Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

-> "Une heure de repentir et de bonne action en ce monde est plus belle que toute la vie du monde à venir"
[Pirké avot 4,17]

Le 'Hidouché haRim de commenter :
Cela est également la punition du monde à venir.
Combien grande sera notre honte lorsque nous réaliserons ce que nous aurons alors perdu : une opportunité d'obtenir [pour l'éternité] une chose meilleure que tout le monde à venir.

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-> La préoccupation principale de confesser ses fautes doit être sur le vol.
En effet, chaque faute est en réalité un vol à Hachem [on prend les capacités qu'il nous remet pour en faire autre chose que ce qu'Il attend de nous]
['Hidouché haRim]

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-> "2 choses sont à la fois si proche et si loin, et cependant si loin et si proche.
La téchouva est si proche, cependant si loin ; si loin et si proche de vous.
La mort est si proche de vous, cependant si loin ; si loin et cependant si proche."
[midrach Kohélet rabba 8]

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-> Hachem met des pensées de téchouva dans le cœur du fauteur qui ne se repent pas afin de l'aider à revenir.
[Zohar - paracha Michpatim]

+ Les Tables de la Loi étaient faites en saphir, une pierre extrêmement dure qu'il est impossible de briser, et pourtant celles-ci étaient si souples qu'elles se déroulaient comme une feuille de parchemin.

=> Pourquoi les Tables de la Loi avaient-elles cette souplesse?

Pour nous enseigner ceci : bien que l'homme ait un mauvais penchant dur comme la pierre qui l'empêche d'accomplir ce qui est écrit sur les Tables, il ne doit pas désespérer.
Il parviendra à accomplir les mitsvot, car de même que les Tables de saphir pouvaient se rouler comme une feuille de parchemin, D. peut aider l'homme à affaiblir et dominer son penchant.

[Méam Loez - Ki Tavo 27,1]

"Même un [simple] paysan qui a [en sa possession] un message d'un fils bien-aimé du roi, que ce dernier a perdu de vue depuis longtemps, on le fera rapidement entrer dans la salle du Trône.
La prière d'une personne qui fait téchouva (retour vers papa Hachem) est exactement un tel message, et est accueillie immédiatement et chaleureusement par Hachem (le Roi des rois)."

[le Maguid de Mézéritch]

Hachem n'attend pas de nous que nous devenions des tsadikim ou des tsadékettes du jour au lendemain.
Par contre, ce qu'il attend de nous est que nous réfléchissions sérieusement sur notre comportement, et qu'en toute sincérité nous fassions le maximum pour nous améliorer dans les différents domaines de la pratique des mitsvot.
C'est cela la téchouva!

[rav Yéhouda Zev Segal]

Certains de nos Sages expliquent que la souffrance que l’homme reçoit dans le Guéhinam (enfer), c’est qu’on lui révèle toutes les véritables destructions et les nombreux dégâts qu’il a occasionnés par ses fautes.
En effet, quand l’homme réalise les conséquences inimaginables que sa faute a causées, la peine et la souffrance qu’il en conçoit est énorme.
C’est cela les souffrances du Guéhinam.

C’est un véritable bienfait qu’Hachem réalise pour l’homme dans ce monde de cacher de sa conscience les dégâts causés par ses fautes. Car si l’homme en était conscient, sa vie aurait été un véritable enfer. Personne ne peut supporter la conscience des dommages qu’il a entraînés.

[rapporté dans le Otsrot HaThora]

=> En faisant téchouva, acte si rapide et facile, nous pouvons faire des réparations énormes, nous évitant des souffrances éternelles.

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-> Selon le Gaon de Vilna, le Guéhinam (enfer), c'est la terrible honte éprouvée par le fauteur qui arrive dans le monde futur dénué de mitsvot, sans avoir où s'enfuir pour se cacher [ et absolument tout le monde, même ses proches, y sont conscients de son état, fruit de tant d'opportunités qu'il a bêtement gâché durant sa vie].

