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Obtenir une délivrance & émouna

-> La émouna dans les promesses d'Hachem, même lorsqu'elles semblent ne pas correspondre à la réalité que nous percevons, génère un mérite extrêmement puissant pour nous.
En fait, le midrach (Yalkout Chimoni - Hochéa 2) affirme que la émouna que les juifs en Égypte avaient concernant leur libération éventuelle était en fait ce qui a permis à leur délivrance de se produire.
C'est la raison pour laquelle Moché a d'abord partagé la nouvelle de la délivrance avec les juifs lorsqu'il est retourné en Égypte. Ce n'est qu'ensuite qu'il alla parler à Pharaon (Chémot 4,31 ; 5,1). Il avait besoin d'allumer la flamme de la émouna des juifs avant que la délivrance ne se produise.
De même, le Sforno (Bo 12,11) écrit que lorsque le peuple juif a mangé le Korban Pessa'h la nuit précédant la sortie d'Égypte, il lui a été ordonné de le faire "(avec) vos reins ceints, vos chaussures aux pieds et votre bâton à la main" (Bo 12,11). Les juifs devaient agir comme s'ils étaient déjà en train de partir. Ils démontraient ainsi leur foi en la réalisation de la sortie d'Egypte, ce qui leur permettait de partir (voir Sforno - Vaéra 6,9).

-> Il nous est enseigné que c'est également de cette manière que la délivrance future doit se produire.
Ce même midrach (Yalkut Chimoni - Hochéa 2) poursuit : "Par le mérite de la émouna, nous mériterons la délivrance future et le rassemblement des exilés .... [tout comme] ils ont quitté l'Égypte grâce à [leur] émouna".

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-> Ce concept est également crucial pour notre vie quotidienne.
Le moyen de nous racheter de nos difficultés personnelles est également la émouna.
Le midrach (Béréchit rabba 98,14) affirme que l'on se libère de la souffrance grâce à "l'espoir".
Le rav Yérou'ham Lévovitz explique cette affirmation ainsi :
Supposons qu'un juif souffre et qu'il renforce sa émouna en pensant que toute sa douleur vient d'Hachem. Il affirme qu'Hachem peut mettre fin à sa douleur à tout moment, et cette connaissance l'imprègne du grand espoir que les choses changeront.
C'est précisément cette émouna et cet espoir qui fournissent le mérite par lequel la délivrance [personnelle] d'une personne peut survenir.

Pourquoi en est-il ainsi?
La réponse est simple : Hachem veut nous racheter de nos problèmes. Cependant, Il attend que nous renforcions notre émouna.
En effet, le but même de la souffrance est souvent de renforcer notre émouna et de nous rapprocher de Lui.

La souffrance (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La souffrance (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> S'il se repent, son défaut descendra dans les royaumes inférieurs et il y recevra son châtiment ; s'il ne se repent pas, il montera dans les royaumes supérieurs pour l'appeler au jugement dans le monde à venir, à l'endroit où il a commis son défaut ....
Ce n'est pas en vain que les Sages ont dit : "Là où ils ont dit de prolonger, il n'est pas permis d'abréger ; là où ils ont dit d'abréger, il n'est pas permis de prolonger" (guémara Béra'hot 11a).
[Tikuné Zohar 70]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
Lorsqu'une personne commet un péché, des forces du mal sont créées à partir de ses fautes. Ces forces lui apportent souffrance et punition, comme il est écrit : "Ton mal t'affligera" (Yirmiyahou 2,19).

S'il se repent, les forces du mal descendent sur terre et le frappent ici. En souffrant quelque peu dans ce monde temporaire, il échappe au jugement dans le Guéhinam et au châtiment dans le monde à venir, qui est éternel.

Mais s'il ne se repent pas, les forces du mal nées de ses péchés deviennent beaucoup plus dangereuses. Plutôt que de le frapper dans ce monde temporaire, elles le convoquent au jugement et exigent qu'il soit puni dans le monde éternel, qu'il a violé en transgressant les paroles éternelles de la Torah.

S'il existe un argument en faveur de la prolongation du châtiment du fauteur parce qu'il a enfreint le royaume supérieur, l'ange défenseur n'est pas autorisé à abréger ses souffrances en les lui infligeant dans ce monde temporaire.
Et lorsque la réduction de sa punition est justifiée, l'ange poursuivant n'est pas autorisé à exiger qu'il soit puni dans le monde éternel.

[ainsi les souffrances dans ce monde permettent d'avoir notre châtiment à un prix extrêmement bas, par rapport à ce qu'on aurait à payer suite à notre jugement après notre mort.]

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-> La colère d'Hachem contre les justes de ce monde est meilleure que son sourire contre les réchaïm dans ce monde.
[guémara Shabbath 30b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Les seules choses qui appartiennent vraiment à une personne sont les bonnes actions qu'elle accomplit et la récompense qu'elle en reçoit.
"Sa richesse, sa santé et même ses enfants ne sont pas vraiment les siens ; ils appartiennent à D.
Lorsque Hachem punit un tsadik dans ce monde, Il récupère ce qui est sien, c'est-à-dire qu'Il récupère la dette du tsadik en lui prenant quelque chose qui appartenait à D. en premier lieu. Ce qui appartient vraiment au tsadik, la récompense de ses bonnes actions, reste intact.
En revanche, lorsque D. gratifie les réchaïm dans ce monde, Il leur donne ce qui leur appartient et il ne leur restera rien dans le monde à venir.
C'est pourquoi la guémara dit que la colère de D. contre les justes dans ce monde est meilleure que le bien qu'Il donne aux méchants dans ce monde.
[...]
Le châtiment que D. inflige aux justes dans ce monde est bon pour eux. Comment le savez-vous?
Par le bien qu'Il accorde aux réchaïm dans ce monde.
"S'il en est ainsi pour ceux qui Le contrarient, combien plus en est-il pour ceux qui font Sa volonté!" (Rabbi Yossi - guémara Shabbath 30b). Il faut donc que les souffrances des justes soient bonnes.

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-> Tout comme l'olive atteint sa perfection à la fin, Israël atteindra sa perfection à la fin.
[guémara Ména'hot 53b]

-> Bien qu'une olive puisse être consommée en tant que fruit, ce n'est pas son état ultime. Elle n'atteint sa perfection que lorsqu'elle est pressée en huile, comme l'indique la "fin" du mot זית (zayit - olive).
En écrivant pleinement les lettres du mot "zayit, on a זין יוד תו, et les dernières lettres forment נוד (un flacon), dans lequel l'huile est stockée,

Israël aussi atteindra finalement la perfection, la tranquillité et la grandeur à travers la souffrance, qui fait sortir l'homme de son corps.
C'est ce qu'indique la "fin" du mot ישראל : dans l'alphabet hébraïque les lettres qui suivent ces lettres s'écrivent כתש בם (les presser).
Ainsi, Israël "atteint sa perfection à la fin".
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> "J'ai voulu les racheter, mais ils m'ont menti" (Ochéa 7,13). J'ai pensé les racheter par leur argent [c'est-à-dire par une perte financière] dans ce monde afin qu'ils méritent le monde à venir, mais ils ont proféré des mensonges contre moi.
C'est ce que Rav Poppi a dit au nom de Rava : Que signifie [le verset] "J'ai affligé et fortifié leurs bras, mais ils m'attribuent le mal" (Ochéa 7:15)? Hachem a dit : "J'avais l'intention de les affliger dans ce monde afin que leurs bras soient fortifiés dans le monde à venir, mais ils m'attribuent le mal."
[guémara Avoda Zara 4a]

-> Selon le Ben Ich 'Haï ('Hasdé Avor) :
Les épreuves qu'une personne subit dans ce monde sont pour son propre bien, pour lui éviter des souffrances plus graves dans ce monde et pour préserver sa récompense intacte dans le monde à venir.

La guémara rapporte l'histoire de Rabbi Eliezer, qui tomba malade. Les disciples qui vinrent lui rendre visite pleurèrent, à l'exception de Rabbi Akiva qui rit. Ils lui dirent : "Akiva, nous pleurons et toi tu ris?
Il répondit : "Pourquoi pleurez-vous ?"
"Un rouleau de la Torah souffre, dirent-ils, et nous ne devrions pas pleurer?"
"C'est pour cela que je ris", répondit-il. "Lorsque j'ai vu que les produits de mon maître ne se gâtaient jamais, je me suis inquiété de savoir si mon maître avait déjà reçu sa récompense dans ce monde. C'est pourquoi je suis maintenant heureux."
"Akiva, dit Rabbi Eliezer, ai-je négligé une partie de la Torah?"
"Notre maître nous a enseigné, répondit Rabbi Akiva, qu'il n'y a pas une personne au monde qui n'ait jamais péché ..."

Si une personne est riche et insouciante [de la volonté d'Hachem], elle devrait s'inquiéter de ce que sa richesse ne lui vienne de sa récompense dans le monde à venir, et dans ce cas, il utilise sa récompense éternelle dans ce monde temporaire.

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-> Qui est riche? Celui qui est heureux de son sort, comme il est écrit : "Quand tu mangeras le travail de tes mains, tu seras heureux, et tout ira bien pour toi" (Téhilim 128,2).
Tu seras heureux dans ce monde, et tout ira bien pour toi dans le monde à venir.
[Pirké Avot 4,1]

-> Le Ben Ich 'Haï ('Hasdé Avor) écrit :
Si vous gagnez difficilement votre pain, soyez heureux dans ce monde, car vos difficultés montrent que vous n'utilisez pas ici une partie de votre récompense éternelle. Et ce sera bon pour vous dans le monde à venir, car vous y recevrez votre récompense intacte.
C'est ainsi que Rabbi Eliezer ben Yaakov a dit : Tant qu'une personne mène une vie facile, elle n'a pas d'expiation pour ses péchés. C'est par la souffrance qu'il devient agréable à D., comme il est écrit : "Celui qu'Hachem aime, il le reprend" (Michlé 3,12). (Sifri Vaét'hanan 32).

