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Impact du mensonge sur nos prières

-> Nos Sages (guémara Baba Kama 38b) nous disent qu'Hachem ne retient jamais la récompense due à l'une de Ses créations.
Cependant, nous voyons qu'il y a des gens qui étudient la Torah, prient avec kavana, récitent tous les béra'hot appropriés, mais ne parviennent toujours pas à voir la bénédiction dans ce qu'ils font.
Il semble que leurs prières soient ignorées et qu'ils ne reçoivent pas l'aide du Ciel dont ils ont besoin pour réussir. Pourquoi en est-il ainsi?

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Aleph Bina - Téhilim 119) explique que l'influence de nos prières dépend non seulement de la profondeur de notre kavana pendant que nous prions, mais aussi de la valeur de la bouche par laquelle nos prières sont prononcées.
Une bouche qui a été souillée par de mauvaises paroles ne peut pas ensuite produire des mots de prière qui seront acceptables devant Hachem. Ses prières ne peuvent pas s'élever pour faire descendre la bénédiction des mondes supérieurs, et par conséquent, les demandes qu'on formule dans notre prière restent sans réponse.
Telles sont les prières des personnes qui disent des mensonges, des plaisanteries insensées, du lachon ara et du ré'hilout (colportage), et qui utilisent ensuite la même bouche et la même langue pour prononcer les mots saints de la prière à Hachem.
Il est écrit à leur sujet : "celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant mes yeux" (Téhilim 101,7).

Le prophète (Yéchayahou 66,20) dit : "Les Bné Israël apporteront leur sacrifice de min'ha dans un récipient pur".
De même qu'un korban (sacrifice) doit être offert dans un récipient pur, de même nos prières doivent être offertes par une bouche pure. Mentir et ensuite prier Hachem avec la même bouche peut être comparé au fait de voler du blé et de l'offrir comme korban à Hachem. Nos Sages disent à ce sujet : "Ce n'est pas une bénédiction, mais un blasphème" (guémara Baba Kama 94a).

Pour que nos prières soient acceptées par Hachem, nous devons protéger notre langue des paroles interdites. Les mots de notre prière seront alors purs et saints, et trouveront grâce aux yeux d'Hachem lorsqu'ils monteront au ciel pour apporter la bénédiction sur tous les mondes.

+ Personnes ne pouvant bénéficier de la Présence Divine

+ Personnes ne pouvant bénéficier de la Présence d'Hachem :

Il y a 4 catégories de fauteurs qui ne peuvent bénéficier de la Présence divine :
- les menteurs, selon le verset : "Celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant Mes yeux", déclare Hachem (Téhilim 101,7).
- les hypocrites, selon le verset : "Nul hypocrite ne peut se présenter devant Lui" (Iyov 13,16).
- les médisants, selon le verset : "Celui qui profère le mal ne trouve point accès auprès de Toi" (Téhilim 5,5).
- les railleurs, selon le verset : "Les (railleurs) insensés ne peuvent se maintenir sous Ton regard" (Téhilim 5,6).
[séfer 'Hassidim - chap.44]

La vérité & le mensonge

"Vous (atèm) êtes appelés : Adam"
[atèm kérouyin adam - אתם קרויין אדם - guémara Yébamot 61a]

Le mot : "vous" (atèm - אתם), contient les mêmes lettres que : émet (vérité - אמת). En effet, seul celui qui adopte la vérité est digne d'être appelé : Adam (un homme).

[Shomer Emounim 1,55]

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-> Rien n'est plus grand que la vérité et la joie.
Rien n'est pire que le mensonge et la tristesse.
[Rabbi Yéhouda Horowitz]

-> Un mensonge est la chose la plus détestable au monde.
[Rabbi Aharon de Karlin]

-> Une personne qui dit uniquement des paroles de vérité aura ses jours allongés et ne mourra pas avant son heure.
[Rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha]

-> Tout celui qui prend garde à dire la vérité, non seulement il sauve sa propre âme, mais également celles de ses enfants.
['Hafets 'Haïm - Sefas Tamim]

-> Le dévouement d'une personne pour la vérité va créer un ange qui la guidera dans le chemin des tsadikim.
Mais si une personne est menteuse, l'ange créé va la conduire dans le chemin des réchaïm.
[Tana déBé Eliyahou Zouta - chap.3]

-> La vérité rapproche la guéoula.
[Rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot]

Le Gaon de Vilna enseigne que la guéoula ne peut commencer sans des personnes de Vérité.

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-> Le Ben Ich 'Haï (Drachot - paracha Choftim) enseigne qu'en repoussant le mensonge, l'homme empêche les forces du mal de tirer leur vitalité de la kédoucha.
[on comprend ainsi pourquoi le mal désire tellement que nous mentions car grâce à cela il arrive à se renforcer, à prendre des forces dans la kédoucha (sainteté).]

