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Comment acquérir l’humilité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Comment acquérir l'humilité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> La lune n'a pas de lumière propre, elle reçoit continuellement la lumière du soleil.
Nous aussi, nous devrions nous considérer comme n'ayant rien en propre ; nous recevons continuellement la force de D.
Ainsi, nos Sages ont enseigné : "Que les membres de ta maison" = les membres de ton corps, "soient pauvres" (Pirké Avot 1,5). = considérez-les comme n'ayant rien en propre ; à chaque instant, ils reçoivent la force de D.
[le corps d'une personne est appelé sa "maison" (Kohélet 12,3) ]
[...]

L'humilité permet à la sagesse de perdurer. C'est pourquoi un érudit en Torah est appelé talmid 'hakham (disciple d'un sage). Il se sent toujours comme un disciple/élève plutôt que comme un érudit accompli, et c'est précisément ce qui protège son érudition.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada Sanhédrin 14a , 92a]

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-> "Les yeux du sage sont dans sa tête [bérocho - qui signifie aussi : dans son commencement], mais l'insensé marche dans les ténèbres" (Kohélét 2,14)

-> L'insensé marche dans les ténèbres, sans tenir compte de l'humble origine des choses. Il est donc rempli d'orgueil pour lui-même et pour ses biens.

Les sages regardent les origines des choses physiques.
Une belle plante n'était à l'origine qu'une graine pourrie. Un diamant était un caillou dans la terre. La personne la plus illustre a commencé sa vie incontinente et incapable de parler, de marcher ou de s'occuper d'elle-même. Les sages regardent cela et sont humbles.

C'est ainsi qu'il est écrit : "La vie de Sarah fut de 100 ans, 20 ans et 7 ans [littéralement : 100 an, 20 an et 7 ans - méa chana, vé'ésrim chana, chéva chanim]" ('Hayé Sarah 23,1).
Pourquoi cet étrange usage du singulier (pour 100 et 20) et du pluriel (pour 7)?

Le verset nous enseigne l'humilité de la Matriarche [Sarah] : "100 (méa) 1 an (chana) = dans sa vieillesse, elle pensait à l'impuissance dans laquelle elle s'était trouvée lorsqu'elle n'avait qu'un an.
"Et 20 (vé'ésrim) 1 an (chana)" = même dans la fleur de l'âge, elle pensait à ses humbles débuts.
[Ben Ich 'Haï - Divré 'Haïm ; Od Yossef Haï, drouchim 'Hayé Sarah]

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-> [Ra'hav demanda : ] "Donne-moi un signe de vérité (émet - אמת)" (Yéhochoua 2,12).
Certains disent qu'elle a demandé un signe de Moché. [Zohar - Vayéhi 241,2]

Que signifie le Zohar?
Le mot אמת (vérité) est composé de la première (א) et de la dernière (ת) lettre de l'alphabet hébraïque, et d'une des lettres du milieu (מ). אמת fait allusion à l'humilité, qui doit vraiment nous imprégner de part en part.

Un seul être humain a acquis une telle humilité. "Dans toute ma maison, il [Moché] est fidèle" (Béaaloté'ha 12,7). L'expression "ma maison" fait allusion à l'humilité : "J'habite... avec celui qui a l'esprit bas et humble" (Yéchayahou 57,15).
Pourtant, Moché est monté au ciel pour recevoir la Torah et l'a ensuite enseignée à tout Israël. Comment a-t-il pu se considérer comme inférieur aux autres?
"L'homme Moché était très humble, il ne ressemblait à aucun homme sur la face de la terre" (Béaaloté'ha 12,3). Un homme vivant s'assoit sur une chaise, se couche sur un lit et marche avec des chaussures ; seul un cadavre est placé directement "sur la face de la terre".
Un homme vivant a une certaine importance, ce qui peut lui donner un sentiment de supériorité ; seul un cadavre n'a aucune valeur.
L'humilité de Moché vient du fait qu'il s'est représenté comme un cadavre.
[ on peut par exemple illustrer :
- "sache d’où tu proviens, où tu aboutiras ... où tu aboutiras : dans un lieu de poussière" (Pirké Avot 3,1) ;
- si Hachem ne me donne pas la vie une seule seconde, alors je suis mort ; de même pour tout ce que je peux avoir, cela ne provient que d'un décret d'Hachem le permettant. Comment alors se considérer davantage qu'un cadavre, surtout lorsque nous maintenons une conscience d'Hachem face à nous (chiviti Hachem lénegdi tamid)! ]

C'est pourquoi, après les 30 jours de deuil national pour Moché, Hachem dit à Yéhochoua : "Moché, mon serviteur, est mort. Et maintenant, lève-toi et traverse ce Jourdain, toi et tout ce peuple" (Yéhochoua 1,2).
Puisque tout le monde savait que Moché était mort, alors pourquoi D. l'a-t-il dit ?

Hachem disait à Yéhochoua : Moché est appelé "Mon serviteur" parce qu'il se considérait comme mort. Par le mérite de son humilité, lève-toi et conduis le peuple en Terre Sainte.

