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Shabbath = un jour d’amour

+ Shabbath = un jour d'amour :

-> Les Korbanot Moussaf, les offrandes supplémentaires, étaient apportés dans le Temple en l'honneur des jours spéciaux du calendrierjuifs : Shabbath, Yom Tov et Roch 'Hodech.
Ces offrandes comprenaient des Korbanos 'Hatat, des offrandes pour la faute, afin de réaliser l'expiation pour le peuple juif.
Le Shabbath, cependant, il n'y avait pas de Korbanot 'Hatat.
Comme l'explique Ramban (Béhar 26,2) : Il n'y a pas de 'Hatat parmi les Korbanot Mpusaf de Shabbath, parce que l'assemblée d'Israël (knesset Israël) est le bat zoug, la kalla d'Hachem, et tout est paix.

Comme le dit le roi Shlomo : ""l'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12);
Lorsque deux personnes s'aiment, elles ne remarquent rien de mauvais chez l'autre.
Puisque l'assemblée d'Israël et Hachem sont dans un lien d'amour intense le Shabbath, un Korban 'Hatat n'a pas lieu d'être. En effet, nous n'avons besoin d'aucune expiation le Shabbath, car tout péché ou faute de notre part s'efface devant le flot d'amour [énorme qu'a D. à notre égard].

Nous soulignons cela à plusieurs reprises dans le kidouch et dans la Amida du Shabbath, en disant que Hachem nous donne le Shabbath "béaava oubératson" (avec amour et faveur).
[lorsqu'un Yom Tov tombe pendant Shabbath, nous lisons le kidouch et la Amida relatif à ce Yom Tov, mais cependant nous ajoutons ces mots "avec amour et faveur" en l'honneur du Shabbath. ]

C'est pourquoi beaucoup ont la coutume de réciter Chir haChirim le veille de Shabbath, car il décrit l'amour intense entre Hachem et peuple juif.
Certains tsadikim n'arrivaient pas à dormir pendant Shabbath, tant ils ressentaient l'amour ardent de la journée.
[rav Moché Wolfson]

[ainsi, nous devons passer plus de temps à Shabbath pour se focalisant sur à quel point Hachem nous aime! ]

Toutes les mesures de rigueur ne peuvent pas s'éveiller le jour du Shabbath, et sont automatiquement adoucies.
[Zohar - Yitro 88b]

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-> "Toute l'emprise des forces extérieures à la sainteté ('hitsonim) qui proviennent du côté de la colère et les accusateurs qui proviennent de la rigueur se retirent et s'enfuient le jour du Shabbath, ils n'ont aucune emprise dans les mondes"
[Agra déPirka - 252a]

-> Lorsque le Shabbath commence, celui-ci proclame l'unité et les forces du mal (sitra a'hra) et toutes les forces de rigueur n'ont aucune emprise.
[Zohar - Térouma 135b]

-> Le Zohar (Pin'has 231b) rapporte que les 2 jours de Roch Hachana, Hachem juge toutes les créatures de l'univers avec 2 beit din. Le premier jour de Roch Hachana, Il juge le monde avec la pleine mesure de rigueur (dina kachia), tandis que le second jour, Il juge par la mesure de rigueur atténuée (dina rafia).

Selon le Arizal, nous sonnons le Shofar en ces 2 jours afin d'atténuer l'attribut de la rigueur Divin.
Le Bné Yissa'har explique que nous ne sonnons pas du Shofar lorsque Roch Hachana tombe le jour du Shabbath, car il a en lui-même la capacité d'adoucir les rigueurs qui sont sur nous (rendant inutile de sonner le Shofar).
Quelle chance nous avons d'avoir le Shabbath chaque semaine!

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-> "Et D. bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3)
Selon le Zohar (Yitro 88b), c'est de ce jour que provient la bénédiction de tous les autres jours de la semaine.

