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Le véritable test de maîtrise de la colère se déroule au sein de la famille.
Par exemple, il est naturel pour un père de se sentir en position d'autorité. Lorsqu'il a l'impression que son autorité est remise en question, il est facile de se mettre en colère.
[rav Eliyahou Lopian]

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-> Le 'Hozé de Lublin enseigne que la colère se produit principalement à la maison. Lorsque l'on est dans le beit midrach et au travail, on sait (généralement) comment contenir la colère. [ex: la peur du regard d'autrui (on veut faire bonne figure publiquement), nous fait renoncer. ]
La colère se produit dans l'intimité de la maison.
[ex : on prend les choses pour acquis (donc je peux tout faire/demander), on se déchaîne pour la colère qu'on a pas pu exprimer auparavant, pour l'honneur qu'on s'est vu piéter (alors on fait de même chez soi pour contrebalancer), ...]

-> Il est parfois plus facile d'être gentil avec des étrangers qu'avec des personnes avec lesquelles on vit.
Les midot d'une personne se mesure à la façon dont il traite sa femme. Même si quelqu'un fait beaucoup de bonté ('hessed) pour de nombreuses personnes, [au Ciel après sa mort] on ne se souviendra pas de lui [du 'hessed qu'il a pu faire], s'il n'a pas été gentil avec sa femme.
[rav 'Haïm Vittal]

Vivre extérieurement à soi-même, à son couple, à sa famille

+ Vivre extérieurement à soi-même, à son couple, à sa famille :

-> Aujourd'hui, de nombreuses gens vivent en dehors de leur propre vie. Ils vivent leur propre vie en tant que spectateurs, pensant que rien de ce qu'ils font n'est significatif à moins qu'ils ne le "postent".
C'est un peu comme si rien ne s'était vraiment passé tant qu'ils n'avaient pas pris une vidéo-photo et ne l'avaient pas partagée sur WhatsApp ou Instagram.
Au lieu de vivre leur vie de l'intérieur, ils l'appréhendent à travers les images et les vidéos qu'ils créent, en se concentrant uniquement sur ce que les autres voient.
[...]

Cette nouvelle mentalité qui consiste à "vivre à l'extérieur" est également à l'origine d'un phénomène contemporain qui nous touche tous : la peur de manquer quelque chose, qui est la crainte qu'un événement passionnant ou intéressant se produise ailleurs.

Tout le monde est devenu complètement absorbé par ce que les autres font ou pensent. Nous nous efforçons tellement d'être "à la page" dans la vie des autres que nous perdons notre sens de l'autonomie et de l'indépendance.
Nous avons atteint un point où les gens ont peur de vivre leur propre vie sans être impliqués dans la vie des autres, et beaucoup de gens sont en fait mal à l'aise dans leur propre réalité.
Chaque vibration ou bip de leur appareil est ressenti comme une urgence fédérale à laquelle il faut répondre immédiatement.
De nombreuses personnes ressentent même une envie incontrôlable de cliquer sur des clips vidéo d'une absurdité absolue, simplement parce qu'un type quelconque les a stratégiquement étiquetés comme étant "à voir" ... et on les regarde de peur de "rater quelque chose".

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=> Quelle est l'approche de la Torah sur ce problème de notre génération (issu de l'essor des nouvelles technologies)?

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar יחוד המעשה פרק ד) affirme qu'une personne qui vit pour impressionner les autres et gagner leur approbation est dans un état pire que celui qui sert l'idolâtrie (ovéd avod zara).
Il explique qu'un idolâtre n'adore qu'un seul faux dieu, mais qu'une personne qui cherche à gagner l'approbation de tous les autres adore en fait tous ceux qui l'entourent!

C'est peut-être le message que Hillel Hazaken avait l'habitude de transmettre à Souccot lors des Sim'hat Beit Hachoéva, à un moment de grande joie.
[selon la michna (Soucca 5,1) : "tout celui qui n'a pas été témoin de la sim'hat beit hachoéva (cérémonie de libation des eaux au Temple pendant Souccot) n'a jamais connu de la vraie joie".]
La guémara (Sota 53a) rapporte que Hillel avait l'habitude de dire en ces occasions : "Si je suis ici, alors tout le monde est ici, et si je ne suis pas ici, alors qui est ici?"
=> Cette déclaration semble étrangement orgueilleuse, d'autant plus que Hillel était réputé pour sa grande humilité. De plus, il est difficile de voir en quoi cette déclaration est liée à la joie de ces festivités.
Qu'est-ce que cela signifie?

