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"Tu as dit : "Je te ferai assurément du bien"" (véata amarta étev étiv ima'h - Vayichla'h 32,13)

-> Le sens profond du verbe hébreu doublé "Je ferai assurément du bien" [étév étiv] est que la bonté de la bienfaisance divine doit être apparente.
En effet, les expressions de la bonté divine sont parfois dissimulées, et parfois, elles sont tellement cachées que, au contraire, les expressions divines de bonté peuvent sembler préjudiciables, puisque la bonté intérieure est cachée.
En revanche, lorsque D. accomplit des actes manifestes de bonté à l'égard d'une personne, la bonté est révélée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

=> Yaakov a demandé à D. que Sa bonté nous soit toujours apparente.

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-> Ainsi, rabbi Lévi Its'hak de Berditchev affirme que lorsque Hachem envoie de la douleur et de la souffrance, cela est en réalité bénéfique pour une personne.
Alors que la situation semble mauvaise, elle est en fait bonne. Cependant, on ne peut pas voir la bonté divine avec des yeux humains.
Il compare cette situation à celle d'un médecin qui incise le corps d'une personne pour l'opérer. Il semble causer des souffrances au patient, mais en réalité, il le guérit.
En conséquence, le verset dit que tout ce qu'Hachem fait est certainement bon et que nous devrions accepter que même les choses qui semblent mauvaises sont en réalité pour son bénéfice.

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+ Une bonté révélée :

-> "Tu as dit : "Je te ferai assurément du bien"" (véata amarta étev étiv ima'h - Vayichla'h 32,13)

-> Ce verset contient également une prière pour que la bonté d'Hachem ne reste pas cachée et soit révélée.
Le rav Moché Leib de Sassov explique la double expression "hétev étiv" comme signifiant que même si une personne traverse une période difficile, elle doit croire que sa souffrance est pour son propre avantage.
Cependant, il est très difficile pour une personne de faire face à la douleur et à la souffrance, même si elle sait qu'elle en bénéficie. C'est pourquoi Yaakov a demandé au "tov d'être tov". Il a prié pour que la bonté soit révélée afin qu'elle soit clairement visible, ce qui rendrait la situation plus facile à gérer.

[de même lorsque nous souhaitons "shana tova oumétouka", nous espérons que l'année à venir soit bonne (tova) d'une manière visible, ressentie clairement (métouka - douce). ]

-> Nous prions Hachem : "Montre-nous, Hachem, Ta bonté, et Ton salut, Tu nous le donneras" (Téhilim 85,8).
Le rav Barou'h de Mézibou'h explique que tout ce que fait Hachem est miséricordieux et bon, mais que certains actes de bonté nous sont révélés, tandis que d'autres sont cachés à notre compréhension.
Nous demandons à Hachem de nous montrer Sa bonté, ce qui signifie qu'elle devrait nous être révélée de manière à ce que nous puissions comprendre en quoi ce qu'Il fait est bon pour nous.

Chaque personne rencontre des difficultés dans sa vie, mais nous devons nous rappeler qu'il s'agit de tests d'Hachem, qui ne met jamais personne à l'épreuve au-delà de ses capacités.
Lorsqu'une personne rencontre une certaine difficulté dans sa vie, c'est [qu'Hachem a jugé] qu'elle est capable de la surmonter.
Selon le Sifté Tsadik (Vayé'hi 14) : "Les ténèbres ne s'abattent pas sur une personne s'il n'y a pas un moyen de les éclairer".
[ "La charge supportée par un chameau est proportionnelle à sa force" (guémara Sota 13b). ]

Lorsqu'une personne rencontre une certaine difficulté sur son chemin, c'est un signe certain qu'elle a la force intérieure nécessaire pour la surmonter.
[...]

Certains expliquent que c'est la signification des mots de Barou'h Shé'amar : "barou'h gozér ou'mékayem" (béni soit Celui qui décrète et maintient). Lorsque Hachem impose un décret sévère à quelqu'un, Il lui donne également la force de le supporter, de se maintenir debout.
[rabbi David Abou'hatséra]

"Que seuls le bien et la bonté me poursuivent tous les jours de ma vie" (akh tov va'hessed yirdéfouni kol yémé 'hayaï - Téhilim 23,6)

-> Une personne ne sait pas toujours ce qui est bon pour elle, car qui est assez sage pour penser qu'il sait toujours ce qui est dans son intérêt?
Parfois, la bonté court même après la personne. Hachem, dans sa miséricorde, veut faire briller sur elle sa lumière, sa délivrance et son succès ; mais la personne n'a aucune idée qu'elle bénéficiera de cette chose et qu'elle réussira, et c'est ainsi qu'elle se détourne et fuit ce qui est pour son propre bien.

