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Compilation de divré Torah liés à Shavouot

+ Compilation de divré Torah liés à Shavouot :

-> Combien de temps a duré le don de la Torah?
Selon le Pirké déRabbi Eliézer, les juifs ont reçu la Torah durant 3 heures (entre la 6e et la 9e heure après le minuit juif), le 6 Sivan.

-> "Depuis que vous avez pris sur vous le joug de la Torah, Je considère cela comme si vous n'avez jamais fauté de votre vie"
[guémara Yérouchalmi Roch Hachana 4,8]

Le Rokéa'h (Bamidbar 28,30) fait remarquer que Shavouot est la seule fête ne nécessitant pas d'apporter un sacrifice pour expier nos fautes (korban 'hatat), car à Shavouot la Torah expie les fautes de ceux qui l'étudient.

-> L'histoire du monde est composé de 3 parties de 2000 années chacune :
1°/ les 2000 premières années : le "néant", car il manquait la Torah;

2°/ les 2000 années suivants : les années de la Torah.
Selon la guémara (Avoda Zara 9a), elles démarrent lorsque Avraham a commencé à diffuser la Torah dans le monde.

Selon rabbi Moché Feinstein (Drach Moché), bien qu'il y avait des personnes justes avant Avraham, elles lui étaient inférieures car elles avaient trop de suffisance dans leur piété.
De son côté, Avraham a fait preuve d'une grande humilité, atteignant le prérequis pour recevoir la Torah, qualité qu'il a transmise à ses descendants.

Rabbénou Efraïm (Vayikra 11,42) nous enseigne qu'à l'origine Hachem avait l'intention de faire le don de la Torah à l'époque de Avraham.
Cependant lorsque Avraham a demandé à D. : "Hachem, comment saurai-je que J'en hériterai?" (Lé'h Lé'ha 15,8), cela a entraîné la nécessité pour ses descendants d'aller en exil (guémara Nédarim 32a).
En conséquence, le don de la Torah a été repoussé jusqu'après la sortie d'Egypte.

3°/ les 2000 années suivantes : c'est l'époque pré-messianique.

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+ Don de la Torah : un nouvel ordre spirituel mondial :

-> Non seulement le peuple juif a été élevé par le don de la Torah, mais les anciennes nations idolâtres (akoum) ont été rabaissées.

Le Tossefot haRoch (guémara Nidda 70b) écrit qu'avant le don de la Torah, à la fois les juifs et les idolâtres étaient réceptifs au spirituel, mais une fois qu'ils ont rejeté la Torah, ils sont descendus de cet raffinement spirituel.

-> Lorsque Adam et 'Hava ont mangé du fruit de l'Arbre de la connaissance, le yétser ara les a souillé par une "sueur" d'impureté (zouama), qui a pénétré leur corps, limitant leur capacité à choisir le bien.

Lorsque le peuple juif a reçu la Torah, d'une certaine façon le monde a été recréé.
Nos Sages (guémara Avoda Zara 3a) enseignent que la Création du monde était dépendante de notre acceptation future de la Torah.
Cependant, cette récréation purificatrice n'a affecté que la nation juive qui a accepté la Torah, les autres nations qui n'ont pas vécu le don de la Torah, n'ont pas été purifiées de leur impureté issue de Adam et 'Hava (zouama), leur limitant la capacité à choisir le bien.
[Si'ha Lévi - p.5]

[ => le don de la Torah est un événement historique, qui a changé la donne mondiale : renforçant les capacités spirituelles des juifs, tandis que les autres y ont beaucoup perdu!]

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+ Le Tour (Ora'h 'Haïm 417) écrit que les 3 fêtes correspondent à nos 3 Patriarches :

-> Pessa'h = à Avraham, puisque nous trouvons Avraham donnant à Sarah des instructions pour cuisiner les matsot pour leurs invités : les anges, qui sont venus pendant Pessa'h. (selon midrach sur Vayéra 18,6)

-> Shavouot = à Yits'hak, puisque c'est le Shofar issu du bélier offert en place de Yits'hak (à la akéda), qui a été soufflé au moment du don de la Torah au mont Sinaï.
De plus, rabbi Tsadok haCohen dit que le trait notable de Yits'hak est la "guévoura" (la force), et la Torah nécessite de la force et du sacrifice de soi.

Le midrach (Pirké déRabbi Eliezer 31) rapporte qu'à la Akédat Yits'hak, lorsque le couteau a atteint la gorge de Yits'hak, son âme l'a quitté.
Lorsque la voix divine a dit : "Ne porte pas ta main sur le jeune homme" (Vayéra 22,12), son âme lui est revenue.

Comme conséquence, Yits'hak a compris le principe de la résurrection des morts (té'hiyat amétim), et il a immédiatement récité la bénédiction de : mé'hayé amétim.
[Ceci explique pourquoi la 2e bénédiction de la Amida, qui correspond à Yits'hak traite de la résurrection des mots.]

Se basant sur le principe que les actions des ancêtres sont un présage pour leurs descendants, rabbi Binyamin Wurburger enseigne que la résurrection de Yits'hak était précurseur de la même expérience vécue par le peuple juif au mont Sinaï, où leur âme les a quitté et les anges sont venus pour rendre la vie.

-> Souccot = Yaakov, comme il est écrit : "et pour son bétail il fit des Souccot" (Vayichla'h 33,17).