=> En faisant téchouva, nous pouvons réduire ce sentiments de souffrance énorme, provenant de nos regrets (comment ai-je pu échanger mon temps de vie pour du vide? Ah si seulement j'avais pu!), car dans le monde à Venir, il est alors trop tard!

"Il y a des gens qui ne réalisent pas qu'ils mourront un jour et qu'ils doivent préparer des provisions dans ce monde pour le monde futur et amender leurs actes.
Ce sont des gens qui ne réalisent la mort qu'à leur dernier jour et ils sont pour cela comparés à des animaux, qui ne prennent conscience de la mort qu'au moment où ils sont abattus, comme il est écrit : "Comme un troupeau, ils s'avancent vers le Chéol" (Téhilim 49,15)."

[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chap.2]

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-> "L’homme ressemble à un souffle, ses jours sont comme une ombre qui passe" (Téhilim 144,4)

Le midrach nous explique que le roi David ne faisait pas allusion à l'ombre d'un mur ou celle d'un arbre, qui sont des ombres "fixes", mais à l'ombre qui passe comme celle laissée par des abeilles.

-> Alors que reste-t-il de notre vie qui passe si vite?
Le fils de David, le roi Salomon, considéré comme le plus sage parmi les hommes, commence son livre de Kohélét par : "Vanité des vanités, vanité des vanités; tout est vanité! Quel profit tire l'homme de tout le mal qu'il se donne sous le soleil?"

Il le termine ainsi : "La conclusion de tout le discours, écoutons-la : "Crains D. et observe ses commandements (mitsvot) ; car c'est là tout l'homme. En effet, toutes les actions, D. les appellera devant son tribunal, même celles qui sont entièrement cachées, qu'elles soient bonnes ou mauvaises."

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-> La guémara (Yoma 20b) nous apprend qu'au moment où l'âme quitte le corps, elle hurle et ce hurlement se fait entendre d'un bout à l'autre du monde.

Les commentateurs expliquent que si l'âme hurle lorsqu'elle quitte le corps c'est parce qu'une cruelle réalité s'impose alors à elle, puisqu'elle découvre la réalité : elle a tronqué sa vie éternelle pour des plaisirs futiles. [la douleur est proportionnelle aux regrets, à l'ampleur du gâchis!]
Comment a-t-elle pu gaspiller autant de temps et de ressources si bêtement?
Sa détresse devient si grande qu'elle hurle de frayeur et son cri se fait entendre d'un bout à l'autre du monde.

-> "Au moment où l'homme s'apprête à quitter ce monde, Hachem Se dévoile à lui"
[midrach Yalkout Chimoni Iyov - 932]
=> Tâchons de faire que cette rencontre éternelle soit pleine de joie/fierté du travail accompli, plutôt que d'une terrible honte d'avoir mal agit!

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-> "Imaginez-vous qu'un jour, il soit décidé au Ciel de permettre à tous les morts de sortir de leurs tombes pendant une heure, et que durant ce laps de temps, on les laisse faire ce qu'ils veulent!

Lorsque cette nouvelle extraordinaire se répandrait, tous les vivants se précipiteraient dans les cimetières pour revoir leurs proches défunts.
Et voici qu'arriverait le grand moment : les tombes s'ouvriraient et tous les défunts en sortiraient!

En voyant leurs chers proches sortir de leurs tombes, les gens courraient probablement vers eux pour leur parler, après cette si douloureuse séparation.
Mais les morts, eux, s'empresseraient de se frayer un chemin parmi la foule et se rueraient au lieu d'étude de Torah (beth midrach) le plus proche.
Là-bas, ils étudieraient assidûment la Torah jusqu'au moment où ils seraient appelés à retourner sous la terre."

