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Le service Divin = l’éveil par le bas

+ Le service Divin = l'éveil par le bas :

-> Parfois, il y a un "éveil d'en-Haut", ce qui signifie que Hachem a de la compassion pour le peuple juif simplement en raison de Ses attributs, Il est appelé "miséricordieux et compatissant" (Chémot 34,6), car c'est la raison pour laquelle D. a créé tous les mondes, comme l'ont dit nos Sages (Zohar III,257b) : "D. a créé les mondes pour révéler Son attribut de miséricorde et de compassion, et pour qu'Il soit appelé compatissant".

À d'autres moments, cependant, Hachem a de la compassion pour le peuple juif en raison d'un "éveil d'en bas", c'est-à-dire que le peuple juif L'implore d'avoir de la compassion et qu'Il y répond.
Comme l'ont enseigné nos Sages (guémara Yébamot 64b) : "Hachem désire les prières des justes".

En réalité, D. tient à ce que Sa compassion soit suscitée d'en bas plus que lorsqu'elle est accordée d'en-Haut.
... Il est clair que l'excitation d'en bas, la main tendue de l'homme vers Dieu, est plus importante pour Lui que l'excitation d'en haut.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tazria 12,2-3 ]

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-> Selon la pensée 'hassidique (voir Hayom Yom 29 Ména'hem Av) : "le service d'une personne est plus élevé lorsqu'il est guidé par la main d'en-Haut, mais il est plus apprécié de D. lorsqu'il est généré par les propres efforts de l'homme".
Dans une plus large mesure, Hachem apprécie que Son abondante miséricorde soit suscitée par ceux qui recherchent Sa compassion et sa miséricorde, et non pas simplement le résultat de ses attributs innés de compassion et de miséricorde.

=> Hachem a envie de nous combler du meilleur. En faisant les mitsvot ont fait un éveil d'en bas qui donne beaucoup de plaisir/joie à Hachem, puisque par nos efforts à faire Sa volonté on met en place un conduit Lui permettant de nous déverser un maximum de bonnes choses.

Aimer Hachem en se basant sur la conscience qu’Il m’aime à la folie

+++ Aimer Hachem en se basant sur la conscience qu'Il m'aime à la folie :

+ "Qu'Il m'embrasse avec les baisers de Sa bouche" (Chir haChirim 1,2)

-> Comme on le sait (Vayikra rabba 36,4), tous les mondes ont été créés pour le bien du peuple juif, et de plus, les âmes du peuple juif ont surgi dans Ses pensées (à Hachem) avant la création du monde (Béréchit rabba 1,4).
Or, Hachem a aimé les âmes juives avant même qu'elles ne soient créées, c'est-à-dire qu'Il les a aimées alors qu'elles existaient en tant que créations de Sa pensée, avant qu'elles ne descendent au niveau d'êtres créés réels, et Il a continué à les aimer après et au niveau de leur existence, une fois qu'elles ont été créées.
L'amour d'Hachem avant leur création est appelé "baisers", comme une personne embrasse quelqu'un qu'elle aime.
Cet amour n'avait pas d'impact sur le monde, puisque son objet, les âmes juives, n'avait pas encore été créé en tant qu'êtres tangibles.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,2]

=> Hachem nous a aimés lorsqu'Il s'est fait une idée de nous, et Il continue à nous aimer après que nous ayons été créés en tant qu'êtres humains fragiles et imparfaits.
[peu importe ce qu'un juif peut faire, il est toujours important et aimé à la folie par Hachem. ]

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+ "Qu'il me prodigue les baisers de Sa bouche! Car Tes caresses sont plus délicieuses que le vin" (Shir haChirim 1,2)

-> Il existe 2 types de service Divin.
Certains aiment D. parce qu'Il nous aime et accepte notre service Divin avec bienveillance, nous récompensant à la hauteur de nos actes (d'après Téhilim 63,13) de Sa bonté ample et cachée, et nous récompensant bien d'un royaume si sublime qu' "aucun œil ne l'a jamais vu" (Yéchayahou 64,3).
Parce que D. nous aime en nous récompensant généreusement et en acceptant notre service avec bienveillance, ces personnes qui Le servent de cette manière L'aiment d'un amour total.

[ il nous est ordonné d'aimer Hachem "de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos possessions"(Vaét'hanan 6,5). Bien qu'il s'agisse de 3 niveaux distincts d'amour, chacun peut être complet dans son propre contexte. Ainsi, si une personne sert Hachem par un amour inspiré par l'attente d'une récompense céleste, un tel amour peut néanmoins être considéré comme "complet". ]

Cependant, il existe un niveau plus élevé, celui de ceux qui aiment Hachem uniquement parce qu'Il nous aime, sans se soucier de savoir si cet amour lui apporte une quelconque récompense.
C'est son amour pour nous seul qui est aimé, chéri et agréable, et c'est pour le seul fait que Hachem nous aime que nous l'aimons de cet amour plus parfait.
Notre amour pour Lui n'est pas dû à l'attente d'une récompense pour ceux qui Le craignent et observent Ses commandements ; il est plutôt dû à Son amour pour nous, pour "nous avoir choisis avec amour, Son peuple, Yisraël, comme Sa nation" (d'après la liturgie 2e bénédiction avant Shéma du matin). C'est ce qui nous est précieux par-dessus tout.

C'est ce qu'implique la phrase " Qu'Il m'embrasse avec [littéralement, 'à partir'] des baisers de Sa bouche". Nous déclarons que notre amour et nos baisers pour Lui ne viennent qu'en conséquence des "baisers de Sa bouche", seulement à cause de Son amour pour nous, et non pas parce que Son amour pour nous nous profitera d'une manière ou d'une autre.
Nous l'aimons d'un amour consommé simplement à cause de Son amour pour nous.