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-> Hachem nous a choisis pour être Ses enfants en raison de notre capacité à reconnaître la vérité ...
Lorsque Hachem a donné la Torah à Israël, Il a implanté en chaque juif un amour pour la vérité, quelles que soient les conséquences.
[Sfat Emet - 5655]

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-> De nombreux soucis arrivant sur une personne sont dus au fait qu'elle est ancrée dans le mensonge et qu'elle ne s'attache pas à la vérité. En effet, les mots de sa bouche et de son cœur ne sont pas en accord.

Par contre, la personne dont la bouche et le cœur sont en cohérence, aura la capacité d'annuler tous les jugements difficiles qui sont sur elle.
=> Ainsi, lorsque l'on parle des paroles de vérité et de sincérité, cela entraîne la disparition de nos soucis.

[Déguel Ma'hané Ephraïn - rabbi Moché 'Haïm Ephraïm de Sedlikov]

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-> Le yétser ara (le mauvais penchant) ne travaille que sur une seule chose : t’enlever le point de émet (la vérité) qui est en toi.
Quand il y arrivera, il te laissera prier et étudier comme tu le souhaite, car du moment qu’il t’a enlevé la vérité qui est en toi, peu lui importe ce que tu feras ensuite.
[Rabbi Ména’hem Mendel de Kotzk]

-> Il est écrit dans le Zohar Hakadosh (A 2 b) que la Sitra A’hara – l’autre côté (surnom du Satan dans le Zohar) est appelé Shéker (mensonge).

-> Je sais comment amener tous les fauteurs à faire téchouva, à l'exception des menteurs.
[Rabbi Bounim de Peshischa]

-> Je préfère le racha qui sait qu'il est racha, que le tsadik qui sait qu'il est tsadik.
Le premier est honnête, et Hachem aime la vérité.
Le second est malhonnête, car personne n'est exempt de fautes, et Hachem déteste le mensonge.
[le 'Hozé de Lublin]

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+ "La vérité poussera de la terre" (Téhilim 85,12)

-> Le 'Hidouché haRim dit : lorsque l'on enterre profondément dans le sol le mensonge jusqu'à ce qu'il se décompose, alors la vérité va pousser.

-> Le rabbi de Slonim (Ohr Yécharim) commente ce Téhilim :
"Oui, la vérité est proche de vous sur le sol, mais vous ne voulez pas vous penchez et l'atteindre."

[Pour acquérir la vérité, il est nécessaire tout d'abord d'avoir de l'humilité. En effet, c'est lorsque l'on se fait petit, plus bas que terre, que la vérité peut alors se développer.
Il faut rechercher LA vérité, en étant prêt à descendre notre orgueil (moi JE sais, moi Je décide, ...) pour l'atteindre, plutôt que de rechercher notre Vérité, en restant à la même hauteur, en n'étant pas prêt à sacrifier de notre égo, préférant ne voir que ce qui va dans notre sens.]

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Nous travaillons tous dans les pompes funèbres, nous sommes tous des fossoyeurs ...
Qu'enterrons-nous? La vérité.
Mais cet enterrement-là ne nous sera pas utile.
Le verset dit : "La vérité va germer du sein de la terre" (Téhilim 85,12) = c'est-à-dire, combien nous enterrerons la vérité, plus elle germera et viendra à la lumière.

Nous ne sommes pas prêts à accepter un véritable reproche de quiconque, nous ne voulons pas entendre : "les dépositaires de la Torah ne m'ont plus connu" (Yirmiyahou 2,8).
Les gens par nature sont occupés à enterrer la vérité jour et nuit. Une femme a du mal à reconnaître la vérité devant son mari, le mari ne veut pas reconnaître la vérité face à son épouse, et ainsi avec chacun de nous, nos amis, notre Rav, avec nos parents, aucun de nous n'est prêt à reconnaître la vérité, c'est la raison pour laquelle nous l'enterrons.

Yéhouda n'était pas ainsi. Il était le grand de la génération, et la force de reconnaître la vérité [dans l'épisode avec Tamar où il aurait pu s'esquiver] a entraîné Yéhouda à engendrer le roi machia'h.

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+ "Le sceau de Hachem est : la Vérité (émét)"
[guémara Yoma 69b ; Shabbath 55a]

-> Rabbénou Yona de commenter : Puisque le sceau de D. est la Vérité, alors notre âme est façonnée de Vérité.

[Lorsque nous disons des mensonges, nous diminuons notre néchama (âme), à l'image de verser de l'eau dans un feu]

-> Le rabbi de Kotzk fait remarquer qu'un sceau Royal est un objet unique, de même à partir du moment où la Vérité devient multiple, qu'elle est copiée, alors ce n'est plus la Vérité.

-> Le 'Hafets 'Haïm dit que l'image sur un sceau est renversée par rapport à qu'il va produire sur un papier.

Ceci explique pourquoi au cours de notre vie nous pouvons avoir beaucoup d'interrogations en observant la Vérité de Hachem dans ce monde.
Cependant, dans le monde à venir, l'impression du sceau Divin sur du "papier" sera claire à nos yeux, nous permettant d'avoir un vision correcte de la réalité.