[ex: il est à noter que selon nos Sages la souffrance que nous mettons à étudier la Torah de toutes ses forces, peut permettre de nous dispenser de souffrances qu'on aurait eu dans d'autres domaines de la vie.
On peut citer : "la souffrance s'éloigne de la personne qui étudie la Torah" (guémara Béra'hot 5a). ]

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-> Rabbi Elazar dit : La moquerie est difficile, car elle commence par la souffrance et se termine par la destruction.
[guémara Avoda Zara 18b]

-> La souffrance qui expie les fautes d'une personne est une vie et une rectification.
Mais si la personne qui souffre se moque et n'accepte pas la souffrance, elle n'expie pas et est donc considérée comme une destruction.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[pour qu'une souffrance fasse son effet, nous devons reconnaître qu'elle vient avec précision d'Hachem, pour notre bien ultime. ]

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-> Le Yitev Lev observe que les lettres de "Néga" (נגע), plaie ou souffrance, sont les mêmes que celles de "Oneg" (ענג), délice.
La différence entre נגע et ענג réside uniquement dans la position de la lettre ע (ayin), qui se trouve au début de ענג mais à la fin de נגע.
L'inversion de la position de la lettre ayin transforme la détresse en délice.
Qu'est-ce que cela signifie?

Nos Sages ont enseigné que les justes changent l'attribut de la stricte justice en attribut de la miséricorde en acceptant leur souffrance avec amour et en croyant que c'est pour le mieux.
Cette croyance transforme le נגע en ענג, la détresse en plaisir.
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Tazria 13,55)]

[on voit que le fait d'accepter nos souffrances avec amour, permet de transformer la rigueur qui est sur nous en miséricorde.]

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-> Rabbi Yéhochoua ben 'Hananya se rendit un jour dans une grande ville romaine. On lui dit : "Il y a un enfant [juif] en prison ..."
Il alla se placer à l'entrée de la prison et dit : "Qui a donné Yaakov au pillage et Israël aux pillards?" (Yéchayahou 42,24).
L'enfant répondit : "N'est-ce pas Hachem? Celui-là (zou) contre lequel nous avons péché" (Yéchayahou 42,24).
L'enfant dit [Rabbi Yéhochoua] : "Je suis sûr qu'il deviendra une autorité halakhique en Israël."
[Guittin 58a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
L'enfant ne faisait que compléter le verset que le Sage avait commencé. Quelle intelligence Rabbi Yéhochoua a-t-il donc perçue chez lui?
Il faut croire que l'échange s'est déroulé à un niveau plus profond qu'il n'y paraît à première vue.

Rabbi Yéhochoua demandait : La source de ce malheur est-elle la Providence divine (hachgakha) ou la dissimulation de Son visage (hester panim)?
Certaines épreuves sont provoquées par la Providence pour produire l'expiation. Il est possible d'être sauvé de ces épreuves par la prière ou par un effort physique ou matériel ; un peu de douleur suffit à l'expiation, et D. dispense celui qui la subit du reste.
Cependant, si une personne est extrêmement racha, elle est livrée aux exécuteurs de la justice pour qu'ils en fassent ce qu'ils veulent ...

Rabbi Yéhochoua a demandé : "Qui a donné Yaakov en butin?" = cette souffrance est-elle le fruit de la Providence ou de la dissimulation de Son visage? L'enfant répondit : "N'est-ce pas Hachem? Celui (zou) contre lequel nous avons péché".
L'enfant a habilement mis l'accent sur le mot zou, qui implique quelque chose que l'on peut montrer du doigt. Il voulait dire : "Cette Présence Divine (Chékhina) au-dessus de nos têtes a provoqué le malheur sur nous, et puisque le malheur vient de la Providence, le salut est susceptible d'être obtenu par la prière ou par des moyens physiques.

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+ Ouvrir les Portes :

-> "Hachem m'a fait souffrir, mais il ne m'a pas livré à la mort. Ouvre-moi les portes de la justice" (Téhilim 118,18-19)

La souffrance ouvre les 2 portes de la juste récompense : la porte de la terre d'Israël, où l'on recevra les dividendes de notre souffrance, et la porte du monde à venir, dans laquelle recevoir le principal.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 4, Kala 3]

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-> Celui que Hachem, aime, il l'humilie par la souffrance.
[guémara Béra'hot 5a]

-> La guémara dit "humilie" plutôt que "réprimande" pour nous enseigner que, par la souffrance, Hachem aide la personne à acquérir le merveilleux trait de caractère qu'est l'humilité.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Un esclave s'affranchit par la perte d'un œil ou d'une dent, qui n'est qu'un des membres d'une personne, et à plus forte raison par la souffrance, qui purifie tout le corps d'une personne.
[guémara Béra'hot 5a]

-> La Torah enseigne qu'un esclave cananéen qui perd un œil ou une dent est libéré.
De même, celui qui a fauté et est ainsi devenu l'esclave du mauvais penchant est libéré de son esclavage par la souffrance.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Le Maharcham considère le passage talmudique différemment. Il note qu'un esclave n'est libéré que lorsque les dommages subis par sa dent ou son œil a été infligé par son maître ; si le dommage a été infligé par une autre personne ou s'est produit de lui-même, il reste un esclave.
La leçon de la dent ou de l'œil, celui qui souffre devient libre, n'aide que celui qui reconnaît que sa souffrance vient de son Maître, Hachem.
Si elle pense qu'elle vient d'autres sources, alors cette leçon ne l'aide pas.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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+ L'échange :

-> Ceux qui n'ont pas d'échanges, et qui n'ont pas craint Dieu. (Téhilim 55,20)

-> Dans sa bonté, Hachem fait des "échanges" pour les personnes qui méritent de mourir de leurs péchés.
Il recouvre les dettes d'une personne par le bien [qu'Il lui a accordé - Rachbam] : le riche par son bœuf, le pauvre par sa brebis, l'orphelin par son œuf, la veuve par sa poule.
Il cause à une personne une perte financière et expie son corps (selon le Rachbam). [guémara Pessah'im 118a]

-> Le Ben, Ich 'Haï ('Haïm véhaShalom) écrit :
Nous pouvons en déduire que lorsque nos biens se brisent ou se perdent, les pertes peuvent être un échange contre notre vie.
En plus de nous sauver de la mort, l'échange a un autre but : éveiller notre crainte du ciel et nous amener à nous repentir de nos fautes passées et à être plus attentifs à ne pas fauter à l'avenir.
Mais les réchaïm qui prospèrent sans subir de pertes s'enfoncent encore plus dans leur méchanceté. Parce qu'ils "n'ont pas d'échange", ils "ne craignent pas D.".

-> Tous les malheurs qui arrivent à une personne sont des réprimandes que D. lui adresse, et ces reproches sont bien plus efficaces que les paroles.
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Kédochim 19,17) ]
[ainsi, plutôt que de voir en nos souffrances comme un désamour d'Hachem à notre égard, la réalité est à l'opposé : par cela Hachem désire que nous nous corrigeons dans ce monde éphémère pour mériter d'être éternellement le plus proche de Lui, avec le plus de joie et de bénédictions. ]

-> La congrégation d'Israël a dit devant Hachem : "En m'affligeant, Tu deviens mon bien-aimé" (midrach Chir haChirim 1,60)
Les afflictions que D. inflige à Israël, aussi amères soient-elles, sont pour le bien d'Israël. Grâce à elles, il ne nous abandonnera jamais, mais il nous ramènera à Lui pour que nous soyons aussi proches que nous l'étions autrefois (une âme juive provient de l'intériorité d'Hachem, du Trône de Gloire).
Ainsi : "En m'affligeant, Tu deviens mon bien-aimé".
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma 2]

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-> Hachem est juste, car je me suis révolté contre sa parole. Écoutez, je vous prie, tous les peuples, et voyez ma douleur ; mes jeunes filles et mes jeunes gens sont partis en captivité. (Eikha 1,18)

-> Israël dit aux nations du monde : Si vous voyez que j'ai péché et que j'ai été puni par l'exil, ne vous étonnez pas si, soudain, je suis racheté. Certes, j'ai fauté et mon châtiment était juste. Mais mon exil a été si amer qu'il expie mes fautes. La douleur des jeunes sans faute qui sont allés en captivité contribue également à effacer ma "dette". En fait, la multitude de souffrances qui m'ont frappé est une bonté de D., car elles me permettent d'être racheté d'autant plus tôt.
[Ben Ich 'Haï - Né'hamat Zion]

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-> Si une personne voit qu'elle souffre, elle doit examiner ses actes. [guémara Béra'hot 5a]

-> Au début, lorsque Hachem envoie un rappel pour corriger un comportement, la souffrance est légère. Puis, si la correction n'est pas faite, la souffrance augmente progressivement en intensité.
Dans un premier temps, la souffrance n'est évidente que pour celui qui souffre ; dans un second temps, lorsqu'elle s'intensifie, elle devient apparente pour tout le monde.
La guémara enseigne donc que dès le début, lorsque seule la personne elle-même voit cette souffrance, elle doit rechercher ses actes.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Si une personne voit que la souffrance s'abat sur elle, elle doit chercher dans ses actes ... . Si elle a cherché et n'a pas trouvé, elle doit l'attribuer à une étude insuffisante de la Torah ...
Si elle l'attribue à une étude insuffisante de la Torah et qu'elle ne disparaît pas, il doit savoir qu'il s'agit de châtiments par amour.
[guémara Béra'hot 5a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Une étude insuffisante de la Torah est une faute grave.
[le Ben Ich 'Haï développe qu'il faut bien calculer le temps nécessaire pour gagner de quoi vivre (le surplus peut être considéré comme une perte d'étude de Torah), et faire en sorte que le restant soit au maximum utilisé pour étudier. ]
Il existe d'autres exemples d'étude insuffisante de la Torah qui risquent de passer inaperçus : prendre le temps d'étudier pour faire une mitsva qui aurait pu être accomplie par d'autres ; ou demander à d'autres de vous rendre un service qui les éloigne de leur étude de la Torah.