Nous pouvons voir une allusion à cette idée dans les mots de Rachi sur ce verset (Chir HaChirim 1,2) comme suit : "la Knesset Israël demande à Hachem : "Qu'Il m'embrasse avec les baisers de Sa bouche", tout comme un marié embrasse la mariée sur la bouche, contrairement aux autres, qui l'embrassent sur la main. En d'autres termes, notre relation avec Hachem devrait être comme un marié et une mariée qui s'embrassent sur la bouche, ce qui signifie que notre amour pour Lui devrait être uniquement dû à Son amour pour nous.
Notre relation avec Lui ne devrait pas être comme ceux qui embrassent la main - c'est-à-dire que notre amour pour Lui ne devrait pas être basé sur l'attente que, par amour pour nous, Il nous donnera une bonne récompense. Au contraire, il devrait être comme un baiser de bouche à bouche - uniquement à cause de Son amour pour nous.
[ la main est l'organe corporel qui donne et reçoit. Dans l'analogie, il s'agit d'une forme d'amour plus transactionnelle, nous étendons notre amour à Lui pour recevoir de Lui en retour. ]

C'est le sens de la phrase "Car Ton amour est meilleur que le vin" :
"Ton amitié et Ton amour pour nous - comme le dit le verset au sujet (de chaque juif) : '"Je t'aime", dit Hachem' (Mala'hi 1,2), valent mieux pour nous que le vin.
Le "vin" fait ici référence aux délices spirituels avec lesquels Il nous récompensera bien, d'un royaume si sublime que "nul œil ne l'a jamais vu".
[ le vin symbolise le plaisir et la joie, comme l'indique le verset : "Le vin réjouit le cœur de l'homme" (Téhilim 104,15).

Notre amour pour Lui n'est pas motivé par l'attente de cette bonne récompense, mais exclusivement par Son amour pour nous, la seule chose qui soit vraiment précieuse, chère et agréable pour nous. C'est pourquoi nous l'aimons d'un amour total.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,2]

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=> Nous pouvons aimer Hachem en raison de l'amour Divin qui se manifeste dans la récompense de Son service, mais un amour plus complet est caractérisé par le désir de réciprocité de rien d'autre que Son amour lui-même.

La véritable humilité provient d’une proximité avec Hachem

+++ La véritable humilité provient d'une proximité avec Hachem :

"Je suis noircie, ô filles de Jérusalem, gracieuse pourtant, comme les tentes de Kédar" (Chir haChirim 1,5)

-> Le principal niveau de conscience spirituelle qu'une personne doit s'efforcer d'atteindre est la reconnaissance de sa propre bassesse face à D., le Roi élevé (au-dessus de tout) et exalté.
En voyant la grandeur et l'exaltation de D., et la façon dont tous les anges célestes se tiennent devant Lui avec crainte et trépidation, tremblant et frissonnant d'admiration, une personne percevra automatiquement l'ampleur de sa propre bassesse.
La Torah déclare : "L'homme Moché était extrêmement humble, plus qu'aucun autre homme sur la face de la terre" (Béaaloté'ha 12,3). Ce verset fait allusion au niveau spirituel décrit ci-dessus. La raison pour laquelle "l'homme Moché était extrêmement humble, plus que tout autre homme" est que, tandis que les autres étaient "à la surface de la terre", Modhé, dans sa conscience sainte et pure, était toujours dans le monde supérieur. En voyant comment les anges célestes se tenaient debout avec crainte et trépidation, il a pu atteindre ce niveau d'humilité, comme décrit ci-dessus.

C'est le rang d'un tsadik parfait (tsadik gamour) et saint qui atteint l'humilité en contemplant la grandeur phénoménale du Créateur béni, comme le déclarent nos Sages (guémara Pessa'him 8a) : "À quoi peut-on comparer les tsadikim qui se tiennent devant la Chékhina? À une bougie face à une torche ardente".
[ puisque le tsadik parfait est toujours en présence de D., "face à une torche ardente", il atteint le degré ultime d'humilité. ]

Un autre type de personne est humble simplement parce qu'elle se rend compte de sa propre bassesse intrinsèque et de son manque de valeur personnelle. Cependant, le tsadik parfait atteint cette humilité en contemplant la grandeur d'Hachem. Il s'imprègne de ce trait d'humilité en contemplant la présence lumineuse d'Hachem.

C'est pour cette raison que les Sages ont utilisé la comparaison entre une bougie et une torche allumée. Comme l'explique Rachi, l'éclairage d'une bougie est à peine perceptible en présence d'une torche enflammée, en raison de l'intensité de la lumière projetée par la torche.

Citons une analogie utilisée par les philosophes (Akédat Its'hak * Dévarim 370 ; Maharcha - Avoda Zara 3b).
Nous observons que le visage d'une personne est bronzé par le soleil, bien que le soleil lui-même soit lumineux. Pourtant, le soleil assombrit la blancheur d'autres choses. Pourquoi? Le soleil étant la source de toute lumière et de tout éclairage dans notre monde physique, lorsque des objets de couleur claire se prélassent au soleil et "voient" la source ultime de tout éclairage physique, la lumière de ces objets retourne à sa source. Par conséquent, leur propre blancheur n'est plus évidente.

De même, lorsqu'une personne contemple l'éclat de D., tout l'éclat qu'elle s'attribue retourne à sa source.
Il oublie sa propre essence et son propre être, et il n'a pas conscience de sa propre existence.
Le trait d'humilité atteint de cette manière est le plus louable et le plus glorieux. Heureuse est la personne qui le mérite.

C'est l'intention de la phrase "Je suis sombre" = ma noirceur est le résultat de l'humilité.
Ne pensez pas que je suis humble parce que je suis intrinsèquement sans valeur et que je sais à quel point je suis bas, et que c'est pour cela que je suis humble. Ce n'est pas le cas.
Au contraire, "je suis beau" = je suis en fait très attirant, en raison de mon accomplissement des mitsvot et des bonnes actions.
Si vous demandez, alors, comment suis-je devenu "obscur/noirci" = comment ai-je atteint l'humilité? Le verset répond : Comme les tentes de Kédar" = de même que les tentes de Kédar sont noircies par le soleil parce qu'elles se reposent sur la source de lumière", comme nous l'avons expliqué plus haut, "de même mon obscurité, c'est-à-dire mon humilité, est le résultat de la contemplation de l'intense luminosité et de la grandeur d'Hachem. En conséquence, ma propre individualité a été automatiquement oubliée et j'ai atteint mon niveau d'humilité".

C'est également l'intention du verset suivant : " Ne me regardez pas avec dédain parce que je suis noirâtre ; c'est que le soleil m'a bronzé. ". En d'autres termes, lorsque vous remarquez que je suis sombre, ne présumez pas que je suis vraiment "sombre/noirci" à cause d'un manque d'observance des mitsvot.
La noirceur que vous observez est plutôt due au fait que "le soleil m'a bronzé". Parce que j'ai contemplé la grandeur de la luminosité de D., j'ai automatiquement perdu mon ego et mon sens du moi.
Telle est la nature de mon humilité.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,5 ]

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=> La véritable humilité ne s'acquiert pas en se dénigrant faussement, mais en étant en présence de la vraie grandeur.
Plus nous nous approchons de D. (Hachem), plus nous pâlissons en comparaison et plus nous devenons humbles. Ainsi, Moché, que "D. a connu face à face" (Vézot haBéra'ha 34,10), était par conséquent le plus humble de tous les individus.

