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L’humilité face à l’infinité de la Torah

+ L'humilité face à l'infinité de la Torah :

-> Le juste qui sert D. doit savoir que chaque fois qu'il saisit un concept Divin, il existe un concept plus élevé et plus raffiné qu'il ne comprend pas encore.
De plus, même le concept qu'il comprend n'est pas entièrement compris par lui. Il doit se rendre compte qu'il lui manque encore quelque chose, quelque chose qu'il n'a pas encore compris.
Lorsqu'il atteint enfin cette compréhension, il se rend compte qu'il doit encore approfondir sa compréhension. Ce processus est sans fin.
Ce qu'il comprend n'est pas encore complet, et il reste un niveau supérieur à atteindre qui lui échappe encore. Il doit savoir qu'il n'a jamais atteint la perfection, comme l'affirme Eliyahou haNavi dans le Tikouné Zohar (89) : "Il n'y a personne qui Te connaisse du tout."
C'est la façon idéale de servir Hachem, en étant toujours conscient que l'on n'a pas encore atteint la perfection, et en désirant ardemment atteindre un niveau plus élevé.

J'ai entendu une idée similaire exprimée par rabbi Yé'hiel Michel de Zlotchov. Il a expliqué le verset suivant "Une chose que je demande à D., c'est que je recherche ... l'agrément de D." (Téhilim 27,4), comme suit : "Je demande continuellement de pouvoir réaliser qu'il y a toujours un niveau supérieur, plus élevé que le précédent, et de rechercher continuellement l'agrément d'Hachem, c'est-à-dire d'atteindre le niveau supérieur suivant. Lorsque je l'aurai atteint, je demanderai encore, car il n'y a pas de fin."

C'est ainsi que les justes progressent constamment dans leur service divin.
Ils se voient toujours comme n'étant pas tout à fait entiers. À chaque instant, les justes sont pleinement conscients de leurs déficiences, du niveau qui les dépasse, qui est hors de leur portée. Ils sont convaincus qu'avec l'aide de D., ils parviendront à connaître le chemin supérieur de la vie et à percevoir ce qui leur manque actuellement.

De même, on peut expliquer la déclaration du roi David : "Ouvrez-moi les portes de la justice, j'y entrerai et je rendrai grâce à Hachem. C'est la porte de D., les justes y entreront" (Téhilim 118,19-20).
Le roi David demande à D. que les "portes de la justice" (chaaré tsédek) lui soient ouvertes, qu'il soit toujours conscient de ce qui se trouve au-delà de son niveau actuel. Il demande à D. de passer par les portes de la justice pour atteindre cette perception, et que lorsqu'il atteindra cette perception supérieure, il saurait ce qui lui manque encore et le demanderait également à D.

À ce propos, le roi David a dit : "Voici la porte de D. ; les justes y entreront" (zé achahar l'Hachem tsadikim yavoou vo). Car la prise de conscience que l'on n'a pas tout compris, que l'on ne sert jamais Hachem de manière parfaite, et que des concepts plus élevés que celui que l'on comprend actuellement subsistent à l'infini, c'est la porte de D. pour les justes. C'est le chemin des vrais justes, qui reconnaissent toujours que leur service et leur compréhension actuels de Dieu doivent être dépassés.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 3,12]

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-> Plus une personne se sanctifie et se purifie, servant Hachem de manière intensive, plus elle se rend compte qu'elle n'a pas encore commencé à Le servir.
Si une personne pense qu'elle sert Hachem comme il le faut, cela indique qu'elle ne Le sert pas du tout.
Si elle le servait correctement, elle se rendrait compte qu'elle est éloignée de D.

C'est ce que signifie le verset "Ma sainteté est plus élevée que votre sainteté" (midrach Vayikra rabba 24,9 - sur Kédochim 19,2) = "Car en vous sanctifiant et en vous rendant saint, vous réalisez que Ma sainteté est encore plus élevée."
En effet, plus une personne se sanctifie, plus elle est consciente de la distance qui la sépare de D., et plus elle réalise qu'elle n'a pas encore commencé à se sanctifier et à Le servir.
[la sainteté d'Hachem (à nos yeux), et fonction de notre sainteté.
De même, plus une personne étudie la Torah, plus elle se rend compte de l'étendu du savoir et donc plus elle a conscience de ne rien savoir. ]

Cela peut également s'expliquer par la déclaration de nos Sages : "Le peuple juif augmente le pouvoir de la suite céleste" (midrach Eika rabba 1,33)
Plus le peuple juif se sanctifie, plus il ajoute de puissance et de sainteté.
C'est ce que signifie la déclaration du midrach citée plus haut, qui peut être lue littéralement comme suit : "Ma sainteté est plus élevée 'grâce' à votre sainteté" = "En vous sanctifiant, Ma sainteté s'élève et s'élève toujours plus haut".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 6,3]

Etre humble = transformer la Rigueur en Miséricorde

"Les sacrifices à D. (ziv'hé Elohim) d'un esprit brisé, d'un cœur brisé ... tu ne dédaignes point" (Téhilim 51,19)

-> Le Nom d'Hachem : Elohim (אלהים) représente la Rigueur et la justice Divine, et il a une guématria de 86.
Grâce à l'humilité, lorsque l'homme a le cœur brisé, alors il va briser cela en deux, ce qui donne 43, soit la guématria de : Hachem est bon! (tov Hachem - טוב יהוה), comme dans le Téhilim (145,9) : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses Créatures".

Hachem (יהוה) est le Nom Divin lié à la miséricorde complète.
Ainsi, par le fait d'avoir un cœur brisé [d'humilité face à Hachem], nous pouvons adoucir la rigueur de la justice Divine et l'inverser en bonté et en miséricorde.

[rabbi Tsvi Hirsch de Zidichov]

Lorsqu'une personne atteint l'état de "néant" (ayin) et s'attache ainsi à D., la source de la vie, elle est imprégnée de la vitalité divine.
[ en nous vidant de notre égo, nous nous ouvrons à la vitalité divine. Cette vitalité est la source ultime du bonheur, puisque le bonheur n'est que l'exubérance que nous ressentons d'être en vie. Ainsi, paradoxalement, plus nous sommes concentrés sur D. et moins nous sommes concentrés sur nous-mêmes, plus nous sommes joyeux. ]

À travers la personne, la vitalité divine atteint ce monde, et cette vitalité divine élève alors la conscience du monde jusqu'à D., le Maître de tout, de sorte que tout s'attache à D.
[ ainsi, plus nous nous rapprochons du "néant" (de notre égo, au profit) de la conscience divine totale, plus nous répandons la conscience divine sur tous ceux avec qui nous sommes en contact. ]

L'humilité engendrée par la réflexion sur la grandeur d'Hachem [ex: comme lorsqu'on se prosterne avec kavana devant Hachem dans notre prière], permet de comprendre sa propre bassesse et d'atteindre la conscience du "néant" (ayin). Grâce à cette dynamique, tous les jugements Divins sévères sont "adoucis", c'est-à-dire transformés en faveur Divine.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 21,6]

Leçon sur la prière – à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa

+ Leçon sur la prière - à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa :

-> Nos Sages (Guittin 55b) disent : "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.

Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."

[ "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Nous comprenons que le Temple a été détruit à cause de Bar Kamtsa, car c'est lui qui a calomnié la nation juive auprès de l'empereur romain et qui a déclenché sa colère. Mais comment Kamtsa a-t-il causé le Churban ?
Le Maharcha écrit que Kamtsa était peut-être le père de Bar Kamtsa.
En suivant cette approche, nous pouvons expliquer que Kamtsa, le père, était également responsable de la destruction du Temple, car s'il avait appris à son fils Kamtsa à rechercher la paix, à pardonner et à oublier, et à rester silencieux lors d'une dispute et lorsqu'il était humilié, Bar Kamtsa aurait réagi d'une bien meilleure manière.
Kamtsa est donc Kamtsa est donc également responsable du Churban.
(éventuellement, on voit également ici l'importance pour les parents d'éduquer leur enfant par l'exemple. En ce sens, prends encore plus sur toi de respecter autrui, comme cela ce comportement sera partie intégrante de ton enfant. (mais si tu le dis sans le faire, alors il est probable qu'il n'y accorde pas beaucoup d'attention, car si même mon père ne le vit pas ... ))]

-> Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
La guémara (Guittin 56) indique que Bar Kamtsa a conseillé à l'empereur romain d'envoyer un korban à Jérusalem et de voir s'ils le sacrifieraient. En effet : "s'ils ne le sacrifient pas, ce sera la preuve que les juifs se rebellent contre vous."

L'empereur envoya un bœuf pour qu'il soit offert comme sacrifice (korban).
Sur le chemin de Jérusalem, Bar Kamtsa coupa la lèvre supérieure du bœuf (ou, selon une autre opinion, il mutila son œil), ce qui rendit le bœuf impropre à être offert en sacrifice.
Lorsque le korban arriva au Temple, les Sages dirent qu'ils devaient le sacrifier, malgré son défaut l'invalidant, car ils savaient que l'empereur romain serait en colère s'ils n'offraient pas son korban.

Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord. Il dit : "Si nous apportons ce korban, les gens penseront qu'il est permis de sacrifier un korban avec une défaut".
Les Sages eurent une autre idée. Ils tueraient Bar Kamtsa, afin qu'il ne revienne pas dénoncer la nation juive auprès de l'empereur romain.

Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord.
Il dit : "Si nous tuons Bar Kamtsa, les gens diront que quiconque fait un défaut sur un sacrifice (korban) doit être tué".
Les Sages acceptèrent l'opinion de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas.
Le korban ne fut pas sacrifié et Bar Kamtsa ne fut pas tué. Ce dernier rapporta l'incident au roi, et suite à cela la destruction du Temple eut lieu.

Rabbi Yo'hanan conclut : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hei'hal et nous a exilés de notre pays".

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Le Méor Enayim (Guittin) pose les questions suivantes :
1°/ Est-ce l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas qui a causé la destruction du Temple?
Il semble que ce soit sa prudence excessive qui ait causé la destruction ('hourban). Il semble que ce soit sa crainte que les gens n'en viennent pas commettre une erreur dans la halakha.
Pourquoi Rabbi Yo'hanan attribue-t-il la destruction du Temple à son humilité?

2°/ La halakha stipule que l'on doit transgresser toutes les halakhot de la Torah pour sauver la vie d'un seul juif. Alors pourquoi n'ont-ils pas offert le korban (ou tué Bar Kamtsa) pour sauver de toute la nation juive?
Pourquoi Rabbi Zé'haria s'inquiétait-il que des halakhot allaient être oubliées, alors que la vie de tant de juifs était en jeu?

-> Le Méor Enayim répond que Rabbi Zé'haria était le gadol hador [le géant spirituel de la génération] (la preuve en est que ses opinions ont été immédiatement acceptées par tous les érudits) et qu'il avait du roua'h hakodech (esprit saint prophétique).
Grâce à son roua'h hakodech, il savait que la destruction du Temple était imminente et que rien ne pouvait être fait pour changer ce décret.
C'est la raison pour laquelle Rabbi Zé'haria n'a pas autorisé le meurtre de Bar Kamtsa ou le sacrifice du sacrifice (korban) avec le défaut invalidant.
Il savait que cela ne servirait à rien. La destruction du Temple se produirait de toute façon. C'est pourquoi sa principale préoccupation était de s'assurer que la Torah ne soit pas oubliée.

=> Pourquoi Rabbi Zé'haria n'a-t-il pas dit aux Sage de l'époque ce qu'il savait avec son roua'h hakodech?
Il aurait dû leur dire :
"Vous avez raison, c'est du pikoua'h néfech (question de vie et de mort sur le peuple juif), et selon la halakha, nous devons sacrifier le korban bien qu'il ait un défaut le rendant invalide, et ce pour protéger la nation juive.
Je sais par roua'h hakodech que la destruction du Temple aura lieu, et nous ne pouvons rien y changer. Même si nous apportons le korban ou si nous tuons Bar Kamtsa, le 'hourban aura lieu et la vie de toute la nation juive est en grand danger. Par conséquent, préservons au moins les halakhot."
Pourquoi Rabbi Zé'haria ne leur a-t-il pas dit cela?

La réponse est que Rabbi Zé'haria était humble et ne voulait pas leur dire qu'il avait le roua'h hakodech.
C'est pourquoi Rabbi Yo'hanan dit : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hé'hal et nous a exilés de notre terre" = s'il leur avait dit ce qu'il savait avec roua'h hakodech, les Sages auraient prié pour que la destruction du Temple ne se produise pas, et ils auraient également incité les gens à faire téchouva.
Mais Rabbi Zé'haria ne leur a pas dit ce qu'il savait avec le roua'h hakodech, et les Sages n'étaient pas conscients que le 'hourban avait été décrété dans le Ciel, et ils n'ont donc pas investi dans les prières et la téchouva. [pas conscients de la gravité de la situation]

Le Méor Enayim écrit :
"C'est la signification : "l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit ..." = car sans son humilité, il leur aurait parlé du 'hourban, ils auraient prié, fait téchouva, imploré Hachem d'avoir compassion d'eux, et le décret aurait été annulé.
C'est donc l'humilité de Rabbi Zé'haria qui a causé la destruction. Il ne voulait pas révéler [qu'il avait le roua'h hakodech]".

=> En ce qui nous concerne, nous apprenons de cela que les juifs auraient pu annuler le décret de destruction du Temple avec leurs prières et leur téchouva, mais ils ne savaient pas que cette destruction était imminent.
La téchouva et la prière sont toujours efficaces. Elles auraient permis d'éviter le 'hourban (destruction du Temple).

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-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman donne une autre explication sur le fait que Rabbi Zé'haria a été agit trop humblement, ne croyant pas qu'il avait le pouvoir de la prière.
Il ne croyait pas en sa force. De plus, il ne pensait pas que la nation juive pouvait prier et annuler le décret.
C'est la forme négative de l'humilité. C'est le cas lorsque l'on ne croit pas en ses forces.
Cette humilité mal placée a entraîné la destruction du Temple.
[au contraire, il faut savoir par moment faire preuve d'orgueil de la sainteté (gaava dikedoucha).
Particulièrement le 9 Av, on prie de tout coeur pour la reconstruction du Temple, montrant par là qu'on a appris de nos erreurs, que la prière est quelque chose qui se "tient au sommet du monde" (Béra'hot 6b), que "la prière s’élève jusqu’au ciel" (Rachi - Béra'hot 6b). ]

[le prophète Yirmiyahou dit au roi Tsidkiyahou : "Hachem dit que si tu vas vers les officiers du roi de Bavel [pour conclure un traité de paix avec eux] ... la ville [Jérusalem] ne sera pas brûlée, et toi et ta famille vivrez. Mais si vous n'allez pas vers eux, cette ville sera conquise... ils la brûleront et vous ne survivrez pas" (Yirmiyahou 38,17-18).
Le rabbi de Kamarna demande : puisque le décret de destruction de Jérusalem était déjà scellé dans les cieux, comment le fait que Tsidkiyahou aille vers les officiers de Bavel pourrait-il aider?
La réponse est que l'humilité annule les décrets sévères. Si le roi Tsidkiyahou s'était rendu humblement devant les officiers de Bavel (en suivant la directive du prophète Yirmiyahou), cela aurait protégé le peuple d'Israël et le Temple aurait été épargné.
(on voit ainsi un exemple d'humilité positif (selon la volonté de D., transmise par Yirmiyahou), et également une humilité négative (impulsé par notre yétser sous couvert de bien agir = humble) avec Rabbi Zé'haria. L'une comme l'autre a pu mettre à la destruction du Temple.)]

