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"Vous qui vous attachez à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Plus vous vous attachez à Hachem, plus Sa guidance bénéfique et Son implication dans votre vie personnelle sont importantes. [Rambam]

En proportion de votre attachement à Hachem, "vous êtes en vie aujourd'hui" = c'est-à-dire que vous recevrez la vie et la vitalité du Créateur, qui est la source de la vie et de la bénédiction.
[Min'hat Elazar]

Torah & crainte du Ciel

+ Torah & crainte du Ciel :

-> Le lien entre l'étude et l'ahavat Hachem (amour d'Hachem) comprend deux étapes. Tout d'abord, une personne qui étudie la grandeur et la bienveillance d'Hachem est remplie d'amour pour Hachem et du désir de Le connaître. Cet amour l'incite à se consacrer à l'étude de la Torah au maximum de ses capacités.
En apprenant la Torah, une personne découvre qui est Hachem, ce qui, à son tour, développe en elle un amour plus profond et plus grand pour Hachem et un lien avec Lui.

Dans les enseignements de nos Sages, nous trouvons une corrélation parallèle entre yirat chamayim (crainte du Ciel) et l'étude de la Torah.
La guémara (Shabbath 31a) compare quelqu'un qui étudie la Torah mais qui n'a pas de yirat chamayim à un trésorier qui possède les clés du coffre intérieur mais pas celle extérieure pour y accéder.
Sa possession des clés est inutile, car il est incapable d'accéder à l'intérieur.
Cela implique que la yirat chamayim est le tremplin qui permet à une personne d'acquérir la Torah.

Cependant, la guémara continue à déplorer les perspectives d'une telle personne qui étudie mais n'a pas de yirat chamayim, la comparant cette fois à quelqu'un qui possède une porte qui sert d'entrée à une cour, mais qui n'a pas de cour derrière cette porte.
Cela suggère que l'étude de la Torah est l'outil nécessaire pour acquérir la yirat chamayim.
=> Ainsi, les deux affirmations de cette guémara semblent se contredire : la yirat chamayim mène-t-elle à la Torah, ou la Torah mène-t-elle à la yirat chamayim?

La réponse est que, tout comme il y a 2 niveaux de ahavat Hachem, il y a 2 niveaux de yirat chamayim.
En vérité, l'ahavat Hachem n'est qu'une facette de yirat chamayim.
La yirat chamayim est généralement traduit par crainte d'Hachem, mais la racine du mot : "yira" signifie en fait "voir". Le rav Shimshon Raphael Hirsch explique que la yirat chamayim ne signifie pas avoir peur/craindre Hachem, mais plutôt être constamment conscient de Sa présence.
Le rav Hirsch écrit ('Horev) : "la pensée de Sa grandeur ne vous quitte jamais, et partout, toujours et en toute chose, vous voyez le D. tout-puissant, grand, créatif, omniprésent et régnant sur tout. La yirat Hachem signifie, au sens strict, voir Hachem partout et sentir sa propre petitesse dans Sa grandeur."

-> Le résultat d'une telle prise de conscience sera qu'une personne aura peur d'Hachem et craindra de Lui désobéir, mais en même temps elle sera remplie d'amour et d'admiration envers Lui.
L'amour d'Hachem et la crainte d'Hachem sont des résultats directs de la conscience d'Hachem, atteinte par l'étude des merveilles de la Création et par l'étude de la Torah.
La yirat chamayim a deux étapes. La première est la prise de conscience d'Hachem, acquise à travers les merveilles de la Création. Cette prise de conscience incitera l'individu à s'engager dans l'étude de la Torah avec le dévouement et l'assiduité nécessaires. À cet égard, la yirat chamayim conduit à l'étude de la Torah.
Cependant, c'est en étudiant correctement la Torah qu'une personne atteint le niveau le plus élevé de yirat chamayim, la reconnaissance la plus claire d'Hachem, "parce qu'à travers la Torah, on reconnaît Celui qui a parlé et qui a fait naître le monde".
En effet, le but ultime de l'étude de la Torah est d'atteindre le niveau élevé de la conscience maximale d'Hachem, et c'est ce que la guémara veut dire en affirmant que la Torah mène à la yirat chamayim.

