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Le Aboudraham (Birkot haChakhar) cite la Riva selon laquelle c'est pour cette raison que les bénédictions s'adressent à Hachem à la fois à la 2e et à la 3e personne :
"Hachem est à la fois révélé et caché. Il est révélé par Ses actes, mais sa divinité est cachée.
Il en va de même pour l'âme, qui est à la fois révélée et cachée. C'est pourquoi l'âme bénit Hachem en termes directs ("Vous") et indirects ("Il").
Une bénédiction est dite avec les mots de la bouche et les pensées du cœur. Les pensées sont cachées, mais la voix est entendue. L'homme est une combinaison de corps et d'âme.
Dans son âme, il est digne d'être attaché à son Créateur et de se tenir devant Lui à tout moment.
Cependant, son corps l'en empêche. C'est pourquoi les bénédictions sont dites en utilisant à la fois des termes directs (2e personne) et cachés (3e personne).

"Je vous promets que Hachem attend et languit les prières de chacun d'entre nous"

[le 'Hafets 'Haïm]

Qui que nous soyons, quels que soient nos actes passés, D. attend avec impatience nos prières.

Ainsi, ne sous-estimons pas le pouvoir de chacune de nos prières, ne sous-estimons pas notre valeur aux yeux de D. ...

-> "Vous serez pour mon trésor d'entre tous les peuples" (Chémot 19,5)

-> "Hachem t'a (bé'ha) choisi pour Lui être un peuple spécial" (Dévarim 7,6)
Le rav Tsadok haCohen fait remarquer que l'emploi de la forme au singulier : "bé'ha" (toi), souligne que l'amour de D. à notre égard n'est pas uniquement un amour collectif pour le peuple, mais un amour personnel porté à chaque individu.
Chaque juif est un "trésor" pour Hachem.

-> "[Hachem] a fait d'Israël Son trésor précieux" (Téhilim 135,4)
Le Malbim explique que lorsqu'une personne possède un bien d'une immense valeur, elle y pense sans arrêt.
De la même manière, Hachem ne détourne jamais Son attention de nous.

-> Le Zohar enseigne qu'à chaque fois que les juifs accomplissent de bonnes actions, alors Hachem se tourne fièrement vers les anges et dit : "Regardez à quel point Mes enfants sont bons!"

-> Le Malbim explique aussi (Malakhi 1,2) que Hachem nous aime pour ce que nous sommes, et non simplement grâce à nos illustres ancêtres.

Le prophète Malakhi nous a transmis ce message, durant la période du 2e Temple, au moment où le peuple commettait les fautes les plus graves.
Même à ce moment-là, Hachem exprima son profond amour pour Son peuple ("Je vous ai pris en affection" - Malakhi 1,2).

-> Le rav Tsadok haCohen dit que l'amour de Hachem à notre égard est absolument inconditionnel.

La guémara (Yoma 54b) raconte que lorsque nos ennemis sont entrés dans le 2e Temple et y ont mis le feu, ils sont arrivés dans le saint des Saints, et ont vu les 2 chérubins (kérouvim) enlacés au sommet de l'Arche.
Ils représentaient l'ultime symbole de l'amour unissant Hachem au peuple juif.
Ainsi, même lorsque Hachem doit nous punir à cause de nos fautes, Son amour à notre égard n'en est pas amoindri, Il nous aime toujours autant : à la folie!!

-> "Vous êtes les enfants de Hachem, votre D." (Dévarim 14,1).
Le midrach (Téhilim Rabba 103) commente que tout comme un père ressent une infinie miséricorde envers ses enfants, Hachem fait preuve d'une bonté sans limites à notre égard ("comme un père prend pitié de ses enfants" - Téhilim 103,13).
On trouve également : "comme un fils que sa mère console, ainsi vous consolerai-Je" (Yéchayahou 66,13).

Si Hachem est comparé à la fois à un père et à une mère, c'est uniquement parce que l'amour parental est une notion qui nous est familière et à laquelle nous pouvons nous référer.

Le 'Hovot haLévavot (Chaar haBita'hon) affirme que Hachem nous aime et prend soin de nous, bien plus que pourrait le faire n'importe quel être humain.

Ainsi, D., qui est la véritable source de l'amour (c'est Lui qui permet à nos parents de nous aimer), éprouve à notre égard un amour qui est infiniment plus vaste que tout ce que nous pouvons imaginer.

=> N'oublions jamais qui est notre papa Hachem, à quel point on est important à Ses yeux, et à quel point Il souhaite entendre notre voix!

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-> "D. est proche de tous ceux qui L'appellent, de tous ceux qui L'appellent avec sincérité" (Téhilim 145,18)

-> Selon le Ari zal (Shaar haGilgoulim - Jerusalem 62b), la dernière génération avant le Machia'h survivra et recevra ses forces de la prière.
En effet, même si un individu a fauté, Hachem attend impatiemment qu'il vienne en prière, et qu'il demande de l'aide pour ne plus fauter.

-> "L'amour que porte D. au pire des fauteurs est un million de fois plus grand que notre amour pour le plus élevé des tsadikim"
[Rav Moché Feinstein]

-> "Si seulement, j'aimais le plus grand des justes autant que D. aime le pire des méchants"
[Rabbi Chlomo de Karlin]

-> La guémara (Béra'hot 7a) enseigne que D. se montre compatissant même envers ceux qui ne méritent pas Sa compassion.

Il est écrit dans les Téhilim (145,9) : "Sa compassion s'étend à toutes Ses créatures".

Nous disons dans la prière : "Ce n'est pas en raison de nos mérites que nous répandons nos supplications devant Toi, mais en raison de Ta grande miséricorde" (Daniel 9,18).

-> Le Rambam (Chémot 22,26) explique que D. reçoit les supplications de toute personne, qu'elle mérite une réponse favorable ou non.
Il affirme : "Il y a un décret disant que Hachem a de la compassion pour tous ceux qui L'implorent"

-> "Nombreux sont les maux qui menacent le racha ; mais quiconque a confiance en Hachem se trouve environné de Sa grâce" (Téhilim 32,10)
Le midrach (Téhilim, Yalkout Chimoni) explique que même, si quelqu'un est englué dans les fautes, qu'il est un racha, mais dès qu'il se tourne avec confiance vers Hachem (supplier D. est une façon de dire qu'on a confiance en Lui!), il sera alors entouré de bonté.

["quiconque a confiance en Hachem" = cela concerne même les racha, entraînant une disparition de "nombreux sont les maux qui menacent le racha", et à la place ils : "se trouve environné de Sa grâce".
Au regard du pouvoir de la confiance en Hachem, nous devons tout faire pour l'avoir autant que possible!]

La guémara (Béra'hot 63a) rapporte que si un brigand, avant de commettre un vol, adresse une supplique à D., même lui sera exaucé.
Malgré le fait qu'il soit sur le point de transgresser un grave interdit de la Torah, même ses prières sont acceptées avec amour par Hachem.

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Par ailleurs, il ne faut jamais éviter de prier car on pense que c'est une chose acquise, normale.

-> "Si Hachem ne prête pas assistance au projet de construction, ses bâtisseurs auront peiné en vain" (Téhilim 127,1)
Le roi Salomon avait tout à sa disposition (tout l'argent du monde, les meilleurs architectes et ingénieurs, ...), mais sans l'aide divine, tous ses efforts auraient été réduits à néants, et cela même lorsqu'il s'agit d'un projet comme la construction du 1er Temple.

-> "Si Hachem ne garde pas une ville, c'est en vain que la sentinelle veille avec soin" (Téhilim 127,2)

Le rav Falk explique que ce 2e avertissement va plus loin que le 1er.
En effet, on peut comprendre que lorsque l'on démarre quelque chose de nouveau, l'aide de D, est indispensable pour réussir.
Mais, en ce qui concerne ce qui est déjà établi, on ne se sent pas menacé, on considère cela comme un acquis.

Par exemple, on peut avoir la meilleure armée possible, la stratégie la plus subtile, et l'armement le plus sophistiqué, mais si l'on ne dispose pas de la protection divine, rien de tout cela ne sera efficace.

On trouve également cette notion dans les bénédictions du matin, où l'on remercie D. pour différentes choses telles que la sagesse, la vision, l'habillement, ... car rien ne va de soi!

=> Il faut prier, de tout cœur, pour toute chose, même quand cela peut nous sembler accessoires!

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Si nous voulons des résultats à nos requêtes, nous devons nous fier uniquement à Hachem :

-> "Ne placez pas votre confiance dans les personnes généreuses, dans un être humain incapable de se sauver lui-même" (Téhilim 146,3) ;

-> "Cessez de vous appuyez sur l'homme ... Quelle peut être sa valeur?" (Yéchayahou 2,22) ;

-> "Béni soit l'homme qui place sa confiance en Hachem"
(Yirmiyahou 17,7) -> Le seul capable de pourvoir à tous nos besoins

-> "Que faire si l'on souhaite devenir riche?
Il faut solliciter la miséricorde de Celui qui possède toute la richesse." (guémara Nida 70b)
Comme il est dit : "L'argent et l'or sont à Moi, dit Hachem" ('Haggaï 2,8).

Hachem dit à Moché : "Est-ce que le bras de D. est trop court?" (Bamidbar - Béaaloté'ha 11,23)

-> "Ouvre la bouche [pour demander], et Je comblerai [ta requête]" (Téhilim 81,11)

Rachi d'expliquer que D. souhaite que nous ouvrons notre bouche afin de demander tout ce que notre cœur désire.

Rav 'Haïm Shmoulévitch (Si'hot Moussar) fait remarquer que plus on prend conscience que notre aide ne peut venir que de D., qu'Il peut tout nous donner, en se tournant à chaque fois par la parole, de tout cœur, vers Lui, alors plus notre prière aura de la valeur et sera importante aux yeux de D.

[Plus on dira à D. combien on compte sur Lui, plus Il nous exprimera combien on compte pour Lui en nous couvrant de bénédictions]

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-> "J'ai créé ce peuple, pour Moi, afin qu'il proclame Ma gloire" (Yéchayahou 43,21)

-> "Il y a un décret faisant que D. a de la compassion pour chaque personne qui l'implore"
[le Rambam]

Nos Sages (guémara Béra'hot 63a) enseignent que même un voleur, qui est sur le point de voler, s'il appelle D. à l'aide, il sera répondu.
Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik) dit que puisqu'il témoigne de la confiance en D., en Lui demandant de l'aide pour réussir à voler, il mérite alors l'assistance divine.

