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Matérialité & spiritualité

-> Il est écrit dans le midrach (Tan'houma - Noa'h 3) qu'une personne ne peut acquérir la Torah Orale que si elle aime Hachem de tout son cœur, de tout son esprit et de tout son argent.
Elle ne peut être acquise par une personne qui aime également l'argent ou le luxe.
Il est impossible de courir après nos désirs et en même temps de courir après les désirs d'Hachem. L'un de ces objectifs devra céder le pas à l'autre à un moment ou à un autre. Le plus souvent, ce sont nos désirs qui l'emportent, car nous ressentons une gratification instantanée lorsque nous y cédons.
[rabbi Mordé'haï Sultan]

-> Le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 3,6) écrit que quelqu'un qui a pour but d'accomplir la mitsva d'étudier la Torah correctement et qui veut acquérir la couronne de la Torah ne doit pas s'impliquer dans quoi que ce soit qui puisse perturber son étude.
En outre, le Rambam écrit qu'une personne ne doit pas penser qu'elle peut acquérir la Torah en même temps que l'honneur et la richesse.

-> Rabbénou Yona (sur Pirké Avot 2,12) écrit que la façon de se préparer à l'étude de la Torah est de s'éloigner du luxe, parce que le luxe entrave l'apprentissage de la Torah.

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-> Nous voyons dans le midrach (Yalkout Chimoni - Téhilim 629) une conversation entre la Torah et Hachem.
La Torah demande à Hachem : N'est-ce pas que le verset dit : "dans sa main droite [celle de la Torah], il y a une longue vie, et dans sa main gauche, il y a de la richesse et de l'honneur" (oré'h yamim biyémina, bismola ocher vé'havod - Michlé 3,16)?
Le verset promet l'honneur et la richesse à ceux qui apprennent la Torah. Si c'est le cas, pourquoi Tes enfants [Hachem] ne sont-ils pas riches?

Hachem répond : "Si les bné Torah étaient riches, ils seraient distraits par leur argent et s'éloigneraient de la Torah. La richesse est pour le monde à Venir (olam haBa), pas pour ce monde".

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Kédochim 19,13) cite le Arizal, qui donne une autre raison pour laquelle les bné Torah n'ont pas de richesse dans ce monde-ci (olam azé) : c'est parce que ce monde-ci ne peut pas contenir la récompense pour ceux qui étudient la Torah. Il n'y a donc pas d'autre choix que de retenir la récompense pour eux dans le monde à Venir.

-> Le verset de Kohélet (5,11) dit que la richesse d'un homme riche ne lui permet pas de dormir. Une fois qu'il a de l'argent pour le lendemain et qu'il pense à la manière de l'investir et de le faire fructifier, il risque de ne plus se consacrer entièrement à l'étude de la Torah.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou 4,6) écrit que si nous désirons une richesse spirituelle, alors on doit laisser tomber nos rêves d'être également riches matériellement. Il faut choisir entre les 2.
[si quelqu'un atteint un haut niveau en spiritualité et en richesse matérielle, alors il doit savoir qu'il aurait pu être encore plus riche spirituellement, sans autant de matérialité. De même, nos Sages disent qu'une personne extrêmement belle aurait pu encore être plus forte en spiritualité si elle avait été moins belle.
L'idée est que la matérialité rentre en conflit avec notre spiritualité. On peut demander à Hachem de nous octroyer ce qui nous permettra de mieux étudier, de mieux le servir, sans tracas ... et on doit être vigilant à ne pas développer un goût pour le luxe, le non nécessaire pour lui (chacun se connaisant).]

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-> Le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 3,12) écrit qu'il est impossible de s'immerger véritablement dans la Torah si l'on est rempli de luxe (chose non vraiment nécessaire).

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-> Le Yaavets (Pirké Avot 6,5) écrit que nous courons naturellement après des choses physiques/matérielles qui nous excitent, et que nous nous éloignons naturellement de la Torah.
Ce n'est qu'après avoir développé en nous le désir d'étudier la Torah que nous recherchons la Torah.
Oui certains sont nés dans un environnement ou avec des dispositions qui facilitent leur désir d'étudier.
Cependant tout juif a besoin d'avoir davantage de désirs pour la Torah. La guémara (Béra'hot 32b) nous dit que quatre choses ont besoin d'un renforcement constant, l'une d'entre elles étant la Torah.