[rabbi 'Haïm de Brisk]

[pourquoi attendre le monde de Vérité, pour en venir à donner sa juste valeur au temps, à la Torah, ... ]

"Ici, dans la pièce voisine, on est en train de rédiger un télégramme, et on réfléchit soigneusement à chaque mot. Savez-vous pourquoi?

Tout simplement, il faudra payer le télégramme, et chaque mot coûte ..."
[de même, nous devrons rendre des comptes et payer l'addition de nos paroles inutiles/non nécessaires]

['Hafets 'Haïm]

Nos Sages ont enseigné qu’Avraham a ouvert la porte pour les convertis.
Et si déjà il a permis qu’un véritable non-juif puisse avoir la possibilité de devenir un juif véritable, alors encore plus a-t-il ouvert la porte à un juif qui a commis même de très grandes et nombreuses fautes de pouvoir se repentir et se rapprocher d’Hachem.
Avraham a rendu possible même cela, et il n’y a donc jamais lieu de désespérer.

[le Beit Avraham]

Chacun de nos pas de téchouva a un impact énorme

+ Chacun de nos pas de téchouva a un impact énorme :

-> La Pessikta Rabbati (chap.44) nous relate une parabole illustrant ce concept de téchouva. Un prince se trouve très loin du palais où réside le roi, son père. Il est à 100 jours de route du palais lorsqu'il apprend que son père désire qu'il rentre à la maison.
La distance, cependant, semble trop grande pour qu'il puisse la parcourir, et il ne pense pas pouvoir entreprendre ce long et pénible voyage. Le roi fait alors savoir que si le prince se met en route, s'il fait ne serait-ce que quelques pas dans la bonne direction, alors le monarque parcourra les kilomètres restants pour rencontrer son fils et le ramener à la maison.
"Fais quelques pas, et je ferai le reste du chemin pour te chercher ; je t'amènerai jusqu'à destination."

C'est ce que signifie le verset lorsqu'il dit : "Revenez à Moi et Je reviendrai à vous!" (Mala'hi 3,7).

Nous devons faire de notre mieux, et alors Hachem viendra à nous. Il est disposé et prêt à parcourir la grande majorité de la distance qui nous sépare de Lui, à condition que nous fournissions un effort honnête.
Lorsque nous essayons de faire téchouva, Hachem nous élève à des niveaux que nous n'aurions jamais cru pouvoir atteindre.
["le repentir est si grand qu'il arrive jusqu'au Kissé Hakavod" (guémara Yoma 86a) ]

-> Le Hafets 'Haïm fut très intéressé lorsque l'invention de l'ascenseur vint à sa connaissance, affirmant que c'était la métaphore parfaite de la téchouva. On appuie simplement sur le bouton pour appeler l'ascenseur et entrer dans le compartiment ; puis l'ascenseur le transporte jusqu'en haut.
De même, si nous entreprenons un simple effort significatif pour revenir à Lui, Hachem fournira l'aide Divine pour nous hisser à des niveaux de téchouva encore plus élevés.

-> Le rav Méir Shapiro fut invité à donner une dracha dans une ville qu'il visitait. Son discours se concentra sur le verset, récité au début de Cha'harit : "Comme tes tentes sont belles, ô Yaakov" (ma tovou ohalé'ha Yaakov - Balak 24,5).
Rachi explique le sens simple : "il vit que les portes n'étaient pas alignées" = Bilaam fut très impressionné par la pudeur qu'il perçut dans la disposition des tentes des Bné Israël, car leurs ouvertures n'étaient pas situées en face de celles de leurs voisins, les empêchant de voir les uns chez les autres.

