on devra principalement écarter de son cœur toute inquiétude et tristesse. [rav Chlomo Zalman Auerbach]
On devra étudier et prier avec joie, faire des choses qui nous mettrons de bonne humeur. On s’efforcera aussi de sourire, ... [rav Nathan Meïr Wachtfogel - Lékét Réchimot]

-> Nous trouvons dans les écrits de l’un des Richonim (Mikhtam), qu’il faut également réjouir les nécessiteux, c’est-à-dire en distrayant les personnes tristes et en multipliant les actes de charité envers les pauvres : tel est le sens profond de "marbim béSim'ha" = "multiplier les actes de joies" vis-à-vis des autres.
Nos Sages écrivent qu’en ce mois, le Mazal d’Israël est plus élevé et plus fort. C’est pourquoi ils nous conseillent si nous avons un procès avec un non-juif durant les mois précédents, de le reporter au mois de Adar [Maguen Avraham 686,5]

"Il nous est ordonné de lire la Méguilat [Esther] en son temps afin de rappeler les louanges d'Hachem et les délivrances qu'Il a accomplies pour nous lorsqu'Il était proche de nous, afin de Le bénir, de Le louer et de faire savoir aux générations futures que ce que la Torah nous a promis est vrai (lorsqu'elle écrit) : "Qui est un grand peuple dont le D. est proche de lui" (Vaét'hanan 4,7)."
[Rambam - Introduction à son Yad ha'Hazaka]

"Haman raconta à sa femme Zérech et à ses amis tout ce qui lui était advenu ; et ses sages et sa femme Zérech lui dirent : "S’il est de la race des juifs, ce Morde'haï devant qui tu as commencé à tomber, tu ne pourras l’emporter sur lui ; au contraire, tu t’écrouleras entièrement" (Méguilat Esther 6,13)

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou - Michpatim) explique :
[ le calendrier juif est lunaire, il contient 354 jours. Le calendrier solaire contient 365 jours. La Torah a appelé Pessa’h la fête du printemps, on apprend de là qu’il faut rajouter un mois de temps en temps (7 fois tous les 19 ans) pour rééquilibrer la position des mois lunaires avec les mois solaires. On appelle ça une année Méoubéret (enceinte) car on lui rajoute un 2e mois de Adar, ce processus s’appelle le Ibour (grossesse) de l’année. Avant l’exil, on fixait le Ibour durant le 1er mois d’Adar, maintenant le calendrier est fixé jusqu’à la venue de Machia’h]

La guémara (Sanhédrin 12b) dit : On ne fait de Ibour que sur le mois de Adar. C’est-à-dire que si on a besoin de rajouter un mois à une année pour ne pas se laisser distancer par le calendrier lunaire, on le fera uniquement à la fin du mois de Adar, avant le mois de Nissan en rajoutant un 2e mois de Adar, et pas un autre mois à un autre moment.
Une des raisons est que ce mois de Adar est propice à la guéoula, comme on l’a vu avec l’histoire de Pourim. C’est pour ça que c’est le mois de prédilection si on a un jugement avec des non-juifs (goyim), car ce mois le Mazal d’Israel se renforce. Cependant la guéoula de Pourim dépendait de la Téchouva des Bné Israel, comme toute guéoula de toute souffrance passée ou présente.
=> Donc, si ce mois est si important pour que grâce à notre Téchouva durant ce mois nous méritions la guéoula, dans le cas ou nous avons besoin de dédoubler un mois du calendrier, autant que ce soit celui-là, afin d’obtenir une 2e chance de faire Téchouva comme il faut, et par là d’obtenir la guéoula.

"Alors ‘Harbona, un des eunuques, dit devant le roi : "Ne voilà-t-il pas que la potence, préparée par Haman pour Morde'haï, qui a parlé pour le salut du roi, se dresse dans la maison d’Haman, haute de cinquante coudées! Qu’on l’y pende!" s’écria le roi" (Méguilat Esther 7,9)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Dans le "Targoum Chéni" est amené un calcul et l’ordre précis de Haman et de ses fils sur la potence. Il en ressort que Haman était encore sur la potence quand on a pendu ses fils. Or Haman a été pendu le 16 Nissan et ses fils le 14 Adar suivant soit 11 mois plus tard.
=> Pourquoi le corps de Haman est resté si longtemps exposé à la potence?

