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Le jugement principal est à propos de nos remords.

En effet, on n'est pas toujours responsable de nos mauvaises actions. Le yétser ara, les influences extérieures, l'impureté du monde, nos mauvaises habitudes, et pleins d'autres choses, rendent inévitables que l'on en vienne à fauter.

Cependant, il n'y a pas d'excuses de ne pas ressentir des profonds regrets. Nous devons au moins être mal du fait d'avoir fauté.

[rabbi Bounim de Peschischa]

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-> Adam a dit : "La femme ... m'a donné du fruit".
Ainsi, le problème de la 1ere faute, n'est pas la faute en elle-même, mais plutôt le fait que Adam n'a pas regretté ce qu'il a fait.

Le principal est le regret, car lorsque nous regrettons, alors il y a de la place pour progresser et s'améliorer.
Mais lorsque que nous ne regrettons pas ce que nous avons pu faire (trouvant pleins d'excuses pour s'en dédouaner), alors on ne pourra pas devenir meilleur.

[Hachem sait que nous sommes humains et non des anges, et qu'ils nous arrivent de tomber. Cependant, nous devons Lui témoigner notre dégoût d'agir contre Sa volonté, et espérer Son aide pour ne plus reproduire un tel comportement.]

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-> "Celui qui comment une faute et qui en a honte, toutes ses fautes lui sont pardonnées."
[Rav - guémara Béra'hot 12b
- kol aossé dévar avéra oumit'bayéch bo, mo'halin lo kol avonotav]

Rabbi Yochiyahou Pinto explique que la honte est un signe qu'on déteste vraiment la faute, et alors cette honte a le pouvoir d'expier pour cette faute.

Grande est la téchouva car elle arrive jusqu’au Trône Divin (kissé hakavod).
[guémara Yoma 86a]

-> La guémara se base sur le verset : "Tu reviendras jusqu’à Hachem, ton D." ("véchavta ad Hachem Eloké’ha" - Nitsavim 30,2).

Rabbénou 'Hananel explique que si les fautes d'une personne [sont si nombreuses/graves] qu'elles arrivent jusqu'au Trône Divin, que cette personne a souillé tout le chemin jusqu'au Trône Divin, et bien elle pourra encore faire téchouva et sa téchouva sera [toujours immédiatement] acceptée.

[nous ne devons pas écouter notre yétser ara qui nous laisse croire qu'il y a une limite à la téchouva (ex: la téchouva c'est génial, mais bon pour moi qui suis si mauvais, à quoi ça peut bien servir!).
Non, quoiqu'on ait pu faire, la téchouva fonctionne toujours! Et papa Hachem nous attend toujours les bras grands ouverts avec impatience et un amour infini.]

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-> "Tu reviendras jusqu’à Hachem, ton D." ("véchavta ad Hachem Eloké'ha")

Le rabbi Shmelke de Nikolsbourg explique qu'il faut faire téchouva : "ad" (jusqu'à), c'est-à-dire en ayant des objectifs pas trop grands, clairs et atteignables.
Il ne faut pas essayer de vouloir en faire trop, d'être au-delà de ce que nous pouvons supporter.
AMais plutôt à l'image d'une échelle posée au sol et allant au ciel (jusqu'à Hachem), nous devons avancer sur la durée dans notre téchouva échelon après échelon, car ce n'est qu'ainsi que pas à pas nous parvenons à nous améliorer jusqu'à atteindre Hachem ("ad Hachem Eloké'ha").

"Grande est la téchouva car elle rapproche l'homme de la Présence Divine, comme il est dit : "Reviens Israël jusqu'à Hachem ton D." ...