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-> Si une personne est capable d'étudier la Torah mais ne le fait pas, Hachem lui inflige une affliction affreuse qui la ruine.
[guémara Béra'hot 5a]

-> L'affliction "affreuse/laide" est la pauvreté. En effet, l'indigent est laid et méprisé aux yeux des gens, même s'il est sage ou s'il s'habille élégamment .... tandis que le riche est respecté même s'il ne le mérite pas.

Pourquoi la guémara enseigne-t-elle que la pauvreté est la punition pour avoir perdu du temps qui aurait pu être utilisé pour l'étude de la Torah?
Yaakov et Essav se sont partagés ce monde et l'autre : Essav a pris ce monde, Yaakov le monde à venir. Yaakov n'a pas droit à la richesse ou au luxe dans ce monde, car c'est la part d'Essav, mais il y a une exception.
Selon la loi de la Torah, un trésor rejeté par la mer appartient à celui qui l'a trouvé. Ce principe peut également être compris dans un sens métaphorique. La "mer" est une métaphore couramment utilisée pour désigner le vaste ensemble des connaissances de la Torah.
Yaakov n'a droit à la richesse que si elle est rejetée sur le rivage par la mer, et il ne la rencontre que lorsqu'il étudie la Torah. Il n'y a ici aucune violation de l'accord entre Yaakov et Essav, car l'étude de la Torah par Israël fait que ce monde, la part d'Essav, continue d'exister.
Il s'ensuit qu'un juif qui n'étudie pas la Torah devrait être pauvre.

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-> Autrefois, lorsque le peuple juif se trompait, il y avait des prophètes pour lui révéler ses défauts et lui permettre de se repentir.
Maintenant qu'il n'y a plus de prophétie, Hachem les informe de la nécessité de se repentir en leur envoyant des malheurs.
Afin d'inciter les gens à se repentir, Hachem leur envoie des épreuves par étapes, en commençant par de petites difficultés et en terminant par de graves épreuves.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, téchouva 1]

[il développe aussi l'idée que : "si une personne sert Hachem de toutes ses forces [malgré la souffrance/malheur], alors elle sera sûrement consolée de sa douleur matérielle, car la mitsva qu'elle a accomplie lui apporte la sérénité. Au moins, elle s'est préparée quelque chose pour le monde à venir.
Mais si elle souffre beaucoup de son gagne-pain et qu'elle n'occupe pas son âme avec la Torah et les mitsvot, comment sera-t-elle réconfortée? Elle est perdant sur les deux tableaux. ]

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+ Mesure pour mesure :

-> A toi, Seigneur, la bonté, car tu rends à chacun ce qu'il a fait. (Téhilim 62,13)

-> Parfois, le mauvais penchant essaie de nous convaincre qu'une chose interdite est en fait permise. Après l'avoir fait, nous ne nous rendons pas compte que nous avons péché et que nous devons nous repentir.
Hachem, dans sa bonté, nous envoie la souffrance pour nous faire prendre conscience que nous avons péché. Et pour nous aider à comprendre en quoi consistait ce péché, il utilise le principe de mesure pour la mesure : nous souffrons dans un domaine similaire à celui dans lequel nous avons fauté.
Nous pouvons alors reconnaître notre péché, nous repentir et être purifiés.
[Ben Ich 'Haï - drouchim]

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-> Hillel l'Ancien se promenait un jour sur la route, lorsqu'il entendit des cris venant de la ville. Il dit : "Je suis sûr que ce n'est pas dans ma maison". [guémara Béra'hot 60a]

-> Rabbi Almosnino demande : Comment Hillel, qui était extrêmement humble, a-t-il pu parler d'une manière qui semble arrogante?
Il répond : "Hillel était si humble qu'il était persuadé que toute souffrance qui lui arrivait avait pour but d'expier ses fautes, et il se réjouissait donc de ses souffrances.
Il enseigna donc à sa famille à ne pas crier de douleur, mais à se réjouir. Ainsi, lorsqu'il entendait des cris, il était sûr qu'ils ne provenaient pas de sa maison, car dans sa maison, les gens acceptaient leurs souffrances avec joie.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot]

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+ Etre patient :

-> "Soyez patient dans votre jugement" (Pirké Avot 1,1)

-> Au lieu de nous plaindre et de nous mettre en colère contre Hachem lorsque l'adversité nous frappe, nous devrions supporter nos souffrances avec patience, en silence, et placer notre espoir en D. jusqu'à ce que le mal se transforme en bien.
"Patience dans le jugement” = lorsque vous êtes jugés et puni, attendez patiemment le salut d'Hachem.

Il est écrit dans la guémara (Yébamot 121a) :
Rabban Gamliel dit : Une fois, je voyageais sur un bateau et j'ai vu un bateau se briser. J'étais triste au sujet d'un érudit de la Torah qui s'y trouvait. Qui était-ce? Rabbi Akiva. Lorsque j'ai débarqué, il est venu s'asseoir et a discuté de halakha devant moi.
Je lui ai dit : "Mon fils, qui t'a sauvé?".
Il répondit : "Une planche d'un bateau est venue à moi. Devant chaque vague qui s'abattait sur moi, je baissais la tête. [La vague a alors roulé sur mon dos et s'est retirée (Rachi)]."

=> Nous devrions apprendre de Rabbi Akiva à baisser la tête avant chaque vague de douleur.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot]

-> Lorsque nous nous trouvons dans les ténèbres de la souffrance, nous ne devons pas désespérer de la miséricorde d'Hachem. Nous devons penser à la lumière qui finira par venir, nous apportant paix et prospérité.
[Ben Ich 'Haï - chana richona - Chémot]

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-> Hachem a donné à Israël 3 cadeaux, qu'il n'a pu offrir que dans la souffrance : la Torah, la terre d'Israël et le monde à venir.
[guémara Béra'hot 5a]

-> Les 3 cadeaux sont donnés dans la souffrance pour tester notre coeur et déterminer pourquoi nous les voulons, car ce n'est que si nous voulons des dons pour le ciel que nous sommes dignes de les recevoir.
Même si D. connaît nos pensées, Il nous teste pour montrer ce qu'il y a dans nos cœurs et pour augmenter notre récompense.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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+ Les juifs sont différents des non-juifs :

-> De toutes les familles de la terre, je n'ai connu que toi ; c'est pourquoi je frapperai sur toi toutes tes iniquités/fautes. (Amos 3,2)

-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat 'Haïm - haftara Vayéchev) écrit :
Israël pourrait se plaindre que D. l'afflige parce qu'il viole les interdits et n'accomplit pas les mitzvot : "Toutes les autres nations n'observent pas les commandements positifs et négatifs et vivent pourtant dans la paix et la prospérité. Si nous les observons, mais que nous en transgressons une partie, pourquoi nous infliges-tu des souffrances ? Compare-nous avec les autres nations, et Tu verras comme nous sommes justes!"

Hachem répondit : Comment pouvez-vous être comparé à eux? Retournez au début et voyez pourquoi c'est à vous, et non à eux, que j'ai ordonné de vous éloigner du mal et de faire le bien. La raison en est que vos âmes se trouvent sur un plan entièrement différent du leur".

Le midrash (Vayikra 11,2) l'illustre par une parabole.
Un médecin est allé avec son assistant faire 2 visites à domicile.
Dans la première maison, il trouve le patient gravement malade. Il prescrit immédiatement des médicaments et donne une longue liste d'instructions sur le régime alimentaire.
Dans la maison suivante, le patient était dans un état plus grave, mais le médecin lui a dit qu'il pouvait manger ce qu'il voulait.

Après leur départ, l'assistant a demandé au médecin pourquoi il avait donné tant d'instructions au patient le moins malade et aucune au patient le plus gravement atteint.
"C'est simple", répond le médecin. "Le premier a de bonnes chances de guérir, alors je lui ai prescrit des choses pour l'aider. Le second est comme mort. Les médicaments, les cataplasmes et les pilules ne peuvent rien pour lui, alors pourquoi devrais-je rendre ses dernières heures amères sans raison? Laissons-le manger, boire et s'amuser autant qu'il le peut."

Les nations du monde sont comme le patient gravement malade ; Israël, comme le patient dont le cas est plus léger.
Les âmes d'Israël sont d'une nature entièrement différente des âmes des nations, et il n'est donc pas possible de faire des comparaisons. C'est pourquoi Hachem nous visite dans la souffrance.
"Il nous dit : "Vous ne pouvez pas vous comparer aux nations. Reprenons l'affaire depuis le début. Pourquoi ai-je donné les 248 commandements positifs et les 365 commandements négatifs à vous et non à eux?
Parce que vos âmes sont aussi différentes des leurs que les vivants le sont des morts. Vos âmes sont devenues malades et peuvent être guéries par les mitsvot. Mais les leurs, comme les malades incurables, ne peuvent pas être guéris ; alors pourquoi leur donner des mitsvot?

"c'est pourquoi je frapperai sur toi toutes tes iniquités/fautes" = afin de vous purifier, pour que vous vous repentiez et que vous soyez guéris de votre maladie.
Mais les nations ne peuvent être purifiées et rectifiées par la souffrance, c'est pourquoi je n'afflige une nation que lorsque son heure est venue d'être anéantie."