La raison est que les premières lettres avec le décret d’extermination sont sorties avec le tampon royal et authentifiées, elles ont été diffusée dans tout le royaume. Quand les 2e lettres sont parties, avec le contre-ordre, les gens se sont permis de douter que le tampon royal et l’authentification était une imposture de Morde'haï et ne reflétaient pas la volonté du roi A’hachvérosh. Il fut donc décidé de laisser Haman pendu jusqu’au 13 Adar, jour de l’extermination prévue pour que tout le monde sache que les premières lettres étaient nulles et non avenues.
Et enfin le 14 Adar ses fils l’ont rejoint et la victoire fut totale.

Avraham nous a transmit le sacrifice pour Hachem

-> Selon le midrach (Esther fabba paracha 9,4), après que Haman construisit la potence, il se mit à la recherche de Mordé'haï.
Celui-ci était assis au Beth Hamidrach et devant lui, vingt-deux mille enfants assis avec leur sac, écoutant de sa bouche les lois de Kémitsa.
Immédiatement, Haman intima l'ordre de lier ces enfants avec des chaînes en fer. Il les mit sous la tutelle de gardes et déclara qu'ils seraient exécutés le lendemain, avant la pendaison de Mordé'hai.
Leurs mères arrivèrent et leur apportèrent de quoi manger, pour qu'ils ne meurent pas de faim.
Les commentateurs remarquent : ces enfants sont sur le point de mourir, pourquoi leur apporter de la nourriture ?

Le rav Yaakov Galinsky répond : la mère s'est dit : "Si mon enfant monte comme offrande à Hachem, qu'il pèse 200 grammes de plus!" C'est une maman juive !

D'où vient cette force? D'Avraham Avinou [qui a offert son enfant selon la volonté d'Hachem, et qui nous a inculqué dans nos gènes spirituels cette faculté de sacrifice. ].

La force d’Amalek réside dans le découragement des juifs

+ La force d’Amalek réside dans le découragement des juifs :

-> "Il [Amalek] te rencontra en chemin, démembra tous les gens affaiblis sur tes arrières" (Ki Tétsé 25,18)
Rachi commente : "Ils manquaient de force à cause de leur péché, ceux que la nuée avait rejetés."
[le rav Soloveitchik dit que Amalek ne craignait pas D., mais uniquement les hommes, et c'est pour cela qu'il s'en ait pris à ceux qui étaient affaiblis et qui trainaient à l'arrière, las et épuisés, presque incapables de se défendre.]

-> Le Yichma’h Israël (Parachat Zakhor 3) explique qu’Amalek rappelait à ces juifs qui s’étaient souillés par leur impureté, qu’ils ne pouvaient plus réparer leurs actes.
C’est à ce propos, dit-il, qu’il est écrit : "Il démembra tous les gens affaiblis sur tes arrières" ... comme il est enseigné dans le Pirké dé Rabbi Eliézer (chap.48) : "Celui qui avait besoin de se tremper pour se purifier [suite à une faute], la nuée le rejetait."
Or, il fut facile de faire ressentir à ces personnes déjà fragiles de la tristesse et de les réduire à néant en les poussant au désespoir ... Car elles s'imaginèrent que tout espoir était perdu, qu'elles avaient même égaré leur âme et l’étincelle Divine qui était en eux ...
Les Bné Israël durent alors se renforcer, en répondant à Amalek qu'une étincelle Divine unique et particulière résidait en eux qui ne s'éteindrait jamais.

Le Yichma’h Israël explique ensuite que là se trouve précisément le travail de tout juif concernant cette mitsva d’effacer le nom d’Amalek = ancrer en lui-même le fait qu’il ne sombrera jamais définitivement et que Hachem tend Sa main à chaque juif quel qu’il soit, l’accepte à bras ouverts et le ramène à Lui comme si rien ne s’était passé.

Nos Sages (guémara Méguila 12a) commentent le verset de la Méguilat Esther (1,8) : "laassot kirtson ich vé ich" (pour satisfaire la volonté de chaque homme - לעשות כרצון איש ואיש) en disant que l’expression : "ich vé ich" (littérallement : chaque homme et homme) évoque Morde'haï qualifié de "un homme juif" (ich Yéhoudi - Esther 2,5) et Haman au sujet duquel il est écrit "un homme oppresseur et ennemi" (ich tsar véoyév - Esther 7,6).
A priori on peut se demander pourquoi le premier mot : ich (איש) est associé à Morde'haï et le second "vé ich" (et homme - ואיש) est associé à Haman? Et pourquoi pas le contraire?