La déclaration d'Hillel révèle une formule pour un bonheur authentique.
Hachem donne à chaque individu un mission unique dans ce monde qui est faite sur mesure pour lui. Chacun d'entre nous est doté de talents et de ressources spécifiques pour remplir sa mission personnelle dans la vie.
En nous séparant de la foule et en puisant dans la richesse de notre propre monde intérieur, nous découvrirons ce qui rend chacun d'entre nous unique. Vivre avec un tel sentiment d'utilité apporte une joie incroyable.
[grâce à D. j'ai des capacités/talents sublimes, et ainsi je suis indispensable au monde par ces aspects et ce que je peux faire! ]

Si nous sommes pleinement présents dans notre propre vie, comme l'a dit Hillel : "quand je suis là", alors nous devons avoir l'impression que "tout le monde est là" et que nous ne manquons de rien.
Toute l'excitation que la vie a à offrir est en nous, et nous n'avons pas à craindre que quelque chose de plus excitant se passe ailleurs.
[ j'aurai pu avoir plus, j'aurai pu avoir moins, mais ce que j'ai c'est ce que Hachem a jugé [dans Sa bonté parfaite] comme étant le mieux pour réaliser ma mission dans ce monde. Si j'ai l'impression qu'il me manque, c'est que je cherche à vivre une autre vie ... ]

Cependant, lorsque nous sommes concentrés sur ce que font les autres et que nous ne sommes pas présents dans notre propre vie, nous devons être honnêtes avec nous-mêmes et poser la question d'Hillel : "Qui est vraiment ici? " = Pourquoi ne vis-je pas ma propre vie?

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+ Faire des comparaisons dans un couple :

-> Le fait de comparer son conjoint avec un autre conjoint (ex: lui/elle agit comme ça [contrairement à toi])
D'où viennent ces échanges?

Lorsqu'un mari et une femme ont vécu pendant des années en concentrant leur attention sur tous ceux qui les entourent, en s'occupant des affaires des autres, cela aura un impact toxique sur la construction de leur propre foyer.
Si nous passons notre vie à regarder en dehors de notre propre intimité, nous pouvons avoir une infinité de "conseils" à nous donner l'un à l'autre en nous basant sur toutes les relations "merveilleuses" que nous voyons autour de nous, mais nous aurons aussi des mariages misérables.
Un maison juive ne peut être construite correctement que lorsque le mari et la femme se concentrent l'un sur l'autre plutôt que sur le monde qui les entoure.

Il s'agit également d'un élément clé d'une éducation réussie.
Combien d'enfants deviennent des korbanot (sacrifices) pour l'image publique, élevés avec une attitude qui donne la priorité à ce qui sera bien vu par les voisins plutôt qu'à ce qui est vraiment bon pour eux?
Tout comme un mari et une femme doivent se concentrer sur leur mariage et ignorer les influences du monde extérieur, les parents ne doivent pas permettre au monde extérieur de donner le ton à la vie de leurs enfants.

-> Le rav Matisyahou Salomon souligne ce point avec un aperçu étonnant de la prophétie de Bilam.
L'un des éloges de Bilam à l'égard du peuple juif portait sur leurs habitations.
Selon le midrach (aggada Bamidbar 24,5), Bilam soulignait le fait que les tentes du peuple juif étaient montées de manière à ce qu'il n'y ait pas 2 entrées en face l'une de l'autre, ce qui était un signe du caractère élevé de notre nation.

Le rav Matisyahou pose une question très fondamentale concernant ce midrach : Pourquoi les Bné Israël ont-ils été félicités pour le fait que leurs tentes n'avaient pas d'entrées en face l'une de l'autre?
Toute personne normale concevrait sa maison en tenant compte de cette mesure d'intimité la plus élémentaire, afin d'empêcher les autres de voir dans son espace personnel (on préfère naturellement éviter d'avoir du vis-à-vis). Pourquoi une prophétie était-elle nécessaire pour révéler et louer ce "grand" aspect de notre nation?

