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A partir du moment où un acte est une mitsva, notre yétser ara le rend plus difficile à réaliser

+++ A partir du moment où un acte est une mitsva, notre yétser ara le rend plus difficile à réaliser :

"Chacun craindra sa mère et son père, et vous observerez Mon Shabbath. Je suis Hachem, votre D." (Kédochim 19,3)

-> Rachi commente : "La mère a ici priorité sur le père (en étant mentionnée avant), car il est manifeste devant Hachem qu’un fils est plus porté à craindre son père que sa mère (Kidouchin 30b-31a).
En revanche, pour ce qui est de l’honneur, la Torah (Yitro 20,12) a donné priorité au père, car il est manifeste devant Lui qu’un fils est plus porté à honorer sa mère que son père, car elle le câline par des paroles de tendresse."

-> Le Maharal (Gour Aryé) commente :
La Torah mentionne la mère en premier dans ce verset pour nous enseigner que nous devons être particulièrement attentifs à la mitsva de craindre sa mère, qui est intrinsèquement plus difficile que de craindre son père. Cette vigilance supplémentaire est justifiée car toute mitsva que l'on trouve difficile à accomplir nécessite une plus grande attention.

Cependant, les mitsvot difficiles ne sont pas les seules à nécessiter de la vigilance. Même les mitsvot apparemment "faciles" exigent un effort, comme le montre la formulation de l'interdiction de consommer du sang. La Torah nous dit : "Tu te fortifieras pour ne pas manger de sang" (Réé 12,23). Rabbi Shimon Ben Azaï commente : "La Torah nous enseigne à quel point nous devons nous fortifier dans [toutes] les mitsvot. Si nous devons nous renforcer pour ne pas manger de sang, pour lequel nous avons une aversion naturelle, combien plus devons-nous nous renforcer pour les autres mitzvos". [Rachi - Réé 12,23]

=> Pourquoi est-il nécessaire de se renforcer pour éviter un acte que nous trouvons répugnant?
La réponse est que même les actes que l'on trouve normalement répugnants deviennent attrayants lorsqu'ils sont interdits par la Torah, comme l'a dit le roi Shlomo : "Les eaux volées deviennent douces" (Michlé 9,17).
Lorsqu'il nous séduit pour fauter, le mauvais penchant nous incite à commettre des actes que nous n'aurions jamais envisagés sans une interdiction de la Torah.

Cela permet de mieux comprendre la déclaration de nos Sages (guémara Baba Kama 87a), qui enseignent : "Celui qui reçoit l'ordre de faire une mitsva et qui l'accomplit est plus grand que celui qui ne reçoit pas d'ordre et qui [néanmoins] l'accomplit".
Celui qui reçoit l'ordre de faire une mitsva reçoit une grande récompense pour l'avoir réalisée, même si c'est "facile". Cela s'explique par le fait que le mauvais penchant tente d'inciter une personne à la transgresser.
En revanche, celui qui n'est pas tenu d'accomplir la mitsva est moins récompensé pour l'avoir accomplie, car le mauvais penchant ne prend pas la peine de l'en empêcher et il lui est plus facile de l'accomplir.

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=> Nous devons faire un effort particulier pour accomplir les mitsvot. Même les mitsvot faciles exigent un grand effort, car le mauvais penchant (yétser ara) travaille dur pour nous séduire et nous pousser à les transgresser. Même des actes que nous trouverions normalement répugnants paraîtront doux à ceux qui sont sous l'influence du mauvais penchant.

Lorsqu'une personne est mosser néfech, lorsqu'elle fait un grand sacrifice, se surpasse pour accomplir une mitsva, alors Hachem lui donne une aide supplémentaire pour accomplir ses objectifs.
[Haémek Davar ]

"Bien que le principal dommage causé par une faute provienne de sa réalisation effective, le mal causé à l'âme du fauteur devient bien pire dans la mesure où ses pensées s'attardent sur la faute.
Il en va de même pour une mitsva. L'essentiel de la mitsva est (l'accomplissement effectif) pour le Ciel, mais dans la mesure où une personne pense à une mitzva et désire l'accomplir, la mitsva améliore l'âme de l'homme"
[Sfat Emet - Bo 5659 ]