L’humilité – Quelques réflexions de nos Sages

+ L'humilité - Quelques réflexions de nos Sages :

-> Le 'Hazon Ich disait que l'humilité c'est avoir une compréhension objective de qui nous sommes.

Par exemple, si quelqu'un mesure plus de 2 mètres, il doit reconnaître qu'il est largement plus grand que les autres.
N'y étant pour rien, d'un côté, il n'a aucune raison de s'en vanter, mais d'un autre côté, cela serait de la fausse modestie que de nier cette vérité.

La situation est la même lorsque Hachem nous dote de capacités, de situations, ... qui sont avantageuses au-delà
de la moyenne.

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-> Le fait de savoir que nous avons tous en nous une partie divine (l'âme), doit générer un sentiment de grande dignité et une conscience que nous avons des potentialités énormes (puisque divines!).

[D. me donne une partie de Lui-même, faisant de moi une sorte de mini-dieu!]

Cette réalisation de notre grandeur doit se faire en parallèle d'une humilité extrême, au regard de notre trop faible exploitation de nos potentialités pour faire la volonté de Hachem.

[Rabbi Moché Feinstein - Michnat Rabbi Aharon]

=> Plus on en vient à prendre conscience de notre réelle valeur interne, plus on en vient à réaliser ce que Hachem attend de nous.
C'est cela l'humilité : être un juif conscient et responsable des incroyables ressources dont Hachem nous dote.

-> Le ‘Hafets 'Haïm a dit à un homme faisant preuve d’une humilité exagérée : "Pourquoi te fais-tu si petit alors que tu n’es pas si grand?"
=> L'orgueil est le fait de se voir trop grand ou trop petit.
L'humilité, c'est connaître sa place, connaître ses forces et ses faiblesses, et les exploiter au mieux.

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-> "S’enorgueillir de la conscience de notre grandeur et de l’origine très élevée de notre âme, n’est pas seulement acceptable, c’est en réalité une obligation.
C’est un devoir impératif que de reconnaître nos qualités et de vivre en y étant conscient."
[Rabbi Avraham Grodzinsky - Torat Avraham]

-> "L'orgueil est un effort par lequel une personne essaie de surmonter un sentiment de manque de valeur de soi-même"
[Rabbénou Yona]

A l'inverse, l'humilité est le signe que l'on se sent si bien avec soi-même, que nous n'avons pas besoin de prouver notre valeur par le biais d'autrui, en exagérant à leurs yeux ce que l'on est réellement.
En effet, lorsqu'une personne ne prend pas la peine de se connaître et de s'apprécier, elle va alors faire dépendre son bonheur de l'approbation que vont lui témoigner les autres personnes.

A ce sujet, le rav Israël Salanter dit : "Il n'y a pas de personne plus dans le besoin que celle qui poursuit les honneurs."

-> "Si une personne s’abaisse, D. l’élève ; et si une personne s’élève, D. l’abaisse. Si un homme poursuit les honneurs, les honneurs le fuient, mais si un homme fuit les honneurs, les honneurs le poursuivront."
[guémara Erouvin 13b]

-> Le Ramban (dans sa Iguéret) écrit : "Tous les hommes se tiennent égaux devant leur Créateur. Dans Sa fureur Il fait tomber les orgueilleux ; dans Sa miséricorde Il élève ceux qui sont piétinés. Sois humble et Hachem t'élèvera".

Ce conseil et ratifié par la guémara (Erouvin 13b) :
"Beit Hillel méritait que la halakha suive ses avis car les membres de l'Académie de Hillel étaient polis, discrets et patients. De plus, ils citaient chaque fois les opinions et arguments de Beit Chammaï avant les leurs.
Cela nous enseigne que celui qui reste humble, mérite que Hachem le relève Lui-même."

On peut citer l'exemple de Yossef, qui après être sorti de prison et que Pharaon s'émerveilla de l'interprétation qu'il a pu faire de son rêve, Yossef lui déclara : "Ce n'est pas moi! C'est D. qui saura tranquilliser Pharaon!" (Mikets 41,16).
Hachem dit alors : "Toi, Yossef, tu as refusé de te glorifier ; Je te promets donc de t'élever en vertu de cette humilité" (midrach Tan'houma).

-> Pourquoi celui qui fuie les honneurs mérite que les honneurs le poursuivent. S’il n’en veut pas, pourquoi les prendrait-il comme une charge?
Le Sfat Emet répond : "celui qui fuie les honneurs" véritablement est celui qui prend l’honneur qu’on lui donne et l’élève vers Hachem, qui est le seul vrai "Roi de gloire". Car il réfléchit et comprend que ce n’est pas à lui que cet honneur s’adresse, mais aux qualités que lui a données Hachem, par conséquent ce n’est pas à lui que cet honneur s’adresse mais à Hachem.
C’est pourquoi "celui qui fuit les honneurs, les honneurs le poursuivent", car s’il a le pouvoir de faire monter l’honneur pour le restituer à sa source, l’honneur aspire à ce qu’il continue plus tard aussi à lui donner sa perfection.

-> "Dans Sa colère, Hachem abaisse les arrogants et selon Sa volonté, Il élève ceux qui sont abaissés.
Ainsi, abaisse-toi et D. t’élèvera"
[Iguéret haRamban]

-> Lorsque Kayin a vu que D. avait accepté l’offrande de Hével, il n’a pas pu supporter d’admettre la supériorité de son frère, car elle faisait ressortir son échec.
Il a tué son jeune frère uniquement parce qu’il ne pouvait pas admettre qu’il était inférieur à lui.

Le Ramban commente les paroles de D. à Kayin (Béréchit 4,7) en disant que s’il s’était amélioré et avait dominé sa jalousie envers son frère, D. l’aurait élevé à un niveau où il aurait eu plus d’honneurs que Hével.
=> Le meilleur moyen de se priver d’honneurs, c’est d’y porter son attention.

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-> Une personne qui n'apprécie pas sa propre valeur est incapable d'apprécier l'importance d'autrui.
[Rabbi Yaakov Yossef de Polonne - un des 1ers élèves du Baal Chem Tov]

-> L'humilité est un sens qui vient de l'intérieur. Lorsque cela implique des choses venant de l'extérieur, c'est une indication que ce n'est absolument pas de la vraie humilité.
[Rav Ména'hem Mendel de Kotzk]

-> "L’homme qui s’enorgueillit et se vante de ses qualités, révèle ses défauts.
Par son orgueil, il dévoile à tous son imperfection et sa sottise."
[Noam Eliméle'h - Yitro (20,23)]

-> "Un être ne peut être complet que s’il a conscience d’avoir un manque"
[Maharal de Prague]

=> Une personne orgueilleuse se pense au-dessus de tout, et ainsi elle n’est plus dans une démarche de se remettre en question, chose indispensable pour aller de l'avant.

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-> Les 3 clefs qui permettent à une personne de trouver grâce aux yeux d'Hachem sont : l'humilité, l'étude de la Torah avec amour et le savoir-vivre (déré'h érets), c'est-à-dire des comportements de moralité élevée, aux mœurs raffinées, conformes à l'esprit de la Torah.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar (si'ha 4)]

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-> "Fruits de l'humilité : la crainte de Dieu, richesse, honneur et vie!" (Michlé 22,4)

Le Noam Elimélé'h (Ekev) enseigne :
L'humilité est la racine et la source de tout ce qui est saint (kadoch), c'est la fondation de toute chose.
"Fruits (ékev) de l'humilité (anava)". Le mot : ékev, signifie aussi : "le talon du pied", puisque le pied supporte le corps entier.
De même, il doit y avoir un élément d'humilité dans tout ce qu'une personne fait.
[l'humilité étant le support de toute action, à l'image du talon dans le déplacement d'une personne.]

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-> La Torah protège et délivre une personne. Cependant, cela ne s'applique uniquement lorsqu'une personne est humble.
[Noam Elimélé'h - Ki Tétsé]

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-> Une personne humble réalise que rien ne lui est dû, et ainsi elle se sent satisfaite avec ce qu'elle a.
Un telle personne n'élève pas son regard sur ce qui est au-dessus d'elle.
Elle a constamment une tranquillité d'esprit et ressent un joie de vivre.
[rabbi de Vizhnitz - rabbi 'Haïm Meïr Hagar]

[si on pense par orgueil qu'absolument tout nous revient, alors s'il nous manque une miette parmi tout, alors nous ne sommes pas satisfait.
A l'inverse, si on considère que rien ne nous est un dû, alors nous sommes toujours satisfait car nous avons plus que rien dans notre vie.
Ce que l'on a, est ce que Hachem considère comme étant le mieux pour nous afin de mener à bien la mission de notre vie dans ce monde.]

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-> Voir également à ce sujet (b'h) :
- http://todahm.com/2018/12/25/lhumilite-quelques-citations-de-nos-sages
- http://todahm.com/2018/10/10/fierte-detre-juif-et-conscience-de-sa-grandeur
- http://todahm.com/2014/08/07/humilite-connaitre-sa-place
- http://todahm.com/2020/12/27/emouna-humilite
- http://todahm.com/2021/01/21/etre-humble-transformer-la-rigueur-en-misericorde

- http://todahm.com/2021/09/09/32554

- L'humilité permet de recevoir les bénédictions : http://todahm.com/2021/11/07/lhumilite-permet-de-recevoir-les-benedictions

- L'humilité permet d'avoir une grâce aux yeux d'Hachem : http://todahm.com/2022/11/17/37889

- voir également : http://todahm.com/2022/03/17/35268

- ainsi que : http://todahm.com/2022/03/17/35287

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-> "Considère 3 choses et tu n’en viendras pas à la faute : sache d’où tu proviens, où tu aboutiras et devant qui tu es appelé à rendre compte." (Pirké Avot 3,1)

Le Alshich haKadoch dit qu'on y voit toute la dualité d'un juif :
- d'un côté on sera toujours un fils aimé de Hachem (fait à son image, donc divin!),
- mais d'un autre côté, on provient d'une goutte puante, on finira comme poussière mangée par les vers, et on devra rendre des comptes avec précision devant D., sans possibilité de rien cacher ou pouvoir baratiner.

[On ne nous demandera pas si on a été plus fort que notre prochain, mais : qu'est-ce que TU as fait de ta vie par rapport à ce que TU aurais pu en faire? ]

=> Selon les situations de la vie, il faut savoir utiliser intelligemment : le fait que le monde n'existe que grâce à moi (pour sortir de la déprime, de la tristesse), et le fait que je ne suis que poussière (pour redescendre de notre nuage d'orgueil).

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-> La colère et la tristesse sont toutes les 2 dérivées de la vanité.
Un personne véritablement humble n'est pas facilement atteinte par l'une ou l'autre, car elle ne vit pas une vie en pensant mériter plus que ce qu'elle a.
L'humilité amène de la satisfaction et une tranquillité interne.
[rabbi de Karlin]

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-> "Sois excessivement humble, car l’espérance de l’homme est dans la vermine." (Pirké Avot 4,4)

Selon le Zohar, l'homme a une tendance naturelle à penser qu'il fait partie d'un groupe de personnes qui est immortel, contrairement au restant de l'humanité.
La prise de conscience que nous sommes tous de bref passage sur la scène de ce monde, que nous finirons dévorés par les vermines, doit nous conduire à la plus grande humilité.

[la mort et les vers ne font pas de différence à savoir si c'est la personne la plus riche au monde, la plus importante, ... Qui que nous soyons, notre finalité est de servir de nourriture à une simple vermine!]

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-> Rabbi Yo'hanan ben Zakaï disait : "Si tu as appris beaucoup de Torah, ne t’en fais pas l’éloge, car c'est dans ce but que tu as été créé." (Pirké Avot 2,8)

Le Ramban (dans sa Iguérét) rapporte qu'en s'enorgueillant de sa richesse, de son intelligence, de sa force ... en réalité on s'approprie tout le mérite de choses qui proviennent à 100% de Hachem (allo lélokim ou!), c'est se revêtir des habits Divins et s'en attribuer les mérites.

C'est pourquoi le 'Hida enseigne qu'il n'est pas nécessaire de travailler directement son humilité. En effet, il nous suffit d'acquérir le caractère d'être vrai, et notre orgueil disparaîtra d'elle-même.

[Il faut être honnête avec soi-même et prendre conscience de tout ce que fait Hachem pour nous (ex: je peux respirer, voir, entendre, bouger, penser, ...)]

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-> Le roi David marchait toujours les yeux regardant vers le bas (par humilité), provenant de la crainte de son Créateur.
[Zohar, Chémot 101b]

Dans le Téhilim 131, il est écrit : "Cantique des degrés. De David. Hachem, mon cœur n’est pas gonflé d’orgueil", lorsque Chmouël oint roi, "mes yeux n'ont pas été hautain" lorsque j'ai tué Goliath ...

Selon le Avot déRabbi Nathan (40,14), tout celui qui voit le roi David dans un rêve doit se tourner vers l'humilité.

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-> "Noa'h trouva grâce aux yeux de Hachem" (Béréchit 6,8)

-> Le mot : "matsa (trouva - מָצָא) a la même valeur numérique que : "anava" (humilité - ענוה), allusion au fait que Noa'h a trouvé grâce aux yeux de Hachem par le mérite de son humilité.
Hachem aime les humbles.
[Tsoar haBayit]

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-> L'essentiel de la Création du monde réside dans l'humilité.
Le midrach (Béréchit rabba 8,8) enseigne que quand Hachem a voulu créer l'homme, il a pris conseil auprès des anges du Service.
Cela nous enseigne que le monde a été créé par l'humilité, car le Roi du monde s'est abaissé, et a pris conseil des anges du Service.

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-> Selon le rav Dessler, les 3 étapes de prosternation durant la prière renvoient au processus interne suivant :
- 1ere étape : barou'h = Tout d'abord, nous reconnaissons D. comme la source de toutes les bénédictions, et nous prenons conscience de notre petitesse. [on courbe le dos ou fléchit les genoux]

- 2e étape : "ata" = nous nous heurtons alors à l'essence divine, et nous nous annulons. [en baisant plus fortement la tête]

- 3e étape : "Hachem" = on se redresse jusqu'à dire le nom de D., qui jaillit des profondeurs de notre intériorité : nous reconnaissons pleinement Hachem.

=> C'est cette capacité à annuler notre égo, qui nous permet de nous tenir debout et de vivre un moment intense de révélation divine (amida).

-> La guémara (Béra'hot 34) fait remarquer que le Cohen Gadol et le roi d'Israël, qui ont une très haute position sociale, doivent davantage se prosterner pour combattre la tendance naturelle à l'arrogance.

[ainsi, selon l'avis du Gaon de Vilna, le Cohen Gadol doit se prosterner au début et à la fin de chaque bénédiction, et le roi du début à la fin de la amida.]

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-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :

- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.

[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service.
Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]

- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).

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-> "Ainsi parle Hachem : Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse!
Que celui qui se glorifie se glorifie uniquement de ceci : d'être assez intelligent pour me comprendre et savoir que je suis Hachem, exerçant la bonté, le droit et la justice sur la terre, que ce sont ces choses-là auxquelles je prends plaisir"

[Yirmiyahou 9,22-23]

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-> Ceux qui étaient humbles ne ressusciteront pas dans l'ordre alphabétique, ils seront les premiers avant tout le monde.
[Péninim Yékarim]

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-> Une personne humble est considérée comme si elle avait apporté tous les sacrifices (korbanot) possibles.
[guémara Sota 5b ; guémara Sanhédrin 43b]

[imaginons notre réaction si on nous proposerait d'apporter des sacrifices au Temple. Une personne brisée positivement par l'humilité fait plus que cela!]

