Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Se souvenir de la sortie d’Egypte

+++ Se souvenir de la sortie d’Egypte = comment se rappeler et intégrer la foi dans la providence individuelle :

"Souviens-toi de ce jour où tu es sorti d'Egypte" (Bo 13,3)

-> Le Téchouat 'Hen (paracha Vaéra) enseigne :
"L'exil de l'Egypte était le fait qu'ils croyaient au hasard. Car Pharaon, souverain absolu, niait que le monde fût dirigé par une providence individuelle, suivant le droit et la justice, mais prétendait qu'il était conduit par les lois de la nature.
Or, les Bné Israël étant soumis à sa souveraineté, furent abreuvés par cette vision des choses. Et, à dire vrai, nous ne nous sommes toujours pas entièrement purifiés de cette souillure, et ce yétser ara danse encore parmi nous, et instille dans notre cœur des pensées qui nous incitent à croire au hasard.
C'est afin de sortir de cette confusion que nous sommes tenus de mentionner quotidiennement la sortie d'Egypte et d'enraciner en nous la émouna absolue que tout provient d’Hachem.
Un homme ne peut recevoir ne serait-ce que le moindre coup sur son doigt dans ce monde sans que ce ne soit décrété auparavant dans le Ciel.
C’est Hachem qui dirige les pas de l'homme selon une intention Divine qui nous échappe".

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk (Pri haArets - paracha Bo) explique pourquoi Hachem appesantit le cœur de Pharaon et de ses serviteurs pour ensuite les punir :
"Tout avait pour but que les Bné Israël parlent des prodiges d'Hachem et qu'ils sachent qu'Il est le vrai D., qu'il n'y en a pas d'autre que Lui, et que le monde est dirigé par une providence individuelle et minutieusement calculée.
Et en vérité, le cœur des réchaïm est loin de concevoir une telle providence, à savoir que l’homme ne peut recevoir le moindre petit coup, un brin d'herbe ne peut sécher ou être déraciné, une pierre ne peut être projetée, si ce n'est en temps et en lieu voulus par Lui.
Tous les mouvements, grands ou petits, depuis le "timtsoum" originel jusqu'à ceux des créatures les plus basses de ce monde, sont le fait d'Hachem, selon Sa Sagesse infinie, pour la gloire de Son Nom, et ont pour but que se dévoilent Sa Divinité, Sa Sagesse et Sa manière de diriger le monde."

[le ''timtsoum'' est un concept kabbalistique selon lequel, lors de la création, D. ''contracta'' sa présence pour permettre au monde d'exister.]

<------>

-> "Et à partir des grands et célèbres miracles (comme ceux de la sortie d'Egypte et de la mer Rouge, au cours desquels Hachem bouleversa les lois naturelles des cieux et de la terre), l'homme reconnaît les miracles cachés qui constituent le fondement de toute la Torah. Car l'homme n'a pas de part dans la Torah de Moché Rabbénou tant qu'il ne croit pas que tout ce qui nous concerne et tout ce qui nous arrive sont des miracles et non le fruit de la nature ni l’ordre naturel du monde."
[Rambam - fin paracha Bo]

Hachem apprécie notre émouna

+++ Hachem apprécie notre émouna :

"Et les Egyptiens sauront que Je suis Hachem" (Béchala'h 14,4)

=> ces égyptiens dont il est question sont sur le point d’être noyés dans la mer. Dès lors, que signifie "les Egyptiens sauront"?

Le Ibn Ezra répond qu'il s’agit de ceux qui restèrent en Egypte, mais aussi de ceux qui se trouvèrent dans la mer avant de mourir, eux aussi "sauront que Je suis Hachem", dans les courts instants avant leur mort.
Nous voyons à quel point le Créateur bouleversa toutes les lois de la nature, tout cela afin d’intégrer la émouna dans le coeur de ces réchaïm avérés, ne fût-ce qu’un seul instant.

