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Aborder les souffrances avec un regard juif

+ Aborder les souffrances avec un regard juif :

-> Bien que nous devons parfois endurer des souffrances, nous devons toujours faire confiance à Hachem, comme il est dit : "ayez confiance en Lui (Hachem) en tout temps" (bit'hou bo bé'hol ét - Téhilim 62,9)

Lorsque quelqu'un a confiance en Hachem, il est capable de supporter la souffrance. C'est ainsi que le Baal Chem Tov interprète : "aloufénou messoubalim" (Téhilim 144,14) comme celui qui fait confiance au aloufo chel olam (Maître du monde), est capable de supporter la souffrance (messoubalim).
Nous avons besoin d'une émouna totale comme dans "kégamoul alaï imo" (Téhilim 131,2) = comme un enfant qui tète aux côtés de sa mère.
En ce sens, il est dit : "La émouna n'est pas de savoir ce que l'avenir réserve, mais de savoir qui réserve l'avenir".

-> La réaction d'un juif face à la souffrance et au malheur doit être différente de celle d'un non-juif.
En ce qui nous concerne, il est dit "achré aam : chéka'ha lo" (heureux sont les gens qui disent que c'est ainsi [que Hachem désire que les choses se passent, et l'humain ne peut en comprendre les raisons dans ce monde - Téhilim 144,15).
A l'inverse, des non-juifs où il est dit : "lama yomrou hagoyim : ayé?" (pourquoi cela se produit ainsi? Où est D.? - Téhilim 115,2).

-> Un juif doit tendre vers : "chiviti Hachem lénegdi tamid (Téhilim 16,8 = à l'image du roi David : placer constamment face à nous Hachem).
Une autre explication est que le terme "chiviti" est lié à chavé (égal, équivalent) puisque toutes les occurrences devraient être les mêmes pour nous, qu'elles apparaissent comme positives ou négatives.

Dans la kédoucha de moussaf de Shabbath, nous disons : "ou Elokénou, ou avinou" ) lorsque Hachem agit avec rigueur (comme semblent nous l'indiquer nos souffrances) qui est représenté par Son Nom Elokénou, cela prend racine de "avinou" (de notre Père miséricordieux).
De même, nous mettons la main sur nos yeux pendant le Shéma Israël : "Hachem Elokénou, Hachem é'had" = les 2 Attributs de Rigueur et de Miséricorde (Hachem et Elokénou) sont une seule même source (é'had), pour notre bien. [on met la main sur les yeux pour que l'apparence de ce monde ne nous soit pas trompeuse le temps de cette déclaration. ]

-> Le Smag (mitsvat assé 17) dit : "C'est une mitsva assé de reconnaître que tout ce qui nous arrive est pour le bien. J'ai enseigné cette mitsva publiquement ...
Si les choses ne sont pas bonnes pour nous, c'est une mitsva assé de penser que c'est pour notre bien".

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-> Le Shomer Emounim (maamar Hachgakha pratit - chap.6) nous dit que si nous réalisions à quel point c'est une bonté qu'Hachem nous envoie de la souffrance (yissurim) dans ce monde, nous danserions de la joie.
On peut comparer cela à des parents qui nettoient un enfant qui s'est souillé. L'enfant crie et pleure. Mais si l'enfant savait ce que fait sa mère, il l'embrasserait et la prendrait dans ses bras.

La souffrance peut être comparée à celle d'une personne malade qui prend un médicament amer pour la guérir. Cette douleur que le médecin fait subir au patient, avec le médicament amer, est certainement considérée comme bonne puisqu'elle donne la vie au patient.
De même, la souffrance a pour but de nous purifier de nos péchés afin de mériter éternellement un meilleur monde à Venir (olam haba).

