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"Hachem est ton ombre protectrice à ta droite" (Téhilim 121,5).

-> Le midrach (cité par le Rambam - Chémot 3,3) explique qu'Hachem est comparé à l'ombre de l'homme. De même qu'une ombre bouge suivant les mouvements de l'homme, Hachem agit en fonction des actes de l'homme.

L'Alter de Novardok (Madrégat haAdam - Darké Bita'hon - chap.2) écrit que cette idée évoque le niveau de bita'hon de l'homme. Hachem traite une personne en fonction de son niveau de bita'hon : plus notre niveau de bita'hon est élevé, plus Hachem nous octroiera des bienfaits, mesure pour mesure.

Celui qui compte sur Hachem gagne de 2 façons : dans ce monde : il obtiendra certainement tout ce qui lui manque, et en plus, il aura une grande récompense dans le monde futur, car c'est un principe fondamental dans toutes les mitsvot (avoir du bita'hon en étant une) qu'il n'existe pas de récompense pour les mitsvot dans ce monde.
Tous les bénéfices qu'un homme reçoit dans ce monde ne sont que les "fruits" des mitsvot, qu'il consomme dans ce monde, alors que le capital (la récompense essentielle) reste entier pour lui dans le monde futur, le monde qui est entièrement bon.
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

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-> Outre la récompense éternelle qu'on reçoit dans le monde à Venir pour son bita'hon, on gagne de nombreux bénéfices dans ce monde aussi.
La guémara (Ména'hot 29b) dit en effet : "Celui qui a confiance en Hachem recevra Sa protection dans ce monde et dans le monde à Venir".

-> Rabbénou Yona (Michlé 3,6) écrit que la récompense du bita'hon est bien plus grande que tout autre avantage terrestre que nous espérons recevoir.
En conséquence, même si nous ne recevons pas ce que nous désirons, nous aurons malgré tout un avantage. Il n'y a pas de bita'hon "perdu", parce que les récompenses du bita'hon dépassent largement tout ce que nous pourrions désirer dans ce monde.

Les efforts pour "se montrer plus rusé" qu'Hachem et empêcher Ses décrets de se réaliser sont voués à l'échec et produisent même l'effet inverse.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Shabbath 119a]

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-> Le Ralbag (Michlé 21,1) remarque que lorsqu'un homme essaie d'annuler les décrets d'Hachem par ses propres efforts et son intelligence, ses efforts sont voués à l'échec. La seule façon de changer le décret d'Hachem, écrit-il, est de s'attacher à Lui autant que possible et d'avoir confiance en Sa protection.

Craindre un être humain découle d’avoir oublié Hachem

+ Craindre un être humain découle d'avoir oublié Hachem :

-> La crainte d'un être humain provient de l'oubli d'Hachem, comme on le voit dans le verset : "Qui es-tu pour avoir peur d'êtres humains qui mourront et d'un homme qui deviendra de l'herbe? Tu as oublié Hachem, ton Créateur, qui a étiré le ciel et mis les fondations de la terre, et tu es constamment effrayé" (Yéchayahou 51,12).
Car si l'homme réfléchissait au fait que tout ce qui se trouve dans le monde vient de Lui, et qu'aucune créature n'est capable de changer le décret d'Hachem, pour y ajouter ou pour le diminuer ne serait-ce que de façon infime, pour l'avancer ou le retarder même un instant avant ou après qu'il Le désire, il comprendrait qu'il n'a pas à avoir peur d'un homme quelconque comme il est dit : "Hachem est avec moi, je n'ai pas peur ; que l'homme peut-il me faire?" (Téhilim 1186).
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