Une réponse qui peut être donnée est que les lettres du mot ואיש sont les mêmes que celles du mot יאוש (yéouch - le désespoir), car celui-ci caractérise les nations réchaïm. Il est donc associé
à Haman, puisque Amalek n’aspire qu’à faire tomber le juif dans le désespoir.
En revanche, le mot איש est l’acrostiche de la phrase : "én choum yéouch" (le désespoir n’existe pas - אין שום יאוש).
C’est pourquoi il est associé à Morde'haï qui ne désespéra jamais de la miséricorde Divine même lorsque le décret fut signé et fermé par le sceau royal.

=> Ce point marque la différence entre Israël et les nations.
Combattre Amalek, c'est combattre toute forme d'abattement, de désespoir, qui s'installe en nous.

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-> Le Rama (Méhir Yain) explique quelle était l’intention de Zérech lorsqu’elle incita son mari Haman à ériger une potence de 50 coudées.
Il écrit que : 50 portes de sagesse ont été créées dans le monde, et même Moché n’atteignit pas la 50e (guémara Roch Hachana 21b).
La potence de 50 coudées évoque le fait qu’Haman désirait inciter Morde'haï à vouloir toutes les atteindre. Et voyant qu’il n’y parviendrait pas, ce dernier en perdrait ses moyens et il serait dès lors facile de le faire fauter et de le vaincre.

Pour ce qui nous concerne, cela signifie que telle est la voie du yétser ara et d'Amalek : faire croire à l’homme qu’il peut prendre de bonnes résolutions au-delà de ses possibilités, afin qu’il ne puisse s’y tenir et qu’il finisse ainsi par tomber entièrement.
Quelle est, en revanche, la voie juste à adopter?
Il faut prendre sur soi petit à petit de bonnes résolutions et avancer pas à pas suivant les possibilités.
C’est de cette manière que les progrès pourront se maintenir.

-> "D. considéra tout ce qu’Il avait fait et voici que c’était très bien" (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit Rabba 9, 7) commente : "Bien = cela évoque le yétser atov ; très bien = le yétser ara."

Rabbi Yissa'har Dov de Belz interroge : en quoi l’expression "très bien" (tov méod) suggère-t-elle le yétser ara?

Il répond que c'est parce que celui qui ne vise que le "très bien" et qui pense "commencer à travailler uniquement s'il arrive au sommet de la montagne", alors il sert son yétser ara, car de telles pensées ont de quoi décourager le monde entier.
Le mauvais penchant lui suggère dans le même temps jour après jour : "De toutes façons, tu n'atteindras pas le sommet. Dès lors, à quoi bon commencer, ne fût-ce qu'un peu, à avancer ?"

Et de fait, on s’aperçoit que lorsque ces personnes qui désirent grimper très haut jusqu’au niveau le plus élevé n’atteignent pas leur but et n’obtiennent pas de satisfaction du peu qu’elles ont accompli, elles sont entièrement brisées.
Elles ne retirent aucune joie de leur spiritualité et lorsqu’elles ne remplissent pas toutes leurs aspirations, plus rien n’a de valeur à leurs yeux.
Mais il faut savoir que de telles pensées sont le fruit du yétser ara qui cherche à les faire tomber au plus profond de l’abîme.
D’où le commentaire de nos Sages : ''Très bien'', c’est le yétser ara.

Certes, il est nécessaire d’aspirer à progresser sans arrêt, mais il est nécessaire dans le même temps de se réjouir du plus petit progrès comme du plus grand en sachant que le moindre petit acte accompli en l’honneur d’Hachem a une importance immense à ses yeux.

[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

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-> b'h, voir également : Amalek, le yétser ara, profite de nos moments où l'on manque de tranquilité d'esprit pour bien nous faire chuter : https://todahm.com/2022/01/17/35613

Pourim – l’importance d’être toujours dans la joie

+ Pourim - l'importance d'être toujours dans la joie :

-> Esther a invité A'hachvéroch et Haman à son festin, et son but était de plaider pour les juifs.
Mais au cours de sa 1ere réception, Esther n'a rien demandé, si ce n'est qu'ils reviennent pour un autre repas festif le lendemain.

=> Pourquoi n'est-elle pas intervenu dès la 1ere fois, qui semblait pourtant un moment idéal puisque : "Au cours du festin, le roi dit à Esther : "Formule ta demande, et elle te sera accordée ; dis ce que tu souhaites : quand ce serait la moitié du royaume, tu l'obtiendrais"." (Esther 5,6).
Y avait-il un meilleur moment que cela?

La réponse se trouve dans la suite du texte : "Ce jour-là Haman se retira, joyeux et le cœur content" (Esther 5,9).
Esther savait qu'elle ne pouvait pas entraîner la chute d'Haman si celui-ci était joyeux, et c'est pourquoi elle a tout repoussé au lendemain.