[l'humilité c'est donc prendre conscience autant que possible de la grandeur d'Hachem, savoir que nous sommes à Son image (Il nous donne des capacités énormes d'impacter tous les mondes), donc également grâce à Lui nous sommes de grands êtres, et donc nous nous devons d'agir avec responsabilité pour en faire le meilleur usage. ]

La souffrance mentale

+ La souffrance mentale :

"[Qui tient Sa promesse à Israël], béni soit-il! Car Hachem, a calculé la fin [de l'esclavage], afin de faire ce qu'Il avait dit" (Haggadah de Pessa'h).

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Béchala'h 241) rapporte que l'ange d'Egypte s'est plaint que les juifs n'avaient pas été exilés aussi longtemps que ce qui avait été décrété à l'origine. En effet, 190 ans avaient été déduits de l'exil décrété de 400 ans (Lé'h Lé'ha 15,13 - Rachi).
L'explication est que lorsque Hachem a informé les Patriarches (Avot) de l'imminence de l'exil égyptien, ils ont été affligés pour leur descendance. Bien que leur détresse ait été purement mentale et n'ait pas impliqué une souffrance physique réelle, D. a considéré la détresse même qu'ils ont ressentie à cause de l'exil futur du peuple juif comme une forme d'exil du peuple juif, et c'est donc comme si le peuple juif avait été exilé pendant ces 190 années également.

C'est ce que signifie le passage (de la Haggada) lorsqu'il dit que D. "a calculé la fin", car le mot hébreu pour calculer ('hichav), est également enraciné dans le terme "ma'hchava" (pensée), c'est-à-dire leurs pensées et leur souffrance/angoisse de l'exil à venir.
Et la gématria du mot pour " fin " (kéts - קץ) est de 190. Ainsi, D. a " calculé la fin" ('hichav ét akets), ce qui signifie que D. a considéré [la souffrance de] leurs pensées angoissantes sur l'exil à venir (de leur descendance) comme l'équivalent des 190 autres années d'exil.

Bien que les Avot eux-mêmes n'aient pas été physiquement exilés, puisqu'ils avaient été mentalement angoissés à cause de l'exil futur, Hachem a considéré que le peuple juif avait déjà été exilé.
C'est à cette idée que fait allusion l'expression "a calculé la fin", car le mot "calculé" ('hichav) signifie également "considéré" et "pensée", ce qui renvoie à l'idée de la fin de l'exil.
Il fait référence aux 190 années que D. a déduites de l'exil réel en raison des pensées et de la détresse mentale dont nos Patriarches ont souffert en apprenant l'existence de l'exil.

Ainsi, notre passage poursuit en disant "afin de faire" (laassot), ce qui implique que D. a considéré ces 190 années comme ayant déjà été accomplies, comme si le peuple juif avait réellement été en exil.
Ainsi, la lecture allégorique de l'ensemble de la phrase est la suivante : "Car Hachem a considéré [l'angoisse/souffrance mentale des Avot comme l'équivalent de] 190 [années d'exil] réellement [subies par leurs descendants]".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

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=> La détresse, la douleur et la souffrance ne doivent pas nécessairement être physiques.
La douleur émotionnelle et mentale peut être tout aussi réelle et invalidante que la douleur physique.
Ainsi, la détresse et la souffrance subies par nos Patriarches, sachant que leurs descendants seraient soumis au dur exil égyptien, étaient également considérées comme faisant partie de cet exil.

[il en découle qu'Hachem a conscience de chacune de nos souffrances, même mentale, et qu'aucune souffrance n'est vaine.
Certes nous devons se renforcer pour avoir un état d'esprit le plus positif/joyeux possible et avoir de la émouna, mais toute douleur émotionnelle (petite comme grande) est considérée par Hachem (qui souffre avec nous!), et va générer au final des choses positives pour nous. ]

Les bénéfices de nos souffrances (5e partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (5e partie) :

+ Nos souffrances nous permettent d'obtenir une croissance et des gains spirituels éternels :

-> Un autre avantage des souffrances est qu'elles rendent beaucoup plus difficile le service d'Hachem, et l'avodat Hachem est incomparablement plus grande lorsqu'elle est accomplie en dépit des difficultés.

-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah Ekev 8,16) enseigne :
"Le verset dit : "Afin de te faire souffrir et de te mettre à l'épreuve (nassoté'ha - נַסֹּתֶךָ)" (Ekev 8,16).
L'explication est la suivante : La douleur que la nation juive a subie avait pour but de la mettre à l'épreuve, de voir si elle avait une foi totale en Hachem.
Le mot "ness", qui signifie "une épreuve", signifie également "élever", comme dans le verset : "élever un 'ness' (bannière) au-dessus des nations" (Yéchayahou 62,10), comme il est dit dans le Zohar.
Ces significations fonctionnent en fait en tandem, car en passant avec succès une épreuve, la nation juive s'élève au-dessus de toutes les autres nations.

Ce concept s'applique à chaque génération et à chaque individu. Lorsque Hachem veut élever une personne, Il la met d'abord à l'épreuve, comme le disent nos Sages : "Hachem n'élève pas une personne avant de lui avoir fait passer une épreuve" (midrach Bamidbar rabba 15,12).
Après avoir passé l'épreuve, la personne est élevée.

Ce que la guémara (Baba Batra 10b) dit, à savoir qu'un Amora a entendu au Ciel que personne ne peut atteindre le niveau suprême de "ceux qui ont été tués à Lod", qui sont morts al Kiddouch Hachem (en sanctifiant le Nom d'Hachem) ; ne s'applique pas seulement au fait de donner/perdre sa vie.
Toute douleur que l'on subit pour l'amour d'Hachem élève notre niveau dans le monde à Venir (olam aba), comme l'affirme la guémara (Béra'hot 5a) : "Hachem a offert 3 cadeaux spéciaux au peuple juif, et tous ont été offerts par l'intermédiaire des souffrances : la Torah, la terre d'Israël et le monde à Venir.
Il est également dit : "Heureux celui qui réussit une épreuve! Car il n'y a pas d'homme qu'Hachem ne mette à l'épreuve" (midrach Chémot rabba 31,20).

Vous devez également savoir que les jours pendant lesquels une personne sert Hachem lorsque Hachem ne lui accorde pas autant de bontés, sont inscrits pour elle au-dessus comme un souvenir positif pour elle.
Une telle personne est considérée comme ayant fait preuve de bonté à l'égard d'Hachem.
C'est un verset explicite : "Ainsi parle Hachem : Je me suis souvenu pour toi de la bonté de ta jeunesse, de l'amour de tes jours de noces, lorsque tu Me suivais dans le désert, dans une terre qui n'était pas ensemencée" (Yirmiyahou 2,2)."