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-> Endormi dans notre train-train quotidien, la souffrance peut rapprocher quelqu'un d'Hachem s'il reconnaît et appelle Hachem au milieu de sa douleur.
[ainsi, plus on se tourne spontanément vers D., moins Il peut avoir besoin de recourir à nous envoyer une souffrance pour nous faire se tourner vers Lui. ]

Souffrances – Etre pour les autres, être pour soi-même

+ Souffrances - Etre pour les autres, être pour soi-même :

-> En théorie :
Nos Sages abondent sur l'importance d'aider autrui, de ressentir sa douleur, ...
Par exemple, la guemara (Baba Kamma 92a) dit : "celui qui prie au nom de son prochain et qui a besoin de la même chose, est exaucé en premier".
Le rav Its'hak de Vork explique que celui qui prie pour autrui et qui a besoin lui-même de ce salut = cela signifie qu'on a intériorisé les besoins de l'autre comme étant les siens, alors on est exaucé en premier.
[de même aimer son prochain comme soi-même, c'est se réjouir des belles choses qui lui arrivent, tout comme être peiné de l'inverse (priant Hachem si nécessaire - ex: qu'il ait des enfants, zivoug, parnassa, santé, ...).]

-> Dans la pratique :
De nombreuses personnes qui nous sont chères connaissent des épreuves telles que la maladie, le divorce, les difficultés avec les chidou'him, l'absence d'enfant pendant de nombreuses années, les problèmes financiers, la mort et d'autres situations extrêmement difficiles.
Comment pouvons-nous être heureux, puisque nous ressentons leur douleur?
Il y a parfois tant de souffrance dans le monde qu'il est difficile de la tolérer ...

-> Rabbi Its'hak Zev Soloveitchik (1886-1959), le rav de Brisk mettait parfois en pratique la guémara (Tamid 32a) suivante : "Celui qui veut vivre doit agir comme s'il était mort".
Il y a des périodes où la souffrance est si grande que celui qui ressent la souffrance des autres sera tout simplement incapable de continuer à vivre.
Bien que nous ayons l'obligation de ressentir la souffrance d'autrui, nous devons éviter d'en faire trop et de nous détruire.
Ainsi, le rav de Brisk (Moadim ouZmanim) dit que parfois nous devrions adopter une attitude comme si nous étions morts, et c'est seulement alors que nous serons capables d'exister.
De cette façon, nous pouvons comprendre : "je n'ai rien trouvé de mieux pour soi que le silence (lo matsati lagouf tov ella chetika - Pirké Avot 1,17).

-> Lorsque nous savons que d'autres personnes traversent une période difficile, nous devons bien sûr écouter leur douleur, les encourager et prier pour eux. Cependant, nous devons également savoir nous en séparer et créer des limites. Nous devons apporter un soutien émotionnel et matériel, mais au-delà de cela, nous ne pouvons rien faire de plus.
On peut comparer cela à une personne qui se noie dans des eaux dangereuses. Vous lui donnez une bouée de sauvetage, mais vous n'allez pas l'embrasser, car vous vous noieriez tous les deux.
[rav Yéhochoua Alt]
["Si je ne suis pas pour moi, qui sera pour moi? Et si je ne suis que pour moi, que suis-je donc?" (Pirké Avot 1,14) = ainsi en toute honnêteté on doit estimer si actuellement on a les capacités pour ressentir les douleurs d'autrui, ou bien il nous est momentanément nécessaire de s'en protéger. ]

-> La michna (Kidouchin 82a) dit : "les meilleurs médecins sont destinés au guéhinam" (tov ché'barofim laguéhinam).
Pourquoi cela? Ils devraient aller au Gan Eden pour toutes les guérisons qu'ils effectuent!
Une explication est qu'ils ont le guéhinam dans ce monde. C'est parce qu'ils s'occupent de nombreux malades et blessés. Ils voient plus de souffrance que les autres.

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-> Un autre aspect peut nous interpeller : selon nos Sages tous les malheurs qui se passent dans le monde sont à destination des juifs pour qu'ils fassent téchouva.
Voir à ce sujet : https://todahm.com/2022/03/18/tout-ne-se-passe-que-pour-le-peuple-disrael
Les informations regorgeant de mauvaises nouvelles, on aurait tendance à constamment culpabiliser, ce qui pourrait entraîner à terme à du désespoir (ex: je fais de mon mieux, il y a toujours autant de malheurs dans le monde, alors c'est que cela n'a pas de valeur auprès d'Hachem).

-> De nos jours, alors qu'il est possible de savoir en quelques instants ce qui se passe dans le monde entier, nous pouvons être submergés par l'incroyable quantité de nouvelles négatives.
Les attaques terroristes, les catastrophes naturelles, la douleur personnelle dans toutes les parties du monde s'ajoutent à une quantité incroyable de nouvelles négatives.