Le lendemain, il est écrit : " Haman gagna précipitamment sa maison, accablé de tristesse et la tête basse" (Esther 6,12).
C'est pourquoi Esther a rapporté à A'hachvéroch les mauvais plans d'Haman, et Haman a été pendu ce jour là.

-> Par la suite, la guémara aborde tous les honneurs que Mordé'haï a reçu d'Haman.
Haman menait Mordé'haï dans les rue de Shoushan, et criait devant lui : "Voici ce qui doit être fait à celui que le roi désire honorer".
Mordé'haï était vêtu d'habits de roi, et était sur un cheval royal.

Le Tiféret Shlomo enseigne : "[Lorsque Haman a mené Mordé'haï dans les rues] les gens chantaient et dansaient devant lui.
Tout cela avait pour but de rendre Mordé'haï joyeux.
Immédiatement après cela, le peuple juif a été sauvé et un miracle merveilleux a eu lieu".

=> Le moment de la délivrance était arrivé, mais il manquait un ingrédient indispensable pour que cela arrive : la joie.
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Le Noam Elimélé'h (Vaéra) écrit :
"Lorsqu'on est joyeux et qu'il n'y a pas de tristesse, les forces du mal (klipot) tombent et le côté de la sainteté s'élève.
Moché voulait soumettre la force du mal (klipa), qu'était Pharaon, en faisant que les juifs soient joyeux au sujet de la délivrance à venir. Mais ils ne voulaient pas être joyeux ...
C'est pourquoi, Moché a dit : "Les Bné Israël ne m'écoutent pas, alors comment Pharaon va-t-il m'écouter? Comment pourrais-je soumettre les forces du mal [s'il ne sont pas joyeux]?""

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-> "Mordé’haï ayant eu connaissance de tout ce qui s’était passé [il vient d’avoir conscience des plans d'Haman], déchira ses vêtements, se couvrit d’un cilice et de cendres et parcourut la ville en poussant des cris véhéments et amers" (Esther 4,1)
En réaction à cela, Esther : "la reine en fut toute bouleversée. Elle envoya des vêtements pour les mettre à Mordé'haï, en enlevant son cilice ; mais il ne les accepta point." (Esther 4,4)

=> Pourquoi a-t-elle envoyé des vêtements à Mordé'haï? Est-ce qu'elle pensait qu'il n'avait rien à se mettre?

Le Tiféret Shlomo répond que Mordé'haï et Esther étaient en train de débattre sur la façon dont ils pouvaient annuler le terrible décret d'Haman.
Mordé'haï a décidé de prendre le chemin des pleurs et du deuil, car cela éveillerait la compassion d'Hachem.
Esther était d'avis qu'ils pouvaient accomplir beaucoup plus par le fait d'être joyeux.
En ce sens, elle envoya des vêtements à Mordé'haï pour lui signifier qu'elle pensait qu'il ne prenait pas le bon chemin.

Le Tiféret Shlomo écrit que Mordé'haï savait également que la joie était essentielle pour la délivrance du peuple juif, mais il pensait qu'il ne fallait pas commencer par la joie.
Tout d'abord il faut prier, pleurer et crier à Hachem, et seulement ensuite la délivrance viendra par la joie.

-> D'une façon similaire, le 'Hatam Sofer explique que Mordé'haï et Esther étaient en train de débattre : est-ce que pour annuler les décrets d'Haman il fallait des larmes et des prières ou bien de la joie?

Mordé'haï était vêtu d'un sac, car il voulait annuler le décret par un cœur brisé et de chaudes larmes.
Esther lui a envoyé des habits car elle voulait annuler le décret par le biais de la joie.
Le 'Hatam Sofer ajoute que c'est la raison pour laquelle Esther a organisé des festins : elle voulait annuler les terribles décrets par la joie.

Le 'Hatam Sofer conclut que c'est l'approche d'Esther qui était la plus juste, et c'est pourquoi la délivrance est venue grâce à son approche.

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-> La guémara (Méguila 16a) écrit : "Haman a pris des vêtements royaux et un cheval royal et il est allé [chez Mordé'haï]. Lorsque Mordé'haï a vu Haman approcher avec le cheval, il a eu peur ...
Mordé'haï s'est levé et il a commencé à prier.
Haman est arrivé, il s'est assis, et il a attendu jusqu'à ce que Mordé'haï ait fini de prier", et alors Haman a mené Mordé'haï dans les rues de Shouchan avec un honneur extrême."