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+ Souffrances d'amour :

-> Si quelqu'un voit que des malheurs s'abattent sur lui, il doit examiner ses actes ... . S'il examine et ne trouve pas ... on sait qu'il s'agit de souffrances d'amour. [guémara Béra'hot 5a]

-> Rachi : Hachem l'afflige en ce monde sans qu'il ait commis le moindre péché, afin d'augmenter sa récompense dans le monde à venir au-delà de la valeur de ses mérites.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Sur l'ordre de D., le prophète Michayhou demanda à un homme de lui donner des coups, et l'homme s'exécuta (I Méla'him 20,35 et suivants).
Nos Sages enseignent que le saignement du prophète a expié pour Israël ; la douleur du prophète parfaitement juste était équivalente à la souffrance de plusieurs milliers de personnes ordinaires. En conséquence, lors de la guerre qui suivit entre le roi Achab d'Israël et le roi d'Aram, pas un seul soldat d'Israël ne fut tué.

La souffrance de tout tsadik, même s'il n'est pas prophète, sauve Israël des mauvais décrets et lui donne le temps de se repentir. Puisque sa souffrance les a maintenus en vie et leur a permis d'accomplir des mitsvot et de faire de bonnes actions, le tsadik a une part de ces mérites.
Ainsi, sa récompense est augmentée par sa souffrance.

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+ La machia'h :

-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi trouva Eliyahou ...
Il lui demanda : "Quand le Messie viendra-t-il?
Il répondit : "Va le lui demander."
"Où est-il assis ?"
"A l'entrée de Rome.
"Comment le reconnaîtrai-je ?
"Il est assis au milieu des pauvres qui souffrent. Tous enlèvent leurs bandages, [nettoient leurs plaies - Rachi] et bandent [toutes leurs plaies] en même temps, mais lui enlève un [bandage] et bande une [plaie], car il a dit : 'Si on me demande, je n'aurai pas à tarder'."
[guémara Sanhedrin 98a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
"Rome" (de "rum", élever) fait référence au jardin d'Eden, qui est élevé au-dessus de ce monde.
Les "pauvres" sont les justes qui savent qu'ils n'ont rien en propre, qu'ils n'ont que ce que Hachem leur donne. Normalement, leurs âmes existent dans un état de délice dans le jardin d'Eden, mais à certains moments, ces âmes entrent dans des corps afin de souffrir pour l'expiation d'Israël.
L'âme du machia'h, elle aussi, existe dans un état d'éclat glorieux dans le jardin d'Eden (gan Eden), et une étincelle de son âme entre dans un corps afin de souffrir.

Bien que le machia'h soit assis parmi les justes à l'entrée du jardin d'Eden, il y a une différence entre lui et eux. Les tsadikim ont un temps fixe pendant lequel ils souffrent, chacun selon son statut, après quoi ils quittent leur corps et retournent se délecter dans le jardin d'Eden.
Mais l'étincelle du machia'h n'a pas de répit. Dès qu'un malheur l'a quitté, le suivant survient.

Pourquoi a-t-il accepté tant de souffrances sur lui?
Parce qu'il a dit : "Le temps de la rédemption d'Israël viendra peut-être, mais les accusateurs insisteront pour que la rédemption soit retardée à cause des fautes d'Israël. Je m'engage à souffrir pour repousser les accusations, afin de venir rapidement les racheter."

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-> [D.] a chargé [le machia'h] de mitsvot et d'afflictions/souffrances comme une meule de moulin. [guémara Sanhédrin 93b]

-> Quel est le rapport entre les mitsvot et les souffrances?
Si le machia'h ne souffrait pas autant pour expier pour Israël (les juifs), Israël ne pourrait pas exister, et alors qui accomplirait les mitsvot?
Puisque l'existence d'Israël est due à lui et que leur existence leur permettent d'accomplir les mitsvot, il a le mérite de toutes leurs mitsvot comme s'il les avait accomplies lui-même. Il est donc chargé de souffrances et, à cause de ces soufrances, il est également chargé de mitsvot.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La guémara raconte qu'un sadducéen a accusé Hachem de se moquer des prophètes lorsqu'il a ordonné à Yé'hezkiel de s'allonger sur son côté gauche et sur son côté droit (Yé'hezkiel 4,4-6).
Les Sages lui ont répondu :
Hachem a dit à Israël : "Semez vos champs pendant 6 ans et arrêtez la 7e année, afin que vous sachiez que la terre est à Moi". Ils ne l'ont pas fait, ils ont fauté et ont été exilés ... . Si une province se révolte contre un roi mortel et que celui-ci soit cruel, il les tue tous ; s'il est clément, il en tue la moitié. S'il est extrêmement miséricordieux, il fait souffrir les plus grands d'entre eux.
C'est ainsi que Hachem a affligé Yé'hezkiel pour effacer les fautes d'Israël.
[guémara Sanhedrin 39a]

-> Nous voyons ici que lorsque le peuple d'Israël faute, il oblige les justes de la génération à expier leurs fautes par la souffrance.
Si le peuple ne faute pas, les justes vivent dans la tranquillité.

Il existe des tsadikim dont la richesse contribue à atténuer leur douleur, de sorte qu'ils peuvent la supporter et continuer à étudier la Torah et à accomplir les mitsvot.
C'était le cas de Rabbi Elazar, le fils de Rabbi Shimon bar Yo'haï. Il souffrait chaque nuit, mais dans la journée, sa femme lui préparait de nombreux plats coûteux qui lui redonnaient des forces et lui permettaient d'apprendre la Torah (guémara Baba Métsia 84b).

D'un autre côté, un tsadik pauvre, qui n'a pas les moyens de soulager sa douleur, peut devenir trop faible pour étudier la Torah.
Ce fut le cas de Rabbi Eliezer ben Pedat, qui n'avait pas les moyens de manger correctement après avoir subi une saignée, ce qui lui valut un évanouissement (guémara Taanit 25a).
Le tsadik appauvri souffre doublement : non seulement son corps est affligé sans soulagement, mais son âme est également en détresse, car il n'a pas la force du corps et la paix de l'esprit nécessaires pour bien étudier.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim]

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+ Réincarnation :

-> Dans ta détresse, quand toutes ces choses t'arriveront, à la fin des jours, tu reviendras à Hachem, ton D. ... car interrogez les jours passés, ceux qui vous ont précédés, depuis le jour où D. créa l'homme sur la terre ... s'il y a eu quelque chose de semblable à cette grande chose ... ? (Vaét'hanan 4,30-32)

-> Lorsque les épreuves de la fin des temps surviendront, les gens se demanderont comment ces tragédies ont pu frapper aussi les justes.
La réponse de la Torah est de "demander aux jours passés", dans les incarnations précédentes, s'il y a eu une "grande chose", une transgression grave, qui justifierait une telle punition.
La souffrance des justes devient alors compréhensible.

Si vous vous demandez pourquoi un juste souffre, sachez qu'il expie peut-être une faute commise par son âme dans une incarnation précédente. Car la justice de D. est parfaite.
"Le Rocher, son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont justes ; il est un D. de foi, sans iniquité, il est juste et droit" (Haazinou 32,4).
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Vaét'hanan 4,30-32)]

-> Le Alchikh haKadoch explique que Iyov lui-même était juste ; il souffrait pour les fautes de son âme lors d'une incarnation précédente, lorsqu'il était dans l'idolâtre : Téra'h
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Iyov 32,3-3)]

[Après leur mort, même les réchaïm] acceptent la justice du jugement de D., et disent devant Lui : "Maître de l'Univers, Tu as bien jugé, Tu as bien acquitté, Tu as bien condamné, et il convient que Tu aies préparé le Guéhinam pour les réchaïm et le Jardin d'Eden pour les justes.
[guémara Erouvin 19a]

[on a beau faire le malin ici-bas, mais dans le monde de Vérité tout devient évident et l'on ne peut que reconnaisse la réalité d'Hachem.
Une des plus grandes souffrances après notre monde, et la réalisation de ce qu'on aurait pu faire de notre vie et que nous n'avons pas fait, notre yétser ara nous l'ayons volé. ]

Notre relation avec la souffrance

+ Une personne endurant beaucoup de douleur et de souffrance a demandé au rav Aharon Leib Steinman : comment pouvait-elle être joyeuse à Yom Tov?

-> Le rav Aharon Leib Steinman lui a répondu :
"Imaginez qu'une personne vous gifle, mais qu'elle vous offre 250 euros en compensation. Vous ressentirez toujours la douleur mais vous pourriez être réconforté par le fait que vous avez reçu de l'argent.
Maintenant, si la même personne était prête à vous donner 1 000 euros pour chaque coup, vous accepteriez probablement quelques coups de plus.
S'il vous offrait 100 000 euros par coup, vous le supplierez de vous frapper encore plus.
S'il vous offrait 1 000 000 euros pour chaque coup, vous danseriez de joie et vous le remercieriez avec gratitude chaque fois qu'il vous frappe!