La téchouva rapproche ceux qui sont éloignés.
Hier, il était haï par Hachem, pris en horreur, repoussé et abominable.
Aujourd'hui, il est aimé, agréable à Ses yeux, proche de Lui et l'objet de Son affection."
[Rambam - Halakhot Téchouva 7,6]

-> "Je prends à témoin les Cieux et la terre que Hachem attend et espère dans les juifs plus encore qu'un père attend son fils ou la femme son mari."
[Tana déBé Eliyahou chap.31]

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-> Le Mabit (Beit Elokim 6) écrit : les fautes de celui qui se repent entièrement sont effacées, et même s'il trébuche après à nouveau, cela lui sera imputé comme la 1ere fois qu'il faute, car toutes les dettes sont annulées par le repentir.

-> Rabbi Tsadok haCohen dit : "Le repentir est en mesure de déraciner complètement la faute rétroactivement.
Cependant, cette force n'a été donnée qu'aux juifs.

Il demeure toutefois que même un non-juif peut annuler le châtiment qui pèse sur lui lorsqu'il corrige sa conduite (à l'image des habitants de Ninvé, ville non-juive, au temps du prophète Yona, qui réussirent à annuler le décret de destruction qui pesait sur leur ville grâce à leur repentir)."

On doit tous avoir la émouna et le bita'hon, sans absolument le moindre doute ... que Hachem va nous pardonner immédiatement après que nous lui ayons demandé pardon ...

Chaque jour dans la Amida, nous demandons à Hachem de nous pardonner, puisque nous disons : "séla'h lanou" (pardonne-nous!), et tout de suite après nous disons : "barou'h ata Hachem 'hanoun amarbé lisloa'h" (bénis sois-Tu Hachem de nous pardonner).
Lorsque nous avons le moindre doute, nous ne devons pas faire une bénédiction, de peur de dire [le nom Divin] en vain.
Dans ce cas, comment peut-on bénir Hachem de nous pardonner? En effet, peut-être que Hachem ne va pas accepter notre téchouva? Peut-être qu'Il ne va pas nous pardonner?

[La réponse est que si nous disons quotidiennement cette bénédiction c'est que] nous sommes absolument certains ... que Hachem nous pardonne [dès que nous lui demandons pardon].

La bénédiction suivante [de la amida est :] "barou'h ata Hachem goél Israël" (bénis sois-Tu Hachem qui délivre Israël) = si nous ne fautons plus de nouveau, alors immédiatement Hachem va nous délivrer.
[En effet : "Grande est la téchouva car elle amène la guéoula" - guémara Yoma 86a]

[Baal haTanya - Iguéret haTéchouva 11]

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-> Une personne qui a fait téchouva devra être convaincue que ses fautes lui ont été pardonnées et qu'il est même considéré comme s'il n'avait jamais fauté de sa vie.
Il devra vraiment croire en cela, qu'Hachem lui a accordé un pardon total. Et il ne devra jamais se dire que peut-être ses fautes n'ont pas réellement été pardonnées. Il devra être rassuré par rapport à cela.
[Séfer Maharil]

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-> Le Noam Elimélé'h écrit :
"La Torah nous enseigne de réciter le vidouï (confession de nos fautes) ... avec une confiance dans la miséricorde de Hachem, en étant persuadé que D. aura de la compassion pour nous et qu'Il pardonnera nos fautes.

On ne doit pas dire le vidouï avec du désespoir, puisque cela amène sur nous de la Rigueur Divine (dinim).
Mais plutôt, nous devons dire le vidouï avec un bita'hon total, en ayant confiance en Hachem qui va nous pardonner.
Comme il est écrit : "Lorsqu'on admet nos fautes et qu'on les quitte, [alors] Hachem va avoir de la miséricorde pour nous" (oumodé véozév yérou'ham - Michlé 28,13)"."