-> "C'est testé et prouvé, qu'une prière pour la spiritualité est toujours accomplie"
[rav Yisraël Salanter - citée par le rav Eliyahou Dessler]

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-> Toute chose peut s'accomplir par la prière.
Rav Chimchon Pinkous (Shéarim béTéfila) dit que même si une personne mérite une certaine bénédiction ou délivrance, elle ne l'aura pas tant qu'elle ne l'aura pas demandé.
C'est le système que D. a mis en place, car il veut que nous nous tournons vers Lui par la prière.

[Qu'est-ce qui est plus important : l'objet obtenu par la prière ou bien le fait que nous devenons plus proche, plus lié à D., après avoir mis tous nos espoirs en Lui?]

-> La guémara (Kiddouchin 29b) enseigne que toute chose qui a été obtenue suite à la prière n'est pas considéré comme un miracle.
Ainsi, on n'utilise aucun de nos mérites en demandant une chose à D.

[Ne pas oser demander à D., pour ne pas se sentir endetter/redevable, c'est nier le fait que nous avons déjà une dette infinie à Son égard (nous ne pouvons rien, nous ne sommes rien sans Lui!, ...). ]

Prier à une place fixe

+ Prier à une place fixe

Il faut prier autant que possible à une place fixe, surtout pour la amida (Ben Ich 'Haï - Mikets).

Pourquoi cela?

1°/ La prière vient remplacer le sacrifice journalier qu'on offrait dans le Temple sur l'autel.
De la même manière que les différentes étapes du sacrifice (korban) étaient faites au même endroit, de même, notre prière doit être prononcée à un endroit précis. [Choul'han Aroukh 90,4]

2°/ Dans la paracha Vayéra (19,27), Avraham s'est tenu pour prier la amida au même endroit où il avait l'habitude de le faire (michna Béroura 90,59).
Nos Sages (guémara Béra'hot 6b) disent que celui qui a une place fixe lors de ses prières recevra une aide céleste dans ce qu'il entreprendra, et qu'il est appelé 'hassid et humble, et élève Avraham qui priait toujours au même endroit.

3°/ Le Kaf ha'Haïm (90,117) enseigne qu'en ayant une place fixe pendant la prière, ceci protège de partir en exil, selon le principe de mesure pour mesure (on s'évite ainsi de devoir se déplacer pour sa parnassa ou autre raison).
Par ailleurs, en priant à un lieu fixe, on empêche les anges destructeurs (crées par les fautes de l'homme concernant la brit mila), de prendre nos prières et de les utiliser pour causer des dommages et du mal à l'homme.

4°/ Le Noda biYéhouda (sur Béra'hot 6b) affirme que la principale raison de devoir s'établir un lieu fixe pour sa prière est de tirer profit de la sainteté que la place désignée acquiert au fil des prières.
En effet, chacun à son niveau, nous pouvons alimenter un cercle vertueux : par notre respect du lieu et par nos prières sincères, nous augmentons la sainteté de la synagogue, et la sainteté de la synagogue renforce le pouvoir de nos prières pour qu'elles trouvent grâce aux yeux de D.

Le fait d'avoir un lieu fixe, nous pousse à reconnaître humblement que nos prières ne sont pas elles seules suffisantes, mais qu'elles nécessitent le pouvoir spirituel supplémentaire d'un endroit saint pour les aider à atteindre les Cieux.

-> Il ne faudra pas hésiter à céder notre place pour le shalom, afin de respecter autrui, ne pas faire honte (ex: quelqu'un y est déjà assis).

5°/ Il est écrit dans le Kouzari :
"Quiconque se réserve une place fixe pour sa prière, le D. d'Avraham lui vient en aide" (guémara Béra'hot 6b - Eloké Avraham béézro).

De quelle place fixe s'agit-il?
De réserver une place dans son cœur, exclusivement réservée à [la conscience] de la Providence d'Hachem.
Une fois atteinte cette conscience, ainsi que la perception qu'il n'est rien en dehors de Sa volonté, l'homme méritera, par sa prière, de voir ses besoins et ses demandes comblées par D. "

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que si nous avons fixé une place fixe dans notre cœur pour nos prières, alors nous mériterons les bénédictions prévues pour ceux qui ont une place fixe.
L'idée est que la prière n'est pas quelque chose d'occasionnelle, mais au contraire c'est un lien de communication sincère et permanent avec notre papa Hachem, qui nous connait mieux que nous, et pour qui rien n'est impossible.

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-> Le Arizal apporte la parabole suivante : un roi qui désire assiéger une ville cherche à faire une brèche dans la muraille. Il prend un canon et vise plusieurs fois le même point jusqu’à parvenir à faire une ouverture dans le rempart.
Mais s’il est stupide et qu’il vise une fois tel endroit et une fois un autre, la muraille restera entière et tous ses efforts auront été vains.

De même, depuis la destruction du Temple, des murailles de fer se sont interposées entre Hachem et nous. Notre prière est donc semblable au canon : si nous prions toujours au même endroit, elle pourra se frayer un chemin afin de trouer le mur de fer, mais si tel n’est pas le cas, le passage ne pourra pas se former.
Ainsi, chacun devra s’attacher à trouver sa propre synagogue, dans laquelle il établira également sa place spécifique.
[Besamim Rosh - dans le Siddour Otsar haTéfilot]

-> Tout celui qui établit une place fixe pour sa prière sera sauvé de ses ennemis.
[guémara Béra'hot 7]

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-> En se fixant un endroit pour la prière, l'individu parviendra à l'humilité et à la piété.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - anava]

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Le Ben Ich 'Haï enseigne :
- dans Bénayhou (Béra'hot 6) = il y associe le choix d'une place fixe à l'humilité. Si une personne désigne humblement une place discrète, personne ne prendra cette place.
- dans Ben Yéhoyada (Béra'hot 6) = il y suggère également un autre lien avec l'humilité : Si un homme désigne un siège dans sa jeunesse ou lorsqu'il est encore un débutant en difficulté, et qu'il reste assis à cette place tout au long de sa vie, jusqu'à la maturité et la richesse, c'est une véritable indication qu'il est un homme humble.

-> L'auteur du Hanoten Imré Shefer (parcha A'haré Mot) souligne également un lien entre la prière dans un lieu établi et l'humilité. La raison la plus pratique de conserver un lieu de culte établi est d'éviter les changements inutiles, qui peuvent perturber la concentration. De même qu'une personne a du mal à s'endormir lorsqu'elle se trouve dans un lit étranger, une personne éprouve des difficultés à se concentrer sur ses prières lorsqu'elle se trouve dans un environnement différent.
Une personne qui va de synagogue en synagogue démontre avec arrogance qu'elle se considère au-dessus de ce type de considération, en suggérant que son environnement en perpétuel changement n'a aucun effet sur la qualité de ses prières.

Prier avec la communauté

+ Prier avec la communauté :

Nos Sages (guémara Béra'hot 8a) nous enseignent :

1°/ "Qu'est-ce qui est considéré comme un moment propice [afin que nos prières soient acceptées]?
C'est lorsque la communauté prie"

=> Ainsi, cette prière a beaucoup plus de puissance qu'une faite tout seul.

2°/ "Toute personne qui a une synagogue dans sa ville et qui n'y entre pas pour prier, amène l'exil sur elle-même et ses enfants"

Ne pas prier avec la communauté à la synagogue, ce n'est pas une faute, alors pourquoi est-ce que la conséquence est aussi sévère?

-> Le Maharal (Netsiv haAvoda - chap.5) explique que la synagogue (Beit haKnesset) est précisément ce que son nom (en hébreu) implique : un lieu de rassemblement.
Par la communauté (tsibour), nous nous unifions, nous prions ensemble, et nos prières ont une force exponentielle lorsqu'elles parviennent à D.
Lorsque nous choisissons de ne pas faire partie de la communauté, de s'en séparer, en réalité, nous nous exilons, et par cette attitude, amenons la punition sur nous.

-> Le Choul'han Aroukh écrit que D. ne rejette jamais une prière faite en tsibour.
Le Rambam (Hilkhot Téfila 88,5) écrit : "La prière d'une collectivité est toujours entendue, même si des fauteurs en font partie. Hachem ne repousse jamais la prière d'un office public".

Selon le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim), Hachem a dit au roi David que ses prières seront entendues durant : un moment propice (ét ratson), mais la prière du tsibour est toujours entendues quelque soit le moment.

Pourquoi cela?
Est-ce uniquement le fait de louer D. en étant plus de personnes?

-> Le Ramban enseigne qu'au-delà de la prière seule, lorsque l'on prie en collectivité, on alimente une dynamique de : "pirsoum émouna" (rendre public notre émouna), car en groupe, nous déclarons ouvertement que nous sommes les sujets de D. et que nous croyons avec certitude en Lui.

Lorsque nous prions tout seul, nous n'avons pas cette possibilité de montrer à d'autres notre émouna en Hachem.
En communauté, nous apportons l'un à l'autre de la force, de la conviction, de la profondeur dans notre émouna, dans notre prière.

Il est également écrit à ce sujet : "Bien que la prière avec un minyan est une mitsva de nos rabbins, elle est en réalité plus grande qu'une mitsva positive de la Torah, car c'est un kiddouch Hachem en public." (Choul'han Aroukh haRav - Ora'h 'Haïm 90,17).

-> "Quand la nation s'accroît, c'est une gloire pour le roi" (Michlé 14,28)

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-> Il y a également une autre explication à l'importance de prier en collectivité.
Lorsqu'une personne prie toute seule, ses demandes vont être analysées de façon individuelle.
Son comportement va être inspecté : est-ce qu'elle mérite que sa demande (prière) soit exaucée?
Puisque personne n'est parfait, cela n'est vraiment pas évident!

Par contre, si une personne prie avec la communauté, où l'on fait partie d'un ensemble, nos prières montent comme un groupe.

Puisque ce lot est composé de nombreuses prières, D. accepte celles imparfaites, en même temps que celles qui sont parfaites.