Selon le rav Salomon, la réponse est que la principale motivation du peuple n'était pas de préserver sa propre intimité, mais leur véritable intention était que chaque famille reste concentrée sur sa propre maison et ne se préoccupe pas de ce que faisaient les autres. [on se concentre à l'épanouissement de notre propre intériorité familiale! ]
Cette motivation sous-jacente n'a pu être révélée que par la prophétie et exprime véritablement la grandeur du peuple juif en tant que nation entièrement concentrée sur ses propres maisons.

=> Si nous nous entraînons à nous concentrer sur notre monde intérieur et à nous protéger du bombardement constant de mises à jour et de messages sur la vie des autres, nous découvrirons une existence beaucoup plus riche dans nos propres maisons.

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-> Nos Sages illustrent les dangers de vivre en dehors de nos propres vies dans leur discussion sur le sort de la Sotah.
Où est-ce que la sotah s'est-elle trompée? Nos Sages décrivent sa faute d'une manière à laquelle nous ne nous serions pas attendus : la gémara (Sota 9a) déclare que le crime de la femme sotah a été de poser les yeux sur un homme qui ne lui était pas destiné.
La conséquence de cela, poursuit la guémara, est que la sotah ne gagne pas l'homme qu'elle voulait, puisqu'elle devient interdite pour lui, tandis que son mari, l'homme qui est en fait le sien, lui est également enlevé. Tout son monde s'écroule et elle se retrouve sans rien.

Et où tout cela a-t-il commencé? Nos Sages révèlent que la racine du problème de cette femme n'était pas ses désirs primaires ; son problème était qu'elle ne reconnaissait pas le cadeau qu'elle avait dans son propre mariage. Elle a essayé de poursuivre une vie qui n'était pas la sienne, et elle a tout perdu en conséquence.
La guémara conclut par une leçon de vie : si une personne jette son dévolu sur quelque chose qui n'est pas pour elle, elle ne recevra pas ce qu'elle désire et perdra tout ce qui lui était destiné.

-> Tout comme les nos Sages considèrent qu'il s'agit là du principal défaut de la sotah, ils considèrent également qu'il s'agit du cœur de l'épreuve de Yossef avec la femme de Potiphar.
La guémara (Zéva'him 118b) enseigne que Yossef a refusé de regarder "quelque chose qui ne lui appartenait pas" (c'est-à-dire la femme de Potiphar), et sa récompense a été que dans sa portion en terre d'Israël, on pouvait manger des kodchim "à perte de vue".
[ lorsque le Michkan fut installé à Shilo, qui faisait partie de la portion de terre de Yossef, il était permis de manger des kodchim dans n'importe quel endroit d'où l'on pouvait voir Shilo de loin, même si l'on ne se trouvait pas à proximité du Michkan.
Le refus de Yossef de regarder la femme de Potiphar montrait qu'il ne s'intéressait qu'à sa propre réalité personnelle ; par conséquent, sa récompense fut qu'une nouvelle réalité halakhique fut générée sur son territoire par le pouvoir de la vue. ]

=> Pourtant la guémara semble avoir ignoré le principal défi auquel Yossef a été confronté. La guémara ne mentionne pas la beauté de la femme de Potiphar ou la tentation (l'envie d'avoir une si jolie femme) créée par l'épreuve.
L'accent est mis uniquement sur le fait que Yossef ne voulait pas regarder "quelque chose qui n'était pas à lui". Est-ce vraiment une représentation exacte de l'ampleur de l'épreuve à laquelle Yossef a dû faire face, en ne regardant pas la "propriété" de quelqu'un d'autre?

La réponse est : oui! Nos Sages nous révèlent ici que l'échec sous-jacent d'une personne qui ne protège pas ses yeux est l'acte de laisser ses yeux errer vers des personnes et des choses qui ne lui sont pas destinées!

-> Lorsqu'une personne comprend qu'elle a sa propre vie à vivre, elle devient très motivée pour se tenir à l'écart de toute personne et de tout ce qui n'est pas fait pour elle.
Une personne ayant une perspective correcte voudra profiter de sa propre vie et ne se laissera pas distraire par quoi que ce soit d'autre.
Par conséquent, l'accomplissement de Yossef était enraciné dans sa reconnaissance du fait qu'il ignorait tout ce qui se trouvait en dehors de son monde personnel.