Le rav Méir Shapiro (Imré Daat - Balak) expliqua le verset de manière homilétique.
Le midrach (Chir haChirim 5,2) raconte que Hachem confia aux Bné Israël : "Ouvrez une petite ouverture [de techouva], aussi petite que la pointe d'une aiguille, et Je vous ouvrirai une entrée permettant le passage de chariots".
Hachem nous affirme que nous devons effectuer une petite amélioration, et qu'ensuite Il nous fera parcourir le reste du chemin.
Telle est l'idée ayant tant affligé Bilaam : il vit que "les portes n'étaient pas alignées", qu'il suffit que la "porte" de techouva d'un juif ne soit qu'une petite ouverture pour que Hachem lui ménage une vaste entrée.
Bilaam fut très jaloux du fait que même le plus petit effort de notre part soit maintes fois rendu par Hachem. Bilaam commenta ce qu'il considérait comme une expression de l'amour sans précédent de Hachem pour le Klal Israël.

-> Peut-être pourrions-nous suggérer que ce concept est évoqué par la forme du chofar que nous sonnons à Roch Hachana, qui présente une très petite ouverture à un bout pour s'élargir de manière conséquente à l'autre bout.
Cela indique que même si nous n'ouvrons sincèrement qu'une petite part de notre cœur pour faire téchouva, alors Hachem élargira cette petite ouverture et nous élèvera.

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-> "Tout comme un mikvé purifie l’impur, ainsi Hachem purifiera également les Bné Israël" (guémara Yoma 85b)

-> La purification du mikvé, dans lequel une immersion complète rend une personne ou un objet pur. Il ne peut y avoir aucune 'hatsitsa, interposition, entre l'objet ou la personne à purifier et les eaux du mikvé, et l'immersion doit être totale. Si ne serait-ce qu'une infime partie, un cheveu, n'est pas immergée, la purification ne s'effectue pas.
Même si 99 pour cent de l'objet a été immergé, l'objet ou la personne n'est pas purifié à 99 pour cent. Sans immersion complète et totale, la purification au mikvé n'est absolument pas effective.

Une deuxième type de purification consiste à utiliser les eaux de purification qui sont aspergées sur les impurs. Si une personne tamé est aspergée d'eau dans laquelle les cendres de la para adouma (vache rousse) sont mélangées, même si l'eau ne touche qu'une partie du corps, ne serait-ce qu'un seul cheveu, la personne a atteint un niveau de purification significatif.

-> Il existe également 2 types de techouva qui sont directement comparables à ces deux méthodes de purification.
Un type de téchouva se produit lorsqu'une personne dit qu'elle regrette toutes ses fautes et affirme qu'elle ne répétera jamais plus ses erreurs. Dans ce type de téchouva, le pénitent se transforme en une personne entièrement nouvelle. C'est comme si sa totalité était immergée dans le processus de téchouva, et qu'il émergeait de cette purification comme un être nouveau. C'est la techouva parfaite, qui peut parfois sembler très intimidante à tenter.

Le deuxième type de téchouva, toutefois, est analogue à l'eau utilisée pour purifier celui qui est impur.
Avec cette méthode, une personne sait de manière réaliste qu'elle ne deviendra pas un tsadik parfait au cours de l'année à venir. Mais elle choisit une action, comme réciter une bénédiction de la Amida avec kavana (intention). Elle sait ne pas pouvoir s'engager à ne plus jamais prononcer de lachon ara, mais elle peut au moins s'assurer que sa table de Chabbat en soit exempte.
Un engagement envers une petite chose, ce qui constitue véritablement un changement pour le mieux, peut également être considéré comme de la téchouva. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une téchouva complète, cela reste néanmoins une téchouva significative.

Le but ultime que nous recherchons est la téchouva complète et totale: la téchouva chéléma. Mais même si cela semble hors de notre portée, nous pouvons être rassurés de savoir qu'il existe une autre option valable quant à la façon de faire téchouva.

La grandeur de faire téchouva par amour

+ La grandeur de faire téchouva par amour :

-> La guémara (Yoma 86a) nous enseigne qu'il existe 4 niveaux de fautes et comment faire téchouva pour chacune. Les conditions pour obtenir le pardon varient en fonction du type de faute commise.
1°/ Le premier et le plus bas niveau d'infraction est le fait de ne pas accomplir une mitsva assé, un commandement positif. La téchouva pour ce type de faute efface immédiatement la faute.
Yom Kippour n'est même pas requis pour atteindre ce but.