Rabbi Yé'hiel Spero rapporte à ce sujet à quel point les grands tsadikim étaient concernés par appartenir à un tsibour.
Par exemple, lorsque le Or Saméa'h était malade, Rav El'hanan Wasserman est venu lui rendre visite et lui a proposé de diffuser largement son nom et le fait qu'il était malade, dans le monde.
En effet, imaginez le mérite phénoménal de tout le monde de la Torah priant pour le rétablissement d'un de ses géants en Torah.

Mais le Or Saméa'h a refusé, bien que connaissant à quel point ces prières sont efficaces.
Pourquoi cela?

Car en devenant le centre des prières de milliers de personnes au travers le monde entier, cela va avoir comme conséquence que dans le Ciel, sa vie personnelle va être dans le feu des projecteurs, et il ne souhaitait pas être scruté dans les moindres détails.

Le Or Saméa'h préférait faire partie du tsibour, parmi les malades du peuple juif, plutôt que de sortir du lot.
La prière collective est toujours acceptée, tandis que celle individuelle est pesée avec précision (qui peut dire qu'il est à 100% conforme avec ce que D. attend de lui?).

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-> Le Sfat Emet nous offre une autre explication sur l'importance d'une prière avec la communauté.
La guémara (Sanhédrin 39a) enseigne : "la Présence Divine réside dans chaque quorum de 10 juifs qui se réunissent pour prier devant Hachem".

Le Sfat Emet explique que lorsqu'il y a un minyan, la présence divine est présente dans la salle de prières, et cela a pour conséquence de nous attirer vers D. (comme un aimant!), et c'est comme si on avait directement accès à Sa présence.

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-> Le Ari zal souligne l'importance d'accepter sur soi-même la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même, et ce avant même de commencer notre prière du matin.
(on retrouve ce passage dans les Sidourim au tout début : aréni mékabel alaï mitsva assé shél véaavta léréa'ha kamo'ha ...).

Lorsqu'il y a une vraie communauté, il y a une unité et un objectif commun.
Le pouvoir du collectif est alors phénoménal.

On peut citer l'exemple de la génération de la Tour de Babel, qui était très unie vers la réussite d'un projet commun, et D. a dû les disperser, car avec cette unité, tout ce qu'ils demandaient aurait dû être exaucés (même les pires choses!).
A combien plus forte raison, si on s'unit pour le bien (dans nos synagogues), pour que D. règne pleinement dans le monde ...

Le rav Friedlander (Sifté 'Haïm) dit que lorsque les individus se réunissent ensemble et s'unissent comme un, ils sont capables de canaliser leurs volontés afin de pouvoir tout accomplir.

Quand papa Hachem, voit que ses enfants font le maximum pour se réunir ensemble, dans l'amour et le shalom de l'autre, afin de Le louer, d'un seul cœur, alors Il est tellement "heureux", qu'Il nous donne accès à toutes ses meilleures bénédictions.

-> Hachem exauce les requêtes du peuple juif seulement lorsqu'ils sont unis en un seul groupe. [guémara Ména'hot 27a]
On peut comprendre cela avec les mots du midrach (Vayikra rabba 30,12) : "[Lorsque les juifs sont unis,] ils font expiation l'un pour l'autre, et quand ils agissent ainsi, Je suis glorifié".
Le Darach David commente que c'est l'unification du peuple juif qui les fait juger collectivement, ce qui permet [plus facilement] d'obtenir l'expiation pour leurs fautes.
[il s'y ajoute également la glorification de D., qui est engendrée!]

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-> "La prière d'une personne est écoutée ... si elle l'a récite dans une synagogue" (guémara Béra'hot 6a).

-> "Hachem ne repousse pas une prière faite en communauté, même s'il se trouve parmi le minyan des fauteurs" (Choul'han Aroukh 90,9).

-> Une prière en minyan n'est jamais vaine (midrach Rabba Dévarim 2,12), et elle est acceptée sans prendre en compte nos fautes (Zohar).

-> Grâce aux minyanim dans la ville, de nombreux mauvais décrets s'annulent ('Hafets 'Haïm), et ils allongent la vie de ceux qui prient régulièrement avec la communauté (guémara Béra'hot 8b).

-> Lorsque les fidèles prient tous ensemble, alors cela réveille la compassion de Hachem, qui va alors réduire les mauvais décrets.
[le Maor vaChéméch]

-> Le Maor vaChémech (paracha Michpatim) écrit également que la prière en tsibour constitue une formule miraculeuse pour obtenir une subsistance abondante, comme on peut le voir en allusion dans le verset :
"Vous servirez Hachem votre D., Il bénira ton pain et ton eau, et Il fera disparaître la maladie de ton sein" (Michpatim 23,25), qui débute au singulier et se termine au pluriel.
Le Maor vaChémech écrit : "L'essentiel du service Divin consiste à être associé au tsibour dans tout ce qui concerne ce service, qu'il s'agisse de la Torah ou de la prière ... et s'il prie avec le tsibour, il peut être assuré qu'il trouvera largement sa subsistance chaque jour, et qu'il jouira de la bénédiction dans toute l'œuvre de ses mains ... car grâce à la prière en communauté, il attirera sur l'ensemble de l'Assemblée d'Israël des influences célestes bénéfiques concernant le domaine matériel.
La prière avec le tsibour permet, en effet, d’attirer toutes les bonnes tinfluences sur Israël et d'annuler, au contraire, tous les mauvais décrets.
Il ne leur restera dès lors, qu'à prier pour la délivrance finale, qu'elle vienne de nos jours, Amen!"

-> Le Ktav Sofer dit que parfois le fait de prier en minyan entraîne en apparence une perte d'argent.
Par exemple, si un client vient dans notre magasin au moment de min'ha. Si on ne prie pas en minyan alors on pourra servir le client, et prier ensuite. Cependant, en minyan il y a une heure prévue, et on pourrait croire que l'on perd ainsi de l'argent.
Le Ktav Sofer écrit : "Hachem ne laissera pas une telle personne perdre de l'argent à cause de sa prière en communauté (minyan)".

Le Yisma'h Israël recommandait à ceux qui ont un commerce de toujours prier en minyan, et il a écrit dans une lettre à ses fidèles : "Je garantis que cela ne leur causera aucune perte. Au contraire, cela leur apportera une bénédiction dans leur parnassa."

-> "Il est parfaitement clair, pour moi, que la prière en tsibour peut aider l'homme dans n'importe quelle circonstance comme la prière du tsadik de la génération ...
C'est un principe pour moi : toutes les paroles et les prières prononcées en minyan opèrent les mêmes tikounim (réparations) que ceux des grands tsadikim sur lequel le monde repose."
[Beit Aharon]

-> Ceux qui prient avec le tsibour, auront le mérite de le faire aussi dans le Temple lors de la venue du Machia'h (midrach Rabba Dévarim 7,1).

-> Celui qui s'abstient de participer à un office, alors qu'il en existe dans sa ville, est appelé : un mauvais voisin (Choul'han Arou'h 90,11).

-> "La prière récitait tout seul ne rentre devant D. qu'uniquement par une véritable force, et Hachem regarde qui est cet homme qui prie, les fautes de celui-ci, et voit s'il est méritant.
Ce qui n'est pas le cas de celui qui prie en minyan : même pour celui qui n'est pas méritant, toutes les prières rentrent directement devant D., et Il ne regarde pas les fautes.
C'est pour cela qu'un homme doit prier en minyan.

Pour quelle raison?
Car D. ne méprise pas leurs prières, bien que toute prière n'a pas été forcement dite avec une bonne intention, et avec une volonté du cœur"
[Zohar - paracha Vayéhi - p.234a]

-> "Toute prière faite en minyan transperce les cieux pour rentrer devant le Roi"
[Zohar - paracha Pékoudé - p.245b]

-> La guématria de : "téfila bétsibour" est de 815, la même (en ajoutant le 1 du kollel) que : "ét ratson" (moment propice - 816).

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-> Le terme : צבור (tsibour) a la même guématria que : רחמים (ra'hamim - la miséricorde).
En effet, lorsque nous prions avec un minyan (en tsibour), cela éveille la miséricorde d'Hachem, et cela permet à nos prières d'être exaucées.
[Mégalé Amoukot - Vayétsé 28,12]

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-> Rabbenou Yona (Béra'hot 4a) et le Lé'hem Michné (Hilkhot Téfila 8,1) expliquent qu'une prière dite dans une synagogue est écoutée qu'elle soit faite de façon individuelle ou par un minyan.
Même si la puissance de la prière est nettement supérieure lorsque l'on prie avec la communauté.

Le rav Moché Sternbuch enseigne que les murs mêmes de la synagogue sont sanctifiés par l'étude de la Torah et la prière qui emplissent la pièce.
De la même façon que la Torah nous enseigne que la maison d'une personne est touchée de tsaraat (maladie ressemblant à la lèpre), et est contaminée par l'impureté de ses habitants, il en est de même des murs d'une synagogue qui sont imbibés de sainteté.

=> On comprend pourquoi les prières récitées dans un tel endroit ont une portée particulière.

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-> Selon Rabbi Yéhouda haLévi (Kouzari), par le fait de prier en minyan à la synagogue, on accomplit une mitsva de la Torah, alors qu'en priant seul, la mitsva n'est que déRabbanan.

-> Le fait de prier en communauté permet d'accomplir d'autres mitsvot uniques : dire la kédoucha, répondre/réciter le Kadich, la birkat Cohanim, le baré'hou, faire partie des 10 premiers à la synagogue, craindre cet endroit et s'y conduire avec respect (Kaf ha'Haïm 24,25), s'asseoir à la synagogue (le 'Hida), ...

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-> Lorsqu'une personne prie toute seule, ce sont les anges qui collectent ses prières.
Lorsqu'elle prie avec un minyan, c'est Hachem qui rassemble ses prières.
[michna Broura 101,15]

-> "Its'hak s'éveilla de son sommeil et dit : Certes, Hachem est présent en ce lieu et je ne le savais pas!" (Vayétsé 28,16)
Le Kouzari (3,19) fait remarquer que les dernières lettres de : "Its'hak s'éveilla de son sommeil et dit" (וַיִּיקַץ יַעֲקֹב, מִשְּׁנָתוֹ, וַיֹּאמֶר) forment le terme : communauté (tsibour - צבור).
Les prières lorsqu'elles sont faites en tsibour sont toujours répondues.

