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Nos Patriarches ressentent nos souffrances physiques et spirituelles

+ Nos Patriarches ressentent nos souffrances physiques et spirituelles :

-> Rachi écrit : "les Patriarches éprouvent de la souffrance dans leur tombe lorsque des malheurs s’abattent sur Israël" (chéaAvot mitstaarim bakéver, kéchépour'anout baa al Israël - 'Houkat 20,15)

Comment comprendre que Rachi ait besoin de préciser que nos Patriarches ressentent de la souffrance "dans leur tombe", c'est forcément là que leur corps s'y trouve!
De plus, pourquoi Rachi parle-t-il d'eux comme étant dans la tombe alors que leur essence, leurs âmes, sont au Paradis?

L'idée est que nos Patriarches ne souffrent pas seulement pour notre douleur spirituelle, mais aussi pour notre douleur physique.
Alors que notre douleur spirituelle blesse les âmes de nos Patriarches, notre douleur physique blesse leurs corps.
Rachi nous dit que leurs corps, dans la tombe, souffrent en même temps que les nôtres.

Le verset dit : "Il n'y a personne au-dessus de toi ... les saints qui sont sur la terre, les majestueux" (bal alé'ha, likdochim acher baarets éma - Téhilim 16,2).
A un niveau plus profond, nous demandons à Hachem de ne pas se concentrer exclusivement sur la douleur [spirituelle] des âmes des Patriarches "en-Haut", mais de se concentrer également sur la douleur [physique] de leurs corps "qui sont sur la terre".
Leurs corps souffrent parce que nos corps souffrent.

[rav Kalonymus Shapira - Aish Kodech - léRoch 'Hodech Nissan 5702 (1942)]

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-> "C'est pourquoi Rachi écrit que les Patriarches souffrent dans la tombe. Que trouve-t-on dans la tombe? Leurs corps sacrés. Que leurs corps sacrés souffrent aussi de la douleur des corps de Bné Israël."
[rav Kalonymus Shapira]

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-> b'h, également sur ce sujet : Avraham, Its'hak et Yaakov partagent chacune de nos souffrances : https://todahm.com/2025/02/25/avraham-itshak-et-yaakov-partagent-chacune-de-nos-souffrances

Hachem souffre avec nous dans l’exil

+ Hachem souffre avec nous dans l'exil :

Pourquoi le peuple d'Israël a-t-il été autorisé à quitter l'Egypte avant que les 400 ans ne soient écoulés (ils sont partis 190 ans avant)?

L'une des réponses est que la Présence Divine (Chékhina) était avec eux, ce qui a permis d'achever les 400 ans (plus rapidement).
[Hachem est descendu en Egypte ave nous, et Il souffre avec chaque juif : "Je suis avec lui dans sa difficulté" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara).]
La Chékhina est descendue du Ciel sur la terre afin d'être avec le peuple juif [dans la difficulté de l'esclavage égyptien] pour que le décret de 400 ans contre eux soit achevé (plus rapidement).
[Haggada BéMessila]

[on peut éventuellement appliquer cela à notre exil actuel, où Hachem nous accompagne dans chacune de nos souffrances, et Il contribue à faire que la guéoula ultime vienne au plus vite.
Ainsi, nous devons prier pour que le machia'h vienne, mettant fin à la souffrance de la Chékhina et qu'au contraire Il puisse dévoiler tout l'amour et l'attachement qu'Il a avec chaque juif. ]

Prier avec la kavana de retirer la souffrance d’Hachem

+ Prier avec la kavana de retirer la souffrance d'Hachem :

"Ne faites pas de votre prière une routine fixe (téfilaté'ha kéva), mais plutôt une demande de miséricorde et une supplication devant Hachem" (Pirké Avot 2,13)

-> Qu'est-ce que cela signifie que l'on ne doit pas faire de ses téfilot (prières) une "kéva" (fixe)?
Il y a de nombreuses demandes dans la Amida, cependant la kavana appropriée à toutes les demandes est que les prières soient exaucés pour le bien de la Présence Divine (Chékhina).
Chaque fois qu'un juif est en souffrance, la Chékhina est là avec lui. Même si la personne ne mérite pas d'être sauvée ou de voir ses prières exaucées, la Chékhina ne mérite certainement pas d'être dans cette situation (de souffrance), et c'est pourquoi il est toujours approprié de faire des prières.