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-> Le Rambam (Yessodé haTorah 2,2) dit explicitement que l'étude des merveilles de la Création inspire un sentiment à la fois d'amour et de crainte d'Hachem :
"Quel est le moyen de parvenir à l'amour et à la crainte d'Hachem? Si une personne étudie tout ce qu'Hachem a fait, Ses grandes et merveilleuses créations, et qu'à travers elles elle reconnaît l'incommensurable et infinie sagesse d'Hachem, elle ressentira immédiatement de l'amour [pour Hachem], Le louera et Le glorifiera, et sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom ...
Et lorsqu'il considérera ces concepts, il reculera immédiatement, effrayé, et il réalisera qu'il n'est qu'une création chétive et basse ... en comparaison avec l'Intelligence Suprême."

"Craindre Hachem pour être épargné d'une punition est bien en deçà du niveau de ahavat Hachem.
La crainte d'Hachem devrait être comparable à l'amour entre un mari et sa femme. Il a peur de faire quelque chose qu'elle désapprouverait parce qu'il ne veut pas gâcher l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre.
De même, une personne devrait avoir peur de désobéir à Hachem, de peur de ruiner l'amour d'Hachem ... C'est la peur qui naît de l'amour!"
[Or'hot Tsadikim - Aava]

"Chaque prière est une nouvelle leçon de crainte du Ciel (yirat Chamayim)"
['Hazon Ich]

La prière, que l'on appelle le "service du cœur", permet d'atteindre le cœur de quelqu'un.
Or, le fondement même de la prière est qu'Hachem est celui qui dirige le monde entier.
Plus on ressent qu'Hachem est le Roi (sur nous-même, et sur l’univers tout entier), plus on est conscient de Lui, et plus on a de la crainte du Ciel.

Nitsavim & Roch Hachana – Kippour = la nécessité de développer de la crainte du Ciel

+ Nitsavim & Roch Hachana - Kippour = la nécessité de développer de la crainte du Ciel :

-> Rachi nous rapporte que lorsque le peuple juif a entendu les 98 malédictions qui s'abattraient sur quiconque n'accomplirait pas la Torah, il a été terrifié.
Moché tenta de les rassurer : "Regardez, vous êtes vous êtes ici aujourd'hui (nitsavim ayom), bien que vous ayez mis Hachem en colère à de nombreuses reprises (Devarim, Rachi 29:12)".

Il semble que Moshé essaie d'être rassurant. Cependant, Moché poursuit : "Peut-être y a-t-il parmi vous un homme ou une femme ... dont le coeur se détourne d'être avec Hachem ... et lorsqu'il entendra ces malédictions ... il dira : 'La paix sera avec moi, même si je suis les désirs de mon coeur' ... Hachem ne sera pas disposé à lui pardonner ... et toutes les malédictions de ce Livre viendront sur lui, et Hachem effacera son nom de dessous les cieux ! (Nitsavim 29,17-19)."

=> À qui Moché s'adresse-t-il? La nation entière vient d'entendre les malédictions et tous sont terrifiés. Comment Moché pouvait-il penser qu'il y aurait encore quelqu'un qui pensait pouvoir faire tout ce qu'il voulait sans que rien ne se produise? Qui serait assez fou pour penser cela?

-> Le rav 'Haïm Friedlander explique qu'il existe en effet une personne capable de penser de cette manière : quelqu'un qui est en proie à une taava (un fort désir).
Son désir est si puissant qu'il chasse de son esprit tout sentiment sain de crainte du Ciel. Il est vrai qu'il aurait peur de fauter dans des circonstances normales, mais dans les tourmentes de son fort désir, il oublie toutes les autres préoccupations, aussi terrifiantes soient-elles.

Moché indique clairement qu'une telle personne commet une grave erreur. Pour un tel comportement, Hachem appliquera toutes ces malédictions. De plus, Il punira même les fautes involontaires comme s'ils avaient été commis délibérément (voir Rachi - Nitsavim 29,18). Enfin, le nom du fauteur sera effacé du monde.

=> Cette mesure semble inhabituellement sévère. Après tout, le fauteur peut certainement prétendre qu'il s'est oublié lui-même à ce moment-là (je n'étais plus moi-même!). Il était incapable de penser logiquement. Est-il vraiment si terrible?
Pourtant, l'avertissement de Moché à ce fauteur est que le fait de permettre à à son désir d'écarter Hachem de son esprit est une forme grave de rébellion contre Lui.