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+ "Le sceau de Hachem est : la Vérité (émét)"
[guémara Yoma 69b ; Shabbath 55a]

-> Le Smag (dans ses drachot) dit :
"Maintenant que notre exil actuel a été autant prolongé, il revient aux juifs ... de s'accrocher au Sceau de Hachem, qui est comme on le sait, la Vérité.
On ne doit pas mentir aux juifs et aux non-juifs, on ne doit les tromper d'aucune manière.
Lorsque le temps arrivera où Hachem délivrera Son peuple, les nations du monde diront : "Cela est mérité, car ils sont des gens honnêtes, et l'enseignement de la vérité était sur leurs lèvres".
Cependant, si les juifs sont des trompeurs dans leur relation avec les non-juifs,les nations du monde diront : "Regardez ce que Hachem a fait : Il a choisi pour Sa nation des escrocs et des fraudeur!""

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-> Tout celui qui ment est considéré comme ayant jeté un Séfer Torah au sol.
[Tikouné Zohar - tikoun 22,p.68]

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-> "Hachem est proche de tous ceux qui l’appelle, de tous ceux qui l’appellent avec émet (la vérité)" (Téhilim 145,18)
Hachem va accomplir les mots/demandes des gens qui sont fidèles à la vérité.
[Séfer 'Hassidim (1195)]

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-> Tous ceux qui mènent leur vie avec honnêteté et intégrité auront leurs prières qui seront répondues.
Cela provient du verset de la prière d'achré : "Hachem est proche de tous ceux qui l'appelle, de tous ceux qui l'appellent avec vérité" (Téhilim 145,18).
[rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h]

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-> Dans notre recherche de la Vérité, nous devons rechercher [en nous] tous les domaines desquels nous avons exclu Hachem [préférant mettre des illusions à la place] ...
Le plus fortement nous sommes connectés à la Vérité, le moins l'exil aura d'impact sur nous.
[Sfat Emet]

-> Au cœur des traits de caractère (midot), nous devons combattre l'illusion et le mensonge.
[l'Alter de Slabodka]

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-> Dire des mensonges est un acte de destruction de soi-même, car la Vérité est la fondation de la santé de l'âme.
C'est pourquoi, nous sommes obligés de rester dans les limites de la Vérité.
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 3,184]

-> On peut l'illustrer par les paroles du Maharcha (guémara Shabbath 55a ; Sanhédrin 97a) :
"Même si l'on réduit ou détruit un petit peu, qui est [symbolisé par la perte du] aléph (guématria de : 1, soit le plus petit chiffre) du mot "émet" (Vérité - אמת), ce qui restera est le mot : mét (mort - מת)."

[la Vérité est pure. Dès qu'on lui retire la moindre chose de vraie, alors cela devient du mensonge (emballé dans un semblant de vérité), et c'est une destruction, une mort de soi-même. ]

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+ "Fuis la parole de mensonge" (Michpatim 23,7)

-> Le terme : "tir'hak" (fuis - תִּרְחָק) peut également signifier : "Tiens-toi à distance".
L'explication est : dès que vous prononcez un mensonge, vous vous éloignez de D.
[Rabbi Zouché d'Hanipol - le plus jeune frère du Noam Elimélé'h - Ménorat Zahav - paracha Béhar]

[c'est soit du fuis un mensonge et Hachem reste avec toi, soit tu restes dans ta tendance naturelle de dire un mensonge et c'est alors Hachem qui te fuit!]

-> Le rabbi Aharon de Karlin (Beth Aharon) commente ce verset :
Un mensonge est la chose la plus méprisable au monde. Je doute que même le repentir puisse expier une mensonge. Car la repentance (téchouva) pour un menteur est en elle-même un mensonge.

-> Lorsque le mensonge est enterré, la Vérité jaillit.
['Hidouché haRim]

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-> "Eloigne-toi de la parole mensongère" (Michpatim 23,7)
Rabbi Mendel de Kossov dit : "C'est que dans le monde entier, on ne trouverait pas un seul homme qui soit totalement vérité.
Au fond, le monde se partage en 2 sortes de personnes : celles qui sont proches du mensonge et celles qui cherchent à s'en éloigner".

[nous devons fréquemment nous demander à quel type de personne nous appartenons actuellement. Est-ce que nous faisons un effort pour chercher à s'éloigner de tout mensonge, ou bien non?]

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-> "Éloigne-toi du mensonge" (midvar chéker tir'hak - Michpatim 23,1)

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 74) parle avec véhémence de l’aspect méprisable du mensonge : "Le mensonge est considéré comme abominable et honteux par tout le monde, il n’existe rien de plus répugnant ... La Torah nous enjoint donc de nous distancer considérablement du mensonge, comme il est écrit : "Éloigne-toi du mensonge"."

Il explique ensuite que la Torah n’emploie un terme d’éloignement pour aucune autre mitsva, ce qui prouve la gravité de cette faute. De plus, cela nous enseigne qu’il faut même s’écarter d’une infime éventualité de tromperie.

Le Séfer ha‘Hinoukh souligne qu’Hachem est un « D. de vérité » et que seule une personne qui cherche à émuler Hachem peut recevoir Sa bénédiction.