Ainsi, lorsque la michna dit que l'on ne doit pas faire ses prières une chose de "kéva" (fixe, d'établi), cela signifie que l'objectif principal de nos prières ne doit pas être fixé pour lui-même (comme on tend naturellement à le faire), mais doit être pour la Présence Divine (Chékhina).
Il faut demander que la souffrance et l'exil de la Chékhina soient soulagés.

"De l’étroitesse de ma détresse j’ai invoqué D. : il m’a répondu [en me mettant] au large" (min amétsar karati ya (יה), anéni bamer'hav ya (יה) - Téhilim 118,5)
La signification est : lorsque je suis dans un lieu d'oppression, j'appelle à l'aide Hachem (יה) pour le bien de la Chékhina, car lorsque je suis opprimé, elle aussi est opprimée.
Si je le fais de la manière appropriée, je suis certain que : Hachem (יה) on me répondra certainement.

Ainsi, bien qu'il puisse y avoir une raison pour que mes demandes (prières) ne soient pas satisfaites, il n'y a aucune raison pour qu'une demande visant à atténuer la souffrance de la Chékhina ne soit pas satisfaite.
[Maté Moché ]

L’obscurité de l’exil nous exempte du guéhinam

+ L'obscurité de l'exil nous exempte du guéhinam :

-> Il est dit dans le séfer Haguérouchin de rabbi Moché Cordevero que le sar (ange gardien) d'Egypte a été retiré de sa position élevée et est devenu l'ange gardien du Guéhinam.
Je pense que la raison pour laquelle le sar d'Egypte a été démis de ses fonctions et placé comme sar sur le Guéhinam était qu'il ne régnerait pas sur le peuple juif. Il a été placé en tant qu'ange gardien sur le Guéhinam, car l'exil (avec ses difficultés, ses souffrances) exempte le peuple juif d'aller au Guéhinam, et donc le peuple juif ne serait pas là pour qu'il puisse régner sur eux.
[Chlah haKadoch]

Lorsque l'on comprend que le but de ce monde est l'élévation spirituelle, qui est un investissement qui dure pour l'éternité, la douleur, la souffrance physique et l'absence de biens matériels ne troublent plus notre sérénité intérieure.
Le vrai bonheur vient de la reconnaissance du fait que ce monde n'est qu'une préparation à l'éternel.
[rav 'Haïm Mordé'haï Katz ]

"Mais pour tout ce que nous ne pouvons pas saisir ['houka], nous devons renforcer notre émouna ...
Notre émouna est plus élevée que notre raison d'être [la émouna est au-dessus de ce monde physique de la raison d'être]. Par conséquent, lorsque nous nous attachons à Hachem dans une émouna complète, au-dessus de la justification, notre douleur, que nous ne pouvons pas comprendre, devient également adoucie (allégée, parce que nous avons transcendé ce monde, le lieu où réside la douleur, la souffrance, pour aller dans un monde supérieur où il n'y a pas de douleur)."

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayéchev 5701]

Il faut décider si les épreuves de notre vie seront un moyen pour atteindre de la grandeur ou bien une excuse pour ne jamais devenir grand.
[...]

La vie est faite de changements et de croissance. Se laisser dépasser par les circonstances, c'est choisir le confort plutôt que la croissance (spirituelle).
La croissance vient du fait que l'on pousse fort pour continuer [une vie selon la] Torah, même lorsque cela fait mal. Plus nous poussons, surtout quand cela fait mal, plus nous grandissons.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Yitro 5700]

La plus grande obscurité est de ne pas voir le Créateur, et la plus grande lumière est de Le trouver partout.
[rabbi Ouri Lati ]

Les mitsvot = condition pour rentrer dans la chambre intérieure d’Hachem, et pleurer nos souffrances avec Lui

+ Les mitsvot = condition pour rentrer dans la chambre intérieure d'Hachem, et pleurer nos souffrances avec Lui :

-> Imaginez une veuve, accablée par les difficultés de sa situation : une maison pleine d'enfants, un maigre salaire, une perte douloureuse et la solitude. Néanmoins, malgré l'obscurité et les difficultés, elle continue d'être une source de force pour ses enfants orphelins et un phare de lumière pour son foyer. Elle est bienveillante et réconfortante, malgré la douleur de son cœur, et arbore toujours un sourire.
Tard dans la nuit, lorsque les enfants sont endormis, elle s'isole dans une pièce du fond et pleure des larmes amères de douleur à cause de la vie qu'elle mène et de la douleur de ses enfants. Mais elle garde cette douleur pour elle. A l'extérieur, elle sourit.