Le rav Friedlander note que tout comme la taava (fort désir) repousse la crainte du Ciel, l'inverse est également vrai. La crainte du Ciel éloigne la taava. Par conséquent, il faut essayer d'accroître sa crainte du Ciel pour éloigner la taava.
Aussi souvent que possible, il faut se rappeler que ce monde n'est pas libre (il y a un Maître du monde, il faudra rendre des comptes de tout, ...).
Il ne fait aucun doute que chacun est tenu responsable de sa mauvaise conduite et puni pour cela, que ce soit dans ce monde ou dans l'autre. Ce mode de pensée développe la crainte du Ciel.

[ainsi nous sommes responsable d'avoir en nous de la crainte du Ciel, comme barrière/espace de sécurité pour ne pas en venir à être soumis à nos désirs interdits.
En l'absence, nous sommes responsables d'y être tombés, car nous ne nous en sommes pas prémunis. ]

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-> Le rav Yé'hezkel Lévenstein rappelle que Roch Hachana et Yom Kippour sont connus sous le nom de Yamim Noraïm, littéralement les jours redoutables.
Le Rambam (sur la michna Roch Hachana 4:7) écrit que ce sont des jours où un juif doit craindre le jugement d'Hachem et s'y préparer en se repentant de ses fautes passées.

Pendant les Yamim Noraïm, Rav Levenstein exhortait les gens :
"Hachem nous a donné ces jours pour que nous sachions que nous sommes sur le point d'être jugés, afin que nous nous repentions. Il exige que nous le craignions! Si quelqu'un ne le fait pas maintenant, pendant ces jours uniques, il est certainement coupable de 'suivre les désirs de son cœur et d'ignorer Hachem'."

Le rav Lévenstein avertit ensuite :
"J'hésite à le dire, mais une telle personne peut encourir les punitions que Moché a énumérées dans la paracha Nitsavim, à D. ne plaise.
Il se peut qu'Hachem ne veuille pas pardonner à une telle personne, car même maintenant, avec le spectre du jugement qui se profile devant elle, elle ne ressent rien.
Il observe donc les mitsvot, mais qu'en est-il de la crainte d'Hachem? Pourquoi se comporte-t-il comme s'il n'avait pas à se repentir? Quel est le problème de cette personne?"

-> De même, le rav Israël Salanter (Ohr Israël 7) écrit :
"Ne voyons-nous pas que chaque année, il y a des gens, même jeunes et en bonne santé, qui ne parviennent pas à la fin de l'année? Comment ne pas avoir peur? Il faut au moins qu'un sentiment s'exprime!"

-> Le rav Lévenstein a trouvé cette idée dans le récit de la guémara (Béra'hot 28b) sur la fin de la vie de Rabban Yo'hanan ben Zakaï. Il y est dit qu'alors qu'il était alité, ses élèves vinrent lui rendre visite.
Lorsqu'il les vit, il pleura. Ses élèves lui demandèrent pourquoi il pleurait, après tout, il pouvait certainement s'attendre à une grande récompense dans le monde à venir (au regard de ses incroyables mérites spirituels). Il a répondu que s'il était sur le point de faire face à un juge humain, qui ne pourrait que le condamner à un châtiment dans ce monde, il aurait certainement peur.
Il sera bientôt jugé par Hachem, dont le châtiment est pour l'éternité. Il est évident qu'il serait terrifié dans ce cas!

Le rav Lévenstein commente :
"Il semble, d'après le récit, que Rabban Yo'hanan ben Zakaï ne pleurait pas avant l'arrivée de ses élèves.
Si c'est le cas, pourquoi a-t-il pleuré à ce moment-là ? Ce n'était certainement pas pour montrer sa piété ...
Rabban Yo'hanan ben Zakaï avait plutôt l'intention de transmettre un enseignement à ses élèves.
[A l'approche de Roch Hachana et Kippour,] nous devons imaginer que nous sommes confrontés à un véritable procès. Imaginons que nous soyons convoqués devant un juge humain, qui a le pouvoir de nous punir. Nous aurions certainement peur!
La crainte que nous ressentirions est le minimum absolu que nous devrions ressentir lorsque nous nous trouverons bientôt devant Hachem. Nous devrions nous demander si nous avons au moins aussi peur de Roch Hachana."

