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Pourim – Kippour

+ Pourim - Kippour :

-> Le Tikouné Zohar (p.57) écrit : "Yom Kippour est comme Pourim, car dans le futur on profitera de plaisirs à Yom Kippour.
Yom Kippour sera transformé d'un jour d'affliction et de jeûne en un jour de plaisirs."

Ce Zohar laisse entendre que dans le futur Yom Kippour sera similaire à Pourim, et donc qu'actuellement Pourim est plus important que Kippour.
Le rav Israël de Ruzhin explique également que Yom Kippour ("yom kéPourim") est comparé à Pourim, car Pourim est encore plus grand.
C'est pourquoi nous devons tirer profit de Pourim [en nous y investissant au moins autant qu'on le fait à Kippour]

Le Sfat Emet (5639) explique que l'expiation de Yom Kippour est accordée par le jeûne, tandis que l'expiation de Pourim vient en faisant la fête.

-> "Aharon obtiendra réparation sur ses cornes une fois dans l'année, du sang de l'offrande de réparation, une fois dans l'année, il fera réparation dessus pour vos générations" (Tétsavé 30,10)
Le Imré Noam explique que le double emploi de : "une fois dans l'année" (a'hat bachana) fait référence à Pourim et à Yom Kippour, qui sont les "a'hat bachana yé'haper" (un fois dans l'année pour l'expiation - אַחַת בַּשָּׁנָה יְכַפֵּר).
La différence est qu'à Yom Kippour l'expiation vient des sacrifices (korbanot), tandis que l'expiation à Pourim est atteint même sans apporter de sacrifice.

-> Selon la guémara, Yom Kippour permet d'expier nos fautes, si l'on fait téchouva.
Le rav Israël de Ruzhin dit que Pourim est plus grand, car à Pourim on peut être pardonné même sans faire téchouva.
Pourquoi cela?

Le petit-fils du rav de Ruzhin explique :
Généralement, lorsque nous donnons à la tsédaka, nous vérifions si la personne est véritablement pauvre. Mais pour la tsédaka à Pourim, nous devons donner à tout le monde, qu'il soit méritant ou pas.
Il est écrit : "On n'enquête pas avant de donner la tsédaka à Pourim. Nous donnons à tout celui qui le demande." (Choul'han Aroukh 694,3).
=> C'est pourquoi, à Pourim, Hachem agit avec nous d'une manière identique.
De même qu'on a donné spontanément de la tsédaka à tout le monde, de même à Pourim Hachem pardonnera spontanément à tout celui [sans exception] qui demande à être pardonné (même s'il n'a pas fait téchouva).

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne qu'à Pourim tout juif qui souhaite se rapprocher d'Hachem, alors Hachem le lui accorde.

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-> Le rabbi de Shinov enseigne qu'à Pourim chaque juif a un pouvoir de prière similaire à celui du Cohen Gadol qui prie dans le Saint des saints à Yom Kippour.

-> Il est écrit : "Je me présenterai au roi, ce qui est contraire à la loi" (ouv'hen avo él aMélé'h acher lo kédat" - Méguilat Esther 4,16).
Le Sfat Emet (5657) explique qu'il est interdit à une personne ordinaire de se rendre dans le saint des Saints (Kodech Kodachim), mais cependant à Pourim c'est comme si tout le monde est autorisé à y pénétrer, et on peut alors profiter de l'extrême proximité avec D. pour prier Hachem et demander toute chose.

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-> Le Arizal dit que ce qu'un juif peut accomplir au moment où il dit la kédoucha [Kéter] de Yom Kippour [qui est un moment extrêmement saint], cela peut être atteint pendant toute la journée de Pourim.