Ainsi, nos Sages nous enseignent que l'incroyable force de volonté de Yossef était chargée par son désir de vivre sa propre vie. Il ne s'agissait pas d'un acte visant à surmonter le désir pour les femmes. C'était plutôt le résultat d'un travail de développement d'un état d'esprit correcte et une croyance totale en la vérité fondamentale : Pour chaque homme, la femme qu'il épousera est la seule qui lui convienne.
[de même que je ne suis pas le plus beau et le plus intelligent, elle n'est pas la personne la plus belle et la plus intelligente, mais c'est la personne que Hachem m'a destinée, c'est la meilleure pour moi (pourquoi alors regarder ailleurs)! ]
C'est le message que Yossef a intériorisé lorsqu'il était un jeune homme célibataire en Egypte, et tous les bachourim, même aujourd'hui, sont capables de vivre avec ce type de clarté.

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-> La michna (Guittin 91a) aborde les points de vue de divers Tanaïm sur ce qui est considéré comme une raison légitime de divorcer. L'opinion de Rabbi Akiva est qu'un homme est autorisé à divorcer de sa femme même s'il a simplement trouvé quelqu'un d'autre qui lui semble plus convenable qu'elle.

Rabbi Akiva tire son opinion des mots "si elle a perdu la faveur de ses yeux", qui apparaissent dans la description du divorce faite par la Torah (lo timtsa 'hen béénav - Ki Tétsé 24,1)
Ce verset traite d'un divorce qui a lieu lorsque la faveur/grâce ('hén) du mariage a disparu et que le mari ne se sent plus lié à sa femme.
Mais pourquoi Rabbi Akiva interprète-t-il ce verset comme signifiant que le mari a trouvé une autre femme, alors qu'il dit simplement que sa femme "a perdu la faveur de ses yeux" ( 'hen béénav)?

La réponse est que si un homme perd la capacité de voir l'éclat sublime chez sa femme, c'est le signe qu'il "explore" et la compare à d'autres femmes.
Cet homme n'a pas réussi à intérioriser l'attitude cruciale suivante : "ma femme n'est peut-être pas la plus belle ou la plus intelligente, mais elle est la seule pour moi".
Si la Torah affirme qu'elle a perdu son faveur à ses yeux, c'est uniquement parce qu'il a laissé son regard s'égarer en dehors de son propre mariage. Et le résultat, comme nous l'avons vu, est qu'il perdra même ce qui lui était destiné.

[ainsi à trop vivre en dehors de soi-même, de son foyer, alors non seulement on ne profite pas des trésors qui y sont, mais en plus on se fait du mal en ayant constamment l'impression que l'herbe est plus verte ailleurs (si j'avais ça alors je serais heureux, et si ...).
A force d'avoir peur de louper quelque chose à l'extérieur, de tout comparer, zapper, ... on passe à côté de s'épanouir dans le cadre de la vie intérieure qu'a choisi papa Hachem pour nous.
Le monde nous vend pleins d'informations (des alertes potins, photos, vidéos, ...), on a peur de passer à côté de quelque chose, mais en réalité c'est le yétser ara qui fait que l'on passe à côté de notre vie, de l'essentiel: toi, ton conjoint, Hachem, ...]

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-> Le dernier des 10 Commandements nous ordonne : "Ne convoite pas la femme de ton prochain" (lo ta'hmod échet réé'ha).
Comment la Torah peut-elle dire à une personne de ne pas désirer quelque chose?
Il est certainement juste d'attendre de quelqu'un qu'il n'agisse pas en fonction de sa jalousie, mais comment peut-on ordonner à une personne de ne même pas avoir un tel intérêt ?

Le Ibn Ezra (Yitro 20,14) donne une réponse étonnante :
Si quelqu'un croit vraiment que quelque chose lui est interdit, il ne le convoitera pas. Cette chose sera si éloignée de lui qu'il ne lui viendra jamais à l'esprit d'essayer de la posséder. C'est la raison pour laquelle la relation d'une personne avec sa mère ne présente pas une épreuve.
Le Ibn Ezra explique que même si une personne a une mère qui est très belle, il ne sera jamais attiré par elle, parce qu'elle sera considérée comme une personne dont le seul rôle dans sa vie est celui de mère.
Son rôle est si clair pour lui qu'il lui est impossible d'établir une relation avec elle d'une autre manière.
Le Ibn Ezra ajoute que toutes les femmes du monde sont en fait dans la même catégorie qu'une mère ; elles appartiennent à quelqu'un d'autre et devraient être complètement hors du champ d'intérêt de quiconque.

