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Leçon sur la prière – à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa

+ Leçon sur la prière - à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa :

-> Nos Sages (Guittin 55b) disent : "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.

Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."

[ "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Nous comprenons que le Temple a été détruit à cause de Bar Kamtsa, car c'est lui qui a calomnié la nation juive auprès de l'empereur romain et qui a déclenché sa colère. Mais comment Kamtsa a-t-il causé le Churban ?
Le Maharcha écrit que Kamtsa était peut-être le père de Bar Kamtsa.
En suivant cette approche, nous pouvons expliquer que Kamtsa, le père, était également responsable de la destruction du Temple, car s'il avait appris à son fils Kamtsa à rechercher la paix, à pardonner et à oublier, et à rester silencieux lors d'une dispute et lorsqu'il était humilié, Bar Kamtsa aurait réagi d'une bien meilleure manière.
Kamtsa est donc Kamtsa est donc également responsable du Churban.
(éventuellement, on voit également ici l'importance pour les parents d'éduquer leur enfant par l'exemple. En ce sens, prends encore plus sur toi de respecter autrui, comme cela ce comportement sera partie intégrante de ton enfant. (mais si tu le dis sans le faire, alors il est probable qu'il n'y accorde pas beaucoup d'attention, car si même mon père ne le vit pas ... ))]

-> Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
La guémara (Guittin 56) indique que Bar Kamtsa a conseillé à l'empereur romain d'envoyer un korban à Jérusalem et de voir s'ils le sacrifieraient. En effet : "s'ils ne le sacrifient pas, ce sera la preuve que les juifs se rebellent contre vous."

L'empereur envoya un bœuf pour qu'il soit offert comme sacrifice (korban).
Sur le chemin de Jérusalem, Bar Kamtsa coupa la lèvre supérieure du bœuf (ou, selon une autre opinion, il mutila son œil), ce qui rendit le bœuf impropre à être offert en sacrifice.
Lorsque le korban arriva au Temple, les Sages dirent qu'ils devaient le sacrifier, malgré son défaut l'invalidant, car ils savaient que l'empereur romain serait en colère s'ils n'offraient pas son korban.

Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord. Il dit : "Si nous apportons ce korban, les gens penseront qu'il est permis de sacrifier un korban avec une défaut".
Les Sages eurent une autre idée. Ils tueraient Bar Kamtsa, afin qu'il ne revienne pas dénoncer la nation juive auprès de l'empereur romain.

Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord.
Il dit : "Si nous tuons Bar Kamtsa, les gens diront que quiconque fait un défaut sur un sacrifice (korban) doit être tué".
Les Sages acceptèrent l'opinion de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas.
Le korban ne fut pas sacrifié et Bar Kamtsa ne fut pas tué. Ce dernier rapporta l'incident au roi, et suite à cela la destruction du Temple eut lieu.

Rabbi Yo'hanan conclut : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hei'hal et nous a exilés de notre pays".

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Le Méor Enayim (Guittin) pose les questions suivantes :
1°/ Est-ce l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas qui a causé la destruction du Temple?
Il semble que ce soit sa prudence excessive qui ait causé la destruction ('hourban). Il semble que ce soit sa crainte que les gens n'en viennent pas commettre une erreur dans la halakha.
Pourquoi Rabbi Yo'hanan attribue-t-il la destruction du Temple à son humilité?

2°/ La halakha stipule que l'on doit transgresser toutes les halakhot de la Torah pour sauver la vie d'un seul juif. Alors pourquoi n'ont-ils pas offert le korban (ou tué Bar Kamtsa) pour sauver de toute la nation juive?
Pourquoi Rabbi Zé'haria s'inquiétait-il que des halakhot allaient être oubliées, alors que la vie de tant de juifs était en jeu?

-> Le Méor Enayim répond que Rabbi Zé'haria était le gadol hador [le géant spirituel de la génération] (la preuve en est que ses opinions ont été immédiatement acceptées par tous les érudits) et qu'il avait du roua'h hakodech (esprit saint prophétique).
Grâce à son roua'h hakodech, il savait que la destruction du Temple était imminente et que rien ne pouvait être fait pour changer ce décret.
C'est la raison pour laquelle Rabbi Zé'haria n'a pas autorisé le meurtre de Bar Kamtsa ou le sacrifice du sacrifice (korban) avec le défaut invalidant.
Il savait que cela ne servirait à rien. La destruction du Temple se produirait de toute façon. C'est pourquoi sa principale préoccupation était de s'assurer que la Torah ne soit pas oubliée.

