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La nécessité d’être persuadé que la téchouva fonctionne

+ La nécessité d'être persuadé que la téchouva fonctionne :

-> Notre yétser ara cherche à nous faire douter. Comment est-il possible que mes fautes (parfois graves, parfois répétées) soient totalement expiées par un 'simple' repentir de quelques mots. C'est trop gros pour être vrai!
Le Baal haTanya (lettre sur le repentir n°11) écrit au sujet de la téchouva qu’il faut avoir "foi et confiance, afin que notre cœur soit convaincu qu'Hachem désire prodiguer la bonté, qu’Il fait grâce, qu’Il est miséricordieux et largement disposé à pardonner sur le champ dès qu’on Lui demande pardon, sans l’ombre du moindre doute".

-> La preuve est que l’on récite chaque jour, 3 fois, dans la prière de la Amida, la bénédiction : "Il fait grâce, Celui qui pardonne largement". Or, la loi stipule que "safék Béra'hot léhakel" (en cas de doute sur le fait de devoir prononcer une bénédiction ou non, on doit s’abstenir de la prononcer).
Dès lors, si le pardon et l’effacement des fautes n’étaient pas certains, nous devrions nous abstenir de réciter cette bénédiction, de crainte de la dire en vain.
C’est donc qu’il est certain, sans le moindre doute, qu’après le Lui avoir demandé, Hachem nous pardonnera et effacera nos fautes.

Hachem fait téchouva

+ Hachem fait téchouva :

"Hachem dit au peuple juif : "Vous êtes gênés de faire la téchouva? Je vais faire téchouva en premier, comme le dit le pasouk : "Ko amar Hachem, hinéni chav" (Hachem dit, Je vais faire téchouva)"."
[Pessikta déRav Kahana - chap.44]

-> Qu'est-ce que cela signifie que Hachem fait téchouva?
A partir de là, nous pouvons voir qu'il existe un niveau de téchouva qui n'a rien à voir avec les fautes (avérot). La téchouva est en fait une question de "hitkarvout", de rapprochement, de proximité entre nous et Hachem.
Lorsque Hachem nous désire et se rapproche de nous, cela s'appelle aussi la téchouva.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Etudier la Torah = un élément nécessaire au processus de téchouva

+ Etudier la Torah = un élément nécessaire au processus de téchouva :

-> "Retourne, Israël, à Hachem ton D., car tu as trébuché dans ton iniquité. Prenez des mots avec vous et retournez voir Hachem." (Haftara Shabbath Chouva - Hochéa 14,2)

Le Sifri (Haazinou) explique les paroles de ce passouk : "Prenez des mots avec vous" comme étant une référence à la Torah.
"En dévarim éla Torah", il n'y a pas de "mots" à l'exception de la Torah. Le terme "dévarim" fait référence à la Torah,

=> Le prophète Hochéa enjoint d'abord les Bné Israël à faire téchouva, puis il leur recommande d'aller étudier la Torah.
Le prophète souhaite-t-il que nous fassions téchouva ou bien que nous étudions la Torah?

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+ Comment faire téchouva? :

-> Selon le Rambam la techouva comporte quatre parties :
1°/ azivat ha'Hèt = abandonner la faute, en cessant de commettre la faute ;
2°/ kabala al héAtid = s'engager à ne plus jamais violer l'interdit ;
3°/ 'harata = regretter d'avoir fauté ;
4°/ vidouï = confesser avoir commis la faute.

-> Le rav Aharon Kotler explique que même s'il s'agit là des quatre parties du processus de techouva, le prophète Hochéa cité ci-dessus nous enseigne qu'il y a un élément supplémentaire qui fait partie de la procédure de téchouva : la mitsva d'étudier la Torah.

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+ Pour quelle raison l'étude de la Torah, qui est une mitsva en soi, doit-elle être un aspect de la techouva ?