-> Selon le rav David Sutton :
Quand certaines personnes entendent dire qu'il ne faut pas avoir peur en période de difficultés et d'incertitude, mais mettre sa confiance en Hachem, elles demandent : "Que voulez-vous? Comment ne pas avoir peur? Peut-on contrôler ses émotions?"
Le Beit haLévi explique que si quelqu'un continue à avoir peur de ce qu'un être humain pourrait lui faire, cela montre qu'il a oublié Hachem, dans une certaine mesure. Car s'il sentait réellement qu'Hachem le porte dans Ses bras et s'occupe de lui, ce sentiment le calmerait.
[plus un problème nous semble grand, plus nous devons développer en nous la grandeur d'Hachem, à quel point rien ne peut exister ni se produire sans un décret de Sa part (dans les moindres détails). ]

De plus, le Beit haLévi nous donne la clé de vie suivante : plus on renforce sa émouna, la croyance ferme qu'Hachem contrôle tout et que rien ne peut s'opposer à Sa volonté, plus on commence à voir la Providence d'Hachem nous guider dans la vie. Lorsqu'on développe cette croyance et qu'on l'intériorise, on commence à se sentir en sécurité dans les mains d'Hachem, en mettant sa confiance en Lui.
La recette est toute simple : plus d'émouna donne lieu à plus de bita'hon.
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Une personne qui a du bita'hon a la certitude de vivre dans une "armure" (comme ayant un gilet par balle), entourée de la protection d'Hachem (il ne peut rien m'arriver dont papa Hachem n'a pas donné son accord pour mon bien). Donc, lorsque nous prenons peur, c'est seulement parce que nous avons oublié cette "armure" qui nous enveloppe.

-> Le Séfer ha'Harédim (mitsvot assé, ch.4) dit que son maître, le rav Yossef Saguis, chantonnait toute la journée ces mots : "achré ich chélo yichka'hékha" = heureux l'homme qui ne T'oublie pas, afin de se souvenir d'Hachem constamment.

+ "D'où (mé'ayin) viendra mon aide, mon aide vient d'Hachem qui a fait les cieux et la terre" (Téhilim 121,1-2)

-> Dès que nous réalisons que nous n'avons absolument nulle part (ayin) où chercher notre aide/délivrance (personnelle/collective) en dehors d'Hachem, et que toutes les autres forces sont nulles (ayin), alors seulement notre aide viendra d'Hachem qui a fait les cieux et la terre, et Il nous sauvera et nous délivra.
[rav Moché Sternbuch]

[nous prions et demandons de l'aide à Hachem, sans être convaincus qu'à 100 % cela ne vient que grâce à Lui, et en ce sens nous ne prions pas de tout notre cœur, comme si notre vie en dépendait (on se dit qu'on a pas si besoin de D., car on pourra gérer tout seul en faisant ça et ça). En agissant ainsi, nous réduisons la puissance de nos prières. ]

La guéoula dépend de la émouna.
La cause première de l'exil est tout simplement un manque de émouna.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 7,1]

Pourquoi y a-t-il peu de miracles manifestes à nos générations?

+ Pourquoi y a-t-il peu de miracles manifestes à nos générations?

-> Rabbi Yossef Dov Soloveitchik (le Beit haLévi - dans son maamar haBita'hon) écrit :
Voici la raison pour laquelle il y a peu de miracles manifestes dans les générations récentes alors que dans les générations précédentes, il y avait beaucoup de miracles évidents/dévoilés.
Lorsqu'un miracle se produit, tout le monde est contraint de reconnaître que la terre et tout ce qu'elle renferme appartiennent à Hachem,et le libre arbitre disparaît.
C'était seulement en raison des hautes qualités spirituelles et de la émouna des générations d'autrefois, et en fonction du niveau qu'elles avaient atteint dans leur service divin, un niveau où aucun doute ne pouvait plus pénétrer leur cœur quant à l'existence et l'omnipotence d'Hachem, que Hachem leur montrait ce genre de miracle évident, car le miracle ne causait aucune stimulation supplémentaire dans leur service Divin ... [le miracle bien que manifeste n'a aucune influence sur le libre arbitre]

Mais dans notre génération au bas niveau spirituel, même un petit miracle renforcera la foi (émouna) et la confiance en Hachem dans le cœur [de l'homme]. Par conséquent, si un homme voyait [un miracle] de ses yeux, cela s'opposerait au libre arbitre, parce qu'il serait obligé de croire en Hachem, ou au moins d'affermir sa foi.
C'est pour cette raison que les miracles manifestes/dévoilés ont diminué et "le bénéficiaire d'un miracle ne reconnaît pas le miracle qui lui arrive" du fait que les miracles qui se produisent à notre époque sont généralement dissimulés.