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+ Le mont Sinaï :

-> "La raison principale de la libération des juifs d’Egypte est afin qu’ils acceptent la Torah au mont Sinaï"
[Séfer ha’Hinoukh 306]

-> "Moché reçut la Torah du Sinaï (miSinaï)" (Pirké Avot 1,1). Pourquoi n'est-il pas écrit qu'il a reçu la Torah sur le mont Sinaï?

Rabbi 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm 1,1) explique que cela nous transmet une leçon importante : de même que Hachem a donné la Torah sur le mont Sinaï car c'était la plus humble des montagnes, de même Moché a pu recevoir la Torah du Sinaï car c'était le plus humble des hommes.

[à l'image d'un relais, si nous voulons recevoir la Torah de Moché, nous devons à notre tour faire preuve d'humilité]

-> "Une personne doit toujours apprendre de Son Créateur, car Hachem a mis de côté toutes les montagnes et collines, et a choisi le mont Sinaï."
[guémara Sotah 5a]

Si l’humilité est si importante, pourquoi la Torah n’a-t-elle pas été donnée dans un terrain plat?

Rabbi Mendel de Kotzk répond qu’il n’est pas difficile pour un terrain plat d’être humble, car il n’a pas de quoi s’enorgueillir.
Le mont Sinaï a un peu de hauteur, et malgré la possibilité de se la "raconter" (regardez les terrains plats comment je suis haut par rapport à vous!), il est quand même resté humble.

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-> "Les montagnes bondirent comme des béliers, les collines comme des agneaux" (Téhilim 114,4)

Rabbi Aharon Kotler dit que cela n'est pas seulement une métaphore, mais c'est véritablement ce qui s'est passée : les montagnes des environs ont bondi dans un espoir de pouvoir héberger le don de la Torah.

Si même les montagnes (normalement inanimées) se sont rendus compte que leur raison d'être est la Torah, au point de ne pas pouvoir rester en place, alors nous le peuple juif nous ne devons pas montrer moins d'estime pour la Torah.

Rabbi Kotler dit que c'est pour cette raison que Hachem a soulevé le mont Sinaï sur le peuple en disant que s'il refusait d'accepter la Torah, il en serait enterré dessous.

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-> La Torah appelle le lieu du mont Sinaï : midbar Sin (סִין) (Bamidbar 33,11-12), et également : midbar Sinaï (סִינָי) (Bamidbar 33,15-16)

Le Rokéa'h explique qu'avant que la Torah ne soit donnée cet endroit s'appelait "Sin" afin d'évoquer l'événement miraculeux du boisson ardent, et son nom a été ensuite changé en "Sinaï" afin de rappeler le don de la Torah.

Le youd (י) qui a été ajouté à son nom (guématria de 10), fait allusion aux 10 Commandements, qui y ont été donnés.

La guématria de סִין est de 120, et le youd (י) est de 10.
Moché a passé en totalité 120 jours sur le mont Sinaï afin de recevoir les 10 Commandements.

[40 jours pour recevoir les 1eres Table de la Loi, puis 40 jours pour prier pour le pardon du peuple suite à la faute du Veau d'or, puis enfin 40 jours pour les 2e Table]

Les lettres de Sinaï (סִינָי) renvoient :
-> à 60 (סִ) : référence aux 600 000 âmes du peuple juif, toutes présentes au moment du don de la Torah ;
-> à 10 (י) : référence aux 10 Commandements qui y ont été donnés ;
-> à 50 (נָ) : nombre de jours entre la sortie d'Egypte et la réception de la Torah ;
-> à 10 (י) : les 10 Commandements qui ont été redonnés avec les 2e Table de la Loi.

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+ Les noms des campements : souvenir nostalgique du don de la Torah :

Dans la paracha Massé (Bamidbar 33), la Torah relate les différents campements du peuple juif dans le désert après la faute des explorateurs.

Rabbénou Yoël enseigne qu'ils ont été nommés en souvenir de ce qui s'est passé au don de la Torah :

-> Har Shafèr (שָׁפֶר) : c'est une allusion au Shofar qui y a été entendu.
De plus, les lettres de Shofar (שופר) peuvent être réarrangées en שׂוֹרֵף (shoréf) : brûlant, faisant référence au mont Sinaï qui était alors en flamme (cf.Dévarim 4,11).
Le mot Shofar (שפר) peut aussi se lire Shéfèr (שפר), car on y a donné de magnifiques paroles (Imré Shéfèr) de Torah.

-> 'Hadara (חֲרָדָה) : c'est une allusion au verset : "La montagne entière tremblait" (וַיֶּחֱרַד כָּל-הָהָר - Yitro 19,18).

-> Bémakéélot (מַקְהֵלֹת) : c'est une référence à la grande unité, sur laquelle le verset dit : "Dans vos groupes, Bénissez D.!" (בְּמַקְהֵלוֹת, בָּרְכוּ אֱלֹהִים - Téhilim 68,27).

-> Ta'hat (תָחַת) : c'est une allusion à : "Ils se tirent au pied de la montagne" (וַיִּתְיַצְּבוּ, בְּתַחְתִּית הָהָר - Yitro 19,17).