=> Le message du Ibn Ezra est que dans la mesure où un homme se concentre sur son propre monde intérieur et sa propre femme, dans la mesure où il perçoit que toutes les autres femmes dans le monde sont tout simplement hors limites (comme sa propre mère), il peut alors trouver un contentement total dans sa propre vie.

La tendance à vivre "en dehors" de sa vie est une maladie qui empêche de nombreuses personnes de profiter de leur propre foyer.
Les réseaux sociaux ont créé un état d'esprit qui modifie la façon dont les gens se rapportent à la vie et au monde qui les entoure. Les gens vivent-ils leur vie à l'intérieur ou à l'extérieur d'eux-même? Sont-ils présents à eux-mêmes et à leur famille, ou sont-ils ailleurs? (ex: vite vite une photo pour la partager, plutôt que de profiter de l'instant présent avec ses yeux, ses sentiments ... )

Ce danger touche toutes les dimensions de notre vie, mais en l'exposant et en prenant conscience du problème, nous faisons un grand pas en avant. Une fois que nous avons identifié les problèmes fondamentaux, nous pouvons commencer à y travailler.
Il faut beaucoup de maturité pour construire un foyer, et une partie de cette maturité est la capacité à regarder le monde différemment. Si nous y parvenons, chacun d'entre nous se sentira satisfait et épanoui dans le foyer qu'il construit, avec l'attitude sincère suivante : "ma femme est la seule pour moi!"
C'est la clé pour créer une véritable bayit né'eéman béIsraël.
[rav 'Haïm Dov Stark]

La nature de l'âme d'un enfant dépend de la pensée du couple au moment de la conception.
Des intentions impropres attireront sur cette semence une "âme impure".
Par contre, des pensées pures donneront naissance à une âme sainte et pure.
[ Zohar - vol.3,p.80 ]

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-> Le Ohr ha'Haïm (Tazria 12,2) commente :
D'après cela, le principal de l'enfantement, c'est-à-dire la nature de l'âme qui va être enfantée se fait au moment de la conception. La pensée a devancé l'acte c'est elle qui est à l'origine de la semence.

"Parle aux Bné Israël, et dis leur : une femme qui a un flux (icha ki tazria) et a enfanté un mâle" = suivant la semence une femme enfante. La Torah veut nous apprendre que le principal de l'enfantement est au moment de la conception.
Sitôt qu'il sème, il enfante. Tout se passe à ce moment-là, à savoir donner naissance à une âme pure ou non. Après, il ne faut pas espérer pouvoir changer sa nature.
Donc, un homme qui désire un "bon enfantement" doit s'efforcer de purifier ses pensées au moment de la conception (du rapport conjugal). Bien qu'étant invisible, c'est cela qui s'appelle l'enfantement.

D'après notre explication, nous pouvons maintenant comprendre le sens du verset : "Avraham a pris avec lui ... les âmes qu'ils avaient créées lors du séjour à Haran" (Lé'h lé'ha 12,5) = il s'agit des âmes qu'ils ont conçues au moment de leur accouplement. Bien que Sarah n'ait jamais enfanté, à chaque relation qu'ils avaient des âmes naissaient. Et bien qu'elles ne donnent pas naissance à des corps, cela ne contredit pas la vérité (réalité).

"... et a enfanté un mâle"" = pour faire suite à l'explication précédente, le couple a ce pouvoir, au moment de la conception, de donner naissance à "un garçon". Et ce, suivant la pensée qu'il aura d'amener une âme du "monde masculin".