<--->

-> "La valeur de la émouna n’a pas de limite : un seul instant de émouna dans ce monde a une importance incommensurable aux yeux d’Hachem et Lui est très cher."
[rabbi Ména’hem Mendel de Riminov]

[on voit à quel point Hachem a modifié les lois de la nature pour quelques secondes de émouna de la part de réchaïm (les égyptiens) qui avaient torturé Ses enfants adorés (les juifs).
Alors à combien plus forte raison, Hachem est impatient et prend un énorme plaisir lorsque nous Lui témoignons de la émouna. ]

[Après leur mort, même les réchaïm] acceptent la justice du jugement de D., et disent devant Lui : "Maître de l'Univers, Tu as bien jugé, Tu as bien acquitté, Tu as bien condamné, et il convient que Tu aies préparé le Guéhinam pour les réchaïm et le Jardin d'Eden pour les justes.
[guémara Erouvin 19a]

[on a beau faire le malin ici-bas, mais dans le monde de Vérité tout devient évident et l'on ne peut que reconnaisse la réalité d'Hachem.
Une des plus grandes souffrances après notre monde, et la réalisation de ce qu'on aurait pu faire de notre vie et que nous n'avons pas fait, notre yétser ara nous l'ayons volé. ]

Le fondement du bita'hon est de ne pas avoir peur.
La peur vient de l'imagination ; la confiance vient de l'âme.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

+ "achré aam yod'é téroua" (אשרי העם יודעי תרועה - Téhilim 89,16)
Le Noam Mégadim explique que le mot : תרועה (téroua) vient du mot : רעה (raa - mauvais)
Le verset nous dit : "Heureuse est la nation qui "yod'é téroua" = qui sait que même le mauvais est à son avantage.

"Lorsqu’un homme croit sincèrement qu’il n’existe rien au monde en dehors d'Hachem, tous les décrets rigoureux sont adoucis grâce à la lumière de la émouna, et il n’a même plus besoin de crier vers Lui.
Car par le mérite de la confiance en D. et de la foi, la bonté d’Hachem se dévoile sur le champ."
[rabbi Eizik de Kamarna - Zohar 'Haï - Vaéra]

<--->

Le Ohev Israël écrit :
"Chaque membre du peuple d’Israël doit posséder la foi que tout provient d’Hachem, est pour son bien et qu’Hachem se conduit avec bienveillance envers Ses créatures et tout particulièrement avec les Bné Israël, Son peuple de prédilection. Même si, pour l’heure, ce bien et cette bonté ne sont pas encore dévoilés, mais voilés et dissimulés, car cet homme n’en est pas encore digne.
Lorsqu’il atteindra cette compréhension et cette émouna intègre, la rigueur qui pèse sur lui s’en verra adoucie.
Et il ne verra alors que le bien et la bonté que le Créateur lui a prodigué à travers ces difficultés."

<--->

-> issu du divré Torah : La émouna permet d'adoucir la Rigueur : https://todahm.com/2023/01/24/la-emouna-permet-dadoucir-la-rigueur

"Un juif ne pleure jamais de désespoir mais toujours d'espérance"
[Nétivot Shalom]

[d'un côté nous devons trouver la possibilité de décharger notre souffrance et de répandre son coeur en un flot de larmes sur nos tourments et ceux du peuple juif, en un temps défini de prières/discussions avec papa Hachem (qui peut tout).
Mais en même temps, on se renforça sachant que les bontés d'Hachem ne se tarissent jamais, et on retrouva ainsi courage. ]

<--->

Lorsque la fille de Pharaon descendit au fleuve afin de s'y tremper, elle y trouva un berceau qui flottait sur l'eau ; "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux"." (Chémot 2, 6)

=> Pourquoi n'est-il pas écrit : "Elle vit l'enfant et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", mais plutôt : "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", ce qui semble suggérer un lien entre le fait qu'elle reconnut qu'il était un enfant des Hébreux et ses pleurs?

-> Rabbi Mordé'hai 'Haïm de Slonim explique qu'il existe une grande différence et une énorme distance entre les pleurs d'un goy et celui d'un juif : un goy pleure par découragement et par tristesse sur ce qui lui manque, et par désespoir sur ce qu'on lui a pris et qui ne reviendra jamais, alors qu'un juif pleure en ayant l'espoir que son Père céleste ne l'abandonnera pas.
Ce fut ce que la fille de Pharaon perçut dans les pleurs de l'enfant : l'espérance et non le désespoir, d’où le fait qu’elle s’exclama : "Celui-ci est un enfant des Hébreux."