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-> Le rav 'Haïm Friedlander décrit comment une personne dont l'état de santé l'empêche d'étudier correctement ou de faire la prière comme elle le voudrait, a en fait reçu une opportunité en or, qui n'est pas disponible pour d'autres personnes qui sont capables de faire ces activités facilement. Dans de telles circonstances, même les petites mitsvot valent des millions de fois leur valeur habituelle.

Dans les mots du rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Emouna véHachgakha p.432) :
"Chaque situation dans laquelle une personne se trouve lui a été donnée par Hachem afin qu'elle l'utilise pour Le servir. Même une situation de maladie, de difficultés, de souffrances et de faiblesse physique est donnée afin que la personne serve Hachem dans le cadre de ces contraintes.

Dans de telles circonstances, même un petit renforcement de la prière, de la émouna et du bita'hon est considéré au Ciel comme une grande et puissante action, car "un temps avec douleur est comme 100 fois sans douleur" (Avot déRabbi Nathan 3,6).
Mon maître et rabbi, le rav Eliyahou Dessler (voir Mikhtav méEliyahou vol.3) explique que cela a été dit même en ce qui concerne une quantité minuscule de douleur, car nos Sages (Arakhin 16a) disent : "Combien peu est encore considéré comme des souffrances? [...] Même si l'on met la main dans sa poche pour en sortir trois pièces, et que l'on n'en sort que deux."
Nous voyons que même la [simple] nécessité de mettre la main dans sa poche une seconde fois est considérée comme des souffrances.
Et si nous ajoutons un peu plus de douleur, alors la récompense est multipliée par cent, ce qui signifie qu'elle vaut dix mille fois le montant original!
Et si l'on ajoute encore un peu de douleur, la récompense est à nouveau multipliée par cent (c'est-à-dire par un million), et ainsi de suite.

Si c'est le cas, nous n'avons aucun moyen de décrire la grande récompense que représente le service d'Hachem lorsqu'il est accompli au prix d'un effort, avec des souffrances et une douleur intense.
Dans une telle situation, même une petite quantité de prière, un peu d'étude et un petit renforcement de émouna et de bita'hon ont une valeur énorme au Ciel.
Dans de telles circonstances, il est possible de réaliser en peu de temps ce qui nécessiterait normalement de nombreuses années!"

=> Lorsqu'une personne se trouve dans une situation difficile et qu'elle ne peut pas réaliser ce qu'elle aurait pu faire autrement, il est important qu'elle se rende compte qu'en s'efforçant juste un peu de servir Hachem face à la difficulté, elle peut accomplir beaucoup plus que ce qu'elle aurait fait dans des circonstances normales.

[on peut éventuellement comparer cela à notre travail où l'on gagnerait ponctuellement10 000, voir 1 000 000 de fois plus que notre salaire habituel, mais en échange le travail serait nettement plus difficile.
Notre vie dans ce monde est éphémère, ainsi nous pouvons accepter quelques douleurs passagères en échange d'avoir beaucoup beaucoup plus de biens dont nous profiterons éternellement dans le monde à Venir. ]

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+ Nos souffrances sont un tremplin annonciateur de croissance et la bonne fortune :

-> Selon le Ram'hal (Daat Tévounot 146) :
"Hachem ne rejette pas ses créations ... Il n'abandonne pas le monde.
Lorsque le monde semble avoir été abandonné par Hachem, la vérité est exactement le contraire.
Hachem accorde continuellement de la bonté à son monde ; toutes ses merveilles et tous ses plans sont constamment consacrés à l'amélioration du monde, et non à son détriment. Cependant, Hachem cache extrêmement bien ce plan, et c'est pourquoi le monde semble abandonné, alors que les gens souffrent car ils sont punis pour leurs fautes.
[...]
Il existe une règle générale : chaque fois qu'Hachem veut donner de la croissance, à une personne ou au monde, cela doit se concrétiser par un plan profond et caché, et c'est la raison pour laquelle cela sera précédé de douleur.
Ceci est similaire à la déclaration de nos Sages (Béra'hot 5a) : "Hachem a donné 3 bons cadeaux au peuple juif, et tous ont été donnés par l'intermédiaire de souffrances : Torah, la terre d'Israël et le monde à Venir"."
[tu veux obtenir de magnifiques choses pour ton monde à Venir, parfois cela nécessite quelques souffrances (en général, Hachem fait en sorte de les couper en plusieurs petits morceaux pour que cela passent plus facilement). ]

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+ Nos souffrances perfectionnent le monde :

-> Le Ram'hal (Daat Tévounot 54) explore ce concept en détail :
"Tout ce qu'Hachem fait pour nous comporte 2 aspects : l'un révélé, l'autre caché.
L'aspect dévoilé est le système de récompense et de punition ... Mais l'aspect dissimulé, qui sous-tend toutes les actions d'Hachem, est le projet profond d'amener le monde à sa perfection totale.
Il n'y a pas d'action, quelle que soit sa taille, qui n'ait pas cette intention en elle, comme le disent nos Sages (Béra'hot 60b) : "Tout ce que fait le Ciel est pour le bien".
C'est également ce que le prophète a voulu dire lorsqu'il a déclaré : "Il retirera sa colère et me réconfortera" (Yéchayahou 12,1). En effet, dans le futur, Hachem montrera aux juifs que même les punitions et les souffrances n'étaient qu'une condition préalable au bien, littéralement une préparation à la bénédiction.
En effet, Hachem ne désire que la perfection du monde. Il ne repousse pas les réchaïm des deux mains ; au contraire, Il les purifie dans une fournaise afin qu'ils en ressortent parfaits, exempts de toute tache.
Et c'est la motivation d'Hachem pour tout ce qu'Il nous fait, que ce soit agréable ou douloureux, comme nous l'avons expliqué.

Il faut savoir que chaque action d'Hachem est merveilleuse et infiniment large et profonde, comme il est dit : "Que Tes actions sont grandes, Hachem!" (Téhilim 92,6).
Même la plus petite des œuvres d'Hachem contient une sagesse si grande et si profonde qu'il est impossible d'en sonder complètement les profondeurs, comme il est dit : "Tes pensées sont très profondes" (Téhilim 92,6).
Il en ressort que nous ne pouvons pas du tout comprendre l'essence des actes d'Hachem ; seule leur apparence superficielle peut être vue, mais leur véritable nature intérieure est cachée.
En effet, la nature profonde de toutes les œuvres d'Hachem est une pure bonté, sans aucun mal.