=> Le Ben Ich 'Haî (Ben Yéhoyada) demande : Pourquoi Haman a-t-il attendu que Mordé'haï termine de prier? Pourquoi ne lui a-t-il pas dit immédiatement qu'il est venu pour l'honorer?

Le Ben Ich 'Haï répond :
"Haman savait que Mordé'haï priait avec de la tristesse, et Haman savait que de telles prières ne sont pas aussi efficaces [que des prières faites dans la joie].
Haman a pensé : "Si j'interromps sa prière, il va prier de nouveau, et après avoir entendu la bonne nouvelle [que Haman devait l'honorer], il va prier avec une joie immense, et alors il est probable que ses prières seront exaucées".
Haman a donc préféré que Mordé'haï prie dans la tristesse, et c'est pourquoi il a patiemment attendu que Mordé'haï finisse de prier.

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On peut citer par exemple :
-> "Grâce à ta joie, ta prière entrera dans le Palais du Roi" (Rabbi Na’hman de Breslev – Séfer haMidot – Téfila 70) ;
-> "On peut accéder à davantage de choses par le biais d’une prière dans la joie que d’une prière dite en pleurant" (Rabbi Sim’ha Bounim de Peshischa) ;
-> Le Baal Chem Tov affirme que la joie est un degré plus élevé que les pleurs, car ces derniers déchirent les cieux tandis que la joie fait tomber toutes les cloisons.

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-> "Si une personne est heureuse simplement parce qu'elle est juive, alors je garantis que rien de mal lui arrivera, ni spirituellement ni matériellement"
[rabbi de Karlin]

[le Zohar dit : "La joie principale sur laquelle l’homme doit se réjouir, c’est la joie d’être un juif".
En ce sens, si nous le ressentons réellement, alors aucune contrariété de la vie ne peut nous retirer notre joie constante : je suis juif (ve)! Cela est une protection énorme contre toute mauvaise chose!]

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-> Le Gaon de Vilna (Michlé 18,14) dit que : "avec sa joie, on peut mettre un terme à une maladie" (בשמחתו יבטלנו).

-> Le Beit Israël enseigne que : celui qui est joyeux et de bonne humeur [de façon cashère], sera nettoyé de toutes ses pensées impures.

A l'inverse, le Baal haTanya écrit que les pensées de avoda zara (idolâtrie) entre dans le cœur de celui qui est triste.

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-> Le 'Hazon Ich dit que l'on peut vivre notre vie aussi bien dans le sourire ou bien dans la tristesse. A nous de choisir de la vivre dans la joie.
[il y aura toujours des raisons pour s'apitoyer, se plaindre, et il y aura toujours des raisons pour se satisfaire, se réjouir de sa situation.
A force d'attendre la perfection avant d'être heureux, notre vie passe et nous ne le sommes pas vraiment.
Etre joyeux, c'est reconnaître que tout vient avec précision de D. et que c'est le top du top de ce qu'il nous faut!]

De même, rabbi Zalman Brizel enseigne : "Si tu peux être joyeux pourquoi devrais-tu être à l'opposé".

En effet, bien souvent le fait d'être joyeux est une décision personnelle.
Par exemple, s'il y a un problème : est-ce que je peux le résoudre?
- si oui = donc pourquoi s'inquiéter puisqu'il va disparaître.
- si non = donc pourquoi s'inquiéter, ça n'aidera en rien!

De belles idées sur Pourim

+ De belles idées sur Pourim :

-> "Le 14e jour et il a fait (véasso - וְעָשֹׂה) un jour de festin et de joie ... le 15e jour, dont il a fait un jour de festin et de joie" (Méguilat Esther 9,17-18)

=> Pourquoi n'est-il pas écrit : "ils ont fait un jour de festin et de joie" (véassou), puisque c'est tous les juifs qui fêtaient leur victoire, leur non-extermination?

Le Sfat Emet (5652) répond que : "véasso" (il a fait) fait référence à Hachem.
"Il a fait un jour de festin et de joie" = cela signifie : Hachem fait la fête lorsque les juifs sont sauvés, car Il souhaite que nous annulions les mauvais décret.
Nos Sages disent : "Hachem est heureux lorsque nous Le "vainquons" et faisons changer Ses décret."
Ainsi, à Pourim les juifs se réjouissent en bas, et Hachem se réjouit au Ciel.

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Cela n'est pas valable qu'au 1er Pourim [de l'Histoire], mais à chaque Pourim Hachem se réjouit et célèbre la fête, et ainsi nous devons également être heureux.
Et si nous essayons d'être joyeux, alors Hachem nous aider à réussir.