Avraham & les mitsvot

+ À partir du moment où Avraham a reconnu le Créateur, il a assujetti son néfech, son roua'h et sa néchama au service d'Hachem. Il n'a pas fait le moindre mouvement avec une partie de son corps pour son propre plaisir.
Au contraire, toute son intention était de donner de la satisfaction à son Créateur. C'est ainsi que les 248 parties de son corps ont été rattachées à leur source en-Haut, devenant ainsi un Char pour la sainte Chékhina.
À travers les parties de son corps, il en vint à reconnaître toutes les mitsvot de la Torah, puisque les 248 membres correspondent aux 248 commandements positifs et que les 365 tendons correspondent aux 365 interdictions (Zohar - Vayichla'h 170b).

À travers chaque partie de son corps, il a reçu une révélation de la racine de la mitsva à laquelle cette partie du corps est attachée. (Ohev Israel - Likoutim 'hadachim - Lé'h lé'ha)

-> Nos Sages nous disent qu'Avraham a réalisé toutes les mitsvot par lui-même et qu'il les a accomplies même sans en avoir reçu l'ordre. Pourquoi alors n'a-t-il pas accompli la mitsva de brit mila, même avant d'en avoir reçu l'ordre?
Le rav d'Apt (le Ohev Israël) explique :
La raison en est qu'Avraham avait atteint un niveau de sainteté si élevé que chaque partie de son corps sentait par elle-même la mitsva à laquelle elle correspondait. Par son corps même, il savait ce qu'étaient les mitzsot.
La seule partie de son corps qui n'avait pas ce sens était l'endroit de la brit mila. Comme il était entouré de l'orlah, qui est une couverture d'impureté, la lumière de la sainteté ne pouvait pas atteindre cette partie de son corps. Ce n'est qu'après qu'Hachem lui a ordonné de couper l'orlah que la lumière de la sainteté a pu atteindre cette partie du corps.

[le Ohev Israël rapporte que la difficulté dans la Akéda Its'hak résidait : Avraham pensait que Hachem voulait qu'il égorge son fils, tandis qu'Hachem ne lui a demandé que de le placer sur l'autel. Ainsi, sa main ne voulait pas prendre le couteau pour égorger Itsh'hak (Vayéra 22,10), sa main sachant inconsciemment la véritable volonté de D., Avraham était dans une situation inhabituelle : le désir d'un membre de son corps (la main), n'était pas le même que celui (qu'il croyait être) d'Hachem. ]

"Une femme qui s'écarte" (ki tichté ichto - Nasso 5,12)

La Torah utilise ici le terme "tichté" (תִשְׂטֶה - qui s'écarte), évoquant la folie (שטות - chetout), pour enseigner qu'un homme ne peut commettre de faute, que si un esprit de folie s'est emparé de lui.
["Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a) ]
Un homme pleinement conscient de l'impact de ses actes, ne pourrait commettre la moindre faute.

=> Mais pourquoi la Torah a t-elle choisi la situation de la femme "sota" qui se dévie de son mari afin de donner cette leçon, commune à toutes les fautes?

En fait, la Torah veut nous apprendre que la relation entre Hachem et son peuple est similaire à celle d'un homme et son épouse. Hachem a pris le peuple juif pour épouse, si on peut ainsi dire. Il lui a donné Sa Torah et les mitsvot, qui sont les moyens pour Israël de Lui rester fidèle.
Par chaque faute commise, il trahit Hachem, à l'image d'une femme qui trahit son mari en se rapprochant d'un autre homme. Tous les plaisirs interdits par la Torah sont en fait assimilés au plaisir que cette femme adultère pense trouver chez un autre homme.
Bien entendu, ce plaisir ne peut être vraiment épanouissant. Au contraire, il finit par causer de l'amertume et des conséquences dommageables.

[Likouté Si'hot]

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-> La guémara (Sota 3a) déclare : "Une personne ne commet une transgression que si l’esprit de folie (roua'h chetout - רוח שטות) s’empare d’elle», et le texte cité pour l’appuyer est une phrase de notre paracha : "Si une épouse se détourne (Tisté - תשטה) de son mari et lui devient infidèle" (Nasso 5,12). [Chetout et Tisté dérivent de la même racine]
Ainsi, Rachi rapportant cet enseignement talmudique, cite le verset du roi Salomon : "Commettre un adultère, c’est être insensé, qui veut se perdre agit ainsi" (Michlé 6,32).