-> Tara'h (תָרַח) : c'est une référence à la bonne odeur des mitsvot et de la Torah (réa'h mitsvot véTorah).
De plus, la guémara (Shabbath 88b) rapporte que chaque Commandement donné au mont Sinaï, était accompagné de beaux parfums.

-> Mikta (מִתְקָה) : en allusion aux paroles de Torah qui sont : "métoukim midvach" (plus doux que le miel - מְתוּקִים מִדְּבַשׁ - Téhilim 19,11).

=> Bien que le don de la Torah était loin dans le temps et dans la distance, le peuple juif s'en est souvenu nostalgiquement, comme le gardant au frais en mémoire et s'inspirant du don de la Torah pour servir Hachem au mieux.

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+ Shavouot vs Tou biChvat :

-> Il est de coutume de décorer la synagogue par de la végétation à Shavouot, et de manger des fruits à Tou bichvat.
N'aurait-il pas été plus logique de faire l'inverse?
En effet, à Shavouot les fruits sont jugés (qu'est-ce que chaque arbre va produire pendant l'année à venir), et à Tou bichvat c'est le roch Hachana des arbres.

Le rav de Satmar (Rabbi Yoël Teitelbaum) répond que les arbres par humilité ont prié pour que leur existence puisse continuer par le mérite de leurs fruits.
De leur côté, leurs fruits considèrent que leur mérite n'est pas suffisant et voient dans l'arbre l'unique source de mérite permettant leur existence.

=> Leur humilité explique ainsi l'inversion constatée.

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-> Il est d’usage de placer des arbres non fruitiers à la synagogue lors de la fête de Shavouot, célébrant le don de la Torah. Une raison à cela est que même un juif qui est tel un arbre non fruitier (sans Torah et Mitsvot), même lui a une part dans la Torah, car aucun Juif n’est exclu.
Ainsi, chacun, même le plus éloigné, doit tenir à sa part et tout faire pour la réaliser.
[le 'Hatam Sofer]

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-> A Shavouot, nous décorons nos maisons et synagogues de verdures et de plantes, comme celles qui poussent sur les rives d'un fleuve, pour rappeler le feuillage que Yo'hévét, la mère de Moché rabbénou, a utilisé le 7 Sivan (date de Shavouot), pour tapisser le panier portant son jeune enfant (Moché a été sauvé un 7 Sivan!).
[rav Mordé'haï Banet]

[de même que les plantes embellissent un endroit, de même nos Sages viennent embellir la Torah à nos yeux, en révélant toute la beauté qui y est contenue, et en nous permettant d'agir en toute conformité (nos actes sont alors plus sublimes, puisqu'en accord avec la Volonté de Hachem!).]

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+ La joie de Shavouot :

-> Pour le Gaon de Vilna, Shavouot était le jour de fête le plus joyeux de l'année, puisqu'il était utilisé pour exprimer sa joie pour la Torah, qui était toute sa vie.

-> La Torah appelle Shavouot : la fête de la récolte.
Le 'Hatam Sofer dit que Hachem souhaite que notre joie pour la Torah soit sincère et spontanée.
Cela serait impossible si nous devions nous réjouir par obligation (car D. nous l'ordonne).
Pour cela, la Torah nous ordonne de nous réjouir sur notre récolte, et cette joie doit nous servir pour nous réjouir sur la Torah, qui est meilleure que tout ce que la matérialité puisse nous offrir.

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+ Quelques questions/réponses sur Shavouot :

-> 1°/ Pourquoi est-ce que la fête de Shavouot ne dure-t-elle pas 7 jours comme les autres fêtes?

Selon le Sifri (Réé), Pessa'h et Souccot tombent à des moments de l'année où le champ n'est pas cultivé.
A Shavouot, c'est la période de la récolte, durant laquelle tout le monde est occupé à travailler dans les champs.
Hachem a pris en compte les besoins monétaires de Son peuple, et a limité Shavouot à 1 jour (en Israël).

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-> 2°/ Pourquoi la Torah a-t-elle été donnée à Shabbath (sauf selon Rabbi Elazar ben Azaria qui pense que c'était un Vendredi)?

Le Chem miChmouel répond que la sainteté de la Torah est si intense qu'il serait impossible pour une personne mortelle de chair et de sang de l'accepter et d'y survivre (la Torah et Hachem étant un).
Puisque Shabbath est appelé : "yoma dénichmata", une journée où l'âme est principale et le corps secondaire, la sainteté spirituelle de Shabbath élève les juifs, leur permettant de recevoir la Torah sans danger.

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-> 3°/ Le 4 Sivan, Hachem a ordonné au peuple juif de se sanctifier pendant 2 jours (le 4 et le 5 Sivan) avant de recevoir la Torah le 6 Sivan.
Selon Rabbi Méïr, de lui même Moché a ajouté un jour supplémentaire, afin que le peuple puisse se préparer encore davantage pour recevoir la Torah.
Ainsi, les juifs ont reçu la Torah le 7 Sivan.

=> Pourquoi célébrons-nous Shavouot le 6 Sivan, en l'appelant "zman Toraténou" (le moment du don de la Torah), alors que la date réelle est le 7?

Le Magen Avraham (intro au Ora'h 'Haïm 494) répond qu'on fête le don de la Torah le 6 Sivan, car la Torah inclut le droit de nos Sages à interpréter la Torah selon leur compréhension.
Puisque Hachem était d'accord avec la décision de Moché de repousser d'un jour (Shabbath 87a), elle a lieu en ce jour.