-> Quel est le résultat pour les personnes obsédées par le fait d'écouter les informations, vérifiant constamment ce qui se passe?
Ils vivent dans l'anxiété et l'abattement. Ils sont au courant de tous les meurtres, de toutes les activités terroristes et de tous les maux perpétrés dans le monde. Elles consomment et perdent leur temps, car ces nouvelles dépassent la sphère d'influence d'une personne. Les nouvelles amènent les gens à s'inquiéter de ce sur quoi elles n'ont aucune influence, comme la politique, les attaques de requins, ...
Au lieu de cela, une personne devrait se concentrer sur ce sur quoi elle a du pouvoir, comme apprendre, grandir spirituellement en tant que personne et rester en forme et en bonne santé.

Lorsque nous apprenons une information, nous devrions nous demander : "Comment vais-je réagir? Cela va-t-il renforcer ou affaiblir mon émouna? " Nous ne devons pas nous plonger dans les articles de presse et les conversations qui décrivent des difficultés
Nous devons être à la hauteur du verset : "des mauvaises nouvelles, il n'aura pas peur, son cœur est ferme, confiant en Hachem" (michmoua raa lo yira, na'hon libo batoua'h b'Hachem - Téhilim 112,7).

Réfléchir à un problème et [trop] l'aborder ne fait que l'agrandir. [les problèmes prennent la taille qu'on leur donne. En absolue : soit je peux faire quelque chose, alors j'agis, sinon pour le reste je prie et mets ma confiance en Hachem.]
C'est comme une petite éruption cutanée que l'on gratte sans cesse et qui devient une plaie profonde et envenimée.
Lorsqu'il y a un problème, il faut l'envisager de manière positive. Par exemple, on peut choisir de penser qu'il est mineur et temporaire et qu'il ne vaut pas la peine d'être analysé. [par exemple, si on se projette dans un an, est-ce qu'il aura toujours la même importance à nos yeux ou bien c'est le moment qui lui donne trop de gravité?]

Pour trouver la sortie d'un tunnel sombre, on utilise une source de lumière comme une lampe de poche.
De même, si nous cherchons un point de lumière dans chaque épreuve et que nous nous concentrons sur lui, il nous guidera et nous découvrirons qu'il est alimenté par la bonté avec laquelle Hachem dirige Son monde. Plus nous cultivons ce point de bonté ('hessed), plus nous attirons de la bonté et de lumière [d'Hachem]. [et à l'inverse, une approche négative de notre vie, amène de la négativité dans la vie. ]

Que pouvons-nous faire face à nos soucis?
Consacrez quelques minutes par jour à vos soucis. Pendant ce temps, réfléchissez aux options qui s'offrent à vous et cherchez des solutions. Si rien ne peut être fait, tournez-vous vers Hachem. Discutez de la douleur que vous ressentez et réalisez que seul Hachem peut vous aider.
Ensuite, pendant le reste de la journée, vous pourrez vous sentir libre et heureux. [vos soucies étant entre de bonnes Mains (de votre papa Hachem qui vous aime plus que tout, et qui peut tout!)]
[rav Yéhochoua Alt]

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[ -> d'une certaine façon, même avec nous même, la religion peut être très exigeante : sans cesse, on doit reconnaître ce qu'on a fait de mal, pour faire téchouva, et cela peut nous briser le moral (ex : combien de mauvaises choses je fais = je suis quelqu'un de mauvais!).

Il en découle de tout ce qu'on a pu voir précédemment, que nous devons bien nous connaître, et faire preuve d'honnêteté à chaque moment de notre vie, pour savoir comment agir. Est-ce que j'ai besoin de me préserver de choses négatives, est-ce que j'ai besoin de me féliciter, de m'encourager (ex: par des mots, par un cadeau qu'on s'octroie, par une musique, une ballade, ...).
L'idée est que les stimuli externes n'en viennent pas à être contre-productifs, ne pouvant pas les supporter pour le moment. Ainsi, d'abord je fais de la bonté envers moi-même, je m'abreuve de positivité, de joie, ... et ensuite je suis là pour les autres, et/ou je peux utiliser les malheurs du monde, une fête juive, pour me remettre en question. ]