=> Quel rapport y a-t-il entre la faute en général et la femme Sota (l’épouse soupçonnée d’adultère)? Pourquoi l’adultère est-il de toutes les transgressions, celle qui montre que le péché est toujours irrationnel et absurde.

La réponse est que l’adultère est le prototype même de toute transgression.
En effet, le péché d’adultère dans la loi juive s’applique, bien entendu, seulement si la femme en question est mariée, d’où la phrase : "Si une épouse se détourne de son mari».
Or, le peuple juif dans son ensemble est considéré comme l’épouse de D. En effet, le lien forgé entre eux au Mont Sinaï était semblable à celui d’un mariage.
Plus précisément, le Kli Yakar, au début de la Paracha de Bamidbar, nous explique que les fiançailles entre Hachem et Israël (et donc chaque juif individuellement) eurent lieu lors de au don de la Torah, tandis que le Mariage proprement dit a été célébré lors de l’édification du Michkan.

Ainsi, chaque fois qu’un juif commet une faute, si légère soit-elle, il trahit l’Alliance, "le contrat matrimonial", entre lui-même et Hachem. Il est coupable d’adultère spirituel, d’infidélité envers son partenaire Divin.
Tel est donc le rapport entre notre verset sur la femme Sota et l’enseignement de la guémara sur la folie de la faute.

=> Pourquoi un péché, même insignifiant, est-il "folie"?
Parce qu’il provoque une rupture du lien entre l’homme et D., inacceptable du point de vue de la raison.

=> Et pourquoi la faute provoque-t-elle une telle rupture?
Car lorsqu’un juif commet une transgression même légère, c’est un geste d’infidélité et une trahison envers le Mariage contracté au mont Sinaï.
Aucun juif ne désire cette infidélité qui crée une "rupture" avec son Créateur. Si un tel fait insensé est possible, c’est parce que l’homme succombe malheureusement aux aspirations de son yétser ara dont le nom שטן (Satan) s’apparente à celui de שטות (chtout - folie).

La phrase "Si une épouse se détourne de son mari" ne s’applique pas à la femme convaincue d’adultère, mais seulement à celle soupçonnée d’adultère. Ainsi, cette accusation est-elle de courte durée.
En effet, si, après que le nécessaire a été fait pour déterminer si le soupçon est fondé, l’épouse est déclarée innocente, non seulement elle est lavée de toute souillure, mais aussi retourne à son mari et connait la bénédiction.
Cet espoir concerne aussi l’homme qui a fauté. Il ne doit pas tomber dans le désespoir mais au contraire, il doit se souvenir qu’il peut toujours se rapprocher à nouveau du Créateur. Quand il fera téchouva et retrouvera la pureté de l’innocence, il s’efforcera de se rapprocher véritablement de Lui (Hachem), jusqu’à ce que "mari et femme soient unis", et que la présence du Divin soit révélée en son âme. [et à l'image de la femme Sota, il bénéficiera de la bénédiction Divine (d'une certaine façon, c'est la joie de papa Hachem de nous voir revenir près de Lui, de renouer nos liens d'amour/proximité par la téchouva)]
Telle est la délivrance personnelle, prélude à la Délivrance collective.
[Collel de Sarcelles - feuillet de la communauté 5783]

Les ‘houmrot

+ Les 'houmrot :

-> Rabbi Na'hman de Breslev met en garde contre le piège que représente le fait de gaspiller notre temimout (simplicité avec Hachem) dans des règles astucieuses que nous inventons pour nous-mêmes.
Il écrit (Si'hot haRan 235) :
"Nous devrions nous éloigner même des 'hokhmot, de l'intelligence que l'on pense avoir dans notre avodat Hachem, car toute l'intelligence du monde, et celle qui nous vient lorsque nous commençons à servir Hashem, n'est pas du tout de la vraie sagesse. Ce n'est que de l'imagination, de la sottise et une grande confusion. Ce genre de sagesse fait tomber la personne du service d'Hachem.