Une nuit, un enfant se réveille et entend sa mère pleurer. Il entre dans la pièce du fond, la voit pleurer à chaudes larmes et se met à pleurer avec elle. Ils restent assis pendant des heures, pleurant l'un avec l'autre, partageant le mal qu'ils vivent.
Dans ces moments de larmes, ils se sentent très proches, connectés par la douleur qu'ils endurent. En pleurant ensemble, ils se rapprochent l'un de l'autre.

Hachem souffre. Le Temple est détruit et le monde est dans un état de délabrement spirituel. Néanmoins, malgré cette douleur, Hachem maintient ce monde et soutient l'humanité. Il remplit ce monde brisé de beauté et de plaisir, extérieurement, Hachem sourit.

La guémara ('Haguiga 5b) dit cependant qu'Hachem a une chambre intérieure. Il s'y cache et pleure des larmes amères à cause de la douleur que ce monde lui inflige. Mais il garde sa douleur privée, confinée dans cette pièce arrière, et lorsqu'il quitte cette pièce, il sourit.

Lorsque nous souffrons, le moyen de nous connecter à Hachem est de pleurer avec Lui dans Son arrière-boutique, d'apporter notre douleur dans la chambre intérieure d'Hachem et de souffrir avec Lui.
Dans ces moments de larmes, on se sent proche d'Hachem malgré la douleur que l'on traverse. Le fait de souffrir [dans l'intimité] avec Lui nous rapproche de lui, car nous partageons notre douleur l'un l'autre.

Alors, comment entrer dans Sa chambre intérieure?
Les mitsvot sont notre lien avec Hachem, et l'effort pour les accomplir malgré la difficulté nous fait entrer dans la chambre arrière d'Hachem et nous lie à Lui.
Plus nous pénétrons profondément dans cette chambre, plus nous partageons notre douleur avec Hachem, et plus nous nous rapprochons de Lui.

Les pleurs pour soi seul engendrent la solitude. Les pleurs avec Hachem engendrent l'unité avec Hachem. Mais nous devons entrer dans la pièce. Une fois qu'on l'a fait, on se rapproche ironiquement d'Hachem par la douleur, elle-même.
Les personnes qui pleurent ensemble se rapprochent les unes des autres. Lorsque les larmes de souffrance d'une personne sont avec Hachem, la douleur cesse d'être quelque chose qui empêche la croissance, et devient au contraire un moyen de croissance ...

Nous pouvons atteindre des sommets spirituels en nous connectant à Hachem à travers notre douleur. En faisant de notre mieux pour accomplir les mitsvot, nous entrons dans Sa chambre intérieure. Dans la mesure où nous entrons dans Sa chambre, nous pouvons nous rapprocher d'Hachem à travers la douleur même que nous vivons.
Pleurer avec Lui peut nous aider à nous sentir proches de Lui.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Ha'hodech 5702 (1942) ]

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech) écrit :
Hachem se trouve dans la chambre intérieure et c'est là qu'Il pleure. Celui qui se pousse et se rapproche de Lui par la Torah (et les mitsvot), pleure alors avec Hachem, et étudie également la Torah avec Lui.
Telle est la différence : Les pleurs et la douleur qu'un homme [ressent] à cause de ses problèmes, lorsqu'il souffre tout seul, il est possible qu'il se brise et qu'il en tombe au point d'être incapable de faire quoi que ce soit.
Cependant, les pleurs qu'il pousse avec Hachem le renforcent. Il pleure et se renforce, [se sent] brisé et (ensuite) habilité , à étudier et à servir (Hachem)".