Quand une personne souffre dans ce monde, la récompense éternelle qu'elle reçoit vaut bien plus qu'un million d’euros! Si vous comprenez bien cela, non seulement vous tolérerez la douleur, mais vous serez heureux de chaque souffrance que Hachem vous envoie."
[Haggada du Rabbi Aharon Leib]

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-> Le Steïpler a reconnu que le fait de souffrir est difficile à supporter, mais il a souligné que les souffrances passées ont une grande valeur et deviennent une source de bénédiction. Après la guérison, la douleur ressentie précédemment par un malade équivaut à une fortune en mérites. [Kréna déIgarta]
[en ce sens, il est écrit : "les souffrances sont précieuses" ('havivim yissourim - guémara Sanhédrin 101a)]

-> Pourquoi est-ce qu'on doit dire le gomel dans 4 cas de figure?
Parce que l'on a survécu à des défis mortels, et on exprime alors notre reconnaissance parce que cette souffrance qu'on a pu avoir dans ce monde nous sauvera de beaucoup de souffrances dans le monde à venir. [selon le Ohr haGanouz]

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/09/28/37215

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-> La providence divine d'Hachem ne fonctionne pas de la même manière que les êtres humains.
Le 'Hafets 'Haïm dit que relativement parlant, nous avons un esprit comme le cerveau d'une fourmi, ou peut-être une créature encore bien plus petite, mais nous souhaitons comprendre le monde entier avec nos petites têtes. [et limite parfois on donne même des conseils à D.! (ex: pourquoi j'ai pas ça, pourquoi il se passe ceci, ...) ]
L'homme est trop insignifiant pour comprendre les voies d'Hachem, les calculs derrière chaque miette de souffrance sont bien au-delà de nos connaissances.
Le Ram'hal (Daat Tévounot 180) enseigne : "Celui qui fait confiance à Hachem sait avec certitude que toutes les actions d'Hachem sont justes, certainement bonnes et non mauvaises."
Selon le Chaaré Téchouva (chaar 2), il est vital de toujours relier les points entre nos souffrances et la bonté divine d'Hachem.

-> Selon le Yaavets : "la souffrance peut sembler terrible, mais elle n'est envoyée au final que pour notre bénéfice".

-> Le rav Mendel de Premichlan se réjouissait lorsque la souffrance l'atteignait. Et quand un long moment s'écoulait sans souffrance, il suppliait : "Maître du monde, m'as-tu oublié?"
[Imré Pin'has haShalem]

-> b'h, voir : Notre relation avec les souffrances : https://todahm.com/2017/12/11/notre-relation-avec-les-souffrances

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-> Bien qu'il semble que la douleur et la souffrance sont négatives et qu'il soit difficile d'y voir un quelconque avantage, nous devons continuer à nous rappeler que par essence, la situation est pour le bien, comme l'enseigne nos Sages : "Aucun mal ne descend d'en-Haut" (midrach Béréchit rabba 51,3).

-> Selon le Rambam (Moré Névou'him part.2 chap.22), une véritable connaissance d'Hachem est acquise lors de nos moments de souffrances, sinon cela ne l'est qu'à un niveau superficiel.

-> La souffrance est destinée à élargir l'esprit d'une personne. Quand les choses sont faciles, l'homme devient "limité" dans son coeur et son esprit. Il n'y a pas de place pour de grandes pensées et attitudes "de grande portée".
[rav Shamshon Raphaël Hirsch - Téhilim]

-> Considérez la souffrance comme un tremplin vers la sainteté, car elle vous incite à faire téchouva.
[Ménorat haMaor]

-> La réalité négative engendrée par la faute ne peut être renversée que par la force puissante de la souffrance. Un homme sage qui désire être proche d'Hachem embrassera la souffrance pour sa capacité à l'éloigner de la faute et à purifier son âme de tout ce qu'il y a de mauvais dans la matérialité.
[Maharcha - 'Hidouché Aggadot - guémara Shabbat 88]

-> Tant que le corps et l'âme sont égaux, l'âme (néchama) n'a aucune chance, mais lorsque le corps est atténué, l'âme peut le dominer. [Zohar - Toldot 90]
Face à la souffrance, l'intellect prend le contrôle et les instincts sensuels sont contraints de s'incliner devant la justice d'Hachem. [Drachot haRan]
Autrement dit, les souffrances garantissent que nous ne nous noyons pas dans la mer de nos désirs. [rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik]

-> Par la souffrance, un homme est recréé dans une configuration sans faute/péché. [Irin Kadichin Tanina 17,2]
C'est la dernière étape du processus de purification qui sépare le bien du mal. [Rabbénou Bé'hayé - Chaaré Téchouva]

-> La souffrance pénètre le noyau interne de l'individu, supprimant les pulsions animales de base, rendant la personne à nouveau parfaite (comme à l'origine). [Maharcha]
Le Torat Avraham (Shlémout véYissourim) écrit : "les souffrances affaiblissent intrinsèquement nos désirs et nous séparent progressivement de notre attachement à toutes les questions matérielles. Nous voyons qu'il est possible de vivre sans désirs, sans confort, sans arrogance mesquine et sans honneur illusoire.
Petit à petit, nous nous libérons nous-même des perspectives limitantes résultant de notre âme asservie, jusqu'à ce que nous soyons enfin capables de voir notre véritable essence."

-> La souffrance envoyée sur le chemin d'une personne est censée la conduire vers de plus hauts sommets, la reliant [davantage] à Hachem dans ce monde et dans le monde à venir. [Rabbénou Yona]

-> Le Gaon de Vilna compare les souffrances au fait de travailler et labourer une terre afin que de belles plantes puissent y pousser. De même, lorsque Hachem désire que notre âme brille, il afflige notre corps, nous pouvons alors absorber les leçons de la vie et mieux la reconsidérer.

-> Une fois que nous sommes illuminés par la lumière de vérité, nous méritons un esprit de sainteté, et nous sommes bénéficiaires de la bonté d'Hachem. C'est pourquoi le bien est appelé "tov", mais la punition est appelée "tov méod" (très bien). Les résultats de la souffrance sont la quintessence du bien.
[Béer Mayin 'Haïm - 'Houkat 19,2]
[n'oublions pas que Hachem est encore plus avec nous dans nos souffrances (à l'image d'un parent plus proche d'un enfant ayant des douleurs), qu'Il les ressent Lui aussi, et bien que nécessaire, Hachem profite des souffrances d'une personne pour lui donner ensuite beaucoup de bonnes choses qu'elle n'aurait pas eu sinon.
De plus, Hachem octroie à chaque souffrance une durée (à la seconde près!), une intensité, ... c'est une opération de grande précision faite avec amour et sagesse infinie de notre papa Hachem. ]

-> "D. examina tout ce qu'il avait fait c'était très bien." (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit rabba 9,7) commente les termes : "très bien " (tov méod), comme faisant référence au yétser ara.
Pourquoi? Car grâce au yétser ara, il nous est possible de grandir en surmontant les luttes spirituelles qu'il nous présente, et à travers cela, accomplir notre but dans la vie." [Séfer 'Hassidim 155]

-> Le rav Israël Eliyahou Weintraub explique que lorsqu'il apparaît qu'une personne ne terminera pas sa mission dans ce monde, la souffrance vient l’accélérer vers son objectif. Il n'y a pas de cruauté, pas de colère, mais c'est parce qu'une tâche accomplie avec souffrance a beaucoup plus de valeur que 100 tâches accomplies sans souffrance. [vaYaal Eliyahou béSéara]

[il faut toujours replacer dans le contexte que nous sommes de bref passage dans ce monde afin de préparer ce que sera notre vraie réalité pour l'éternité. En ce sens, une souffrance temporaire peut amener d'incroyables belles choses dont nous bénéficierons éternellement.]

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-> Le Shomer Emounim (partie.2, porte.3, chap.2) enseigne :
"Chaque fois qu'une personne déclare que le jugement d'Hachem est juste et que sa souffrance est juste, cela créé un ange défenseur qui passe à l'action, faisant campagne en son nom.
Cet ange est rejoint par d'autres bons anges qui se sont développés à partir de son expiation, qui a été provoquée par sa souffrance."

-> De même, rabbi Avraham Yéhochoua Heschel d'Apt disait que pour qu'une punition/souffrance de ce monde ait le plus d'impact dans le monde à venir, on doit toujours reconnaître que c'est Hachem qui l'a envoyée, comme expiation pour nos péchés.

-> Lorsqu'une personne se plaint de son affliction, sa souffrance ne fera qu'augmenter, car elle ajoute de la méchanceté à ses fautes antérieures, car elle proclame haut et fort son refus de la providence divine.
La meilleure réaction est de verbaliser notre foi en disant : "[Hachem] vois ma souffrance et enlève mes péchés". [Igra déParka]
[au-delà de pousser à faire téchouva, se remettre en question, les souffrances ont un pouvoir de purification. Il y a un principe : toute souffrance dans ce monde, nous dispense d'une souffrance infiniment plus élevée dans le monde à venir, c'est comme si dans ce monde on nous faisait une grande réduction pour être lavée de l'impact de nos fautes (de nos réincarnations). Le problème est que dans ce monde nous ne voyons pas clairement la Vérité (qu'au final tout est pour notre bien).]

-> Lorsque Hachem a créé ce monde, son intention initiale était que la justice soit la force spirituelle dominante. Cependant, pour assurer la continuité du monde, Hachem a également introduit la compassion/miséricorde. Dans le monde à Venir, seule la justice régnera ...
Ainsi, dans ce monde où la bonté domine, cela signifie qu'une petite quantité de souffrance ici sauve une personne de beaucoup de souffrance dans le Guéhinam.
[d'après le Tanya ; Ohr léTsion - Yissourim]

-> Selon le Séfer 'Hassidim, une spécificité de l'homme est sa capacité de savoir qu'au final le bien dépassera de nombreuses fois la souffrance.