Plus on réfléchit, plus on calcule et plus on essaie de discerner si on accomplit son service correctement, plus cela est impossible, car la chair et le sang ne peuvent jamais être complètement quitte dans leurs obligations. "Et Hachem ne vient pas pour tyranniser Ses créations" (Avoda Zara 3a).
"Et Il n'a pas donné la Torah aux anges Tutélaire" (Kidouchin 54a). Et en ce qui concerne ceux qui sont trop exigeants et stricts dans leurs 'houmrot, il est dit : "Vé'haï ba'hem" = Tu vivras grâce aux mitsvot et tu ne mourras pas à cause d'elles (Yoma 85b).

[Rabbi Na'hman a averti ensuite : ] Les gens [qui sont obsédés par la perfection] n'ont aucune vie en eux et sont toujours triste, parce qu'il leur semble qu'ils n'ont pas été quitte dans leurs obligations dans les mitsvot qu'ils accomplissent.
Ils ne tirent aucune force vitale d'aucune mitsva parce qu'ils sont si exigeants et déprimés.

Rabbi Nathan de Breslev ajoute : "Et Rabbénou (rabbi Na'hman) lui-même n'était strict dans aucune 'houmra".

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-> "Tamim tiyé im Hachem Eloké'ha" (Sois simple, sincère, et agis de tout cœur avec Hachem, ton D. - Choftim 18,13).
Le fait de s'appuyer sur nos propres idées, plutôt que de simplement faire de notre mieux pour respecter les décrets de nos Sages et rabbanim, peut nous éloigner de la sincérité. [on peut penser comprendre les choses mieux qu'Hachem en mettant en place des actions, plutôt qu'accepte avec simplicité que dans ce monde nous ne pourrions jamais comprendre l'infinité derrière chaque commandement Divin. ]

Lorsque 'Hava a inventé une rigueur pour ne même pas toucher l'Arbre de la Connaissance (eitz Hadaat), cela a conduit à la chute de l'humanité.
[elle a dit qu'il était interdit de le toucher, tandis que l'interdit n'était que de le manger. Puisqu'il ne s'est rien passé quand elle l'a touché, alors cela a engendré de le manger. ]

Bien qu'il soit tentant d'être strict pour se sentir proche d'Hachem, le perfectionnisme ne peut, en fin de compte, que causer des dommages.
En étant trop exigeant, on en vient à ne jamais être pleinement satisfait, content de soi, ce qui est contraire à la volonté d'Hachem : faire les mitsva dans la joie. [nous ne sommes pas des anges, nous devons faire au mieux de nos capacités que D. nous a données.]
De plus, la Torah nous interdit d'ajouter de nouvelles obligations car on risque d'en venir à retirer, à dévaloriser ce qui est obligatoire. La volonté d'Hachem est parfaite, il n'est pas nécessaire d'y ajouter des choses.
[on peut uniquement mettre en place des barrières personnelles qui viennent nous aider dans nos domaines de faiblesses, mais cela n'est pas une mitsva et ne doit pas se faire au détriment d'autrui.]

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-> Le rav Yéhouda Mischel enseigne :
Les 'houmrot ostentatoires et les démonstrations de piété supplémentaire révèlent qu'une personne prend en compte l'impression qu'elle fait sur les autres. C'est le symptôme d'une maladie spirituelle qui, malheureusement, annule l'effet positif des pratiques pieuses : la 'hitsoniyout, la "superficialité".
Le mot hébreu pour exil, galout, vient du mot légalot, qui signifie exposer. Lorsqu'un comportement ostensiblement motivé par la spiritualité expose ce qui est sacré à l'extérieur, il peut devenir impudique et superficiel.

Une telle focalisation sur l'extérieur est l'expression d'un exil intérieur et d'une trahison de l'essence de la judaïcité.
Rabbi Pin'has de Koritz (Imré Pin'has - vol.1) souligne le phénomène des livres de halakha contemporains qui accentuent les 'houmrot et ajoutent des exigences à la pratique des générations précédentes en raison de "l'amertume de l'exil qui s'alourdit chaque jour".
Il affirme que l'élimination de certains de ces éléments extérieurs amplifie la pnénimiyout (l'intériorité), la véritable qualité intérieure de notre observance de la mitsva, "délivrant" notre avoda et nos vies.