2°/ Le deuxième niveau de faute est la violation d'un interdit (ne pas faire quelque chose), comme porter du chaatnez ou consommer un aliment non-cacher. Si le fauteur fait ensuite téchouva avec tout ce que cela implique, il n'est toujours pas pardonné.
La téchouva suspend son châtiment jusqu'à ce qu'il atteigne Yom Kippour, qui le purifiera de sa faute.
Il est intéressant de noter que le Meïri (Yoma 86a) déclare que la nécessité de Yom Kippour dans ce cas n'est pas absolue. En effet, celui-ci constitue une aide permettant à la techouva d'un individu d'être totalement sincère et définitive. Toutefois, si le fauteur parvient à atteindre ce niveau de techouva par lui-même, il sera en fait capable d'obtenir le pardon sans avoir besoin de l'aide de Yom Kippour.

3°/ Violer un 'hiyouv karet (une faute dont la punition est la mort (karé [spirituelle])) constitue le 3e niveau de faute.
La téchouva et Yom Kippour ne suffisent pas ensemble pour atteindre l'expiation. Pour ce type de faute, la téchouva, accompagnée de Yom Kippour, suspend la punition, mais le fauteur doit également faire l'expérience de souffrances, afin d'être totalement pardonné.

4°/ Le 4e niveau de faute est le 'hilloul Hachem. La téchouva, Yom Kippour et les souffrances réunis ne suffisent pas à expier ces fautes les plus graves. Pour un 'hilloul Hachem, la mort, est nécessaire pour recevoir le pardon.

-> Le 'Hida (Midbar Kedmot 8,18) enseigne que cette guémara fait référence à celui qui fait techouva par crainte (méyir'a). Il explique que lorsque l'on commet une faute et que l'on fait téchouva par crainte, la faute se transforme en choguég. (selon Rech Lakich (guémara Yoma 86b), une téchouva par crainte permet de transformer des fautes intentionnelles en fautes involontaires [choguég] ).
Ainsi, Yom Kippour est encore nécessaire pour éliminer les restes de la faute. Une téchouva par crainte n'a que la capacité de transformer la faute en involontaire, mais la faute, le 'hiyouv karet et le 'hilloul Hachem demeurent toutes, bien qu'en tant que involontaires.
Des conditions supplémentaires doivent être remplies pour éradiquer tout cela et obtenir le pardon.

En revanche, faire techouva par amour a le pouvoir d'éradiquer tout type de fautes, même le
'hilloul Hachem. (selon Rech Lakich (guémara Yoma 86b), une téchouva par amour permet de transformer des fautes intentionnelles en mérites)
La raison en est que dans le cadre d'une techouva par amour (mé'ahava), les fautes deviennent des mitsvot, et rien de plus que la techouva elle-même n'est nécessaire pour y parvenir.
Une fois ces fautes converties en mitsvot, Yom Kippour et les souffrances sont superflus, puisqu'il n'y a plus de faute à expier.
Etonnamment, le 'Hatam Sofer (drachot 1,19) affirme qu'une faute telle que manger une névéla (carcasse d'animal) est transformée par le biais d'une téchouva par amour en une mitsva telle que consommer le korban Pessa'h.
[l'idée est qu'une avéra de manger pas casher, devient alors une mitsva d'avoir mangé pas casher (d'une certaine façon on pourrait dire qu'elle nous est comptée pas Hachem comme étant réalisée à la perfection, ave toute les kavanot). ]

Le Min'hat 'Hinoukh (mitsva 364,35) déclare que même s'il existe des fautes pour lesquelles la téchouva seule ne suffit pas, c'est seulement lorsque la personne s'engage dans la techouva par crainte (d'Hachem), qu'il parle de techouva incomplète.
La techouva par amour (d'Hachem), en revanche, représente un niveau supérieur de techouva qui sert indépendamment à expier même les violations les plus graves. Avec une techouva par amour, les fautes sont converties rétroactivement en mitsvot.