[nous voyons que naturellement nous sommes attirés vers le matériel, et repoussés par l'étude avec efforts de la Torah. Plus on nourrira notre désir de matérialité, plus nous aurons d'éloignement avec la Torah.]

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-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar 67) écrit que la paresse est le résultat de ne pas penser (le 'hasser lev). Nous sommes paresseux parce que nous n'avons rien à faire. La plupart des gens pensent que la paresse est une cause : Parce que nous sommes paresseux, nous ne faisons rien. Ce n'est pas vrai.
La paresse est le résultat d'un manque d'envie/volonté d'accomplir quelque chose. La paresse se développe parce que nous n'avons rien à accomplir. Si nous créons dans notre esprit des images de réussite, nous trouverons l'énergie nécessaire pour y parvenir.
[nous devons avoir de l'ambition spirituelle, en nous occupant de notre vie éternelle (l'essentiel), bien plus que nous ne l'avons dans nos ambitions matérielles, en nous préoccupant de nos désirs/besoins de ce monde éphémère. ]

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-> Le rav Israël Salanter (cité dans le Mikhtav méEliyahou 3:277) enseigne que nous n'avons pas de garantie d'être répondu lorsque nous demandons à Hachem de satisfaire nos besoins matériels. A l'inverse, nous avons la garantie qu'Il nous aidera dans nos besoins spirituels.
[en ce sens, nos demandes doivent toujours avoir comme finalité de pouvoir mieux faire la volonté d'Hachem. ]

-> Selon le Séfer ha'Hinoukh (131), si nous prions pour toute chose qui donnera de l'honneur à Hachem, nous serons exaucé, même si nous n'avons pas les mérites requis.
[on voit encore, l'importance de mettre l'accent sur la spiritualité, en vue même de s'assurer une matérialité. ]

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-> Le rav Guerchon Edelstein (Darché ha'Hizouk - Métsora 5782) dit au nom du 'Hazon Ich, que lorsque nous nous reposons afin de nous donner l'énergie pour pouvoir mieux étudier, alors ce repos est considéré lui-même comme de la Torah.

Le corps des tsadikim après leur mort

+ Le corps des tsadikim après leur mort :

-> Lorsque le corps de grands tsadikim a pu être ramenés en Israël et réinhumés, bien qu'ils soient décédés il y a de nombreuses années, leurs corps sont restés intacts et on a l'impression qu'ils ne sont décédés que récemment. Or, nous savons que le corps, une fois enterré, commence à se décomposer.
Y a-t-il une signification au fait que le corps du tsadik ne semble pas se décomposer?

Lorsque nous sommes en vie, notre corps et notre âme se combinent pour créer l'être humain. L'âme a besoin du corps et le corps a besoin de l'âme.
Au moment de la mort, les deux partenaires de vie se séparent. Lorsque l'âme voit ce qu'est devenu le corps qu'elle appelait autrefois son foyer, elle est très peinée.
Pour alléger la souffrance de l'âme d'un tsadik, Hachem veille à ce que le corps du tsadik ne se détériore pas et soit dans le même état que lorsque l'âme et le corps ne formaient qu'une seule entité vivante.

[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 1 ]

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[on peut noter que moins on donne d'importance à la matérialité dans ce monde (développant sa spiritualité), plus on aura de pouvoir d'impacter notre élément matériel (corps) après notre mort! ]

Savoir déconnecter de la matérialité

"En ne poursuivant pas vos affaires et en ne prononçant pas de paroles, alors vous vous réjouirez auprès de Hachem" (Yéchayahou 58,13).