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-> A Pourim ... Hachem accorde [aux juifs] tous les désirs de leur cœur.
[Ma'hzor Vitri 465]

-> La force de Pourim n'est pas fonction des actes des Bné Israël [actuels], mais de ceux des juifs de l'époque où les évènements eurent lieu.
[Rachba - Responsa 1,93]

[indépendamment de nos mérites, chaque année il se reproduit Pourim avec la même intensité de ce que les mérites de Mordé'haï, Esther, et les juifs de l'époque ont pu générer.]

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-> La méguilat Esther dit : "michloa'h manot ich léréé'ou" (d'envoyer des cadeaux l'un à son ami).
Selon le Sfat Emet (guémara Méguila 7b), il n'est pas convenable pour une personne ordinaire d'envoyer un michloa'h manot à son rav ou à son roch yéchiva, car la mitsva est de donner à un ami, et il n'est bien pour une personne ordinaire d'appeler son rav : "mon ami".
Cependant le Sfat Emet est d'avis que si le roch yéchiva lui donne un michloa'h manot, alors cela signifie que le roch yéchiva le considère comme un ami. Maintenant, on peut agir réciproquement et lui transmettre également un michloa'h manot.

A Pourim, Hachem nous envoie des michloa'h manot aux juifs, qui sont composés de nombreuses bontés.
Après que Hachem nous considère comme : Ses amis (rééou), alors nous pouvons réciproquement Lui envoyer notre michloa'h manot, qui est composé des mitsvot de Pourim.

La coutume des michloa'h manot est de donner de la nourriture avec le plat, avec la corbeille (sans demander qu'on nous le rende par la suite).
C'est une allusion au fait qu'à Pourim, Hachem nous donne Son michola'h manot de bontés avec le plat.
Cela signifie que même si quelqu'un n'a pas de récipient pour accepter les bontés d'Hachem, Hachem donne également le récipient, ce qui permet à tout juif de recevoir les bontés de D. [même si normalement il ne pourrait les recevoir. Telle est la puissance de Pourim : tout le monde peut recevoir!].

Pourim – Kippour

+ Pourim - Kippour :

-> Le Tikouné Zohar (p.57) écrit : "Yom Kippour est comme Pourim, car dans le futur on profitera de plaisirs à Yom Kippour.
Yom Kippour sera transformé d'un jour d'affliction et de jeûne en un jour de plaisirs."

Ce Zohar laisse entendre que dans le futur Yom Kippour sera similaire à Pourim, et donc qu'actuellement Pourim est plus important que Kippour.
Le rav Israël de Ruzhin explique également que Yom Kippour ("yom kéPourim") est comparé à Pourim, car Pourim est encore plus grand.
C'est pourquoi nous devons tirer profit de Pourim [en nous y investissant au moins autant qu'on le fait à Kippour]

Le Sfat Emet (5639) explique que l'expiation de Yom Kippour est accordée par le jeûne, tandis que l'expiation de Pourim vient en faisant la fête.

-> "Aharon obtiendra réparation sur ses cornes une fois dans l'année, du sang de l'offrande de réparation, une fois dans l'année, il fera réparation dessus pour vos générations" (Tétsavé 30,10)
Le Imré Noam explique que le double emploi de : "une fois dans l'année" (a'hat bachana) fait référence à Pourim et à Yom Kippour, qui sont les "a'hat bachana yé'haper" (un fois dans l'année pour l'expiation - אַחַת בַּשָּׁנָה יְכַפֵּר).
La différence est qu'à Yom Kippour l'expiation vient des sacrifices (korbanot), tandis que l'expiation à Pourim est atteint même sans apporter de sacrifice.

-> Selon la guémara, Yom Kippour permet d'expier nos fautes, si l'on fait téchouva.
Le rav Israël de Ruzhin dit que Pourim est plus grand, car à Pourim on peut être pardonné même sans faire téchouva.
Pourquoi cela?

Le petit-fils du rav de Ruzhin explique :
Généralement, lorsque nous donnons à la tsédaka, nous vérifions si la personne est véritablement pauvre. Mais pour la tsédaka à Pourim, nous devons donner à tout le monde, qu'il soit méritant ou pas.
Il est écrit : "On n'enquête pas avant de donner la tsédaka à Pourim. Nous donnons à tout celui qui le demande." (Choul'han Aroukh 694,3).
=> C'est pourquoi, à Pourim, Hachem agit avec nous d'une manière identique.
De même qu'on a donné spontanément de la tsédaka à tout le monde, de même à Pourim Hachem pardonnera spontanément à tout celui [sans exception] qui demande à être pardonné (même s'il n'a pas fait téchouva).