Hachem confie à tout juif une âme (néchama) pure.
Dans ce monde-ci, l'âme du fauteur juif s'attache malheureusement au mal. Cependant, son âme retrouve son essence et sa pureté dans le monde à venir, car les forces du mal se retirent, et ce fauteur juif regrettera d'avoir agi contre la volonté d'Hachem dans ce monde-ci et versera des larmes, comme une source, lorsqu'il arrivera dans le Guéhinam dénommé : "vallée des larmes", comme l'explique la guémara (Erouvin 19a) en s'appuyant sur ce verset : "Ceux qui traversent la "vallée des larmes" la transforment en source" (Téhilim 84,7).

Par contre, l'âme des non-juifs, de par leur essence, ne regrettera pas dans le monde à venir, même dans le Guéhinam, le mal qui était attaché à leur âme dans ce monde-ci.
[Maharal - guémara Guittin 57a]

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-> C'est une erreur de croire qu'après la mort toute personne se trouvera dans le monde de Vérité.
En effet, tant que dans l'âme de cette personne se trouve du mal, que le Guéhinam n'a pas encore détruit totalement, cette âme vit encore dans le monde du Mensonge (olam hachéker).
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.1,p.299]

Un preuve de ce principe peut être déduite de ce fait rapporté dans la guémara (Baba Batra 74a) : Rabba fils de Bar 'Hana entendit dire, à l'endroit du désert où étaient engloutis, les compagnons de Kora'h : "La Vérité se trouve dans Moché et dans son enseignement. Nous, nous sommes des menteurs!"
S'ils reconnaissent cette Vérité, que font-ils encore au Guéhinam, sous terre?
C'est que cette vérité perçue et exprimée, n'était pas ancrée dans les profondeurs de leur cœur, mais plutôt perçue superficiellement.
[rav Lumbroso]

Nos Sages disent que chacun doit se dire : "Le monde a été créé pour moi". Mais cela n'est-ce pas orgueilleux?

En réalité c'est plutôt un message d'espoir, car quand un homme a fauté et s'est rabaissé, et que son mauvais penchant lui fait croire qu'il ne sert plus à rien, alors il se renforcera en disant qu'Hachem a tout créé pour lui. Et ce n'est bien sûr pas inutilement qu'Hachem a tout créé pour lui.

[Yichma'h Israël]

Le mot : "retour" se dit : chav (שב).
[téchouva se décompose en : tachouv hé = retourne vers le hé, vers Hachem, puisque la faute t'en a distancié]

Le mot : chav (שב) est composé du "chin" (ש) qui est l’avant-dernière lettre de l’alphabet et qui incarne l’homme qui s’est éloigné de Hachem, de la Torah et des mitsvot et qui a presque touché le fond (le tav - ת), mais dont Hachem ne s’est pas totalement déconnecté de son âme et qui n’a pas encore franchi cette dernière barrière qu’incarne la dernière lettre de l'alphabet (le tav).

Son travail sera de se reconnecter à son origine, au point de départ, à la racine la plus haute de laquelle son âme (néchama) prend sa source et qui est représentée par le bét (ב) qui est la 1ere lettre de la Torah, et la 1ere lettre de la création du Monde : bérechit (בְּרֵאשִׁית) et qui est le point le plus haut que nous puissions atteindre de notre vivant, l’endroit du Trône Divin (kissé hakavod), presque chez Hachem Lui-même (qui Lui est représentable par le aléf (de valeur un), l'Unique).

[Maharal - 'Hidouché haggada - guémara Avoda zara 17]

Du point de vue de la rigueur, celui qui a fauté devrait être puni immédiatement pour sa faute sans qu'on lui laisse le moindre temps possible.
De même, il faudrait également que la punition soit appliquée avec une grande fureur car c’est cela qui revient à un homme qui se rebelle ou qui méprise la parole du roi, à plus forte raison s’il s’agit du Créateur du monde.
Sans parler du fait qu’il n’est pas évident que la faute puisse être réparée. En effet, du point de vue de la rigueur, comment un homme peut-il réparer ce qu’il a cassé, redresser ce qu’il a tordu, effacer ce qui a été fait [de mal] ...