Si une personne se voit comme מת (mét - morte), alors א, le Nom de D., se pose sur lui. Le résultat est אמת (vérité).
[א = alouf chél olam ; aléf = 2 youd+ 1 vav = 26, valeur du Tétragramme]

Ainsi, Ra'hav a demandé "un signe de vérité" ; et le Zohar dit qu'elle a demandé "un signe de Moché", qui avait une véritable humilité.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - Haftara Chela'h]

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-> "Ils feront l'éphod d'or ... et d'écarlate [tola'at chani - homilétiquement : "le second du ver"]" (Tétsavé 28,6)

-> Pour vous empêcher de rechercher le pouvoir et les honneurs, pensez à la tombe, où l'homme perd tout prestige. Le ver a le pouvoir sur lui, et il devient "le second du ver".
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Tétsavé]

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-> Plus une femme possède de vêtements, de bijoux, de porcelaine, d'argent et de meubles, plus elle doit veiller à ne pas se sentir supérieure en raison de ses possessions.
[Ben Ich 'Haï - 'Houké haNachim]

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-> "Noa'h était un homme parfaitement juste dans sa génération" (Noa'h 6,9)

-> Comment un juste (tsadik) peut-il éviter de s'enorgueillir de ses bonnes actions?

Il peut garder à l'esprit que ses mérites peuvent ne pas couvrir sa dette de fautes dans des incarnations antérieures.
Le juste Iyov a été durement éprouvé parce que, dans une vie antérieure, il avait été l'idolâtre Téra'h, qui a égaré beaucoup de gens.

Si une personne souhaite être "un homme parfaitement juste", sans arrogance, elle doit constamment imaginer qu'elle était "bédorotav" (litt. dans ses générations)" = c'est-à-dire dans ses vies antérieures.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Noa'h]

[dans le vidouï nous employons le pluriel : "acham'nou" (nous avons fauté) ... Une explication est car nous faisons référence à nos réincarnations passées où nous avons pu fauter.
Cela est un rappel d'humilité : qui que tu sois dans ce monde, ne sois pas orgueilleux à outrance car ton passé n'est pas forcément si très beau! ]

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-> "[Yaakov] rêva, et voici, une échelle était posée sur la terre, et son sommet atteignait le ciel" (Vayétsé 28,12)

-> "L'échelle" est une métaphore de "l'argent". En hébreu, les deux mots (סולם [soulam - échelle] et ממון [mamon - argent]) ont la même valeur numérique.

Ne laissez pas la richesse vous rendre orgueilleux. Rappelez-vous que l'échelle de la richesse peut être renversée en une minute.
L'échelle est "orientée vers la terre" = les gens ont l'impression que leurs efforts dans les affaires ou leur métier leur apportent la richesse. Mais en réalité, "son sommet s'élève vers le ciel" = c'est D. qui décide si une personne gagnera de l'argent ou en perdra (rabbi Eliyahou 'Haïm).
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Vayétsé]

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-> [Hachem] fit sortir [Avram] et lui dit : "Regarde les cieux, et compte les étoiles, peux-tu les compter? ... Il en sera de même pour ta descendance" (Lé'h Lé'ha 15,5)

-> Un astronome observe une grande étoile. Juste derrière elle se trouve une étoile plus petite, que l'astronome ne peut pas voir, même avec son télescope ultramoderne.
Les années passent. Les deux étoiles se sont éloignées l'une de l'autre. L'astronome regarde à nouveau dans son télescope et voit deux étoiles au lieu d'une.

Les Bné Israël sont comme des étoiles. Au début, l'une d'elles peut dépendre d'une autre, mais au fil du temps, elle s'éloigne et devient une "étoile" indépendante (Yaarot Dvach).
Ne méprisez pas quelqu'un qui dépend de vous. Hachem peut le bénir par sa richesse, sa position ou sa sagesse jusqu'à ce qu'il devienne une "étoile" au même titre que vous.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Tétsavé]

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-> Une façon d'acquérir l'humilité est de commencer dans la pauvreté. Ainsi, après être devenu riche, vous aurez de la sympathie et du respect pour les pauvres.
De même, nous devons "aimer l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte" (Ekev 10,19).
Une autre façon d'acquérir l'humilité est d'étudier la Torah, qui "le revêt d'humilité" (Pirké Avot 6,1).
[Ben Ich 'Haï - Névé Tsadikim - sur Michlé 30,8]

"Les larmes coulent vers le haut. Lorsque vous voyez les larmes de quelqu'un couler de ses yeux, elles ne descendent pas [perdues inutilement] ... mais elles montent au ciel!
Quand quelqu'un pleure, D. lui donne le plus grand, le plus profond privilège ... celui d'embrasser ses larmes!"
[rabbi Shlomo Carlebach]

Il y a un passage dans les Téhilim qui dit : "Que le péché s'en aille, et non les pécheurs".
Si je vois quelqu'un faire quelque chose de mal, je suis en colère, non pas contre la personne, mais contre ce qu'elle fait.
Comme l'a dit un jour le Baal Chem Tov, la vraie essence d'une personne n'est pas impliquée dans un acte répréhensible. Elle est comme à moitié endormie.
Alors, je suis en colère! Pourquoi n'es-tu pas réveillé? Mais je ne peux pas être trop en colère, parce qu'il était endormi.
La question est de savoir si vous vous mettez en colère contre la personne ou contre le mal.
Si vous êtes une néchama [partie d'Hachem, qui reste toujours pure] dans un corps, il n'y a pas de haine. Si vous avez de la haine, alors vous êtes également mauvais.
[rabbi Shlomo Carlebach]

+ "Qui passait au-dessus des maisons des Bné Israël" (acher passa'h al baté Bné Israël)