-> Seul un nombre très limité de personnes peuvent prier l'intégralité de la prière d'une façon parfaite et avec des intentions pures (kavana).
Lorsque les juifs s'unissent dans un minyan, l'un va apporter à l'autre la kavana qu'il n'a pas eu à un moment de la prière, faisant que leurs prières montent toutes ensembles au Ciel.
[Kouzari 3,17-19]

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 71) écrit qu'une communauté ne se limite pas à la somme des individus qui la compose. Elle est une entité nouvelle, dont les qualités dépassent les mérites et les capacités de ses membres pris séparément.
[une brindille peut être cassée par un petit enfant, tandis qu'un tas de brindilles est extrêmement solide, pratiquement incassable!
Prier en collectivité, c'est propulser, donner une force phénoménale à nos prières, et c'est ainsi se donner les moyens qu'elle soit agréée.]

-> Le midrach (Eikha 3,3) rapporte qu'un groupe d'admirateurs est venu rendre visite au roi, lui apportant un cadeau. Parmi eux, il y avait un pauvre.
Le roi leur a dit : "C'est uniquement parce que ce pauvre a participé que je suis d'accord d'accepter votre présent".
=> Il en est de même dans un minyan : il se peut qu'une personne va contribuer à propulser l'ensemble des prières au plus haut dans le Ciel.
[une personne peut nous paraître très "originale", "simple", mais qui peut dire que ce ne sera pas grâce à elle que nos prières vont prendre une valeur folle!]

-> "Yaakov eut très peur et fut angoissé. Il divisa les gens qui étaient avec lui" (Vayichla'h 32,8)
Lorsque Yaakov s'est séparé de ses enfants, il avait peur car il prierait alors tout seul, et il n'était pas certain que ses prières seraient toutes acceptées, ce qui n'était pas le cas lorsqu'il priait en minyan avec ses enfants.
=> Si notre Patriarche Yaakov a été si angoissé au sujet de sa prière solitaire, à combien plus forte raison un juif de notre génération!
[Roch haGiva]

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin disait que pour celui qui est toujours vigilant à prier en minyan, il sera aidé du Ciel pour trouver un minyan.

-> Le mirach (Yalkout Chimoni 4) rapporte le fait suivant :
Une très vieille dame a dit à Rabbi Yossi ben Halafta : "Je suis devenue trop âgée. Ma vie a perdu de son goût, car je ne peux ni boire, ni manger. Je changerais volontiers cette vie de problèmes contre une mort immédiate."
Rabbi Yossi lui demanda : "Par quel mérite avez-vous vécu si longtemps?"
Elle lui répondit : "Je me suis toujours habituée à quitter toute occupation, même la plus agréable, pour aller à synagogue tôt chaque jour"
Il lui conseilla alors : "N'allez pas à la synagogue 3 jours de suite".
Elle obéit, et le 3e jour, elle est tombée malade et en est morte.

-> La guémara (Béra'hot 8a) dit que Rabbi Yo'hanan était étonné devant le nombre très important de personnes âgées vivant à Bavél.
La raison était car elles allaient le matin et le soir prier à la synagogue.

Le Ahavat Israël donne l'explication suivante :
Lorsque les gens ne vont à la synagogue que pour réciter le kaddich, alors l'Attribut divin de la Justice se réveille, et donne la permission à l'ange de la Mort de tuer afin de contraindre des gens à venir à la synagogue pour y lire le kaddich. En effet, sinon toute le monde serait trop occupé, et il n'y aurait alors aucun minyan.
=> C'est la raison pour laquelle il y avait beaucoup de personnes âgées à Bavél. En effet, puisqu'ils allaient d'eux-mêmes à la synagogue, alors Hachem n'avait pas besoin de les tuer pour remplir les synagogues.

=> On voit de là l'importance de remplir les synagogues de nous-mêmes, et non contraints suite à de tristes nouvelles!

-> Comment comprendre que les gens de Bavél vivaient très longtemps, alors que selon nos Sages (guémara Béra'hot 8a) seule la terre d'Israël confère à ses habitants le privilège de vivre longtemps?

Rabbi Yossef Adès explique que lorsque le Temple fut détruit, Hachem dispersa ses pierres dans le monde, et en tout lieu où tomba l'une d'elles, une synagogue fut construite.
C'est pourquoi celles-ci sont surnommées "mikdach méat" (petit sanctuaire).

Ainsi, lorsque les juifs de Babylone s'y rassemblaient, ils rejoignaient un endroit où se trouvait une pierre du Temple, si bien qu'ils étaient considérés comme se trouvant dans le pays d'Israël.

De plus : "Les synagogues et les lieux d’étude de Bavél sont destinés à être implantés en Israël" (guémara Méguila 29a).
A ce titre, toutes les synagogues dans le monde sont considérées comme partie intégrande du pays d'Israël.

[ -> La guémara (Méguila 29a) rapporte qu’au moment d’être exilés, les juifs ont pris avec eux des pierres, et c’est avec ces pierres d’Israël qu’ils ont construit les synagogues et les lieux d’étude en exil.
Cette pratique a continué à toutes les époques.]

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-> "Chaque homme doit se rendre tous les jours à la synagogue pour y prier avec ses enfants en minyan, cha'harit, min'ha et arvit, et répondre : "amen yéhé chémé raba mévora'h", la kédoucha et baré'hou.
Car grâce à cela, de nombreux décrets hostiles au peuple juif sont annulés chaque jour ... Les zélés en retireront un grand mérite parce qu'ils contribuent ainsi à sauver des juifs."

['Hafets 'Haïm - déclaration publique publiée en 1914 - citée dans le Séfer Piské Téchouvot - vol.1 - p.691]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Nid'hé Israël Chap.5) s'étend longuement sur le fait qu'à notre époque, chacun d'entre nous a un besoin immense de miséricorde Divine, chacun selon les épreuves personnelles qu'il traverse, qu'elles concernent ses enfants, sa subsistance, ou tous les malheurs qui accablent le monde (que D. préserve). Et chacun attend que ses prières soient exaucées parce qu'elles ont été dites à un moment propice.

Le 'Hafets 'Haïm écrit :
"Si l'homme est intelligent, il suivra le conseil de nos Sages qui enseignent : "Quelle est l'heure propice? C'est lorsque le tsibour prie."
En priant avec le tsibour, il sera alors doté d'une force immense grâce à laquelle il pourra attirer sur lui la délivrance de ses maux, la guérison et tous les bienfaits du monde.
Par-dessus tout, il doit savoir que personne ne peut prétendre être certain que sa prière monte vers Hachem sans
aucune pensée étrangère.
Dès lors, que lui reste-t-il à faire?
Son seul espoir est la prière avec le tsibour, au sujet de laquelle il est dit (guémara Béra'hot 8a) : "Hachem ne repousse jamais la prière en public."
Grâce à cela, il sauvera son âme et permettra à sa prière d'être agréée par le Maître du monde."

=> Notre Yétser Hara, lui aussi, connaît très bien l'énorme potentiel de celui qui prie en tsibour. C'est pour cela
qu'il est prêt à investir d'immenses efforts afin de nous en détourner, par exemple en faisant en sorte qu'on ait de nombreuses affaires à traiter au point de considérer qu'il "perd" un temps précieux en priant avec un minyan, ou en lui suggérant des prétextes divers tels que : "En priant seul, je pourrai mieux me concentrer et être plus méticuleux dans ma prière!"
Quoi qu'il en soit, l'homme sensé ne se laissera pas séduire par ces mensonges, car bien au contraire, le meilleur "investissement" est de prier avec le tsibour.

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-> "Hachem ne dédaigne jamais la prière en public" (guémara Béra'hot 8a).

-> Selon le Zohar (II, 245b) : celui qui prie seul, on le passe au crible, lui et sa prière, afin de savoir s’ils sont dignes d'être exaucés. En revanche, celui qui prie avec la communauté, on ne vérifie pas du tout sa prière (Cf Zohar I, 234a) ; celle-ci monte avec celle du tsibour jusqu'au Trône Céleste et est exaucée.

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-> A ce sujet, le Méam Loez (Térouma 25,8-9) écrit :
Le roi David dit : "Il a libéré mon âme dans la paix parce qu'un grand nombre était avec moi" (Téhilim 55,19)
Ce verset signifie : "Hachem m'a libéré des ennemis qui m'attaquaient parce qu'un grand nombre était avec moi, car je priais toujours avec la communauté" ...

Si un homme prie à la synagogue, c'est comme s'il avait apporté une offrande de farine (korban min'ha), en d'autres termes un don à Hachem. [guémara Yérouchalmi Béra'hot 5,1 ; 33b]

"Je suis un mur et ma gorge ressemble à des tours" (Chir haChirim 8,10).
Les érudits sont comparés à un "mur" car le mérite de la Torah qu'ils étudient protège les juifs et annule les décrets funestes comme un mur protège une ville et empêche l'ennemi d'y pénétrer.

Les synagogues et les maisons d'étude, quant à elles, sont appelées des "tours".
Le mérite de la Torah et de la prière protège la génération comme des tours protègent une ville.
Les tours, très hautes, accordent une meilleure protection que le mur.
Depuis la tour, les soldats peuvent tirer des flèches, catapulter des pierres sur l'ennemi et le mettre en fuite. [guémara Pessa'him 87a]
[...]

Il est écrit : "Dans une multitude est l'honneur du Roi" (Michlé 14,28).
L'honneur du roi est rehaussé par la présence d'une multitude de personnes ...

Lorsque les juifs se rassemble dans les synagogues et les maisons d'étude pour prier et écouter l'enseignement du rav, Hachem dit aux anges : "Venez voir Mon peuple, celui que J'ai créé" ...

Si un homme fréquentant régulièrement la synagogue s'en absente une jour, Hachem demande de ses nouvelles.
S'il ne s'y est pas rendu parce qu'il devait accomplir une autre bonne action, ce sera admis.
Mais s'il s'est absenté à cause de ses affaires commerciales, il ne connaîtra pas de succès dans ses entreprises étant donné qu'il n'a pas mis sa confiance en Hachem.

Rabbi Yo'hanan enseignait qu'en l'absence d'un groupe de 10 hommes (minyan) à la synagogue, Hachem dit, dans Son courroux : "Pourquoi suis-Je venu alors que personne n'est là pour M'accueillir? J'ai appelé sans que personne ne réponde!" (Yéchayahou 50,2).
Hachem demande : "Pourquoi n'y a-t-il personne pour répondre Amen et dire la Kédoucha?"