=> Pourquoi Rabbi Zé'haria n'a-t-il pas dit aux Sage de l'époque ce qu'il savait avec son roua'h hakodech?
Il aurait dû leur dire :
"Vous avez raison, c'est du pikoua'h néfech (question de vie et de mort sur le peuple juif), et selon la halakha, nous devons sacrifier le korban bien qu'il ait un défaut le rendant invalide, et ce pour protéger la nation juive.
Je sais par roua'h hakodech que la destruction du Temple aura lieu, et nous ne pouvons rien y changer. Même si nous apportons le korban ou si nous tuons Bar Kamtsa, le 'hourban aura lieu et la vie de toute la nation juive est en grand danger. Par conséquent, préservons au moins les halakhot."
Pourquoi Rabbi Zé'haria ne leur a-t-il pas dit cela?

La réponse est que Rabbi Zé'haria était humble et ne voulait pas leur dire qu'il avait le roua'h hakodech.
C'est pourquoi Rabbi Yo'hanan dit : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hé'hal et nous a exilés de notre terre" = s'il leur avait dit ce qu'il savait avec roua'h hakodech, les Sages auraient prié pour que la destruction du Temple ne se produise pas, et ils auraient également incité les gens à faire téchouva.
Mais Rabbi Zé'haria ne leur a pas dit ce qu'il savait avec le roua'h hakodech, et les Sages n'étaient pas conscients que le 'hourban avait été décrété dans le Ciel, et ils n'ont donc pas investi dans les prières et la téchouva. [pas conscients de la gravité de la situation]

Le Méor Enayim écrit :
"C'est la signification : "l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit ..." = car sans son humilité, il leur aurait parlé du 'hourban, ils auraient prié, fait téchouva, imploré Hachem d'avoir compassion d'eux, et le décret aurait été annulé.
C'est donc l'humilité de Rabbi Zé'haria qui a causé la destruction. Il ne voulait pas révéler [qu'il avait le roua'h hakodech]".

=> En ce qui nous concerne, nous apprenons de cela que les juifs auraient pu annuler le décret de destruction du Temple avec leurs prières et leur téchouva, mais ils ne savaient pas que cette destruction était imminent.
La téchouva et la prière sont toujours efficaces. Elles auraient permis d'éviter le 'hourban (destruction du Temple).

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-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman donne une autre explication sur le fait que Rabbi Zé'haria a été agit trop humblement, ne croyant pas qu'il avait le pouvoir de la prière.
Il ne croyait pas en sa force. De plus, il ne pensait pas que la nation juive pouvait prier et annuler le décret.
C'est la forme négative de l'humilité. C'est le cas lorsque l'on ne croit pas en ses forces.
Cette humilité mal placée a entraîné la destruction du Temple.
[au contraire, il faut savoir par moment faire preuve d'orgueil de la sainteté (gaava dikedoucha).
Particulièrement le 9 Av, on prie de tout coeur pour la reconstruction du Temple, montrant par là qu'on a appris de nos erreurs, que la prière est quelque chose qui se "tient au sommet du monde" (Béra'hot 6b), que "la prière s’élève jusqu’au ciel" (Rachi - Béra'hot 6b). ]

[le prophète Yirmiyahou dit au roi Tsidkiyahou : "Hachem dit que si tu vas vers les officiers du roi de Bavel [pour conclure un traité de paix avec eux] ... la ville [Jérusalem] ne sera pas brûlée, et toi et ta famille vivrez. Mais si vous n'allez pas vers eux, cette ville sera conquise... ils la brûleront et vous ne survivrez pas" (Yirmiyahou 38,17-18).
Le rabbi de Kamarna demande : puisque le décret de destruction de Jérusalem était déjà scellé dans les cieux, comment le fait que Tsidkiyahou aille vers les officiers de Bavel pourrait-il aider?
La réponse est que l'humilité annule les décrets sévères. Si le roi Tsidkiyahou s'était rendu humblement devant les officiers de Bavel (en suivant la directive du prophète Yirmiyahou), cela aurait protégé le peuple d'Israël et le Temple aurait été épargné.
(on voit ainsi un exemple d'humilité positif (selon la volonté de D., transmise par Yirmiyahou), et également une humilité négative (impulsé par notre yétser sous couvert de bien agir = humble) avec Rabbi Zé'haria. L'une comme l'autre a pu mettre à la destruction du Temple.)]