-> Le rav Aharon Kotler explique que nous devons comprendre le but de la téchouva. À qui s'adresse cet acte de repentir?
Le but de la techouva est de se rapprocher de Hachem, comme il est dit : "chouva Israël ad Hachem Eloké'ha". Grâce à la téchouva, on revient jusqu'au "ad Hachem", on se rapproche de Hachem.

"Grande est la téchouva, car elle atteint jusqu'au Trône de Gloire" (guémara Yoma 86a).
Le moyen le plus efficace de se rapprocher d'Hachem est d'étudier la Torah, comme il est dit : "Même si une seule personne étudie la Torah, Hachem est avec elle" (Pirké Avot 3,6).
Etudier la Torah est le meilleur moyen d'atteindre l'objectif de la techouva : la proximité avec Hachem.

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+ L'enseignement du 'Hida :

-> La guémara (guémara Yoma 86a) présente les différentes catégories de fautes et précise l'efficacité de la techouva pour chacune d'elles.

1°/ Ne pas accomplir une mitsvat assé, un commandement positif (faire quelque chose).
Par exemple, si l'on ne récite pas le Chema, ou l'on ne met pas les tefiline, on transgresse une mitsvat assé.
Si la personne fait techouva pour cette faute, il se produit une expiation immédiate, on est pardonné sur-le-champ.

2°/ Transgresser un interdit (lav), un commandement négatif (ne pas faire quelque chose).
Par exemple, le port d'un vêtement contenant du chaatnez, le fait de prononcer du lachon ara ou de manger des aliments interdits.
Si l'on commet une faute de cette catégorie et qu'ensuite on fait techouva, cela ne suffit pas.
La guémara affirme : "la téchouva suspend le châtiment, puis Yom Kippour assure l'expiation".
Ainsi, la téchouva seule ne suffit pas ; le fauteur a également besoin de Yom Kippour pour être totalement pardonné.

3°/ les fautes qui entraînent une peine de mort : karet ou de mitat beit din, pour laquelle les tribunaux peuvent condamner le transgresseur à la peine capitale, comme pour la violation du Shabbat.
Pour ce type de fautes, même la techouva associée à Yom Kippour ne suffit pas à purger la faute. Dans ce cas, une personne nécessite des épreuves, des souffrances et des difficultés pour expier la faute.

4°/ la faute de causer un 'hiloul Hachem, une profanation du Nom d'Hachem.
Selon la guémara : "Si quelqu'un a commis la faute de profaner le Nom de Hachem, la téchouva ne peut pas suspendre, Yom Kippour ne peut pas expier, et même les difficultés et les souffrances ne parviennent pas à purger la faute. Plutôt, l'influence associée de tous les trois engendre la suspension du châtiment, et seule la mort purge la faute et procure l'expiation."

=> Cette guémara est assez effrayante, car nous y apprenons qu'il existe des fautes ne pouvant pas être rectifiées simplement en faisant techouva.

-> Le 'Hida (Kissé David - drouch 9) nous enseigne que ces quatre catégories de fautes nécessitant la téchouva, ou l'ajout de Yom Kippour, ou la souffrance, ou même la mort pour obtenir le pardon, ne s'appliquent pas à tout le monde, mais uniquement à celui qui ne s'investit pas dans l'étude de la Torah.
Celui qui étudie la Torah lichma, au Nom du Ciel, n'a nul besoin de Yom Kippour, de souffrances ou de mourir pour être pardonné.
Si un fauteur étudie la Torah convenablement et en y associant la téchouva, alors le pouvoir de celle-ci combinée à celui de son étude de la Torah suffit amplement à lui obtenir le pardon !

Le 'Hida ajoute que cela est évoqué dans la Amida : "hachivénou avinou léToraté'ha" (ramène-nous, notre Père, à Ta Torah), et si nous retournons à l'etude de la Torah, alors : "véa'hazirénou bitéchouva chéléma léfané'ha" (et influence-nous à revenir dans une téchouvaparfaite devant Toi).
Etudier la Torah est la manière la plus sûre et la plus directe de faire téchouva.

