+ La kavana dans la prière ...
Le rav Dessler a écrit :
"Peut-on appeler prier l'acte de bredouiller des mots?
Il s'agit d'une terrible et affreuse dégradation dans le concept de prier à cause de laquelle les Portes du Ciel pourront être fermées au pouvoir de la prière."
Rabénou Bé'hayé affirmait que celui qui prie avec ses lèvres alors que son coeur est concentré sur ses affaires est considéré comme un pécheur.
En effet : "... Parce que celui qui prie et agit ainsi, s'éloigne dans ses pensées du Roi, Hachem, alors qu'il ne se comporterait pas de cette façon face à un roi humain (lui parler en pensant à autre chose)."
Le Séder Olam : "la prière sans kavana n'aide en rien ... au contraire, elle entraîne la proclamation au Ciel des péchés de celui qui l'adresse."
Guémara (Taanit 2a) : ""Et servir de tout votre coeur : Quel service se fait de tout votre coeur?
C'est la prière."
Le Smak précise : "Quel est le service du coeur? La prière avec concentration dans laquelle il faut penser au sens de chaque mot."
Le Aboudraham remarque que les valeurs numériques des mots "téfila" et "békarat halèv" (avec la concentration du coeur) sont les mêmes (= 515), indiquant par là que : "c'est en fonction du niveau de kavana que la prière sera acceptée."
Par ailleurs, le nombre d'apparitions dans la Torah du mot lèv (coeur - avec toutes ses variantes), s'élève à 113, ce qui correspond également au nombre total des mots trouvés dans les phrases terminants les bénédictions de la Amida (par exemple : "Baraoukh ata Hachem Maguen Avraham" = 5 mots).
Sur le verset des Téhilim (145;18) : "Hachem est proche de tous ceux qui L'imporlent sincèrement."
Le Radak affirment qu'il ait référence à ceux dont les prières révèlent une harmonie parfaite entre le cerveau, le coeur et les mots.
Nourries par la kavana, ces prières ont le pouvoir d'atteindre leur destination.
Le 'Hazon Ich = "La tâche d'une personne durant la prière est de visualiser le fait que D. écoute chaque mot des prières qui sont prononcés par les lèvres humaines et examine minutieusement les pensées de ceux qui Le prient."
La prière chez nos Sages :
- Lorsque le rav Yérou'ham Lévovitz priait, il parlait à Hachem comme s'il s'adresait à un ami très respecté.
- De même, le 'Hafets 'Haïm conversait souvent avec Hachem, durant la prière, sur un ton très personnel.
Par exemple, on l'entendit un jour dire : "Ribbono Chel Olam, Tu as écouté mes prières de nombreuses fois par le passé. Je T'en prie, accepte-les aujourd'hui également."
On demanda à un éminent Rav : "Combien de temps faut-il pour réciter la Amida?"
Il répondit : "Aussi longtemps que nécessaire pour présenter vos requêtes au Roi!"
Source (b"h) : ci-dessus - compilation personnelle issue du livre "prier avec feu" du rav Heshy Kleinman
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-> "Rabbi Eliézer était alité, ses disciples vinrent lui rendre visite et lui demandèrent : "Maître, enseigne-nous le chemin à prendre pour arriver au monde futur".
Rabbi Eliézer leur répondit : "Lorsque vous priez, sachez devant Qui vous vous tenez. C'est ce qui vous fera mériter le monde à venir"
[guémara Béra'hot 28b]
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-> Selon le rav Eliyahou Lopian, l'exigence principale de la kavana est double : nous devons garder à l'esprit ce que nous disons et à qui nous nous adressons.
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-> Lorsque le prophète Yéchayahou alla annoncer au roi 'Hizkiyahou qu'il était condamné à mourir, il est écrit que celui-ci "tourna son visage vers le mur et pria D." (Méla'him II 20).
Nos Sages (guémara Béra'hot 6) enseignent à ce sujet : "Que désigne le "mur"? Rabbi Chimon ben Lakich dit : "Les murs de son cœur".
Le Léka'h Tov ajoute que par le mérite de sa prière, sa vie fut prolongée de 15 ans. C'est-à-dire que même après qu'un décret de mort a été promulgué contre un homme, une prière est capable de le révoquer.
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-> À propos de l'importance de la prière et de la kavana, le Noam Mégadim explique, en s'appuyant sur les propos des Sages du Talmud (Béra'hot 6b) : "Lorsque Hachem rentre dans une synagogue et ne trouve pas 10 hommes, Il se met immédiatement en colère, comme il est dit : "Pourquoi suis-Je venu? Il n'y a pas d'homme".
Le Noam Mégadim explique que, pareillement, lorsque Hachem vient dans une synagogue et constate qu'il y a 10 hommes qui prient, mais que leurs pensées et leur kavana ne sont pas tournées vers Lui, Il se met aussi immédiatement en colère car ils ne connectent pas l'essence de leur être avec le Maître du monde. Seul leur corps se trouvent dans la synagogue tandis que leurs pensées s'égarent vers d'autres lieux.