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-> "Vous ne mentirez pas au préjudice de votre prochain" (Kédochim 19,11)
Les sages de Kotzk ajoutaient à ce propos que "non seulement il ne faut pas mentir aux autres, mais il ne faut pas se mentir à soi-même".

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-> b'h, divré Torah sur la vérité : https://todahm.com/2015/12/27/la-verite
-> https://todahm.com/2021/01/21/30277
-> https://todahm.com/2015/02/16/2831-2
-> https://todahm.com/2014/02/01/1075-2
-> https://todahm.com/2018/02/20/6074-2

- https://todahm.com/2022/03/17/35326

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+ Qu'est-ce que la vérité et qu'est-ce que le mensonge?

-> "Nous avons été éduqués selon le principe que la vérité consiste à raconter des faits tels qu'ils sont produits et le mensonge à les déformer.
Ce principe se vérifie dans certains cas, mais souvent il n'est pas en vigueur.
En effet, parfois il est interdit de rapporter des faits tels qu'ils sont, par exemple, d'émettre des propos blessants alors qu'il n'y en a ni l'utilité ni l'obligation. Il faut justement déformer si l'on peut dire la vérité quand elle risque plus de nuire que d'aider.
Ainsi, la vérité revient parfois à du mensonge puisqu'elle engendre le mal et le mensonge à de la vérité, puisqu'il apporte le bien."
[rabbi Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Le monde se maintient grâce à 3 choses : la loi, la vérité et la paix" (Pirké Avot 1,18).

La vérité est l'un des 3 piliers sur lesquels repose le monde.
Lorsque les gens disent la vérité, la bénédiction descend du ciel, comme il est écrit : "La vérité poussera de la terre et la charité regarde du ciel. Hachem accordera aussi le bien et notre terre produira sa récolte" (Téhilim 85,12-13) = lorsque les gens disent la vérité, le ciel est charitable envers nous et la terre produit une récolte abondance.
[...]

Le maintien de la paix constitue le seul cas où il est permis de mentir (darké chalom), là le motif n'est pas de tromper mais uniquement d'éviter les querelles.
Cependant, même cela n'est permis que dans certaines circonstances, dans de rares occasions (déré'h mikré) et non en tant que pratique courante.
Si l'on s'habitue à mentir dans les cas permis, le yétser ara nous en fera trouver continuellement.

La guémara (Yébamot 63) raconte que la femme de Rav avait pour habitude de le contrarier. S'il demandait un certain aliment, elle en préparait un autre. Elle ne respectait jamais sa volonté.
Pour les Sages de la guémara, les choses matérielles n'avaient pas d'importance.
Rav ne prêtait pas garde à ces contrariétés futiles et s'en riait comme si elles ne l'affectaient pas. Il agit ainsi longtemps afin d'éviter les querelles chez lui.
Lorsque son fils rabbi 'Hiya grandit, il remarqua que sa mère faisait exactement le contraire de ce que son père désirait. Il eut donc recours à un subterfuge pour faire respecter la volonté de son père.
Chaque fois que Rav demandait quelque chose, il transmettait le message inverse à sa mère, ainsi son père obtint enfin ce qu'il désirait.
Un jour, Rav dit à son fils : "Il semble que ta mère ait changé ses habitudes!"
Rav 'Hiya confia à son père la ruse à laquelle il recourait pour y parvenir.
Rav lui répondit : "Tes intentions sont louables mais ce que tu fais est interdit. Tu risques de t'habituer à mentir alors que la Torah dit : 'Éloigne-toi du mensonge'."

La guémara (Sanhédrin 97a) raconte qu'il y avait une fois une ville appelée Kouchta. Ce nom, qui signifie "vérité" [en araméen], lui fut donné parce que les habitants de cette ville ne disaient jamais de mensonge.
Et personne n'y mourait prématurément.

Un homme vint un jour habiter dans cette ville, se maria et eut 2 fils.
Un matin, une voisine vint rendre visite à sa femme. Cette dernière se lavait les cheveux à ce moment-là et l'homme dit à la voisine qu'elle était absente. Au même moment, un accident se produisit et ses 2 fils moururent.

Les citoyens vinrent enquêter sur la cause de ce drame.
Lorsqu'ils apprirent ce qu'il s'était passé, ils demandèrent à cet homme de quitter la ville et lui dirent : "Nous ne voulons pas que tu vives parmi nous car tu as amené la mort dans notre ville. Jusqu'à présent, un tel malheur ne s'était jamais produit car nous veillons très scrupuleusement à ne pas dire de mensonges. Ne reste plus parmi nous."
[Méam Loez - Michpatim 23,7]

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-> Le Guéhinam qu'on éprouvera dans le monde à venir pour nos fautes est le très douloureux embarras de faire face à la Vérité des erreurs de notre vie.
La guémara (Béra'hot 12) enseigne : "Celui qui commet une faute et qui en est embarrassé, est pardonné". Le profond sentiment de honte est en soi une forme de Guéhinam.
[rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