Le rav Yéhouda Amital, roch yeshivah de Yechivat Har Etsion, critique les "renforcements artificiels" et "l'anxiété religieuse qui se manifeste dans la vie de l'homme moderne".
Il souligne la tendance, dans de nombreuses communautés, à des types de "rigueur" qui trouvent leur origine dans l'incertitude et le manque de confiance en soi et de la émouna d'une personne dans son service d'Hachem.
Ces rigueurs sans fondement concernent souvent des questions dont nos ancêtres n'auraient jamais rêvé :
Le rav Amital écrit :
"Outre l'importance d'un certain niveau de tension dans la vie, une personne doit se garder d'une tension et d'une anxiété excessives dans son service du Divin.
Dans tous les aspects de la vie, l'exagération est considérée comme anormale, et il en va de même dans l'observance des mitsvot. Cela contraste avec l'opinion courante qui assimile la méticulosité excessive à la crainte du Ciel.
Le Rambam (Shemona Pérakim - chap.4) note qu'une personne devrait s'efforcer d'atteindre le niveau auquel elle peut facilement suivre le juste milieu dans tous ses traits de caractère, au lieu de lutter constamment contre ses inclinations les plus basses.
L'anxiété et la suspicion excessives sont susceptibles de conduire à une paralysie totale. Ici aussi, la personne doit trouver le bon équilibre."

Ainsi, en nous regardant avec honnêteté, nous devons nous efforcer de vivre sur une voie médiane, sans extrémisme. [Rambam - Michné Torah - Déot 1,4]
Pour ceux d'entre nous qui sont passionnés par la loi d'Hachem, la sainteté des 'houmrot et les coutumes (minhagim) "très poussées", il peut être difficile de rester équilibré, d'éviter l'extrémisme et le "al téhi tsadik harbé" (ne soit pas trop vertueux [ex: par rapport à ta nature personnelle, ton environnement, ...] - Kohélet 7,16).

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[l'idée de ce divré Torah n'est pas de s'interdire toute 'houmra, toute ségoula, toute barrière nous protégeant de fauter, mais plutôt de prendre du recul selon notre personnalité, selon notre situation actuelle, et d'avoir un service Divin qui puisse se faire avec le cœur, avec la joie et de beaux sentiments pour notre papa Hachem. ]

Si une personne garde constamment son esprit concentré sur l'accomplissement des mitsvot, son esprit sera libéré des pensées qui conduisent à la tristesse.
[rabbi Pin'has de Koretz]

Accomplis les mitsvot par amour [d'Hachem] afin de ne pas en venir à haïr Hachem à cause de la crainte qu'Il t'inspire.
[séfer haRokéa'h 2a]

Les mitsvot = devenir un créateur de soi-même, pour kiffer le monde à Venir avec Hachem

+ Les mitsvot = devenir un créateur de soi-même, pour kiffer le monde à Venir avec Hachem :

-> Hachem veut donner du plaisir. En fait, c'était la raison même de la Création, Hachem a créé le monde pour donner un plaisir infini et éternel à ceux qu'Il a créés.
Étrangement, cependant, Il a réservé ce plaisir pour le monde suivant, le monde à Venir, et nous a d'abord placés dans ce monde pour le mériter.

La question est de savoir pourquoi Il a fait cela. Si le but de la création était de nous donner du plaisir, pourquoi ne pas nous faire entrer directement dans le monde du kiff?

La raison en est que nous ne pouvons pas obtenir ce plaisir tant que nous ne nous rendons pas capables de le recevoir.
Le plaisir du prochain monde est le plaisir d'être proche d'Hachem.
[ainsi, il est à noter que ce plaisir dépasse de loin tout ce que nous sommes capables de saisir conceptuellement ou d'appréhender à un niveau physique (donc limité). Ce plaisir est littéralement trop grand pour ce monde. Nous ne disposons d'aucun contexte ou cadre de référence pour apprécier l'ampleur d'un tel plaisir (qui est à l'image d'Hachem, divin, infini). ]

Le plaisir d'être proche d'Hachem ne peut être reçu que dans la mesure où l'on est semblable à Lui.
En tant que créations, nous sommes à l'opposé d'Hachem. Il est le créateur, et un créateur est le contraire d'une création.
Pour recevoir le plaisir d'être proche d'Hachem, nous devons nous rendre semblables à Lui en devenant nous aussi des créateurs.
Ce monde-co (olam hazé) est le lieu où nous nous transformons de créations en créateurs, et devenons alors capables de recevoir le plaisir du monde à Venir (olam haba).