-> Un jour, alors que rabbi Moché Leib de Sasov rendait visite à son maître, rabbi Elimélé'h de Lizensk, son rabbi lui fit l'honneur de prendre la parole.
Il enseigna :
"La Torah nous dit qu'Hachem "passa au-dessus des maisons des Bné Israël en Égypte". Devons-nous prendre cela au pied de la lettre? Comment le pourrions-nous? Sa gloire remplit le monde entier.
Nous devons plutôt imaginer que lorsque Hachem passait au-dessus de la maison d'un Bné israël vivant dans un quartier égyptien, Il sautait (posséa'h - פסח) et dansait, pour ainsi dire, et disait avec joie : "Un juif vit ici! Un juif vit ici! "
['Hidouché haRamal]

La grandeur des juifs, et également des arabes

+ La grandeur des juifs, et également des arabes :

-> Idéalement, une relation spéciale pourrait exister entre les juifs et les arabes car Ichmaël, l'ancêtre des arabes, a servi de pont entre Israël et le reste du monde, contribuant à diffuser la connaissance d'Hachem parmi les masses populaires.
Pour expliquer le rôle particulier d'Ichmaël, notons que le monde a été créé en 4 catégories : la matière inerte et silencieuse, la végétation en croissance, la vie animale et l'homme parlant.
Israël, par son étude et sa pratique de la Torah, constitue une 5e catégorie, au-dessus des processus de la nature auxquels sont soumises les quatre autres.
Entre chacune des catégories se trouvent des intermédiaires, qui ont des caractéristiques communes avec les créatures situées au-dessus et au-dessous d'elles.
Par exemple, les champignons poussent mais ressemblent néanmoins à des pierres inertes ; les singes ont à peu près l'usage des bras et des jambes mais ne peuvent pas parler.

Ichmaël, fils d'Avraham mais né avant d'être circoncis, constitue un intermédiaire entre Israël et le reste de l'humanité.
C'est pourquoi il est appelé : "un homme sauvage" (Lé'h Lé'ha 16,12). Bien qu'il ait la capacité d'être "sauvage" comme les autres nations, s'il utilise sa capacité à faire le bien, il devient un "homme", dans le sens où seul Israël est appelé "homme".
[Sfat Emet - Vavéra 5650]

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-> Le Kouzari (maamar 'hamichi, 20 - hakdama révi'it) enseigne qu'il y a 5 niveaux dans la création : les minéraux/les objets inanimés, les végétaux, les animaux, les êtres humains et le peuple juif.
Le Kouzari précise : bien que physiquement un juif semble identique au restant de l'humanité, en réalité les juifs sont une catégorie totalement séparée, à part entière.

> Le rabbi de Loubavitch disait que la différence flagrante qu'il y a entre le niveau le plus bas de la création (les objets inanimés, les minéraux) et le niveau des humains, est toujours bien moindre que la différence qu'il y a entre les humains et le niveau le plus élevé de la création : les juifs.
=> Un juif est complétement différent, à un niveau entièrement supérieur aux non-juifs.

-> par exemple, également sur ce sujet : https://todahm.com/2022/03/17/une-vie-pleine-de-sens-dans-un-environnement-non-juif

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-> N'oublions pas que l'incroyable grandeur des juifs, va de paire avec une incroyable responsabilité d'agir en conséquent de ses capacités très élevées (Divines).

-> Une des principales tâches de la nation juive est d'avoir un impact sur l'ensemble de l'humanité grâce à notre observance de la Torah, de donner un exemple qui inspirera les non-juifs à vouloir rechercher Hachem.
C'est la raison pour laquelle la Méguila de Ruth est lue à Shavouot, pour montrer que même les non-juifs comme Ruth ont en eux des étincelles de sainteté qui peuvent être allumées au contact des idéaux juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5649]

Plus le temps passe, plus l’intériorité du juif devient brillante

+ Avec le temps le monde spirituel s'obscurcit, impliquant que l'intériorité du juif devient plus brillante :

-> Au cours de l'histoire juive, dimension de l'étude de la Torah a été, et continue d'être, progressivement révélée par les tsadikim de chaque génération suivante.

-> Il est intéressant de constater à quel point l'intériorité de la Torah (pénimiyout haTorah) a été et continue à être révélée par les Sages de chaque génération.
En commençant par la publication du Zohar haKadoch au 13e siècle, qui a permis à chaque juif d'accéder à des enseignements, qui bien que donnés à Moché Rabbénou sur mont Sinaï, avaient été jusqu'alors dissimulés aux yeux du public, ce processus s'est poursuivi avec les écrits du Arizal, du Maharal, du Ram'hal, du Rachach et du Gaon de Vilna, ...
De même, il y a près de 300 ans, le Baal Chem Tov, fondateur du mouvement 'hassidique, a construit une puissante passerelle vers cette dimension de l'étude de la Torah en termes psychologiques relatifs au monde intérieur juif. Et ce chemin a été développé génération après génération depuis.

-> Le rav Shlomo Elyashiv (Léchem Chévo véA'hlama - séfer haBiourim part.11,p.22) écrit :
"Ce qu'il était interdit d'étudier et d'expliquer hier devient permis aujourd'hui. C'est ce que ressent tout véritable érudit. De nombreux sujets dont la nature impressionnante nous empêchait d'approcher dans les générations précédentes, voici qu'ils sont facilement saisis aujourd'hui.
C'est parce que les portes de la compréhension humaine en bas ont été ouvertes grâce à l'augmentation constante du flux des révélations divines en haut."