Rabbi Chimon dit : "Si 3 personnes ont mangé à une même table et n’y ont pas prononcé de paroles de Torah, c’est comme si elles avaient consommé un abattage de morts (mizbé'hé métim)" (Pirké Avot 3,4)

-> S'appuyant sur un enseignement du Baal Chem Tov, le Maggid de Mézéritch a dit un jour :
[Les âmes des] défunts se réincarnent parfois dans la nourriture et la boisson, afin qu'une personne prononce des paroles de Torah et leur donne vie.
Toutefois, si l'on ne prononce pas de paroles de Torah, on "abat les morts" qui ont été ainsi réincarnés et on les rejette dans le monde inanimé.
[sans des mots de Torah, on empêche l'élévation spirituelle des étincelles d'âmes contenues dans notre nourriture, leur refusant d'effectuer leur réparation dans ce monde. ]
[Béer Mayim - Haggada Shel Pessa'h]

-> Les paroles de Torah prononcées à table constituent l'âme des choses physiques servies.
[selon le Baal Chem Tov - Ner Mitsva 8,2]

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-> Lorsque Adam haRichon a fauté en mangeant du fruit de la Connaissance (ets hadaat), des étincelles de saintetés ont été absorbées par d'autres parties de la Création : dans les objets inanimés, les plantes, et les créatures vivantes.
Chacun de ces segments de la création possède des étincelles de sainteté qui doivent en être extrait ...

"Hou notèn lé'hem lé'hol bassar" = Il donne la nourriture à toute chair.
"ki léolam 'hasdo" = car Ta bonté est pour le monde entier.
Hachem souhaite donner à tous les composants de la création l'opportunité d'être délivrés (élevés).
Lorsque nous mangeons [ou buvons] (symbolisé par le : lé'hem), et que nous faisons la bénédiction appropriée, alors nous réparons ce qui a été cassé.
Et si l'homme ne mange pas, le restant de la création n'aurait aucun moyen d'obtenir sa réparation.
En ce sens, lorsqu'un homme mange du pain (lé'hem), il peut rectifier le monde. [car Ta bonté (Hachem) est pour le monde entier]
[d'après le 'Hida - Sim'hat haRegel - birkat hamazon]

-> On doit manger et boire avec l'intention d'extraire les étincelles de sainteté de la nourriture, et les élever à leur source et racine [sainte].
Ce n'est qu'après une telle intention qu'on doit réciter la bénédiction.
[Yessod véChorach haAvoda - Chaar haBéra'hot - chap.10]

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-> Mon grand-père, le Baal Chem Tov, m'a appris :
Pourquoi la plupart des médicaments sont-ils très amers?
Parce que le monde physique contient des choses inanimées (domem), la vie végétale (tsoméa'h), les animaux ('haï) et l'humanité (médaber).
Chacun élève [ce qui lui est inférieur]. Les animaux sont censés élever les étincelles sacrées qui existent dans les plantes amères.
Cependant, s'ils s'en abstiennent parce que les plantes sont trop amères, il est décrété que les gens doivent tomber malades. Ensuite, à cause de leur maladie, ils doivent manger ou boire des remèdes amers [à base de plantes] afin d'élever [ces étincelles sacrées] à leur source.
[Sharshérét Zahav 27]

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[suite du Pirké Avot (3,4) : mais si 3 personnes ont mangé à une table et y ont prononcé des paroles de Torah, c’est comme si elles avaient mangé à la table d'Hachem. ]

"Si l'on implore Hachem pour le succès dans l'étude de la Torah, ou tout ce qui est en rapport avec les besoins du Ciel, et que l'on épanche son [âme dans la prière], Hachem entend cette prière, même si la personne ne compte pas de bonnes actions à son actif, et même si elle est entachée de mauvaises actions."