"Souviens-toi du Shabbat pour le sanctifier" (Yitro 20,8)

-> Ce verset [qui est le 4e Commandement] peut être interprété littéralement.
Lorsqu'un juif observe le Shabbath, il renforce la sainteté de ce jour très saint. En même temps, le Shabbath nourrit et renforce la sainteté inhérente à chaque juif.
Ainsi, il existe une interdépendance entre la sainteté du Shabbath et celle de la nation juive : lorsqu'ils observent le Shabbath "pour le rendre saint", ils font à leur tour fleurir l'aura de sainteté qui leur est inhérente.
[Sfat Emet - Shavouot 5637, 5638]

+ Lorsque Hachem a créé le monde, celui-ci était comme un corps sans âme.
Tout comme D. a insufflé l'âme dans le corps du premier homme, Il a introduit la paix du Shabbath dans le monde.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Le 7e jour, Il se reposa (vayinafach)" (Ki Tissa 31,17). [vayinafach est lié au mot : "néfech" (âme)]
Car le Shabbath est l'âme de toute la création.
[Toldot Yaakov Yossef - Hakdama - sur un enseignement du Alchikh haKadoch]

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-> Le Zohar (Zohar II,88b) déclare : "Qu'est-ce que le Shabbath? C'est le nom d'Hachem".
Et nos Sages ont enseigné : "Lorsque le Shabbath arrive, le repos arrive". [Rachi sur Béréchit 2,2 ; Tossafot Sanhédrin 38a]

Hachem est appelé "repos", car le mouvement ne peut lui être attribué. En effet, le mouvement ne s'applique qu'à quelque chose qui existe dans le temps et dans l'espace.
Or, Hachem est infini et ne se déplace pas d'un endroit à l'autre ; il n'est pas non plus limité par le temps. [c'est D. qui a créé la notion de temps lors de la Création]
[C'est pourquoi le Shabbath est lié à l'essence infinie de D., et c'est un jour qui transcende tout changement.]
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov 400]

-> Le Shabbat est un jour saint, car il révèle la lumière de la Source de la sainteté, qui est le Créateur, et illumine toute la création.
La spiritualité de toute chose consiste en ce qu'elle a été émanée de la Pensée Primordiale. C'est également la force vitale de toute chose. Par la suite, lorsque [l'univers] a été créé par la chaîne des causes et des effets, cette spiritualité est restée au-dessus, cachée dans sa Source.
La force vitale [spirituelle] au sein de la création était extrêmement limitée, car elle devait être restreinte afin d'être habillée dans la matérialité.

Si l'univers était resté tel qu'il était après les 6 jours de création, il n'aurait pas pu perdurer.
C'est pourquoi, après avoir achevé l'ensemble du processus de création, D. a fait jaillir une lumière du monde caché, des entités spirituelles les plus élevées qui ont été créées dans la Pensée divine ...
C'est ainsi que nos Sages ont enseigné que [avant le premier shabbat], le monde manquait de repos (midrach Béréchit rabba 10,9). Ce "repos" fait référence à D. lui-même (comme indiqué ci-dessus).
Lorsque Shabbat arrive, le repos arrive = c'est la lumière cachée qui émanée de l'essence Divine, et qui a été à l'origine de l'existence de la création.
Ainsi [pendant Shabbat], la création est remplie de désir et d'envie pour Hachem.

C'est comme un bébé qui suit ses habitudes d'enfant et oublie son père. Plus tard, lorsqu'il voit son père, il met tout de côté à cause de son désir pour lui et court l'embrasser ; car [l'enfant] fait vraiment partie du parent.