-> Selon le rav Yé'hiel Perr, bien que la halakha suit l'avis de Rav Yossi en fixant que la Torah a été donnée le 7 Sivan (guémara Shabbath 86b), nous la fêtons le 6 Sivan, car Moché a émis une décision rabbinique repoussant le don de la Torah d'un jour.

Rabbénou Yossef Karo (Kessef Michné) écrit : "il y a une règle bien connue : "La Torah n'est pas au Ciel".
Cela signifie que la Torah a été écrite par Hachem, qu'Il l'a transmise aux juifs, et qu'à partir de ce moment Il leur a donné une maîtrise totale d'émettre les décisions finales de la loi juive (par nos rabbanim).
Ainsi quelques soient les décisions dans le beit din d'En-Haut, ce qui compte c'est les décisions dans le beit din d'en-bas."

=> En célébrant Shavouot le 6 Sivan, nous prenons conscience d'à quel point nous devons respecter les décisions finales de nos Sages reconnus, car même le Ciel est soumis à cela.
C'est l'expression du fait que : "La Torah n'est pas au Ciel" = nous l'avons totalement reçue!!

Et sur cela, nous devons louer et remercier Hachem en nous réjouissant énormément!
Que nous puissions faire honneur à Hachem, pour ce cadeau unique, en s'en occupant de notre mieux!

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+ Shavouot & Yovèl :

-> Le Zohar fait un parallèle entre Shavouot et le Yovél, dans le sens où la sainteté du Yovél est atteinte la 50e année, et la sainteté de Shavouot est atteinte le 50e jour après Pessa'h (Omer).
De plus, de même que le Yovél apporte la libération des esclaves, de même la réception de la Torah apporte la libération de la domination des nations, la libération des souffrances, et la libération de l'ange de la mort.

[Messé’h ‘Hochma - Vayikra 25,2]

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+ Shavouot : le temps de la guérison :

-> Selon le 'Hatam Sofer (guémara Shabbath 88a), il y a 288 âmes primaires/principales, et toutes ont été présentes au don de la Torah au mont Sinaï.

La valeur numérique de 288 est égale aux 1eres lettres des mots : "rofé 'holé amo Israël" (qui guérit les malades de Son peuple Israël - רופֵא חולֵי עַמּו יִשרָאֵל).
Au don de la Torah, tout le peuple avait besoin d'une façon ou d'une autre de guérison, et c'est Hachem a alors guérit tous les malades.

-> Rabbi Yossef Shalom Eliyashiv a visité une fois un malade avant Shavouot, et lui a dit que de la même façon que tous les malades ont été guéris à Shavouot, alors il en est de même chaque année à Shavouot où l'on peut accéder à des bénédictions spéciales

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+ "Qui te conduit à travers le désert grand et redoutable, [un lieu] de serpents, de serpents venimeux et de scorpions, d'aridité où il n'y a pas d'eau" (Ekev 8,15)

-> Selon Rachi (Béa’aloté’ha 10,34), il y avait une nuée qui "aplatissait ce qui était haut, surélevait ce qui était bas et tuait les serpents et les scorpions."

-> Dans le verset, les mots : "de serpents, de serpents venimeux et de scorpions" se disent : נָחָשׁ שָׂרָף וְעַקְרָב.

Rabbénou Efraïm fait remarquer que les initiales forment : עָשָׁן (la fumée - assan).
Il conclut que c'est par le mérite du peuple juif acceptant la Torah au mont Sinaï qui était alors en fumée, qu'ils ont été sauvés des animaux dangereux dans le désert.
["le mont Sinaï tout entier fumait" - Yitro 19,18]

Selon rabbi Binyamin Wurzburger, bien que les juifs étaient terrifiés par la fumée du mont Sinaï, ils ont dépassé leur peur par amour pour Hachem.
Mesure pour mesure, Hachem les a dispensé de toute autre source de frayeur dans le désert.

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+"Tout le peuple vit ... le son du Shofar" (Yitro 20,15)

Partout dans la Torah, le mot Shofar est écrit avec un vav (שופר), à l'exception de ce verset où il manque le vav (שפר).

-> Le Zohar (Yitro) commente que le שפר signifie : beauté (shéfér).
Ainsi, ce verset fait allusion à la beauté intrinsèque de la Torah que le peuple juif a perçu à ce moment.

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky suggère que la raison de l'absence de la lettre vav, est car la sonnerie du Shofar au mont Sinaï n'était pas le fruit d'un Shofar réel, existant physiquement, mais par un Shofar virtuel, spirituel, qui en imitait les sons.

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+ La transmission de la Torah :

-> La guémara (Kidouchin 30a) enseigne que celui qui enseigne la Torah à son petit-fils, la Torah considère cela comme s'il avait reçu la Torah au mont Sinaï.

Pourquoi est-ce particulièrement le grand-père qui est digne de louange?

Le Hararé Kédem dit que le père enseigne à son fils la Torah car c'est pour lui une obligation, tandis que le grand-père le fait car il souhaite que la Torah soit transmise pour l'éternité.

[A l'inverse du père qui a des considérations de vouloir que son enfant soit le meilleur, la relation avec le grand-père est beaucoup plus pure, plein d'amour et de joie de transmettre ce trésor, ce flambeau qu'est la Torah.]