-> Ceux qui ont connu le grand de la génération, le rav Elazar Shach ont témoigné qu'il vivait avec une telle peur tout au long de l'année. Tout au long de sa journée, il se disait (et parfois se demandait même à haute voix) : "Serai-je capable d'expliquer pourquoi j'ai agi ainsi lorsque je me tiendrai devant la Cour céleste?"

En particulier à Elloul et pendant les dix jours de repentir, son sentiment de peur était palpable.
Son comportement semblait demander : "Comment puis-je me tenir devant Hachem en jugement ?"
Une fois, pendant le mois d'Elloul, le petit-fils du rav Shach, le rav Isser Zalman Bergman, lui a dit que l'un de ses fils allait bientôt devenir bar mitsva et qu'une réception serait organisée dans quelques jours.
"Une célébration maintenant? Pendant Elloul?" Rav Shach est choqué. "Comment puis-je me rendre à une fête pendant ces jours-ci? Pourriez-vous la reporter après les Yamim Noraim?"

[Roch Hachana et Kippour impliquent de développer en nous une profondeur crainte, frayeur, de la gravité de ce moment (le jugement est de Vérité, avec Rigueur, impitoyable [ex: aucune pensée n'est cachée de D.]). Et ce n'est qu'ensuite qu'on peut y ajouter de la joie, de l'amour, d'avoir papa Hachem comme juge, qui nous aime infiniment, rempli de miséricorde.
On doit respecter cet ordre, car alors l'un (crainte) alimente l'autre (la joie, amour). Plus on a conscience de la gravité de la situation, plus on apprécie la bonté d'Hachem, de L'avoir en permanence s'occupant de nous pour notre mieux éternel. ]

"Il y a de nombreuses raisons de respecter Hachem, mais la principale est de Le respecter comme une force grande et dominante, la Source et la Racine de tous les mondes"
[Zohar]

Il y a 2 types de personnes qui servent Hachem. L'une sert D. par la crainte et l'autre par l'amour.
La différence est que la personne qui sert D. par peur/crainte conserve son ego. Elle se perçoit comme une entité, et en tant que telle, a peur de quelque chose de plus élevé qu'elle.
En revanche, la personne qui sert D. par amour se trouve dans un état de "néant" total ; elle n'est rien à ses propres yeux [tellement Hachem est tout, qu'on ne peut pas vivre une seconde sans Lui, ...].

En ce qui concerne l'amour lui-même, il existe également 2 types de personnes.
Lorsqu'une personne sert D. par amour en raison de la récompense attendue, elle conserve également son égo et sert D. essentiellement pour son propre bénéfice.
Mais lorsque quelqu'un sert D. pour Lui apporter de la satisfaction/plaisir, en ignorant ses propres intérêts, cette personne est dans un véritable état de néant.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 12,9]

Aimer Hachem

+ Aimer Hachem :

-> Il est naturel d'aimer ses parents ou son conjoint, ou même toute personne dont on reçoit quelque chose, physiquement et émotionnellement. Dans ce cas, pourquoi nous est-il si difficile d'aimer Hachem, de qui nous recevons tout?

Selon le rav Gamliel Rabinowitz (Tiv haMoadim - Pessa'h), la véritable raison est que nous ne ressentons pas pleinement que tout ce que nous avons vient réellement d'Hachem. Nous vivons dans un monde de cause à effet, dans lequel nous voyons des patients guéris par des médecins et des hommes d'affaires qui profitent de leur sens aiguë des affaires.
Si nous nous rappelions constamment que tout ce que nous avons et tout ce qui arrive n'est dû qu'à l'intervention directe d'Hachem, alors, naturellement, nous commencerions à éprouver de l'amour pour Hachem, comme nous en éprouvons pour nos parents qui nous donnent tant.

-> Le Beit haLévi (Béréchit 2,2) rapporte la parabole d'un homme qui se noie et qui, alors que ses dernières forces commencent à s'épuiser, fait frénétiquement un dernier effort pour garder la tête hors de l'eau. Soudain, quelqu'un passe et, comprenant ce qui se passe, se précipite sur la berge et saisit fermement la main du noyé. Le noyé regarde son sauveur qui le tient fermement et se rend compte que s'il le lâchait une seconde, il serait un homme mort.
À ce moment-là, il est rempli d'un immense amour pour lui, car il voit qu'il le maintient littéralement en vie. En même temps, il éprouve une grande crainte, car il se rend compte que l'homme pourrait facilement le lâcher et le laisser se noyer.
Notre relation avec Hachem est la même ; nous devons voir qu'Hachem nous "tient la main" à chaque seconde, qu'il nous donne constamment la vie et la santé, et qu'à tout moment Il pourrait "lâcher prise", à D. ne plaise, et nous n'aurions plus rien. Cette pensée devrait faire naître en nous un amour et une gratitude immenses envers Hachem, ainsi qu'une grande crainte à son égard.