A l'avenir, cependant, nous serons au moins en mesure de voir et de comprendre comment toutes les actions d'Hachem font partie de Son plan profond pour nous accorder du bien à long terme. Mais nous ne devons pas nous imaginer que cela signifie que nous saisirons toute l'immense sagesse contenue dans Ses actions, car un être humain ne pourra jamais comprendre ce que fait Hachem, même Ses actions, et à plus forte raison la sagesse qui les sous-tend, plus qu'une goutte d'eau dans l'océan.

Nous pouvons supposer que, puisque Hachem a voulu regarder Ses créations avec Sa bonté, comme nous l'avons mentionné, tout ce que nous vivons actuellement dans le cadre du système de récompense ou de punition contient un élément intérieur qui est totalement caché, un plan constant pour nous amener à la perfection (au bien ultime).
Dans l'avenir, une partie de ce plan sera révélée immédiatement, comme le dit le verset : "Alors les yeux des aveugles s'ouvriront" (Yéchayahou 35,5). Cela signifie que le plan qui sous-tend les actions d'Hachem sera discernable en observant l'acte lui-même ; dès que nos yeux seront illuminés par la lumière de la compréhension, nous pourrons atteindre cette connaissance simplement en voyant l'acte.

Cependant, ces actes contiennent une grande quantité de sagesse profonde qui ne sera certainement pas révélée ou comprise ...

La règle est la suivante : L'essence de la perfection d'Hachem est impossible à saisir. Mais comme Hachem souhaite nous accorder le maximum de bonté que nous sommes capables de recevoir, Il a mis en place un plan pour amener toutes les créatures à un état de perfection et de rectification.
C'est la motivation cachée commune qui sous-tend toutes les actions d'Hachem. Une infime partie de ce plan nous sera révélée à l'avenir, lorsque Hachem choisira d'ouvrir nos yeux.
Cependant, la plus grande partie de ce plan restera bien au-delà de notre compréhension, en raison de l'incroyable profondeur de Sa merveilleuse sagesse."

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-> Le rav 'Haïm Volozhin (Néfech ha'Haïm 2,7) dit :
"Les mondes [spirituels] endommagés par les fautes d'une personne ne retrouvent pas leur force originelle et leur véritable état de perfection tant que les pouvoirs de l'impureté n'en sont pas retirés, par le biais de la punition appropriée de l'auteur de l'infraction."

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+ Nos souffrances affaiblissent les fautes qu'on a pu faire :

-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) :
Une personne qui subit des souffrances souffre de "kotser roua'h" (essoufflement [de nos capacités à faire face au yétser ara]).
Cela réduit la force de ses fautes ; lorsqu'on subit des souffrances, même les fautes intentionnelles sont fondamentalement traités comme des fautes non intentionnels.

[nos souffrances nous affaiblissent tellement, que Hachem considère nos fautes avec davantage de légèreté (c'est pas pour autant qu'on doit en profiter pour fauter davantage).]

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+ Aborder nos souffrances avec la notion de réincarnation :

-> Selon la kabbala, une raison des souffrances est la notion de réincarnation des âmes (guilgoul néchamot). Cela signifie qu'une âme peut revenir dans ce monde dans un autre corps, lui offrant l'opportunité de rectifier les fautes qu'elle a pu faire dans une vie précédente.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem vol.2, 3:10) explique :
"Il existe une autre cause à ce qui se passe dans ce monde :
Afin d'augmenter les chances de l'homme d'atteindre le salut, Hachem, dans Sa sagesse suprême, a fait en sorte qu'une âme puisse descendre dans le monde un certain nombre de fois différentes, dans des corps différents, et ainsi rectifier ce qu'elle a endommagé dans un temps précédent, ou achever une tâche qu'elle n'a pas réussi à faire auparavant ...

Le concept de la réincarnation des âmes comporte de nombreux détails, comment une personne est jugée pour ce qu'elle a fait dans cette vie et dans les vies précédentes, afin que tout soit conforme à un jugement vrai et honnête.
En ce qui concerne toutes ces choses, le verset dit : "Le Rocher! Ses actions sont parfaites, car toutes Ses voies sont justes" (Haazinou 32,4).
Les êtres humains, avec leur compréhension limitée, ne peuvent pas comprendre les pensées et les plans profonds d'Hachem. Mais la règle de base, comme les autres règles, nous est connue : l'une des raisons de ce qui arrive aux gens dans ce monde est la réincarnation des âmes (gilgoul néchamot), selon les règles et les jugements justes qu'Hachem a créés pour tout amener à la perfection."

-> Selon le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Haazinou 32,4) :
Comme on le sait, en ce qui concerne les fautes commis à l'encontre de son prochain, Yom Kippour n'expie pas tant que l'on n'a pas apaisé celui qu'on a lésé. Ainsi, si quelqu'un a blasphémé, maudit ou frappé quelqu'un et n'a pas demandé pardon avant de mourir, il ne peut pas réparer cette faute avant d'être ramené de force dans ce monde dans une réincarnation et d'apaiser la personne qu'il a blessée.
Lorsqu'une personne apprend dans le monde supérieur qu'il a été décidé qu'elle devait retourner dans ce monde inférieur, elle pleure et crie amèrement à propos de la grande faute qu'elle a commise ..

Dans ce monde, une personne se plaint parfois de son mauvais mazal, souvent pour des questions de pauvreté, de mauvaise santé ou de défaut corporel. Mais cette personne a complètement oublié que cette situation était le résultat de ses propres efforts dans le monde supérieur (demandant par exemple de ne pas avoi de richesse car c'est cela qui l'a amené à fauter dans la réincarnation d'avant) ...
Si quelqu'un savait ce qui lui est arrivé avant sa naissance, comment il a lui-même voulu être créé d'une certaine manière, alors il serait clair pour lui que les jugements d'Hachem sont vrais et justes, (par exemple) la pauvreté de la personne étant la meilleure chose pour elle (afin de se rectifier, de réussir son retour dans ce monde).

-> Le concept de réincarnation des âmes, écrit le 'Hafets 'Haïm, devrait nous indiquer que les détails de notre vie sont bien plus nombreux que ce que nous pouvons espérer comprendre. Après tout, il nous manque tellement d'informations essentielles. Nous ne pouvons savoir qu'une seule chose avec une confiance absolue : Hachem est au courant de tout, et Il agit dans notre meilleur intérêt.