-> Le Bné Yissa'har (maaaré 'hodech Tichri - maamar 5, drouch 14) commente ces paroles du 'Hida. Il écrit que même s'il existe des souguiot qui remettent en question ce 'hidouch, une fois que ce géant, à savoir le 'Hida, a pris la décision ici dans ce monde que seule l'étude de la Torah peut expier toutes les fautes, cette décision a été acceptée par le Beit Din Céleste.

=> Certes la téchouva constitue un trajet vers le Trône de Gloire, c'est un voyage de retour vers Hachem, et pour certains types de fautes, une personne a besoin d'un carburant plus puissant (des souffrances, la mort, Kippour) ... mais la force de la Torah est gigantesque. C'est un carburant si puissant, elle possède une énergie si intense, que lorsque le voyage de techouva d'une personne vers Hachem est alimenté par la Torah, aucun coup de pouce supplémentaire n'est nécessaire. La Torah pourvoit à la téchouva pour n'importe quelle faute.

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-> L'expiation des différentes fautes peut aussi se faire par une téchouva par amour : https://todahm.com/2019/09/30/la-grandeur-de-faire-techouva-par-amour

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+ Kippour, le jour d'expiation & la Torah :

-> La guémara (Taanit 30b) rapporte que Yom Kippour est le jour où la deuxième série de Lou'hot (symbole de la Torah que Moché a récupéré au Ciel) a été remise au peuple juif.
On peut éventuellement suggérer que Kippour est le jour où nous recevons la Torah, ce qui lui confère une force particulière de servir de jour d'expiation.

Nous avons reçu les premières Lou'hot à Shavouot, mais elles ont été brisées à cause de la faute du Veau d'or.
La Torah que nous avons aujourd'hui a en fait été reçue à Yom Kippour, lorsque Hachem nous pardonna la faute du Veau d'Or.
Par conséquent, puisque Yom Kippour est le jour où nous avons reçu la Torah, ce fut la force de la Torah qui fit de Yom Kippour un jour d'expiation.

-> Pendant Yom Kippour, nous devons nous imposer les 5 mortifications. Nous nous abstenons de manger, de nous laver, de nous oindre d'huile, de porter des chaussures en cuir et d'avoir des relations conjugales.
Quelle est la signification de ces 5 restrictions spécifiques à Yom Kippour?

Le Eliya rabba (siman תרי) explique que ces 5 mortifications, correspondent aux 5 Livres de la Torah.

Quel est le lien entre les Cinq Livres de la Torah et les mortifications de Yom Kippour?
Le Eliya rabba enseigne que Yom Kippour fut le jour où nous reçûmes les 5 Livres de la Torah, et donc, à l'anniversaire de cette date, Hachem nous a donné 5 mortifications correspondants.

Ainsi, à la lumière de ce que nous avons appris, que la force motrice de Yom Kippour est la Torah, nous comprenons le lien entre ces cinq mortifications qui nous apportent l'expiation et les cinq livres de la Torah, car c'est la force de la Torah qui alimente le pouvoir de Yom Kippour d'expier nos fautes.
De là, nous apprenons que l'étude de la Torah est le coup de pouce le plus puissant que nous puissions insuffler à notre téchouva.

La téchouva : une forme de résurrection des morts

+ La téchouva : une forme de résurrection des morts :

-> Le rav Yonathan Eibshitz (dans son commentaire sur la Amida - sur la 2e bénédiction - ata guibor), il enseigne que l'acceptation par Hachem de notre téchouva constitue une forme de résurrection des morts.
Selon la guémara (Béra'hot 12b) : "Un racha, même de son vivant, est considéré comme mort".
Lorsqu'il fait ensuite techouva, il est considéré comme ayant vécu une résurrection des morts.
Par conséquent, lorsque nous prononçons les mots dans la Amida : "ata guibor léOlam Hachem mé'hayé métim ata rav léochia", l'une des kavanot que l'on peut avoir est de garder à l'esprit que Hachem doit nous ranimer en acceptant notre téchouva. [par la téchouva une devient une nouvelle créature, dans le sens où l'être qu'on était avant est mort, et qu'Hachem a dû faire une résurrection des morts. ]