C'est pourquoi, avec une inspiration sainte, le roi David a demandé au nom de tout Israël : "Que seuls le bien et la bonté me poursuivent". Même si je n'ai pas assez de lucidité pour accepter ces choses dans ma vie, et qu'en fait je les fuis, je Te prie de faire en sorte qu'elles me poursuivent, jusqu'à ce qu'elles me rattrapent, que je les accueille et qu'elles apportent la bénédiction dans ma vie.
[Likouté Torah - Ki Tavo - au nom du Baal Chem Tov ]

-> Cet enseignement reflète l'idée que même les événements apparemment négatifs sont en fait pour notre bien.
La nature d'Hachem est en fin de compte aimante et bienfaisante, et par conséquent, même la souffrance se révélera en fin de compte avoir été pour notre bien.
En effet, la kabbale enseigne que de nombreuses choses ne peuvent être réparées que par la souffrance, comme la purification de certaines fautes. Dans ce cas, la bénédiction divine ne viendrait qu'après l'expérience de la purification.

Cependant, le Baal Shem Tov, dans son grand amour pour le peuple juif, a proposé un autre principe : D. est tout-puissant et peut donc accomplir la même réparation que la souffrance par des moyens aimants.

Le Baal Shem Tov a composé la prière suivante qui reflète cette idée : "Je sais que même le mal est pour mon bien. Cependant, Tu es D., et non un homme, et Tu peux transformer le mal en véritable bien, de sorte que même s'il ne reste plus aucun aspect du mal, il sera entièrement à mon avantage, de sorte que la réparation nécessaire puisse venir du bien lui-même."

Avoir de l’autocompassion dans nos difficultés

+ Avoir de l'autocompassion dans nos difficultés :

-> Il est difficile de grandir lorsqu'on a l'impression d'être une mauvaise personne. La douleur peut rendre difficile l'accomplissement des mitsvot, ce qui peut donner l'impression d'être mauvais.

Cela peut, à son tour, faire en sorte que l'on se sente encore plus mal, et c'est ainsi que le cycle commence.
La solution pour arrêter cette spirale descendante est appelée l'autocompassion.

Bien que nous ne puissions pas faire disparaître la douleur d'une personne, lorsque nous avons de la compassion, nous voyons sa douleur dans son contexte, nous voyons comment elle l'affecte et nous apprécions l'ensemble des souffrances qu'elle endure ainsi que les défis qu'elle doit relever.
Lorsque nous avons de la compassion pour une personne, cela l'aide, car elle se sent comprise. [pas seule dans sa souffrance]

Avoir de la compassion pour soi-même est également une bonne midda et un outil crucial pour la croissance (spirituelle).
Avoir de la compassion pour soi-même signifie être sensible aux circonstances uniques dans lesquelles on se trouve et comprendre pourquoi, dans ce contexte, sa croissance peut se sentir entravée.

La mise en contexte de ses épreuves aide à apprécier le fait que nos luttes uniques sont dues à nos circonstances et non à notre caractère mauvais ou médiocre.
Cela clarifie le fait que, dans le contexte plus large de ce qu'on traverse, il est raisonnable qu'on ait ces difficultés, et que d'autres personnes dans des circonstances similaires puissent également avoir des difficultés.
Un cycliste qui pédale en haut d'une montagne se déplace peut-être plus lentement qu'un cycliste qui pédale sur un terrain plat, mais la personne qui pédale sur un terrain plat n'est peut-être pas capable de rouler aussi vite si c'est elle qui pédale d'en-haut de la montagne.

Il est toutefois essentiel de comprendre que la personne en pleine croissance doit trouver un équilibre délicat. L'auto-compassion ne doit jamais se transformer en recherche d'excuses :
- Trouver des excuses, c'est tenter d'excuser le fait que l'on ne grandit pas.
- La compassion est un moyen de comprendre les épreuves auxquelles on est confronté et les raisons pour lesquelles la croissance est difficile.