"L'essentiel de la quête de la subsistance (parnassa) consiste à tourner son regard vers le Ciel avec foi et confiance en Hachem ...
Plus un homme dirige son regard vers le Ciel, plus il reçoit, car de la sorte il devient un réceptacle davantage apte à contenir l'abondance qui se déverse".
[Divré Israël - Vayigach 47,12]

Historiquement, notre peuple a enduré de nombreuses tragédies au cours du mois d'Av.
Hachem a spécifiquement nommé ce mois : "Av", le mot en hébreu pour "père", pour indiquer que les terribles souffrances qui s'abattent sur le peuple juif viennent de notre Père céleste.
Rien de mal ne peut provenir d'un Père aimant.
[rabbi Mendel de Kotsk]

<--->

-> "Le fait que Hachem soit responsable de tout ce qui est arrive" est la réponse à toutes les questions.
[rabbi de Kobrin]

-> Accrochez-vous avec ténacité à notre foi que [papa] Hachem est avec nous, et l'obscurité se transformera en illumination. Il est alors clairement révélé à quel point Hachem était là tout le temps.
[Sfat Emet]

-> Le rabbi de Klausenbourg a perdu sa femme et ses 11 enfants pendant la Shoa. Il a décrit la douleur atroce de ces jours en disant : "Il n'y a pas un juif qui a pu survivre à l'Holocauste, et qui n'a pas "un sac de miracles" qu'il a pu observer et vivre!"
[le rabbi de Klausenbourg est un exemple du fait de voir Hachem même au milieu de l'enfer des camps de concentration.
Le fait de sentir Hachem à ses côtés lui a permis de reconstruire sa vie après la guerre.]

-> Lorsque rabbi Zalmen Sender Kramerman était examiné par des médecins qui remarquaient sur lui des signes physiques de souffrance faits par les nazis, ils lui demandaient souvent : "Comment acceptez-vous ce que D. a fait pendant la Shoa?"

Il donnait toujours la même réponse :
"Il me suffit de savoir que D. [papa Hachem] est derrière ce qui s'est passé. Au moment où j'accepte que tout vient de D., comment le fait de comprendre ou ne pas comprendre aide-t-il?
Mon esprit ne peut même pas saisir Ses actions les quotidiennes les plus mineurs, ordinaires, alors à combien plus forte raison suis-je incapable de comprendre Ses actions majeures et bouleversantes?
Son jugement est bien au-delà de notre portée/compréhension."

<--->

-> La foi est plus forte que l'intellect. La portée mentale d'une personne est limitée, mais la foi est supérieure à l'intelligence. Cela peut amener une personne à s'élever jusqu'à Hachem pour qu'elle soit littéralement entourée par Hachem.
[rav Moché de Kobrin]
[il est écrit : "émounaté'ha sévivoté'ha" ([Hachem] Ta fidélité/émouna rayonne autour de toi - Téhilim 89,9)]

-> De même, le Aish Kodech (Vayéchev) enseigne : "la foi est au-dessus de la raison, donc quand nous attachons nous-même d'une foi parfaite à Hachem [Qui est] au-dessus de la raison, alors même les calamités de type 'hok (qu'on ne peut comprendre) sont adoucies".

<--->

->"Israël reconnut alors la haute puissance qu'Hachem avait déployée sur l'Égypte ... et ils eurent foi en Hachem" (Béchala'h 14,30)

=> Comment comprendre que c'est seulement à l'ouverture de la mer Rouge que le peuple a apprécié la grandeur d'Hachem et a eu confiance en Lui? Pourtant pendant des mois, ils ont été témoins de miracles incroyables (ex: les 10 plaies)?

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz explique que les Bné Israël étaient certes impressionnés par les 10 plaies, mais cette foi initial était purement intellectuelle (assez extérieure, théorique).
Leurs émotions n'ont été engagées que lorsque leur vie était véritablement en jeu (ils n'avaient nulle part où partir : l'armée égyptienne surpuissance arrivant et de l'autre côté une mer agitée).
Ainsi, c'est l'émotion de la peur intense qui a permis d'internaliser la foi, la faisant passer de l'intellect au sentimental.

[nos difficultés de la vie jouent un rôle similaire, en permettant de transformer notre émouna en bita'hon. C'est le but de la vie : ce monde est une salle de musculation de notre bita'hon en Hachem. ]

"Celui qui place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera" (Téhilim 32,10)

-> Selon le Maguid de Mézéritch : il ne s’agit ni d’une recette miracle, ni d’une bénédiction, ni d’une promesse. C’est purement une réalité et une loi naturelle : celui qui place sa confiance en Hachem est enveloppé de bonté.

-> "Même si c'est un racha et qu'il a confiance en Hachem, alors il sera entouré de la bonté [d'Hachem]."
[midrach Yalkout Chimoni 719 - afilou racha oubotéa'h b'Hachem, 'hessed yéssovévénou]

-> De même, selon le midrach (Téhilim 32,12) : "Rabbi Eléazar dit au nom de Rabbi Aba : même un racha qui place sa confiance en Hachem sera enveloppé de bonté".
[ainsi ce n'est pas seulement les tsadikim mais chacun qui renforce sa foi et sa confiance en D., même s'il n'est pas digne, qui peut bénéficier de nombreuses bontés d'Hachem, au point d'en être enveloppées/entourées.]