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-> Selon le rav David Sutton :
Puisqu'Hachem n'opère pas de miracles évidents pour la seule raison qu'ils nous enlèveraient l'épreuve de la émouna (foi), Hachem effectue des miracles pour celui qui a déjà surmonté cette épreuve et éprouve une foi forte en Hachem qu'il assiste à des miracles évidents ou pas.

Le Beit haLévi nous enseigne ici un principe fascinant : plus nous croyons en la providence d'Hachem, plus nous avons de chances de la constater.
[plus nous avons la réalité de l'omniprésence d'Hachem en face de nous, moins nous sommes impactés par un miracle inhabituel, et plus Hachem peut faire de miracles dévoilés car cela n'influencera pas notre libre arbitre. ]

Lorsqu'un élève fait un examen, son professeur ne lui montre pas les réponses.
Mais une fois que l'élève a prouvé qu'il connaît parfaitement le sujet au point qu'il n'a pas besoin d'être interrogé, il n'y a plus de raison de lui cacher les réponses.
C'est exactement ce que dit Beit haLévi : Hachem dissimule les "réponses", Sa Présence, afin de tester si nous croyons fermement qu'Il est présent dans notre vie.
Une fois que nous avons atteint le niveau où nous connaissons la "réponse", et que nous sommes aussi certains de la providence d'Hachem que nous le serions s'Il avait opéré des miracles évidents, nous sommes dignes d'assister à des miracles manifestes.

comme c'était le cas de Rabbi 'Hanina ben Dossa qui dit : "Que Celui qui a ordonné à l'huile de brûler ordonne au vinaigre de brûler »74 (Taanit 25a). Ce miracle (du vinaigre qui brûlait) n'a pas du tout renforcé la foi de [Rabbi 'Hanina], parce que l'affermissement de sa foi qu'aurait causé ce miracle, il l'avait déjà atteint par lui-même, dans son service divin. Ce miracle n'a donc pas eu d'influence sur son libre arbitre?

-> Le Beit haLévi illustre cette idée par le récit (guémara Taanit 25a) de Rabbi 'Hanina ben Dossa qui rentra chez lui un vendredi soir et vit que sa fille était triste. Elle lui raconta qu'elle avait rempli par erreur les lampes de Shabbat de vinaigre au lieu d'huile, et qu'ils n'auraient donc pas de lumière le soir de Shabbat.
Rabbi 'Hanina lui affirma qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. "Celui qui a décrété que l'huile brûle, dit-il, décrétera que le vinaigre brûle!". Effectivement, le vinaigre brûla pendant tout le Shabbat!

Ce miracle s'est produit parce que Rabbi 'Hanina n'avait aucun doute que c'est Hachem qui fait brûler l'huile ; faire brûler le vinaigre n'avait rien de miraculeux ou de difficile pour Lui.
Lorsqu'un homme atteint ce niveau de foi (à 100%, sans s'en remettre à la naturalité des choses, à nos forces intrinsèques, ...), explique le Beit haLévi, il mérite des miracles parce que, pour reprendre son expression, "ce miracle n'a pas du tout renforcé [sa foi]".
Son émouna était si forte qu'il ne voyait pas de différence entre l'huile qui brûlait et le vinaigre qui brûlait.

