Si quelqu'un prie Hachem de l'empêcher de s'enliser dans le matérialisme et les plaisirs de ce monde, il parviendra à éviter ce piège.
[rabbi de Kobrin ]
Catégorie : 7- Relation avec la matérialité
L’essentiel et le superflu
+ L'essentiel et le superflu :
-> On raconte sur le 'Hazon Ich qu'il priait toujours Min'ha Guédola (la prière de l'après-midi peut se faire dès la mi-journée) dès que l'heure de cette prière arrivait.
L'un de ses disciples le questionna : "Rav, selon la Halakha pure, il est préférable de prier Min'ha Kétana et non Min'ha Guédola. Pourquoi le Rav prie-t-il Min'ha Guédola?"
Le Hazon Ich lui répondit : "Tu as raison, mais je ne peux pas m'en empêcher! Dès qu'arrive le moment de la prière, mon âme explose de joie à l'idée de pouvoir m'adresser à Hachem!"
C'est la différence entre les hommes pieux et le reste du monde : certaines personnes ont comme pôle d'intérêt principal la nourriture, le sommeil ... et à côté, ils prient et étudient, car ils sont tenus de le faire.
Chez les tsadikim, c'est exactement l'inverse : l'étude et la prière sont leurs priorités, leur désir profond. Ils mangent et dorment, car c'est une obligation.
S'imposer des limites dans la nourriture est la meilleure barrière contre la faute, comme il est écrit : "Mettre un frein à sa bouche (c'est-à-dire aux plaisirs gastronomiques) et à sa langue, c'est se préserver de bien des tournants.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]
Considère toutes tes occupations matérielles comme si tu tâtais un tas de sable afin d'y trouver une pierre précieuse : la volonté du Créateur.
Dès lors, peu importe que tu sois honoré ou humilié, riche ou pauvre ; si tu trouves cette pierre précieuse, tu seras rempli d'allégresse.
[séfer 'Harédim 67b ]
Hachem a donné au peuple juif du pain provenant des cieux (la manne) afin qu'ils ne soient pas attachés à ce monde par le biais de la nourriture.
La règle est que plus une personne se connecte à matérialité, moins elle peut se connecter à la spiritualité.
Si quelqu'un veut vraiment se connecter à la spiritualité, il doit limiter et réduire sa connexion à la matérialité.
[Bat Ayin]
Lorsqu'une personne souhaite saisir la grandeur de D., elle doit se dépouiller de toute sa physicalité/matérialité afin d'atteindre le niveau de la crainte de D.
[ notre orientation naturelle, matérielle, s'oppose à la crainte d'Hachem ; c'est pourquoi une personne doit s'éloigner de la physicalité centrée sur elle-même afin de devenir craintive à l'égard de D. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 15,8]
L’affliction physique crée des mérites
+++ L’affliction physique crée des mérites :
"Et autant ils les affligeaient, autant ils se multipliaient et autant ils s’étendaient" (Chémot 1,12)
-> Le rav Moché Leib de Sassov (cité dans Michnat haRamal) explique qu'il est connu que si quelqu’un essaie de se purifier, Hachem l’aide. Le principal moyen de se sanctifier et de se purifier est de s’abstenir des plaisirs physiques et d’affliger le corps autant que l’on peut le supporter.
Plus on s’abstient des plaisirs terrestres, plus on peut atteindre la sainteté et plus on peut se connecter à Hachem.
De cette façon, l'âme de l’individu devient plus forte et il est capable de faire téchouva et de transformer ses fautes en mérites.
En conséquence, le verset dit que plus la nation était affligée, plus elle se multipliait et grandissait. Grâce à leurs afflictions physiques, leurs mérites augmentaient.
"Un petit trou dans le corps est un grand trou dans l'âme" (Baal Chem Tov).
Son intention était que si l'estomac de quelqu'un est vide parce qu'il manque d'argent pour acheter de la nourriture, cela affectera grandement sa spiritualité.
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-> Le midrach (Béréchit rabba 69,4) explique que lorsque Yaakov a prié pour du pain (Vayétsé 28,20), cela signifie en fait qu'il a prié pour avoir de bons moyens de subsistance en général. Lorsque Yaakov a prié pour la parnassa, il priait pour avoir suffisamment d'argent afin de pouvoir servir Hachem avec toute sa force.
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-> Si quelqu'un ne prie que pour la yirat chamayim (crainte du Ciel), et pas pour la parnassa, c'est un signe que même ses prières pour la yirat chamayim n'ont pas été prononcées avec dévotion et avec des intentions pures. En effet, il est impossible d'avoir l'un et pas l'autre. Pour avoir de la yirat chamayim, il faut avoir une parnassa suffisante.
[ rabbi Sim'ha Bounim de Pshischa - rapporté dans le séfer midrach Sim'ha ]
Avraham & matérialité
+ Avraham & matérialité :
-> "Its’hak était sorti dans les champs pour se livrer à la méditation (lassoua’h) à l’approche du soir (lifnot arev)" ('Hayé Sarah 24,63)
-> Rachi explique que "lassoua’h" (לָשׂוחַּ) signifie prier, comme dans : "Verser sa prière" (yispo'h chi'ho - Téhilim 102,1).
Le Kitvé RaMam dit au nom du Yessod haAvoda que le verset dit que la prière d'Its'hak était "lifnot arev", ce qui signifie enlever la douceur ("arévout") de ce monde de son cœur. Avraham a prié pour supprimer tout lien avec les plaisirs de ce monde, pour ne pas être influencé par la matérialité du monde.
Nos Sages disent que la Torah est un remède contre le mauvais penchant (Kidouchin 30b), mais cela ne fonctionne que pour celui qui s'efforce de l'étudier.
Le 'Hazon Ich (Iguéret 1,37) explique que le labeur/efforts dans l'étude de la Torah nous amène à la pureté du cœur et nous permet de nous détacher des désirs vides du mauvais penchant.
"Faire des efforts dans la Torah" semble s'appliquer aux jeunes étudiants de yéchiva. Cependant, le rav Dessler souligne que cela est à la portée de chaque juif. Lorsque l'on étudie, on doit y consacrer toute son énergie. Même si l'on doit arrêter d'étudier pour aller travailler, on doit le faire avec l'attitude qu'une tâche différente lui est demandée, et que l'on reviendra à l'étude dès qu'on le pourra.
Celui qui adopte cette attitude ne s'arrête vraiment pas, car tout ce qu'il fait dans l'intervalle est aussi dans l'intérêt de la Torah qu'il étudiera lorsqu'il aura terminé.
Par exemple, il gagne sa vie pour que ses enfants puissent étudier la Torah dans des institutions de Torah.
La Torah d'un juif qui vit de cette manière, même s'il n'étudie pas toute la journée, l'aidera à vaincre son mauvais penchant (voir Tossafot, Béra'hot 11a).
Le Gaon de Vilna (Aderes Eliyahu, Shoftim) affirme que l'effort dans l'étude de la Torah peut changer la nature même d'une personne. Les désirs basiques, et même les désirs fauteurs, sont redirigés vers des voies bonnes et appropriées.