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-> Trop gémir à la douleur représente une once de mensonge.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Si chacun dirige sa vie selon sa vérité, nous arriverons à la situation de : "Un homme et son prochain se dévoreront l'un l'autre" (guémara Avoda Zara 4).
Même les voleurs ont des justifications à leur comportement.
[rabbi Nissim Yaguen]

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-> L'excès de paroles conduit fatalement au mensonge.
[rabbi Raphaël de Brachd]

-> Si tous les gens parlaient vrai, le machia'h serait déjà là.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Là où il n'y a pas de vérité, tu ne trouveras ni grâce ni foi.
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Je préfère encore que mon souffle m'abandonne plutôt que de proférer un mensonge.
[...]
Si les hommes craignaient le mensonge autant qu'ils refusent l'adultère, le machia'h serait déjà arrivé.
[...]
Les grands menteurs sont en fait des réachaïm. Ils ont des tendances à l'idolâtrie. Car la vérité et la foi sont interdépendantes.
[rabbi Pin'has de Koritz]

-> Si, aux yeux des hommes, le mensonge était aussi grave que la débauche, le monde serait sauvé.
[rabbi Mendel de Kotzk]

-> Je ne te demande qu'une chose : ne mens pas.
[...]
Je peux aider les grands pécheurs à se repentir. Mais je ne peux rien pour les menteurs.
[rabbi Sim'ha Bounim de Peschi'ha]

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-> La vérité absolue n'existe pas dans ce monde-ci.
[...]
La plupart des gens ne peuvent pas faire face à la vérité toute nue.
C'est pourquoi elle ne s'impose à eux que sous des déguisements.
[rabbi Na'hman de Kassov]

-> A l'intérieur de tout mensonge, il y a du vrai.
[Baal Chem Tov]

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-> Il est des hommes qui savent porter la vérité aux autres et pas à eux-mêmes.
[...]
Pour que naisse la vérité, il faut d'abord enterrer le mensonge.
[...]
Tout peut être imité sur terre, sauf la vérité.
Une vérité imitée n'est plus la vérité.
[rabbi Mendel de Kotzk]

-> Il ne suffit pas de ne pas mentir. Encore faut-il s'éloigner du mensonge et le fuir.
[rabbi Zoucha d'Anipoli]

-> Rien ne fut plus difficile pour moi que mon combat contre le mensonge.
Cela m'a pris 13 ans et m'a brisé les membres et les os. Mais j'en suis venu à bout.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> "99% de véridique = 100% de mensonge"
[rabbi Shimon Schwab]

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+ La Torah est l'expression de la Vérité :

On peut citer :
1°/ "Emet (אֱמֶת), c’est la Torah, comme il est dit : ‘Acquiers la Vérité et ne la revends pas’ (Michlé 23,23)" (guémara Bérakhot 5b)
[du fait que la Torah soit éternelle et infinie, étant la parole Divine, elle est définie par le terme Emet – (Ets Yossef dans le Ein Yaacov).
On peut remarquer que les mots "indénombrable" (én mispar - אֵין מִסְפָּר - voir Iyov 9,10) totalisent la même valeur numérique que le mot אֱמֶת Emet (441)]

2°/ "Il n’y a de Vérité que la Torah, comme il est dit : ‘Acquiers la Vérité et ne la revends pas, non plus que la Sagesse, la Morale et l’Intelligence’" [guémara Yérouchalmi Roch Hachana 3,8]
La Torah désigne la Vérité absolue, car ses Lois sont source de Vérité du fait qu’elles émanent de D., à propos duquel il est dit : "Et Hachem, D., est Vérité" (Jérémie 10,10).

On peut noter que pour compléter les 248 mots du Shéma Israël (correspondant aux 248 mitsvot positives et aux 248 organes du corps), on ajoute le mot "émet" après les derniers mots : "Hachem votre D."
Le verset suivant y fait allusion : "Et vous (véatem - וְאַתֶּם) qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd’hui" (Vaét'hanan 4,4).
Si vous attachez le mot Emet (אֱמֶת - constitué des mêmes lettres que Atem - אַתֶּם) à la fin du Shéma : "Hachem votre D.", vous mériterez d’être «tous vivants aujourd’hui», car vous recevrez la force de vie de vos 248 organes.

3°/ "Emet est la Signature de D." (le mot אֱמֶת Emet est formé de la première lettre [א - aleph], de celle du milieu [מ - mém] et de la dernière lettre [ת - Tav]. Ce schéma désigne Hachem, selon la formule : "Je suis le Premier et Je suis le Dernier, Je suis présentement") [guémara Chabbath 55a - Rachi].

De plus, le Arizal [voir Paana’h Raza] explique que la "Signature de D." fut dévoilée lorsqu’Hachem se révéla à Moché sous l’appellation "Je Suis celui qui est" (éyé acher éyé - א־היה אשר א־היה - Chémot 3,14).
En effet, le Nom divin (éyé - א־היה) a pour valeur numérique 21, ainsi l’expression (éyé acher éyé - א־היה אשר א־היה) fait allusion l’opération 21X21 = 441, soit la valeur numérique du mot Emet (אֱמֶת).