De même, dans la mesure où nous pouvons l'exprimer, lorsque D. illumine l'univers de l'éclat de sa splendeur, toutes les créatures se tournent vers Lui avec un grand désir, ce qui est le but de la création.
Telle est la signification du Shabbath (שבת) : c'est un retour (shava) à la Racine.
A Shabbath la Racine brille dans les juifs, faisant que chaque juif désire et aspire davantage à Hachem, et tout devient un avec D.
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov 401]

L'amour de D. pour le peuple juif a le pouvoir d'ôter tous les doutes de son cœur. Il leur a donné le Shabbat, qui est un moment où chaque juif ressent une influence Divine qui le remplit de joie.
Il n'a même pas besoin de se préparer ; dès l'entrée du Shabbat, un profond bonheur l'envahit.
[rav 'Haïm - le frère du Maharal de Prague - dans son Séfer ha'Haïm]

Le cadeau du Shabbath

+ Le cadeau du Shabbath :

-> Hachem a appelé Moché et lui a dit : "J'ai un grand cadeau dans Ma salle des trésors. Son nom est 'Shabbath' et Je voudrais le donner au peuple juif". [guémara Shabbath 10b]

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Ki Tissa) explique que la raison pour laquelle Shabbath est appelé "un grand cadeau" n'est pas due aux plaisirs physiques, aussi agréables soient-ils.
Shabbath est appelé "un grand cadeau" en raison de l'incroyable unité entre l'âme générale du peuple juif et le Ohr Ein Sof (Lumière Infinie) qu'il provoque, qui entraîne un énorme afflux de pureté et de sainteté dans nos cœurs et nos âmes.

Il écrit : "Il est certain que Shabbath est 'un grand cadeau'. Il s'agit d'une référence à la lumière et à la sainteté qui [en ce jour] viennent d'en haut et s'écoulent dans les cœurs du peuple juif, ainsi qu'à l'esprit de sainteté, à l'intellect rafraîchi et à la générosité spirituelle qui viennent du monde élevé qui est appelé "Douceur", car le plaisir et la force vitale sont là ; il y a la [source de] vie cachée".

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-> Le jour du Shabbath est appelé "jour de joie" (Sifrei - Béaaloté'ha), "jour de repos" (dans la prière) , "un goût du monde à Venir (olam aba)" (Mékhilta - Ki Tissa) , "la source des bénédictions" (Zohar II 88a), "le jour de l'âme" (Zohar 205a) et "le jour où les mondes s'élèvent [spirituellement]" (rav Avraham Kluger - Yi'houd haShabbath).

-> Rabbi Aharon de Karlin raconte un épisode qui s'est produit à une occasion où le Baal Chem Tov saluait le Shabbath dans les champs, entouré de troupeaux de moutons en train de paître.
Le rabbi de Karlin (Beit Aharon - Bo) écrit que lorsque le Baal Chem Tov a commencé à chanter le chant de "Lé'ha Dodi", tout le troupeau de moutons s'est levé sur ses pattes arrière comme des êtres humains et a commencé à chanter avec lui.
Rabbi Kluger (séfer Yi'houd haShabbath) explique que lorsque Shabbath arrive, un phénomène appelé : "l'élévation des mondes" (aliyat haOlamot), se produit. Soudain, alors que le soleil descend sous l'horizon rose et que tout est calme, le monde physique et tout ce qu'il contient s'élèvent à un état de sainteté incroyablement élevé.
L'étincelle divine à l'intérieur de chaque particule de la matérialité est augmentée et ainsi chaque créature, à quelque niveau que ce soit, est beaucoup plus en accord avec sa Source.
C'est pourquoi les moutons qui se tenaient autour du saint Baal Chem Tov ont été contraints, par la force de sa prière, de se lever comme un membre du niveau de la création au-dessus d'eux et de chanter pour leur Créateur.

-> Rabbi Shlomo Carlebach raconte l'histoire d'un 'hassid du Tséma'h Tsédek qui s'était rendu un jour pour passer le Shabbath avec le saint rabbi de Ruzhin. À l'entrée du Shabbath, le maître hassidique le prit par la main et l'accompagna jusqu'à une grande fenêtre d'où ils contemplaient une vaste étendue de la terre et du ciel.
Il lui demanda : "Voyez-vous les nuages des 6 jours de la semaine faire place aux nuages du Shabbath? Entendez-vous le vent des 6 jours de la semaine qui fait place au vent de Shabbath?"