-> Le midrach (Chir haChirim rabba 8,14) enseigne qu'un rav ne reçoit pas de récompenses pour son étude de la Torah tant qu'il ne l'a pas enseigné à d'autres.

[ => on voit l'importance de partager ses connaissances en Torah, au point que Hachem donne à ceux qui la partagent des forces/moyens supplémentaires par le mérite de ceux qui vont bénéficier de son enseignement.
Non seulement on apprend beaucoup de nos "élèves", mais on reçoit également de la Torah que l'on n'aurait pas reçu si l'on n'était un partageur spirituel.
"Donner" sa Torah, c'est le meilleur moyen d'en recevoir davantage!]

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+ Le jugement de Shavouot :

-> Le Rokéa'h fait remarquer que Shavouot est la seule fête qui n'est pas appelée : 'haguim (une joyeuse célébration - cf. Bamidbar chap.28-29).
En effet, notre joie n'y est pas totale car c'est un jour de jugement pour les arbres (Yalkout Chimoni Emor 654), et également pour notre relation personnelle avec la Torah, la Torah étant comparée à un arbre (ets 'haïm hi - Michlé 3,18).

Le Zohar (Vayéhi 226b) commente que ce double jugement se trouve en allusion dans la michna : "béAtséret al pérot ha'ilan" (A Shavouot [est le jugement] sur les fruits de l'arbre - Roch Hachana 16a).

Pourquoi est-ce que la michna n'utilise-t-elle pas le pluriel : "al pérot ha'ilanot" (les fruits des arbres)?
La réponse est que le mot "arbre" au singulier est une allusion à la Torah.

-> Bien que les autres fêtes sont également des moments de jugements (ex : Pessa'h sur le blé, Souccot sur l'eau, ...), notre joie n'y est pas diminuée.

Le Chla haKadoch (Messe'hta Shavouot) enseigne que la joie est réduite à Shavouot, car en ce jour le jugement est en parallèle avec celui de Roch Hachana.

De même que le monde a été créé à Roch Hachana, de même le monde est considéré comme étant totalement recréé au moment du don de la Torah.
Néanmoins, contrairement à Roch Hachana où l'on se focalise uniquement sur le jugement, à Shavouot il faut également extrêmement se réjouir en célébrant notre chance d'avoir mérité la couronne de la Torah.

-> Le rav Chakh a dit :
"De même qu'à Roch Hachana, toutes les créatures passent devant D. pour être jugées, à Shavouot, le jour du don de la Torah, un bilan est dressé pour les efforts que nous avons fourni pour la Torah.
C'est en fonction de ces efforts que la cour céleste nous accorde la réussite en Torah pour l'année en cours.
"

[comme à Roch Hachana, quoi qu'on ai pu faire (même le pire!), une bonne téchouva sincère à ce sujet fait des miracles!]

-> "Shavouot est exactement comme Yom Kippour. C'est le jour de jugement de l'étude de la Torah.
Une personne doit corriger ses défauts de caractère afin que la Torah puisse résider en lui."

[Rav Yéhouda Zev Segal]

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+ "Pendant la fête de Shavouot, nous sommes jugés sur les fruits de l’arbre" [guémara Roch Hachana 16a]

Le Chlah haKadoch de commenter :
"Ces fruits-là sont en fait les âmes qui s’envolent de l’arbre de D.
Le monde est jugé en ce jour sur la Torah qui lui a été donné ce même jour et qu’il s’est abstenu d’étudier.
[qu’avons-nous fait des capacités et des opportunités de Torah que nous avons pu avoir l’année écoulée?]
[…]
Le jugement auquel D. procède lors de la fête de Shavouot ne concerne pas seulement la Torah elle-même, c’est-à-dire de décider quelle perception de la Torah aura chacun de nous, mais aussi quels seront les moyens qui nous permettrons de l’étudier.
[…]
Cette nuit [de Shavouot] est une occasion pour mériter une bonne vie sans aucun dommage tout au long de l’année qui suit.

Et même si à Roch Hachana, on n’aura pas mérité un jugement particulièrement favorable, mais comme moyen pour étudier la Torah, on pourra alors bénéficier de la vie et de toutes bonnes choses."

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-> Le Sfat Emet (Shavouot - 5635) dit : "Chaque année, le juif reçoit, lors de cette fête [Shavouot], tout ce qu'il est destiné à comprendre et chaque 'hidouch de Torah qu'il est destiné à découvrir".

"De même que l'eau purifie l'homme de l'impureté, ainsi la Torah purifie l'homme impur.
[...]
De même que l'eau nettoie le corps, la Torah nettoie le corps, comme le dit David : 'Ta parole purifie beaucoup' (Téhilim 119,140). "

[midrach Chir haChirim rabba 1,19]

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-> Les 2e Tables de la loi que Moché portait étaient en saphir.
Chacune avait une dimension (cf. braïta guémara Nédarim 38a) de 6 téfa'him (environ 50cm ) de hauteur, 6 téfa'him de largeur, et 3 téfa'him d'épaisseur.
Il en découle un volume de 125 litres (50*50*25*2) pour les 2 lou'hot.

Connaissant la matière (saphir), on peut en déduire que la masse totale est de 500kg, soit la masse de 500 litres d'eau (=40 séa), qui est la quantité d'eau minimale d'un mikvé casher.