L'auto-compassion ne dispense pas de la responsabilité de grandir. Il s'agit d'une tentative de comprendre ce qui rend la croissance difficile afin d'apprécier la totalité du défi et d'élaborer une stratégie de croissance efficace dans les circonstances actuelles.
Se trouver des excuses revient à rejeter la responsabilité de l'absence de croissance sur d'autres personnes ou d'autres facteurs, et à rejeter la responsabilité de ses erreurs sur les autres.

Si l'on peut comprendre que les circonstances rendent la croissance difficile, on ne doit jamais renoncer à sa responsabilité d'essayer de croître.
[en tant qu'être humain il est normal de tomber dans la boue, par contre on doit faire au mieux pour rester le moins possible au sol dans la boue, essayant de se relever pour avancer encore un peu plus sur le chemin unique de notre vie. ]

L'autocompassion aide à comprendre pourquoi on est confronté à des difficultés, mais ne dispense pas d'essayer de les surmonter.

Ma croissance est ma responsabilité. Bien que les choses spécifiques qui me mettent au défi ne soient pas nécessairement sous mon contrôle, le fait que j'y fasse face ou non, et la manière dont je le fais, sont toujours sous mon contrôle.

La spirale spirituelle descendante si fréquente chez les personnes souffrantes peut être gérée et évitée en faisant preuve d'auto-compassion.
L'autocompassion aide une personne à comprendre que ses luttes ne la rendent pas mauvaise. Cela seul peut l'aider à les surmonter.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Chémini Atséret 5702 (1941) ]

La joie n’est pas contraire à la souffrance

+ La joie n'est pas contraire à la souffrance :

-> La joie est un concept confus. Tout le monde veut être heureux. En fait, c'est le plaisir que les gens recherchent le plus. Qu'est-ce que c'est exactement et qu'est-ce qui la génère?

Le joie est le plaisir que l'on ressent lorsqu'on change et que l'on grandit.
Si une personne change et grandit, elle sera heureuse.

Cependant, ce même monde qui est confus au sujet de la joie nous induit en erreur. Il nous dit que la souffrance est incompatible avec la joie et qu'une personne qui souffre ne peut pas être heureuse.
Par conséquent, nous passons notre vie à éviter la moindre souffrance parce que nous voulons tellement être heureux. Le problème, c'est que la joie vient du changement, et que le changement est douloureux.
Nous finissons donc par éviter le changement au nom de la joie et par devenir malheureux.
Si une personne change, elle sera heureuse même si cela lui fait mal.

La joie et la souffrance/douleur peuvent coexister. On peut être heureux même si l'on souffre. En fait, l'expérience générale des gens est que les moments les plus heureux de la vie n'arrivent pas lorsqu'ils sont assis à ne rien faire. Une personne est plus joyeuse lorsqu'elle est en train d'agir, d'accomplir, de devenir, de faire des efforts, de réussir.

En vérité, il n'y a pratiquement rien que nous ne ferions pas pour être heureux. Nous échangerions tous les plaisirs du monde contre la joie.
La joie est le plus grand plaisir de ce monde, et en faisant ce que nous sommes censés faire et en changeant en observant la Torah, nous recevrons non seulement un plaisir infini et éternel dans l'autre monde, mais aussi le plus haut niveau de plaisir de ce monde, la joie.

Il en ressort que les moments où le potentiel de joie est le plus grand sont en fait ceux où la Torah est la plus difficile à mettre en œuvre, en particulier les périodes de souffrance.
Plus nous nous efforçons de respecter la Torah en dépit des défis, des difficultés et de la douleur, plus nous changerons et plus nous serons heureux, même si cela fait mal.
En fait, il n'y a pas d'activité pendant laquelle nous ne pouvons pas être joyeux. Si nous changeons et grandissons, nous serons heureux malgré la douleur, malgré les larmes. Ce n'est pas une contradiction.

La vie peut faire mal. Mais si nous grandissons grâce à ce que nous vivons, nous serons heureux.