[Séfer 'Hassidim - simanim 130-131]

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-> "Après la destruction du Temple, les portes de la prière se sont fermées ; tandis que les portes des pleurs n’ont jamais été closes" [guémara Béra’hot 32b].
[Cependant,] il est certain qu'une prière qui vise la spiritualité sera toujours exaucée."
[rav Israël Salanter - rapporté par le rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou vol.4]

-> Le Maharal (Nétivot Olam vol.1 - Nétiv haAvoda) écrit à ce sujet :
"Il est louable qu'une personne demande que Hachem subvienne à ses besoins afin qu'elle puisse Le servir et étudier la Torah. Ainsi, ses prières seront certainement acceptables par Hachem."

[=> lorsque nous désirons des moyens matériels dans un but de renforcer l'honneur du Ciel dans le monde, dans un objectif de mieux évoluer spirituellement, ... cela permet de garantir l'élévation et l’acceptabilité de nos prières.]

"Il ne devrait pas y avoir d'autre réalité au moment de la prière, à l'exception de Hachem Lui-même."

[rav Yé'hezkel Levenstein]

[La préparation à une prière nécessite de prendre conscience d'à quel point nous dépendons pour tout de D.
Fort de cette réalité, nous nous jetons dans Ses "bras", nous nous attachons à papa Hachem, car de Lui seul vient, est venu et viendra toute bonne chose! ]

Hachem dit à Israël : "Soyez attentifs et vigilants dans vos prières, parce qu'il n'y a pas d'autre mesure plus belle que celle-ci.
Et elle [la prière] est plus grande et plus puissante que les offrandes d'animaux [dans le Temple].

Et même si une personne n'est pas digne de voir ses prières exaucées ... du moment qu'elle prie et implore plusieurs fois, Moi [Hachem], Je serai bienveillant avec elle."

[midrach Tan'houma - Vayéra 1]

"Le pouvoir de la prière est tellement puissant, que même les prières provenant d'un racha, qui devrait normalement n'avoir aucun crédit au Ciel, sont néanmoins acceptées et répondues.
C'est pourquoi, Moché a été forcé de demander à Hachem de ne pas écouter les prières, ni d'accepter les sacrifices de Kora'h et de ses acolytes."

[rav Shimon Moché Diskin]

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-> "Moché, fort contristé, dit à Hachem : N’accueille point leur hommage!" (Kora’h 16,15)

Le Saba de Slobodka déduit de ce verset la redoutable force de la prière.
Bien que les hommes ayant apporté l’encens à D. fussent en tort, Moché dut demander à D. de ne pas l’accepter, c’est-à-dire de repousser leur prière, à laquelle l’encens est équivalent.
Il craignait que Hachem l’agrée et donne ainsi Son aval à leur conception hérétique, ce qui aurait remis en question l’ensemble de la Torah.

Il est garanti qu'une prière [sincère] amène de la bénédiction.
Si une personne voit que ses prières sont répondues, cela est une forme de bénédiction.
Mais même dans le cas où une personne a prié encore et encore pour une même chose, et qu'elle n'a toujours pas obtenu ce qu'elle désirée, alors Hachem considère comme si elle avait reçu ce qu'elle demandait, et qu'ensuite cela lui avait été repris.
Dans ce cas, c'est également une bénédiction, sous forme d'expiation (kappara).

Cela est une énorme bonté de Hachem, puisque uniquement en implorant D. pour une chose et en ne l'obtenant pas, nous pouvons parvenir au même résultat qu'en subissant des souffrances.
Par exemple, en priant pour une maison encore et encore, et en ne l'obtenant pas, cela est similaire au fait de perdre toute sa maison (idem pour des sommes d'argent, ...).

[rav Aharon Kotler sur la prière - citée par le rabbi Lugassi - rapportée par le rav David Ashear (Séfer li'hyot émouna tome 4 - p.201)]

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-> Le Maharcha (guémara Kidouchin 29b) écrit que toute chose obtenue par le biais de la prière, ne vient jamais réduire nos mérites.
Même si une personne n'est pas digne d'une certaine bénédiction, la prière elle-même en est le paiement.

[ne pas prier, c'est se priver de faire descendre les flux de bénédictions qui n'attendent que d'arriver sur nous, c'est également risquer d'obtenir des choses par un miracle d'Hachem, ce qui viendrait alors réduire nos mérites éternels du monde à Venir.
A l'inverse, même un racha s'il prie, il peut obtenir l'aide de D.!