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+ Aimer Hachem par la gratitude :

-> On raconte l'histoire d'un homme qui s'arrêta pour la nuit dans une petite et humble auberge en Europe. Alors qu'il était couché dans son lit, il entendit soudain une voix provenant de la chambre voisine : "Merci Hachem pour tout ce que tu as fait pour moi depuis ma naissance ..." L'homme resta assis jusqu'à tard dans la nuit, écoutant cette voix énumérer bonté après bonté ce qu'Hachem avait fait pour lui depuis qu'il était bébé jusqu'à ce jour, entrecoupé de remerciements et de louanges sincères.
Le lendemain matin, l'homme se leva tôt pour découvrir qui était son saint voisin et découvrit que ce n'était autre que le 'Hafets 'Haïm, pour qui une telle pratique était un événement régulier.

-> Il vaut la peine de prendre quelques minutes pour réfléchir aux dons infinis qu'Hachem nous accorde.
Le rav Yérou'ham Lévovitz suggére que les gens écrivent un journal des hachgakha (interventions divines) personnelles qu'ils constatent dans leur vie. Non seulement cela permet à chacun de prendre conscience de l'infinie bonté qu'il reçoit sans même s'en rendre compte, mais cela ouvre également la porte à l'épanouissement d'une véritable amour d'Hachem.

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-> L'histoire suivante nous apprend ce que signifie une véritable amour d'Hachem.
L'ancien Rabbi de Guer (rabbi Pin'has Ména'hem Alter), avait été publiquement humilié par un opposant pour la position qu'il avait prise sur une certaine question sensible. Le rabbi a affirmé qu'il savait que ses actions avaient été menées pour le bien du Ciel et qu'il était donc blessé par cet assaut personnel.
Le jour de Roch Hachana, il se préparait au jour du jugement en passant en revue les événements de l'année et il se souvint de cet incident.
Au début, il ne voyait aucun moyen de pardonner à cet homme pour son comportement scandaleux, jusqu'à ce qu'il ait soudain une pensée étonnante : "Le plus grand désir d'Hachem est d'accorder la bonté et la gentillesse à toutes Ses créations ; c'est dans ce but qu'Il a créé le monde. Cependant, au cours de l'année à venir, Il ne pourra pas décréter une bonne année pour cet homme en raison des sentiments que j'éprouve à son égard. Puis-je empêcher Hachem de faire ce qu'Il désire vraiment?
Devrais-je être celui qui cause à Hachem la "douleur" de vouloir donner mais d'être incapable de le faire? Instantanément, raconte le Rabbi, tous les sentiments amers que j'avais envers cet homme se sont évaporés et je l'ai aimé à nouveau comme n'importe quel autre juif."

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[de même, on peut faire des mitsvot par amour pour D., dans un but de Lui faire plaisir, de Lui permettre de nous combler du meilleur. Et inversement, éviter de faire des avérot. ]

Étudier la création

+ Étudier la création :

-> Il n'y a pas d'artiste comme Hachem. [guémara Méguila 14a]

-> Un matin, le Malbim réveilla sa famille avant l'aube et leur demanda de se mettre leurs beaux habits de fête/Shabbath. Les enfants, déconcertés, se changèrent à la hâte et demandèrent une explication à leur saint père, qui leur expliqua qu'ils devaient assister à un événement très spécial qui exigeait d'eux qu'ils se présentent sous leur meilleur jour.
Il les conduisit dans un champ pour assister au lever du soleil : il fallait être au mieux pour admirer le spectacle merveilleux d'Hachem.
Ce même grand homme (Malbim) a demandé, alors qu'il était sur son lit de mort, qu'on l'emmène à l'extérieur afin qu'il puisse admirer une dernière fois les merveilles du monde d'Hachem.