Nous ferions n'importe quoi pour être heureux, et le fait de grandir à travers la douleur peut faire que notre vie vaille la peine d'être vécue.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Pourim 5700]

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-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Tétsavé) explique que le plus haut niveau de plaisir dans ce monde provient de la chlémout (la complétude), qui est ce que le Maharal (Déré'h 'Haïm 6,2) écrit génère la joie.
[le rav Akiva Tatz dit que la joie c'est le sentiment d'être en phase entre ce que l'on doit faire (les besoins de notre âme), et ce qu'on fait réellement. C'est cet état de complétude, nous exprimons pleinement notre intériorité à l'extérieur. ]

La souffrance

+ La souffrance :

-> Puisque la souffrance éveille une personne à faire téchouva, le mauvais penchant tente de la tromper en lui faisant croire que la souffrance n'est qu'un simple hasard et qu'elle n'a pas été décrétée par D.
Le Rambam (Hilkhot Taniot 1:3) affirme que si une personne pense que ses problèmes lui sont arrivés naturellement, refusant de considérer qu'ils lui sont arrivés en raison de ses lacunes spirituelles, elle risque d'être confrontée à d'autres problèmes.
En fait, nos Sages (Avoda Zara 55a) écrivent que la souffrance est l'exemple parfait de la providence divine : elle arrive un jour précis, à une heure précise, par l'intermédiaire d'une personne précise et d'une manière spécifique.

De même, rabbi Yaakov Its'hak de Balondov souligne qu'une personne est encline à penser que la souffrance subie par un groupe est un hasard pour chaque individu, mais cela aussi est une erreur, car rien n'est dû au hasard.
Et rabbi Its'hak de Vork de dire qu'une personne doit reconnaître que même les difficultés qui lui parviennent par l'intermédiaire d'une autre personne sont orchestrées [avec précision] par Hachem.

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-> Nos Sages (guémara Arakhin 16b) enseigne que même si une personne met la main dans sa poche pour en sortir 3 pièces et ne se retrouve qu'avec 2 pièces dans la main, ou si elle voulait une boisson chaude et qu'elle n'était que tiède, tout cela est envoyé par Hachem.
Ainsi, même le plus petit inconfort ou la plus petite difficulté sont le fruit d'un dessein.

C'est pourquoi les tsadikim ont demandé aux gens de dire : "Vois mes souffrances et mon labeur et pardonne toutes mes fautes" (Téhilim 25,18), même pour la plus petite contrariété.
Et rabbi Aharon Roth recommande que lorsqu'une personne est confrontée à des difficultés, elle dise : "Je crois que cette souffrance m'est arrivée à cause de mes péchés et je l'accepte avec amour".

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-> Nos Sages (Mékhilta, Chémot 19,9) écrivent qu'une personne qui accepte les difficultés avec joie en est récompensée.

-> Avant le décès du rabbi de Keresteer, le médecin savait qu'il souffrait beaucoup, même s'il ne donnait aucune indication. Le médecin lui demanda s'il souffrait et le Rebbe répondit : "Je ne souffre pas, mais j'ai très mal".
Lorsque rabbi Elimélé'h de Lizensk a été opéré de l'estomac, il a ri de la satisfaction d'avoir subi une telle douleur.
Une histoire similaire est racontée à propos de Its'hak de Kalov. Son médecin n'en croyait pas ses yeux et lui demanda comment il était possible qu'il soit dans un tel état de joie à un moment aussi difficile. Le rabbi de Kalov répondit qu'une personne ne doit pas remettre en question ou contester les actions d'Hachem et que la douleur qu'il avait subie était en fait un cadeau abondant qu'il méritait de recevoir.

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-> C'est une mitsva d'aimer Hachem quelle que soit la façon dont Il nous traite, même s'il nous prend notre âme. Et nos Sages expriment que nous devons nous réjouir davantage dans nos difficultés que dans nos bons moments (Sifri, Dévarim 32 ; Mékhilta, Chémot 20,20). C'est à ce niveau élevé que vivaient les 'hassidim et les tsadikim.

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-> Selon nos Sages, c'est en sachant que tout se passe selon la volonté d'Hachem que nous transformons l'amertume en douceur.
Ce qui empêche généralement les gens de vivre cette réalité, c'est un manque de croyance ou une affirmation subtile d'arrogance.
Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk explique qu'un 'hassid sait qu'il n'est rien et que c'est pour cette raison qu'il accepte tout avec joie. Il pense également qu'une personne qui n'accepte pas les défis avec amour est toujours ancrée dans la matérialité.