Dans les mots du 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - chap.3) :
"L'homme vient au monde pour quelques brefs instants. Pour combien d'années sommes-nous ici?
Et pourtant, nous voulons avoir une réponse à toutes nos questions : pourquoi telle personne est-elle pauvre et telle autre riche? Et toutes les questions de ce genre ...

Mais une personne ne vit que très peu de temps et n'a qu'une vision extrêmement fugace du monde, comme un voyageur qui se déplace d'un endroit à l'autre. Il ne comprend même pas sa propre âme qui réside dans son corps, qui il est, de quelle tribu il vient, ce qu'il est venu rectifier dans le monde, si c'est la première fois qu'il vient dans le monde, ou s'il est déjà venu plusieurs fois, mais qu'il n'a pas réussi à accomplir sa tâche?
[Il est écrit au nom du Arizal qu'aujourd'hui, pratiquement tous les âmes sont déjà venus ici].
Étant donné que les connaissances d'une personne sont si limitées, nous ne pouvons pas approfondir la gouvernance du monde par Hachem.
Il faut plutôt accepter ses limites et marcher avec Hachem en toute simplicité, en ayant confiance que tout ce qu'Il fait est pour le bien, car "le mal ne sort pas de la bouche d'Hachem" (Eikha 3,38)."

Plus les juifs continuent de réaliser la volonté d'Hachem, plus Hachem se "couronne" de fierté à leur égard, les comblant de plus en plus de bontés.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h (n°3) ]

A l'avenir, Hachem parlera avec chaque juif, comme le dit le verset : "Vos fils et vos filles prophétiseront" (Yoel 3,1).
[midrach Tan'houma Mikets 2]

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[selon le rabbi de Berditchev (Chémini 11,1-2), de même que Moché a refusé d'être nourri par du lait d'une égyptienne, car il était destiné à la prophétie en tant que messager de la Chékhina, alors de même chaque juif doit être vigilant à la pureté de sa bouche, car elle sera ce qui nous permettra de parler avec Hachem. ]

Les bénéfices de nos souffrances (4e partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (4e partie) :

+ Les souffrances nous poussent à se tourner à D. en prières :

-> Le rav Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Darké Avoda) enseigne :
"Le midrach (Yalkout Chimoni - Toldot 110) dit : "Pourquoi les Patriarches [et Matriarches] n'ont-ils pas pu avoir d'enfants? Parce qu'Hachem désire les prières des tsadikim".

En fait, les Richonim s'interrogent sur le concept même de la prière. La prière peut-elle réellement faire changer l'avis d'Hachem?
Et comment pouvons-nous faire la prière et essayer de changer la volonté d'Hachem, ne devons-nous pas accepter avec amour tout ce qu'Il nous impose, car "tout ce qu'Hachem fait est pour le bien" (guémara Béra'hot 60b) ?
[...]

Or, Hachem est bon et accorde la bonté à tous ; c'est pourquoi Il désire que l'homme grandisse, se renforce et atteigne la perfection. Lorsqu'une personne est dans la souffrance et l'inquiétude, sa prière et ses cris à Hachem sont plus puissants que lorsque sa vie est tranquille. Ainsi, Hachem donne à une personne l'opportunité de produire une prière authentique et qui vient du plus profond de son cœur, afin que la personne grandisse à travers sa prière.
C'est ce que veulent dire nos Sages lorsqu'ils affirment qu'Hachem a rendu les Patriarches [et Matriarches] stériles parce qu'Il désire les prières des tsadikim ...

Lorsqu'une personne se trouve dans une situation difficile et qu'elle prie, sa prière jaillit des profondeurs de son cœur, et elle grandit et devient plus forte.
Il s'agit en fait d'un verset explicite : Hachem châtie celui qu'Il aime" (Michlé 3,12). Lorsqu'Hachem aime quelqu'un et qu'Il désire sa perfection, Il lui apporte souffrance et réprimande. Cela lui permettra de crier à Hachem avec un cœur brisé, lui donnant une force et une croissance spirituelles, et cela lui permettra d'avancer vers de nouveaux niveaux de spiritualité fondamentalement plus élevés.

Car l'essence de la prière est de changer une personne et de l'amener sur un terrain nouveau et inexploré.
La prière n'est pas simplement la récitation de textes ; son but est de transformer une personne et de l'aider à s'élever d'un niveau à l'autre.
Bien qu'il ait été décrété à l'origine que la personne devait endurer une certaine épreuve, c'était à l'époque, avant la prière.
Aujourd'hui, après que sa condition spirituelle se soit améliorée, la personne se trouve dans une nouvelle situation, et elle peut espérer qu'Hachem l'aidera et la sauvera. Ce n'est pas que la volonté d'Hachem ait changé, mais plutôt que le décret initial ne concernait que la personne dans son état spirituel antérieur ...

Le but de la prière est donc clair. La prière ne permet absolument pas de "changer l'esprit d'Hachem", c'est la stature spirituelle de la personne qui fait la prière qui est modifiée.
Après la prière, ayant subi une transformation spirituelle, elle est une nouvelle personne, à laquelle le décret original ne s'applique pas ...

Toute prière est une reconnaissance de la grandeur d'Hachem ; plus la prière est puissante et authentique, plus la personne en sortira grandie.
Les souffrances doivent également être comprises dans cette optique. Leur but est de nous éveiller et de nous renforcer ... Le but de la souffrance que nous éprouvons est de nous inciter à nous engager dans une téchouva complète ...
Il convient d'ajouter que cela s'applique également au peuple juif dans son ensemble. Toutes les relations d'Hachem avec la nation juive suivent ce chemin ; Hachem désire élever le peuple juif au plus haut niveau, et le chemin de la croissance passe uniquement par ces voies [la prière et la téchouva]...

Lorsqu'Hachem aime une personne, Il lui donne des souffrances et des circonstances défavorables afin qu'elle fasse une prière [sincère] ..."

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-> Selon le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar - 101) :
"Lorsqu'un individu ou un groupe de personnes souffre, il a la mitsva de prier abondamment et d'implorer le Créateur, dans l'espoir qu'Hachem écoutera leurs cris et les sauvera de la calamité.
Dans de tels cas, la situation difficile est la raison de la prière ; en raison de leurs difficultés, les gens ont prié Hachem, qui les a écoutés et les a sauvés.

Parfois, cependant, c'est le contraire qui se produit : la prière est la cause de la souffrance, c'est-à-dire que si Hachem a envoyé la difficulté, c'est parce qu'Il voulait entendre la prière. Et cela devrait nous enseigner la valeur et la grandeur considérables de la prière, qu'Hachem la désire tellement qu'Il est prêt à placer quelqu'un dans une situation douloureuse simplement pour entendre ses cris de prière!
[...]