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-> "Hachem dit : quiconque cherche à s’élever [par orgueil] finira par descendre dans le feu ...
Malheur à la grandeur qui n’apporte jamais de bien!
Rabbi Yéhochoua ben Lévi dit : “Vois donc combien les personnes humbles sont grandes aux yeux d'Hachem.
A l’époque du Temple, celui qui apportait un holocauste (Ola) était récompensé pour son holocauste, celui qui apportait une oblation (Min'ha) était récompensé pour celle-ci.
Or, celui qui garde le profil bas, la Torah considère comme s’il avait apporté tous les sacrifices, comme il est dit : "Les sacrifices [agréables] à D., c’est un esprit contrit" (Téhilim 51,19) ; les sacrifices qui Lui sont le plus chers ne sont pas les animaux qu’on Lui sacrifie, mais le cœur brisé et l’humilité de l’homme"."
[midrach Vayikra rabba 7,6]

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-> Rabbi Elazar déclare : "Le sacrifice est à l’image de la faute".
Un riche qui est parfois arrogant offrira un taureau, car il aura davantage tendance à fauter devant son Créateur.
Un homme moyen offrira du petit bétail, car il n’a pas vraiment la volonté de fauter.
Un pauvre, qui n’est pas arrogant du tout et dont la volonté est la moins affirmée, offrira le sacrifice le plus léger.
[Zohar - Vayikra 5a]

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-> Le rav Yaakov Klein enseigne :
Il existe 4 catégories dans la création : les minéraux, les végétaux, les animaux et les humains.
Le minéral le plus élevé est le mont Everest avec 8 849 mètres, le végétal le plus élevé est un arbre (séquoia) qui fait environ 116 mètres de haut, l’animal le plus haut est la girafe avec environ 5 mètres, et enfin l’homme le plus grand de l’ère moderne est Robert Wadlow qui mesurait 2,72 mètres.
=> Cela peut s’expliquer ainsi : le moins une entité a de spiritualité, le plus elle a une matérialité élevée.

D’ailleurs, nos Sages affirment qu’il y a une 5e catégorie dans la création : les juifs.
Cela peut expliquer pourquoi tout au long de l’histoire les juifs sont considérés de haut par les autres nations (ex: des sales juifs!).

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-> "L’humilité est la grandeur de l’homme lorsque son être est lié à sa source (le Divin), tandis que l’orgueil provient du corps qui est [par nature] éloigné d’Hachem".
[Rabbénou Tsadok Hacohen de Lublin - Takanat Hachavim 13b]

L’orgueil – Quelques citations de nos Sages

+ L'orgueil - Quelques citations de nos Sages :

-> "L’arrogance est le pire des traits de caractère."
[guémara Sotah 5a]

-> "L’orgueil : racine de tout mal."
[le Abir Yaakov – Guinzé haMélé’h – Tikoun haTéchouva ]

-> "Même si l’orgueil n’est pas visible aux yeux des autres et qu’il reste confiné dans ton cœur, seul avec toi-même, il reste une abomination pour D.
Car, il se trouve à la racine du mauvais penchant et de tous les mauvais traits de caractère."
[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha’Haïm]

-> Il est écrit dans le Talmud : Pour construire un édifice, on doit d'abord casser le sol.
De la même façon, pour édifier de bons traits de caractères, on doit, au préalable, briser son égo. C'est comme cela, que D. accordera à l'homme, la force de se construire.
[Rabbi Rachab - le 5e Rabbi de Loubavitch]

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+ L’orgueil & notre relation avec Hachem :

-> "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5)

-> "L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine.
D. dit à son sujet : Moi et lui, nous ne pouvons demeurer ensemble!"
[guémara Sotah 4b]

En effet, Hachem dit : "Des yeux hautains et un cœur enflé d’orgueil, Je ne puis les supporter" (Téhilim 101,5).
Le Rambam (Hilkhot Déot 2,3) enseigne que l'orgueilleux refuse d'admettre l'existence de Hachem.

-> "Quiconque s'enorgueillit ressemble à une personne qui introduirait une idole dans le Saint des saints"
[guémara Shabbath 105b]

-> "Quiconque s'enorgueillit, c'est comme s'il était idolâtre"
[Pessikta Zoutreta Béaaloté'ha 12,2]

-> "L’homme orgueilleux est livré à son cœur, car du fait que Hachem le tient en horreur, il ne bénéficie d’aucune aide divine."
[Rabbénou Yona - michlé 16,5]

-> Si une personne considère son : "Je suis" (Ano'hi) comme une entité autonome, distincte, elle créée une séparation entre elle et Hachem.
[Maor vaChémech - Vaét'hanan]

-> En prenant conscience de la manière somptueuse avec laquelle Hachem gère le monde, on doit avoir un sentiment d'effacement, qui va permettre à Hachem d'avoir un point d'attache en nous.
Cependant, si nous nous regardons comme quelqu'un d'important, nous ne laissons aucun espace pour que D. puisse demeurer en nous.
[Rabbi Aharon de Karlin - Beit Aharon]

-> Un orgueilleux est tellement rempli de lui-même, qu'il ne reste plus de place pour Hachem.
De façon certaine sa foi va grandement en être affaiblie.
[Rav 'Haïm Kanievsky - Or'hot Yochèr]

b'h, voir également : http://todahm.com/2020/12/27/emouna-humilite

-> Il est écrit : "Que ton cœur s’enorgueillisse et que tu oublies Hachem ton D." (Ekev 8,14)
Selon la guémara (Sotah 5a), ce verset nous alerte d'être vigilant afin d’éviter l’orgueil.
Le Béér Moché commente : "Le yétser ara essaye de nous faire devenir orgueilleux, afin que nous en venions à oublier Hachem, ce qui est son objectif ultime."

-> "Je crains que, lorsque j’arriverai au monde de la Vérité, il se révélera à moi que D. est plus grand que ce à quoi je m’attendais, et que je serai plus petit que ce à quoi je m’apprécie.
Il s'avérera que je n’étais qu’un pauvre orgueilleux."
[Rabbi Ouri de Strelisk]

-> Qui fait partie des disciples de Avraham? ... ceux qui ont un œil désintéressé, un esprit humble et une âme modeste.
Qui fait partie des disciples de Bil'am le racha? ... ceux qui ont un œil envieux, un esprit hautain et une âme avide.
[Pirké Avot 5,19]

-> "Le descendant de David (machia'h) n'arrivera que lorsque les orgueilleux n'existeront plus"
[guémara Sanhédrin 98b]
[ainsi, par ce défaut, nous retardons la Délivrance de tout notre peuple!]

-> Le machia'h ne viendra pas tant que toute l'arrogance n'aura pas été supprimée.
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Seule la disparition de l'orgueil autorisera la reconstruction du Temple.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Emouna]

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-> "Il est notre D. et nous sommes Son peuple, le petit bétail qu'il fait paître" (Téhilim 100,3)

Le midrach (Yalkout Chimoni 247) commente :
"Quand est-ce que nous sommes Son peuple?
Quand nous nous sentons comme des agneaux dépendants de leur berger.
Si au contraire nous nous sentons forts comme des lions et que nous nous vantons, alors Hachem dit à notre sujet : "J'avais mon héritage, comme un lion dans la forêt ... c'est pour cela que Je l'ai détesté".

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+ L’orgueil : c’est vouloir le pire pour sa vie!

-> "La racine de la dépression/tristesse est l'orgueil.
Une personne arrogante pense que le monde lui doit honneur et respect. Elle se sent toujours offensée, croyant que les gens la dédaignent et la snobent.
[c'est pas comme JE veux! ; c'est pas assez bien pour MOI ; ...]
Il en résulte qu'elle est toujours d'humeur sombre.
A l'inverse, une personne [véritablement] humble accepte avec joie tout ce qui lui arrive."
[rabbi Pin'has Shapiro de Korets - Imré Pin'has]

-> La source de toute tristesse est l'orgueil.
La personne orgueilleuse pense qu'elle a le droit à tout [que tout lui est dû].
[Baal Chem Tov]

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-> "Tu ne trouveras pas de Torah chez les orgueilleux"
[guémara Erouvin 55a]

-> "Elle (la Torah) n’est pas dans le Ciel ... elle n'est pas non plus de l'autre côté de la mer " (Nitsavim 30,12-13)

Le Méam Loez rapporte les paroles de nos Sages :
- "elle n'est pas dans le Ciel" = tu ne trouveras pas la Torah chez celui dont l'esprit s'enorgueillit jusqu'au cieux ;
- "elle n'est pas au-delà de la mer" = ni chez celui qui considère ses connaissances aussi vastes que la mer.

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-> L'esprit modeste est une condition nécessaire dans l'étude de la Torah et son maintien.
Il est impossible (ou difficile) pour un homme beau d'être humble, et c'est pour cette raison qu'il en arrivera à oublier tout ou partie de son étude de Torah, par manque d'humilité.
[Rachi - guémara Taanit 7b]

En ce sens également, rabbi Yéhochoua ben 'Hanina répondit à la fille de l'empereur romain : "[certes il existe des gens qui sont beaux et savants en Torah mais] s'ils étaient laids, ils auraient été encore plus sages!". [guémara Nédarim 50b]

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-> La sagesse et la prophétie quittent une personne lorsqu'elle devient orgueilleuse.
[guémara Pesa'him 66b]

-> "Quiconque se qualifie de talmid 'hakham alors qu'il ne l'est pas ne résidera pas auprès de D."
[guémara Baba Batra 98a]

-> Une personne orgueilleuse descendra en l'enfer (guéhinam).
[guémara Avoda Zara 18a]

-> Hachem a créé le gan Eden et il en a interdit l'entrée aux hommes orgueilleux.
[Ibn Ezra]

-> Une personne orgueilleuse ne se lèvera pas de sa tombe au moment de la résurrection des morts.
[guémara Sota 5a - selon rav 'Hisda]

-> Hachem remet ceux qui sont remplis d'orgueil dans les mains du yétser ara, et Il les abandonne sans miséricorde.
[Chaaré Téchouva - Chaar 1]

-> "La jalousie, les désirs matériels et la recherche des honneurs excluent l'homme du monde" (Pirké Avot 4,21)

-> "Dire qu'en l'espace d'un bref instant de martyre, l'homme peut acquérir une portion entière dans le monde à venir (guémara Avoda Zara 18a).
Ce qui est terrifiant, c'est de se dire que dans ce même laps de temps, il peut la perdre toute entière, s'il laisse son cœur s'enorgueillir de ce sublime sacrifice!"
['Hidouché haRim]

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-> "L'orgueil précède la ruine et l'arrogance précède la chute" (Michlé 16,18)

Le Gaon de Vilna (guémara Baba Batra 73a) commente :
Le pouvoir du yétser ara (Satan), dépend de l'intensité de l'orgueil et plus généralement de la gravité des fautes de l'homme.

[le Gaon de Vilna donne l'exemple d'un homme qui commence à s'élever sur le plan spirituel, son cœur "gonfle" et un sentiment d'orgueil, suscité par le yétser ara, se développe, et il lui semble qu'il est déjà un véritable tsadik, ce qui peut provoquer sa chute spirituelle.
(en effet, plus nous avons de l'orgueil, plus nous donnons de la force à notre yétser ara!)]

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-> L'arrogance mène à la pauvreté.
[...]
Lorsqu'une personne est orgueilleuse, c'est un signe qu'elle aura des problèmes.
[...]
Si les choses ne vont pas bien pour toi, tu dois réaliser que c'est en raison de ton orgueil.
Tu dois faire téchouva et te rabaisser, jusqu'à arriver au niveau de : "ma" (quoi?).
Alors les choses iront de nouveau bien pour toi.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Etsot - Gaava véAnava]

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-> Celui qui apprécie être honoré aura ce plaisir déduit de sa récompense du monde à venir.
Cela s'applique à une personne qui mérite cet hommage.
Par contre, s'il n'est pas digne de cet honneur, il peut perdre toute sa part dans le monde à venir.
[Séfer 'Hassidim 84]

-> "Hachem a mis de côté l'honneur pour servir de récompense dans le monde à venir, comme dit le verset : "L'honneur (kavod) sera le lot des sages" (Michlé 3,35).
C'est ainsi que celui qui mange dans ce monde de ce qui a été préparé pour lui, prend un "morceau" de la part qu'il est supposé recevoir dans le monde à venir"
['Hafets 'Haïm]

-> Une personne qui rend public avec orgueil une mitsva qu'elle a pu faire, peut perdre sa récompense.
[Rav 'Haïm Vital ; ainsi que le Rama]

-> La colère est une forme d'orgueil, car l'être véritablement humble ne s'emporte jamais.
[Gaon de Vilna]

-> L'homme se met en colère sous l'effet de l'orgueil, lorsque sa volonté n'est pas accomplie.
S'il était véritablement modeste et conscient de ses failles, il ne s'irriterait jamais.
[Rabbi 'Haïm Vittal - Chaaré Kédoucha]

-> L'humilité est vue comme étant l'opposé de la colère.
D'ailleurs, le test pour savoir si une personne est humble réside dans sa façon de réagir lorsqu'elle sera mise en colère.
[Séfer ha'Hassidim - 184]

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-> "L’orgueilleux n’est pas un pécheur, mais un insensé, car un homme n’a vraiment aucune raison de s’enorgueillir."
[le ‘Hafets ‘Haïm]

-> "L’orgueil de l’homme amène son abaissement, la modestie est une source d’honneur" (Michlé 29,23)

-> "Lorsqu'un homme fait preuve d’orgueil, même sa propre femme ne le respecte pas."
[guémara Baba Batra 98a]

-> Rabbénou Tam (Séfer haYachar) recommande à une personne de visiter les cimetières, et des malades proches de la mort, afin de rendre humble son cœur, et de reconnaître que tout n'est que vanité dans ce monde.
[le Zohar enseigne que toute personne pense intérieurement faire partie d'un groupe restreint de gens qui sont immortels.
Or, l'orgueil et la colère reposent sur ce sentiment que nous allons vivre pour l'éternité, car sinon pourquoi se prendre la tête, se prendre au sérieux, alors que nous sommes que de court passage sur la scène de ce monde! ]

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-> Pour illustrer à quel point l'orgueil peut nous aveugler, nous faire prendre les pires décisions, il est intéressant de voir la guémara (Sanhédrin 102a) qui rapporte le récit édifiant de Yérovam ben Névat, [roi] qui a fauté et qui a entraîné la collectivité à la faute.
La guémara relate que Hachem a saisi Yerovam ben Nevat par son vêtement et lui a dit : "Repens-toi, et Moi, toi, et le fils de Yichaï (le roi David) nous promènerons au Gan Eden."
Alors Yerovam a demandé : "Qui marchera en tête?" ; et D. a répondu : "Le fils d’Ychaï."
Yérovam a dit : "S’il en est ainsi, je ne veux pas me repentir."

=> C’est très difficile à comprendre : Yerovam ben Névat était un pécheur et il faisait fauter la collectivité. Il n’avait donc aucune chance de se repentir, ni que sa téchouva soit acceptée. Et malgré tout, Hachem Se tourne vers lui et lui demande de s’éloigner de ses mauvais chemins en lui promettant de Se promener avec lui au Gan Eden. Qu’aurait-il pu espérer de plus important et de plus grandiose ?