-> Connaître l'utilité de la souffrance est réconfortant. Lorsque la souffrance a un sens, elle rend la douleur plus supportable.
Nos Sages prennent l'exemple suivant : si quelqu'un nous ordonnait d'enlever et de remettre ses chaussures et celles des autres, nous nous sentirions humilié par cette tâche.
Mais considérons que nous sommes le propriétaire d'un magasin de chaussures, que notre magasin regorge d'acheteurs potentiels et que nous courrions d'une paire de pieds à l'autre, nous en serions alors ravis. [encore des clients encore!]
Pourquoi n'y a-t-il pas de sentiment d'humiliation? Parce que nous gagnons beaucoup d'argent, et cela nous rend heureux. [de même avec nos souffrances qui sont certes désagréables sur le moment, mais elles nous rapportent très gros pour l'éternité du monde à venir.]
[rav Tsvi Hirsch Braude]

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-> Le rav Yaakov Israël Lugassi dresse une liste des résultats bénéfiques de la souffrance :
1°/ On se sent plus proche d'Hachem [on a tendance à vivre notre vie, prononçant les prières avec automatisme, et ce n'est que dans la douleur qu'on se tourne de tout coeur vers Hachem, se réfugiant et appréciant Sa présence permanente à nos côtés ] ;
2°/ on est plus conscient de notre dépendance à Hachem ;
3°/ on prie avec plus d'intensité ;
4°/ nos traits de caractère s'améliorent : on acquiert de l'humilité, on est plus empathique, on est plus tolérant, ...
5°/ on devient plus spirituel.

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-> "Les colonnes de la terre sont à Hachem (métsouké éréts), c'est lui qui en a fait les supports du monde" (Chmouël I 2,8)
Le terme "métsouké" peut être traduit par colonnes/piliers, et il peut également être traduit par "ceux qui souffrent".
Parfois, les personnes justes sont appelées à souffrir pour le bien des autres. Le verset nous dit que le monde entier repose sur ces individus qui souffrent.
[rav Ezra Attia]

"Lorsqu'une personne reçoit avec amour les souffrances et les épreuves qu'elle endure, alors c'est cela leurs remèdes."
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Vayigach 46,7]

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-> "ils vinrent en Egypte : Yaakov et toute sa descendance avec lui. Ses fils et ses petits-fils avec lui, ses filles et ses petites-filles et toute sa descendance, il [les] emmena avec lui en Egypte." (Vayigach 46,6-7)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente : "Ses fils et ses petits-fils" :
Le verset veut nous faire savoir qu'il y a une différence entre les membres de la famille de Yaakov en ce qui concerne la descente en Égypte. En effet, parmi eux, certains sont venus de leur plein gré en ayant accepté le décret divin.
Par contre, d'autres ont hésité à descendre dans cette prison et la Torah nous indique ceux qui sont venus de leur plein gré pour payer cette dette exil.
Et le verset nous dit que les fils et les petits-fils sont venus d'eux-mêmes ("avec lui"), et ensuite la Torah nous énumère ceux qui ne sont pas venus de leur plein gré, comme le verset dit : "ses filles et ses petites-filles il [les] emmena avec lui". Cela veut dire qu'elles ne sont pas venues d'elles-mêmes.

Nos sages (midrach Chémot rabba 1,8) nous enseignent que tout le temps que l'un de ceux qui sont descendus en Égypte étaient vivant, l'esclavage n'avait pas encore commencé.
Peut-être faut-il dire que c'était en récompense pour eux, car ils avaient accepte le décret divin de descendre en Égypte de plein gré. C'est la raison pour laquelle l'esclavage ne les a pas touchés.
Lorsqu'un homme reçoit avec amour les souffrances et les épreuves qu'il endure, c'est cela leurs remèdes.

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-> Selon le le Or ha'Haïm, Hachem attendit pour commencer l’asservissement de l’Egypte la mort de tous les fils de Yaakov, mais n’attendit pas la mort des filles. Car la guémara (Béra'hot 62a) enseigne que "le remède aux souffrances est de les accepter" [litt. "la tradition pour mettre fin à la souffrance est avec le silence (donc en l'acceptant) et la prière"], à savoir que l’acceptation des épreuves avec amour et joie est un remède qui les guérit.
Dès lors, du fait que les fils de Yaakov acceptèrent ce décret avec amour, la souffrance de la servitude leur fut épargnée, à la différence de Yo'héved (la mère de Moché) et de Séra’h (la fille de Acher) dont on n’attendit pas qu’elles meurent avant de commencer l’asservissement des Bné Israël. Celles-ci comptèrent, en effet, parmi ceux qui descendirent en Egypte contre leur gré sans accepter le joug de la servitude.

-> Ce commentaire nous apprend le devoir d’accepter dans la joie et l’amour tout ce qui nous arrive, en sachant que tout est pesé et calculé d’En-Haut. De la sorte, nous accomplissions les termes de l’enseignement de nos Sages : "Le remède aux souffrances est de les accepter" et mériterons d’en être soulagé et délivré et de voir la réussite dans toutes nos entreprises.

Le Sfat Emet exprime la même idée, à propos du verset de notre paracha : "Yéhouda s’approcha de lui (Yossef) et lui dit ‘de grâce mon seigneur’" (Vayigach 44,18).
Les commentateurs s’interrogent, en effet, sur le bien-fondé des arguments que Yéhouda avança à Yossef ("Mon serviteur demanda à ses serviteurs", et, en effet, les versets qui suivent). Ils ne contiennent, en effet, aucun élément nouveau en plus que tous ceux qui avaient déjà été exposés à la fin de paracha Mikets.
Dès lors, pourquoi Yéhouda pensa-t-il qu’il réussirait par cela à éveiller la compassion de Yossef envers ses frères?
De plus, les commentateurs demandent, qu’est-ce qui provoqua effectivement le changement d’attitude de Yossef au point qu’il ne puisse plus se retenir?

Le Sfat Emet explique qu'il est vrai que Yéhouda ne vint rien innover à Yossef. Seulement, depuis leur arrivée en Egypte, Yéhouda mit de l’ordre dans ses idées pour lui-même, afin de bien voir leur enchaînement et enraciner en son cœur que tout s’était déroulé selon la volonté d’Hachem. [il n'est pas resté prisonnier mentalement des galères qui leur arrivaient].  Il accepta avec joie Ses décisions, car si telle était Sa volonté, cela signifiait que c’était la meilleure des choses qui pouvait arriver.
Et de fait, dès qu’il intégra cette idée, la rigueur Divine disparut et put laisser place à l’éclosion de la délivrance.

Le Sfat Emet écrit : "Et cela constitue un conseil valable pour chaque juif se trouvant dans une situation où la face Divine est voilée : qu’il annule sa propre volonté devant celle de D. tout en restant convaincu que, même au milieu de l’obscurité (des difficultés/souffrances), la volonté vivante d’Hachem est encore présente."

-> Rabbi Mordé'haï de Lekhvitch explique de manière allusive à ce sujet la Michna (Béra'hot 40a) : "Sur tout, s’il a prononcé la bénédiction Chéakol Niya Bidvaro (qui a tout créé par sa parole), il est quitte" = celui qui dit à propos de tout ce qui lui arrive (même ce qui lui semble être un malheur), "tout est le fait de la parole Divine" est acquitté par cela de toutes les épreuves.
[le sens simple est que si nous ne savons pas quelle est la bénédiction, on peut s'en acquitter par défaut en faisant "chéakol".]

-> Rabbi Moché Avraham Barzovski dit : "j’ai hérité d’une coutume ancestrale selon laquelle celui qui prononce la bénédiction ‘Chéakol Niya Bidvaro’ avec une foi intègre dans le Créateur, bénéficie d’un adoucissement de la midat haDin (la mesure de rigueur d'Hachem)!"

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-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chap.4) nous garantit que si nous acceptons avec joie ces moments où rien ne semble aller dans notre vie, comprenant que cela nous est envoyé du Ciel et que c'est bénéfique pour nous, alors à ce moment nous déchirons les mauvais décrets et se sauvons des pires soucis qui devaient normalement nous arriver.

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[ainsi, le meilleur remède à nos épreuves réside dans notre acceptation, dans notre joie (par bita'hon en Hachem), malgré les difficultés, nos incompréhensions sur ce qui se passe dans notre vie.
Moins on essaie de tout comprendre, en étant simple (tamim) dans notre certitude que cela ne provient que d'Hachem pour notre bien ultime (on le comprendra dans le monde à Venir de vérité), alors le plus on s'évite bien des galères dans la vie. ]

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-> "Si le fauteur se voit sur le point de subir une épreuve, qu'il la légitime et accepte le châtiment avec amour. Cela constituera une protection contre les nombreuses souffrances qui auraient dues s'abattre sur lui".
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chap.4 ]

-> Si une personne proclame en se le répétant : "J'ai confiance dans le fait que Hachem accomplit cela pour mon bien", ce sera une raison en soi d'être préservé de toute épreuve et d'annuler tous les décrets".
[...]

Lorsqu’un juif se renforce dans sa foi que tout est entre les mains du Ciel et accepte le décret Divin, il est capable de provoquer des bouleversements dans tous les mondes par la force de sa émouna.

C’est d’ailleurs un principe fondamental connu rapporté dans le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chaar 3, chap.12) :
"Et véritablement, c’est un moyen miraculeux et une recette extraordinaire pour repousser de soi-même tous les décrets rigoureux et les volontés extérieures, de sorte qu’elles ne puissent nous dominer ni avoir aucune influence sur nous. Lorsqu’un homme enracine dans son cœur que "Hachem est le vrai D. et qu’il n’y a, en dehors de Lui, aucune force dans ce monde ni dans aucun monde, que tout est rempli de son unicité évidente, et qu’il annule entièrement de son cœur, sans leur attribuer la moindre valeur, toute force et toute volonté autres, qu’il soumet et attache la pureté de sa pensée uniquement au Maître unique, Béni-Soit-Il", alors Lui, que son Nom soit béni, fera en sorte, de fait, que toutes les forces et les volontés disparaissent d’elles-mêmes et ne puissent absolument rien lui faire."
[ rav Elimélé'h Biderman ]

"Et tu sauras dans ton coeur que, tel un père qui châtie son fils, Hachem ton D. te châtie" (Ekev 8,5)

-> Le Smag (סמ"ג - mitsva 17) écrit à ce sujet :
"C'est un commandement positif d'accepter le jugement Divin pour tout ce qui arrive, comme il est dit : "Et tu sauras dans ton coeur que, tel un père qui châtie son fils, Hachem ton D. te châtie."
J'ai expliqué ce commandement à de nombreuses personnes ... : si les vicissitudes de l'existence accablent un homme, c'est un commandement positif de penser en son coeur que sa situation a été bouleversée pour son bien".