-> Le rabbi de Slonim dit qui cela ressemble à un roi qui change de palais, et pour transporter la couronne royale en toute sécurité, il va la mettre dans un simple chariot rempli de paille. De cette manière il arrivera à destination sans éveiller les soupçons.
Il en est de même avec Pourim qui est en apparence un jour normal (on peut y travailler, c'est pas un yom tov!), mais en réalité c'est un jour qui a une valeur si énorme qu'on a dû le dissimulé pour que le yétser ara ne vienne pas nous le voler.
La Kéter (Couronne du Roi) est manifeste pendant toute la journée, c'est un moment d'une grande miséricorde et compassion.
Cependant, il est caché pour le protéger des forces négatives [klipot], qui souhaitent nous le voler.
[à nous de se sensibiliser à la véritable valeur de ce jour]

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-> Le 'Hatam Sofer (I Drachot p.156) écrit :
- Pourim est plus grand que Shavouot, car à Shavouot nous avons été forcés d'accepter la Torah (Hachem ayant soulevé le mont Sinaï au-dessus de nos têtes menaçant de nous y enterrer en cas de refus).
Mais à Pourim, les juifs acceptent la Torah avec amour (cf. guémara Shabbath 88a).
- Pourim est également plus grand que Pessa'h.
A Pessa'h nous fêtons la libération de l'esclavage, tandis qu'à Pourim nous fêtons la libération de la mort.

=> Il en découle que Pourim est plus important que Pessa'h, Shavouot et Yom Kippour.
[A nous d'utiliser cette opportunité à sa juste valeur!]

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-> Le Arizal (Séfer Pri Eits 'Haïm - chaar Pourim) écrit : "Les flux spirituels qui descendent à Pourim sont tout à fait particuliers et il n'en existe même pas pendant le Shabbath et pendant le Yom Tov, seulement à Pourim ... il n'y a pas de flux comme ceux-là."

-> Le 'Hida dit que Pourim contient toutes les fêtes de l'année :
- elle contient Pessa'h, car elle aussi possède une délivrance véritable : Haman représentant Pharaon.
- elle contient Shavouot, car elle aussi a une kabbalat haTorah : kiyémou vékibélou.
Comme l'explique la guémara (Shabbath 88) : les Bné Israël ont reçu la Torah volontairement (sans être forcé) seulement à l'époque de Pourim.
- elle contient Roch Hachana car les Livres de la Vie et de la Mort étaient ouverts pendant cette période.
- de Yom Kippour car Hachem a pardonné les habitants de Chouchan d'avoir participé au festin d'A'hachvéroch et à tous les juifs du monde d'avoir fauté dans l'idolâtrie.
- de Souccot car les Bné Israël ont fait téchouva et sont revenus pour s'abriter sous les Ailes de la Providence Divine comme nous le faisons lorsque nous rejoignons les Souccot.

-> De plus, c'est la dernière fête de l'année, celle du 12e mois, et donc elle est le sceau final qui représente toutes les autres fêtes, et on peut dire que selon notre élévation, le jour de Pourim, et notre proximité avec Hachem ainsi Lui-même regardera et jugera toutes les fêtes qui lui ont précédé, puisqu'elle en est la conclusion.

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-> Le Baal haTanya explique qu'à Yom Kippour le korban était choisi par le biais d'un tirage au sort (goral), qui est un choix qui n'est pas basé sur la raison, afin de rappeler à Hachem qu'à la Création du monde il a choisi le peuple juif pour être la raison de l'existence du monde, alors que les juifs n'avaient pas ni mitsvot, ni bonnes actions (puisque n'existant pas encore).
Hachem nous a choisi sans raison, uniquement parce qu'Il nous désirait.

Selon le Bné Yissa'har, il en a été de même lorsque Haman a tiré au sort. Même si en apparence c'était une tragédie pour les juifs, cela a été la raison sous-jacente de leur délivrance.
En effet, le fait que Haman a choisi la date avec un tirage au sort, sans utiliser la logique, va éveiller à Hachem le fait de se souvenir de ceux qu'Il a choisi sans logique ni raison.
C'est pourquoi, même si les juifs ont pu fauter en se prosternant devant l'idôle de Névou'hadnetsar ou bien en participant au festin d'A'hachvéroch, et même s'ils ne méritaient absolument aucune délivrance, Hachem les a sauvés.
Nous sommes la nation bien-aimée et choisie par Hachem, et nous le resterons même lorsque cela défie la logique et la raison (au regard de notre comportement).