-> Selon le rabbi de Piaseczno, l'effort d'accomplir spirituellement et de mieux garder les mitsvot, même sans succès en soi, amènera quelqu'un dans la chambre intérieure d'Hachem. Une fois là, il sera naturellement davantage "sensible à Hachem", appréciera la douleur d'Hachem et sentira, automatiquement, que sa douleur est également ressentie par Hachem.
[Hachem promet à tout juif : "Je suis avec lui dans sa difficulté" (Téhilim 91,15) ]
Cela crée une relation. Cette relation de partage conduira finalement à une connexion avec Lui qui générera naturellement une croissance dans la Torah et les mitsvot, malgré la douleur que l'on traverse, ou, plus précisément, à cause de sa douleur, puisqu'elle est partagée avec Hachem.

Par conséquent, les efforts initiaux, peut-être infructueux, pour parvenir à la spiritualité seront désormais couronnés de succès puisqu'ils sont entrés dans la chambre.

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[le rabbi Piaseczno précise que la douleur peut rendre difficile au début le processus d'élévation dans la chambre intérieure d'Hachem, mais même si cela est dur, il fait continuer les efforts et persévérer. ]

Garder la émouna pendant nos moments difficiles, permet d’en être sauvés

+ Garder la émouna pendant nos moments difficiles, permet d'en être sauvés :

-> Lorsque la vie nous fait souffrir, nous pouvons avoir des pensées désespérées et abandonner l'espoir que les choses s'améliorent.
Mais un juif doit vivre en réalisant qu'Hachem est au-dessus de ces calculs, qu'Il est au-dessus des limitations. Il n'y a rien qu'Il ne puisse faire ... même vous aider.
[Un juif doit toujours vivre avec la certitude qu'Hachem peut le sauver, même si cela semble impossible.
Hachem n'est pas limité par notre raisonnement limité. ]

De plus, le fait même que nous maintenions notre émouna malgré la douleur de nos circonstances est un mérite pour nous, et peut en réalité apporter le salut, la délivrance à notre problème, plus rapidement.
Ce sont précisément les circonstances les plus complexes et les plus difficiles qui portent en elles le plus grand potentiel d'émouna, et par conséquent, le plus grand potentiel de s'en sortir, d'en être délivrées (yéchoua).
Ironiquement, plus les circonstances sont désespérées, plus nous sommes capables d'apporter le salut grâce à la émouna que nous avons durant ces circonstances.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Chéla'h 5700 (1940) ]

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-> Le rav Yaakov Kamenetsky (dans son Emet léYaakov - Chla'h 13,16) demande pourquoi Moché a prié pour que Yéhochoua ne succombe pas au mauvais conseil des explorateurs dans le désert (voir Rashi - Chéla'h 13,16) mais n'a pas prié pour Kalev.
Il répond que, peut-être, puisque Kalev était marié à Myriam (voir Sotah 11b ; Rachi - Béchala'h 17,2), l'incarnation d'une femme juive juste, il ne serait jamais pris dans les méfaits des explorateurs, et par conséquent, n'avait pas besoin de la prière spéciale de Moché.

Les paroles du rav Kamenetsky prennent une toute nouvelle profondeur à la lumière de ce que le rabbi de Piaseczno dit ici et de ce que Rachi écrit (Béchala'h 15,20).
Rachi écrit que Myriam a apporté des tambourins avec elle lorsqu'elle a quitté l'Egypte, car elle était persuadée qu'Hachem ferait des miracles et qu'elle danserait.
Il en découle que Moché savait que Kalev serait inspiré par sa femme, Myriam (Moché connaissant les qualités d'émouna de sa soeur), et qu'il n'aurait donc pas besoin de la prière spéciale.
En effet, garder une forte émouna dans un moment difficile a la capacité de nous sauver de bien des difficultés.

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[ nous devons garder à l'esprit que même si malgré notre émouna forte, Hachem ne nous sort pas vite de nos souffrances, c'est qu'Il a Ses raisons, et que notre attitude pleine de émouna va nous générer des mérites énormes, qui vont nous rapporter gros. (on aura pleinement conscience de cela qu'après notre mort, dans le monde de Vérité.)]