Hachem est impatient de nous entendre pour avoir la possibilité de nous combler du meilleur, et notre yétser ara fait tout pour que notre prière apparaisse routinière, sans véritable importance à nos yeux, afin que nous négligeons cette opportunité incroyable!]

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-> Le rav Wolbe (Alé Chour) écrit que les difficultés se produisent car la Présence Divine est cachée.
Chaque fois qu'une personne dit une bénédiction avec une conviction que Hachem est activement impliqué dans le monde, alors cela révèle Sa Présence ici, et cela amène une lumière spéciale de Hachem dans ce monde.
C'est alors que d'une manière automatique, les difficultés disparaissent.

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On peut comprendre l'importance des prières (dualité : remercier & demander), par le fait que :
-> "Tout l'objectif de la Création [de ce monde] est afin que nous réalisions que Hachem est notre D., et pour Le remercier de nous avoir créés" (Ramban - fin paracha Bo)

-> "L'objectif des mitsvot est de nous amener à aimer et à nous attacher à D.
Le plus nous avons Hachem à l'esprit, le plus nous Le remercions, et le mieux nous réalisons notre mission dans ce monde." (Ibn Ezra)

Il est un fait établi que dans ce monde, c'est uniquement grâce à la prière qu'une personne peut recevoir des bénédictions [Divines].
Il n'y a pas d'autres moyens : certes la Torah et les bonnes actions amènent des mérites énormes, mais cependant elles ne servent qu'à améliorer l'efficacité des prières, qui sont nécessaires pour obtenir ce qu'une personne désire.
Sans prière, rien ne peut être obtenu.
[...]
Si quelqu'un ne prie pas, [et qu'il a malgré tout beaucoup de bénédictions], c'est que quelqu'un d'autre a prié pour lui.
Cela peut être sa mère, sa grand-mère, ses amis, ...

Il s'avère toujours que : la prière est l'unique moyen permettant d'obtenir les bénédictions de Hachem.

[d'après le rav Yé'hezkel Levenstein - cité dans le Séfer Chaaré Aharon p.150]

-> "Quelqu'un aura beau être doté d'une solide émouna et d'un grand bita'hon, s'il ne prie pas, [Hachem] ne lui accordera pas [ce qu'il désire]."
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou (vol.3 - Vaét'hanan)]

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-> Par exemple, la guémara (Nidda 70b) demande ce qu'un homme doit faire pour réussir dans son travail.
Elle répond qu'il faut faire Hichtadlout (travailler afin d'avoir la parnassa nécessaire) et prier [pour la réussite] à Hachem, l'Unique qui possède toutes les richesses (yévakéch mimi chéaochér chélo).

-> On peut également citer l'attitude du 'Hazon Ich, géant en Torah, qui chaque fois qu'il rencontrait une difficulté dans son étude, il fermait ses livres et se tournait vers Hachem pour prier afin qu'Il lui accorde la compréhension.

Le ‘Hazon Ich qui était reconnu pour son étude très intensive de la Torah, a dit une fois qu’il a mis davantage d’efforts dans ses prières que dans son étude de la Torah.
Il a également affirmé qu’il a gagné davantage de compréhension de la Torah par le biais de sa prière, que par le biais de son étude de la Torah intense et constante.

-> "Se plonger dans l'étude [de la Torah] ... sans la prière n'est pas suffisant. Plus on utilise cette ségoula qu'est la prière, plus on a de chances de réussir."
[rav 'Haïm Kanievsky - Dérékh Si'ha p.486]

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-> Le rabbi Lévi Its’hak de Berditchev avait tellement conscience de ce caractère vital, que lorsqu'on le critiqua pour s'être balancé avec enthousiasme durant la prière, il demanda :
"Si vous apercevez une personne qui se noie et qui s'agite dans tous les sens dans l'espoir de se maintenir au-dessus de l'eau ou d'appeler à l'aide, allez-vous critiquer sa conduite?
Lorsque j'essaie de me concentrer sur la prière, mois aussi, je lutte de toutes mes forces pour retenir ma concentration (kavana)."

[plus nous y mettons de cœur/kavana, plus notre prière a de la force pour nous sauver la vie en déversant sur nous davantage de sublimes bénédictions.
La prière est un moment grave (le futur de ma vie en dépend!), c'est véritablement une question de vie ou de mort, et je dois donc m'y investir à fond!]

