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Les 3 niveaux de crainte d’Hachem

+ La crainte d'Hachem :

-> Rabbi Levi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Kédochim) décrit qu'il y a 3 niveaux ascendants de crainte d'Hachem : le premier est appelé : yirat haOnéch, le deuxième : yirat ha'Hét, et le troisième est appelé : yirat haRomémout.

1°/ Le niveau le plus bas, yirat haOnéch = la peur du châtiment, de la punition.
Une personne a la yirat haOnéch se retient de fauter, non pas par amour pour Hachem ou par crainte de gâcher sa relation avec le Divin, mais parce qu'elle craint les conséquences d'une punition.
Alors que Rabbi Na'hman de Breslev valide ce niveau de crainte, affirmant qu'il est nécessaire pour un débutant en avodat Hachem, le rabbi de Berditchev (dans Kédochim et Ekev) le dénigre grandement, l'appelant "un niveau bas".
De même, rabbi Moché Cordovero (Tomer Dvora - chap.9) écrit : "le trait de la crainte peut facilement être utilisé sur les répercussions : si l'on craint les souffrances, la mort ou le Guéhinam, ....
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.24) enseigne : "Cette crainte [yirat haOnéch] n'est pas celle qui est propre aux sages ou aux personnes douées d'intelligence".

[ainsi certes cette crainte est nécessaire, mais elle ne doit pas être une finalité, mais un tremplin vers les niveaux supérieurs. ]

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2°/ Le niveau de peur suivant est la yirat ha'Hét = la peur de la faute.
Le rabbi de Berditchev enseigne que pour atteindre le plus haut niveau de crainte, la yirat haRomémout, il faut d'abord atteindre le niveau de yirat ha'Hét.
Une personne à ce niveau ne craint pas la punition qu'elle recevra si elle commet une faute. Elle craint plutôt la faute elle-même et sa capacité à rompre le lien qui l'unit au Maître du monde.
Elle parvient à ce niveau de crainte en contemplant la bonté d'Hachem (d'où l'importance d'avoir de la gratitude à D. sur chaque petite chose de la vie) et en réalisant l'incroyable privilège qu'elle a de pouvoir observer la Torah et de maintenir une relation directe avec le Créateur de toute existence.

Le Or'hot Tsaddikim (fin du chaar haAva) écrit :
"Et lorsqu'une personne contemple les grands êtres et reconnaît leur grandeur, de l'ange aux constellations, voyant la sagesse d'Hachem dans toutes Ses créations, l'amour monte dans son cœur pour Hachem et elle a soif et se languit de Son créateur.
Cela l'amène à craindre Hachem, non pas par crainte d'une punition, mais plutôt, comme un mari qui aime sa femme, craint de faire quelque chose qui pourrait nuire à leur amour.
De même, en raison de son amour ardent pour Hachem, il craint de transgresser les mitsvot ...
Cette crainte est une crainte née de l'amour."

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3°/ Le 3e et plus haut niveau est celui de : yirat haRomémout, la crainte élevée, majestueuse.
Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Kédochim) écrit :
"la yirat haRomémout est la véritable crainte, celle qu'entretiennent les tsadikim. Les tsaddikim sont constamment au niveau du "Ayin" (ex: rien ne peut exister une seconde sans qu'Hachem ne le permette), sont à l'écoute de la réalité cachée [que la pure divinité remplit toute la création] et pensent constamment à la façon dont Hachem est infini et dépasse l'entendement humain, à la façon dont tous les anges et les forces célestes redoutables sont absolument réduits à néant devant Sa Gloire ...
Lorsqu'un tsadik atteint ce niveau de crainte, il est complètement lié au monde spirituel et il rompt avec tous les plaisirs matériels pour se lier à son âme seule ...
Le but de la Torah est d'amener quelqu'un à cette peur, d'annuler ses 248 os et ses 365 veines et tendons en respectant les 248 commandements positifs et les 365 commandements négatifs afin qu'il puisse arriver au niveau de Ayin (ex: annuler son égo, pour laisser pleine place à Hachem)".

La distinction entre cette crainte et la précédente est subtile, mais elle existe.
Le Baal haTanya (Likouté Amarim - Tanya chap.43) définit la différence en enseignant qu'alors que yirat ha'Hét est atteint par la contemplation des créations, les "vêtements" qui révèlent la Gloire de D. dans ce monde, la yirat haRomémout naît de la contemplation de la divinité intérieure qui remplit ces créations seules, arrivant au niveau de Ayin où il n'y a rien d'autre que l'Infini et la parole de la sainte Torah.

-> Comme nous pouvons le supposer, ces niveaux ne sont pas du tout faciles à atteindre. Mais il est important d'avoir un but, un cadre de référence pour ce vers quoi nous tendons.
Oui, le niveau de yirat haRomémout peut être bien au-delà de notre portée. Mais peut-être pouvons-nous faire de notre mieux pour atteindre ce niveau de yirat ha'Hét, pour craindre non pas le Guéhinam mais une déconnexion avec notre Père aimant dans les cieux qu'une faute provoquera.
Plus nous garderons ces idées à l'esprit, plus nous serons en mesure de les travailler et d'atteindre la véritable et ultime crainte d'Hachem, la yirat haRomémout.
[rav Yaakov Klein]

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