Lorsque l'homme prend conscience que Hachem est la source de tout, du bien et du mal, alors il guérit peu à peu de ses angoisses et des menaces qui pèsent sur lui ; il comprend qu'il n'est pas soumis au "mal" ou au "bien" par hasard.
Le "mal" n'est qu'une sanction de la faute afin de la regretter, car il existe un D. de justice.
L'homme devient alors conscient de sa faute ; il soupèsera alors ses actions et ses paroles afin d'accomplir la volonté du Créateur.[Rabbi Moché Miller]
Catégorie : Foi/Confiance en D.
L'avare n'a pas confiance en Hachem et porte constamment son œil (ayin - עין) sur son argent (késsef - כסף).
Ce lien entre son œil (עין) de guématria 130 et son argent (כסף) de guématria 160, donne une guématria totale de 290, qui est la valeur numérique du mot : "tsar" (étroit - צר).[lorsque nous regardons notre vie par des yeux matériels (argent), plutôt que spirituels, il en découle que nous avons un regard qui est très étroit. Nous passons à côté de notre vie, se comportant de façon très petite par rapport à nos potentialités! ]
Par contre, l'homme généreux et bienveillant fait confiance à Hachem et porte constamment ses yeux vers Lui.
[Ben Ich 'Haï]
Rech Lakich : "Hachem ne frappe jamais Israël sans avoir préparé à l'avance le remède aux maux qu'Il va lui infliger" ...
Mais il n'agit pas de même avec les autres nations : Il les frappe (d'abord) et ensuite Il opère leur guérison.
[guémara Méguila 13b]
<--->
=> Pourquoi, pour le peuple d'Israël, le remède précède la "maladie"?
-> Hachem nous a promis de ne jamais détruire le peuple d'Israël, dans le verset : "Oui, Je serai avec toi (Israël), Je le jure, pour te secourir ... toi, Je ne te détruirai pas, Je te frapperai avec mesure, mais Je ne pourrai te laisser impuni" (Yirmiyahou 30,11).
Même lorsque Hachem devra frapper le peuple d'Israël, ces souffrances n'auront pas pour but de le détruire, mais uniquement de le guérir et de le nettoyer de ses iniquités.
C'est pourquoi le remède aux "coups" reçus était déjà préparé avant les "coups".
[Maharcha]
-> Si le coup/maladie n'était pas précédé par le remède, Israël frappé par les coups serait en danger, car les accusateurs sont nombreux, rendant plus difficile le miracle de leur sauvetage.
En créant à l'avance le remède, les accusateurs sont affaiblis, rendant ainsi plus facile la réalisation du miracle et leur sauvetage.
[Ben Ich 'Haï]
<--->
=> Pourquoi avec les nations, la "maladie" précède le remède?
-> Contrairement à Israël, les nations risquent une destruction [n'ayant pas d'assurance de ne jamais être détruite]. C'est pourquoi, Hachem leur envoie d'abord un "coup dur" à titre de vengeance [de leurs iniquités] ...
S'ils se repentent, Hachem créera alors un remède pour eux, afin de faire cesser ce coup.
[Maharcha]
-> Le Malbim écrit que : pour les juifs, le châtiment donné n’est pas une fin en soi.
Si D. frappe Ses enfants, c’est afin de les réveiller à la téchouva, et de retirer "l’excroissance de leurs cœurs" ; ce qui n’est pas le cas lorsqu'Il inflige Ses coups aux nations du monde, pour lesquelles ils constituent un but en soi.
[le Maharal (Ohr 'Hadach) dit que l'intention d'Hachem lorsqu'il punit les nations est le coup lui-même ; tandis que pour Israël c'est le remède. Ainsi, tout se déroulera selon cette intention et ce but.]
<--->
-> La lettre samé'h (ס) qui symbolise le secret (sod - סוד) [qui sera le remède], s'associe au coup (maka - מכה) pour former le mot : sam'ha (un soutien - סמכה).
[en 1ere position il y a le remède (qui est alors secret), ensuite seulement il y a le coup, mais finalement on obtient toujours un soutien, un libération de Hachem.]
[d'après le Ben Ich 'Haï - guémara Méguila 13b]
"Cela aussi, c'est pour le bien" (gam zou létova)
[Na'houm Ich gam zou - guémara Taanit 21a]
<--->
=> Quel est le sens de : gam zou létova?