Mais en dépit de tout cela, il refuse, car le fils de Yichaï serait en première position. Pourtant, qu'est-ce que cela lui importe? L’essentiel est qu’il puisse se promener avec Hachem au Gan Eden et que son repentir soit accepté.
Mais en réalité, Yerovam était incapable de s’annuler devant D., et d’annuler sa royauté face à David.
=> C’est pourquoi il n’a ni pu, ni voulu renoncer à son orgueil et à son honneur personnel.

-> Le Méam Loez (Ekev 8,18) rapporte comment son orgueil débordant le conduisit à instituer l'idolâtrie dans le royaume d'Israël.
Après s'être séparé du royaume de Yéhouda, Yérovam a continué à se rendre à Jérusalem pour les 3 fêtes de pèlerinage, mais dans le Temple, seuls les rois de la dynastie de David étaient autorisés à s'asseoir. Tous les autres hommes, y compris les prêtes, devaient rester debout.
Yérovam pensait que cette loi portait atteinte à son honneur vis-à-vis de son rival, le roi de Yéhouda.
Il a donc décidé de construire 2 temples idolâtres dans son royaume et d'interdire à ses sujets de se rendre à Jérusalem sous peine de mort.

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-> Yérovam ben Névat était au départ un grand Tsadik et un Talmid ’Hakham (Méla'him I - chap.11).
Hachem décida de séparer le peuple juif en 2 royaumes, pour punir la Malkhout Beth David (royaume de David). Yérovam fut alors nommé dirigeant du royaume du nord, occupé par la majeure partie du peuple juif. Il reçut la promesse du prophète A’hiya que s’il suivait les voies de la Torah, il connaîtrait un grand succès. La nomination de Yérovam n’était que le résultat des fautes de Malkhout Beth David, elle était temporaire et la royauté allait finalement revenir aux descendants du roi David.

Mais Yérovam ne se montra pas prêt à accepter une position subalterne. Il craignait que lors de la mitsva de Hakel (rassemblement de tout le peuple juif au Temple pour écouter le roi lire le Livre de Dévarim), seul le roi de Yéhouda ait le droit de s’assoir et qu’il dût alors rester debout. [le Temple étant sur le territoire de Yéhouda]
Le peuple allait peut-être se rebeller et rejoindre le royaume de Yéhouda (Méla'him I 12,27-28 ; Sanhédrin, 101b).
Pour éviter ce risque, il fit fabriquer 2 veaux en or dans le royaume du nord et il interdit aux juifs de se rendre au Temple. Il commit la grave faute de Avoda Zara et sert d’exemple quand on parle de Ma’hti ét Harabim (celui qui entraîne les autres à fauter). (Pirké Avot 5,22)

Hachem lui donna une chance de faire téchouva. Il lui dit : "Repens-toi et nous nous promènerons ensemble au Gan Éden, toi, le fils d’Ichaï [David] et Moi."
Devant cette opportunité en or, Yérovam demanda : "Qui sera en tête?"
Hachem lui répondit que ce serait David et Yérovam refusa alors de faire Téchouva (guémara Sanhédrin 102a).
Il ne pouvait concevoir d’être le second de quiconque, même si on lui offrait la meilleure récompense au Gan Éden.
Son arrogance fut la cause de sa destruction ; il rechercha le pouvoir, mais fut finalement l’un des rois qui n’eurent pas droit au Olam Haba (monde à Venir).

-> Le rav Yéhonathan Gefen ajoute :
Voici pour nous une leçon de taille : nous devons tous nous efforcer d’être aussi grands que possible. Mais parfois, la Providence Divine nous montre que certaines réalisations ne sont pas bonnes pour nous.
Par exemple, un homme peut étudier assidument la Torah et atteindre un très haut niveau, sans pour autant recevoir le poste qu’il aurait souhaité. Il doit alors réaliser que tout ce qui est au-delà de son libre arbitre entre dans la catégorie de la Providence Divine. Et le rôle qui lui est conféré est sa façon de réaliser son but dans la vie.
[il faut savoir accepter avec joie la fonction que Hachem nous octroie dans ce monde, et ne pas s'évertuer par orgueil à prétendre à autre chose.]

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-> Le Méam Loez (Ekev 8,18) rapporte que le prophète Eliyahou apparut auprès d'un homme. Ils passèrent devant la carcasse d'un animal qui empestait. L'homme montra son inconfort mais Eliyahou haNavi ne réagit pas.
Puis ils passèrent devant une personne très orgueilleuse, et le prophète Elie posa la main devant son nez.
Il expliqua que la mauvaise odeur de l'orgueil est pire que celle d'un animal mort. En effet, si on touche sa carcasse, on devient impur pendant un jour seulement alors que l'impureté d'un prétentieux est extrêmement grave.

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-> "Une personne trop exigeante [par orgueil] peut se considérer si parfaite qu'elle pense tout mériter. De ce fait, son passé est analysé [aux cieux], afin de vérifier si sa fierté est fondée, et chacun de ses péchés est examiné."
[Méam Loez - Vayéchev 37,1]

=> Une personne orgueilleuse réveille sur elle l'attribut de Justice, qui va alors examiner avec minutie ses actions passées.
Ainsi, nous devons réfléchir aux nombreux malheurs qui vont découler de notre orgueil.
[ex: imaginons que nos fautes passées ont été traitées par la miséricorde Divine, par un jugement qui nous est très favorable, c'est alors que par notre orgueil, on prend le risque d'être jugé mais cette fois avec une grande rigueur/sévérité!]

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-> Ne sois pas fier du fait que tu pries avec concentration ou que tu sers Hachem d'un niveau approchant celui de nos Patriarches.
En effet, si Hachem ne t'aidait pas, tu ne serait capable de ne rien faire.
[rabbi Mendel de Linsk]

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-> Il est recommandé de fuir les honneurs (kavod), autant que possible, qu'il soit réel ou apparent.
Par contre, chacun doit s'efforcer de porter de l'honneur à autrui en toutes circonstances et sous toutes les formes possibles, fut-ce un honneur apparent.
Si Hachem a doté l'être humain de ce désir d'honneur, même imaginaire, c'est en réalité pour faciliter le devoir de tout homme d'honorer autrui comme on désirerait être honoré soi-même, et non pas pour rechercher un honneur personnel, ce qui est interdit.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar (si'ha 82)]

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-> Dommage, tous tes efforts de recherche d'honneur, même un semblant d'honneur, sont inutiles : plus tu rechercheras de l'honneur, plus tu ressentiras un manque dans cet honneur reçu, et tu en demanderas encore plus, car tu ne pourras jamais assouvir ton désir d'honneur, ce dernier n'étant qu'une illusion.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar (si'ha 83)]

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-> L'orgueil augmente chez l'homme au fur et à mesure que diminuent ses autres envies.
[rabbi Mena'hem Mendel de Kotzk]

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-> Un être humain doit s'écarter de tout sentiment de supériorité car la grandeur appartient à Hachem, comme il est écrit : "D. est roi, Il est vêtu de grandeur" (Téhilim 93,1).
S'il est vrai que quiconque revêt l'habit d'apparat d'un souverain encourt la peine de mort, porter le vêtement du Roi des rois (Hachem) n'est-il pas, au moins aussi grave?
[à chaque fois que l'on se voit plus grand que ce que nous sommes, nous nous revêtons des habits Divin. Quel affront!]

-> "Qui s'assoit très haut, qui abaisse Son regard" (Téhilim 113,5-6)
Quiconque s'assoit plus haut qu'il ne lui sied doit s'attendre à être rabaissé.
Hillel disait : "L'élevé, j'ai abaissé ; l'abaissé, j'ai élevé".

-> Selon le midrach (Chemot rabba 45,5) : "du fait que je me suis abaissé [humilité], j’ai été élevé".
-> "L’orgueil précède la ruine et l’honneur suit de près l’humilité" (Michlé 18,12)

-> "Ton cœur hautain est une abomination pour D." (Michlé 16,5)

-> Le Méam Loez (Nasso 7,12-17) enseigne également :
Quiconque est empli de fierté finira inévitablement en enfer (guéhinam), même s'il est aussi exemplaire en érudition que Moché ...
L'homme orgueilleux ne sera pas épargné du jugement de l'enfer, même s'il est aussi grand que Moché auquel la Torah fut transmise de la main de D. à la sienne.

Un homme prétentieux ne vivra pas vieux ...
La supériorité des réchaïm ne dure qu'un instant avant d'être anéantie ...
De plus, lorsqu'un homme devient arrogant,son mauvais penchant l'incite à nier D., comme il est écrit : "le racha, avec la prétention de son esprit, ne Te recherche pas ; il [pense qu'il] n'y a pas de D. [pour juger] toutes ses machinations" (Téhilim 7,10).
Notre maître Moché a exhorté ses semblables sur les conséquences de l'arrogance en disant : "Votre cœur pourrait s'enorgueillir et vous oublieriez Hachem, votre D." (Dévarim 8,14).

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-> Le Méam Loez (compilation issue de Nasso 7,9 & 12-17) écrit :
Pour comprendre combien l'arrogance est haïe de Hachem, il faut seulement nous rappeler que 3 personnages éminents furent punis pour s'être exprimés avec une nuance de fierté [au regard de leur très haut niveau].

1°/ Moché : "Si un cas est trop difficile, présentez-le moi et je l'écouterai" (Dévarim 1,17)
Parce que Moché se jugeait supérieur aux juges qu'il avait nommés, Hachem lui fit oublier la loi concernant les filles de Tsélof'had.
Lorsqu'elles vinrent lui présenter leur requête, il ne trouva pas de réponse et fut contraint de demander à Hachem de trancher le cas, comme il est écrit : "Moché déféra leur cause à D." (Bamidbar 27,5).

2°/ le prophète Chmouël : "Je suis le voyant" (Chmouël I 9,19), répondit-il à Saül.
La trace d'ostentation que comportait cette réponse valut au prophète Chmouël d'être puni : Hachem lui fit faire erreur lors de l'onction du roi d'Israël.
Alors que Chmouël s'apprêtait à oindre Eliav, D. lui dit : "Tu as affirmé : "Je suis le voyant", mais par ta vie, Je jure de te montrer que tu ne vois rien. Celui que tu désirais oindre [Eliav] n'est pas digne de la couronne. Laisse-Moi donc te montrer qui mérite de devenir roi!" (Chmouël I 16,7-8).

3°/ le roi David : qui s'est exprimé fièrement : "Tes décrets furent pour moi comme des chants là où j'ai vécu" (Téhilim 119,54).
Le roi David exprima sa fierté du fait que la Torah était aussi courante dans sa bouche qu'un chant.
Ainsi, Hachem l'induisit en erreur sur une loi que même les enfants connaissent.

Il est écrit : "Il (Moché) ne donna pas [de charrettes] aux descendants de Kéhat : responsable des objets les plus saints, ils devaient les porter sur les épaules" (Nasso 7,9).
Le roi David fût puni car il voulut faire transporter l'Arche sur une charrette, comme il est écrit : "Ils posèrent l'Arche de D. sur une charrette neuve" (Chmouël II 6,3).

La guémara raconte cet épisode en détail :
Lorsque le roi David s'apprêtait à transporter l'Arche sainte de son lieu temporaire à la ville de Sion, il rassembla 90 000 sages parmi les plus éminents du pays. Il ne convoqua pas A'hitofel bien qu'il fût le plus éminent de tous.

Tandis que les anciens transportaient l'Arche, elle les souleva du sol et les jeta à terre. Se doutant que cet incident s'était produit à cause d'une faute, le roi David convoqua A'hitofel et lui demanda de la lui révéler.
David dit : "Indique-moi le moyen de remédier à la situation".
A'hitofel répondit : "Pourquoi me demandes-tu cela, à moi? Demande-le plutôt à ces sages que tu as choisis".
Le roi David s'exclama à l'intention des anciens : "Qui parmi vous sait quelle faute a été commise envers l'Arche? Si quelqu'un d'entre vous le sait et refuse de le révéler, qu'il meure noyé!"
Alarmé par cette malédiction, A'hitofel répondit : "Quelqu'un ici ignore-t-il ce que même les enfants des écoles savent? N'est-il pas écrit dans la Torah : "Il ne donna pas [de charrettes] aux descendants de Kéhat : ayant la responsabilité des objets les plus saints, ils devaient les porter sur les épaules"?
Non seulement tu as désobéi à cet ordre mais tu as causé la mort d'Ouzza fils d'Aminadav"

Dans le livre Chmouël, il est décrit le chagrin de David d'avoir provoqué la mort d'Ouzza ...

=> Comment comprendre que le roi David a pu se tromper à propos d'une loi connu même des enfants? De plus, comment se fait-il que tous les anciens d'Israël présents, eux aussi, oubli ce verset?

Nous devons en conclure que le roi David n'a pas oublié ce verset, mais [l'a mal interprété]. Il pensait que la Torah n'imposait pas l'obligation de porter l'Arche sur les épaules, et que Hachem n'interdisait pas sont transport sur une charrette. Il pensa que les Kéhatites éprouvaient le désir de porter l'Arche sur leurs épaules par vénération pour elle.
[cette mauvaise interprétation a été causée par l'arrogance (pour son haut niveau) qu'il a pu exprimer]

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-> Le Rabbi de Komarno (Notser 'Hessed) fait observer que l'homme fier défie D. en se vénérant lui-même et en "s'adorant".
La guémara (Avoda Zara 14b) enseigne que Avraham a composé un immense traité sur l'interdiction d'adorer des idoles, qui ne contenait pas moins de 400 chapites.
Or ces centaines de chapitres ne décrivaient pas les divinités étrangères ou païennes, mais plutôt les vraies sources d'idolâtrie : l'arrogance et la fierté de l'homme.

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.11) écrit : "L'orgueil signifie que l'homme se prend au sérieux : il s'estime être authentiquement digne de reconnaissance et de louange".

-> Il est particulièrement important que les personnalités publiques se défendent de tout sentiment de supériorité.
Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 53,1) donne cet avertissement au 'hazan qui dirige la prière de la communauté :
"Il doit se tenir solennellement et respectueusement devant D., empli de ferveur et de crainte. S'il cherche à montrer sa belle voix et se réjouit en son for intérieur d'être si doué : c'est un spectacle repoussant."

La Michna Broura (Ora'h 'Haïm 35) offre ce commentaire :
Le Séfer 'Hassidim rapporte que lorsque Rabban Chimon ben Gamliel fut emmené au supplice (par les romains), il se tourna vers Rabbi Yichmaël le Cohen Gadol et demanda : "Mon cher frère, en quoi ai-je péché pour mériter une mort si terrible?"
Rabbi Yichmaël répliqua : "Sois honnête avec toi-même : lors de tes discours publics, n'as-tu jamais éprouvé de fierté au fond de ton cœur, et utilisé des paroles de Torah pour ton propre bénéfice?"
A cela, Rabban Chimon ben Gamliel répondit : "tu m'as consolé de ma mort".

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+ L'orgueil permis et même souhaitable :

-> "Autant la poursuite des honneurs pour soi-même est détestable, autant la recherche des honneurs de son prochain est une obligation dont nous devons nous soucier sous toutes ses formes et au mieux de nos possibilités."
[Rabbi ‘Haïm Chmoulévitch]

-> "Le seul orgueil permis, c’est celui d’avoir un patron aussi puissant que notre Père Céleste (Hachem)."
[Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev]

Cela est peut être une explication du fait que : "un sage en Torah se doit d’avoir un 8e de un 8e d’orgueil" (guémara Sota 5a).
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente en effet : "Si l’on veut atteindre des sommets spirituels, on doit s’en sentir capable."

Le Gaon de Vilna (Kol Eliyahou 45,224) est d'avis qu'il est permis de s’enorgueillir sur nos actions passées, car cela peut nous donner des forces pour la suite.