Nous voyons que la situation difficile dans laquelle se trouvait le peuple juif [en Egypte] lorsqu'il se trouvait au bord de la mer Rouge n'était due qu'à la douceur de ses cris vers Hachem...
[le midrach (Chémot rabba 21,5), nous rapporte que le peuple juif est arrivé à la mer Rouge avec d'un côté une mer très agitée, et de l'autre des égyptiens surarmés, et tout cela pour qu'ils n'est plus qu'une option : crier à Hachem. Le midrach demande : Pourquoi Hachem a-t-il orchestré une telle situation? Car Il désire nos prières.
Le 'Hazon Ich répondait à ceux qui avec des difficultés : "Cela signifie que [papa] Hachem [qui t'aime] a très envie de t'écouter!" ]

Le peuple juif a été créé [au moment de la sortie d'Egypte] ; Hachem a organisé les événements de manière à ce qu'ils trouvent Sa faveur grâce à la prière.
Il en a été de même lorsqu'il s'est agi d'établir les fondations du peuple juif par nos Patriarches et Matriarches. Hachem s'est arrangé pour qu'ils aient besoin de trouver Sa faveur par le biais de la prière. Comme nous le dit la guémara (Yébamot 64a) : "Pourquoi nos Patriarches étaient-ils stériles? Parce qu'Hachem désire les prières des tsadikim".
Le midrach (Chir haChirim - chap.2 14,8) contient une déclaration similaire : "Pourquoi les Matriarches étaient-elles stériles? Parce qu'Hachem voulait les entendre Lui parler".

Le secret de la grandeur et de la préciosité de la prières réside dans le fait qu'à travers la prière, une personne reconnaît de plus en plus qu' "il n'y a rien d'autre que Lui", qu'aucune puissance au monde n'est capable d'apporter un soulagement autre qu'Hachem lui-même, à Qui la personne prie et fait ses demandes.
Et plus on acquiert cette reconnaissance, plus on peut être assuré que notre prière sera acceptée et que nos demandes seront exaucées."

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+ Les souffrances nous amène à la téchouva :

-> Selon le Ram'hal (Dére'h Hachem - vol.2 - 3,5) :
"Il est possible qu'une personne soit un tsadik ayant commis certaines fautes, ou un bénoni, dont les mérites et les fautes se valent, et qu'il soit décrété qu'elle soit inspirée pour faire téchouva.
Cette personne recevra des souffrances du Ciel pour l'inciter à prêter attention à ses actes et à les examiner. Mais il ne s'agit pas des "souffrances d'expiation", dont la fonction est de nettoyer une personne de ses fautes dans ce monde ; il s'agit plutôt de "souffrances d'inspiration", pour motiver une personne à faire téchouva.
En vérité, les punitions n'ont été créées qu'en dernier recours, lorsqu'une personne ne parvient pas à faire téchouva. Ce qu'Hachem désire vraiment, c'est que la personne ne commette pas de faute en premier lieu, et si elle le fait, qu'elle fasse téchouva.
Si, toutefois, elle ne parvient pas à faire téchouva, elle doit alors subir une punition pour éviter d'être complètement détruite.

Une personne reçoit donc d'abord des souffrances [ "d'inspiration"] qui l'incitent à faire téchouva ; si elle ne le fait pas, elle doit subir des souffrances d'expiation.
C'est ce que veut dire Eliyahou lorsqu'il dit : " Il leur ouvre les oreilles au châtiment et leur dit qu'ils doivent se repentir de leurs fautes" (Iyov 36,10)."

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-> Le rav Avraham Grodzinski (Torat Avraham) nous enseigne :
"L'idée que l'on doit se réjouir de ses souffrance ne s'applique pas seulement à des individus individuellement ; cela a été dit à tout le peuple juif.
La michna (Béra'hot 54a) dit explicitement : "Une personne doit rendre grâce pour les difficultés tout comme elle le fait pour la bonne fortune".
La guémara (Béra'hot 60b) explique cela comme signifiant qu'on doit "accepter les souffrances avec joie".
Lorsqu'une personne souffre, on attend d'elle qu'elle ressente le même bonheur/joie que celui qu'elle éprouverait en cas de bonne fortune. Les deux moyens d'atteindre ce bonheur sont de prendre conscience de 2 vérités, l'une physique/matérielle (limitée et temporaire) et l'autre spirituelle (éternelle et infinie) ...

La deuxième, la vérité spirituelle qu'une personne doit reconnaître pour atteindre la joie [dans la souffrance] est le fait qu'Hachem l'aime, comme le dit le verset : "car Hachem châtie celui qu'Il aime" (Michlé 3,12). Si Hachem ne continuait pas à aimer une personne même après qu'elle ait fauté, Il ne l'affligerait pas, mais la laisserait simplement périr dans son état de faute, à D. ne plaise.
Comme nous l'ont dit nos Sages (michna Sanhédrin 46a) : "lorsqu'un juif, même un juif racha, souffre, Hachem lui-même souffre (avec lui), s'exclamant pour ainsi dire : "J'ai mal à la tête! Mon bras me fait mal!". Pourtant, en raison de Son grand amour même pour le racha, Hachem est prêt à endurer cette douleur en lui envoyant des souffrances, afin de le sauver de ses fautes.
Peut-être que, par sa souffrance, le racha fera téchouva et méritera la vie éternelle ...

Ces punitions viennent de l'amour d'Hachem pour un fils, car les souffrances sont la dernière option pour inspirer une personne à faire téchouva. Si une personne était inspirée pour faire téchouva en étudiant la Torah ou en se faisant réprimander sans souffrir, Hachem ne lui enverrait pas ces messagers de souffrance, comme le dit Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,11)."

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-> Selon le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou - Nitsavim) :
"Toute personne réfléchie sait qu'Hachem ne punit pas une personne par désir de vengeance ...
Au contraire, toute souffrance est pour le bien de la personne. Le mot "yissourim" (souffrance) vient de la même racine que "moussar" (châtiment).
En effet, grâce aux yissourim, aux souffrances, son cœur est brisé et elle est prête à faire téchouva, comme le dit le verset : "Les sacrifices préférés d'Hachem sont un esprit brisé ; un cœur brisé et écrasé, Hachem, Tu ne le rejetteras pas" (Téhilim 51,19).