-> Le rav Avraham Kook (Havou Ohr - p.36) enseigne :
"En même temps que la contrainte tangible de développer l'esprit avec les secrets de la Torah, il y a l'augmentation de l'aptitude et de la capacité à remplir cette obligation.
En outre, ce n'est pas seulement la capacité de l'esprit à saisir des pensées profondes et cachées qui s'est accrue. La capacité à développer [ce domaine de la Torah] de manière concrète, à travers les cours et l'écriture, avec la bouche et le stylo, s'est également renforcée."

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=> On peut s'interroger : quelle est la raison d'un tel développement? Pourquoi est-ce si important que notre génération puisse avoir si facilement accès et comprendre des sujets qui étaient auparavant si dissimulés?

-> Le rav Kalonymus Kalman Shapira (Tsav véZirouz 9) écrit :
"L'âme humaine aime les sensations, non seulement les sensations agréables, mais aussi l'expérience même de la stimulation, même si cette sensation provient de la dépression ou des pleurs.
Les gens regardent des scènes pénibles et écoutent des histoires déchirantes pour pouvoir pleurer et éprouver une stimulation émotionnelle.
C'est la nature humaine et un besoin de l'âme, comme tous ses autres besoins et natures. Par conséquent, une personne intelligente comblera ce besoin par des prières passionnées et l'apprentissage de la Torah.
L'âme dont le service divin est dépourvu de sentiment passionné devra trouver sa stimulation ailleurs : soit elle sera poussée vers des sensations bon marché, voire interdites, soit elle deviendra émotionnellement malade par manque de stimulation."

-> Le rav Yaakov Klein développe :
Plus que jamais dans l'histoire, le cœur et l'esprit du juif d'aujourd'hui sont submergés par des passions négatives résultant de l'accessibilité nouvelle, presque totale, aux plaisirs éphémères que ce monde a à offrir.
Afin de combattre cet assaut d'impuissance, Hachem a accordé à notre génération un accès tout aussi nouveau à la lumière la plus profonde de la Torah ; des enseignements d'une nature profonde, émotionnelle et passionnante qui permettent de placer chaque détail de la Torah dans un système global de lucidité, de sens et d'impact émotionnel.

... dans notre génération se trouve une âme collective qui réclame de la profondeur et de la lumière, de vastes étendues de pensée de la Torah susceptibles d'éclairer l'obscurité impénétrable des myriades de particularités de notre foi. Ce n'est que lorsque la passion et l'excitation offertes par la lumière intérieure de la Torah sont refusées à nos âmes que nous cherchons ailleurs la stimulation dont nous avons si désespérément besoin.

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=> ainsi, nous pouvons mettre en parallèle une accessibilité comme jamais des plaisirs de ce monde (téléphone, télévision, films, ...), avec une accessibilité comme jamais des trésors de l'intériorité de notre Torah.
De même que ce monde a un très fort pouvoir de nous attirer à lui, de même la Torah a de magnifiques choses à nous proposer.

-> Déjà à son époque, le rav Avraham Kook (Orot haTorah) écrit :
"S'il est impossible d'accorder à ces sujets ('hassidout, moussar, kabbala, Aggada, ...) autant de temps qu'à l'étude de la halakha, de la guémara, des poskim, des Richonim et des Achronim, il est tout à fait invivable, en particulier dans notre génération ... d'empêcher ces sujets d'occuper une place respectable."

Ailleurs, le rav Kook écrit (Igrot haRayah - vol.1, p.161) ailleurs :
"Nous devons faire briller la lumière intérieure, que ce soit en augmentant l'étude du 'hassidisme ou de tout autre secret de la Torah, à la fois dans le but de la avoda et de l'étude elle-même, afin que la lumière de la piété se révèle dans le monde et que toutes les rectifications deviennent possibles." ]

-> Rabbi Tsadok haCohen (voir Tsidkat haTsadik 111) enseigne que la yéridat hadorot, la diminution apparente de la stature spirituelle d'une génération à l'autre, n'est qu'un phénomène extérieur.
À un niveau plus profond, c'est tout le contraire qui est vrai ; alors que la société mondiale continue de sombrer dans de nouveaux bas-fonds moraux, les âmes qu'Hachem envoie dans le monde pour Le servir au milieu des terribles saletés [spirituelles actuelles] sont d'autant plus précieuses, enracinées dans les lieux les plus élevés.
[afin d'assurer un libre arbitre, le fait que le monde assure un accès facile, caché, ... à l'impureté, implique que l'accès et l'attrait à la sainteté soit également plus facile et fort.
Notre génération vit dans un monde plus obscur spirituellement, plus loin dans le temps du don de la Torah au mont Sinaï, et pour compenser cela, nous avons un potentiel interne plus important en lumière spirituelle. En ce sens, alors que la lumière de l'intériorité de la Torah était réservée à une élite de sages dans un cercle très privé, maintenant elle est accessible à tous et disponible sur tous les supports.
En ce sens, certains rapportent que la génération du machia'h sera celle où les enseignements du Baal Chem Tov ('hassidout), de rabbi Na'hman, seront très diffusés. ]
Bien qu'elles puissent paraître simples, sans prétention et même indignes, les âmes brillantes de la fin des temps ont soif des secrets les plus profonds de la Torah qui seuls leur permettront de survivre à l'océan d'hérésie, d'immoralité et de superficialité qui menace de les noyer.