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-> Le rav Tsadok HaCohen (Pri Tsadik - 'Hanoucca)souligne que la période à venir de la résurrection des morts sera introduite dans le monde par Eliahou HaNavi qui est également celui qui introduit l'ère de téchouva (accompagnant la guéoula).
Il ne s'agit pas de deux rôles distincts endossés par Eliahou HaNavi, durant deux époques différentes.
Eliahou en tant que source d'inspiration pour tous à faire techouva constituera une forme de résurrection des morts. Ainsi, la résurrection physique et spirituelle fait partie de la même mission qu'Eliyahou HaNavi remplira à la Fin des Temps.

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-> Rabbénou Yona (fin du Chaaré Téchouva) explique que lorsque l'on s'engage dans la téchouva on doit être capable d'affirmer : "J'ai fait table rase. Le passé est le passé. C'est comme si j'étais né aujourd'hui même, sans aucun mérite, ni aucune dette. Aujourd'hui, c'est le début de mes actes, une table rase."

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 2,4) dit à propos de quelqu'un qui fait téchouva, c'est comme s'il déclarait : "je suis quelqu'un d'autre, je ne suis pas la même personne qui a fait ces choses".

=> Hachem nous aime tellement qu'Il nous a offert la téchouva, un moyen d'entièrement pouvoir se regénérer, revenir à la vie, tout pur, tout beau, tout magnifique et aimé aux yeux d'Hachem.

Faire téchouva n'est pas vraiment difficile, mais le yétser ara dit à la personne que c'est difficile.
['Hafets 'Haïm]

Toute téchouva, même celle qui est motivée par la crainte d'une punition, découle en fin de compte du désir de s'unir à Hachem.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 16,8]

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-> En ce sens : "Chaque juif a son propre chemin vers la téchouva. Un téchouva standard, général, ne suffit pas. Chacun doit trouver la voie qui convient à son âme unique et à son rôle unique dans la vie."
[Orot haTéchouva 16,10]

Un manque de plaisir dans l'étude de la Torah est le signe d'un défaut dans l'âme.
Dès qu'un juif pense à améliorer ce défaut (par la téchouva), la lumière naturelle et élevée de la sainteté de l'âme revient et brille, et la joie de la Torah se révèle.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,26]

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-> Dans la mesure où une personne a des pensées de téchouva avant d'étudier la Torah, que ce soit au sujet de son étude précédente, de ses actes ou de sa vie en général, son étude sera plus claire et remplie d'une plus grande compréhension.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,27]

-> Lorsqu'une personne fait téchouva par grand amour et reconnaissance claire d'Hachem, son étude de la Torah est doté par Hachem d'une profondeur et d'une fécondité que l'on ne peut trouver dans aucune autre étude.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,28]

La douleur naturelle qui brûle dans le cœur à la suite de l'expérience de la téchouva provient de la souffrance que l'âme ressent lorsqu'elle est restée statique, alors qu'elle aurait dû constamment s'élever de plus en plus haut, conformément à sa véritable nature.
Cependant, ce feu ardent peut se transformer en une flamme de grand amour remplie d'un plaisir élevé, lorsque l'âme trouvera la force de revenir à son objectif constant d'ascension.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 15,3 ]

Chaque faute, même la plus petite transgression, suscite la haine d'une personne envers une créature, et grâce à la téchouva, l'amour reprend sa place.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 12,4]

-> Le rabbi Filber explique que la faute rompt l'harmonie entre l'individu et le monde, provoquant une division et un éloignement qui conduisent à l'animosité et à la haine.

Le sentiment de vérité est le fondement de la téchouva.
[...]

L'autocritique, lorsqu'elle plonge profondément dans l'essence de l'être et examine minutieusement chaque action et chaque pensée, approfondit le sentiment de douleur face à l'absence de vérité dans la vie d'une personne et lui fait sentir sa disgrâce, sa laideur et son néant.
La personne fait alors téchouva par amour pour la lumière de la vérité.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 15,1]