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-> Le rav Kalonymus Kalman Shapira of Piaseczna ('Hovat haTalmidim - Chelocha maamarim 3:3) écrit :
Lorsque le Shabbath arrive, une âme supplémentaire s'ajoute à l'homme juif. En lui ... la sainteté d'Hachem, se révèle avec une plus grande intensité.
Même au niveau physique, son corps ressent l'arrivée du saint Shabbath ...
Lorsque Shabbath arrive, tout le sable et la poussière des jours de la semaine sont enlevés avec force de son cœur et de son esprit ; la lumière et l'éclat de Royauté d'Hachem (Malkhout) qui l'emplissent maintenant [en ce jour] bannissent l'obscurité intérieure et lui, ainsi que le monde entier, sont transformés.
Shabbath n'est pas simplement un jour ordinaire imprégné d'une sainteté extérieure. Non, le Shabbath est saint dans son essence même ; sa sainteté est son essence.

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-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Ki Tissa) écrit :
"Puisque Hachem voulait mériter le peuple juif dans le monde à venir, c'est pourquoi Il leur a donné la Torah et les mitsvot. Mais Hachem voulait leur permettre de goûter à la récompense spirituelle du monde à venir [même dans ce monde], et c'est pourquoi Il leur a donné le Shabbath, qui est un délice spirituel, un aperçu du Olam aba.
Le Shabbath, chaque juif est capable de goûter au plaisir spirituel".

-> Le rabbi de Piaseczna (Hachsharat haAvréhim chap.11) décrit l'ambiance du 3e repas de Shabbath : "
En général, il faut savoir que le moment de la séouda chélichit est le Yom Kippour de la semaine. Tout comme Yom Kippour révèle l'âme et la nettoie de la poussière de l'année, la séouda chélichit purifie l'âme et révèle tous ses désirs et les soupirs silencieux qui ont été dissimulés en elle pendant la semaine."

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+ Nécessité de s'y préparer :

-> C'est le grand cadeau du Shabbath. C'est ce qu'un vrai juif attend avec impatience : la connexion la plus intime avec la Divinité qu'apporte le Shabbath, un avant-goût du monde à venir, un petit paradis.

Le rabbi de Berditchev dit qu'en raison de l'importance considérable du Shabbath, il faut passer toute la semaine à désirer et à se préparer à son arrivée, ainsi qu'à la sainteté et à la force de vie spirituelle qui l'envahiront.
Il ne fait aucun doute que pour accéder pleinement à tous les aspects du grand cadeau qu'est le Shabbath, une énorme préparation est nécessaire.
En effet, le rabbi de Berditchev écrit : "L'accomplissement sera fonction du degré de préparation", car le don de Shabbath ne peut s'écouler dans nos vies si l'on n'a pas préparé le récipient. Ce n'est que lorsque nous nous préparons pour le Shabbath tout au long de la semaine et que nous nous assurons que nous sommes dans un état approprié pour accueillir le saint Shabbath que nous formons les récipients les plus solides qui peuvent contenir son immense lumière.

Malgré cela, le rabbi de Berditchev nous avertit de ne jamais penser que notre préparation nous a "valu" les bénédictions du Shabbath.
Le Shabbath est toujours appelé "un grand cadeau", car il ne se mérite pas. Quels que soient les efforts que nous déployons pour préparer le Shabbath, sa grande bénédiction ne vient pas en paiement de nos actions, mais comme un grand cadeau, né de l'amour infini d'Hachem pour Ses précieux enfants.
Le rabbi de Berditchev écrit : "Et même s'il s'est préparé, cela reste un 'grand don', car même si l'on se prépare avec toutes sortes de préparations, on n'est toujours pas apte à recevoir la sainteté et la générosité spirituelle qui vient d'Hachem le Shabbath ; c'est certainement toujours un don gratuit.
La préparation n'est nécessaire que pour lui donner le récipient et la force de recevoir."