Un homme qui dispose d'une synagogue dans son quartier et ne s'y rendant pas est appelé un mauvais voisin. Il attire l'exil, à lui-même ainsi qu'à ses enfants.

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+ Quelqu'un qui prie avec le public (minyan), il lui est promis que sa prière est agréé et acceptée telle quelle, et on ne la regarde pas de trop près.
Et même si c'est une personne mauvaise et méprisable, le D. puissant ne la méprisera pas, et toutes les mitsvot qui accompagnent une prière publique lui seront également comptées favorablement.

Ce n'est pas le cas lorsqu'on prie seul. On perd beaucoup de bonnes choses, et la prières n'est pas acceptée du Très-Haut, à moins que la personne et la prière soient toutes les 2 parfaites.
Celui qui aime prier seul, à moins qu'il n'y soit absolument obligé, se fait du mal, et marche dans l'obscurité sans éclat.

La prière de la communauté (minyan) a toujours une importance, et elle n'a rien de commun avec celle de nombreuses personnes qui prient seules.

[Pélé Yoets]

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-> Le rabbi Yé'hezkel de Shinov dit : "La pire prière [journalière] en communauté est meilleure que la meilleure prière faite individuellement."

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-> La guémara (Béra'hot 30a) rapporte que lorsque rabbi Akiva priait seul, on le laissait dans un coin de la pièce, et on le retrouvait dans l'autre coin. Mais quand il priait avec le public, il raccourcissait sa prière pour ne pas fatiguer le public.

Rabbi Ouri de Strélisk nous explique :
Lorsque rabbi Akiva priait avec le public, c'est-à-dire que le public priait lui aussi avec lui avec concentration, alors sa prière était immédiatement entendue, et il n'avait pas besoin de la prolonger. [telle est la puissance de la collectivité!]

Mais si de tout le public, il était le seul à prier, rien que lui, alors à cause de la difficulté de faire monter leurs prières, rabbi Akiva était obligé de prolonger la sienne pour faire agréer la leur également.

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-> "Il y avait un juif, à Shoushan haBira, dont le nom était Mordé'haï" (Méguilat Esther 2,5)
Il semble qu'il n'y avait qu'un seul juif vivant à Shoushan haBira, tandis que les autres juifs vivaient à Shoushan.
Esther a dit à Mordé'haï : "Va, rassemble tous les juifs qui se trouvent à Shoushan" (Méguilat Esther 4,16).
Elle lui demande de s'unir avec les autres juifs, qui se trouvent eux à Shoushan.
Mordé'haï ne doit pas rester seul, car ce n'est qu'en étant ensemble [en prières] avec la communauté, qu'il pourra alors annuler tous les décrets difficiles.
[rav Yonathan Eibschutz - Yaarot Dvach - 2,9]

-> "Les frères de Yossef descendirent à 10 pour acheter du blé en Egypte" (Mikets 42,3)

Rabbénou Bé'hayé enseigne que c'est afin de pouvoir prier en minyan pour la réussite de leur mission de retrouver Yossef et de le ramener à la maison.
En effet, un rassemblement de moins de 10 hommes n'engendre pas le fait de bénéficier de la Présence divine.
[le minyan octroie une force à la prière incomparablement plus grande, qu'en son absence!]

Le Divré Israël explique :
"Il faut savoir que l'essentiel de la subsistance dépend de la prière, comme l'enseignent nos Sages (guémara Kidouchin 82b) : "Il demandera sa subsistance de Celui à qui appartient la richesse et les biens."
D'après cela, l'homme sensé s'efforcera de prier au moment le plus propice.
Or, nos Sages enseignent (guémara Béra'hot 8a) : "Quelle est l'heure propice? C'est lorsque le tsibour (la communauté) prie".
C'est pourquoi lorsque les tribus s'en allèrent "pour chercher du blé" (suite à la situation de très forte famine), ils s'en allèrent à dix, afin de pouvoir prier en communauté.

D'après cette explication, l’expression "ils descendirent" est tout à fait appropriée, car elle rappelle celle utilisée par la guémara (Roch Hachana 34a) pour désigner la prière en public : "L'officiant descend devant le pupitre"."

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-> Il est intéressant de rapporter les paroles du rabbi de Koznitz :
"Ce n'est pas parce que 10 juifs prient ensemble à la synagogue que la prière est publique. En effet, chacun prie en fonction de ses besoins : l'un pour son olivier, l'autre pour sa subsistance, un 3e pour accéder à des honneurs et un autre enfin pour posséder des richesses.
La vraie prière publique, c'est lorsque 10 juifs sont unis dans l'idée de chanter ensemble l'unicité de D. : "Hachem est notre D., Hachem est Un".

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-> Rabbi Moché de Sassov dit :
"Avez-vous fait attention à cette curiosité? Si 9 hommes parmi les plus grands sages du peuple d'Israël, tous érudits et craignant D., sont réunis, ils ne peuvent pas constituer le quorum nécessaire pour une prière publique.
Mais il suffit 10 hommes parmi les plus humbles, même s'ils sont analphabètes, se réunissent pour que cette prière publique puisse avoir lieu".

[si on prend les 9 plus grands Sages de notre génération, et bien la prière n'aura pas la valeur énorme d'une prière en minyan. Par contre, on prend 10 juifs ignorants tout de la Torah, alors leur prière est en minyan.
On voit de là que tout juif a une valeur intrinsèque phénoménale, indépendante de ce qu'il peut faire dans sa vie! Combien cela doit nous renforcer de savoir que nous compterons toujours beaucoup aux yeux de papa Hachem! ]

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-> Rachi (Michpatim 23,20) enseigne au nom du midrach (Tan'houma 18) : le Temple céleste est aligné parfaitement avec le Temple terrestre.

-> L'Admour Rabbi Yéhochoua de Belz explique que le Temple céleste a été conçu dans les mondes supérieurs avant même que ne soit construit le Temple sur terre. Lorsque les Bné Israël entreprirent la construction du Temple terrestre sur le mont Moria, ils l'orientèrent face au Temple céleste des mondes supérieurs.

Cependant, lorsque le peuple d'Israël fauta et que le Temple terrestre fut détruit, les Bné Israël furent exilés d'un endroit à un autre, d'un pays à un autre.
Hachem, dans sa grande miséricorde et au nom du grand amour qu'Il éprouve pour les Bné Israël, "déplace" depuis lors, si l'on peut s'exprimer ainsi, le Temple céleste pour qu'il soit aligné directement au Temple terrestre, que sont les synagogues et les maisons d'études où les juifs sont affairés à l'étude de la Torah et à la prière.
Car comme nous l'apprend la guémara (Méguila 29a), les juifs peuvent ressentir un peu du Temple dans les synagogues et les maisons d'étude.

-> Le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has) enseigne :
"Ils Me feront un sanctuaire et Je demeurerai au milieu d'eux" (Térouma 25,8).
A première vue, il aurait été plus juste que le verset soit écrit au singulier : "Ils me feront un sanctuaire et Je demeurerai au milieu de lui".
Pourquoi l'emploi ici du pluriel?
Lorsque les juifs ont construit le Temple terrestre, Hachem aligna le Temple céleste avec le Temple terrestre pour faire résider Sa présence depuis les mondes supérieurs jusqu'au Temple terrestre ici-bas et c'est la raison pour laquelle il est écrit : "Je demeurerai au milieu d'eux" = c'est-à-dire entre les 2 Temples.

Aujourd'hui, le Temple terrestre a été détruit à cause de nos nombreuses fautes, Hachem dans sa grande bonté et dans sa miséricorde, oriente le Temple céleste face à nos synagogues et nos maisons d'études afin que les juifs puissent élever leurs mitsvot et leurs bonnes actions depuis le monde d'en bas jusqu'au Temple céleste et ainsi attirer sur eux la sainteté des mondes supérieurs.

C'est pourquoi, nous devons être particulièrement attentifs à honorer nos synagogues et nos maisons d'études, comme il est écrit dans la guémara (Béra'hot 6a) : "Rabbi Yo'hanan a enseigné : au moment où Hachem se présente dans les synagogues, s'Il ne trouve pas 10 hommes, Il se met immédiatement en colère comme il est dit : "Pourquoi suis-Je venu et n'ai-Je trouvé personne?" (Yéhochoua 50,2)."
Hachem oriente le Temple céleste avec le Temple terrestre que sont les synagogues et les maisons d'études afin que les juifs puissent Le servir par ses prières et attirer ainsi sur le monde l'abondance de bonté du Temple céleste.
Ainsi, nous comprenons l'importance du minyan.
Lorsque Hachem ne trouve pas 10 hommes qui récitent le kaddich ou barékhou ... c'est comme si Hachem s'était "donné la peine" d'orienter en vain le Temple céleste face à ces lieux saints, ce qui attise Sa colère que D. nous en préserve.

"La prière est la nourriture spirituelle de l'âme"

[le Kouzari]

Il y fait un parallèle entre les 3 repas quotidiens et les 3 prières (Cha'harit, Min'ha et Arvit).

"Lorsqu'un fidèle s'absente un jour de la synagogue, Hachem s'enquiert de lui et s'exclame : "Dommage pour untel qui avait l'habitude de venir, sa perte est irrécupérable"."

[Zohar - Balak 196a]

La gravité de parler à la synagogue

+ La gravité de parler à la synagogue :

-> "Mon Sanctuaire vous révérerez" (Vayikra 26,2)

Le Sforno de commenter :
"Ce commandement s'applique aux synagogues et aux lieux d'étude, qui pendant l'exil, remplacent le Sanctuaire (le Temple)".
On appelle ainsi une synagogue : un mikdach méat (un Temple miniature).
Par exemple, lorsque le rav Yéhouda Zev Segal s'approchait de l'entrée de la synagogue, il se comportait comme quelqu'un qui entrait dans le palais du Roi.

-> Celui qui parle pendant la prière est coupable de voler la sainteté de la synagogue (massig gvoul).
[Rambam - Hilkhot Téchouva 26]

-> Selon le 'Hafets 'Haïm (michna Béroura 151,1), utiliser un lieu aussi sacré afin de se rassembler pour discuter vainement, c'est transformer la synagogue en : "un lieu d’idolâtrie".