-> Napoléon avait l'habitude de dire que toute personne qui n'aspire pas à devenir un général ne parviendra même pas à être un bon soldat.
Il en est de même en Torah, celui qui n'aspire pas à être un géant en Torah, ne réussira pas pleinement à être un étudiant en Torah.
[Méïr Einei Israël]

-> "C'est une obligation centrale pour tout étudiant en yéchiva de tenter de devenir un grand érudit en Torah qui craint Hachem."
[Rabbi Moché Feinstein - Igrot Moché - Yoré Déa 3,82]

-> "Il est interdit à l'homme d'aspirer à plus que son niveau et sa personnalité ne le permettent, à l'exception de la grandeur dans la Torah, pour laquelle le désir doit être illimité."
[rabbi Moché Feinstein]

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-> Selon le Ben Ich 'Haï, l'homme doit se persuader que quels que soient sa situation, ses traits de caractère et son intelligence, il est capable de s'élever petit à petit pour être appelé tsadik.

Le Ben Ich 'Haï ajoute que les lettres hébraïques lamed et beit forment le mot : lév (coeur - לב) sont précédées des lettres : aléf et kaf, formant le mot "akh" (אך), qui signifie une minorité, une réduction, et suivies des lettres guimel et mém formant le mot "gam" (גם), qui signifie une multitude, un accroissement.
Ceci nous enseigne comment l'homme doit se diriger : parfois, il devra rester modeste, et d'autres fois s'apprécier et s'estimer à ses propres yeux.

[ex: cela est important pour viser haut, avoir une ambition folle, dans notre étude de la Torah, dans notre service Divin, ...
Par ailleurs, c'est également nécessaire afin de traiter autrui comme un roi, car : "Si quelqu'un ne reconnait pas sa propre valeur, comment peut-il apprécier la valeur d'autrui?" (rabbi Yaakov Yossef de Polnoye)]

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-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev a témoigné que si le mot "orgueil" n’avait pas été mentionné dans la Torah, il n’aurait jamais cru que cela puisse exister dans la réalité. En effet, comment l’être humain, qui n’est que poussière et débris, pourrait-il s’enorgueillir?

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-> L'orgueil ne s'exprime pas uniquement à l'égard d'autrui : un homme peut être également orgueilleux face à lui-même.
[rabbi Tsadol haCohen de Lublin]

-> Quand un homme est petit à ses yeux, il est vraiment un monde ; quand il se prend pour le monde, il est vraiment petit.
[rabbi Noa'h Leibowitz]

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-> "Que l'honneur de ton prochain te soit aussi cher que le tien propre" (Pirké Avot 2,15)
Rabbi Chmelke de Nikolsbourg explique ainsi ce verset : "De même que l'honneur que tu te fais à toi-même n'a aucune espèce de signification, de même l'honneur que te fait ton prochain ne doit avoir pour toi aucune importance".

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-> Selon le Séfer ha'Hinoukh (257), l'homme est influencé par ses actes. Lorsqu'il fait preuve de respect envers les sages, il est encouragé par leur exemple.

Le midrach rapporte les paroles de Rabbi Abba haChohen :
"J'évitais jadis de passer à côté des foules de peur de gêner, car je savais que les gens se lèveraient à mon approche. Mais Rabbi Yossi m'a déconseillé cette attitude : lorsque les foules se lèvent devant un érudit en Torah, leur cœur s'emplit de crainte de D."

-> Il y a une idée similaire sur la nécessité de montrer nos bonnes actions à nos enfants : http://todahm.com/2022/02/08/34957

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+ Pourquoi s'enorgueillir d'avoir de l'argent? Un million de roubles, c'est bien peu de choses pour un fils de roi.
Et nous, fils de roi, qu'avons-nous à nous enorgueillir d'un peu d'argent?
[rabbi Zoucha d’Anipoli]

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-> Celui qui cherche les honneurs est stupide.
[...]
Nul n'est aussi dépendant des hommes que celui qui court après les honneurs.
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Jalousie? De quoi?
Les honneurs? Pourquoi?
[rabbi Enokh d'Alexander]

-> La terre crie à l'homme : pourquoi me foules-tu de ton pied?
Es-tu vraiment meilleur que moi?
[rabbi Chnéour Zalman de Lyadi - le Baal haTanya]

-> Je n'aurais jamais pensé que l'orgueil pût exister s'il n'était évoqué dans la Torah. Comment, en effet, un homme peut-il s'enorgueillir dès lors que sa vie n'est qu'une ombre qui passe?
[rabbi Mendel de Kotzk]

-> Pourquoi cherches-tu à acquérir ce que tu n'as pas alors que même ce que tu possèdes ne t'appartient pas (c'est à D.)?
[rabbi Yéhochoua d'Ostrova]

-> Mieux vaut être assis à la "table d'honneur" et savoir que la place qu'on mérite vraiment est "en bas" qu'être assis parmi la foule et penser qu'en vérité on mérite les premières places.
[rabbi Israël de Vizhnitz]

-> Etrange goût chez les hommes pour la célébrité quand il n'y a là que vanité et grande bêtise.
A quoi sert-il d'être célèbre dans un monde plein d'impuretés et de souffrances?
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Parfois un homme rend hommage à quelqu'un avec l'intention d'en tirer gloire pour lui-même.
[Baal Chem Tov]

-> Il arrive qu'un homme soit orgueilleux même face à face à lui-même.
[rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

-> Il y a des hommes qui s'isolent de la communauté mais qui jettent des coups d'œil à l'extérieur pour voir si l'on s'est rendu compte qu'ils se sont isolés.
[rabbi Mendel de Kotzk]

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-> Les défauts de l'homme sont : la jalousie, l'avidité et la recherche des honneurs.
Ils existent dès la création du monde. C'est la jalousie qui a fait de Caïn un meurtrier.
C'est l'avidité qui a perdu la génération du déluge et c'est la course aux honneurs qui est à l'origine de l'échec de la génération de la tour de Bavél.
[rabbi Israël de Kosnitz]

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-> Le menteur est préférable à l'orgueilleux car il ne croit pas en ses propres mensonges.
L'orgueilleux, lui, ajoute foi à ce que lui dit son imagination.
[rabbi Yéhochoua d'Ostrova]

-> La source de la tristesse, c'est l'orgueil : quand un homme pense que tout lui est dû, qu'elle a le droit à tout.
[Baal Chem Tov]

-> Il n'est rien qui habitue le cœur de l'homme au mensonge autant que l'orgueil.
[rabbi Chmouël de Chokhsov]

-> Tout homme peut arriver à ce à quoi sont parvenus les maîtres du Talmud. Mais c'est l'orgueil qui l'en empêche.
[rabbi Aharon de Karlin]

-> Deux orgueilleux? Il est impossible qu'ils s'aiment vraiment l'un l'autre.
[rabbi Yaakov Yossef de Lublin]

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- Rabbi, je voudrai un conseil. Comment éviter de tomber dans l'orgueil?
- Je ne sais pas. J'ignore comment on y échappe et j'ai bien peur d'y céder moi-même.
[rabbi Pin’has de Koritz]

-> L'orgueil? Il faut le combattre chaque jour, chaque instant.
[rabbi Dov Ber de Mézéritch]

-> Tout péché s'exprime par un geste : un mouvement de la main ou du pied, de la tête ou des lèvres ... Sauf l'orgueil où il suffit qu'un homme, couché sur le dos, pense : me voici et nul n'est meilleur que moi.
[rabbi Pin’has de Koritz]

-> Une fausse humilité est pire que l'orgueil.
[Toldot Yaakov Yossef]

-> Une humilité qui n'a pas lieu d'être est de l'hypocrisie.
[rabbi Na'hman de Breslev]

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-> "Tout orgueilleux est en horreur à Hachem ; de main à main, il ne sera pas impuni" (Michlé 16,5)
Le Malbim explique que bien que D. soir patient avec les pécheurs, Il punit immédiatement les arrogants, "de la main à la main". Car l'arrogance de l'homme vaniteux éclipse la splendeur de son Créateur.

[le Ramban dit qu'en s'attribuant un honneur injustifié, on usurpe l'honneur dû à D. Lui-même.]

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-> Hachem a créé le monde afin d'être reconnu par l'humanité, et l'humanité afin qu'elle reconnaisse son Créateur.
Dans la mesure où l'homme se glorifie, il nie le but de son existence.
C'est pourquoi Hachem déclare : "Lui (l'homme arrogant) et Moi ne pouvons exister dans le même monde" (guémara Sota 5a). En se vénérant lui-même, l'homme arrogant adore l'idole de sa propre image.
[rav Avraham 'Haïm Feuer]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2020/12/27/29965
->, b'h : http://todahm.com/2021/04/27/31570

L’humilité – Quelques citations de nos Sages

+ L'humilité - Quelques citations de nos Sages :

-> "L’humilité est plus grande que tout"
[guémara Avoda zara 20b]

-> "L’humilité est la qualité (mida) la meilleure d’entre toutes les bonnes qualités"
[Iguéret haRamban]

-> L’humilité est le joyau de la couronne et la gloire d’un juif.
[...]
L'humilité est le meilleur trait de caractère à avoir, et ouvre les portes pour acquérir tous les autres.
[Rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora - chap.2]

-> "D. considère un acte simple réalisé avec humilité, comme 1000 fois plus important, qu’un grand acte réalisé avec arrogance."
[Or’hot Tsadikim – Chaar 2]

-> Les Sages d'Israël ont envoyé ce message aux Sages de Bavél : "Qui est-ce qui va parvenir au monde futur?
[La réponse est : ] Celui qui est modeste et humble, qui va et viens discrètement, et qui étudie la Torah constamment, sans s'attribuer de crédit à lui-même."
[guémara Sanhédrin 88b]

Le Maharcha commente que l'humilité est le trait de caractère le plus important, tandis que l'orgueil est le pire de tous et il est répugnant à Hachem.

-> Rabbénou Ovadia Bartenora enseigne :
"Bien que dans tous les autres traits de caractère de l'homme, il est toujours préférable de rechercher l'équilibre et de se placer au centre, il n'en est pas ainsi concernant le caractère de l'orgueil. L'homme doit plutôt aller jusqu'à l'autre extrême et se positionner dans l'humilité, car l'orgueil est dégoûtant et repoussant plus que tout".

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-> "L'humilité est l'échelle permettant d'accéder aux meilleures qualités.
Elle représente la 1ere étape dans l'apprentissage du respect de Hachem, et de l'accomplissement des mitsvot.
[...]
Lorsque l'homme modeste est loué pour le bien qu'il accomplit, il en éprouve de la gêne ... [car] il garde constamment à l'esprit que ce qu'il réalise représente à peine le millième de ce qu'il devrait faire ... [et] il ne désire pas qu'on lui attribue des qualités qu'il n'a pas."
[Méam Loez - Lé'h Lé'ha 13,14-18]

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+ Humilité & spiritualité :

-> "Il n'y a pas d'autre trait de caractère qui purifie l'être humain autant que celui de l'humilité.
Il permet de recevoir des secrets de la Torah de la yéchiva Céleste."
[Kav haYachar - chap.7]

-> La Torah ne se maintient que chez une personne qui est humble.
[guémara Taanit 7a]

-> Si vous voulez verser un liquide d'un récipient à un autre, le récipient contenant le liquide doit être au-dessus, et le réceptacle doit être en dessous.
La même chose s'applique dans le domaine spirituel : seule la personne humble et douce apprendra des autres.
Nos Sages nous exhortent à "être extrêmement humbles d'esprit" afin que nous puissions apprendre de chacun.
[rabbi Moché Leib de Sassov - 'Hidouché Remal]

-> "La modestie et l'humilité sont les meilleurs moyens pour acquérir la sagesse"
[le 'Hida - Chem haGuédolim]

-> Le Chla haKadoch dit que si une personne est humble, alors ses prières sont acceptées, ses fautes sont pardonnées, elle a le privilège de s’asseoir en présence de D., et elle est bénie en connaissances et en sagesses de la Torah.
Le Or'hot Tsadikim (Chaar haAnava) écrit également que la prière de l'humble est immédiatement répondue.

-> Hachem ne fait reposer Sa présence (ché'hina) uniquement sur ceux qui sont humbles.
[guémara Nédarim 38a]

-> L'humilité est une clé pour la sagesse.
[Kalla Rabbati 3]

-> Conduis-toi avec humilité, parce que c'est une échelle par laquelle on peut monter vers les hauteurs [spirituelles] les plus élevées.
[Rambam - Iguérét haMoussar]

-> Les hauteurs spirituelles sont refusées à la personne qui n'a pas acquis l'humilité.
[le Tiféret Chlomo - Rav Chlomo de Rodomsk]

-> Selon le 'Hida (Chem haGuédolim), il y avait 3 Yossef qui étaient suffisamment méritants pour écrire l'oeuvre maîtresse de la loi juive : le Beit Yossef.
Il s'agit : de rav Yossef Taitchik, de rav Yossef Bar Lev et de rav Yossef Karo.
Au final, cet honneur a été accordé à rav Yossef Karo, en raison de son humilité exceptionnelle.

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-> "De loin, Hachem s'est montré à moi" (מֵרָחוֹק יְהוָה נִרְאָה לִי - méra'hok Hachem nir'a li - Yirmiyahou 31,2)

Le Kédouchat Lévi (Vaéra) explique : lorsque l'on perçoit notre égo de loin (méra'hok), qu'il n'occupe pas de place dans notre esprit, c'est alors que Hachem se montre à moi (Hachem niré li).

[en se débarrasser de notre égo (MOI, et MOI, et Moi ...), alors on laisse de la place en nous pour qu'Hachem s'y invite!]

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-> "Moché resta sur la montagne 40 jours et 40 nuits" (Michpatim 24,18).

Le rav David Pinto (Pa’had David) demande : Que sont ces 40 jours?
Ils correspondent à la Torah qui a été donnée en 40 jours (guémara Ména’hot 99), et comme 6 de ces jours étaient des jours de préparation à recevoir la Torah, il reste 34 jours (soit : לד), ce qui correspond à dal (pauvre - דל), l’abaissement, pour nous dire en allusion que tout homme doit accepter la Torah comme un pauvre.
En effet, la Torah ne subsiste que chez celui qui est humble, car il doit s’incliner et s’annuler devant elle.

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-> Dans le commentaire du ‘Hida sur Téhilim (Yossef Tehilot), il indique l’objection du Beit Yossef dans "Les principes de la Guemara" sur l’enseignement suivant des Sages (guémara Erouvin 13) : "Pourquoi les disciples de Hillel ont-ils mérité que la halakha suive leur opinion? Parce qu’ils étaient humbles".

Est-ce que parce qu’ils étaient humbles on allait changer la halakha pour qu’elle suive leur opinion?
Le Beit Yossef répond que par le mérite de l’humilité qui était gravée dans leur cœur, ils étaient orientés vers la vérité, car comme on le sait : " il guide les humbles dans le jugement" (Téhilim 25), Hachem fixe la halakha comme les disciples de Hillel.

Et si l’on objecte : est-ce qu’à cause de l’humilité ce sera le contraire du din?
C’est pour cela qu’il a ajouté : "Il enseignera ses voies aux humbles". En effet, Hachem les choisit et leur enseigne la vérité, selon ce qu’a demandé et répondu le Beit Yossef.