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz a enseigné cela dans un cours :
"Quand les choses ne vont pas bien ... c'est un commandement positif de croire que la souffrance est dans notre intérêt ... Accepter la souffrance avec amour est la principale source de réussite d'une personne dans ce monde".

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-> "Un homme est tenu de bénir sur le mal de la même manière qu'il bénit sur le bien" (Béra'hot 54a)

-> Rabbi Barou'h de Mézibou'h explique que les mots " 'hassadim tovim" à la fin du Birkat hamazon, sont une demande à Hachem de nous accorder des bontés qui nous soient douces.
[d'une façon identique, nous disons : "chana tova oumétouka" = donne nous de bonnes choses, mais en plus qui soient douces.
En effet, ce qui nous paraît bien ou mal, tout est en réalité une bonne choses. Nous demandons à Hachem de nous envoyer une bonne chose qui nous apparaisse clairement agréable sur le moment.]

Le Baal Chem Tov se tournait vers Hachem et disait : "Je sais que le mal est pour mon bien. Si seulement tu pouvais convertir le mal en bien visible et lui permettre d'effacer nos péchés."

-> La rabbanite Feldbrand enseigne : il y a la bonté qui est visible, lorsque Hachem nous bénit avec une bonne santé, de la prospérité, et de la satisfaction dans la vie.
Mais il y a un autre type de bonté, qui n'en est pas moins pour notre bien. C'est comparable à un traitement désagréable pour soigner une maladie ou à une intervention chirurgicale douloureuse mais salvatrice. Connaissant son but, le patient est reconnaissant envers le chirurgien, bien que l'expérience ait été tortueuse.

-> Le rav Rubinstein rapporte que lorsqu'un Mr Falk est arrivé à Buchenwald, il s'est dit : "Je ne sais pas pourquoi Hachem m'a mis ici, mais c'est mon travail de continuer à être juif ici, de la même façon que cela pourrait l'être partout ailleurs".
Avec cette attitude, il a pu aider de nombreuses personnes.

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-> Le rav Ben Tsion Abba Chaoul a enduré de grandes douleurs lors de ses traitements médicaux, son visage a toujours reflété le contentement et l'harmonie intérieure. Les médecins ne pouvaient pas comprendre comment leur patient ne réagissait pas à sa douleur atroce.
Rav Ben Tsion a expliqué : "Selon divers opinions (Smag, Samak, Yéréïm), c'est une mitsva d'accepter les souffrances avec amour, sachant qu'elles sont pour notre bénéfice.
De plus, la mitsva d'aimer Hachem "bé'hol méodé'ha" (avec toutes tes ressources), c'est l'aimer en toutes circonstances, y compris celles-ci.

Quand quelqu'un est venu rendre visite au rav Ben Tsion Abba Shaoul à l'hôpital, à un moment où la souffrance lui était particulièrement aiguë, il lui a demandé : "Comment se sent le rav?"
Il a répondu : "Barou'h Hachem, bien!"
Le visiteur a été surpris : "Vraiment?"
Le rav a dit : "Bien sûr! Le verset dit clairement : "Rendez grâce à Hachem, car Il est bon". Lorsque vous savez que tout dans ce monde est une expression de sa compassion/miséricorde, alors vous comprenez que tout est bon".

L’étude de la Torah permet de nous épargner des souffrances

+ L’étude de la Torah permet de nous épargner des souffrances :

-> "Ils te prendront une huile pure d’olives concassées, pour le luminaire" (Tétsavé 27, 20)

-> "Seule la première goutte extraite de l’olive était apte pour l’huile du candélabre." (Rachi, guémara Ména’hote 86a).

-> L’Admour rabbi Yissa'har de Belz enseigne :
La Ménora suggère la Torah (guémara Baba Batra 28b), c’est pourquoi on ne pressait que la première goutte pour les besoins de l’allumage (celle-ci est extraite facilement sans effort). Car celui qui étudie la Torah n’a pas besoin d’être "concassé" sans arrêt et de subir maintes et maintes souffrances, comme l’enseignent nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "Celui qui s’adonne à l’étude de la Torah, les souffrances s’éloignent de lui".
Grâce à celle-ci, l’homme est épargné de toutes sortes de peines et de tourments.

-> D’après ce qui précède, le ‘Hidouché haRim explique l’enseignement de la guémara (Béra'hot 6b) : "La récompense du rassemblement de la Torah, c’est le do’hak (terme qui signifie à la fois contiguïté, mais aussi la pauvreté").
Rachi d’expliquer : "Le Shabbat d’avant chaque fête, tous venaient se rassembler pour écouter les lois relatives à celle-ci".
D’après cela, commente le ‘Hidouché haRim, cet enseignement vient suggérer en allusion que la récompense reçue pour se rassembler afin d’étudier la Torah est le
"do’hak" = que toutes sortes de difficultés et d’épreuves disparaissent.

-> Le midrach (Béréchit rabba 92,1) enseigne : "Il n’est pas un homme sans épreuve, heureux l’homme dont les épreuves viennent
de la Torah".
L’explication en est que l’homme est né pour l’effort. Cependant, heureux celui dont les efforts et la peine sont dans le but de comprendre la Torah, car ceux-ci l’exemptent de toutes les autres souffrances.

-> Le Yichma'h Moché dit que l'on y trouve une allusion dans le verset : "C’est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain (Béréchit 3,19) : le mot "pain" peut avoir, en effet, deux significations : son sens propre, et aussi celui de "Torah", comme on le voit dans le verset : "Venez manger de Mon pain" (Michlé 9,5).
Or, si tout homme est soumis à ce décret, néanmoins, il peut choisir pour quel "pain" investir ses efforts. Car s’il les tourne tous vers la Torah (pour l’étude de laquelle il peine), il méritera de recevoir sa subsistance facilement, sans devoir beaucoup se fatiguer.

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-> La souffrance purifie les péchés de l'homme (guémara Béra'hot 5a).
Un homme sage n'attendra pas qu'Hachem lui envoie de la souffrance. Au contraire, il acceptera sur lui l'inconfort de l'étude de la Torah : l'absence de plaisirs, l'effort constant et le joug de la Torah qui affaiblit l'homme.
L'avantage est que la souffrance elle-même est une mitsva. En outre, elle remplace d'autres formes de souffrance et expie ses péchés.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,6]

[le Pirké Avot, compte le fait d'accepter la souffrance parmi les 48 voies pour acquérir la Torah ]

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-> b'h, voir également : L'étude de la Torah expie les fautes comme les sacrifices : https://todahm.com/2022/04/24/letude-de-la-torah-expie-les-fautes-comme-les-sacrifices

[plus on met d'efforts dans notre étude de la Torah, plus on expie nos fautes, et donc le moins nous aurons besoin de souffrances en réparation des dégâts spirituels de nos fautes (c'est bon la Torah a déjà fait le travail nécessaire! ).]

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-> voir également : Torah & les souffrances pendant 'hevlé machia'h : https://todahm.com/2017/07/11/torah-les-souffrances-pendant-hevle-machiah

Parvenir à accepter avec amour les difficultés

+++ Parvenir à accepter avec amour les difficultés / souffrances :

"Yaakov déchira sa tunique, se vêtit d'un cilice et prit le deuil pour son fils pendant de nombreux jours" (Vayéchev 37,34)

-> Le midrach (Béréchit rabba 84,20) commente :
Puisque Yaakov se revêtit d'un cilice, celui-ci ne quittera pas ses fils et sa descendance ...
"Mordé'haï se couvrit de cilice et de cendre" à l'époque d'Assuérus lorsque Haman le racha décréta de tuer et d'anéantir tout le peuple d'Hachem (Méguilat Esther 4,1).

-> Le 'Hatam Sofer explique :
Le travail de l'homme dans ce monde est de parvenir à accepter les épreuves qu'il subit avec amour et joie en sachant que grâce elles, il se purifie et se rapproche de son Créateur.
Et c'est précisément cette joie qui le sortira finalement des souffrances et de l'obscurité vers la lumière.
De fait, Yaakov avait toujours accepté les vicissitudes de l'existence avec joie : Essav, Lavan, Dina, ... jusqu'à ce qu'advienne l'épreuve de vérité de Yossef.
Dans celle-ci, le yétser ara frappa Yaakov sans pitié. En effet, ce dernier savait que tout son monde futur dépendait de cela, comme l'enseigne Rachi (Vayéchev 37,35) : "Hachem avait transmis un signe à Yaakov selon lequel si aucun de ses fils ne mourait de son vivant, il pouvait être assuré de ne pas contempler le Guéhinam."
Il ne put alors supporter cette souffrance et versa des larmes amères en se couvrant d'un cilice.

C'est à cause de cela que sa descendance, elle non plus, ne fut pas toujours capable de surmonter la crainte face au poids des épreuves, et que les juifs au cours des générations durent se revêtir également d'un cilice et prendre le deuil face à l'adversité.
Mais en réalité, c'est cela qui est demandé à chaque juif : accepter avec amour les difficultés en sachant que la moindre épreuve supportée en silence vaut plus que plusieurs prières.