-> Le 'Hafets 'Haïm (michna Béroura 151,2) insiste sur la gravité d'y parler pour rien :
"car en agissant ainsi, une personne exprime un manque de respect pour la présence divine.
[De plus,] il n'y a aucune comparaison entre une personne qui faute en privé et une personne qui faute dans le palais du Roi, en présence du Roi.

Ce mal s'aggrave lorsque l'on cause d'autres à se joindre à la faute ... voir que l'on est à l'origine d'autres fautes (lachon ara, créer des disputes, ...) ...

Et qui est la cause de tout cela, si ce n'est celui qui a initié cette démarche de discuter.
C'est certain, qu'il recevra une "récompense" pour tout cela."

-> En parlant, on exprime indirectement aux autres que ce n'est pas si grave, que c'est normal de se comporter avec légèreté dans la synagogue (si lui parle, pourquoi pas moi!).
Ainsi, lorsque nous parlons, nous ouvrons l'appétit, la tendance naturelle d'autrui à discuter (c'est plus facile et agréable sur le moment), en oubliant pourquoi et devant qui on est là.
C'est une forme de 'hiloul Hachem.

Si tu as envie de parler, alors parle à D.!
Ainsi, on peut être aussi une source d'exemple (si lui il prie de toutes ses forces, alors pourquoi pas moi!).
C'est une forme de kidouch Hachem.

=> Au lieu de venir louer D. (par notre prière), nous venons dans Sa maison, face à face avec Lui, et nous l'ignorons, Lui "crachant à la figure" en disant qu'il y a mieux à faire, plus important.
Quel affront!!

Imaginons qu'au moment du don de la Torah, alors que D. parle, nous discutons avec nos voisins en disant tu connais la dernière blague, le dernier potin, ...

=> Au lieu que notre prière soit une source de mérites, c'est tout le contraire ... notre prière se retourne contre nous!!

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-> Le Zohar (vol.II - p.131b), nous enseigne :
"Concernant un individu qui parle dans une synagogue :
Honte à lui, pour le manque de foi, d'espérance [en Hachem] ;
Honte à lui, car il n'a pas de part dans le dieu d'Israël, car il démontre [qu'il croit] qu'il n'y a pas de dieu, et qu'Il n'est pas présent ici [dans la synagogue], et qu'il ne Le craint pas."

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot 'Hatam Sofer - vol.II - p.309) de nous dire :
"Dans Sa bonté et miséricorde, D. nous a laissé un Temple miniature (les synagogues et les lieux d'étude).
Si nous les traitons comme un lieu sacré, alors ils seront transportés (lors de la venue du machia'h) en terre d'Israël, et ils ont actuellement la même sainteté que la terre d'Israël ; et les prières qui y sont récitées montent jusqu'à la porte du ciel.

Cependant, si, D. nous en préserve, nous traitons ces lieux d'une manière honteuse, et que nous y échangeons des paroles vaines, alors la vapeur de ces discussions y est présente, et le "prince de l'exil" (le Satan) s'en revêtit.
Il devient alors : "le maître de la synagogue", que D. nous en préserve, et il accepte alors les prières et les dépose chez les forces négatives.
[Plutôt que de servir Hachem par notre prière,] c'est comme si nous adorions une idole (avoda zara) [dans le Temple miniature qu'est la synagogue]."

=> Prier et parler dans une synagogue, c'est alimenter, donner des forces au mal.
Nos prières au lieu de venir nous aider/bénir, viennent nous accuser/maudire.

De même que nos paroles ont un pouvoir positif phénoménal, elles peuvent aussi avoir un impact négatif énorme, si nous ne les utilisons pas comme il le faut, c'est pour cela que le yétser ara nous pousse beaucoup à y parler.

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-> Selon le Zohar (paracha Térouma), en prononçant des paroles étrangères à la synagogue durant la prière, on témoigne que l'on n'a pas de part dans le peuple d'Israël.
C'est comme si on niait la présence divine dans ce lieu (Ben Ich 'Haï - Vayéra 1), et c'est cette faute qui prolonge l'exil et repousse la venue du Machia'h.

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-> "Les synagogues et les lieux d'étude de Bavél sont destinés à être implantés en Israël"
[guémara Méguila 29a]

Lorsque Machia'h viendra, tous les endroits de prières et d'étude seront déplacés en Israël.
Mais il y a une condition pour cela : il faut que nous y ayons témoigné le respect dû, en évitant d'y discuter.

Rabbi Moché Wolfson dit :
"Il est certain que les synagogues dans lesquelles les personnes discutent régulièrement durant la prière vont rester à leur même place au moment de la guéoula [alors que les autres iront en Israël]"

=> Dans un futur imminent, après l'arrivé du machia'h, imagions notre honte lorsque l'on sera tous en Israël, et qu'on nous demandera : elle est où ta synagogue?

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-> Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 124,7) écrit :
"Une personne ne doit pas s'engager dans une discussion lorsque l'officiant répète la amida.
Si elle parle, elle est un fauteur, et sa faute est trop grande pour être supportée, et on la réprimandera."

Il est intéressant de noter qu'aucune autre faute n'est dénommée ainsi, et elle est à rapprocher de : "Caïn dit à Hachem : Mon crime est-il trop grand pour être supporté" (Béréchit 4,13).

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-> La michna Béroura (124,27), cite le Kol Bo qui dit :
"Honte à ceux qui discute pendant la prière, car nous avons vu plusieurs synagogues détruites pour cette raison".

-> Le Tossefot Yom Tov (1578-1654) fit un rêve dans lequel on lui annonça que si la population juive d'Europe de l'Est a été dévastée par 2 années entières de pogroms cosaques (en 1648 et en 1649), c'est parce que les gens avaient l'habitude de parler à la synagogue durant la répétition de la amida.

Le rav Matitiahou Salomon développe à ce sujet :
"Que pensez-vous qu'il arriva lorsque commencèrent les massacres cosaques?
Que pensez-vous que firent les habitants des villages lorsqu'ils virent les cosaques à cheval sur leurs grandes montures fondre sur eux à toute allure?

Ils se précipitèrent à la synagogue et implorèrent D. avec désespoir.
Ils adressèrent des "prières complètes", intimement convaincus que leurs prières avaient le pouvoir de les sauver.
Ils prièrent sans arrogance ni complaisance, tels "des mendiants se tenant devant la porte".

Mais leurs efforts restèrent vains.
Leurs prières ne furent pas "immédiatement acceptées".
Pour quelle raison?

Parce que D. dit : "Lorsque tout allait bien et que vous veniez à la synagogue, vous aviez l'habitude de bavarder avec vos amis et vos voisins pendant la répétition de la amida, comme si vous ne vous trouviez pas dans un lieu saint.
Vous avez tourné en dérision les prières qui M'étaient adressées.
Et à présent, vous venez prier!
Maintenant, vous venez dire : notre Père, notre Roi! (avinou malkénou)!

Si Je suis un Père, où est Mon honneur?
Si Je suis un Roi, où est le respect qui m'est dû? (midrach rabba 46,4).

Me considériez-vous votre Père et votre Roi lorsque vous bavardiez en Ma présence?
Il est trop tard à présent. Je ne peux accepter vos prières."

Voilà pourquoi les bavardages à la synagogue pendant la répétition de la amida sont "une faute trop grande à porter". "

=> En y parlant, nous nous interdisons toute aide, tout sauvetage futur de D., lorsque nous en aurons véritablement besoin.

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-> En 5408/5409, il y eut en Europe des grands pogroms et beaucoup de sang juif fut versé, sans raison apparente. De grands malheurs se produisirent et la raison de colère divine restait inexplicable.
Le Rav Tossfot Yom Tov décida alors de faire une "Chéélat ‘Halom" (une question dans les rêves), et reçut cette réponse : le décret divin provient des paroles futiles prononcées dans les synagogues.
Il rédigea alors un Michébérakh spécial pour les personnes se taisant à la synagogue.

-> L’Admour de Gour (le Imré Emet) expliqua l’impossibilité des Nazis d’atteindre les juifs d’Afrique du Nord par le fait qu’ils craignaient et respectaient profondément la synagogue.

-> Le rav Yonathan Eibschutz dans son livre Yaarot Dvach explique également par cette raison la destruction des synagogues de Prague.

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-> "Les difficultés qu'une personne rencontre dans sa vie, en ce qui concerne les enfants, la santé et la parnassa, proviennent de la faute de parler durant la prière"
[Rabbi Dov Ber de Loubavitch]

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+ Encore quelques mots sur la synagogue :

La michna Béroura (Siman 46, introduction) affirme qu'avant qu'une personne n'entre dans une synagogue [le matin], alors qu'elle est encore à l'extérieur, elle doit dire : "Dans la maison de D., nous entrerons avec agitation".

En franchissant le seuil de la synagogue, il faut prendre un moment pour s'imprégner de la sainteté intense et imposante qui nous enveloppe.
Ensuite, on doit dire : "Et moi, grâce à Ton immense bonté, j'entrerai dans Ta maison, je me prosternerai à Ton Saint Temple pénétré par Ta crainte" (Téhilim 5,8 - vaani bérov 'hasdé'ha avo bété'ha ...).

Selon le rav Mattitiahou Salomon cela nous enseigne que nous devons faire une pause et réaliser le privilège que nous avons de pouvoir prier dans une synagogue.
Combien nous sommes chanceux de pouvoir nous tenir entre ces saints murs et nous rapprocher de D.

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-> Une personne qui vient à la synagogue pour parler, est considérée comme un fauteur qui entraîne les autres à la faute, et ce comportement lui fait perdre sa part dans le monde à venir.
[Dover Shalom - p.70]

-> Un tsadik a rencontré une fois Eliyahou haNavi, qui était en train de charger 300 chameaux avec des punitions.
Il lui a demandé : "Pour qui sont-ils?"
Eliyahou lui a répondu : "Pour celui qui parlent entre "barou'h chéamar" et la fin de la Amida".
[Or'hot Israël citant la Pessikta]

-> La michna Broura rapporte (56,101), au nom du traité Dérekh Erets, que Rabbi 'Hama a trouvé le prophète Eliyahou en train de conduire des milliers de chameaux chargés de Colère divine et d'Emportement pour punir ceux qui parlaient pendant le Kaddich et la Kédoucha.