-> Le rav El’hanan Wasserman (Kovets Héarot) écrit à ce sujet :
"Le verset dit : "Nombreuses sont les souffrances du racha et celui qui place sa confiance en Hachem sera enveloppé de bonté" (Téhilim 32,10).
Le midrach (Eikha Rabba 4,23) déduit de cette juxtaposition que même le racha qui place sa confiance en D. sera enveloppé de bonté.
Et s’il n’en était pas ainsi, on ne pourrait trouver dans le monde cette vertu de confiance en D. car : "Il n’y a pas de juste sur la terre qui accomplit le bien et qui ne faute pas" (Kohelet 7,20).
Dès lors, il incombe à chaque juif, quel qu’il soit, de placer sa confiance en Hachem, grâce à laquelle, il méritera d’être entouré de Sa bonté."

<--->

-> Le Steïpler ('Hayé Olam - chap.27) enseigne que l'humilité (anava) et la émouna dépendent l'une de l'autre.
Le rav Lugassi explique :
Plus une personne est humble, moins elle se pose de questions sur Hachem. Plus on est humble, plus on est capable de se soumettre à la volonté d'Hachem et d'accepter tout ce que nos rabbanim enseignent sur à quel point Hachem a de l'amour et de la miséricorde à notre égard.
[être humble implique être à sa place d'être humain, sans se prendre pour un dieu qui est presque collègue avec Hachem (ex: lorsque nous Lui donnons des conseils, lorsque nous pensons comprendre comme Lui ce qui se passe, ...)]

De plus, la personne humble dépend beaucoup plus d'Hachem. Elle sait que ce n'est pas son cerveau qui lui donne la sagesse, ses idées brillantes qui lui apportent la richesse ou bien son entraînement sportif qui le maintient en bonne santé.
Au contraire : "A toi, Hachem, appartiennent la grandeur, la puissance, la gloire, l’autorité et la majesté ; car tout, au ciel et sur la terre, [est tien]. A toi, Hachem, la royauté et la domination suprême sur toutes choses. De toi émanent richesses et honneurs: tu es le souverain maître de tout. C’est en ta main que se trouvent force et puissance, c’est ta main qui peut tout grandir et tout affermir" (Divré haYamim I 29,11-12).
Le plus une personne dépend d'Hachem, le plus elle reçoit de l'aide du Ciel.

-> Le Ramban (Iguéret haRamban) écrit à son fils : "abaisse-toi et Hachem t'élévera" (ashfél atsmé'ha vinach'ékha hamakom).
C'est une ségoula très puissante : soit humble, et alors Hachem te donnera beaucoup.
Lorsque nos Matriarches n'arrivaient pas à avoir d'enfant, il est écrit : "Ra'hél dit : "Voici ma servante Bilha, approche toi [Yaakov] d'elle ; elle enfantera dans mes bras, et, par elle, moi aussi je serai mère" (Vayétsé 30,3). Pourquoi cet acte lui donnerait-il à elle un enfant?
La réponse est qu'un tel sacrifice pour permettre la mitsva d'avoir des enfants est un acte d'humilité extraordinaire de sa part.

-> Lorsque l'on s'accorde beaucoup trop d'importance, qu'on voue un culte à notre dieu égo, alors on devient facilement orgueilleux. Or, il est écrit : "Des yeux hautains et un cœur enflé d’orgueil, Je ne puis les supporter" (Téhilim 101,5), et nos Sages (guémara Sotah 4b) expliquent : "Lui et moi ne pouvons résider ensemble".
Plus on est humble, plus on fait de la place en nous en diminuant notre égo, plus Hachem a l'occasion d'y venir et de nous y octroyer de belles choses.
[on a vu que : "Celui qui place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera", mais également que le chemin pour y parvenir se fait en travaillant à la fois notre humilité et notre émouna en D. ]

-> Un autre exemple est le comportement de Yaakov.
Yaakov était très fort. Il a retiré un énorme rocher d'un puits comme s'il s'agissait d'un simple bouchon de bouteille. Seulement 2 de ses fils, Shimon et Lévi, pouvaient anéantir une ville toute entière (cf. ville de Chékhem). Yéhouda était prêt à désassembler toute l'Egypte si son dirigeant (Yossef) ne leur rendait pas Binyamin.
Ainsi, Yaakov aurait pu affronter Essav avec force. Cependant, il a choisi d'approcher Essav avec une soumission totale à Hachem. Il s'inclina devant Essav pour montrer que sa propre force n'avait pas de sens. D'ailleurs, le Zohar écrit que chaque inclinaison de Yaakov était en fait dirigée vers Hachem.