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-> On peut s'interroger : quelle est la différence entre obtenir une chose sans prier, et l'obtenir avec prière? En effet, le résultat final semble le même!

1°/ Selon le rav Smadja, la règle est que nous avons tous besoin de prier pour obtenir quelque chose. Sinon, ce qu'on a l'est grâce aux prières des autres.
[à défaut d'en acquérir le mérite par nous-même, nous nous sommes servis du compte commun à tous les juifs (et ce peut être au détriment de quelqu'un d'autre qui en avait davantage besoin que nous!).]

2°/ Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Toldot) enseigne que pour chaque flux de bénédiction qui descend, il faut un tuyau qui est le réceptacle pour pouvoir recevoir cette bénédiction, et ce tuyau correspond à la prière.
Quelqu'un qui ne prie pas peut avoir la chose voulue, mais cela ne durera pas forcément.
En effet, c'est uniquement le fait de dire un prière à Hachem qui permet que la demande soit acceptée et qu'elle perdure (elle ne lui sera pas retirée!).

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-> "Si l'homme désire être capable de subvenir à ses besoins, il doit se lever et prier, et réaliser en son âme que sans la téfila, il ne pourra assurer sa subsistance.
Il mettra donc toute sa confiance en Hachem ... [et] pour cette raison, [Hachem] lui viendra en aide.
"
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - Chaar 1, 15]

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-> "Le mazal n'exerce pas de contrôle sur Israël"(én mazal léIsraël - guémara Shabbath 156a)

-> "La raison pour laquelle nos Sages mentionnent que les enfants, la vie et les moyens de subsistance sont affectés par le mazal, afin que nous réalisions à quel point la prière est nécessaire pour obtenir ces bénédictions ... avec la prière, le mazal peut être retourné et dépassé."
[Rabbénou Bé'hayé - Dévarim 31,14]

De même, Rabbénou Bé'yahé (Dévarim 11,13) écrit que la prière peut modifier la nature et annuler les mauvais décrets.

Hachem a du plaisir à entendre les louanges que Lui chantent les anges au Ciel.
Encore plus que cela, Hachem apprécie les louanges provenant des âmes des tsadikim au Ciel.
Et encore davantage que cela, Hachem apprécie les louanges provenant des âmes ici dans ce monde, emprisonnées dans un corps, qui n'ont pas la capacité de Le percevoir, et qui malgré tout chantent des louanges remplies d'amour à D.

[Ohr ha'Haïm haKadoch - Kora'h 16,22]

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-> Le Séfer Ki Ata Imadi ajoute que puisque Hachem prend davantage de plaisir des louanges de ceux qui ont du mal à Le distinguer, alors combien davantage en est-il d'une personne qui Le loue alors qu'elle a des souffrances, des difficultés dans sa vie, ce qui l'empêche de voir D., voir l'incite à s'en éloigner.

Si en plein milieux des difficultés, nous exprimons notre confiance, notre amour pour Hachem, alors cela constitue la forme la plus élevée de louange, et cela procure à Hachem une joie/satisfaction énorme!

=> Lorsque nous traversons une période douloureuse/compliquée dans notre vie, notre yétser ara nous incite à penser : comment une personne aussi minable que toi, peut oser faire des louanges à D., qui est si bon envers toi! Tu n'as pas honte!
Mais la réalité est l'exact opposée : de par notre situation, Hachem éprouve grâce à nous une joie bien supérieure à celle des autres personnes.

==> Certes ma situation est difficile et je désire qu'elle s'améliore au plus vite, mais en attendant, tâchons d'en profiter car elle donne à ma prière une valeur exceptionnelle, unique.

"Heureux est le peuple d'Israël qui n'a pas besoin d'intermédiaire [pour s'adresser à D.]
[...]
L'étude et la prière vont de pair : les efforts engagés dans l'étude contribuent à accroître la lumière des prières, et la prière favorise l'étude.
Réciproquement, des prières prononcées de façon "mécanique" éloignent les progrès dans l'étude, et l'étude menée avec indolence empêche les prières [d'être exaucées]."

['Hazon Ich - Kovets Igrot 2]

-> "Il y a un temps pour la prière, et un autre pour l'étude"
[guémara Shabbath 10a]