"Tu peux reconnaître la vraie nature d’une personne par 3 choses :
-> sa boisson [à quel point son esprit est sous contrôle lorsqu’il boit - Rachi] ;
-> sa poche [son intégrité dans le commerce - Rachi] ;
-> et sa colère [qu’il n’est pas extrêmement exigeant, et qu’il n’est pas contrarié par des choses qui énervent la plupart des gens - Rachi.] "
[guémara Erouvin 65b]

-> Rabbi 'Haïm Kreisworth explique cela différemment :
"sa boisson" (kosso) = se réfère au moment où l'on boit du vin, est-ce qu'on boit lorsqu'il s'agit d'une sim'ha et d'un événement à célébrer ou simplement pour faire la fête avec des amis et ainsi de suite. Un autre indicateur est la quantité de vin consommée.
"sa poche" (kisso) = à quoi consacre-t-il son argent? Est-ce qu'il le donne aux pauvres, aux synagogues/lieux d'études et à d'autres œuvres de charité ou pour construire une belle maison et acheter des gadgets fantaisistes?
"sa colère" (kaasso) = Qu'est-ce qui le perturbe? Certains sont attristés par la profanation du Shabbath, le lachon ara et d'autres choses semblables, tandis que d'autres sont contrariés parce que leur honneur a été bafoué ou d'autres choses insignifiantes (ex: l'équipe de foot a perdu).

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-> b'h, d'autres explications sur cette guémara : https://todahm.com/2015/08/10/3532-2

La crainte d’Hachem ne s’acquiert que par nos efforts personnels

+++ Kora'h = la crainte d'Hachem ne s'acquiert que par nos efforts personnels :

"Et Kora’h fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi prit" (Kora'h 16,1)

Rachi commente : "Il n’est pas mentionné "fils de Yaakov", car celui-ci sollicita la miséricorde Divine afin que son nom ne soit pas mêlé à la dispute, comme il est dit : "Dans leur assemblée, ne mêle pas mon honneur" (Vayé'hi 49,6).

=> Pourquoi aurait-on pensé mêler son nom (Yaakov) à la dispute? On aurait dû se contenter de dire : "Et Kora’h prit", sans mentionner le moins du monde son ascendance.

-> Le Ora'h lé'Haïm de Zeltchov explique :
selon la guémara (Baba Métsia 85a) : "Tout Talmid ‘Hakham (érudit en Torah) dont le fils et le petit-fils sont eux-mêmes des Talmidé ‘Hakhamim, la Torah établit sa résidence (dans cette famille)".

Le Ora'h lé'Haïm explique que cela concerne uniquement la Torah mais pas la crainte du Ciel, car celle-ci ne "s’établit" jamais définitivement dans une famille, puisqu’elle dépend du libre-arbitre de chacun (cela ne contredit pas le fait que si une personne accomplit des efforts personnels dans ce sens, le mérite de ses pères lui vienne en aide).

=> Dès lors, on comprend pourquoi la Torah énumère l’ascendance de Kora’h. Elle veut nous enseigner que, même doté d’une généalogie aussi illustre (fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi), cela ne lui garantit pas la crainte du Ciel.
Car celui qui veut s’écarter de leur voie en a l’entière liberté, et cette crainte ne s’acquiert que par l’effort personnel.

D'après la loi de la gravité, nous sommes tirés vers la terre, le monde physique. Pour nous élever, nous devons combattre la force d’attraction.
De même, pour nous hisser spirituellement, nous devons combattre le monde matériel et nos désirs qui nous tirent [naturellement] vers le bas.
[Pné Ména'hem]

Si vous ne recherchez pas la joie de la sainteté, vous vous tournerez naturellement vers les plaisirs physiques/matériels.
[rav Moché de Kobrin]

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-> "Lorsque la vie est axée sur des objectifs spirituels, une personne réduit automatiquement ses investissements matériels et le temps qu'elle y consacre.
Son indifférence à l'égard de la réussite matérielle se mesure à l'aune de son aspiration à la spiritualité".
[ rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1) ]