4°/ Le verset : "Le début de Ta parole est Vérité" (Téhilim 119,160) suggère que nous pouvons révéler la "Signature de D." dans les premiers sujets de la Torah.
Ainsi, le Baal haTourim fait-il remarquer que les lettres qui terminent chacun des mots "Béréchit Bara Elokim" (Au Commencement D-ieu créa - אל־קים בְּרֵאשִׁית בָּרָא) forment le mot Emet (Vérité - אֱמֶת), car D. utilisa la vérité pour créer le Monde.
Par ailleurs, le ‘Hidouché haRim (Séfer Hazekhout) remarque : "Les 10 Commandements commencent par la lettre Aleph א (de אָנֹכִי Anokhi) ; c’est la base de la Torah Ecrite. La Michna commence par la lettre Mem מ (de מאימתי Méamataï – Depuis quand lit-on le Shéma le soir). Le Talmud commence par la lettre Tav ת (de תנא Tana – On enseigne)."
On peut aussi remarquer que Rachi commence son commentaire sur la Torah par la lettre Aleph א (de אמר Amar – Il a dit) et prend soin de le terminer par la lettre Tav ת (de יישר כחך ששברת Yacher Korkha Chéchabarta – Tu as bien fait de briser [les Tables]). De plus, le mot situé exactement au milieu de la Torah est le mot גחָּוֹן Ga’hone (accroupi). Rachi termine son commentaire sur ce mot par le terme מֵעָיו Ma’av (son ventre), qui commence par un Mem מ.
Ainsi, trouvons-nous cachées, dans le commentaire de Rachi sur la Torah, les 3 lettres du Sceau divin : אֱמֶת

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+ "Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> Moché envoya les explorateurs pour visiter la terre sainte. Quand ils revinrent, ils présentèrent au peuple un rapport de leur visite. Quand on analyse le texte, on peut s'apercevoir qu'ils ne firent que dire ce qu'ils ont vu. Apparemment, ils n'ont fait que dire la vérité, ce que leurs yeux ont vu.
=> Où était donc la faute?

-> Le Rabbi Mendel de Kotsk explique que dire la vérité ce n'est pas se contenter de décrire la réalité telle qu'elle est. Car ne pas modifier la réalité c'est simplement ne pas mentir. Mais ce n'est pas encore dire la vérité. Ainsi, quelqu'un peut ne pas mentir, en décrivant la réalité telle qu'elle est, mais sans qu'on puisse encore affirmer qu'il dise la "vérité".
En fait, la vérité, c'est lire et interpréter la réalité en conformité avec la Parole d'Hachem. Si quelqu'un décrit une situation sans rien modifier à la réalité, mais que ses yeux humains lui laissent interpréter les faits de façon différente à la Parole d'Hachem, alors si c'est un homme de vérité, il fournira tous les efforts nécessaires pour s'ingénier à l'interpréter en conformité avec la Parole Divine, et pas selon ce que ses yeux humains le laissent comprendre.

Ainsi par exemple, un homme qui a travaillé durement et à reçu en rétribution un grand salaire, s'il se dit que c'est son travail qui lui a permis d'avoir ce salaire, ce ne sera pas la vérité, même si c'est ce qui paraît de la réalité. Car la vérité c'est qu'Hachem a béni son travail et c'est Lui Qui lui a envoyé le salaire, comme il est dit : "Il bénira toutes les actions de tes mains".

=> Certes, les explorateurs n'ont fait que décrire la réalité de ce que leurs yeux ont vu lors de leur visite de la terre, mais malgré tout ils ont commis en cela une grave faute. Leur erreur a été de ne pas avoir voulu investir des efforts pour mettre en accord cette réalité qu'ils ont vue avec la Parole d'Hachem qui avait dit que cette terre était une bonne terre. Ils ont décrit ce qu'ils ont vu, les géants, les fruits énormes, les nombreux enterrements, ..., ce qui a débouché à la conclusion évidente qu'ils ne pourront pas conquérir une telle terre.
Ce qu'on leur reproche c'est de ne pas s'être efforcé d'interpréter les mêmes faits, mais selon la Vérité de la Parole d'Hachem, comme l'ont fait Yéhochoua et Kalev qui proclamèrent : "Cette terre est très très bonne".
Ne laissons pas les apparences de nos yeux humains diriger notre jugement. Au contraire, c'est la vérité de la Torah qui doit orienter notre lecture de tous les événements de nos vies.

Le menteur renie le D. de vérité et rend un culte au dieu du mensonge ; il fait partie de l'une des catégories de pécheurs qui sont privés de la Présence divine, comme il est écrit : "Celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant Mes yeux" (Téhilim 101,7).
Il s'exclut ainsi de la communauté d'Israël, à propos de laquelle il est écrit : "Les survivants d'Israël ne commettront plus d'injustice, ne diront pas de mensonge" (Tséfanya 3,13) ; il mourra prématurément alors que celui qui dit la vérité prolonge la durée de son existence (Sanhédrin 97b).
[...]