-> Hachem a créé le monde afin d'offrir Sa bonté. Sur cette base, un tsadik a déclaré que si une personne a l'impression qu'Hachem ne lui a pas donné de bonté, ce n'est pas un hasard et il y a une bonne raison à cela.
De même, le 'Hatam Sofer raconte qu'il a demandé à un vieil homme de sa communauté sur quelle base spirituelle il méritait de vivre une longue vie. L'homme répondit : "Les gens demandent à Hachem pourquoi les choses leur arrivent, et comme Hachem est miséricordieux, Il les ramène à Lui pour répondre à leurs questions (provoquant leur mort). Mais moi, je ne demande pas".

La joie nous préserve des difficultés

+ La joie nous préserve des difficultés :

-> Le "Saraf" de Magalintsa enseigne :
Le Créateur désire que les juifs soient dans la joie. Si l’homme manque de joie, que fait Hachem?
Il lui envoie des épreuves et des souffrances, et les lui enlève ensuite ; le mieux-être qui s’ensuit est alors une raison en soi de le réjouir.

C’est ce que le roi David exprime dans le Téhilim (32,7) :
- "ata sétèr li" (אַתָּה סֵתֶר לִי) = "Maître du monde, sois mon abri et protège-moi" ;
- de tout "mitsar" (מצר) = de toute adversité : "Tu n’as pas besoin de m’infliger des épreuves et des souffrances et de me les enlever ensuite pour que je sois dans la joie"
- car "roné falét téssovévéni" (תסובבני פלט רני) = car "je réside constamment dans la joie".

Iyov a connu d'atroces souffrances.
Selon le midrach (Yalkout Chimoni – rémez 908), si Iyov ne s’était pas plaint des malheurs qui lui sont arrivés, et s’il avait à la place pris conscience qu’ils lui étaient nécessaires et pour son bien, alors nous aurions ajoutés son nom au début de la amida : "D. d’Avraham, D. de Yits’hak, D. de Yaakov et D. de Iyov".

=> De là, on peut se rendre compte de la grandeur d’accepter tout ce qui nous arrive (volonté de D.) avec amour.

Personne ne veut souffrir, mais si quelqu'un a été affligé par la souffrance, il doit se réjouir de cette aubaine inattendue!
[rav Yaakov Israël Kanievsky - le Steïpler]

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-> Nous constatons souvent qu'une chose qui semble horrible au départ finit par être géniale, et vice versa. "Par conséquent, une personne sage ne devrait pas être contrariée lorsque quelque chose de terriblement mauvais lui arrive, parce qu'elle n'en saisit pas l'issue.
De plus, une personne ne devrait pas se réjouir lorsque quelque chose de bien lui arrive, parce qu'elle ne sait pas non plus combien de temps cela va durer."
[Rambam - pérouch haMichnayot]

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-> Selon le rav Moché de Kobrin (Ohr Yécharim) : "Lorsqu'une personne souffre, elle ne doit pas dire : "C'est mal, c'est mal!". Rien de ce qu'Hachem impose à l'homme n'est mauvais.
Il devrait plutôt dire : "C'est amer, à l'image des médicaments dont certains sont amers".

La douleur est amère, mais parfois, quelque chose d'amer peut être bon pour nous et quelque chose de doux peut être nuisible.
Si nous croyons sincèrement à la hachga'ha pratit d'Hachem et à tout ce qui est rapporté par Ses prophètes et Ses sages, nous ne serons jamais à la dérive. Nous resterons sereins, forts de notre bita'hon qu'Hachem ne nous abandonnera jamais. C'est la sérénité profonde de savoir que nous ne sommes pas seuls dans nos luttes. Même si nous souffrons, nous savons que nos fautes sont purifiées et que notre récompense est mise de côté pour l'éternité. [Nétsiv Harchev Davar - Dévarim 4]

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-> Un baal bita'hon comprend que l'issue de toutes les situations n'est que celle qui a été déterminée par le Créateur comme étant la plus appropriée pour son bien ultime, à la fois dans ce monde et dans le monde à Venir.

-> Lorsque le roi David dit : "La bonté entoure celui qui a confiance en Hachem" (Téhilim 32,10) , il fait référence à notre confiance en Hachem.
Notez qu'il n'est pas dit que nous ne ressentirons pas aucune douleur. Le 'Hafets 'Haïm explique que la meilleure façon de permettre à quelqu'un d'avaler un médicament amer est de l'envelopper dans quelque chose avec une goût agréable. De nos jours, une capsule remplit cette fonction.
Lorsque nous réalisons qu'Hachem est derrière tout ce qui nous arrive et que toutes nos souffrances sont empreintes de compassion pour notre bien, la douleur est minimisée. Nous sommes soutenus par cette connaissance, de sorte qu'il n'y a pas d'amertume.