-> Selon les mots du rav Moché Weinberger (Song of Téchouva vol.1 - p.158-159) :
"Les juifs d'aujourd'hui doivent s'impliquer dans l'étude de la lumière de la Torah, c'est-à-dire de son sens profond. Ce n'était pas le cas dans le passé.
D'une manière générale, nos grands-pères n'étudiaient pas les écrits du Maharal ou du Ram'hal. Ils se passaient du Sfat Emet, du Tanya ou du Néfech ha'Haïm.
Ils ne voyaient pas la nécessité de comprendre l'ensemble du tableau. Ils croyaient avec une foi simple, ce qui est une chose précieuse.
Mais aujourd'hui, à la fin des temps, les gens cherchent à comprendre les principes de notre religion ... Parce que cette recherche de l'ensemble est de plus en plus répandue, les yéchivot doivent consacrer beaucoup de temps à la présentation de la pensée juive, dont le mot, hachkafa, signifie "regard inclusif".
De nombreux étudiants ont des difficultés avec la guémara parce qu'elle présente une masse de détails dans lesquels ils se perdent. Comme il s'agit d'une génération qui exige de savoir comment tout s'imbrique, ils s'en détournent. Mais après avoir appris la hachkafa, la guémara prend une toute autre allure et devient exaltante."

-> En tant que parents et éducateurs, nous devons nous interroger : Combien d'enfants qui échouent dans nos écoles et perdent le contact avec la Yiddishkeit ne le font pas par rébellion ou par crise théologique, mais simplement parce que la grandeur de leur âme les pousse à avoir soif d'un niveau de Torah qui ne leur est pas accessible ? Avec nos propres

-> L'accent mis sur la Aggada et l'intériorité de la Torah (pénimiyout haTorah) ne doit pas prendre le pas sur l'étude normative de la guémara et de la halakha, mais seulement il doit mériter au moins autant de respect en tant que partie intégrante de la Torah d'Hachem (donnée au mont Sinaï), et qu'il n'est pas moins saint ou moins important que le discours talmudique et halachique.
Cela permettrait d'allumer le feu de l'amour de la Torah en nous, plutôt que d'avoir une avodat Hachem froide et routinière, voir pire une rébellion d'aller voir ailleurs ce que le monde a à nous proposer d'agréable (à défaut de le trouver dans la sainteté).
[adapté de paroles du rav Yaakov Klein]

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4:6) écrit :
"Et même s'il s'occupe de paroles de Aggada qui n'ont aucune application pratique dans la loi, il est également lié au discours de Hachem, car la totalité de la Torah, en général et dans toutes ses particularités et nuances [et donc la 'hassidout, midrach, ...], a été prononcée par la bouche d'Hachem à Moché sur mont Sinai ...
Et donc, la sainteté de toute la Torah est absolument égale, sans aucune différence ou changement."

[ainsi d'un côté, il y a une tendance globale accrue de notre génération d'avoir accès à l'intériorité de la Torah, ... pour contrecarrer les attirances du monde extérieur, mais il y a aussi la nécessité d'écouter ses besoins personnels en Torah, afin de pouvoir prendre du plaisir, d'allumer le feu de son amour pour Hachem, plutôt que d'agir en copiant les autres, en faisant ce qui est plus glorieux, ...
Plus la Torah sera attirante, plus on la verra avec joie et fierté, et moins on aura envie d'aller voir ailleurs. Mais pour cela, il faut répondre au besoin de la génération actuelle, et du climat de la société.]

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-> La tristesse, l'anxiété et le chagrin qui sont à la fois la cause et l'effet de la faute, laissent le juif prisonnier d'un cycle misérable d'obscurité et de tourmente intérieure.
Le fil d'actualité quotidien est rempli de violence, de haine, de tragédie, de destruction, de douleur, de mensonges et d'inanité. Le monde est à feu et à sang, et rien ne semble pouvoir arrêter cette spirale infernale.
En réaction, nous sommes devenus insensibles et dépourvus de réaction, faisant l'expérience de la vie à travers un voile de morosité, d'apathie et de désespoir. Mais cela aussi peut être corrigé!

-> Le rav Avraham Kook (Orot haTorah 10:16) enseigne :
"Nous observons que lorsque l'on regarde le monde d'un simple œil d'homme, sous l'influence de la seule perspective révélée de la Torah, sans l'influence de Torat 'Hessed qui jaillit de la source d'une compréhension cachée et divine, la midat haDin prolifère dans une large mesure : la haine de la création et le désespoir abondent de tous côtés.
Il n'y a aucun moyen de rester en sécurité, immergé dans la sainteté, dans une génération où les frontières ont été si largement transgressées, sans l'aide du sens de la nuance accordé par la Torah révélée, ainsi que de la bonté et de la lumière de la Torah cachée.
C'est alors que les énergies de la bonté se mêlent à celles du jugement strict pour produire de la douceur."

-> Ailleurs, le rav Avraham Kook (Orot haKodech - vol.1 p.94) écrit :
"La nature idéaliste de la Kabbale théorique s'exprime dans la "nouvelle 'hassidout" (celle issue du Baal Chem Tov) des dernières générations. Le bien est [considéré comme] absolu et ferme, et le mal n'est qu'une illusion.
Par conséquent, grâce à la clarté de l'intellect et au renforcement de l'esprit, il est possible de tout transformer en bien. Il n'y a pas de place pour la tristesse ; la joie et l'élévation spirituelle doivent tout envahir."