Shalom Bayit – Conclusions du rav ‘Haïm Friedlander

+ Shalom Bayit - Conclusions du rav 'Haïm Friedlander dans son kountres :

1°/ La maison = l'école du 'hessed :

-> La maison est une école pour développer la mida du 'hessed (trait de caractère de bonté).
Selon les directives de la Torah, en matière de tsédaka (charité) et de 'hessed, plus une personne est proche de vous, plus elle est prioritaire.
En ce sens, "Entre les indigents de ta ville et les indigents d'une autre ville, les indigents de ta ville sont prioritaires" (guémara Baba Métsia 71a).
De même, en ce qui concerne les besoins d'un pauvre qui est un membre de la famille et d'un autre qui ne l'est pas, le membre de la famille a la priorité ; comme il est dit : "Ne te cache pas de ta propre famille" (Yéchayahou 58,7).
Or, parmi tous les parents d'une personne, il n'y a pas de parent plus proche que sa femme, la femme d'une personne est comme sa propre personne (ichto kégoufo). Par conséquent, la plus grande obligation de 'hessed est envers sa femme.

On observe parfois un phénomène étrange : une personne se consacre à donner beaucoup d'aide à tous ceux qui se tournent vers elle, et pourtant sa propre femme est pleine de plaintes contre elle : pourquoi ne voit-elle pas cette même attitude de 'hessed aussi à la maison?
Cette personne a l'impression erronée que le 'hesed avec les étrangers est plus important ; elle ne réalise pas que [selon la Torah] l'expression première de son 'hesed devrait être envers sa femme.

-> Il faut ajouter à ces paroles du rav Friedlander, celles du rav 'Haïm Vital (rapportées par le rav Wolbe - maamaré haDracha lé'Hatanim - p.11) :
En ce qui concerne le 'hessed, les midot d'un homme ne se mesurent qu'en fonction de la façon dont il traite sa femme.
C'est-à-dire qu'un homme qui s'active à faire du 'hessed pour de nombreuses personnes : en prêtant de l'argent et en aidant les gens financièrement, en visitant les malades, en consolant les personnes en deuil, en apportant de la joie à un 'hatan et à une kala, ... s'attend certainement à recevoir une grande récompense dans l'autre monde ... Mais il doit savoir sans aucun doute qu'au Ciel, on examinera son comportement envers sa femme.
S'il l'a également traitée avec bonté toute sa vie, il est digne d'éloges et tout ira bien pour lui. Mais s'il l'a provoquée et l'a négligée, ou si, dans sa maison, il a exprimé sa colère et s'est montré excessivement strict, qu'il n'a pas été aimable et a refusé de partager son fardeau, cela déterminera l'issue du jugement.
On ne mentionnera pas pour sa défense les bonnes actions qu'il a faites pour les autres!

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2°/ Une atmosphère positive :

-> L'objectif est de créer une atmosphère dans la maison qui soit constamment agréable et bonne. C'est le shalom bayit = la shlémout habayit (la perfection du foyer).
[Shalom (paix), est liée au mot shlémout (perfection). L'absence de conflit ne constitue pas à elle seule un véritable shalom ; pour qu'il y ait un véritable shalom, une atmosphère de fraternité et de camaraderie doit régner dans le foyer. ]

Nos Sages nous enseignent ce point : "Lorsque l'amour entre ma femme et moi était fort, nous pouvions tous les deux nous reposer sur la largeur de la lame d'une épée. Maintenant que notre amour n'est pas fort, un lit de 60 ama n'est pas suffisant pour nous" (guémara Sanhedrin 7a - avec Rashi).
On peut noter que la guémara ne dit pas "Maintenant qu'il y a un conflit entre nous", mais seulement "Maintenant que notre amour n'est pas fort", comme c'était le cas auparavant.

La règle d'or est de s'efforcer constamment de créer une atmosphère de "aava vé'achva shalom vé'reyout" (d'amour, de fraternité, de paix et d'amitié entre vous - nous souhaitons cela dans la 7e bénédiction des chéva brakhot). Ainsi, les disputes n'auront pas lieu et tous les problèmes susceptibles d'apparaître pourront être résolus de manière agréable.

-> On peut rapporter les paroles du rav Wolbe (maamaré haDracha léKallot - p.37-39) :
Essayons de clarifier ce que signifie le vrai bonheur, ce qu'il faut en attendre et ce qu'il ne faut pas en attendre ... Lorsque l'amour est fort, il n'y a pas besoin d'une grande maison. Mais lorsque la relation entre le couple est plus froide, ils auront beau agrandir leur maison, elle ne sera jamais assez grande ...
Un amour vrai et fort [entre époux] qui remplit le cœur de chacun est la base du vrai bonheur.