Le Gaon de Vilna a comparé cela à une personne qui souhaite semer un champ pour produire des récoltes. Il doit d'abord labourer le champ, briser la terre dure en mottes et les retourner. Sinon, il est impossible pour la graine de pénétrer dans le sol.
Il en va de même pour le cœur humain. Les souffrances sont ce qui "laboure" le cœur d'une personne, l'adoucissant et le rendant "brisé et écrasé". C'est alors que les graines de l'inspiration peuvent prendre racine et germer, produisant le fruit de la téchouva."

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+ Les souffrances permettent d'obtenir davantage de spiritualité :

-> "Rabbi Chimon bar Yo'haï dit : Hachem a donné 3 cadeaux spéciaux au peuple juif, et tous ont été donnés par l'intermédiaire des souffrances : la Torah, la terre d'Israël et le monde à Venir (olam aba)" (guémara Béra'hot 5a).

=> Pourquoi ces 3 choses en particulier ont été données par le biais de souffrances?

Le Maharal (Déré'h 'Haïm - Introduction) explique :
- la terre d'Israël = la terre Sainte ; son sol même est spirituellement déconnecté des autres terres, et il se situe sur un plan intellectuel supérieur. Sinon, son air ne rendrait pas plus sage que celui des autres pays (voir guémara Baba Batra 158b) ; il ne serait pas non plus particulièrement adapté à la prophétie.
- la Torah = qui est la sagesse d'Hachem, n'a pas de caractère physique (ce n'est que spiritualité, Divinité).
- cela est d'autant plus vrai dans le monde à Venir, où l'on ne mange pas et où l'on ne boit pas, où l'on est entièrement séparé de l'aspect physique/matériel.

C'est pourquoi ces 3 choses sont appelées "cadeaux", car les cadeaux sont des choses auxquelles le bénéficiaire ne peut prétendre, mais qui lui sont accordées par quelqu'un d'autre.
De même, parce que l'être humain a un corps physique, il n'a aucun droit à ces choses, qui sont de nature spirituelle et déconnectées de la matérialité.
C'est pourquoi ces trois choses n'ont été données que par l'intermédiaire des souffrances, qui diminuent la matérialité du corps d'une personne, la rendant ainsi capable de recevoir ces choses saintes et spéciales.

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-> Ailleurs, le Maharal (Déré'h 'Haïm 6,6) écrit :
Lorsqu'une personne se voit infliger des souffrances, elle devient apte à recevoir la Torah.
C'est ce que nos Sages (Béra'hot 5a) disent : "Hachem a donné 3 cadeaux spéciaux au peuple juif, et tous ont été donnés par des souffrances : la Torah, la terre d'Israël et le monde à Venir.
La Torah, comme il est dit : "Heureuse la personne qu'Hachem châtie, à qui tu enseignes Ta Torah" (Téhilim 94,12).
Cela est dû au fait que la Torah est sagesse et intelligence, ce qui n'est pas physique ; par conséquent, une personne ne peut atteindre ce niveau sans réduire son attache à la matérialité.
Cela est possible grâce aux souffrances, qui diminuent la matérialité d'une personne et lui permettent d'atteindre le niveau de spiritualité requis.
C'est pourquoi la Michna (Pirké Avot 6,6) affirme que "l'acceptation de la souffrance" est l'un des moyens d'acquérir la Torah, car celui qui accepte la souffrance est prêt à réduire l'aspect physique de son corps, qui est un défaut qui l'empêche de recevoir la Torah.

Les souffrances sont capables d'éliminer ce défaut, comme le dit la guémara (Béra'hot 5a) :
"Reich Lakich dit : Le mot 'brit' (alliance) est mentionné avec du sel (Kora'h 18,9) avec des souffrances ... et le mot brit est également mentionné les souffrances (Ki Tavo 28,69) ... De même que le mot 'brit' mentionné avec le sel implique que le sel purifie la viande, de même la brit mentionnée avec les souffrances indique que les souffrances purifient une personne de ses fautes."

Cela signifie que, tout comme le sel purifie la viande, la souffrance purifie le corps d'une personne, le perfectionne et lui permet de recevoir la Torah non physique.
[ainsi, la souffrance permet d'accueillir en nous davantage de spiritualité. ]

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-> Enfin, on peut rapporter l'enseignement du Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haYissourim - chap.3) suivant :
Rabbi Akiva a dit : "Les souffrances sont précieuses" (guémara Béra'hot 5a).

Les souffrances sont si précieuses car ... elles nettoient et purifient l'âme d'une personne et la débarrassent de sa contamination/impureté (de ses fautes), ce qui permet à une personne de s'éloigner de la matérialité.
Ce niveau est plus élevé que tous les autres, car une telle personne ... devient un ben Olam Haba (monde à Venir).

"Les 248 commandements positifs correspondent aux 248 membres (du corps humain), tandis que les 365 interdictions correspondent aux 365 tendons.
Par conséquent, toute la bonne fortune de l'homme est incluse dans les mitsvot, puisque grâce aux mitsvot, son corps tout entier est sanctifié."
[Alchikh haKadoch - Kohélet 12,13]

La véritable grandeur de l'homme (juif-ve) réside dans son âme sainte, qui vient des plus hauts lieux du Ciel.
Elle descend de dessous le Trône de Gloire jusqu'à ce monde matériel.
Dans ce monde, l'homme peut sembler être un simple être physique, mais la source de son âme au Ciel est plus élevée que celle des anges.
Les anges ont été créés pendant les 6 jours de la Création, tandis que les âmes des tsadikim ont été créées avant le premier jour. Nos Sages nous disent qu'avant de créer le monde, Hachem a pris conseil auprès des âmes des tsadikim. Le midrach (Béréchit rabba 8,7) dit : "Les âmes des tsadikim sont assises auprès du Roi des rois. Hachem a pris conseil auprès d'eux lorsqu'il a créé le monde".

Le corps de l'homme a également une grande sainteté.
Le Zohar (dans Pasa'h Eliyahou) déclare : "Tiféret goufa". Le corps même de l'homme donne de la splendeur à Hachem. De toutes les créations d'Hachem au Ciel et sur terre, seul l'homme a la capacité de sanctifier et d'élever le monde physique/matériel.
Même les anges ne comprennent pas la sainteté secrète qu'implique le fait de manger. C'est pourquoi, lorsqu'Avraham servit un repas à ses invités : 3 anges, "il se tint au-dessus d'eux" (Vayéra 19,8), ce qui signifie que pendant qu'ils mangeaient, il se tenait près d'eux et contemplait les kavanot qu'une personne doit avoir à l'esprit en mangeant. Puisque les anges étaient incapables d'avoir ces kavanot, Avraham devait le faire pour eux. [rabbi Zousha d'Anipoli]
[rabbi David Abou'hatséra]