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+ Humilité et crainte de Hachem :

-> "Le résultat de l’humilité est la crainte de D."
[Mala'him I 8,27]

-> "Grâce à l’humilité viendra en ton cœur la qualité de la crainte [de D.]"
[Iguéret haRamban]

-> Selon le rav Shamshon Raphaël Hirsch, la crainte de D. est un synonyme de l'humilité.
En effet, plus on se rapproche de Hachem plus on prend conscience de Sa grandeur et de notre petitesse.

-> Le Béér Mayim 'Haïm disait que si Moché rabbénou est devenu si humble, c'est parce qu'en ayant passé du temps au Ciel avec Hachem et avec les créatures Célestes, il a compris son insignifiance.
En effet, face à l'infinité du Créateur, l'humilité est le seul résultat.
[en spiritualité, il faut toujours se comparer/relativiser à ce qu'il y a au-dessus de nous, et pour Moché c'était avec Hachem!]

-> L'humilité est une prise de conscience que tout ce que nous avons, est un cadeau de notre Créateur.
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.22]

-> Selon le roi Salomon : "Fruits de l'humilité, de la crainte de D. : le richesse, l'honneur et la vie!" (Michlé 22,4)

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+ L’humilité : le secret d'une belle vie

-> "D. accorde sa bienveillance aux humbles" (Michlé 3,34)

-> "Au travers l'humilité, on peut tout mériter"
[Rav 'Haïm de Volozhin]

-> "Une véritable humilité est un remède qui a fait ses preuves pour la majorité des problèmes de notre temps."
[Rav 'Haïm Kanievsky - Or'hot Yochèr]

-> "Hachem déverse du bien sur ceux qui Le servent dans l'humilité."
[le 'Hida - Chem haGuédolim]

-> "Une personne avec l’humilité, peut accepter les malheurs et les souffrances.
Une personne orgueilleuse, cependant, ne peut tolérer des événements malheureux."
['Hovot haLévavot 6,10]

-> Lorsque Alexandre le Grand a demandé aux Anciens du Sud ce que doit faire une personne pour vivre (aussi longtemps qu'eux), ils lui ont conseillé d'être davantage humble.
[guémara Tamid 32b]

-> Le plus une personne se fait humble, le plus il lui sera probable de vivre des miracles, des visites de Eliyahou haNavi et d'avoir l'inspiration divine.
[Kav haYachar - chap.7]

-> "[Hachem, ] Tu entends le souhait des humbles" (Téhilim 10,17)
De même, Rachi (guémara Sotah 5a) enseigne : "Uniquement les prières de l'humble sont acceptées".
Le Kol Bo dit : une personne qui n’est centrée que sur elle-même, et non sur Hachem, a ses prières qui sont ignorées.

-> Une personne humble ne sera pas affectée par de mauvais décrets, parce que [se faisant minuscule], il n'y a nulle part où peuvent venir se loger ses mauvais décrets.
[Rab Pin'has de Koretz - un des 1ers élèves du Baal Chem Tov]

-> Une personne humble qui apprend de tout le monde, peut plus facilement surmonter son yétser ara et est heureuse avec son sort.
[Réchit 'Hochma]

Etre humble, c'est accepter d'apprendre de tout le monde. C'est accepter que l'on peut fauter, et apprendre de ses erreurs, tout en vivant dans la téchouva permanente.
Une personne humble accepte que tout ne va pas comme ELLE veut, mais comme Hachem le souhaite, ce qui permet de ne pas s'inquiéter pour rien de ce qui n'est pas en notre pouvoir et de ne pas être jaloux.
Etre humble, c'est se permettre d'évoluer positivement dans la vie, puisqu'ayant une totale confiance en la toute puissance d'Hachem, en se reposant sur sa bonté et en ne gardant pour nous que ce qui est dans nos cordes.
[c'est être à sa véritable place, et se décharger du reste à D.]

-> Le Steïpler (Karyana déIgarta) affirme qu'il est testé et approuvé qu'à partir du moment où une personne devient véritablement humble, toutes ses questions relatives à la émouna disparaissent, et elle devient totalement croyante.

-> Rabbi Pin'has de Korets disait : "Quand vous croyez que tout vient de Hachem [et pas de vous même], il n'y a alors ni mal, ni mauvais du tout, il n'y a que du bien."

-> Le Or'hot Tsadikim enseigne que l'humilité sauve une personne de beaucoup d'épreuves.
En effet, puisqu'elle se considère comme insignifiante, alors au moment de la juger rien ne sera suffisamment significatif pour amener sur elle des épreuves.

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-> "Hachem ne pardonne les iniquités/fautes qu'à celui qui se considère (par son humilité) comme des "restes"."
[guémara Roch Hachana 17a]

=> Pourquoi l'homme humble est-il plus facilement pardonné que l'homme orgueilleux?

-> Il est évident que si un homme respectable et un homme simple ou méprisable commettent la même faute, cette transgression est plus grave et plus déshonorante pour l'humble respectable.
C'est pourquoi les fautes d'un homme orgueilleux, qui se considère lui-même comme important et respectable, alors qu'il ne l'est pas, seront jugées sévèrement comme s'il était un homme important qui a fauté.
Par contre, la même faute commise par un homme humble, qui se rabaisse à ses propres yeux, sera jugée avec plus d'indulgence comme s'il s'agissait d'un homme simple, même si cet homme n'est pas simple en réalité.
Ce raisonnement justifie la raison pour laquelle l'homme humble qui se considère comme "des restes" bénéficiera d'un pardon plus facilement que l'orgueilleux.
[Lichmoa béLimoudim]

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-> "La terre expiera pour son peuple" (Haazinou 32,43)

-> Le Yessod véChorech haAvoda (rabbi Avraham de Slonim) explique :
Le sens simple de ce verset est que la terre d'Israël apporte l'expiation à ceux qui y résident. Mais, on peut l'expliquer d'un point de vue moral.
"La terre" symbolise celui qui se rabaisse et se considère comme de la terre que tous peuvent piétiner. Cette qualité d'humilité et de modestie apporte l'expiation à ceux qui la détiennent.
Certes, en général un animal qui a un défaut et qui est brisé quelque part, ne sera pas valable et ne pourra pas apporter l'expiation à celui qui l'apporte en sacrifice. Mais en ce qui concerne l'homme, c'est l'homme qui aura son cœur brisé par l'humilité et la conscience de ses défauts, c'est un tel homme qui méritera la plus grande faveur d'Hachem, qui lui apportera l'expiation pour ses fautes. Comme le dit le verset : "Le meilleur sacrifice pour Hachem, c'est un esprit brisé. Un cœur brisé et contrit, Hachem, ne répugne pas".

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-> b'h, également sur l'humilité : http://todahm.com/2018/12/25/lhumilite-quelques-reflexions-de-nos-sages

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+ Autres citation sur l’humilité :

-> Hachem a dit à Israël : "Je vous aime, car même lorsque Je vous accorde de la grandeur, vous minimisez votre valeur devant Moi".
[guémara 'Houlin 89a]

-> "[Hachem] glorifie les humbles"
[Téhilim 149,4 - yéfaér anavim]

-> Le Ramban (dans sa Iguéret) exprime une question, qui contient en elle même la réponse : "Et de quoi peut s’enorgueillir le cœur d’un être humain?"
Le conseil qu’il donne ensuite est : "Rabaisse-toi, et alors D. t’élèvera."

-> "Les personnes humbles, capables de garder le silence lorsqu'elles sont humiliées reçoivent de Hachem une grâce particulière qui rejaillit sur leur entourage."
[Gaon de Vilna]

<--->

-> Quand un homme est petit à ses yeux, il est vraiment un monde ; quand il se prend pour le monde, il est vraiment petit.
[rabbi Noa'h Leibowitz]

<----->

-> "La personne la plus orgueilleuse est celle qui est certaine d'être humble."
[le Imré 'Haïm de Vizhnitz]

-> De la fausse humilité est pire que de l'orgueil.
[Rabbi Yaakov Yossef de Polonne - un des 1ers élèves du Baal Chem Tov]

-> Un être humain a reçu 2 yeux. Il doit utiliser un œil afin de regarder les bonnes qualités de son prochain, et l'autre œil afin de voir ses propres défaillances.
[Rabbi Méïr de Prémishlan]

-> L'humilité alimente la vérité.
[Baal Chem Tov]

-> "L’unité n’est possible que si chacun est humble et que personne ne s’enorgueillit aux dépens de l’autre."
[le Na’hal Kédoumim]

-> "Le véritable service de D. est d’atteindre l’humilité dans la joie.
Comment peut-on se réjouir tout en se sentant humble?
En sachant que de cette manière, on accomplit la volonté de D.
Ce seul argument est déjà une raison suffisante pour être joyeux."
[Rabbi Meïr de Apta]

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-> Selon le Arizal, la guématria de : anava (humilité – ענוה) est égale à celle de : Samael (un nom du Yétser ara - סמאל), soit : 131.
La seule possibilité de neutraliser la force du yétser ara est au travers l’humilité.
On peut noter par ailleurs que le Téhilim 131 (même guématria que Samael) commence par : "Cantique des degrés. De David. Seigneur, mon cœur n’est pas gonflé d’orgueil".
[Rav 'Haïm Vittal - Chaar haYi'houdim]

-> Une personne humble est considérée comme si elle avait apporté tous les sacrifices rituels.
[guémara Sota 5b ; guémara Sanhédrin 43b]

-> Une personne qui se tient sur le sol a moins de chance de tomber, que quelqu'un se tenant sur une montagne.
[Rabbi Mordé'haï de Lechovitz - élève du rabbi Chlomo de Karlin]
=> L'humilité fait que nous avons davantage les pieds sur terre, que nous n'avons pas la grosse tête, ce qui nous protège de la faute.

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-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar haKniya chap.10) donne des conseils pour toujours rester humble :
- si autrui est plus jeune que toi => respecte-le, car il a moins de fautes que toi ;
- si autrui est plus âgé que toi => respecte-le, car il a plus de mérites que toi ;
- si autrui est plus intelligent (en Torah) que moi => c'est qu'il doit davantage craindre Hachem que moi => Je me dois de le respecter! ;
- si autrui est moins intelligent (en Torah) que moi => cela signifie que lorsque je faute, je le fais avec davantage de conscience et de compréhension que lui => je me dois donc de le respecter!
- s'il est plus riche que moi => il a plus d'occasions de faire de la tsédaka que moi => Respecte-le! ;
- s'il est plus pauvre que moi => c'est qu'il doit souffrir de sa pauvreté, et que par cela il a obtenu plus d'expiations de ses fautes que moi => Respecte-le!
...

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-> En ce qui concerne tous les autres traits de caractère, il est approprié de suivre la voie du milieu, et d'éviter les extrêmes.
Mais l'humilité est tellement importante, et l'orgueil si dangereuse, qu'il est digne de louages de pencher vers l'extrême de l'humilité, afin de s'assurer de ne pas être entacher par l'orgueil/l'arrogance.
[le Rambam - Hilkhot Déot 2,3]

-> "Quiconque a déjà rêvé, a vécu l’extraordinaire passage où ce qui semblait absolument réel, est reconnu quelques secondes plus tard, comme n’ayant été qu’une complète illusion.
Le plus bref des rêves brise définitivement l’attitude prétentieuse et pleine de suffisance, qui sans cela nous ferait penser que mon expérience est parfaitement fiable, et que je vis la seule réalité qui existe.
Un rêve est une expérience d’humilité …"
[Rav Akiva Tatz]

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+ L’humilité en pratique chez nos Sages :

-> Rabbi Moché Feinstein a écrit : "Je ne me serais pas porté volontaire pour ce poste de dirigeant du peuple juif. Mais puisque c'est le rôle que Hachem a choisi pour moi, je dois l'accepter volontiers."

-> Au cours d'une de ses visites à Bialystock (en Pologne), lorsqu'une importante foule se rassemblait pour pouvoir regarder le 'Hafets 'Haïm, ce dernier a demandé : "Pourquoi sont-ils venus? Est-ce que j'ai un type de déformation particulier qu'ils souhaitent voir?"

-> Lorsqu'une importante foule se rassembla pour accueillir le rav Akiva Eiger, celui-ci a éclaté en sanglot : "Je pleure pour notre génération, qui manque tellement de Sages en Torah que les gens me considèrent réellement comme un grand érudit".

-> Rabbi Akiva Eiger a une fois reçu une lettre d’un érudit lui demandant conseil. La lettre commençait par une série de titres élogieux à son égard, du type : "Le vrai gaon, le tsaddik pilier du monde, maître de tous les exilés de diaspora ..."
Le Rav a lu l’introduction, puis l’a lue à nouveau plusieurs fois sans poser la lettre.
Un de ses disciples qui était présent s’est étonné, tel un élève qui analyse le comportement de son maître : "Le Rav nous dirait-il pour quelle raison il relit plusieurs fois l’introduction de la lettre?"
Rabbi ‘Akiva Eiger a répondu : "Je vais vous dire, Untel a écrit à mon sujet ce que j’aurais pu devenir, et en regardant ces titres dont il me désigne, je réalise combien je suis loin de cela et combien je dois m’élever pour correspondre à ce que l’on pense de moi dans ce monde".

-> Le compagnon d'étude du rav Ovadia Yossef, le rav Ben Tsion Abba Shaul, ne souhaitait pas au début que les enfants de la synagogue lui embrassent la main le vendredi soir dans la synagogue.
Cependant, par la suite, il a accepté de le faire, se disant : "S'ils pensent que je suis un érudit en Torah, pourquoi leur retirer une opportunité de rendre hommage à la Torah?"
Néanmoins, il refusa toujours qu'un kollel man ou un autre érudit lui embrasse la main.

-> Le Noam Elimélé'h expliquait que s'il y avait autant de personnes qui venaient le voir pour des bénédictions, c'était afin de lui demander de réparer ce qu'il avait pu abîmer à cause de ses fautes (ex: ne pas étudier et prier autant qu'il faudrait).

-> Le rav Dessler se voyait comme une personne simple, répétant les mots d'autres personnes.
Une fois, en plein milieu d'un cours philosophique profond, il a déclaré : "Que fait une personne simple comme moi, discutant de sujets aussi profonds?"

-> Une année après les hakafot de Sim'ha Torah à la yéchiva de Ponovitch, de nombreux participants ont accompagné le 'Hazon Ich jusqu'à sa maison.
Avant d'arriver à destination, on a entendu un enfant demander à son père : "Papa, pourquoi est-ce que nous marchons jusqu'à la maison de cet homme? Ne connait-il pas le chemin?"
Le 'Hazon Ich s'est retourné vers ce garçon avec un sourire, et lui a dit : "Moi aussi, je me pose la même question!".