-> Cela ne se limite pas au lever du soleil.
Le 'Hovot haLévavot prouve qu'il est nécessaire d'étudier le monde au mieux de ses capacités, parce que
"dans chaque création, il est possible d'apprendre la sagesse infinie d'Hachem", et c'est le meilleur moyen de prendre conscience et de prouver l'existence d'Hachem.
En effet, le Rambam (Hilkhot Avoda Zara 1:3) décrit que c'est ainsi que notre Patriarche Avraham a découvert Hachem, et il écrit ailleurs (Hilkhot Yessodé haTorah 2:2) que la méthode pour atteindre la crainte et l'amour d'Hachem est de "réfléchir à Ses actes et à Sa grande et merveilleuse Création, et de discerner et de découvrir la sagesse illimitée qu'elle contient. Immédiatement, il sera rempli d'amour, le louera et le glorifiera et aura un énorme désir d'apprendre sur Hachem".

-> Nous disons chaque matin dans la bénédiction qui précède la lecture du Shéma :
"Comme Tes œuvres sont grandes, Hachem. Tu les as toutes créées avec sagesse ; le monde est rempli de Tes biens".

Le rabbi Mendel de Kotzk dit un jour que le mot Shéma en hébreu (שמע) est la première lettre des mots : "chéou marom éné'hém" (Lève les yeux et vois - Yéchayahou 40,26).
Le verset se poursuit ainsi : "Et regarde qui a créé toutes ces [merveilles dans les cieux]".
La façon d'atteindre le niveau de dire le Shéma, la déclaration ultime de notre acceptation d'Hachem comme notre Roi, est d'étudier les merveilles des corps célestes : le soleil, la lune, les étoiles, les galaxies, ...
Le Tossafot Yom Tov (Pirké Avot 1,3) ajoute que nous nous référons à la crainte d'Hachem comme yirat Chamayim (crainte du Ciel), littéralement "crainte du ciel", parce que nous sommes censés être dans la crainte d'Hachem en raison de Sa grandeur, et non par crainte de Sa réprimande et de Sa punition, et que la grandeur d'Hachem est clairement visible dans les merveilles des cieux.
Ceci complète la guémara (Sanhédrin 42a) qui dit que quiconque dit Kiddouch Lévana (la sanctification de la lune), est considéré comme s'il saluait la Ché'hina d'Hachem (c'est pourquoi nous nous tenons debout pendant la prière).
Rabbénou Yona (commentaire du Rif sur Béra'hot 21a), explique que même si nous ne pouvons pas voir Hachem lui-même, nous pouvons percevoir sa présence à travers ses actions dans le monde. En observant le renouvellement du cycle lunaire et en étudiant les merveilles des corps célestes, nous parvenons à une perception claire d'Hachem. C'est ce que l'on appelle "saluer la Ché'hina".

-> Chaque détail de la Création (ex: le corps humain), s'il est étudié correctement, crie haut et fort : "Il y a un Créateur!"
Ils montrent que le monde est ordonné, qu'il a un but, qu'il est conçu et qu'il est intelligent. Cela est évident non seulement dans chaque chose en soi, mais aussi dans l'interaction complexe entre toutes les différentes parties de la Création, qui se combinent parfaitement ensemble dans le cadre d'un plan d'ensemble plus vaste.
C'est ce que résume la dernière Mishna du livre des Pirké Avot : "Tout ce que Hachem, a créé dans son monde, il l'a créé uniquement pour Sa gloire, comme il est dit : "Tout ce qui est appelé de Mon nom, c'est pour Ma gloire que Je l'ai créé, que je l'ai formé et que Je l'ai fait" (Yéchayahou 43,7)."

Le fait qu'il existe une telle abondance de créations différentes, chacune avec son apparence unique, sa source de nourriture, ses capacités et ses exigences, devrait suffire à prouver la grandeur infinie d'Hachem, qu'Il n'a pas de restrictions et qu'Il peut donc créer n'importe quel nombre d'espèces et de types différents.
[rav Avraham Tabor]

Le Zohar (I;88a) dit : "Une action en bas suscite une action en haut".
Ainsi, en servant Hachem avec l'attribut de l'amour, Avraham a suscité l'amour de D. pour lui, comme en témoigne le verset : "La descendance d'Avraham, mon bien-aimé" (Yéchayahou 41,8), mesure pour mesure.
Par conséquent, par son service, qui était imprégné d'amour, il a suscité l'amour de D. pour lui.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 12,9]