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-> En raison de la grande abondance avec laquelle Hachem a béni ce pays [les États-Unis], il existe un puissant désir de plaisir et de délectation mondains, que les gens aiment appeler "un bon moment".
Ce désir est très destructeur pour la personne qui devient dépendante de plaisirs inutiles et peut détruire son caractère, la transformant en une sorte de prédateur humain.
Au début, il ne recherche que les plaisirs autorisés, mais lorsque ceux-ci ne sont pas disponibles, il recherche ce qui est interdit.
[rav Moché Feinstein - Igrot Moché - Yoré Déa 3,71]

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-> L'argent est une bonne chose, à condition qu'il soit utilisé à bon escient et que l'on ne s'y attache pas trop.
[l'Alter de Novaradok]

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-> Le 'Hafets 'Haïm disait que le yétser ara enveloppe le désir de matérialisme dans les atours du hidour mitsva (embellir une mitsva au-delà du minimum requis).
ex: De l'argent en l'honneur du Shabbath. Des mets raffinés et des vins coûteux en l'honneur de Yom Tov. Un appartement luxueux pour que les invités se sentent à l'aise. La richesse pour être en mesure de soutenir un étudiant en Torah à long terme.

[sous couvert de servir encore mieux Hachem, en réalité c'est notre égo (divinité intérieure) que nous servons. Même si l'on suit la halakha à la perfection, il y manque l'esprit, et nous rendons principal ce qui est secondaire (le matériel n'est pas une finalité, mais un moyen).
Notre yétser ara sait que plus investissons dans la matérialité, moins nous avons d'attachement avec le spirituel. ]

Plus une cible est petite, plus il est difficile de l'atteindre.
De même, plus nous nous faisons petits, plus il est difficile pour le Satan ou l'un de nos ennemis de nous faire du mal.
[Béér Moché - le rabbi d'Ozharov]

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-> L'humilité est une échelle sur laquelle une personne peut atteindre de grandes hauteurs spirituelles et qui lui épargnera beaucoup de souffrances dans la vie.
[Rambam]

-> En surmontant l'orgueil, on reçoit la foi, la joie et la compréhension.
Cela permet également d'allonger la durée de vie.
[Rabbi Na'hman de Breslev]

-> L'humilité place une personne sur la voie de l'acquisition d'une part du monde à venir.
[guémara Sanhedrin 88b]

-> Le peuple juif a appris de ses ancêtres à appeler Hachem chaque fois qu'il est en difficulté ; cette disponibilité, l'humilité de l'impuissance, est la position qui suscite une réponse de Hachem.
[Sfat Emet]

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-> Une petite action faite avec humilité est mille fois plus acceptable pour Hachem qu'une grande action faite avec orgueil.
[Or'hot Tsadikim]

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-> Lorsque le machia'h viendra, il se tiendra sur le toit du Temple et criera : "Humbles, le temps de votre rédemption est arrivé" (Yalkout - remez 247).
Rav Nathan Wachtfogel a demandé : "Pourquoi machia'h salue-t-il les humbles? Pourquoi n'appelle-t-il pas les tsaddikim ou ceux qui craignent D.?
La réponse est que lorsque machia'h arrivera, il viendra par le mérite de l'humilité (anava). En d'autres termes, l'humilité est le signe avant-coureur de la rédemption finale"

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-> L'orgueil/arrogance est la source de tous les mauvais midot (traits de caractère).
[Réchit 'Hokhma]

-> Celui qui est orgueilleux dans son cœur à l'égard des autres hommes se rebelle contre la souveraineté du Ciel, car il se glorifie des habits d'Hachem.
[Iguéret haRamban]

-> Beaucoup de problèmes de l'homme sont le résultat de son orgueil.
En effet, si une personne est orgueilleuse, cela crée un trou spirituel à l'intérieur de notre réceptacle personnel aux bénédictions Divines, et toute la bonté d'Hachem peut s'écouler par ce trou. Comme l'ont enseigné nos Sage : "j'ai agi de manière négative et j'ai donc ruiné mon gagne-pain" (guémara Kidouchin 82a)
[rav Avrahom Dov Auerbach]