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+ "[Le roi] n'éprouvera pas de sentiments de supériorité envers ses frères et ne s'écartera ni à droite ni à gauche de ce mandat afin de conserver longtemps sa royauté en Israël, lui et ses descendants" (Choftim 17,20)

-> "J'honorerai ceux qui M'honorent, et ceux qui Me méprisent seront tenus en piètre estime" (Chmouël I 2,30)

-> Moché est décrit comme "un homme très humble, plus qu'aucun autre homme sur terre" (Béaaloté'ha 12,3)

-> Le roi David écrit (téhilim 131,1-2) :
- "Mon coeur ne s'est pas enorgueilli" = selon nos Sages, le roi David évoque le moment où Chmouël l'a oint comme roi.
- "Mes yeux ne se sont pas élevés [avec fierté]" = cela désigne l'épisode où il a tué le géant Goliath.
- "Je ne me suis pas conduit avec superbe" = fait allusion à l'époque où sa vie et son royaume ont été sauvé après la révolte d'Absalom.
- "[Je n'ai pas recherché] ce qui était caché de moi" = évoque la période qui a suivi la restauration de l'Arche sainte à sa place.
- "J'ai comparé mon âme à un nourrisson se fiant à sa mère" = de même qu'un nourrisson n'a pas honte d'être dénudé devant sa mère, de même le roi David n'a pas eu honte de danser sans réserve parmi le peuple lorsque l'Arche a été apportée à Jérusalem.
Son épouse Mikhal le lui a reproché car elle pensait qu'un roi doit conserver sa dignité même lorsqu'il accomplit une mitsva. A cause de cela, elle est restée stérile.
[Méam Loez - Choftim 17,20]

-> [Toujours en lien avec l'humilité :] Malgré la très haute fonction qu'il exerçait, le Cohen Gadol El'azar, fils de Aharon, n'a jamais permis à quiconque de transporter les objets qu'il avait l'habitude de porter avant de devenir Cohen Gadol.
[Méam Loez - idem]

-> Yéhochafat, roi de Juda, est loué parce que "son cœur s'est élevé dans les voies de D." (Divré haYamim II 17,6)
La guémara (Kétoubot 103b) explique qu'il avait développé l'étude de la Torah en Judée et lorsqu'il voyait un érudit de la Torah, il se levait de son trône et allait l'embrasser.
Le Méam Loez ajoute que le mot employé dans ce verset pour décrire l'attitude de Yéhochafat est : "gava" (élevé), qui peut vouloir dire : "s'enorgueillir".
=> La grandeur et la fierté de ce roi tenaient à son humilité.

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-> Lorsque son maître rav Iira haYéiri quitta ce monde, le roi David commença à enseigner la Torah au peuple d'Israël. Il ne s'asseyait pas sur des coussins ou des chaises pour enseigner comme en avait l'habitude son maître mais il enseignait la Torah à Israël à Israël à même le sol par humilité.
Par ce mérite, Hachem lui dit : puisque tu t'es rabaissé toi-même, sois comme Moi et lorsque Je ferai un décret, tu pourras l'annuler.
[guémara Moed Katan 16b]

Le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has) commente : nous apprenons ici un grand fondement du judaïsme : tout celui qui est humble a le mérite et la capacité d'annuler les [mauvais] décrets d'Hachem.

-> Au-delà de la grandeur de l'humilité du roi David, une autre raison pour laquelle il se mettait à terre pour enseigner au peuple d'Israël se trouve dans la guémara (Taanit 7a) : "Pourquoi les paroles de Torah sont-elles comparées à l'eau? Comme il est écrit : "ô vous tous qui êtes assoiffés, allez vers l'eau" (Yéchayahou 55,1). Pour t'enseigner que tout comme l'eau quitte un niveau élevé et se dirige vers un niveau plus bas, ainsi les paroles de Torah ne restent qu'auprès de celui qui est humble.
[ ainsi, lorsque le roi David s'asseyait par terre pour enseigner la Torah, il désirait enseigner à ses élèves que la Torah se préserve uniquement chez celui qui sait se rabaisser.]

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-> Nos Sages nous enseignent que Moché et Aharon étaient égaux en importance.
Comment est-ce possible que durant toute leur vie, 2 individus puissent rester identiques dans leurs traits de caractère et au même niveau de piété?

Une des réponses est donnée par le 'Hozé de Lublin de la façon suivante :
La guémara ('Houlin 89a) déclare que Moché et Aharon étaient plus élevés qu'Avraham, car Avraham se décrivait lui-même comme : "poussière et cendre" (Vayéra 18,27), alors que Moché et Aharon se décrivaient par les mots : "Mais nous, que sommes-nous?" (Béchala'h 16,7).
[plus une personne prend sincèrement conscience de sa petitesse, plus elle est élevée!]
Ils se considéraient eux-mêmes comme inexistants, inférieurs à la valeur de la poussière et de la cendre.
Tant que les gens s'attribuent une valeur, quel que soit le niveau insignifiant de cette valeur, ils ne sont pas égaux. Seuls Moché et Aharon, qui ont atteint une annulation totale d'eux-mêmes, peuvent être considérés comme absolument égaux.

[tu aimeras ton prochain comme toi-même => tous les problèmes de jalousie, haine, ... proviennent du fait que l'on s'accorde beaucoup trop de valeur, d'importance (au détriment de Hachem).
Plus notre égo, notre "je" est volumineux, plus nous risquons de "percuter" autrui et de s'en plaindre (c'est pas comme JE veux, tu sais qui JE suis, ...)]

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+ "Noa'h trouva grâce aux yeux de Hachem" (Béréchit 6,8)

-> Le mot : "matsa" (trouva - מָצָא) a la même valeur numérique que : "anava" (humilité - ענוה), allusion au fait que Noa'h a trouvé grâce aux yeux de Hachem par le mérite de son humilité.
Hachem aime les humbles.
[Tsoar haBayit]

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+ "Elle (la Torah) n’est pas dans le Ciel … elle n’est pas non plus de l’autre côté de la mer" (Nitsavim 30,12-13)

-> Le Méam Loez rapporte les paroles de nos Sages :
- "elle n’est pas dans le Ciel" = tu ne trouveras pas la Torah chez celui dont l’esprit s’enorgueillit jusqu’au cieux ;

- "elle n’est pas au-delà de la mer" = ni chez celui qui considère ses connaissances aussi vastes que la mer.
[ -> Tu ne trouveras pas de Torah chez les orgueilleux" (guémara Erouvin 55a)]

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-> Pourquoi est-ce qu'on fait la bénédiction sur les tsitsit du Talith (léit'atéf bétsitsit) et non pas sur le talith lui-même?
Parce que les tsitsit pendent vers le bas, et traînent sur le sol avec humilité et mépris.
C'est pour cela qu'ils sont le plus important.
[rabbi Yé'hezkel de Kozmir]

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+ Les 128 personnes qui sont évoquées dans la michna peuvent être divisées en 3 niveaux.
1°/ Quiconque paraît à un niveau extrêmement honorable, on l'appelle par son nom.
Par exemple, on dit Hillel, Chamaï, Chémaya, Avtalyon, cela montre leur grandeur et leur importance, car il est impossible de trouver un titre qui leur convienne pour les honorer, de même qu'il n'y a pas de titre pour les prophètes.

2°/ Mais les Sages qui étaient un peu inférieurs à ce niveau, on les appelle : Rabban, comme Rabban Gamliel et Rabban Yo'hanan ben Zakaï.

3°/ Ceux qui paraissent un peu inférieurs à ce niveau-là, on les appelle Rabbi, comme on dit Rabbi Méïr et Rabbi Yéhouda.

[Rambam - dans son introduction à Zéraïm]

[ => Il en résulte que plus quelqu'un est grand spirituellement parlant, moins on lui donne de titres, puisqu'il est au-delà de tout titre! ]

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-> "Quiconque a le cœur brisé chaque jour et l’esprit humble, et qui parle peu, chaque jour la Présence Divine est avec lui, et la Torah le considère comme s’il avait construit un autel dans son cœur et y offrait des sacrifices devant Hachem, ainsi qu’il est dit : "Les sacrifices de Hachem sont un esprit brisé, un cœur broyé" (Téhilim 51, 19)."
[Otiyot déRabbi Akiva]

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-> Le Baal Chem Tov se demandait pourquoi les sages du Talmud ont toujours condamné l'orgueil et exalté l'humilité alors qu'il n'est écrit nulle part dans la Torah qu'il faille être humble.
Ce commandement ne figure d'ailleurs pas parmi les 613 commandements du judaïsme.
Nulle part il n'est écrit : "Tu as l'obligation d'être humble".

Il répondait : "La vérité, c'est que l'humilité ne se commande pas. Cela signifierait en fait qu'un homme se tiendrait ce discours : il est vrai que je suis supérieur à tous égard à mes contemporains, mais puisque la Torah m'interdit d'être orgueilleux et me commande, au contraire, d'être humble, alors ... Cette sorte d'humilité qui ne procède pas du plus profond de l'âme est fausse et non avenue.
La véritable humilité vient du cœur, pas du cerveau. Elle doit emplir toute notre personnalité de la manière la plus simple."

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-> Rabbi Baroukh, petit-fils du Baal Chem Tov enseigne : "Le mot 'Adam' est constitué des premières lettres formant les noms d'Avraham, David et Moché. Tous les 3 furent humbles.
Avraham dit : "Moi, poussière et cendre" (Béréchit 18,27) ; le roi David dit : "Je suis vermisseau et non un homme" (Téhilim 22,7). Quant à Moché, il dit : "Et nous, que sommes-nous?" (Chémot 16,7).
Mais, en vérité, il existe un degré supérieur dans l'acte d'humilité : c'est de ne rien dire du tout".

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-> "Que D. te bénisse et te protège!" (début de la bénédiction des Cohanim - Nasso 6,23)

=> Peut-on donc être béni sans être protégé et vice-versa? Ne s'agit-il pas d'une seule et même chose?

-> Selon nos Sages, en vérité quand un homme voit ses affaires prospérer, il est amené à ressentir de la fierté et de l'orgueil. C'est contre ce sentiment-là qu'on sollicite une protection.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch propose une autre interprétation : la bénédiction elle-même peut se transformer en malédiction si on ne sait pas la gérer. Et c'est contre ce risque que l'on invoque protection.

-> Rachi (v.6,23) enseigne : "Que ne t’agressent pas des pillards pour prendre ta fortune ... Hachem est à la fois celui qui donne et celui qui protège."

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-> Dans son discours lorsqu'on enterrait sa mère, rabbi Its'hak Méïr de Gour a dit :
"Dans ce monde, je suis un homme respecté. Bien des gens m'appellent "rabbi".
Quand tu arriveras au monde de la vérité, mère, tu vas sans doute dire que je ne suis pas celui qu'ils croient. Pardonne-moi, mère! Qu'y puis-je si les gens se trompent sur mon compte?"

-> Dans les villages lointains où l'on ne me connaît pas, on m'appelle le tsadik ; dans mon village où l'on me connaît un peu, on m'appelle rabbi Chimon.
Mais ma femme qui elle me connaît mieux que personne m'appelle par mon seul prénom : Chimon.
[rabbi Chimon de Yerouslav]

-> Le manuscrit que tu m'as remis, rabbi Its'hak Méïr, est plein de belles choses. Mais es-tu sûr qu'en l'écrivant tu ne t'es pas dit, fût-ce un instant, que le monde va ainsi se rendre compte que tu es un savant.
[rabbi Mendel de Kotzk]

-> Malheur à la génération dont je suis le chef.
[pour en arriver à devoir mettre à sa tête quelqu'un de si peu élevé que moi! ]
[rabbi Yaakov Its'hak de Lublin]

-> Le monde est vraiment bon qui supporte un homme aussi insignifiant que moi.
[rabbi Lévi Itsh'ak de Berditechev]

-> Quel a donc été mon péché pour avoir été condamné à être célèbre?
[rabbi Aharon de Karlin]

-> Sais-tu étudier?
- Un peu.
- Et qui donc, parmi nous tous, sait étudier plus qu'un peu?
[rabbi Its'hak Méïr de Gour]

-> Le plus grand de notre génération n'est rien, vraiment rien, comparé au plus modeste des maître du Talmud.
C'est pourquoi c'est avec crainte et tremblement que nous devons étudier ces maîtres.
[rabbi Shlomo de Karlin]

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Hachem aime les juifs humbles.
[rabbi Arié Loeb de Sapoli]

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-> L'essentiel c'est l'humilité intérieure. Un homme se tient droit, tête haute mais son cœur se prosterne devant D.
[Baal Chem Tov]

-> L'humilité permet de parvenir à la paix.
[rabbi Yaakov Yossef Horowitz]

-> Seul le sucre, qui se dilue totalement dans l'eau, adoucit ...
De la même manière, c'est en diluant son "moi" qu'on peut aider autrui.
[rabbi Its'hak de Vork]

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-> Celui qui est humble est à l'abri du sentiment de la vengeance et de celui de la haine.
[rabbi Barou'h de Kossov]

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-> Selon le Gaon de Vilna : Etre humble, c'est être un humain (et non un animal) : http://todahm.com/2021/12/12/33932

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Si un homme ressent qu'il n'est rien, aucune accusation, aucun démon ne peut le juger ni n'avoir d'emprise sur lui.
Si on vient l'accuser, Hachem dit : "Que voulez-vous de lui, il n'est rien, peut-on juger rien".
C'est seulement lorsque l'individu ressent qu'il vaut quelque chose qu'on le juge.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

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+ Grâce à l'humilité - Il est toujours possible de faire téchouva (se repentir) :

-> Bien que Hachem a endurci le cœur de Pharaon, en le rendant incapable de faire téchouva, Moché a envoyé des avertissements à Pharaon avant la plaie des sauterelles : "Jusqu'à quand refuseras-tu d'être humble devant moi?" (Bo 10,3)
=> Cela semble injuste! Comment Moché pouvait-il attendre un tel comportement de Pharaon, alors que celui-ci avait un cœur endurci par Hachem?

Rabbi Shimon Schwab dit qu'on peut déduire de là que bien que Hachem a endurci le cœur de Pharaon dans sa capacité à faire téchouva, Pharaon gardait sa capacité à se rendre humble.
Cette forme particulière de téchouva : la téchouva de l'humilité, est toujours acceptée.

Le Rambam liste différentes fautes pour lesquelles on ne peut pas faire téchouva.
Néanmoins, il y a un principe que : rien ne tient sur le chemin de la téchouva.
=> Comment résoudre cette apparente contradiction?

Tant que nous désirons rester sur le trône confortable de notre toute puissance (je fais ce que JE veux), on peut nous refuser la possibilité de faire téchouva pour certaines fautes.
Cependant, si on choisit de faire une "téchouva de l'humilité", de complétement se rendre humble devant Hachem, alors Hachem nous permet de faire téchouva même sur les fautes dont d'ordinaire le pardon n'est pas possible.

C'est pourquoi à Kippour, on se confesse ainsi : "je suis poussière dans ma vie, et à plus forte raison à ma mort. Voici, je suis devant Toi comme un récipient rempli de honte et d'humiliation" (basé sur la guémara Béra'hot 17a).

=> Ce principe est un grand confort pour chaque juif qui se tient en prière à Yom Kippour, sachant qu'il y aura toujours la téchouva de l'humilité, qui contient une promesse de pardon pour toute personne.
[si la Torah assure que cela était valable pour un racha comme Pharaon, à combien plus forte raison même pour le "pire" des juifs
(chaque juif restera toujours un enfant adoré d'Hachem)!]

-> On peut prolonger cette notion que l'humilité peut tout débloquer, par les paroles du Tiféret Chmouël :
"Un homme désirant réaliser une mitsva ou étudier la Torah, mais qu'il rencontre un obstacle lui rendant impossible de réaliser son désir, et qu'il en a le cœur brisé, alors Hachem Qui connaît les pensées et sonde les cœurs réalisera tout cela pour lui.
C'est-à-dire qu'il lui sera compté comme s'il avait accompli la mitsva et méritera même de ressentir les flux de sainteté qui en proviennent."

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-> Grâce à l'humilité, on mérite de se repentir, car le repentir (téchouva) est réalisé principalement grâce au fait que l'homme ressent sa bassesse et sa petitesse, ainsi que ses nombreux défauts, et il comprend qu'il lui convient certainement de supporter des mépris et des rougissements de honte [assimilés au fait de verser le sang], afin de se rapprocher de la Vérité, et ceci constitue l'essentiel du repentir.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 8]

L’humilité (selon le rav Kook)

+++ L'humilité (selon le rav Kook) :

+ Humilité et manque d'estime de soi :
L'humilité est sans aucun doute un bon trait de personnalité lorsqu'une personne comprend ce qu'elle est et comment l'incarner et l'intérioriser correctement. Cependant, une mauvaise compréhension de l'humilité peut conduire à la dépression, car les deux sont extérieurement similaires.