Lorsqu'un tel amour existe, un couple peut se contenter d'un mode de vie modeste. Ils n'ont pas besoin d'un grand appartement, de meubles coûteux, de tapis et de rideaux tape-à-l'œil, car ils ont la pnimiout [un sens et un épanouissement intérieurs], et la pnimiout ne peut pas tolérer les pièges extérieurs excessifs.
[c'est parce qu'une personne dotée d'une pnimiout vit dans un monde de vérité, qui est incompatible avec les étalages superficiels de richesse. ]

-> La bonne température dans une maison est maintenue par la chaleur des cœurs.
[rabbi Paysach Krohn]

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3°/ Du 'hessed avec son corps :

-> La guémara (Soucca 49b) rapporte :
Les rabbins ont enseigné : Il y a 3 façons avec lesquelles le 'hessed (bonté) est supérieur à la tsédaka (charité) :
1°/ la tsédaka est faite avec l'argent d'une personne, alors que le 'hessed peut être fait à la fois avec le corps et l'argent d'une personne ;
2°/ la tsédaka est seulement pour les pauvres, alors que le 'hessed peut bénéficier à la fois aux pauvres et aux riches ;
3°/ la tsédaka ne peut être donnée qu'aux vivants, alors que le 'hessed peut être fait à la fois pour les vivants et pour les défunts.

-> Chaque personne a besoin de recevoir des actes de bonté, [comme] une attention, un sourire. Ces actes ne coûtent rien puisqu'ils sont faits uniquement avec le corps.
Il n'existe pas de situation où il y a une telle abondance d'opportunités et d'obligations d'accomplir la mitsva de guémilout 'hassadim (agir avec bonté), à la fois avec son corps et avec son argent, que dans un foyer entre un mari et sa femme.

Le rav Yaakov Israël Kanievsky (le Steïpler) écrit dans une lettre :
Si l'on fait preuve de proximité et que l'on embrasse [sa femme], et que l'on fait d'autres actions similaires pour le bien du Ciel et par compassion, afin qu'elle ne se sente pas peinée ou abattue, cela n'entraînera pas du tout un affaiblissement de la yirat Chamayim (crainte du ciel) ou une chute dans les désirs physiques. Au contraire, cela mènera à la sainteté (kédoucha) et il accomplira la mitsvat positive de la Torah : "Tu suivras Ses voies" (Ki Tavo 28,9) : tout comme Il [Hachem] est miséricordieux, tu dois aussi être miséricordieux.

En faisant du 'hessed avec son corps, une personne s'élève à la fois dans son corps et dans son âme, et elle est ainsi méritante de se connecter aux midot d'Hachem.
Une personne est composée d'un corps et d'une âme qui sont fusionnés en un seul être, et ils doivent être utilisés ensemble pour servir Hachem. L'utilisation du corps et de l'âme en harmonie est une forme particulière de cette avoda qui existe dans la relation entre un mari et une femme.

Nous apprenons ce concept d'unité du corps et de l'âme à un niveau élevé, dans les bénédictions que Yaakov a donnés avant sa mort. Cette idée est mentionnée par le rav Yossef Leib Bloch (dans Shiour" Daat - vol. I).
En décrivant la scène où Yossef a amené ses 2 fils à Yaakov pour recevoir des bénédictions, le verset dit : "[Yaakov] les attira près de lui, il les embrassa et les serra dans ses bras" (Vayé'hi 48,10).
Il est certain que la Torah ne se contente pas de décrire une rencontre émotionnelle au cours de laquelle un grand-père embrasse ses petits-enfants avant de mourir ; tout ce qui est écrit là fait partie intégrante de l'épisode des bénédictions.
Comme l'explique le Sforno : "Il les embrassa et les serra dans ses bras' = afin que son âme se connecte avec eux et que sa bénédiction prenne effet".
La bénédiction se déverse de l'intérieur depuis l'âme de celui qui la donne, et plus son âme est liée au destinataire, plus la bénédiction aura de pouvoir.

Le Sforno fait une remarque similaire (Vayétsé 32,1), lorsque Lavan donne une bénédiction à ses filles : "[Cet incident est décrit dans la Torah] pour nous apprendre que la bénédiction d'un père, qui est donnée à ses enfants avec toute son âme, sera sans aucun doute plus puissante."