La façon dont nous nous transformons en créateurs est de nous recréer nous-mêmes.
Le moyen de nous recréer est par la Torah. L'observance de la Torah est, par sa nature même, un défi. En s'efforçant de respecter la halakha, malgré les difficultés que cela représente, on se change soi-même. [chaque mitsva nous transforme en un être davantage spirituel. Plus on fait de mitva, plus on se change soi-même. Une mitsva faite avec joie, avec intention, avec douleur, ... a davantage de valeur et de puissance (créatrice) que sans. ]
Les mitsvot qui sont initialement difficiles à respecter deviennent plus faciles au fur et à mesure que l'on s'efforce de les respecter.
A la fin d'une vie consacrée à l'amélioration continue de l'observance des mitsvot, une personne sera très différente de la façon dont elle a été créée, et se sera, littéralement, recréée elle-même.

Par conséquent, on sera un créateur, semblable à Hachem, et dans le monde à Venir, on sera proche d'Hachem et on obtiendra le [vrai] plaisir qu'Hachem a créé pour donner au monde.

Si c'est le cas, la vie dans ce monde-ci sert à se développer, à se changer et grandir [spirituellement].
La mesure dans laquelle nous changeons et grandissons est la mesure dans laquelle nous gagnons un plaisir infini et éternel dans le monde à Venir.
La façon dont nous changeons est en observant la Torah. Plus la halkcha est exigeante, plus elle nous change. Plus nous nous efforçons de respecter les halakhot lorsqu'elles sont difficiles, plus nous changeons, et donc plus nous gagnons le monde à Venir.

L'observance de la Torah est encore plus difficile lorsque la vie elle-même devient difficile. Les halakhot qui sont plus faciles pendant les périodes calmes peuvent s'avérer plus difficiles lorsque la route de la vie devient cahoteuse.
Vivre avec la douleur peut entraîner des défis considérables dans l'observance de la halakha, dans de nombreux domaines.
Certains défis halakhiques ne peuvent être relevés que par une personne qui souffre. Pour certains, les défis se situent au niveau de la émouna, tandis que pour d'autres, ils se situent au niveau des midot.
Pour certains, c'est la prière, et pour d'autres, ce sont les relations avec autrui. Il est difficile de faire ce qui est juste quand on souffre.

Plus la halakha est difficile, plus nous changeons en la respectant, et par conséquent, respecter la halakha lorsque nous souffrons nous procure plus de plaisir que lorsque nous ne souffrons pas, puisque nous changeons de manière plus significative.
Le plaisir infini (du monde à Venir) vaut toute douleur finie (de ce monde).
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - dans son Aish Kodech - Shabbath Shouva 5702]

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - ha'Hodech 5702) souligne que la Torah Orale (chébéal pé) a été développée pendant l'exil, démontrant le fait que les périodes de défi peuvent favoriser davantage d''accomplissements spirituels. [d'où Talmud de Babylone]
Il mentionne également que le Zohar a été écrit spécifiquement lorsque Rabbi Shimon Bar Yo'haï et son fils ont été contraints de se cacher [des années dans une grotte] des romains (voir Shabbos 33b).

-> Le rabbi de Piaseczno dit que dans les moments difficiles, on peut se souvenir d'à quel point cela nous amener de la joie et de la proximité avec Hachem dans le monde à Venir, éternel.

Il existe 2 types de personnes en ce qui concerne l'accomplissement des mitsvot.
L'une est celle qui accomplit les mitsvot en connaissant les raisons de ces mitsvot ; l'autre est celle qui accomplit les mitsvot sans en connaître les raisons.
Celui qui accomplit les mitsvot sans en connaître les raisons est plus grand que celui qui les accomplit en en connaissant les raisons.
Lorsqu'une personne observe les mitsvot en connaissant leurs raisons, il n'est pas évident qu'elle accomplisse les mitsvot poussée par son amour de D. ; il se peut qu'elle accomplisse les mitsvot uniquement parce qu'elle connaît les raisons qui les sous-tendent.
En revanche, dans le cas d'une personne qui accomplit les mitsvot sans en connaître les raisons, il est clair qu'elle fait tout ce qu'elle fait uniquement par amour pour D.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 22,12]