=> Le lien entre Torah et purification à l'image d'un mikvé est magnifique. 🙂

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+ Les Tables de la Loi étaient faites en saphir, une pierre extrêmement dure qu'il est impossible de briser, et pourtant celles-ci étaient si souples qu'elles se déroulaient comme une feuille de parchemin.

Pourquoi les Tables de la Loi avaient-elles cette souplesse?

Pour nous enseigner ceci : bien que l'homme ait un mauvais penchant dur comme la pierre qui l'empêche d'accomplir ce qui est écrit sur les Tables, il ne doit pas désespérer. Il parviendra à accomplir les mitsvot, car de même que les Tables de saphir pouvaient se rouler comme une feuille de parchemin, D. peut aider l'homme à affaiblir et dominer son penchant.

[Méam Loez - Ki Tavo 27,1]

La veillée de Shavouot

+ La veillée de Shavouot :

-> "Le soir de Shavouot, Hachem purifie les juifs pour qu'ils soient aptes à recevoir la Torah.
C'est ce qui est écrit dans le Zohar : "Pendant cette nuit, de la pureté descend ici-bas pour les juifs". "
[Sfat Emet]

-> "Celui qui ne s'endort pas durant cette nuit, même un court instant, et étudie toute la nuit sera assuré de finir l'année, exempt de tout problème ... tout dépend de cette nuit là."
[ le Arizal - Chaar haKavanot]

-> Selon le Zohar (vol.1, 9b), celui qui étudie durant cette nuit sera protégé en haut et en bas, et terminera son année en paix.

-> Selon le 'Hemdat Yamim : "De la même façon que l'homme ne dort pas cette nuit-là, son mazal aussi ne dormira pas pendant cette année".

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-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer chap.41) rapporte que la nuit précédant le don de la Torah, les juifs allèrent se coucher, et au petit matin, alors qu'approchait l'instant où Hachem se dévoilerait sur le mont Sinaï, ils dormaient toujours.
C'est alors que Moché alla les réveiller en leur disant : "Le 'Hatan (Hachem) est déjà arrivé et il cherche Sa kalla (les juifs)".

C'est pourquoi afin de réparer leur faute, on a pris l'habitude de rester éveillé toute cette nuit en étudiant la Torah.

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+ "Pendant la fête de Shavouot, nous sommes jugés sur les fruits de l'arbre" [guémara Roch Hachana 16a]

Le Chlah haKadoch de commenter :
"Ces fruits-là sont en fait les âmes qui s'envolent de l'arbre de D.
Le monde est jugé en ce jour sur la Torah qui lui a été donné ce même jour et qu'il s'est abstenu d'étudier.
[ qu'avons-nous fait des capacités et des opportunités de Torah que nous avons pu avoir l'année écoulée?]
[...]
Le jugement auquel D. procède lors de la fête de Shavouot ne concerne pas seulement la Torah elle-même, c'est-à-dire de décider quelle perception de la Torah aura chacun de nous, mais aussi quels seront les moyens qui nous permettrons de l'étudier.
[...]
Cette nuit [de Shavouot] est une occasion pour mériter une bonne vie sans aucun dommage tout au long de l'année qui suit.
Et même si à Roch Hachana, on n'aura pas mérité un jugement particulièrement favorable, mais comme moyen pour étudier la Torah, on pourra alors bénéficier de la vie et de toutes bonnes choses. "

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-> "Même si quelqu’un objecte que [sans la veillée] l’on pourrait étudier plus d’heures en gardant un programme normal pendant la journée de Shavouot, l’objectif est tout autre.
Nous montrons notre extraordinaire dévouement, sans compromis, pour l’étude de la Torah le jour où la Torah a été donnée au peuple d’Israël."
[Rabbi Its'hak Berkovits]

-> "Celui qui perd son temps [durant la veillée] est considéré comme ayant dormi."
[michna Broura - "yochèv batèl kéyachène damé "]

"Mes amis, mes frères, enfants chéris de D., comme il est convenable en ce jour élevé du don de notre sainte Torah (Shavouot), qui englobe tout et qui fut enfouie pendant des milliers d'années, de se réjouir plus que pour toute autre fête!

Il faut s'élever en ce saint jour, que ce soit pendant la prière ou pendant l'étude et en particulier pendant que l'on mange ou boit.
Il faut imprégner notre cœur d'une immense joie et être très reconnaissant envers le Créateur, qui nous a donné, à nous aussi, une part dans le peuple saint d'Israël.
Il nous a donné le mérite de le servir par l'étude de la sainte Torah et en gardant les saintes mitsvot."

[le Yessod véChorech haAvoda 9,10]

"Le Or ha'Haïm haKadoch enseigne que la fête de Shavouot tire son nom de la racine : Shévoua, signifiant : serment.
Au pluriel, cela donne : Shavouot.

En effet, il est question de 2 serments : le peuple juif jura devant Hachem qu'il le servirait de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces, et Hachem jura devant le peuple juif qu'Il ne les remplacerait pas par une autre nation, quoiqu'il arrive, ils resteraient Ses enfants."
[...]
De même qu'à un mariage, les 2 parties s'engagent à se dévouer l'un à l'autre, ainsi lors de Shavouot, les 2 parties portent serment.
[...]
Chaque année à Shavouot, on renouvelle le serment d'Israël envers Hachem, et celui de Hachem envers Israël."