-> Le midrach (Beréchit rabba 38,13) rapporte l'histoire d'Avraham Avinou, qui dans son enfance, fut conduit devant Nimrod parce qu'il avait totalement rejeté l'idolâtrie. Nimrod menaça Avraham de le jeter au feu s'il ne retournait pas aux idoles de son père Téra'h. Le jeune Avraham choisit de rester fidèle à sa foi et survécut par miracle aux flammes dans lesquelles il fut jeté.
Le rav Leib Bakst (Michnat Kol Aryé) pose la question suivante : comment Avraham avait-il le droit de livrer sa vie et de se laisser jeter au feu alors qu'il n'avait pas encore reçu l'ordre de livrer sa vie plutôt que de vouer un culte idolâtre?
Il répond qu'Avraham avait atteint un niveau d'émouna si élevé qu'il croyait fermement que "Celui qui a ordonné au feu de brûler peut lui ordonner de ne pas brûler" ; il avait une foi parfaite qu'il serait sauvé.
En appliquant le principe du Beit haLévi, puisqu'Avraham avait atteint un niveau de foi absolu, Hachem n'avait pas besoin de Se dissimuler. C'est pourquoi Il a permis à Avraham d'assister à un miracle manifeste.

-> Le rav David Sutton dt que selon le Beit haLévi, même à notre époque, si un homme a une foi si forte que voir un miracle évident ne renforcerait pas sa foi, comme Rabbi 'Hanina ben Dossa, Hachem pourrait faire des miracles semblables pour lui aussi !
D'ailleurs, d'après le témoignage du rav 'Haïm Soloveitchik, une trentaine de miracles extraordinaires sont arrivés à son père, le Beit haLévi.
Nous sommes certainement très loin d'un tel niveau de bita'hon, et il y a peu de chances que nous l'atteignons un jour. Mais c'est un niveau auquel nous pouvons aspirer.

Lorsqu'une personne croit avec une foi totale que Hachem, est notre Père, et qu'Il se réjouit d'accorder de la bonté à Sa nation Israël, puisqu'Il est capable d'accorder de la bonté à tous les mondes, alors une telle personne ne manquera de rien.
Chaque fois qu'elle demande à Hachem d'avoir pitié de sa nation, Il répondra certainement à sa demande.
[ D. récompensera la émouna (foi) implicite de la personne en Lui en exauçant ses demandes. ]

... Mais si une personne n'y croit pas implicitement, elle sera démunie car elle n'aura pas réussi à éveiller le désir d'Hachem de nous accorder la bonté.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

"Le bita'hon ne signifie pas que tout ira bien [un jour], cela signifie que tout va bien maintenant ...

Je vois la sainte Chékhina reposant sur chaque pilier de la clôture de barbelés entourant le ghetto [de Kovno] et veillant sur nous, sur chacun d'entre nous, pour s'assurer qu'ils ne peuvent pas nous assassiner."
[rav Mordé'haï Programansky - paroles prononcées pendant la Shoa]

+ "am al kol goyim Hachem" (Exalté au-dessus de toutes les nations est Hachem - Téhilim 113).
Ce verset nous enseigne qu'Hachem gouverne toutes les forces de la création.
Même les forces de l'impureté n'ont pas de pouvoir indépendant. Tout vient de Lui et Il règne en maître sur tout ...
Un indice de cela peut être trouvé dans le mot de ce verset, רם (ram - exalté), dont la guématria est égale à 240, la même que אל אחר (él a'hér - un dieu étranger). Cela nous enseigne que même s'il semble parfois que les puissances de l'impureté contrôlent le monde, il ne faut pas les craindre.
Hachem s'élève au-dessus de ces puissances et peut les écraser en un instant.

C'est le sens du verset suivant : "al achamayim kévodo" (l'honneur de l'homme est au-dessus des cieux).
Hachem domine toutes les armées du ciel, et aucune puissance ne peut lever la tête contre Lui. La royauté et la souveraineté sur l'univers n'appartiennent qu'à Lui.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Bigdé Hasrad - Hallélou avdé Hachem ]