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-> Cela nous aide à appréhender la pratique de chanter la confession de nos fautes (le Vidouï) à Yom Kippour avec une mélodie qui n'est pas mélancolique ; peut-être même pourrait-on la qualifier de joyeuse.
Le Tiféret Israël (Taanit 4,8) explique que le but du repentir est d'atteindre le niveau de techouva par amour. Parvenir à cet objectif à Yom Kippour transforme les fautes en mitsvot, et c'est pourquoi nous chantons pour célébrer toutes les nouvelles mitsvot que nous acquérons et ajoutons à notre acquis grâce à notre techouva par amour.

-> La guémara (Roch Hachana 16a-b) dit que nous sonnons 2 séries de tékiot (sonneries de Shofar), une avant et une pendant Moussaf. Nous soufflons deux fois pour plonger le Satan dans la confusion.
Tossefot explique que le Satan pense que la 1er série de tekiot est effectuée pour la mitsva du Sho-far et que la 2e série sonnée a pour objectif d'annoncer l'arrivée du machia'h.
Selon Rachi, lorsque celui-ci constate que nous aimons tellement les mitsvot que nous sonnons du chofar deux fois, il se retrouve réduit au silence et ses efforts contre nous sont contrecarrés.

Le rav Akiva Eiger explique que lorsque le Satan nous entend sonner du Shofar pour la première fois, il sait que nous faisons techouva. Il commence donc à établir la liste des fautes que nous avons commises au cours de l'année, et il se donne beaucoup de peine à nous poursuivre devant Hachem.
Puis, il nous entend sonner du Shofar encore une fois. Cette 2e fois témoigne du fait que nous aimons réaliser les mitsvot. Puisque ce faisant, nous montrons que nous aimons vraiment Hachem et Ses mitsvot, alors la téchouva que nous accomplissons est nécessairement par amour. Et ainsi, toutes nos fautes sont converties en mitsvot.
Chaque faute dans notre dossier d'accusation que le Satan, en tant que procureur, énumère à Hachem se retrouve transformée en mitsva. Conscient de ce phénomène, il est réduit au silence, car chaque faute mentionnée finit par jouer contre lui, augmentant les mérites de l'autre côté de la balance.
Telle est la raison, affirme le rav Akiva Eiger, pour laquelle la 2e série de tékiot (sonneries de Shofar) fait taire le Satan.

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+ Pourquoi le baal techouva est-il à un niveau supérieur à celui d'un tsadik gamour?

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 26b) enseignent : "à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir".
Il est difficile de comprendre en quoi cette affirmation est exacte. Quelqu'un ayant vécu toute son existence dans la pureté et au service de Hachem ne devrait-il pas être à un niveau plus élevé que celui qui a commencé à suivre Hachem et Ses mitsvot bien plus tard dans sa vie?
Le baal techouva a apparemment perdu beaucoup de temps à compenser les nombreuses années pendant lesquelles le tsadik accomplissait des mitsvot et lui non. Pourquoi donc le baal techouva se trouve-t-il à un niveau supérieur?

Le 'Hida (Pné David - paracha Choftim) explique que celui qui a accompli des mitsvot toute sa vie peut certainement atteindre des niveaux élevés. Mais il n'a jamais eu l'occasion de convertir ses fautes en mitsvot.
En effectuant une téchouva par amour (mé'ahava), le baal téchouva, dont le panel de fautes contenait peut-être les plus graves des fautes, subit à présent une transformation par laquelle toutes ses fautes deviennent des mérites.
Un tsadik ne peut accomplir que les 248 commandements positifs de la Torah. Un baal techouva, en revanche, ayant peut-être commis de nombreuses fautes, y compris celles pour lesquelles il est passible de mita et de karet, compte parmi ses mérites ces fautes très sérieuses ayant été transformées en mitsvot, ce qui fait certainement défaut au tsadik complet (gamour).