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne qu'à Pourim tout juif qui souhaite se rapprocher d'Hachem, alors Hachem le lui accorde.

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-> Le rabbi de Shinov enseigne qu'à Pourim chaque juif a un pouvoir de prière similaire à celui du Cohen Gadol qui prie dans le Saint des saints à Yom Kippour.

-> Il est écrit : "Je me présenterai au roi, ce qui est contraire à la loi" (ouv'hen avo él aMélé'h acher lo kédat" - Méguilat Esther 4,16).
Le Sfat Emet (5657) explique qu'il est interdit à une personne ordinaire de se rendre dans le saint des Saints (Kodech Kodachim), mais cependant à Pourim c'est comme si tout le monde est autorisé à y pénétrer, et on peut alors profiter de l'extrême proximité avec D. pour prier Hachem et demander toute chose.

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-> Le Arizal dit que ce qu'un juif peut accomplir au moment où il dit la kédoucha [Kéter] de Yom Kippour [qui est un moment extrêmement saint], cela peut être atteint pendant toute la journée de Pourim.

-> Le rabbi de Slonim dit qui cela ressemble à un roi qui change de palais, et pour transporter la couronne royale en toute sécurité, il va la mettre dans un simple chariot rempli de paille. De cette manière il arrivera à destination sans éveiller les soupçons.
Il en est de même avec Pourim qui est en apparence un jour normal (on peut y travailler, c'est pas un yom tov!), mais en réalité c'est un jour qui a une valeur si énorme qu'on a dû le dissimulé pour que le yétser ara ne vienne pas nous le voler.
La Kéter (Couronne du Roi) est manifeste pendant toute la journée, c'est un moment d'une grande miséricorde et compassion.
Cependant, il est caché pour le protéger des forces négatives [klipot], qui souhaitent nous le voler.
[à nous de se sensibiliser à la véritable valeur de ce jour]

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-> Le 'Hatam Sofer (I Drachot p.156) écrit :
- Pourim est plus grand que Shavouot, car à Shavouot nous avons été forcés d'accepter la Torah (Hachem ayant soulevé le mont Sinaï au-dessus de nos têtes menaçant de nous y enterrer en cas de refus).
Mais à Pourim, les juifs acceptent la Torah avec amour (cf. guémara Shabbath 88a).
- Pourim est également plus grand que Pessa'h.
A Pessa'h nous fêtons la libération de l'esclavage, tandis qu'à Pourim nous fêtons la libération de la mort.

=> Il en découle que Pourim est plus important que Pessa'h, Shavouot et Yom Kippour.
[A nous d'utiliser cette opportunité à sa juste valeur!]

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-> Le Arizal (Séfer Pri Eits 'Haïm - chaar Pourim) écrit : "Les flux spirituels qui descendent à Pourim sont tout à fait particuliers et il n'en existe même pas pendant le Shabbath et pendant le Yom Tov, seulement à Pourim ... il n'y a pas de flux comme ceux-là."

-> Le 'Hida dit que Pourim contient toutes les fêtes de l'année :
- elle contient Pessa'h, car elle aussi possède une délivrance véritable : Haman représentant Pharaon.
- elle contient Shavouot, car elle aussi a une kabbalat haTorah : kiyémou vékibélou.
Comme l'explique la guémara (Shabbath 88) : les Bné Israël ont reçu la Torah volontairement (sans être forcé) seulement à l'époque de Pourim.
- elle contient Roch Hachana car les Livres de la Vie et de la Mort étaient ouverts pendant cette période.
- de Yom Kippour car Hachem a pardonné les habitants de Chouchan d'avoir participé au festin d'A'hachvéroch et à tous les juifs du monde d'avoir fauté dans l'idolâtrie.
- de Souccot car les Bné Israël ont fait téchouva et sont revenus pour s'abriter sous les Ailes de la Providence Divine comme nous le faisons lorsque nous rejoignons les Souccot.

-> De plus, c'est la dernière fête de l'année, celle du 12e mois, et donc elle est le sceau final qui représente toutes les autres fêtes, et on peut dire que selon notre élévation, le jour de Pourim, et notre proximité avec Hachem ainsi Lui-même regardera et jugera toutes les fêtes qui lui ont précédé, puisqu'elle en est la conclusion.