-> Le Gaon de Vilna (Even Shéléma 8:27) enseigne :
"L'intériorité de la Torah (Penimiyous haTorah) apporte une force vitale à l'intériorité du corps, l'âme ...
Le yétser ara n'est pas en mesure d'influencer ceux qui s'occupent de l'étude du rémez et du sod (niveaux d'interprétations cachés de la Torah)"

=> La sainte insolence de notre génération s'exprime par une incapacité à se satisfaire de la simple émuna de nos grands-parents. Nous voulons plus, nous avons besoin de plus, non seulement la vague notion d'un D. qui a créé le monde, mais aussi la pulsation de la reconnaissance de Sa relation et de Sa présence imminente dans notre réalité physique.

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-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour - vol.2) :
La création est extrêmement profonde. L'histoire est extrêmement profonde. Mais il est possible de vivre dans le monde de manière simple.
Nous marchons sur le sol sans penser à tout ce qui se cache dans ses profondeurs. Nous regardons le ciel uniquement pour savoir si nous devons emporter un parapluie, sans ressentir la hauteur impressionnante des cieux. Nous lisons dans les journaux les déclarations de tel ou tel président ou les événements lointains ou proches, sans percevoir la profonde hachgakha (intervention d'Hachem) qui œuvre dans les annales de l'histoire.
Il est même possible de vivre simplement dans la Torah et les mitsvot : porter des tsitsit, enfiler des téfilin, respecter le Shabbath, remplir notre obligation de prier, sans ressentir du tout la profondeur des mitsvot.
Nous croyons avec une "foi simple", sans aucune contemplation et sans savoir quels moyens ont permis aux grands croyants d'atteindre la "foi simple". Mais en vérité, pourquoi devons-nous nous efforcer spécifiquement de pénétrer dans les profondeurs? N'est-il pas possible d'être un bon juif et de vivre simplement, d'accomplir de bonnes actions de manière simple? En effet, il est possible de se retirer de la profondeur de toutes les questions et de rester un bon juif.

Cependant, une telle vie est dépourvue de fraîcheur et de renouveau.
Chaque jour ressemble au précédent, tout est habitude, tout est par cœur. Toute découverte est le résultat d'une plongée dans les profondeurs. Toute véritable innovation dans la pensée de la Torah est le fruit d'une plongée dans les profondeurs.
Le seul moyen de se renouveler est de rencontrer la profondeur qu'il a en lui. Car ce n'est que dans les profondeurs que l'on s'approche du sommet de la vérité.

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=> L'un des outils les plus utiles pour retrouver un sentiment d'émerveillement, de passion et d'enthousiasme dans notre vie est le grand univers de "penimiyout haTorah".
Les enseignements des tsadikim qui ont révélé la lumière intérieure de la Torah ont la capacité de transformer notre perception de nous-mêmes, du monde qui nous entoure et de notre relation avec le Roi des rois.
L'âme de notre génération a intensément soif de ces enseignements. En leur absence, nous commençons à regarder ailleurs pour satisfaire le profond sentiment de manque qui subsiste.

Noa’h – L’importance d’avoir confiance en soi

+ Noa'h - L'importance d'avoir confiance en soi :

-> Dans la paracha Noa'h, Hachem envisage de détruire le monde qu'il vient de créer. La société s'est corrompue au point que l'immoralité de l'homme affecte le règne animal, et il y a peu d'espoir que les choses changent. La seule solution semble être d'appuyer sur le bouton "reset" de toute l'existence.

Il y avait cependant une lueur d'espoir : un homme juste du nom de Noa'h, qui s'en tenait fermement à la décence, étudiant les voies de D. et les mettant en pratique face à une génération de méprisants.
Hachem ordonna à Noa'h de construire un grand bateau pour le sauver du déluge qui allait bientôt détruire le monde, une Arche dont la construction dura 120 ans.

Rachi explique que cette longue période de construction était un stratagème pour amener la génération à changer ses habitudes. Hachem espérait que lorsque la population verrait Noa'h travailler sur ce bateau, elle lui demanderait ce qu'il faisait, et qu'il les avertirait de la destruction imminente du monde.
Cela les amènerait peut-être à prendre peur et à se repentir. Comme le rapporte la Torah, ce plan a malheureusement échoué.

[il est intéressant de noter : selon le Arizal Moché était la réincarnation de Noa'h. Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik 9 & 95) dit que la Torah aurait pu être transmise à la génération du Déluge par le biais de Noa'h, mais que le peuple a gaspillé l'occasio, ce qui a fait que les eaux de "én mayin éla Torah" ("l’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b) ont coulé sous la forme du Déluge destructeur. ]

Alors que la pluie commençait à tomber, le verset nous dit : "Noa'h est entré dans l'Arche à cause des eaux du Déluge".
Rachi commente ces mots en disant : "Noa'h, lui aussi, était de ceux qui avaient peu de foi ... car il n'est pas entré dans l'Arche jusqu'à ce que les eaux du Déluge le contraignent."

=> Le rav de Berditchev pose ici deux questions. Premièrement, comment nos Sages ont-ils pu dire que Noa'h était faible dans sa foi alors que la Torah témoigne explicitement qu'il était un tsadik? Deuxièmement, nos Sages enseignent que si un tsadik prie pour annuler un décret céleste, il obtient un succès certain. Pourquoi Noa'h n'a-t-il pas prié pour sa génération?

Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Noa'h) répond à ces deux questions par l'idée étonnante suivante.
Il explique qu'il existe 2 types de tsadikim dans le monde.
- Le premier tsadik passe chaque instant de sa vie à servir D. au plus haut niveau, et conscient de sa stature et de sa capacité à influencer les mondes supérieurs, il prie pour l'annulation de décrets sévères lorsque cela est nécessaire.
- Le second tsadik sert également Hachem toute sa vie, mais il se considère comme tellement inutile qu'il ne pense pas pouvoir vraiment faire la différence (peut-être par excès d'humilité). C'est pourquoi il n'essaie pas d'ébranler les cieux par ses prières.

Noa'h appartenait à la 2e catégorie de tsadikim. Oui, il était un tsadik complet, comme en témoigne la Torah, mais comme le dit Rachi, "Noa'h, lui aussi, était de ceux qui avaient peu de foi".
=> Selon le rabbi de Berditchev, ce commentaire ne fait pas référence à la foi de Noa'h en D., mais plutôt à la foi de Noa'h en lui-même.
Il ne pensait pas que ses prières pouvaient vraiment faire la différence. Au contraire, comme il se considérait comme un racha comme le reste de la génération, il se disait : "Si je dois être sauvé dans l'Arche et que je ne suis pas plus juste qu'un autre, eux aussi seront sauvés!"
"Noa'h était de ceux qui ont peu de foi" = il ne croyait pas du tout en lui-même ni en son formidable pouvoir de prière.
Pouvez-vous imaginer si Noa'h avait cru en ses prières? S'il avait cru en lui-même, il aurait pu sauver le monde entier !!!

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-> Nous devons tirer les leçons de l'erreur de Noa'h, qui tout saint qu'il était, n'a rien fait pour empêcher la destruction d'une génération entière. Nous devons croire très fort en nous-mêmes! Nous devons croire que si D. nous donne la vie à chaque seconde, c'est pour une bonne raison ; que si nous sommes ici, c'est parce que nous y avons notre place, que nous pouvons utiliser nos capacités uniques pour triompher dans nos luttes que D. nous envoie sur mesure, et atteindre des sommets imposants!
Nous devons savoir que chacun d'entre nous a une lumière spéciale à faire briller dans le monde (un apport unique à l'Histoire juive), la capacité unique de laisser le monde juste un peu plus beau que celui dans lequel nous sommes nés.

-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik 154) écrit que tout comme un juif est obligé de croire en D., il est aussi obligé de croire en lui-même.
[de même qu'il nous semble évident que craindre Hachem est un objectif important dans la vie juive, alors de même maintenir une bonne confiance en soi et également central. ]

-> De même, Rabbi Na'hman de Breslev (Si'hot haRan 140 ; Likouté Moharan Tinyana 112) enseigne combien il est important pour un juif d'avoir la foi qu'il est précieux aux yeux d'Hachem, et que peu importe ce qu'il a pu casser tout au long de sa vie, il lui reste toujours présente la capacité de réparer. [si tu penses que tu as détruit, alors pense que tu peux réparer! ]

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat léPourim 3:1) écrit ailleurs :
"Si une personne renonce à elle-même et pense qu'Hachem ne tire aucun plaisir de son service, bien qu'elle se croie très humble, cela ne s'appelle pas du tout de l'humilité ; au contraire, cela penche un peu vers l'hérésie".

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,4) enseigne :
"Que l’homme ne se dise pas : qui suis-je ? Et dans quelle mesure mes actions auront-elles une quelconque influence?
Mais qu’il sache et qu’il fixe dans son cœur que chacun des détails de ses actions, de ses paroles, de ses pensées, à chaque instant, possède des effets extrêmement grands.
Comment ne pas trembler lorsque l’on se rend compte des conséquences de nos bonnes actions et des destructions terribles de nos mauvaises actions qui sont bien pires que celles que Névou'hadnétsar ou Titus ont pu commettre ; car si ces deux derniers ont pu détruire le Temple d’en bas, leurs actes n’ont eu aucun effet en haut ; alors que par nos fautes nous empêchons Hachem d’exprimer Sa force et Sa bonté sur terre et nous laissons son Temple, en haut et en bas, être rendu impur."

-> De son côté, le rav Yaakov Klein dit :
Le problème de Noa'h était qu'il ne réalisait pas à quel point il était spécial et important. En conséquence, il est resté là à regarder le monde se détruire complètement.
Ne commettons pas la même erreur. Réalisons que nous sommes si étonnants, dotés de capacités incroyables pour accomplir les choses les plus extraordinaires.
J'aime considérer chaque être humain comme une fenêtre spéciale par laquelle la lumière de D. brille dans le monde. Il n'y a pas deux fenêtres teintées de la même couleur ; le travail ne pourrait être complet sans la présence de chacun.
Ensemble, tous les membres de la nation juive forment une énorme fenêtre, le conduit parfait pour apporter la lumière d'Hachem au monde, pour être une "Lumière pour les nations" (Yéchayahou 49,6).
Si un seul individu manquait, la fenêtre resterait incomplète.

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+ En résumé :

-> Si nous voulons réussir la avodat Hachem et mener à bien la mission de notre vie, nous devons toujours croire en nous-mêmes, nous rappeler à quel point nous sommes précieux pour Hachem et quel rôle important nous jouons dans le grand plan directeur de la création.