=> Le tirage au sort qui en apparence est négatif (il scelle la date de notre extermination), en réalité il est positif et révèle l'amour inconditionnel d'Hachem à notre égard.
Cela témoigne de la compassion de D. pour les juifs, puisque même lorsqu'ils fautent Hachem cherchent des moyens de les sauver.

On voit cela également ailleurs : le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) dit que malgré la faute d'assister au festin d'A'hachvéroch, les juifs y avaient un mérite : à Shabbath alors que les non-juifs parlaient de futilités et autres bêtises, les juifs étaient en train de chanter des chants (zmirot) à Hachem et ils parlaient des divré Torah.
Par ce mérite, Hachem a préparé leur sauvetage.
[bh, à ce sujet : http://todahm.com/2018/03/05/6211-2 ]

On a tendance à croire que nous sommes dépendants du hasard de la vie (comme un tirage au sort qui fait que l'un est riche, l'autre non, que l'un est intelligent l'autre non, que l'un réussi, l'autre non, ...), mais en réalité rien ne peut se passer sans un décret d'Hachem, et puisqu'Il a un amour et une miséricorde inconditionnelle à notre égard, nous devons être particulièrement joyeux et confiants.

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-> Le rabbi de Peshischa (Torat haYéhoudi haKadoch) enseigne :
Le service divin du jour de Pourim est complémentaire du service divin du jour de Yom Kipour. En effet, le but du service divin de Yom Kippour est de repousser totalement son mauvais penchant et c'est la raison pour laquelle nous devons nous séparer de toutes les commodités matérielles de ce monde ici-bas comme la nourriture et la boisson.
En revanche, le service divin du jour de Pourim consiste à conquérir totalement notre mauvais penchant et à l'inverser en bien en nous plongeant dans la matérialité de ce monde ici-bas et c'est la raison pour laquelle nos Sages ont institué de faire un banquet dans la joie. En effet, nous allons pouvoir élever les étincelles de sainteté qui se trouvent dans la matérialité pour en extraire le bon qui réside à l'intérieur du mauvais penchant et servir l'Eternel notre D.

-> Le Shvilé Pin'has ajoute :
ainsi la sainteté du jour de Pourim est plus élevée que celle du jour de Yom Kipour. En effet, le but de Pourim est de conquérir son mauvais penchant et non uniquement de le repousser et c'est pour cela que la sainteté de Pourim est plus élevée que celle de Yom Kipour.

-> De son côté, le Tsor ha'Haïm écrit :
ceci nous offre la possibilité de comprendre l'enseignement (guémara Méguila 7b) de Rava : "L'homme a le devoir de s'enivrer le jour de Pourim jusqu'à confondre entre maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï". En effet, Rava avait l'intention de nous dévoiler l'enseignement du "Torat haYéhoudi haKadoch" qui dit que le jour de Yom Kipour le service divin se résume à repousser le mal sans en extraire le bien qui y est contenu et c'est la raison pour laquelle nous jeûnons. Cependant le jour de Pourim nous devons nous enivrer et ne pas nous consacrer uniquement à la sainteté représentée par "béni soit Mordé'haï".
Nous devons également prendre en compte le mauvais représenté par "maudit soit Haman" afin d'en extraire ce qui est précieux et servir avec le bon qui en a été extrait Hachem notre D. comme l'a réalisé elle-même la reine Esther qui a extrait l'étincelle de sainteté de Rav Chmouel bar Chilat de Haman grâce au festin de vin qu'elle organisa elle-même.

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