Voici quelques exemples de châtiments infligés à des menteurs:
- Gué'hazi (le serviteur du prophète Elicha') fut châtié pour avoir déformé les propos de son maître.
- Amnone (l'un des fils du roi David) fut tué pour avoir menti à Tamar (voir II Chmouel chapitre 13).
- Les Bné Israël furent exilés de leur pays pour avoir contrevenu au commandement : "Eloigne-toi de la parole mensongère" (Michpatim 23,7).
- Selon le Zohar, le mensonge entraîna aussi la destruction du premier et du deuxième Temple.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,5]

La vérité …

-> La vérité ...

1°/ En français, on exprime le concept de vérité en disant qu'une chose est vraie de A à Z.
En hébreu, ce mot se dit : אמת (émet) : il commence par la 1ere lettre de l'alphabet et finit par la dernière.
La lettre du milieu (מ) est celle du milieu de l'alphabet hébreu.

[Avec, les lettres finales, il y a 27 lettres dans l'alphabet, et le mém en est la 14e. On a ainsi 13 lettres de part et d'autre].

=> La vérité demande une exactitude du début à la fin, en incluant le milieu.

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2°/ La vérité ultime de tout être humain est qu'il naisse d'une mère et qu'il meurt.
Le mot אמת (émet) peut se lire en 2 mots :
-> de : אם = ém = la mère ( = le début de tout personne) ;
-> et : מת = mét = la mort ( = la fin de tout être).

La vérité est que du berceau à la tombe, c'est l'inévitable chemin de notre existence, durant lequelle on doit utiliser nos potentialités au mieux.

=> Avoir en tête que nous sommes que de passage dans ce monde est un moyen de vivre une vie dans le vraie, en mettant de côté toutes les futilités et mensonges, qui nous empêchent de la vivre pleinement.

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3°/ On appelle le travail de s'occuper des personnes décédées (réalisé en général par la 'hévra kadicha), le : 'hésed chél émet (חסד של אמת).

S'occuper d'un mort est un acte de bonté de la vérité ( = un 'hesed chel émet), car il est réalisé sans attendre aucune récompense de la personne envers laquelle on agit (puisque morte).

Le mot אמת (émet) est composé des 3 dernières faveurs que l'on peut faire à son prochain :
-> le א renvoie au : aron (ארון - le cercueil) ;
-> le מ renvoie à la : mita (מטה - le lit funéraire sur lequel la personne décédée est transportée jusqu'à la tombe) ;
-> le ת renvoie aux : ta'hri'him (תכריכים - les habits avec lesquels on enterre le mort).

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4°/ La vérité est une chose éternelle.
Une personne est composé d'une dualité : un corps et une âme.
Seule l'âme résiste au temps, est éternelle, et peut être véritablement considérée comme notre existence.

Le mot אמת (émet) a pour valeur numérique : 441, qui est la même que celle de : véanéféch (והנפש - et l'âme), qui est la vérité de notre vie et de notre immortalité.

Notre intériorité (l'âme, le spirituel) est l'essentiel, dont l'accessoire (le corps, le matériel) est à son service pour sublimer le tout.
Il ne faut pas perdre ces priorités afin de vivre véritablement sa vie.

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5°/ La vérité requiert par essence de mettre en 1ere position la lettre (א), renvoyant à l'UnicitéA : D.
Rabbi 'Hanina a dit : "Le sceau de D., c’est la vérité." (guémara Shabbath 55a).

Enlevez le א du mot אמת (émet), et tout ce qu'il vous restera sera : מת (mét).
Sans D., il ne peut y avoir de vérité, et cela laisse alors la place à la mort, à la destruction.

[on voit bien à quel point chacun donne sa définition de la vérité.
A nos yeux, elle va dépendre des situations de la vie (des fois on aime bien arranger les choses et on trouve pleins d'excuses pour se justifier et se donner bonne conscience), du milieu dans lequel on vit (pour un terroriste se faire sauter est un acte de bonté!), ...

Pourtant, la vérité n'est pas adaptable, elle est définit clairement par la Torah, par nos Sages, qu'on la comprenne ou pas.

A tout moment le fait de savoir qu'il y a un D. qui sait tout ce que l'on pense, fait (même lorsque l'on est seul), et qu'on devra rendre des comptes nous aide aussi à agir au mieux. ]

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6°/ Les lettres du mot אמת (émet) renvoient à :
-> le א = Au mont Sinaï, D. nous a parlé et nous y a donné les 10 Commandements (Torah écrite), qui commencent par : ano'hi (אנכי -> Je suis Hachem ton D.) ;

-> le מ = la michna est un concentrée de la Torah orale, commence par : méémataï (מאימתי -> A partir de quand peut-on lire le Shéma le soir?) ;

-> le ת = la guémara, discussions talmudiques de la michna commence par : tana (תנא).

D. se manifeste au travers ses commandements.
Dans ces 3 formes : 10 Commandements (א), michna (מ) et Talmud (ת), le commencement permet de former le mot : émet (אמת ).