Même si Yaakov était un grand tsadik, il ne voulait pas rencontrer Essav en s'appuyant sur ses propres mérites. Il s'est abaissé pour qu'Hachem le relève. Il s'inquiétait d'avoir peut-être des fautes, afin de ressentir qu'il ne méritait rien. Yaakov voulait s'appuyer uniquement sur Hachem.

Maintenant, nous pouvons comprendre pourquoi il a dit : "car je le crains [Essav]" (Vayichla'h 32,12), et tout de suite après il dit à Hachem : "tu as dit: ‘Je te comblerai de faveurs et j'égalerai ta descendance au sable de la mer, dont la quantité est incalculable".
Yaakov signifiait à Hachem : "Je ne mérite rien. Si je dois venir avec ma propre force et mes mérites, j'ai peur. Je n'ai pas de force et je n'ai pas de mérite. Cependant, Hachem, je viens uniquement avec Ta garantie. Je comprends que tout ce que j'ai, c'est Toi!"

=> Quand les gens s'abaissent pour Hachem, c'est une ségoula merveilleuse pour une délivrance [personnelle et collective].
C'est pourquoi les tsadikim nous disent que lorsqu'une personne est publiquement embarrassée/humiliée, c'est un moment opportun pour prier Hachem. C'est un moment d'humilité, et donc de bénédictions pour nous.

<----->

Par exemple, le roi David nous dit :
- puisque "J’ai eu confiance dans Ta bonté" alors : "mon coeur s’est réjoui de Ta délivrance" (Téhilim 13,6) ;
- "Celui qui a confiance en Hachem sera enveloppé de bonté" (Téhilim 32,10) ;
- "J’ai mis ma confiance en D., je ne craindrai rien, que pourrait l’homme contre moi » (Téhilim 56,12) ;
- "En D. seul, mets ton attente, mon âme, car en Lui est mon espoir" (Téhilim 62,6-7).

-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
"Un juif ne doit jamais désespérer, car même si grande est l’épreuve qu’il affronte, la grandeur d’Hachem (si l’on peut dire) n’a aucune commune mesure avec elle.
Fût-il dans les tréfonds de la souffrance, Hachem le sortira des ténèbres vers la lumière, si seulement il accepte d’accomplir les termes du verset : "J’ai espéré en Ta délivrance, Hachem" (Vayé'hi 49,18), à savoir de mettre sa confiance en Lui et de ne se reposer que sur Lui.

Nos Sages (guémara Ména'hot 29b) demandent : "Que signifie : "Ayez confiance en Hachem à tout jamais car en Hachem vous avez un roc immuable" (Yéchayahou 26,4)?
Que celui qui place sa confiance en Hachem, alors Il sera pour lui un abri dans ce monde et dans le monde futur".
[...]

C’est grâce à la confiance qu’il place en Hachem, qu’un homme méritera d’être délivré, comme en témoigne le Midrach suivant (Midrach Cho’had Tov sur le verset des Téhilim 25,2 : "Mon D. j’ai mis ma confiance en Toi, je n’aurai pas honte") :
"Les gardes du royaume trouvèrent un jour un intrus et se saisirent de lui.
Il leur dit : "Ne me frappez pas, car je suis un des hôtes du roi!"
Lorsqu’ils entendirent ces paroles, ils le gardèrent jusqu’au matin. Au lever du jour, ils le conduisirent chez le roi et lui dirent : "Nous avons trouvé un de tes hôtes, hier.
- Mon fils, lui demanda le roi, me connais-tu?
- Non, lui répondit l’homme.
- Dès lors, comment peux-tu être l’un de mes hôtes?
- Je vous en prie, supplia-t-il, je ne suis pas l’un de vos hôtes, mais j’ai placé ma confiance en vous, sans cela, ils m’auraient frappé!
- Puisqu’il a eu confiance en moi, leur dit le roi, laissez-le!"

De même, le roi David dit : "Mon D., c’est en Toi que j’ai eu confiance", et c’est grâce à cela : "Que mes ennemis ne m’oppressent pas", et pas seulement moi, mais également : "Tous ceux qui espèrent en Toi, ne subiront pas la honte"."

<---------->

-> également : Ne pas se décourager, toujours continuer à espérer en Hachem : https://todahm.com/2023/01/24/38491