Le Michna Broura continue en citant le Sefer 'Hassidim qui raconte l’histoire d’un homme pieux qui a rêvé d’un de ses amis décédé, pieux lui aussi, dont le visage était vert.
Le rêveur lui a demandé la raison de cette couleur, il lui a répondu "parce que je parlais pendant le Kadich".

Le Michna Broura écrit que même penser des paroles de Torah pendant le Kadich est interdit, car il faut beaucoup se concentrer sur les réponses du kadich.

Pour la répétition de la Amida ('Hazara), cela est écrit clairement dans le Choul’han Aroukh (chap.124, alinéa 7) : "qu’on n’a pas le droit de parler de choses profanes pendant que l’officiant fait la 'Hazara (et le rav Ovadia Yossef qu’on n’a même pas le droit d’étudier de la Torah ne serait-ce qu’en pensée, et à plus forte raison d’en parler (Halik'ot Olam, Tome 1 p.192), et si la personne a parlé, elle fait un péché qui est insoutenable et qui doit être réprimandé."

-> Le Magen Avraham rapporte que le Arizal ne disait que des mots de prière dans la synagogue, évitant même des discussions de moussar et de téchouva, de peur d'être amener à des sujets inconvenables pour le lieu.

-> La michna Broura écrit que nous devons éduquer nos enfants à respecter la synagogue.
[il faut être un exemple à leurs yeux, et ne pas attendre d'eux ce que nous ne faisons pas]
Il est ainsi mieux de ne pas les y amener trop jeunes, si c'est pour qu'ils y jouent et dérangent les autres, et surtout qu'ils acquièrent de mauvaises habitudes qui vont rester durant toute leur vie (ex: la synagogue est un lieu où l'on peut venir s'amuser, parler comme dans café, ...).

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+ La sainteté d’une synagogue est la même que celle du Temple.
De la même manière que nous nous conduisons actuellement dans une synagogue, de la même manière nous nous comporterons dans le futur Temple.
[…]
Si nous ne nous efforçons pas d’honorer une synagogue, alors [pour l’éternité] nous n’aurons aucune compréhension de ce qu’est réellement la sainteté du Temple.
[Rav Avraham Pam]
[citation rapportée dans le Séfer Torah Tavlin du rabbi David Hoffman (Kédochim 5776)]

-> Le Smak écrit que de nos jours, la synagogue est un Temple miniature (mikdach méat).

-> Le Kav haYachar ajoute que les murs d’une synagogue sont tellement saints que la lumière de la présence Divine plane constamment au-dessus.

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"Au moment où l'on sort les Séfer Torah de l'Arche (la Téva), il ne faut pas parler.
On reste debout avec crainte, car à ce moment-là, les Portes du Ciel et les Portes de la Miséricorde s'ouvrent, et l'amour de D. s'éveille envers Ses Créatures.

A ce moment, on doit sentir qu'on reçoit la Torah. Il ne faut donc pas parler, pas même pour dire des paroles de Torah, et certainement pas des paroles futiles."

[le Méam Loez - sur Vayélé'h 31,19]

[ex : imaginons l'insulte à Hachem, qui est en train de donner Sa Torah, et nous pendant ce temps là nous discutons du dernier match de foot!]

-> "Dès que le Séfer Torah est posé sur la Téva, toute l'assemblée doit ressentir de la crainte, "trembler" et se considérer comme face au mont Sinaï et disposée à recevoir la Torah.
Chacun des fidèles doit se concentrer et prêter l'oreille à la lecture, et nul n'a le droit "d'ouvrir la bouche" même pour dire des paroles de Torah.
Chacun doit être animé d'une crainte lui faisant oublier qu'il possède une bouche."
[Zohar - Vayakél 206a]

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+ A la synagogue, on n'engagera pas de discussions légères, que ce soit le Shabbath ou en semaine.
[A shabbath,] Quiconque se comporte de la sorte, les 2 anges qui l'accompagnent, imposent leurs mains sur sa tête et disent : "Untel n'a pas de part dans le D. d'Israël".
De plus, il profane le [jour du] Shabbath.

Hélas, nous voyons nombre de gens qui conversent à la synagogue comme s'ils étaient chez eux.
Ils oublient que s'ils avaient un invité de marque, ils ressentiraient une gêne profonde si d'autres se mettaient à discuter en sa présence.
A plus forte raison à la synagogue, qui représente la maison de D.

Les juifs viennent y prier Hachem, lui demandent d'effacer leurs péchés et de subvenir à leurs besoins. Mais si les gens discutent entre eux, comment est-il possible de lui demander ses bienfaits?
Quiconque discute dans la synagogue, se dissocie de l'assemblée.
Il faut donc éviter d'y prononcer même un mot, et ne penser qu'à sa prière afin qu'elle soit acceptée par D.

[Méam Loez - Béréchit 2,2]

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-> Lorsqu'un homme bavarde à la synagogue, même si ce n'est pas pendant la prière, que ce soit le Shabbath ou même en semaine, 2 anges posent les mains sur sa tête et déclarent : "Malheur à cet homme qui n'a pas de part en le D. d'Israël ni part au monde futur!".
S'il parle à la synagogue Shabbath, Roch Hachana ou Yom Kippour, outre la faute de dire des paroles profanes à la maison de prière, c'est comme s'il profanait le Shabbath ou le jour saint (yom tov).
Il faut donc se renforcer dans ce domaine.
[...]
Quiconque parle à la synagogue s'exclut du sein du judaïsme.
[Méan Loez - Nasso 5,5-6]

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-> "Actuellement, comme nous le savons, puisque le Temple a été détruit, les endroits où Hachem fait résider Son Esprit Divin, sont les synagogues et les lieux d’études (beit midrach) du peuple juif (cf. guémara Méguila 29a).

C’est pourquoi celui qui parle dans une synagogue ou durant la prière est littéralement en train de se rebeller contre Hachem, et il entraîne que la présence divine s’éloigne. Il accomplit ce que l’armée grecque n’a pas pu faire.
Il rend l’air [spirituellement] impur, et [c’est comme si] il met des idoles dans la Court [du Temple] [מעמיד צלם בהיכל], car pour chacune de ses fautes il entraîne l’apparition d’une séparation avec D. (klipa) et d’un esprit impur!"

[Noda biYéhouda – Rabbi Yé’hezkel Landau – Drouché Tzla’h ‘Hanoucca]

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-> Le Yalkout (Chouël I - remez 106) dit : "Dans le futur, le peuple d'Israël va mépriser 3 choses : la malkhout chamayim, la malkhout (royauté) beit David, et le Temple (beit hamikdach). Et le peuple d'Israël ne sera pas méritant d'être délivré tant qu'ils n'en reviennent à désirer ces 3 choses".

D'après la guémara (Méguila 29a), depuis la destruction du Temple, les synagogues et maisons d'étude viennent en place du Temple. [la synagogue est un Temple en miniature (beit mikdach méat)]

=> Ainsi, nous devons témoigner de l'importance et du respect à nos synagogues, et grâce à cela nous aurons le mérite d'avoir la venue du machia'h, d'avoir le Temple reconstruit pour l'éternité.
[d'après un divré Torah du rav Its'hak Sorotzkin]

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+ "Qu'ils Me fassent un Sanctuaire (mikdach) et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8-9)

-> Le Méam Loez (Térouma 25,8-9) nous enseigne :
La Présence Divine allait résider essentiellement à l'intérieur des juifs, et non dans le bois et le métal du Michkan.
Certes, un édifice tangible devait être construit mais sa seule fonction était de stimuler spirituellement le peuple.

Entrer dans le Michkan, le Temple ou une synagogue n'est pas suffisant en soi. Un bâtiment n'est fait que de bois et de pierre. Le principal, ce sont les personnes qui s'y trouvent et qui doivent s'imprégner de la sainteté de la Présence Divine, sanctifier leur cœur et se tenir avec crainte devant D. pour ne pas agir contrairement à Sa volonté.

Un tel édifice peut alors être appelé "un Sanctuaire", un Michkan, une congrégation sainte ou un Temple.
Ce n'est pas le bois dont il est fait qui est important mais le cœur des fidèles qui s'y rassemblent.

L'édifice physique a pour seul but de tirer ceux qui le fréquentent de leur torpeur spirituelle et de diriger leur conscience vers Hachem.
Ainsi chacun se dira : "Si je me trouve dans ce lieu saint où réside la Présence Divine, je dois me comporter avec crainte et ne pas prendre part à des conversations futiles".
[Alchikh haKadoch]

Ce sont donc les personnes elles-mêmes qui constituent le "vrai" Michkan. C'est pourquoi après avoir dit : "Qu'ils me fassent un Michkan", Hachem ajouta : "ainsi ils feront".
Les hommes doivent travailler sur eux-mêmes pour faire le Michkan en purifiant leur cœur.
[...]

Construire une synagogue est considéré comme un acte aussi important que de bâtir le Temple.

Les prières offertes chaque jour à la synagogue sont comparables au service (avoda) des sacrifices effectué au Temple. En effet, la prière est aussi appelée "service" (avoda) ...
La synagogue qui reflète le Temple d'en-Haut doit être aussi belle que possible.

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Il y a des anges chargés de surveiller les gens qui parlent dans les synagogues.
Lorsqu'ils en trouvent, ils imposent leurs mains sur la tête du pécheur et disent : "Malheur à cet homme qui parle en ce lieu".