-> Le 'Hatam Sofer explique d'après cela que la raison pour laquelle Esther organisa un festin à l'intention du roi et de Haman, était d'exprimer par cela sa joie à l'égard d'Hachem et sa confiance dans le fait que la délivrance était proche.

Tout celui qui passe 40 jours sans avoir aucune souffrance [même légère], il doit être préoccupé d'avoir reçu dans ce monde sa récompense, [et qu'il n'aura alors plus rien dans le monde à venir]
[guémara Arakhin 16b]

-> Le Ramban (dans son Séfer Torat haAdam - Chaar haGuemoul) explique qu'il est contre nature que tout se passe comme une personne le désire, sauf si s'accomplit le verset : "Il rétribue Ses ennemis de leur vivant pour l'anéantir" (Vaét'hanan 7,10).

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-> Lorsque Rabbi Eliézer est tombé malade, Rabbi Akiva a dit : "Tant que je voyais que le vin de mon rabbi ne devenait pas aigre, ... tant que son huile ne s'était pas dégradée et que son miel n'avait pas été ruiné, je me disais à moi-même : "Peut-être que mon rabbi a reçu toute sa récompense dans ce monde".
Maintenant que je le vois souffrir, je suis soulagé.
[guémara Sanhédrin 101a]

[Kohélét (7,20) : "Il n'y a pas d'homme juste sur terre qui fasse le bien sans jamais fauter" => d'où le fait que toute personne doit subir des souffrances pour expier ses fautes (chacun à son niveau).]

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-> "Celui qui divisa la mer Rouge en plusieurs parties" (légozèr yam souf liguézarim - לגזר ים סוף לגזרים), car Sa bonté est éternelle" (Téhilim 136,23)

Selon le midrach, il ne faut pas lire "yam souf" (ים סוף), mais "yom sof" (ים סוף).

Le rav Méïr de Prémichlan explique que dans Sa grande bonté, Hachem divise les souffrances qu'une personne doit recevoir le jour de sa mort, de telle façon qu'elle les reçoit par petits morceaux chaque jour de notre vie.

[non seulement peu de souffrances dans ce monde équivalent à énormément dans le monde à venir, mais en plus en nous le morcelant, cela permet qu'on le sente passer de la façon la moins désagréable possible.]

Pourquoi Hachem agit-Il comme cela? "car Sa bonté est éternelle".

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-> En ce sens, il est également écrit dans le Méam Loez (Ekev 8,5) :
"L'amour de D. envers l'homme se manifeste également lorsqu'Il lui inflige de légères souffrances quotidiennes. Ainsi à la fin de sa vie, l'homme quitte ce monde totalement purifié ...
D. nous punit en ce monde pour toutes nos fautes alors que les non-juifs sont punis dans le monde futur.

Cela peut être comparé à un homme qui prête de l'argent à 2 personnes, l'une est son ami et l'autre son ennemi.
A son ami, il demande un remboursement échelonné afin qu'il lui soit facile de régler le solde à l'échéance.
Avec son ennemi, le prêteur ne conclut pas d'arrangement semblable. Lorsqu'il rappelle à l'emprunteur de payer sa dette à la date fixée, il le prend par surprise.

Comme l'ami du prêteur dans cette parabole, les tsadikim paient leur dette de souffrances à petites mesure. Quant aux réchaïm, leurs nombreuses fautes leur causent une sévère punition après le jugement final.

L'homme qui se réjouit de ses souffrances est supérieur à celui qui offre un sacrifice.
En effet, le dernier se sépare de ses biens tandis que le premier fait le sacrifice de sa personne.
En fin de compte, les afflictions sont pénibles pour le corps mais bonnes pour l'âme.
Une mère qui lave son enfant doit parfois lui faire mal pour enlever les saletés nuisibles. Un père doit réprimander son fils pour le diriger dans la bonne voie. De même, Hachem doit occasionnellement punir Israël pour son bien."

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-> La guémara (Arakhin 16b) détaille à quel point un petit ennui peut correspondre à la définition du terme "souffrance".
Rabbi El'azar dit que l'on peut affirmer que quelqu'un souffre lorsqu'il possède un vêtement tissé sur mesure, mais qui ne lui va pas parfaitement.
La guémara rétorque que le terme couvre des contrariétés encore plus petites que cela : si on avait l'intention de couper son vin avec de l'eau chaude, mais qu'on a utilisé de l'eau froide, cela est considéré comme un cas de souffrance.
D'autres exemples incluent le fait de mettre sa chemise dans le mauvais sens de sorte qu'il faut la retirer pour l'enfiler de nouveau ou celui de mettre la main dans sa poche dans le but de sortir 3 pièces, mais de n'en avoir retiré que 2.
La nécessité d'avoir à replonger la main dans sa poche pour s'emparer de la 3e pièce est qualifiée de "souffrance".

[Le Maharcha (Shabbath 77b) émet l'idée qu'au lieu d'envoyer des souffrances de la taille d'un rocher, pouvant écraser un individu, Hachem broie cela en de tous petits cailloux (ex: douleurs supportables, petits contretemps/malheurs) qui finiront par obtenir le même résultat, tout en l'importunant le moins possible.]

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-> Si un homme voit qu'il commence à connaître des souffrances, il doit examiner ses actes et s'efforcer de se repentir.
[guémara Béra'hot 5a]

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-> Au-delà du fait que les souffrances viennent expier nos fautes, le rav Tsadok haCohen (Ressissé Laïla - Ot.11) enseigne : "Toute douleur et souffrance qu'Hachem place sur notre route, sert à nous éveiller, nous stimuler et nous inciter à prier correctement".

Le Aboudraham écrit : "La prière sera acceptée en fonction du niveau de concentration".

Selon le rav Pinkous (Chéarim beTéfila), celui qui prie peut être comparé à une personne qui creuse un fossé. Plus il creuse, plus la capacité du trou augmente.
"Creuser" (aller  et vider le plus profond de notre être/cœur) profondément notre âme pour créer une meilleure prière augmente notre capacité à nous rapprocher d'Hachem et à mériter Ses abondantes bénédictions.

=> En nous envoyons des difficultés, D. cherche à nous faire creuser davantage en nous, et ce dans un but de pouvoir nous déverser davantage de bénédictions.

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-> La sœur du Gaon de Vilna est morte un jour avant sa 'houppa.
Cette nuit, sa mère lui est apparu en rêve, et lui a dit : "Mon fils (le Gaon de Vilna), si tu savais ce que tu as accompli en acceptant avec plaisir cette énorme tragédie, tu aurais dansé à son enterrement avec une plus grande joie que celle que tu aurais eu en dansant à son mariage."

-> Un jour un couple s'est marié à Radin, et il y avait une terrible tempête de neige qui empêcha l'orchestre de s'y rendre.
A la 'houppa, à la place de la musique des étudiants de la yéchiva (ba'hourim) tapaient des casseroles et des poêles pour mettre un peu d'ambiance.
Le 'Hafets 'Haïm a fait remarqué à son beau-fils : "Regarde cette fête sans musique! Il y a évidemment quelque chose qui manque dans l'atmosphère.
C'est à quoi ressemble le monde futur d'une personne qui n'a pas subi de souffrances [dans ce monde]."
[rapporté dans le 'Hessed léAvraham - 42]

[les souffrances sont notre musique du monde à venir (qui est éternel!).]

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-> "Une mitsva qui est faite avec quelques souffrances vaut 1 000 fois plus qu'une mitsva réalisée sans difficulté."
[Avot déRabbi Nathan 3,6]

Le rav Dessler (Mikhtav méEliayhou - vol.3,p.14-15) explique que cela signifie que celui qui rencontre un peu de peine/douleur en accomplissant une mitsva, c'est comme s'il avait réalisé cette mitsva 1 000 fois.
Il reçoit la récompense comme s'il avait réellement fait 1 000 mitsvot.

Cela vaut quand on le fait avec une seule mesure de douleur (tsaar).
Si on réalise une mistva avec 2 mesures de douleur alors on est récompensé pour 10 000 mitsvot (100 * 100), même si nous n'en avons effectivement fait qu'une seule.

Ainsi, lorsque nous avons un mal de tête, des difficultés à élever nos enfants, des problèmes de santé, des difficultés de parnassa, qu'on a été humilité, ... et que malgré cela nous continuons à faire les mitsvot avec joie, alors la valeur de chacune de nos mitsvot augmente considérablement avec chaque mesure de douleur.
Bien que nous réalisons quelques mitsvot, en réalité nous sommes récompensés pour en avoir fait des millions!

=> Ainsi, la question que nous aurons dans le monde à venir n'est pas : "Pourquoi j'ai eu des souffrances?", mais plutôt : "Pourquoi Hachem Tu ne m'as pas donné davantage de souffrances?".
[une souffrance est un moment certes désagréable, mais éphémère, qui permet d'énormément multiplier notre capital éternel!]

-> Rabbi Mordé'haï Miller (responsable du séminaire de Gateshead) offre un scénario pour illustrer cela :
Après 120 ans, on montre à quelqu'un d'aveugle sa part dans le monde à venir, et il voit à quel point chaque mitsva réalisée, malgré son handicap, va être finalement valorisée des milliards de fois plus que sans cet handicap (aveugle).
On lui demande alors : "Quelle a été ta possession la plus précieuse durant ta vie?"
Il répond : "Ma cécité".

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-> Notre relation avec les souffrances : https://todahm.com/2017/12/11/notre-relation-avec-les-souffrances

Le Baal Shem Tov enseigne que la principale récompense que nous recevons pour l'observation de la Torah et des mitsvot provient des efforts accomplis pendant nos périodes de petitesse, d'étroitesse (morale).  [ex: comme lorsque nous sommes comme étouffés par des souffrances (physiques ou morales). ]
[voir Ben Porat Yossef - parachat Vayéchev ]