Le bonheur/joie et l'orgueil répandent et étendent tous deux les forces spirituelles d'une personne, mais le bonheur accomplit cela d'une bonne manière, alors que l'arrogance le fait d'une mauvaise manière. L'humilité et la tristesse rassemblent et calment les forces spirituelles d'une personne, mais l'humilité le fait de manière positive, tandis que la tristesse le fait de manière négative.

Même si ces traits de caractère font extérieurement la même chose, ils sont fondamentalement éloignés l'un de l'autre. Lorsqu'une personne croit en l'énormité de sa propre valeur et pense que cela la rend digne de grandes choses, mais qu'elle trouve ensuite en elle des défauts ou des imperfections qui semblent contredire cette croyance, elle sera complètement déprimée, bien qu'il n'y ait aucune vérité là-dedans.

L'humilité, en revanche, est due à la reconnaissance que la valeur d'une personne et sa capacité à accomplir ou à recevoir de grandes choses n'ont rien à voir.
Au contraire, toute la grandeur et les bienfaits qui se présentent à une personne sont le résultat de la bonté de D. qui se déverse sur elle.
Par conséquent, même si l'on se sent démuni, on n'est pas du tout triste. On remerciera plutôt D. pour les quelques bonnes choses qu'on reconnaît encore en nous et on sera même stimulé pour acquérir davantage de compétences et de sagesse.
Puisque cette personne voit que même dans son apparente indignité, D. la comble de bonté, elle sera certainement en mesure d'acquérir encore plus de grandeur à l'intérieur et à l'extérieur d'elle-même.
[rav Avraham Kook - Moussar Avikha 3,1]

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+ Le danger d'enseigner l'humilité :
Lorsque nous enseignons aux gens l'idée d'être humbles devant D., mais que nous ne leur expliquons pas le principe de la grandeur Divine, nous endommageons leur âme parce que nous les avons entraînés dans une vie d'esclavage et d'abaissement.
Par conséquent, nous avons l'obligation d'enseigner d'abord aux gens le principe de la grandeur Divine, afin qu'ils comprennent que l'humilité devant D. devrait naturellement donner naissance à la puissance spirituelle. En effet, si tous les domaines du monde ... ne forment qu'une seule grande entité, alors lorsque chaque petit élément se connecte au tout divin, il devient automatiquement puissant.
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 1:870]

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+ Vraie humilité contre fausse humilité :
Je suis à la recherche d'une véritable humilité intérieure. Non seulement elle n'empêchera pas la force de l'âme, la joie spirituelle, le développement de ses talents et l'augmentation de sa lumière, mais elle sera en fait la source et la motivation de ces vertus. "Il est bénéfique d'être humble d'esprit" (Michlé 16,19).
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 6:216]

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+ L'éloge de soi :
Lorsque les tsadikim se louent eux-mêmes, ils sont en fait remplis d'un grand sens de l'humilité.
[rav Avraham Kook - Kévatim Miktav Ya Kocho 2 - Pinkas 5:144]

L’orgueil & l’humilité

+ L'orgueil & l'humilité :

-> L'un des tremplins vers le service du Créateur est d'être humble et modeste, de ne pas mépriser une autre personne en pensant qu'elle n'est pas bonne. En effet, chaque personne sert D. selon ses capacités et il est possible que, selon ses capacités, elle en fasse plus qu'un homme juste de haut rang.
C'est pourquoi Moché était "extrêmement humble, plus qu'aucun homme sur la face de la terre".
['Hozé de Lublin - Doudaïm baSadé - paracha Emor]

-> Une personne ne doit pas regarder les défauts d'une autre personne. Qu'est-ce qui la pousse à regarder ces fautes? Son propre orgueil.
Il veut se considérer comme meilleur que l'autre et cherche donc à voir ses défauts.
S'il était honnête et voyait ses propres défauts, il verrait les vertus de l'autre personne et ne se concentrerait pas sur ses points faibles.
[Maor vaChémech]

-> Celui qui possède une véritable humilité considère les autres comme justes tout en se considérant comme humble. Il est préférable d'être fier, mais de voir les autres d'un œil favorable, que d'être faussement humble et de regarder les autres d'un œil péjoratif.
[rabbi Shalom de Belz]

-> Il faut se regarder très humblement, sans penser que l'on possède des vertus. Néanmoins, on ne doit pas être triste. Au contraire, on doit être heureux parce qu'on se rend compte de la vérité.
J'ai vu écrit au nom du Baal Shem Tov que même l'humilité qui n'est pas authentique est souhaitable, parce qu'elle conduit à l'humilité qui est authentique.
['Hozé de Lublin - Zot Zikaron]

-> Parfois, une personne doit faire preuve d'estime de soi pour rehausser l'honneur du Créateur.
C'est ainsi que nos Sages (guémara Sota 5a) ont dit : "Une personne doit avoir un huitième de huitième de mesure d'orgueil".
Cependant, lorsqu'il exerce cette mesure d'orgueil, elle doit être extérieure. À l'intérieur, elle doit se sentir faible et humble et avoir le sentiment qu'elle ne fait cela que pour l'honneur du Créateur.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]

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-> L'orgueil est comme une plante profondément enracinée, avec des tiges longues et fines qui s'enfoncent profondément dans le sol. Pour s'en débarrasser, il faut pénétrer au plus profond de sa conscience et en extirper les traces subtiles. Sinon, une personne ne comprendra jamais à quel point elle est absorbée par l'orgueil.
Une telle prise de conscience est fondamentale pour le progrès d'une personne au service de D.
Sans elle, elle sera freinée par de nombreux types d'obstructions. Par exemple, si au milieu de sa prière ou de son étude, des pensées indésirables lui viennent à l'esprit, une personne peut être envahie par la tristesse et ne pas continuer à s'efforcer d'étudier la Torah, en disant qu'elle n'est pas apte, parce que la Torah doit être étudiée dans la pureté.
Ces pensées sont le résultat de l'orgueil, du fait que l'on ne reconnaît pas sa place. Si une personne reconnaissait son niveau de service divin, qu'elle est encore embourbée dans son désir pour les choses du monde et qu'elle ne devrait pas s'attendre à un service spirituel au-dessus de son échelon, elle serait heureuse d'accomplir l'ordre : "Ne suivez pas votre cœur et vos yeux", et consacrer ses énergies à l'étude de la Torah.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov]

-> [seolon le rav Shalom Klein, à sa source une âme est humble. Une personne témoignant de l'orgueil est un signe qu'elle coupe son âme de sa source (Hachem). ]
Il y a une personne qui est racha, mais le mauvais penchant lui ferme les yeux et lui fait croire qu'elle est juste. Elle peut même paraître juste aux yeux de l'opinion publique, parce qu'il étudie la Torah et qu'il prie. Cependant, ses efforts ne servent à rien, car elle n'a pas une foi totale et ne se lie pas au Créateur [à cause de son orgueil].
[Ohr haTorah]

-> Il y a des moments où même un homme juste doit montrer ses qualités positives, ses réalisations dans l'étude de la Torah et son service divin.
Comment peut-il savoir s'il agit ainsi comme un élément voulu de son service de D. ou si son acte est le résultat de son orgueil?
En observant la réaction des personnes véritablement humbles. Si elles l'écoutent et n'en sont pas affectées, il peut être certain que ses actes étaient des actes de service.
Si, en revanche, elles ne supportent pas ses déclarations, il doit se rendre compte qu'elles émanent de l'orgueil.
[Maor vaChémech]

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-> Une personne a été créée pour passer toute sa vie à se protéger contre l'orgueil.
[rabbi Pin'has de Koritz - Midrach Pin'has]

L’humilité de Hillel, et comment elle fut récompensée

+ L'humilité de Hillel, et comment elle fut récompensée :

-> Rabbi Pin'has Goldwasser nous enseigne que l'on trouve dans la guémara (Beitsa 20a) l'exemple du comportement que nous devons adopter dans un cas de désaccord, et combien il est bénéfique. Elle rapporte deux histoires. Prenons-en d'abord connaissance, avant d'approfondir leur compréhension pour en puiser le merveilleux message.

Deux points opposent les tenants de Hillel et les tenants de Chamaï au sujet des lois du Yom Tov, comme il est écrit dans la Michna (Beitsa19b) : "Ceux qui suivent Chamaï disent qu'on apporte des Chelamim sacrifices consommés par le propriétaire- sans apposer les mains sur leur tête, mais qu'on n'apporte pas de Ola - sacrifices entièrement consumés. Ceux qui suivent Hillel disent qu'on apporte des Chelamim et des Olot, et qu'on appose les mains sur leur tête".

Le premier point de désaccord est : faut-il apporter le sacrifice Ola à Yom Tov ou seulement Chelamim? Selon les tenants de Chamaï, on ne devait apporter que les Chelamim, car le propriétaire en consommait, on pouvait donc tuer l'animal et le cuire, mais le Ola, dont le propriétaire ne mangeait pas, ne devait pas être sacrifié. Selon les tenants de Hillel, on pouvait aussi apporter le sacrifice de Ola.
Le deuxième point de désaccord est : faut-il ou non apposer les mains sur la tête de la bête le jour de Yom Tov?

La guémara raconte : "Nos Maîtres nous enseignent l'histoire de Hillel l'Ancien, qui avait apporté des sacrifices de Ola dans la cour du Temple et s'apprêtait à apposer ses mains sur leur tête, le jour de Yom Tov" ; il agissait donc selon l'opinion qu'il avait formulée.
"Des élèves de Chamaï l'Ancien s'approchèrent de lui et lui demandèrent : 'À quoi est destinée cette bête? Il leur répondit : 'C'est une femelle, et je l'ai apportée pour la sacrifier comme Chelamim' ". Rachi explique : "Hillel avait un tel degré d'humilité, qu'il était prêt à déguiser la réalité pour la paix."
Afin d'éviter un conflit avec les élèves de Chamaï, il leur a caché le fait qu'il amenait un sacrifice Ola. Il leur dit que c'était une femelle apportée comme Chelamim, et pour accréditer ses propos "il secoua la queue de la bête", pour leur donner l'impression que c'était une femelle, "et ils s'en allèrent".
Hillel, dans son humilité, préférait ne pas entrer avec eux dans un débat. Il leur fit croire qu'il se rangeait à leur avis : "Vous avez raison. Comment ça, un sacrifice Ola? Mais non, c'est une femelle pour le sacrifice Chelamim!"

"Ce même jour", continue la guémara, "la mouvance de Chamaï prit le dessus sur celle de Hillel, et les premiers voulurent que la loi soit fixée selon leur avis. Il y avait là un vieil homme du nom de Baba ben Bouta, qui était élève de Hillel l'Ancien. Il était convaincu que la loi correspondait à l'avis de Hillel. Aussi fit-il amener tous les troupeaux de Kédar de Jérusalem, ce qui représentait des milliers de bêtes, dans la cour du Temple, et il s'exclama : Celui qui veut apposer ses mains sur la bête, qu'il vienne le faire!". Il y eut tant de personnes qui le firent ce jour-là que l'avis qui interdisait d'apposer les mains le jour de Yom Tov semblait définitivement écarté.
"Ce jour-là, la mouvance de Hillel prit le dessus, la loi fut tranchée selon son avis, et il n'y eut aucune contestation."

Après ce récit, la Guemara continue :
"Cette histoire parle encore d'un élève de Hillel, qui avait amené des Olot dans la cour du Temple pour apposer les mains (Semikha) avant de les offrir en sacrifice. L'un des élèves de Chamaï le trouva et l'interpella : 'Qu'est-ce que cette Semikha?'", comme pour demander : "Pourquoi t'apprêtes-tu à faire cela?
Nous sommes d'avis, contrairement à vous, qu'une telle action est interdite le jour de Yom Tov.
"Il lui répondit : 'Qu'en est-il de se taire?'", c'est-à-dire : 'Tu aurais dû te taire'.
"Il s'en tint à cette réprimande et s'en fut." La discussion prit fin là-dessus.

Abayé tire de cette histoire un enseignement sur la conduite à tenir : "Lorsqu'un Sage fait l'objet d'une réprimande non justifiée, il ne doit pas répondre avec des paroles plus dures que celles qui lui ont été adressées.
De même que l'un a dit 'qu'est-ce que cette Semikha et que l'autre a répondu qu'en est-il de se taire ?, rien de plus."

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-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) explique :
C'est un enseignement très précieux qui nous est transmis là. Nous ne sommes pas tous capables de nous taire quand on nous fait des reproches ni de céder. Mais il y a une chose adaptée et très concrète que nous pouvons faire.

Que se passe-t-il en général dans une dispute? L'autre nous dit un mot désagréable, nous lui faisons une réponse encore plus blessante. Il s'empresse de nous dénigrer sans pitié, de nous faire honte en public.
On doit rééquilibrer la balance, on lève la main, l'autre répond avec un bâton ... Le problème, c'est que la dispute suit un processus d'escalade.

Si nous nous contentions de maintenir le même niveau au cours de la dispute, ce serait totalement différent. Certes, on ne veut pas être en reste, on ne parvient pas à se retenir de réagir quand on nous a blessés. Mais si on répondait à notre interlocuteur sur le même registre, avec la même intensité, il n'y aurait pas d'escalade et au final on pourrait faire la paix.

C'est ce que nous apprenons de la deuxième histoire de la guémara : prendre garde, au moins, à répondre dans les mêmes proportions, sans en rajouter.
Il est à noter qu'il s'agit, dans la deuxième histoire, d'un des élèves de Hillel. Un élève ne peut pas céder quand le respect de son maître est en jeu, "Ils ont poignardé leur Maître?", il devait donc répliquer.
Mais il a su répliquer dans la juste mesure, sans en rajouter. En conséquence de quoi, la dispute s'est arrêtée net, au lieu de s'envenimer.

Parallèlement à cela, la première histoire se passe avec Hillel lui-même. Lui n'est pas du tout entré dans le conflit. Au contraire, il a menti pour la paix, pour faire semblant qu'il se rangeait à l'avis de Chamaï. Et quelle en a été la conséquence?
La guémara nous raconte qu'on était sur le point de fixer la loi selon l'avis de Chamaï, et que soudain tout a basculé. Baba Ben Bouta, qui savait qu'Hillel avait raison, fit apporter le troupeau de Kédar de Jérusalem, des milliers de gens ont sacrifié des Ola, en apposant leurs mains sur leurs têtes, et ce jour-là la loi fut fixée selon l'avis de Hillel.

C'était un événement extraordinaire, défiant l'entendement. Alors que l'on s'apprêtait à fixer la loi selon l'avis de Chamaï, tout à coup, il y a eu un retournement de situation. Ce qui s'est passé, c'est que Hillel a cédé, il a baissé la tête, humblement, n'a pas fait la guerre en défendant son avis. De ce fait, c'est D. Lui-même qui a mené son combat. Et quand c'est D. qui mène un combat, l'issue en est bien plus sûre!

Cet exemple est magnifique : Celui qui veut vaincre a intérêt à céder. Il arrivera ainsi à une victoire authentique, et ce pour deux raisons : tout d'abord, céder, c'est une grande victoire. Et au-delà de ça,
La-haut, c'est D. qui dirige les combats, et si tu ne fais pas la guerre toi-même, Lui mènera les choses comme tu le souhaites.