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-> La dernière des 3 premiers mots de la Torah : béréchit bara Elokim (בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים), permet de former le mot : אמת (émet).
=> D. a apposé son sceau, certifiant que tout est vérité.

-> Le 1er Rachi de la Torah commence par la lettre א, celui du milieu de la Torah (ga'hon - vayikra 11,42) commence par un מ, et le dernier Rachi se termine par ת.
=> Rachi donne ainsi une allusion à la véracité de la Torah orale.

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La mort se dit en hébreu : mavét (מות), a une valeur numérique de : 446.

La vérité, se dit en hébreu : "aémet" (האמת), et a aussi pour valeur numérique de : 446.

A chaque instant, le yétser ara veut nous faire oublier LA vérité ultime : nous n'échapperons pas à la mort.

On doit tout faire pour en avoir conscience, s'y préparer et vivre au mieux selon le émet, sans remettre à plus tard (nous pensant à tort immortel).

Source (b"h) : traduction, adaptation et compilation personnelle de divrei Torah du rabbi Benjamin Blech

Celui qui aspire à la vérité et se prépare à partir en guerre pour la vérité gagne toujours.
[rabbi Nathan de Breslev - Etsot Yécharot ]

A la recherche de la vérité …

"Si on te prouve que tu as raison, tu gagnes peu.
Si on te prouve que tu as tort, tu gagnes beaucoup car tu apprends la vérité."

[Séfer 'Hassidim - Rabbi Yéhouda ha'Hassid]

La guémara Baba Métsia (84a) nous rapporte l'histoire de 2 géants : Rabbi Yo'hanan et de son compagnon d'étude Rech Lakich.
Ils étudiaient ensemble depuis de longues années quand Rech Lakich tomba malade et mourut.
Rabbi Yo'hanan fut complètement effondré par cette disparition et ses étudiants essayèrent de le consoler en lui disant : "N'ayez crainte Rabbi, nous allons vous amener un nouveau compagnon d'étude, l'homme le plus brillant de toute la ville."

Une semaine plus tard, on vit Rabbi Yo'hanan marcher dans la rue l'air accablé.
Ses élèves lui dirent : "Rabbi! Qu'y a-t-il? Nous vous avons envoyé le plus brillant compagnon d'étude de toute la ville. Pourquoi cette tristesse?"

Rabbi Yo'hanan répondit : "Certes, cet homme est un véritable érudit. A tel point qu'il est capable d'amener 24 preuves que ce que je dis est juste.
Mais quand j'étudiais avec Rech Lakich, il me donnait 24 preuves que ce que je disais était faux.
C'est cela qui me manque.

Le but de l'étude n'est pas d'être confirmé.
Je veux être critiqué, questionné et me voir prouver que j'ai tort.
C'est cela l'étude de la Torah."

La midda de Vérité

+ La midda de émet (vérité) :

-> Dans la prière de Cha'harit, nous récitons les mots : "Emet vé'émouna 'hok vélo yaavor" (c'est une loi vraie et fidèle, qui ne sera jamais annulée.)
Le rabbi de Kobrin explique que chaque midda a son temps et son lieu. Il y a des moments où une middahdoit être utilisée pour servir Hachem et des moments où d'autres middot doivent être utilisées.
L'exception à cette règle est la midda de "émet véémouna", qui est "une loi qui ne sera jamais annulée", c'est-à-dire qu'il s'agit d'une midda qui doit être utilisée à tout moment.

Tout ce que vous pouvez faire pour réjouir votre cœur, faites-le, car ... il est impossible qu'une pensée de vérité, même partielle, soit révélée dans un cœur attristé, enraciné dans le mal et le mensonge, ...
Et toutes les pensées qui surgissent dans le cœur de l'homme sont totalement fausses, à l'exception des pensées de crainte, de soumission (à Hachem), de honte, et de joie en Hachem, Sa 'Torah, et les mitsvot, ..."
[séfer Yocher Divré Emet - p.44]

La vérité pendant l’exil

+ La vérité pendant l'exil :

"Yaakov vécut dans le pays d'Egypte 17 années" (Vayé'hi 47,28)

-> Le 'Hidouché Harim écrit que ce verset est une source d'encouragement pour le peuple juif alors que nous sommes coincés dans l'exil au milieu des non juifs, en nous disant que Yaakov a réussi à atteindre un niveau élevé de sainteté même dans la terre très impure d'Egypte.
Même si cette terre était pleine de dépravation, la sainteté de Yaakov a été encore plus forte que l'impureté de l'Egypte.

La Torah est éternelle et nous sommes censés tirer des leçons des Avot et les intégrer dans notre propre vie. Par conséquent, il est évident que chaque juif peut se connecter à la sainteté de Yaakov en s'accrochant à la mida du "émet" (Vérité), qui était le trait caractéristique de Yaakov, comme il est dit : "Donnez le émet à Yaakov" (Mikha 7,20).

En se connectant à Yaakov par le biais de la mida de la Vérité, on peut l'imiter et rester sur un niveau élevé de sainteté, même en endurant un exil sombre.