-> Le 'Hida ('Homat Anakh - Chir haChirim 6,26) enseigne que cela nous aide à comprendre pourquoi l'allusion de Hodech Elloul, le mois consacré à la téchouva, est : Ani léDodi véDodi li.
Le roi Chlomo attire notre attention sur le fait que lorsque nous nous engageons dans le processus du repentir, nous ne devons pas nous contenter d'une téchouva moyenne, médiocre et ordinaire. Ce que nous recherchons, c'est la "téchouva haut de gamme", la téchouva de léDodi, celle de l'amour. [ani léDodi]
La téchouva par amour est le but à atteindre ; par conséquent, dans ce contexte, Hachem est désigné par nous comme notre Bien-aimé (dodi). Nous nous efforçons d'accomplir le genre de téchouva qui ne nous permet pas seulement d'échapper à la punition, mais qui transforme nos fautes en mérites.
Cet allusion nous encourage à poursuivre le type de téchouva qui nous hissera à un niveau plus élevé qu'au départ, avec beaucoup plus de mérites que précédemment.
C'est la raison pour laquelle la première paracha que nous lisons en Elloul contient la phrase très importante "Vous êtes les enfants d'Hachem, votre D." (Réé 14,1). C'est là toute la base du concept de téchouva, qui ne peut être efficace que parce que nous sommes les enfants bien-aimés de Hachem.
[à l'image d'un enfant, même si l'on peut faire des bêtises, nous restons toujours l'enfant adoré de ses parents (Hachem), et nous revenons vers Lui plein d'amour. ]

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+ Les mérites acquis par la téchouva par amour sont des mitsvot absolument parfaites :

-> Le Maguid de Doubno rapporte la parabole suivante :
Un couple était fiancé. Le 'hatan était issu d'une famille simple qui ne possédait pas beaucoup de biens matériels. La famille de la kalla, qui résidait dans une autre ville, était quant à elle très aisée. Lorsque les parents se rencontrèrent pour planifier le mariage, le père de la mariée affirma aux parents du marié qu'il couvrirait avec plaisir la totalité des frais du mariage. Ayant compris que la famille du 'hatan n'en avait pas les moyens, il proposa de payer pour toute la soirée. La seule chose qu'il demanda fut que le père du 'hatan lui achète son costume de mariage.
Avec difficulté, le père rassembla suffisamment d'argent pour acheter un costume bon marché que le marié porterait ensuite lors de son voyage pour aller se marier.
En chemin, il trébucha et tomba, déchirant son costume en plusieurs endroits. Il arriva au domicile de sa fiancée la veille du mariage dans une tenue déchirée et froissée, certainement pas appropriée pour se marier. Son beau-père jeta un coup d'œil à ses vêtements et emmena le 'hatan chez son tailleur pour acheter un costume sur mesure dans le meilleur tissu.
Le père de la kalla expliqua à son gendre : "Maintenant que c'est moi qui t'achète un costume, je ne vais pas acquérir le type de vêtements que tu achèterais pour toi-même. Je vais te choisir le genre de costume que je porterais : avec le meilleur tissu, magnifiquement coupé et parfaitement ajusté."

Le Maguid de Doubno explique : même les mitsvot accomplies par un tsadik comportent probablement des imperfections. Elles sont inévitablement impactées par les limitations humaines. Peut-être n'ont-elles pas été accomplies avec une kavanna parfaite lors de leur exécution, ou ont-elles été entachées par une petite mesure d'arrière-pensée. Peut-être que la mitsva manquait de l'empressement, de la sim'ha ou de la yirat Chamayim (crainte du Ciel) appropriés.
Bien que ce tsadik possède de nombreux mérites, ils ne sont pas parfaits ; ils sont limités par les défauts humains.