[Zohar - Vayakel]

-> Parler sans raison dans une synagogue est un grave péché.
Quiconque le fait ne mérite pas le D. d'Israël, car il montre clairement qu'il n'honore pas Sa Présence au sein de la synagogue.
[En ce sens, Yaakov disait : "Que ce lieu est redoutable!"]
[Zohar - Térouma]

-> Tout juif doit être conscient de la gravité de prononcer des propos profanes dans la synagogue.
Le Zohar explique que celui qui discute à la synagogue provoque une séparation, détachant son âme de D.
[le Maharam Shick]

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-> b'h, également à ce sujet : http://todahm.com/2020/03/23/13473
mais également :
-> http://todahm.com/2016/06/30/4605
-> http://todahm.com/2014/08/08/parler-pendant-la-priere
-> http://todahm.com/2014/02/01/1036
-> http://todahm.com/2020/12/28/parler-a-la-synagogue
-> http://todahm.com/2021/01/21/30262

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-> A cause de ceux qui parlent dans la synagogue, la date de la guéoula est repoussée, et il devient plus difficile aux juifs de monter s'installer en Israël.
[Zohar - rapporté dans un cours du rav David Touitou]

-> Prier dans une synagogue où l'on y discute/parle, va avoir pour conséquence qu'aucune téfila ne monte, car les paroles créée un nuage noir et la prière ne monte alors pas plus haut que le toit.
[Yaarot Dvach]

-> Toute personne qui parle dans une synagogue n'a pas de part au D. d'Israël, dans ce monde et dans le monde à venir.
[Zohar - Térouma 131]

-> Si un homme avait conscience d'à quel point le fait de parler dans une synagogue détruit son mazal, il rentrerait comme un muet dans la synagogue.
[Tikouné Zohar]

-> Le salaire qu'une personne peut obtenir par la synagogue (efforts pour y aller, répondre amen, prier, ...), est perdu par sa faute d'y parler.
Plus grande est la faute que le salaire qu'on obtient.
[rabbénou Yona]

-> Parler dans une synagogue est un signe que cette personne n'a pas de crainte du Ciel.
[Chla haKadoch]

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-> Selon le Baal haTourim, chaque parole que nous prononçons dans une synagogue va créer des ronces dans notre monde futur (sauf si nous faisons téchouva la dessus).
[est-ce que nous voulons une éternité rayonnante de beauté, ou bien gâchée par de mauvaises herbes (ronces), qui nous piquent au rappel de notre grave faute de parler à la synagogue!]

-> "Hachem t’a glorifié à son tour en te conviant à être Son Peuple privilégié ... Il veut que tu deviennes la première de toutes les Nations qu’Il a faites, pour la louange, pour le nom et pour la splendeur ; et pour que tu sois un Peuple consacré à Hachem, ton D., comme il l’a déclaré" (Ki Tavo 26,18-19).

Le Baal HaTourim explique ainsi l’expression : "pour la louange, pour le nom et pour la splendeur" = "Autant que les juifs louent et glorifient le Nom, autant cela sera splendeur pour eux".
Ainsi, cite-t-il la guémara (Méguila 15b) : Dans le futur, Hachem sera une couronne sur la tête de chaque tsadik, comme il est dit : ‘En ce jour, Hachem sera une couronne de gloire et un splendide diadème’ (Yéchayahou 28, 5)."
Le Baal Hatourim explique alors : "Cette couronne par laquelle ils ont couronné Hachem lors de leurs prières, leur reviendra sur eux. En revanche, celui qui prononce des paroles profanes à la synagogue, verra son corps entouré de ronces."

-> Selon le Chomer Emounim, le salaire de ne pas parler dans une synagogue est incommensurable, et a même la capacité d'annuler de durs décrets qui sont sur le peuple juif.
On s'évite beaucoup de malheurs en évitant de parler dans une synagogue.

-> Le Séfer Ahavat 'Haïm enseigne que le salaire de celui qui ne parle pas dans une synagogue, alors Hachem ne laissera pas parler contre lui des anges Accusateurs, au moment du jugement en Haut devant le beit din, le jour de sa mort.

-> Parler dans la synagogue fait partir la Présence Divine, et Hachem dit que puisque tu ne respectes pas ma maison, là où tu iras je mettrai le bazard (balagan) dans ta vie.
[Ohr Tsadikim]

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-> Un téléphone allumé dans une synagogue est un grand affront envers D.
[rabbi 'Haïm Kanievsky - le 24 Iyar 5780]

La prière : être au plus proche de papa Hachem

+ La prière : être au plus proche de papa Hachem

Le rav Shimshon Pinkous (Siddour Téfila) nous explique que la prière est un voyage au plus proche de la présence divine :

1°/ tout d'abord, nous arrivons au mont du Temple (Har haBayit) = les bénédictions du matin ;

2°/ puis, nous entrons dans la cour du Temple (la Azara) = les korbanot et les Péssouké déZimra ;

3°/ puis, au moment où nous disons comme les anges : "kadoch, kadoch, kadoch", nous faisons face au Sanctuaire (le Heichal), où il y a la ménora, le mizbéa'h (l'Autel) et la choul'han ;

4°/ Au moment de dire la amida, nous entrons dans le Saint des saints (kodech haKodachim), lieu où même la personne la plus sainte du peuple juif (le Kohen gadol) ne pouvait y entrer qu'une seule fois par an (à Yom Kippour).
Et nous, nous pouvons y entrer 3 fois par jour!!

Ensuite, nous faisons le chemin inverse :
3°/ après la amida, nous récitons Achré et Ouva léTsion = on retourne alors dans le Sanctuaire (Hekhal) ;
2°/ puis nous allons de nouveau dans la Cour (Azara) = en disant le Chir chel Yom ;
1°/ et enfin nous nous retrouvons sur le mont du Temple = en prononçant : Ein Kélo-hénou et le passage des kétoret.

C'est la fin de la prière, nous retournons à notre quotidien, mais comment ne pas garder clairement le souvenir de ce périple, de ce moment d'énorme proximité avec D.

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-> Dans le Ma'hzor Ich Matslia'h [Mazouz] (Roch Hachana), il est écrit :
[En commençant la Amida,] on s'imaginera que l'on est en train de prier à Jérusalem, dans le Temple et face au Saint des Saints.
On inclinera la tête, on baissera les yeux, on élèvera son cœur et on s'imaginera que l'on se trouve au Ciel, face à Hachem.

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-> Au moment de la Amida, la loi juive (Michna Béroura 94,7) demande que nous concentrons nos pensées vers la terre d'Israël, vers Jérusalem, vers le Temple et nous devons nous imaginer soi-même comme si l'on se tenait devant le Saint des saints, le lieu le plus saint de la terre, en face du Aron où la présence divine réside.

-> La michna béroura se base sur le verset : "Ils t'adressent leur prière dans la direction de leur pays que tu as donné à leurs pères, de la ville que tu as élue et de la maison que j'ai bâtie en ton honneur.
Du haut du ciel, ton auguste demeure, tu entendras, tu écouteras leur prière suppliante, et tu leur feras justice." [Méla'him 8, 48-49]

-> On peut noter que le matin juste après le Shéma, on dit : émet, véyatsiv, vékayam, véyachar, ... véné'hmad, véna'im.

Il y a en tout 15 mots, commençant tous par la lettre vav, en lien avec les 15 marches nécessaires afin d'accéder au Saint des saints dans le Temple.

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-> Le Baal Chem Tov enseigne que là où sont les pensées d'une personne, c'est là où elle se trouve dans son essence, dans son intériorité.

Au-delà de ce qu'on a vu, être à Jérusalem, c'est important par exemple car :
-> Selon le Maharcha (guémara Kidouchin 69a), Jérusalem est le lieu le plus élevé spirituellement sur terre, le lieu le plus proche de D., permettant à l'âme de s'envoler vers des hauteurs les plus élevées.

-> Selon le pirké dé Rabbi Eliézer (chap.35) : "Toute personne qui prie à Jérusalem est considérée comme se tenant en prière devant le Trône de gloire"

-> "Yaakov dit : Que ce lieu est redoutable! Ce n'est autre que la demeure de D. et ceci est la porte des cieux" (Béréchit 28,17)
Rachi citant le midrach, nous précise que c'est le point d'où les prières s'élèvent vers D.

On comprend l'importance d'y diriger ses pensées, qui nous permettent dans notre essence de profiter de la force de cet endroit.

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-> Il faudra préserver un espace de 4 amot (2 mètres) autour d'une personne qui prie sa amida (surtout devant et sur ses côtés).
Selon la michna Béroua, c'est afin de ne pas la gêner, la déconcentrer, et aussi de risquer de l'empêcher de vider totalement son cœur à D., par honte d'être observée.
Selon le Tour, la présence divine réside dans cet espace, et en respect à Son égard, il sera interdit de s'y asseoir.

[ La loi juive est qu'il est interdit de s'asseoir dans les 2 mètres autour d'une personne qui fait sa amida : devant et sur ses côtés (derrière : il vaut mieux éviter).
Si l'on est en train de prier, on a le droit de s'asseoir. ]

La amida qui est le sommet de notre prière, est également le moment où l'on ressent au plus proche D.
Cela n'est pas une belle pensée, c'est une réalité, que même la loi juive prend en considération.

=> Ayons conscience de la grandeur de ce moment, de la chance que nous avons de nous présenter devant le Roi du monde, qui attend que nous mettons tous nos espoirs en Lui ...

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-> Lorsqu'elle prie, une personne doit se tourner vers le mur.
Le mot : "mur" (kotel - כותל) fait allusion à l'unification des 2 noms Divins : Tétragramme et Elokim.
Le Tétragramme (יהוה) a une guématria de : 26, soit : כו, tandis que les lettres תל ont la même valeur que 5 fois le nom Elokim (אלהים).
Lorsqu'elle prie, une personne doit avoir à l'esprit d'unir complètement ces 2 Noms, et d'adoucir les décrets difficiles (allusion à Elokim : attribut Divin de Justice) avec de la miséricorde/bonté (allusion au Tétragramme).
[Béér Mayim 'Haïm - Bé'houkotaï]

"Trois choses allongent la vie d'une personne, et l'une d'entre elles est le fait de prier lentement."

[guémara Béra'hot 54b]

-> Dans sa jeunesse, le 'Hatam Sofer a répondu à un ami critiquant sa longue prière au détriment de l'étude de la Torah :

"La guémara enseigne qu'une personne qui prie lentement aura ses jours et ses années allongés, ainsi en réalité, je gagne du temps en agissant de cette façon.
De plus, une bonne prière amène plus d'aide de D. dans l'étude."

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-> "Lorsque l'homme prononce lentement et avec ferveur les mots de sa prière, il ressent une proximité avec D. ...
Ceci provient de la pitié divine qui éclaire son âme à ce moment précis."

[Rabbi Na'hman de Breslev]

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-> "Quatre choses nécessitent d'être renforcés régulièrement, et l'une d'elles est la prière"
[guémara Béra'hot 32]

Rachi souligne que cette mitsva exige de l'homme des efforts renouvelés.

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-> "Une prière sans kavana est comme un corps sans âme"
['Hovot haLévavot]

-> Le Rokéa'h enseigne qu'il faut dire les mots de la prière en faisant aussi attention que si l'on comptait de l'argent, se concentrant intensément et en étant vigilant à ne pas précipiter ses mots.