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-> Le Baal haTanya explique qu'à Yom Kippour le korban était choisi par le biais d'un tirage au sort (goral), qui est un choix qui n'est pas basé sur la raison, afin de rappeler à Hachem qu'à la Création du monde il a choisi le peuple juif pour être la raison de l'existence du monde, alors que les juifs n'avaient pas ni mitsvot, ni bonnes actions (puisque n'existant pas encore).
Hachem nous a choisi sans raison, uniquement parce qu'Il nous désirait.

Selon le Bné Yissa'har, il en a été de même lorsque Haman a tiré au sort. Même si en apparence c'était une tragédie pour les juifs, cela a été la raison sous-jacente de leur délivrance.
En effet, le fait que Haman a choisi la date avec un tirage au sort, sans utiliser la logique, va éveiller à Hachem le fait de se souvenir de ceux qu'Il a choisi sans logique ni raison.
C'est pourquoi, même si les juifs ont pu fauter en se prosternant devant l'idôle de Névou'hadnetsar ou bien en participant au festin d'A'hachvéroch, et même s'ils ne méritaient absolument aucune délivrance, Hachem les a sauvés.
Nous sommes la nation bien-aimée et choisie par Hachem, et nous le resterons même lorsque cela défie la logique et la raison (au regard de notre comportement).

=> Le tirage au sort qui en apparence est négatif (il scelle la date de notre extermination), en réalité il est positif et révèle l'amour inconditionnel d'Hachem à notre égard.
Cela témoigne de la compassion de D. pour les juifs, puisque même lorsqu'ils fautent Hachem cherchent des moyens de les sauver.

On voit cela également ailleurs : le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) dit que malgré la faute d'assister au festin d'A'hachvéroch, les juifs y avaient un mérite : à Shabbath alors que les non-juifs parlaient de futilités et autres bêtises, les juifs étaient en train de chanter des chants (zmirot) à Hachem et ils parlaient des divré Torah.
Par ce mérite, Hachem a préparé leur sauvetage.
[bh, à ce sujet : https://todahm.com/2018/03/05/6211-2 ]

On a tendance à croire que nous sommes dépendants du hasard de la vie (comme un tirage au sort qui fait que l'un est riche, l'autre non, que l'un est intelligent l'autre non, que l'un réussi, l'autre non, ...), mais en réalité rien ne peut se passer sans un décret d'Hachem, et puisqu'Il a un amour et une miséricorde inconditionnelle à notre égard, nous devons être particulièrement joyeux et confiants.

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-> Le rabbi de Peshischa (Torat haYéhoudi haKadoch) enseigne :
Le service divin du jour de Pourim est complémentaire du service divin du jour de Yom Kipour. En effet, le but du service divin de Yom Kippour est de repousser totalement son mauvais penchant et c'est la raison pour laquelle nous devons nous séparer de toutes les commodités matérielles de ce monde ici-bas comme la nourriture et la boisson.
En revanche, le service divin du jour de Pourim consiste à conquérir totalement notre mauvais penchant et à l'inverser en bien en nous plongeant dans la matérialité de ce monde ici-bas et c'est la raison pour laquelle nos Sages ont institué de faire un banquet dans la joie. En effet, nous allons pouvoir élever les étincelles de sainteté qui se trouvent dans la matérialité pour en extraire le bon qui réside à l'intérieur du mauvais penchant et servir l'Eternel notre D.

-> Le Shvilé Pin'has ajoute :
ainsi la sainteté du jour de Pourim est plus élevée que celle du jour de Yom Kipour. En effet, le but de Pourim est de conquérir son mauvais penchant et non uniquement de le repousser et c'est pour cela que la sainteté de Pourim est plus élevée que celle de Yom Kipour.

-> De son côté, le Tsor ha'Haïm écrit :
ceci nous offre la possibilité de comprendre l'enseignement (guémara Méguila 7b) de Rava : "L'homme a le devoir de s'enivrer le jour de Pourim jusqu'à confondre entre maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï". En effet, Rava avait l'intention de nous dévoiler l'enseignement du "Torat haYéhoudi haKadoch" qui dit que le jour de Yom Kipour le service divin se résume à repousser le mal sans en extraire le bien qui y est contenu et c'est la raison pour laquelle nous jeûnons. Cependant le jour de Pourim nous devons nous enivrer et ne pas nous consacrer uniquement à la sainteté représentée par "béni soit Mordé'haï".
Nous devons également prendre en compte le mauvais représenté par "maudit soit Haman" afin d'en extraire ce qui est précieux et servir avec le bon qui en a été extrait Hachem notre D. comme l'a réalisé elle-même la reine Esther qui a extrait l'étincelle de sainteté de Rav Chmouel bar Chilat de Haman grâce au festin de vin qu'elle organisa elle-même.