-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - maamar richon sur Shabbath kodech) écrit que cette idée est évoquée dans le verset "Pendant 6 jours de la semaine, tu travailleras et tu feras tout ton travail, mais le 7e jour sera un Shabbat pour Hachem, ton D " (Ki Tissa 34,21).
"Pendant 6 jours de la semaine" = en fonction de la quantité d'efforts déployés par un juif pour se préparer pendant la semaine à la lumière du Shabbath ; "le 7e jour sera le Shabbath d'Hachem, ton D." = c'est combien il lui sera possible d'obtenir du "grand don" de ce jour saint.

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-> Tout comme la préparation de la semaine a un effet direct sur l'aspect de notre Shabbath, la façon dont nous vivons le Shabbath a un effet direct sur la semaine suivante.
Sur le plan spirituel, le Shabbath est la source de la bénédiction spirituelle (mékor habéra'ha) de la semaine suivante.
Notre réussite dans tous les domaines de notre vie quotidienne au cours de la semaine à venir, tant dans le domaine de la sainteté que dans celui de la vie quotidienne, dépend de la manière dont nous nous sommes liés au Shabbath. (voir Zohar 88a).
[rav Yaakov Klein]

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+ Résumé de notre étude :

-> Le Shabbat est un jour où la terre s'élève et s'unit au monde spirituel d'en haut, provoquant un flux d'énergie spirituelle considérable dans le monde en général et dans l'âme générale du peuple juif, dont chaque juif fait partie.
Cela nous remplit de clarté et d'une conscience accrue du Divin, d'un véritable sentiment de proximité avec notre Père céleste.
Bien qu'aucune préparation ne puisse nous permettre d'accéder aux bénédictions du Shabbath, afin de permettre à cette lumière extraordinaire de reposer parmi nous, nous devons passer les 6 jours de la semaine à désirer ardemment et à nous préparer à être des récipients adéquats.
L'effet du Shabbath sur notre vie sera proportionnel à l'énergie que nous consacrons à la préparation de Shabbath pendant la semaine.
Et plus le Shabbath aura d'effet sur notre vie, plus nous connaîtrons le succès spirituel au cours de la semaine suivante.

Les 39 méla’hot de Shabbath

+ Les 39 méla'hot de Shabbath :

-> La guémara (Shabbath 49b ; 70a) nous dit que les 39 méla'hot ("travaux") nécessaires à la construction du Michkan sont celles interdites le chabbat. Ceci est indiqué par la juxtaposition de l’interdiction de travailler le chabbat avec la section concernant la construction du Michkan. (Rachi - Shabbath 49b)

-> Le Baal haTourim (Vayakel 35,1) souligne que si nous comptons les mots depuis le début de paracha Vayakél, qui parle du Shabbat, jusqu’au mot השבת (haShabbath), nous arrivons à 39.
De plus, parce que le mot לעשת (laassot - faire) est orthographié sans la lettre vav, il orthographie ל (soit 30) et תשע (tissa = chiffre 9). La somme fait 39, allusion directe aux 39 méla'hot.
C’est ce que nous ne pouvons pas faire le chabbat mais seulement durant (לעשת) les 6 jours de la semaine [la lettre ו qui manque dans le mot לעשת (laassot) a une guématria de 6).