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-> L'humilité consiste à savoir qui est réellement responsable. C'est comprendre que nous ne sommes rien ni personne sans Hachem. Une personne qui reconnaît sa dépendance totale à l'égard d'Hachem, qui prend soin d'elle en permanence, est une personne humble.
La compréhension qu'Hachem est la source de notre force, on se rapproche de Lui.
Au fur et à mesure que l'on se rapproche, l'humilité est renforcée par le puissant sentiment de dépendance à l'égard d'Hachem pour tout. [Malbim - sur Tehillim 34,3]

-> Le rav Avigdor Miller aimait raconter la parabole d'un homme riche qui marchait dans la rue en balançant sa canne en or, se pavanant avec un air de prestige. Tout à coup, le roi passe avec son entourage royal. En un instant, l'ego de l'homme riche disparaît.
De même, explique le rav Miller, lorsqu'une personne réalise qu'elle vit dans l'ombre du Roi des rois, elle ne peut s'empêcher d'être humble.

-> L'humilité vous permet de franchir l'immense fossé qui vous sépare de votre Créateur.
[rav A.E. Kaplan]

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-> Le rav Shlomon Zalman Auerbach se promenait un jour dans les rues de Jérusalem lorsqu'un éboueur sauta de l'arrière du camion à ordures, lui baisa la main et retourna à son travail.
Le rav Auerbach a dit à ses étudiants qui l'accompagnaient : "Qui sait s'il doit m'embrasser ou si c'est moi qui dois l'embrasser? Regardez ma vie. Je suis né d'un père érudit et mes parents m'ont encouragé à apprendre la Torah dès le jour où j'ai su lire. Mes beaux-parents sont des gens extraordinaires. Regardez l'intelligence dont Hachem m'a doté et la femme qui me soutient. Qui sait ce que l'on attend de moi?
Je devrais changer le monde. Cet homme, en revanche, est probablement né de parents très différents. Il n'a probablement jamais eu les opportunités que j'ai eues, l'éducation que j'ai reçue ou l'instruction que l'on m'a donnée. Et pourtant, regardez son appréciation de la spiritualité. C'est lui le grand. C'est moi qui devrais l'embrasser".

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-> "Le désir d'honneur dirige le cœur de l'homme plus que tout autre désir ou envie au monde. Si ce n'était pas pour l'honneur, une personne serait prête à manger tout ce qu'elle a, à porter tout ce qui peut couvrir sa nudité, à habiter dans tout ce qui peut l'abriter, et son gagne-pain lui serait facile ... mais ne voulant pas se voir plus bas et moins que ses amis, elle s'engage dans des difficultés, et il n'y a pas de fin à ses luttes."
[Ram'hal - Mesilat Yécharim - fin du chap.11]

-> La tristesse est l'attribut d'un égoïste incurable. Il pense que "cette chose me revient de droit" ou que "quelque chose m'est refusé à tort".
[Alexander Rebbe]

-> Le mal est synonyme d'égocentrisme.
[Gaon de Vilna]

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-> Une personne sage est une personne qui apprend de tout le monde (mikol adam - de tout adam) (Pirké Avot 4,1).
Le Ben Ich 'Haï souligne que le mot "adam" comprend des suggestions sur la manière d'apprendre de chacun.
Le mot adam est un acronyme pour : afar, dam et mara (la cendre, le sang et la bile). S'il s'agit là de la totalité de l'homme, pourquoi devrait-il être fier?
Ayant intériorisé cette approche humble, il n'aura aucun problème à apprendre des autres.

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-> Après avoir achevé son séfer sur les mitsvot, le Smag a fait un rêve. Dans son rêve, on lui a dit qu'il avait omis une mitsva importante : l'obligation d'éviter l'ogueil, basée sur le verset mentionné : "Afin que son cœur ne devienne pas orgueilleux/arrogant à l'égard de ses frères" (Choftim 17,20).
Lorsqu'il s'est réveillé, il a immédiatement pris son manuscrit et l'a édité pour y inclure cet ajout nécessaire.