-> Le rav Dessler (tome.1,p.12) enseigne :
Na'houm voulait dire : tout ce qui nous paraît être négatif ou malheureux ne comporte rien de mauvais, car la finalité de toute épreuve est le bien, et la situation finale sera meilleure que la situation antérieure ...
Lorsqu'une situation difficile s'éclaircira, nous découvrirons que les souffrances n'étaient mauvaises qu'extérieurement.
[d'ailleurs en allusion à cela, le Ben Ich ‘Haï (guémara Taanit 21a) fait remarquer que le mot : "oï" (malheur - אוי) a la même valeur numérique que le mot : "tov " (bien – טוב)]
Cette attitude de "gam zou létova" donne au peuple d'Israël la force intérieure de ne jamais se laisser abattre par les événements apparemment malheureux.
<-->
-> Na'houm Ich Gam Zou était convaincu, en toutes circonstances, que l'événement d'aujourd'hui, même malheureux, n'est qu'un maillon d'une chaîne qui ne peut mener qu'au bien.
Si nous jugeons isolément chacun des événements de notre vie, nous aurons une lecture fausse de chaque "segment" de notre vie.
Par contre, si nous intégrons tous les "segments" de notre vie dans un bilan global qui mène finalement au bien, chaque "segment" sera lu avec un autre éclairage plus positif et plus juste.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 13)]
<--->
-> "Tout homme doit s'habituer à dire : "Tout ce qu'Hachem fait, c'est pour le bien qu'Il le fait""
[rabbi Akiva - guémara Béra'hot 60b]
-> L'intention de Rabbi Akiva dans l'expression : "c'est pour le bien qu'Il le fait" (létov avid) est : de ce mal actuel va sortir du bien.
Par contre, Na'houm par l'expression : "gam zou" (même cela), voit le bien dans l'événement malheureux lui-même.
Ainsi, Na'houm se place à un niveau supérieur à celui préconisé par rabbi Akiva, ce qui justifie son titre : "Ich gam zou" supérieur hiérarchiquement au titre de : rabbi, portée par les autres Tanaïm.
[d'ailleurs Na'houm Ich Gamzou fut un des maître de rabbi Akiva]
[Maharcha]
-> Le Maharal (Nétiv haBita'hon) enseigne que "zé" (de gam zé létova) est un mot qui finit par la lette hé qui représente ce monde-ci (qui a été créé par la lettre hé - guémara Yébamot 62).
Pour avoir la émouna dans la bonté d'Hachem malgré les épreuves, il faut dépasser les apparences de ce monde-ci, et c'est pour cela que Na'houm ne disait pas "gam zé" mais "zou".
Une fois le hé disparu, il a ajouté un vav. La particularité du vav est d'être une lettre qui a le pouvoir d'inverser le passé en futur et le futur en présent, comme par exemple : vayédaber = il a parlé ; véaya = il sera.
C'était la force de Na'houm : au-delà de la couche d'obscurité des épreuves de la vie, il savait révéler la bonté d'Hachem et inverser les apparences pour révéler l'intériorité des choses.
De plus, "zou" a une guématria de 13, ce qui signifie "gam zou létova" = tout ce que Hachem fait, Il le fait avec Ses 13 Attributs de bonté et de compassion, et même si extérieurement cela a l'air d'une action de rigueur, ce n'est que miséricorde, amour de D.
Par ailleurs, "zou" (זו) a la même guématria que le mot : "aava" (אהבה) et que "é'had" (un - אחד), car tout ce que Hachem fait, Il le fait avec amour et il n'y a pas plusieurs sortes d'actions d'Hachem, tout est profondément bon, ce n'est que de façon superficielle et extérieure que nous voyons des facettes différentes.
Na'houm arrivait à identifier ou croire que l'intériorité de chaque évènement est de la lumière d'Hachem et de la bonté infinie, et il mérita que : "Celui qui fait confiance à Hachem pourra espérer, même au sommet de la souffrance, que l'obscurité dans laquelle il se trouve soit la raison de sa propre lumière" (Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 2,5).
<--->
-> La guémara (Taanit 21a) dit que Na’houm Ich Gam Zou fut appelé ainsi parce que quoi qu’il lui arrivât, même un malheur apparent, il disait toujours "cela aussi est pour le bien" (גם זו לטובה).