-> Selon le Chomer Emounim, les 39 méla'hot sont 39 malédictions, divisées en 4 parties commençant par סידורא דפת , les travaux qui constituent l’ordre de fabrication du pain.
Mettre tant d’efforts pour manger du pain provient de la malédiction d’Adam : "tu mangeras ton pain à la sueur de ton front" (Béréchit 3,19).
Le nombre de malédictions suivant la faute d’Adam y compris celles du serpent, d’Adam, de ‘Hava et de la terre, nous arrivons au nombre 39.
[selon le Tikouné Zohar (tikoun 48), le serpent, Adam et ‘Hava ont chacun reçu 10 malédictions tandis que la terre en a reçu 9.
Si Adam n’avait pas péché, il n’aurait pas eu besoin de travailler pour les vêtements, la nourriture, ... Par conséquent, il n’y aurait pas eu les 39 méla'hot.]

-> En fait, לט (soit : 39) signifie en araméen une malédiction comme dans le Targoum Onkélos sur ארור (arrour - maudis) qui est ליט (comme dans Ki Tavo 27,15).
Le Shabbat, nous n’accomplissons pas ces 39 tâches car c'est la bénédiction (brakha), le contraire de la klala (malédiction), comme il est dit : "Hachem bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3).

Le faute d’Adam s’est produit avant Shabbat. Cependant, Shabbat n’en a pas été affecté car la lumière qui brillait (le Ohr haGanouz) avant son péché a continué jusqu’après Shabbat.
Donc, le chabbat, nous n’effectuons pas les 39 méla'hot, klalot, malédictions, car c’est un jour de bérakha! (midrach Béréchit rabba 11,2)

-> En raison de la faute d’Adam qui a causé les 39 méla'hot, le bien et le mal se sont entremêlés.
A ce sujet, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech Ha’haïm 1:6) explique : Avant la faute d’Adam, il n’y avait pas de subjectivité. C’est tout comme 1 plus 1 est 2, ce qui n’est ni mauvais ni bon, c’est juste un fait. Donc, le serpent devait venir de l’extérieur parce qu’il n’y avait pas de mal à l’intérieur d’Adam. Le mal n’est devenu une partie d’Adam qu’après le péché. En conséquence, nous avons besoin de l’expérience de la mort, puisque le mal fait partie de nous. Avec la résurrection des morts nous revenons avec pureté et sainteté.

À travers les 39 méla'hot, nous élevons les étincelles qui se sont mélangées au mal. Shabbat, d’autre part, est un semblant du monde à venir (méen olam aba), un jour avant-goût de l’au-delà. C’est comme Adam avant la faute, ce qui est démontré par le fait que nous n’exécutions pas les 39 méla'hot.

[ le Ramban (Nitsavim 30,6) nous dit qu’à l’époque du machia’h, le choix du bien sera naturel. Ce sera comme Adam avant la faute..
Shabbat est 1/60ème du monde suivant. C’est ce que signifie יום שכלו שבת ומנוחה לחיי העולמים , le jour qui sera complètement un chabbat et un jour de repos pour la vie éternelle qui fait allusion au monde à venir après la rédemption finale ( dans Bircat Ha-mazon ).
Selon la guémara (Béra'hot 57b), Shabbat est 1/60ème du monde suivant. C’est ce que signifie : "le jour qui sera complètement un Shabbat et un jour de repos pour la vie éternelle (yom shékoulo Shabbath oum'noukha lé'hayé aolam aba) qui fait allusion au monde à venir après la rédemption finale (mots que nous disons dans le Birkat haMazon).]
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

Shabbath est le monde à Venir en miniature (selon guémara Béra'hot 57b).
Et de même qu'un homme ne peut pas entrer dans le Monde à Venir tant qu'il ne quitte pas ce monde, alors de même nous ne pouvons pas véritablement ressentir la sainteté du Shabbath si l'on ne s'est pas séparé des jours de la semaine.
['Hidouché haRim]

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-> Etant donné que la halakha stipule qu'un non-juif qui observe Shabbat mérite la peine de mort, un juif ne peut pas entrer dans le Shabbat avec la partie non-juive de lui-même. Il doit la bannir avant l'arrivée du Shabbath.
[rabbi David de Lelov]