[Nétivot Shalom]

+ Shavouot : le jour de notre mariage

-> "Au don de la Torah, les juifs sont devenus mariés avec Hachem"
[guémara Taanit 26b]

-> "Shavouot est considérée comme notre jour de mariage, durant lequel Hachem, le fiancé, prend le peuple juif comme Sa fiancée. [...]
Toutes nos fautes sont pardonnées à Shavouot, de la même façon que Hachem pardonne les fautes de chaque fiancé et fiancée le jour de leur mariage."
[Kédouchat Lévi]

-> Rabbénou Efraïm (Chémot 19,1) rapporte ainsi :
- les nuées de Gloire présentes sur le mont Sinaï étaient la 'houpa ;
- Moché et Aharon étaient les parents accompagnant la mariée (le peuple juif) vers le marié (Hachem) ;
- les lou'hot étaient la Kétouba ;
- le Ciel et la terre étaient les témoins du mariage ;
- de même que le 'hatan embellit la mariée par de magnifiques bijoux, de même Hachem a paré le peuple juif par des couronnes précieuses.

-> Selon le Radal (commentaire au Pirké déRabbi Eliézer 41), toutes les coutumes observées pour la cérémonie de mariage ont leur origine au don de la Torah.
Par exemple, la coutume de jongler avec du feu lors de la fête, provient des éclairs et des tonnerres qu'il y avait.

-> Rabbi Baroukh Cohen dit que le 2e commandement : "Tu n'auras pas d'autres dieux" symbolise la déclaration de D. à la communauté d'Israël : 'Je t'ai épousé et tu n'auras donc pas d'autres époux' (mékoudéchét).

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+ "Le mariage juif est à l'image du lien forgé entre D. et le peuple juif au mont Sinaï.
De même que les mariés restent ensemble au même endroit pendant un an, les juifs n'ont pas quitté le mont Sinaï pendant un an après le don de la Torah."
[Rabbénou Bé'hayé]

-> "Lorsqu'un homme prend une nouvelle épouse ... il doit rester disponible pour sa famille pendant un an et se réjouir avec son épouse" (Ki Tétsé 24,5)

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-> "Je suis Hachem votre D." (Yitro 20,2)

Le terme en hébreu pour "Je" est : ani, et en réalité "anokhi" est le mot égyptien pour "je".

=> Pourquoi est-ce que Hachem a commencé par un mot en égyptien?

Le midrach (Tan'houma Yachan - Yitro 16) rapporte l'idée que Hachem a souhaité débuter la lecture des 10 Commandement (la Kétouba) dans un langage que les juifs avaient l'habitude d'entendre (durant leur long séjour en Egypte), et ce en signe d'amour.

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-> "Les Tables [de la Loi] de pierres gravées par le doigt de D." (Ki Tissa 31,18)

Le Rokéa'h (Vaéra 8,15) note que de même qu'un doigt a 3 parties, de même la Torah est composée de 3 parties (Torah, Névi'im et Kétouvim).
[Hachem a écrit la kétouba (les lou'hot) avec Son "propre doigt"!]

"La joie est le récipient dans lequel on reçoit la Torah"

[Rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Halakhot - Birkat Haréa'h 3,2]

"Un homme heureux est un homme complet, ceci lui permet de recevoir la Torah, qui est le perfectionnement de l'homme"

[le Maharal de Prague]

"Toutes les fêtes sont incluses dans Shavouot.
Etant le jour où la Torah a été donnée, elle contient l'essence de tous les jours de l'histoire juive et de tous ses événements."

[Kédouchat Lévi]

Shavouot : le dernier jour de la fête de Pessa’h?

+ Shavouot : le dernier jour de la fête de Pessa'h?

-> Pour Pessa'h : "Pendant 6 jours, tu mangeras des matsot et le 7e, il y aura "atsérét" (une fête de clôture) pour Hachem" (Réé 16,8)

-> Pour Souccot : "Le 8e jour sera "atsérét" (une fête de clôture) pour vous" (Pin'has 29,35)

-> Nos Sages appellent Shavouot : "Atsérét" (ex: michna dans Roch Hachana 16a ; guémara Pessa’him 68b)

=> Il y a un lien entre ces 3 fêtes et le nom : Atsérét.

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-> Le midrach (Pessikta déRav Kahane 30,64) dit :
"Pourquoi est-ce que Shavouot a lieu 50 jours après Pessa'h, alors que Chémini Atsérét tombe le 8e jour de Souccot?

Puisque la saison des pluies démarre juste après Souccot, si Chémini Atsérét avait lieu 50 jours après Souccot, il aurait alors été très difficile de revenir à Jérusalem.
C'est pour cette raison que Chémini Atsérét est le 8e jour de Souccot. "

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-> Le Ramban (Vayikra 23) enseigne que les jours du Omer sont : "comme des jours de 'hol hamoéd entre Pessa'h et Shavouot".

=> Ainsi, de même qu'il y a des jours de 'hol hamoéd entre le 1er jour de Souccot et Chémini Atsérét, de même, il y a le Omer qui sépare Pessa'h de Shavouot, et qui est "comme" du 'hol hamoéd.