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-> Une personne qui souffre doit s'efforcer d'accepter les circonstances sombres dans lesquelles elle se trouve tout en continuant à croire, à espérer et à prier.
"Lorsqu'une personne s'attache à Hachem en continuant à suivre une voie droite même lorsqu'elle est confrontée à des circonstances négatives, elle procure à Hachem un plaisir inégalé. Elle réalise les tikounim (réparations) pour lesquels elle a été introduit dans ce monde-ci et que personne d'autre ne peut faire.

[rav 'Haïm Vittal]

Rien n'arrive à la cheville de la puissance des tikounim réalisés par une personne qui a continué à servir Hachem au milieu de la souffrance.

Comment se fait-il que tant de personnes extrêmement saintes souffrent de nombreuses tribulations? Pourquoi n'utilisent-ils pas la émouna pour se sauver?
Certains d'entre eux acceptent leur souffrance avec amour. Une autre raison cachée est que lorsqu'Hachem veut mettre en place un décret maléfique, il rend une personne si craintive qu'il lui devient impossible de renforcer sa émouna. [voir Lechem Chemo véAchlama]

-> "az yimalé che'hok pinou" (alors nous rirons de joie - Téhilim 126,2).
Cela se produira lorsque Hachem révélera la récompense de toutes nos souffrances. À ce moment-là, nous ne comprendrons pas pourquoi nous avons été si affligés par notre souffrance, étant donné qu'elle nous a rapprochés d'Hachem.

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Lorsque Rav Shlomo Zalman Auerbach fut informé de la souffrance du bachour, il demanda à quelqu'un d'amener le bachour pour qu'il vienne parler avec lui. Lorsque le bachour arriva, Rav Shlomo Zalman le fit asseoir à ses côtés. Caressant la main du bachour, le rav Zalman répondit :
"Il est vrai que lorsque nous sommes soumis au jugement d'Hachem, que nous ne pouvons pas comprendre, nous disons la bénédiction : "Barou'h Dayan ha'émet" (Béni sois le juge de Vérité).
En même temps, nous ne pouvons pas oublier que notre existence est entourée de compassion. C'est pourquoi la prière du Yizkor fait référence à Hachem en tant que Kel Malé Ra'hamim (D. plein de miséricorde).
"Hachem est un Père miséricordieux, la source de la compassion dans ce monde-ci. Parfois, il nous faut un certain temps pour comprendre qu'il n'y a rien de mauvais dans le monde. Tout ce que fait Hachem est pour notre bien. Chaque défi découle d'une vaste compassion. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour votre mère. Sa situation est bien meilleure que la vôtre ou la mienne. Son âme s'est reliée à l'immortalité. Elle est maintenant proche de la source de toute compassion (Hachem)."

Le rav Auerbach continua la conversation en décrivant l'amour d'Hachem pour Ses enfants (les juifs), dans ce monde et celui à Venir.

Lorsqu'une personne souffre, il ne faut pas qu'elle soit affligée par sa propre souffrance. Au contraire, sa détresse doit être principalement due au fait qu'à cause de cette souffrance (que D. nous en préserve), elle est incapable de servir Hachem comme il se doit.
Il donne ainsi à D. orgueil et plaisir, car sa détresse est uniquement due au fait qu'il est empêché de servir D. pour cette raison.
[...]

Le peuple juif souffre d'angoisse et son cœur brûle à cause de la destruction du Temple, car lorsque le Temple était debout, D. tirait un immense plaisir de notre service, du service du Cohen Gadol à Yom Kippour, et de même de tous les autres services avec les offrandes, comme il est dit : "les offrandes produisent un feu d'une odeur agréable à D." (Vayikra 1,13).
Nous ne souffrons pas du fait que, lorsque le Temple s'élevait, tout était calme et sûr pour le peuple juif.
Nous souffrons plutôt du fait qu'il est désormais impossible d'accomplir la volonté de D. et de Lui donner le même plaisir qu'à l'époque où le Temple s'élevait.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 12,7]