Chaque Shabbat, jour imprégné d'une aura surnaturelle, la lumière spirituelle autrefois émise par les premières Tables de la Loi filtre vers la terre.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5642]

Hachem dit à Moché : "J'ai un cadeau merveilleux dans Mon trésor et Shabbat est son nom, et Je veux le donner au peuple juif, va et informe-les de cela." [guémara Shabbath 10b]

-> Le Ohev Israël (Shabbath 271) enseigne :
"Car Je vous donne une bonne marchandise, Ma Torah, ne l'abandonnez pas." (Michlé 4,2).
A première vue, les termes employés se contredisent. En effet, la notion de "marchandise" est un terme commercial qui désigne un bien qui peut être acquis en contrepartie d'une somme d'argent tandis que les termes "Je vous donne" désignent le fait de transmettre gratuitement, comme un cadeau par exemple. Il faut donc expliquer qu'il existe 2 types de commandements dans la Torah, ceux que l'on peut qualifier de "marchandise" dans le sens où ils nécessitent une contrepartie, et ceux qui s'apparentent à des cadeaux que l'on reçoit gratuitement sans aucune contrepartie.

Expliquons la différence : les commandements qui s'apparentent à une marchandise produisent une lumière provenant de la mitsva. Cette lumière descend dans le monde matériel seulement si l'homme s'engage à réaliser une contrepartie en accomplissant cette mitsva, sans quoi il ne pourra pas bénéficier de cette lumière. Ainsi, lorsque l'homme accomplit une mitsva de la catégorie des "marchandises", les lumières descendent alors des mondes supérieurs et c'est le sens des paroles du Zohar (Lé'h Lé'ha 88a ; Vayé'hi 244a) : "Viens et constate que lorsqu'il y a un éveil dans le monde d'en bas, il y a un éveil dans le monde d'en haut ; et tant qu'il n'y a pas d'éveil dans le monde d'en bas, il n'y a pas d'éveil dans les mondes supérieurs."

Cependant, la mitsva d'observer le Shabbat appartient à la catégorie des "cadeaux merveilleux" car la lumière du Shabbat descend des mondes supérieurs sans aucune contrepartie de la part des hommes.
En effet, nous pouvons remarquer que le commandement du Chabbat se résume essentiellement à ne pas accomplir les 39 travaux interdits ce qui s'apparente à ne faire aucune action.
Ainsi, il faut comprendre que le tikoun des mondes supérieurs se fait durant Shabbat par lui-même sans aucune aide des êtres vivants du monde inférieur."

[Hachem dit à Moché "J'ai un cadeau merveilleux dans Mon trésor et Chabbat est son nom" = car Hachem projette un flux d'abondance et de sainteté dans notre monde ici-bas sans aucune contrepartie, comme il est écrit : "Pour que l'on sache que Je suis Hachem qui vous sanctifie" (Ki Tissa 31,13) = c'est-à-dire que Hachem nous sanctifie depuis les mondes supérieurs sans aucune intervention de notre part.]

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-> Bien qu'Adam fut créé le 6e jour de la semaine, ayant fauté avec l'arbre de la connaissance ce même jour, il n'aurait pas dû, a priori, ressentir la sainteté du Shabbat puisqu'il n'a pas effectué de préparation dans ce sens. Bien pire, il transgressa l'unique commandement d'Hachem.
Malgré cela, lorsqu'arriva le jour du Shabbat, il ressentit une sainteté très élevée et il comprit que la lumière du Shabbat était en train de se dévoiler dans le monde ici-bas sans aucune intervention de sa part et c'est la raison pour laquelle il déclara : "Mizmor chir léyom haShabbat", car le Shabbat est un cadeau de Hachem qui se réalise sans aucune aide du monde inférieur.
[selon le midrach Béréchit rabba 22,13 ; Pirké déRabbi Eliézer - chap.17]