Un baal techouva, en revanche, a l'avantage que Hachem transforme ses fautes en mitsvot. Et de quelle manière cela se fait-il?
Elles deviennent les meilleures mitsvot possibles, exécutées de la manière idéale dont Il aimerait que chacune d'elles soit accomplie. Ainsi, les mitsvot nouvellement générées du baal techouva sont parfaites et belles, sans aucun défaut.
Ses mitsvot sont générées par Hachem, et elles sont donc l'essence de la perfection. Hachem affirme : "Maintenant que Je te donne cette mitsva, ce ne sera pas le type de celles que tu pourrais faire toi-même. Je vais te conférer le genre de mitsva que Je voudrais : exécutée parfaitement avec toutes les bonnes kavanot."

C'est pourquoi, enseigne le Magguid de Doubno : ""à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir" (guémara Béra'hot 26b)
Un tsadik possède beaucoup de mitsvot et de mérites, mais ils sont tous de nature mortelle exécutés au niveau d'un être humain. Tandis que lorsque le baal techouva accomplit une techouva par amour, il acquiert des mitsvot de nature Divine beaucoup plus élevée.

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+ Comment atteint-on le niveau de techouva par amour (mé'ahava)?

-> L'amour d'Hachem se situe à un degré très élevé, et Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot) en parle comme du niveau final et de la réalisation ultime de celui qui sert Hachem.
Néanmoins, le sentiment fondamental d'amour d'Hachem est déjà inhérent et programmé dans le cœur du juif et nous devons simplement travailler à l'exploiter et à le mettre au premier plan. Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) enseigne que notre amour pour Hachem ne doit dépendre d'aucun facteur externe. Nous n'aimons pas notre Créateur à cause des bienfaits qu'Il nous accorde. Ce n'est pas notre argent, notre succès ou notre renommée qui explique pourquoi nous aimons Hachem. Notre amour envers Lui est celui d'un enfant envers son père.
[selon le Ram'hal, l'amour que nous éprouvons pour Hachem, notre Père, est un amour naturel (ahava tivit).]
Un enfant ressent un amour naturel pour son père, pas seulement en raison de ce que celui-ci fait ou achète pour lui. La nature humaine oblige un enfant à aimer ses parents.
De même, notre nature même de Juifs provoque cet amour inné envers Hachem. Il est écrit : "N'est-Il pas [Hachem] votre Père, votre Maître?" (alo ou avi'ha kané'haHaazinou 32,6)

=> Comment peut-on nous ordonner d'aimer?

-> Le rav Akiva Eiger explique : Hachem nous ordonne de L'aimer, mais comment peut-on nous ordonner d'aimer quelqu'un ou quelque chose? Si, par exemple, une personne n'en aime pas une autre, elle ne peut pas apprendre à l'aimer simplement parce qu'elle en reçoit l'ordre. Alors, comment Hachem peut-Il S'attendre à ce que nous L'aimions juste parce qu'on nous dit que nous devons le faire?

La réponse est : "Comme dans l'eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes les cœurs se répondent l'un à l'autre" (Michlé 27,19), signifiant que si quelqu'un vous aime, alors vous l'aimerez en retour. L'amour est reproduit en retour.
Le Shéma que nous récitons quotidiennement déclare : "Tu aimeras Hachem" (véahavta ét Hachem - Vaét'hanan 6,4). Toutefois, juste avant le Shéma se trouve la phrase : "Hachem nous a choisis avec amour" (abo'hét béamo Israël béahava).
Ainsi : une fois que nous reconnaissons que Hachem nous aime, alors nous pouvons facilement être amenés à L'aimer en retour, puisque telle est la nature même de l'amour.

-> Le rav Avigdor Miller enseigne qu'une personne ne devait pas laisser passer un seul jour sans affirmer, au moins une fois : "Je t'aime, Hachem".