"Vous qui êtes assis dans des jardins, les compagnons écoutent votre voix ; laisse-Moi l'entendre" (Chir haChirim 8,13)

-> Les "jardins" sont les synagogues et les salles d'étude du monde entier (selon Rachi), où les juifs "s'assoient" pour étudier la Torah et prier.
Les anges du ciel, que l'on appelle "compagnons" parce qu'il n'y a ni jalousie ni animosité entre eux, écoutent nos paroles de prière et d'étude de la Torah et les transmettent à D.
En effet, tant que nous sommes en exil, les anges servent d'intermédiaires. Mais à l'avenir, Hachem recevra notre étude de la Torah et nos prières directement, et demandera : "laisse-Moi l'entendre".

Nous déplorons que [actuellement] les anges s'interposent entre nous et Hachem. Mais Il nous console : "Voyez comme vous êtes grands!" Même les anges écoutent votre sainte étude de la Torah. N'arrêtez pas d'étudier : "laisse-Moi entendre votre voix" (lékolé'h achmi'ini)
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]

Obtenir une délivrance & émouna

-> La émouna dans les promesses d'Hachem, même lorsqu'elles semblent ne pas correspondre à la réalité que nous percevons, génère un mérite extrêmement puissant pour nous.
En fait, le midrach (Yalkout Chimoni - Hochéa 2) affirme que la émouna que les juifs en Égypte avaient concernant leur libération éventuelle était en fait ce qui a permis à leur délivrance de se produire.
C'est la raison pour laquelle Moché a d'abord partagé la nouvelle de la délivrance avec les juifs lorsqu'il est retourné en Égypte. Ce n'est qu'ensuite qu'il alla parler à Pharaon (Chémot 4,31 ; 5,1). Il avait besoin d'allumer la flamme de la émouna des juifs avant que la délivrance ne se produise.
De même, le Sforno (Bo 12,11) écrit que lorsque le peuple juif a mangé le Korban Pessa'h la nuit précédant la sortie d'Égypte, il lui a été ordonné de le faire "(avec) vos reins ceints, vos chaussures aux pieds et votre bâton à la main" (Bo 12,11). Les juifs devaient agir comme s'ils étaient déjà en train de partir. Ils démontraient ainsi leur foi en la réalisation de la sortie d'Egypte, ce qui leur permettait de partir (voir Sforno - Vaéra 6,9).

-> Il nous est enseigné que c'est également de cette manière que la délivrance future doit se produire.
Ce même midrach (Yalkut Chimoni - Hochéa 2) poursuit : "Par le mérite de la émouna, nous mériterons la délivrance future et le rassemblement des exilés .... [tout comme] ils ont quitté l'Égypte grâce à [leur] émouna".

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-> Ce concept est également crucial pour notre vie quotidienne.
Le moyen de nous racheter de nos difficultés personnelles est également la émouna.
Le midrach (Béréchit rabba 98,14) affirme que l'on se libère de la souffrance grâce à "l'espoir".
Le rav Yérou'ham Lévovitz explique cette affirmation ainsi :
Supposons qu'un juif souffre et qu'il renforce sa émouna en pensant que toute sa douleur vient d'Hachem. Il affirme qu'Hachem peut mettre fin à sa douleur à tout moment, et cette connaissance l'imprègne du grand espoir que les choses changeront.
C'est précisément cette émouna et cet espoir qui fournissent le mérite par lequel la délivrance [personnelle] d'une personne peut survenir.

Pourquoi en est-il ainsi?
La réponse est simple : Hachem veut nous racheter de nos problèmes. Cependant, Il attend que nous renforcions notre émouna.
En effet, le but même de la souffrance est souvent de renforcer notre émouna et de nous rapprocher de Lui.

"Ma colombe, nichée dans les fentes du rocher, au bord de la falaise, laisse-moi voir ton visage, entendre ta voix, car ta voix est douce et ton visage est beau" (Chir haChirim 2,14)

-> Le Ben Ich 'Haï (Even Chéléma) explique :
Un pauvre qui reçoit un repas gratuit cache son visage à son bienfaiteur par honte (Yérouchalmi - Orla 1:3 ; Kidouchin 36b, Tossafot).
L'âme qui va naître est semblable à un pauvre.

Avant de venir dans ce monde, l'âme se prélasse de l'éclat de la Présence divine. Mais son plaisir est gâché par la honte de recevoir ce qu'elle n'a pas mérité. Elle est gênée de regarder la Présence Divine, comme un pauvre qui est gêné de regarder son bienfaiteur en face.
Hachem envoie donc l'âme dans ce monde pour "gagner" sa récompense éternelle en luttant contre le mauvais penchant.
En rentrant chez elle, elle jouira alors sans honte de l'éclat de la Présence divine.

Hachem dit à l'âme : "Ma colombe, tu es venue dans ce monde, qui est aussi inhospitalier et inconfortable pour toi que de faire ton nid "dans les fentes du rocher (ou) au bord de la falaise".
Le but est que, lorsque vous retournerez chez vous, vous n'ayez pas honte de Me regarder et de "Me laisser voir votre visage".
C'est pourquoi, tant que vous êtes dans ce monde, ne cherchez pas le repos et la détente, mais "faites-Moi entendre votre voix". Élevez-la sans cesse dans l'étude de la Torah, jour et nuit.
"Car si ta voix est douce" dans l'étude de la Torah en ce monde, "ton visage (sera) beau" pour Moi dans le monde à venir.