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-> Rabbi Yéhochoua Ibn Shuiv (1280-1340) fait remarquer que le 7e jour de Pessa'h, nous n'offrons pas un sacrifice spécifique, ni nous ne récitons le Hallel.
Bien que ce soit un jour de Yom Tov, c'est comme si sa célébration était réduite.
Pourquoi cela?

Il répond que c'est parce que Shavouot est : "l'essentiel de la sainteté de la fin de Pessa'h. "
La véritable fin de Pessa'h est Shavouot, et c'est pour cela que nous y fêtons alors un jour de Yom Tov complet, avec un Hallel en entier et des sacrifices propres à ce jour.

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-> Selon le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 306), le message de la période du Omer est de nous montrer le lien entre Pessa'h et Shavouot.
Le fait de compter montre qu'il y a un point de départ et un point d'arrivée, que tout l'objectif de la sortie d'Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.

Atsérét signifie "clôture" (la fin).
Shavouot étant l'aboutissement du processus qui a débuté à Pessa'h : c'est l'atsérét de Pessa'h.

Le Ramban (introduction Séfer Chémot) dit que bien que l'on ait été libéré de Pharaon, la délivrance d'Egypte n'a été complète qu'à notre arrivée au mont Sinaï et lorsque que nous avons eu le Michkan, la présence divine résidant avec nous.

Ainsi, Shavouot est l'objectif ultime, la clôture de ce qui a commencé à Pessa'h.

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+ Atsérét dans la Torah :

Si Shavouot est véritablement l'Atsérét (la clôture) de Pessa'h, pourquoi la Torah ne fait pas mention de cette appellation (c'est uniquement nos Sages qui l'ont fait)?

-> La Torah Témima (Dévarim 16,49) répond : "afin de différencier le 7e jour de Pessa'h et Shavouot qui sont dénommés tous les 2 : Atsérét. "

-> Le Sforno (Vayikra 23,39) rappelle que "Atsérét" signifie : "se réunir" et aussi "s'arrêter'".

Le 7e jour de Pessa'h, les juifs se sont réunis et se sont arrêtés pour chanter la Chira à la mer Rouge, et c'est pour cela que la Torah appelle ce jour : Atsérét.

A Shavouot, les juifs se sont réunis et arrêtés pour recevoir la Torah, et nos Sages l'ont également appelé : Atsérét.
Cependant, la Torah ne l'a pas fait car juste après le don de la Torah, les juifs ont fauté avec le Veau d'or, "abîmant" un peu la superbe de l'Atsérét (moment du don de la Torah).

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-> Selon Rabbi Its'hak de Berditchev, l'une des raisons de ce nom est que la Torah donnée à Shavouot, est un outil pour "arrêter" (atsérét) le yétser ara.

Chaque Shavouot, nous recevons à nouveau la Torah

+ A chaque Shavouot, nous recevons à nouveau la Torah :

-> "Chaque Shavouot … nous atteignons, spirituellement parlant, le même niveau de sainteté que nos ancêtres au mont Sinaï.
C'est à nouveau, réellement, "le moment du don de notre Torah", et nous sommes invités à l'accepter à nouveau, comme nos ancêtres le firent il y a 3 300 ans [le 6 Sivan 2448]. "
[Rabbi Eliyahou Dessler]

-> "Il est écrit dans les livres saints que, de même que la Torah est éternelle, la possibilité de recevoir la Torah est aussi éternelle.
Chaque année, à Shavouot, notre aptitude à recevoir la Torah est renouvelée ... il ne s'agit pas d'une fête nous rappelant simplement que D. nous a donné la Torah par le passé, mais qu’au contraire, chaque année à Shavouot, c'est à nouveau le moment du don de la Torah."
[Rabbi Shalom Brézovsky - Nétivot Chalom - Moadim]

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-> "Le don de la Torah au mont Sinaï est éternel et continu ... il ne fut pas un événement unique : au contraire, il nous influence de manière quotidienne.

Le Néfech ha'Haïm l'explique de la manière suivante : "Lorsqu'une personne s'implique et s'attache à la Torah comme il se doit, la joie est aussi grande qu'au mont Sinaï."
Nous trouvons aussi cette idée dans le Zohar : "Celui qui s'investit dans la Torah est considéré comme s'il recevait la Torah sur le mont Sinaï tous les jours".
[...]
Les mots de la Torah doivent nous paraître nouveaux comme s'ils nous avaient été donnés aujourd'hui.
Dans la pratique, à chaque fois que l’homme étudie la Torah de manière appropriée, il reçoit une inspiration de D. semblable à celle qui animait nos ancêtres au mont Sinaï. "

[Rabbi 'Haïm Friedlander - Sifté 'Haïm (vol.3)]

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-> "Hachem dit : Mes enfants, lisez cette paracha [des 10 Commandements] chaque année, et Moi, je considérerais comme si vous vous teniez devant Moi au mont Sinaï et que vous receviez la Torah."
[midrach Yalkout Chimoni Yitro 271]

->"Pendant la lecture de la Torah, on fera attention en écoutant les 10 Commandements de la bouche de l'officiant et l'on essayera de s'imaginer comme si on se tenait au pied du mont Sinaï et que l'on entendait les commandements de la bouche de Hachem, et de son fidèle serviteur, Moché."
[Yessod véChorech haAvoda 9,10]