Tout cela est vrai d’un point de vue strict. Cependant, la mida de bonté d’Hachem vient contrecarrer et inverser tous ces principes de rigueur et de justice.
D’une part, Hachem donnera du temps à celui qui a fauté et ne l’éliminera pas immédiatement de la terre.
De plus, s’il y a une punition elle ne sera pas appliquée avec fureur et ne sera pas non plus destructrice selon ce qu’il aurait mérité.
Enfin, une possibilité de téchouva sera offerte à l’homme avec une bonté entière et gratuite, et Hachem considérera l’annulation de la volonté de celui qui a fauté comme l’annulation de la faute.

[Ram'hal - Chaar hazé'hirout]

Grande est la téchouva car elle amène la guérison sur le monde entier ...
Grande est la téchouva car elle amène la guéoula ...
Grande est la téchouva, car elle transforme les fautes volontaires en fautes involontaires, et (parfois) elle transforme même les fautes volontaires en mérites [tout dépend si la téchouva a été faite par crainte ou par amour].
Grande est la téchouva car elle rallonge la vie d'un homme ...
Grande est la téchouva car même si un seul homme l'accomplit cela procure du pardon (de la mé'hila) pour le monde entier ...
Grande est la téchouva car elle arrive jusqu'au Trône Divin (kissé hakavod).

[guémara Yoma 86a-b]

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-> "Toutes les âmes (néchamot) du peuple juif sont enracinées sous le Trône Divin". (Zohar - Vayikra 29,2)

Le Mabit écrit : "La téchouva consiste à se rapprocher d'Hachem à cause de la faute qui nous a éloignés de Lui."

=> En faisant téchouva, nous revenons à nos origines les plus élevées, à notre source sous le Trône Divin.

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-> Les réchaïm sont appelés morts même quand ils sont physiquement vivants, car ils ne sont pas attachés à la vraie source de la vie.
En effet, les fautes du racha vont créer tellement de séparations entre son âme et Hachem, qu'au niveau spirituel il est considéré comme un mort.

D'ailleurs, le Sifté 'Haïm dit que la téchouva est comparable au niveau spirituel à une résurrection des morts.
(chaque faute que nous avons fait a amené un dose de mort spirituelle en nous!).

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-> Le Maharal explique la guémara ci-dessus : mesure pour mesure que l’homme a réussi en lui-même à revenir à ce point de départ pur et entier [par sa téchouva], il donnera alors au monde des flux de bénédictions similaires, que sont la guérison (réfoua) et la guéoula, et qui sont également des points de départ dans lesquels le monde était entier et complet, et dans lequel il n’y avait aucun manque et même rien à rajouter de plus.

[au point de départ (avant toute faute humaine), Hachem a créé un homme en parfaite santé, un monde où Son unicité éclairait tout et de laquelle nous pouvions nous délecter. Par notre téchouva, nous ramenons le monde vers cet état de perfection!]

[ "Car vos fautes vous ont séparé d’Hachem, vos erreurs vous ont caché Son visage de vous" (Yéchayahou 59,2)]

Malheur aux gens!
Hachem est lié et attaché avec nous en exil.

Or, il est dit qu'un prisonnier ne peut pas se libérer tout seul de sa prison.
La délivrance de Hachem est ainsi dépendant de notre téchouva.
Hachem regarde par la fenêtre ... [les fenêtres de la synagogue, dans l'attente de notre téchouva] ...

La Présence Divine attend à la fenêtre et pleure, et le Shofar symbolise Ses pleurs ...
La Présence Divine regarde pour voir si quelqu'un fait téchouva afin qu'elle puisse se libérer de Son emprisonnement ...
Mais personne ne fait [véritablement] téchouva. Tout le monde étant préoccupé par ses propres besoins et sa parnassa, et ils s'efforcent d'hériter de ce monde-ci [et non de celui à venir].

[Zohar - Tikounim p.22]