Les souffrances

+ Les souffrances (quelques réflexions du Baal Chem Tov) :

-> Le Baal Chem Tov enseigne : On peut tenter de fuir la souffrance, mais elle nous poursuivra quand même. On peut comparer cela à une femme enceinte qui se rend dans un autre endroit afin d'échapper aux douleurs de l'accouchement, mais celles-ci l'accompagnent.
Le meilleur conseil est de prier D. et Il soulagera la souffrance.
[Kéter Chem Tov 109]

-> Le Baal Chem Tov enseigne : Dans chaque souffrance, qu'elle soit physique ou spirituelle, une étincelle de sainteté est présente.
C'est ainsi que nos Sages déclarent : "Lorsqu'une personne souffre, que dit la Chékhina? Malheur à ma tête! Malheur à mon bras!" (guémara 'Haguigua 15b) = en d'autres termes, la Chékhina partage les souffrances d'une personne, car l'être humain est une étincelle et une partie de la Chékhina, bien qu'à l'état caché.
Lorsque l'on se rend [vraiment] compte que D. est avec nous, cette dissimulation disparaît et la douleur s'arrête.
["dans toutes leurs souffrances, Il souffre avec lui (chaque juif)" (Yéchayahou 63,9)]
[Ohr haGanouz laTsadikim - Vayétsé]

-> J'ai entendu mon grand-père (le Baal Chem Tov) dire : Toutes les souffrances d'une personne, que le Miséricordieux nous épargne, reflètent les besoins de la Chékhina ...
Hachem envoie des souffrances à une personne afin qu'elle prie pour les besoins de la Chékhina. Comme le dit le verset, "je suis malade d'amour [pour D.]" (Chir haChirim 2,5) = il faut éveiller un amour sans limite pour D. et ainsi unir Hachem et la Chékhina (ici dans le sens de la collectivité des âmes juives, la partie de D. présente en chaque juif) en parfaite harmonie.
Alors, toute souffrance et toute adversité disparaîtront automatiquement
[Déguel Ma'hané Efraïm - Béchala'h]

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+ Accueillir la souffrance avec joie :

-> Le Toldot Yaakov Yosef (cité dans le Keter Shem Tov 412) écrit :
Mon maître, le Baal Chem Tov, nous a posé la question suivante : Dans sa Torah, D. nous ordonne de L'aimer. Quel bénéfice tire-t-Il de notre amour pour Lui, nous, petites créatures? Si vous aimiez un roi grand et puissant, quelle différence cela ferait-il pour Lui?

C'est alors que j'ai entendu de sa bouche cette merveilleuse explication :
La raison pour laquelle il y a des souffrances et des tribulations dans ce monde est que le monde a été créé par un jugement strict, c'est-à-dire par une restriction de la lumière appelée tsimtsoum.
Ces troubles/difficultés sont donc comme un corps pour l'âme et pour la vie spirituelle qui les habite, restreignant l'expression de cette lumière comme le corps restreint l'âme.

Lorsque vous acceptez cette souffrance avec l'énergie spirituelle de l'amour et de la joie, vous rapprochez, attachez et liez le corps à l'âme, c'est-à-dire l'affliction physique à cette spiritualité intérieure, et de cette manière, l'épreuve disparaît.

En revanche, si, à D. ne plaise, vous faites le contraire, vous éloignez le corps de cette énergie spirituelle, ce qui entraîne une restriction encore plus grande.

C'est pourquoi la Torah nous donne un bon conseil : "Aimez le Seigneur, votre D. (Hachem Eloké'ha)"
Le nom de D. [יהוה - Hachem] est un nom de compassion, tandis que le nom de D. [Elokim -> Eloké'ha] est un nom de jugement strict.
Cette déclaration signifie donc que par votre acte d'amour, en acceptant la souffrance avec joie, vous rapprochez le nom de jugement de D. de Son nom de compassion, comme le corps se rapproche de l'âme, permettant à sa lumière de briller.

Méditez sur ce point. Comme les paroles des sages sont agréables!