=> Si c’est le cas, alors pourquoi son nom était-il Na’houm Ich Gam Zou et non Na’hum Ich Gam Zou lé-tova?
Le rabbi Yéhochoua Alt répond : Na’houm Ich Gam Zou a été appelé ainsi afin de mettre l’accent sur "gam zou" (זו גם) = c’est-à-dire que, tout comme dans le passé, Hachem était avec nous et que nous avez vu que c’était pour le bien, Il sera également avec nous à l’avenir.
<----------->
=> Quelques allusions dans l'expression : gam zou :
-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
1°/ L'expression : "gam zou" (même ceci - גם זו) est formée des mêmes lettres hébraïques que celles du mot : "mizoug" (mélange - מזוג).
Il y a ici une allusion : si les souffrances d'aujourd'hui sont acceptées avec amour alors la miséricorde d'Hachem se mélangera à cette rigueur (midat hadin) afin de la tempérer.
2°/ Les 2 lettres du mot : zou (זו), de valeur numérique 7 (zaïn) et 6 (vav), font allusion respectivement à la Torah Écrite composée de 7 livres, et de la Torah Orale composée des 6 traités de michnayot.
Ainsi, par le mérite de l'étude de la Torah Écrite et de la Torah Orale, la rigueur est adoucie et devient pour le bien (létova).
[les 7 livres de la Torah sont : Béréchit, Chémot, Vayikra, Bamidbar (formé de 3 livres) et Dévarim.
En effet, dans la paracha Béaaloté'ha du Séfer Bamidbar, les 2 versets 35 et 36 du chapitre 10, entourés de 2 lettres noun renversées, constituent un "livre" à part qui sépare le "livre" en amont et le "livre" en aval, pour former au total 3 "livres" dans Bamidbar.]
3°/ Le mot : zou (זו) est formé de 2 lettres, de valeur numérique respective 7 (ז) et 6 (ו).
Or, dans l'alphabet hébraïque :
- il existe 7 lettres qui portent à leur sommet 3 taguim (fioritures ou couronnes - תגים) qui sont : ג ז ט נ ע צ ש
- et il existe 6 lettres qui ne portent au sommet qu'un seul tag (תג) qui sont : ב ד ה ח י ק.
Le mot : zou (זו), dont les lettres ont pour guématria 7 et 6, fait allusion au nombre de ces lettres avec tag ou taguim [couronne], qui symbolisent la rigueur (midat hadine), laquelle nécessite une réparation (un tikoun) et un adoucissant.
[Le mot : aava (amour) a une valeur de 13, comme celui de : zou.
Ainsi, "gam zou" (même ceci) est en réalité du bien, un acte d'amour de papa Hachem à notre égard.
"gam zou" = dans nos moments difficiles nous devons nous rappeler que la vraie couronne (tag, taguim) n'est relative qu'à Hachem, qui est l'Unique, le Roi des rois. Ceci nous aide à accepter que : " c'est pour le bien", que rien ne peut nous arriver si D. n'a pas émis un décret permettant que cela arrive.]
<--->
-> Le 'Hida écrit :
La valeur numérique de l'expression : gam zou létov (גם זו לטוב) est de : 103, qui devient : 104 en ajoutant l'expression elle-même (avec le kollel). C'est la même guématria que celle de : Na'houm (נחום).
Donc, lorsque le père de Na'houm l'a nommé ainsi, le jour de sa circoncision (brit mila), il a été inspiré par le Ciel de choisir ce prénom associé à la qualité future de son fils de pouvoir dire en toutes circonstances "gam zou létov".
De même, chaque père est inspiré par le Ciel dans le choix du prénom de son fils qui définit son intériorité.
[ b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2014/10/23/limportance-du-nom ]
+ Onkélos ... neveu de Titus par sa sœur, voulut se convertir (au judaïsme).
Il fit remonter Titus (son oncle) du séjour des morts par la magie.
Onkelos lui demanda : "Qui est important dans le monde futur?"
Titus répondit : "Israël!"
[...]Puis Onkélos fit remonter Bil'am (du séjour des morts) par la magie.
Il demanda : "Qui est important dans le monde futur?"
Bil'am répondit : "Israël!"
[...]Enfin, Onkélos fit remonter un pêcheur juif (du séjour des morts) par la magie.