-> Le séfer Likouté Chochanim explique que si une personne est immergée dans ses affaires matérielles et physiques dans ce monde, au point d’y penser même lorsqu’elle est en train de prier pour Hachem, elle ne sera pas capable de parler correctement. L’envie de suivre ses désirs terrestres ne lui permettra pas de dire des mots de prière à Hachem.
Ces désirs empêcheront les mots de sortir de sa bouche. Même s’il dit les mots de prière, ils ne seront que machinalement prononcés et n’auront aucun sens réel.

Il ne pourra pas non plus goûter "la joie de Hachem". Il ne pourra pas ressentir la joie ressentie par les tsadikim lorsqu’ils servent Hachem, qui est bien meilleure que tout plaisir de ce monde.

Si quelqu’un veut être capable de parler correctement et de ressentir la joie d’être proche de Hachem, il doit se séparer des plaisirs et des désirs de ce monde.

En conséquence, le verset dit que lorsqu’on "ne poursuit pas ses affaires" et ne poursuit pas les désirs terrestres, on va se séparer de la joie de Hachem. alors il pourra "dire des paroles" de prière à Hachem et il pourra alors "se réjouir avec Hachem".

Plus on subjugue et brise son physique, sa matérialité, plus on goûte à la douceur de l'avodat Hachem, en voyant que le matériel n'est qu'une dissimulation [de la Vérité], une illusion sans existence véritable.
C'est là tout notre effort, conquérir le physique/matériel et supprimer la dissimulation.
[Admour de Lelov - rav David Tsvi Biderman]

Si quelqu'un prie Hachem de l'empêcher de s'enliser dans le matérialisme et les plaisirs de ce monde, il parviendra à éviter ce piège.
[rabbi de Kobrin ]

L’essentiel et le superflu

+ L'essentiel et le superflu :

-> On raconte sur le 'Hazon Ich qu'il priait toujours Min'ha Guédola (la prière de l'après-midi peut se faire dès la mi-journée) dès que l'heure de cette prière arrivait.

L'un de ses disciples le questionna : "Rav, selon la Halakha pure, il est préférable de prier Min'ha Kétana et non Min'ha Guédola. Pourquoi le Rav prie-t-il Min'ha Guédola?"
Le Hazon Ich lui répondit : "Tu as raison, mais je ne peux pas m'en empêcher! Dès qu'arrive le moment de la prière, mon âme explose de joie à l'idée de pouvoir m'adresser à Hachem!"

C'est la différence entre les hommes pieux et le reste du monde : certaines personnes ont comme pôle d'intérêt principal la nourriture, le sommeil ... et à côté, ils prient et étudient, car ils sont tenus de le faire.
Chez les tsadikim, c'est exactement l'inverse : l'étude et la prière sont leurs priorités, leur désir profond. Ils mangent et dorment, car c'est une obligation.

S'imposer des limites dans la nourriture est la meilleure barrière contre la faute, comme il est écrit : "Mettre un frein à sa bouche (c'est-à-dire aux plaisirs gastronomiques) et à sa langue, c'est se préserver de bien des tournants.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

Considère toutes tes occupations matérielles comme si tu tâtais un tas de sable afin d'y trouver une pierre précieuse : la volonté du Créateur.
Dès lors, peu importe que tu sois honoré ou humilié, riche ou pauvre ; si tu trouves cette pierre précieuse, tu seras rempli d'allégresse.
[séfer 'Harédim 67b ]

Hachem a donné au peuple juif du pain provenant des cieux (la manne) afin qu'ils ne soient pas attachés à ce monde par le biais de la nourriture.
La règle est que plus une personne se connecte à matérialité, moins elle peut se connecter à la spiritualité.
Si quelqu'un veut vraiment se connecter à la spiritualité, il doit limiter et réduire sa connexion à la matérialité.
[Bat Ayin]

Lorsqu'une personne souhaite saisir la grandeur de D., elle doit se dépouiller de toute sa physicalité/matérialité afin d'atteindre le niveau de la crainte de D.
[ notre orientation naturelle, matérielle, s'oppose à la crainte d'Hachem ; c'est pourquoi une personne doit s'éloigner de la physicalité centrée sur elle-même afin de devenir craintive à l'égard de D. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 15,8]