Les mitsvot

+ Les mitsvot (selon le Baal Chem Tov) :

-> La Torah et les mitsvot émanent de l'essence même de D., qui est la véritable Unité.
Par conséquent, lorsqu'une personne accomplit une mitsva correctement et avec amour, qui est un attachement avec Hachem (dvékout), elle saisit l'Unité.
[En accomplissant cette mitzva], c'est comme si elle les avait toutes accomplies, car elles sont toutes liées dans une structure commune qui exprime l'unité de D.
[Ner Mitsva 13a]

-> "Une mitsva conduit à une autre mitsva" (Pirké Avos 4,2).
Le mot mitsva est lié au mot tsavta, qui désigne l'attachement et l'unification.
Ainsi, [la michna peut être rendue,] "Une mitsva" = une expérience d'attachement à D. (dvékout), conduit à une autre mitsva" = un état encore plus élevé de dvékout.
[Dégel Ma'hané Efraïm - Kora'h]

-> "Les personnes au cœur sage acquièrent des mitsvot" (Michlé 10,8).
Le Baal Shem Tov pose la question suivante : "Pourquoi ce verset ne mentionne-t-il pas le mot mitsva au singulier?
Parce que [chaque mitsva comporte 2 aspects] que nous devons trouver ensemble. L'accomplissement physique de la mitsva est appelé "mitsva inférieure", et la pensée et l'intention de la mitsva sont appelées "mitsva supérieure".
Ainsi, lorsque [nous récitons une bénédiction avant d'accomplir une mitsva], nous disons : "Béni sois-Tu ... qui nous a sanctifiés par ses mitsvot (bémitsvotav)" en utilisant le pluriel.
[Ohr haGanouz laTsadikim - Vayéra]

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-> Chaque fois qu'une personne étudie la Torah ou accomplit une mitsva, elle doit se rendre compte que l'agent de ses actions n'est pas vraiment elle-même, mais la Ché'hina (la Présence Divine).
[Tsafnat Panéa'h 21b]

-> "La récompense d'une mitsva n'est pas donnée dans ce monde" (guémara Kidouchin 39b).
Selon le Baal Chem Tov, la raison en est que ce monde est incapable de recevoir la lumière d'une seule mitsva ou d'une seule bonne action.
[Cette lumière émane] de l'Infini (Hachem), béni soit-il, et même une étincelle de cette lumière contient [qualitativement] le tout. (une 'miette' de l'infini est infinie)
[Ainsi, la récompense pour chaque mitsva est infinie, alors que ce monde est limité.
[Méor Einayim - Béchala'h]

-> En référence au mystère de l'Unité de D., le Baal Chem Tov déclare que chaque fois qu'une personne saisit une "partie" de l'Unité, elle saisit le tout.
La Torah et les mitsvos émanent de Son essence, qui est la véritable Unité. Par conséquent, lorsqu'une personne accomplit une mitsva correctement et avec amour, elle se lie à Lui (Hachem) ; avec cette mitsva, elle saisit une partie de l'Unité, et ce faisant, elle saisit le tout. C'est comme s'il avait accompli toutes les mitsvot, qui ensemble, constituent l'Unité de D.
[En particulier, lorsqu'une personne éprouve de la joie, elle doit se lier à la joie suprême, qui est la racine de tout.
[Kéter Chem Tov 111]

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-> "J'étais insensé et ignorant, j'étais comme une bête devant Toi. Mais je suis avec Toi continuellement" (Téhilim 73,22-23).
Le Baal Chem Tov enseigne : Un juif doit être extrêmement humble, se considérant comme un idiot total dans son appréhension de la divinité.
Il doit accomplir les mitsvot dans un esprit de "kabbalat ol" (l'acceptation du joug du Ciel), et non pas parce qu'il les comprend. Puisque D. les a ordonnées, elles sont des décrets du Roi Omnipotent. Ce n'est qu'ainsi que l'on peut atteindre le niveau de "Je suis avec Toi continuellement".
Il sera alors lié à D. et à ses mitsvot par toutes les fibres de son âme.
En vertu de ce lien puissant, une personne finira par commencer à comprendre ce qui était auparavant caché à son intellect. Ainsi, lorsque la Torah a été donnée, le peuple juif a déclaré : "Nous ferons et nous comprendrons" (Michpatim 24,7) = il fallait d'abord qu'il y ait un acte réel ; ensuite, il était également possible de comprendre.
[Sipouré 'hassidisme, cité dans Meir Einé Israël, Emouna]

J'ai entendu au nom du Baal Chem Tov que lorsque les 7 Commandements universels (lois noa'hiques) ont été donnés, les [âmes du] peuple juif ont accepté de devenir les garants du reste du monde".
[rav Yeivi - Vayéchev]