Il lui demanda : "Qui est important dans le monde futur?", et il répondit : "Israël!"[guémara Guittin 56b-57a]
+ "Il adviendra que le nombre des enfants d'Israël égalera celui des grains de sable de la mer" (Hochéa 2,1).
Les juifs sont comparés au sable du bord de la mer, tandis que les réchaïm sont comparés à la mer agitée, selon ce verset : "Mais les réchaïm sont comme une mer houleuse qui ne peut s'apaiser" (Yéchayahou 57,20).
Les réchaïm se liguent contre Israël, mais Hachem affaiblit la force de chaque vague au fur et à mesure qu'elle se rapproche du sable (comparé à Israël) du bord de mer.
La seconde vague et les suivantes n'apprennent pas la leçon du sort réservé à la 1er vague déferlante qui s'éteint sur le rivage.
De même, pour les réchaïm ; c'est ainsi que Pharaon s'est dressé en vain contre les juifs ; de même Amalek, de même Si'hon, ... sans succès.[Maharcha - guémara Baba Batra 73a]
<--->
[les vagues ont beau être énormes au large (à la vue du sable : les juifs), mais en arrivant tout au bord, elles sont quasi inexistantes. De même nos ennemis élaborent pleins de plans pour nous nuire, mais au final, sans que nous le sachions, Hachem nous en sauve.
Par exemple, seul Yitro a pu pleinement apprécier la grandeur d'Hachem, car en tant que conseiller de Pharaon, il a eu conscience des nombreux et horribles plans fomentés contre les juifs et qui n'ont pas pu être appliqués, grâce à D. ]
"Au moment du jugement d'un homme (pour ses mauvaises actions), Hachem tient compte de ses bonnes actions"
[Rech Lakich - guémara Yébamot 78b]
-> Rachi commente :
"Au moment où Hachem juge les mauvaises actions d'un homme, Il mentionne ses bonnes actions et ses mérites."
-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar si'ha 98) enseigne :
Cette conduite bienveillante d'Hachem, favorable à l'homme jugé, contraste avec celle des juges sur terre qui ne jugent que les méfaits de cet homme ...
En réalité, il ne s'agit pas seulement de nous rassurer sur le fait que nos bonnes actions ne sont pas oubliées pendant notre Jugement, mais plus que cela, Hachem tient à se rapprocher de la personne jugée pour une mauvaise action, et précisément à ce moment-là, Hachem se remémore ses mérites.
Ainsi, l'instant où nous sommes jugés (comme à Roch Hachana par exemple) devient un instant privilégié de rapprochement d'Hachem et de mise en valeur de nos mérites.
"Heureux les enfants d'Israël! Tant qu'ils font la volonté d'Hachem, aucun peuple ne peut les dominer ; mais lorsqu'ils ne respectent pas Sa volonté, ils deviennent soumis à une nation sans importance et même aux animaux de cette nation!"
[rabbi Yo'hanan - guémara Kétouvot 66b]
Le mot racha (רשע) est composé du mot : rach (pauvre - רש) et de la lettre "ע" (ayin - signifiant : œil).
Il y a ici une allusion au fait que le racha appauvrit "l’œil de Hachem" omniprésent et qui voit tout.
C'est pour cela que dans sa vision erronée de ce monde, il ose prétendre : "Il n'y a point de D.!"[rabbi 'Haïm Vittal]
[un racha reconnaît intérieurement la toute-puissance de Hachem, et cette pensée l'obsède, car elle l'empêche d'agir à sa guise.
Pour se sentir libre de toute restriction, il tient à étouffer la voix intérieure de sa conscience en répétant sans cesse : "Il n'y a point de D.!" (rav Lumbroso)
Plutôt que de voir clairement la Vérité de la Grandeur de Hachem, un racha va se fermer les yeux (appauvrissant sa vue) à toute conscience de Divinité, pour mieux se permettre de servir librement sa divinité personnelle : le culte du moi je!]
"On tire au sort dans l’urne, mais la décision du sort vient de Hachem"
[Michlé 16,33]
-> En hébreu le hasard, la coïncidence se traduit par : mikré (מקרה).
Si on retourne les lettres de ce mot, cela donne : rak méHachem (seulement de Hachem - רק מה׳).
=> Dans notre vie, rien ne vient par hasard, mais dans ses moindres détails par Hachem, avec un amour infini à notre égard.