Cependant, nous devons encore clarifier pourquoi il était nécessaire pour Yaakov d'embrasser et d'étreindre ses petits-fils pour que son âme se connecte à eux. Bien que "ses yeux étaient alourdis par l'âge et qu'il ne pouvait pas voir" (Vaéy'hi 48,10), Yaakov avait toujours une vision spirituelle claire.
Il a vu devant lui non pas les corps physiques d'Efraïm et de Ménaché, mais leurs âmes et tout le potentiel qu'elles renferment. Il a vu Yéhochoua descendre d'Efraïm, il a vu Yarav'am et Yéhou, il a vu les tribus et leurs destins devant lui, et il les a tous bénis.
Si c'est le cas, en quoi les actes physiques de Yaakov (embrasser et étreindre) ont-ils contribué à renforcer le lien spirituel pour rendre sa berakha plus efficace?

Ceci nous enseigne une grande leçon : même si Yaakov était à la fin de sa vie et presque complètement détaché du monde physique (ce qui est la raison profonde pour laquelle "ses yeux étaient lourds de vieillesse"), tant qu'il avait un corps, il avait besoin de l'impliquer également pour que la connexion spirituelle soit complète. En effet, quel que soit le niveau spirituel d'une personne, le corps et l'âme fonctionnent ensemble comme une unité, et l'absence de connexion physique signifie que la connexion spirituelle fait également défaut.

De cette manière, le Sforno explique l'effort de Yossef pour que Yaakov place sa main droite sur Ménaché, et le fait que Yaakov change de main en réponse. Ici aussi, nous devons nous demander, si Yaakov voulait bénir Efraïm plus que Menaché, il aurait pu simplement l'exprimer dans sa kavana de la bénédiction.
Pourquoi devait-il spécifiquement croiser ses mains et placer sa main droite sur Efraïm pour accomplir cela ? Le Sforno explique (48:18) comme suit :
Parce qu'en vérité, le repos physique de la main dirige l'âme vers ce sur quoi la main se repose... La force de la main droite est plus grande que celle de la main gauche, donc le repos de la main droite provoquera une plus grande concentration de l'âme vers son sujet que le repos de la main gauche ne provoquera vers son sujet.

Incroyable! Même la différence la plus infime entre placer la main droite au lieu de la gauche affectera la concentration de l'âme ; ceci est vrai même pour Yaakov à la fin de sa vie [bien qu'il ait été à un niveau si élevé, son âme était néanmoins affectée par son corps physique]

=> Nous pouvons en déduire un principe concernant les possibilités de faire du 'hessed avec le corps, qui ne peuvent être trouvées qu'entre un mari et sa femme.
Comme le 'Hazon Ich l'a écrit dans sa lettre : "[Ils] doivent faire des efforts pour s'unifier. Cette unification est le but de leur création, car la Torah dit] "Ils deviendront un seul être", [ce qui nécessite d'utiliser à la fois son corps et son âme].

Shalom bayit – étude d’une lettre du ‘Hazon Ich

+ Shalom bayit - étude d'une lettre du 'Hazon Ich :

-> Le 'Hazon Ich écrit dans une lettre à un avrékh dans sa première année de mariage :
[La Torah ordonne à un mari nouvellement marié : ] "Il sera dispensé [des obligations militaires] pendant un an pour être à la maison et il apportera de la joie à la femme qu'il a épousée" (Ki Tétsé 24,5).
[Il s'agit] d'une obligation. Comment peut-il lui apporter de la joie?
C'est dans la nature de la femme de se réjouir de trouver grâce aux yeux de son mari, et ses yeux sont levés vers lui. Il doit s'efforcer de lui montrer son amour et sa proximité par une conversation abondante et des paroles gratifiantes.
(Bien que nos Sages nous mettent en garde : "Ne conversez pas excessivement [avec les femmes, y compris avec votre épouse]", cela ne concerne que les cas où l'épouse n'a pas besoin d'entendre des paroles gratifiantes, et cela ne fait pas référence à la première année (chana richona), un moment qui nécessite un effort pour s'unir. Cette unité/union est le but de leur création, comme le dit la Torah : "Ils deviendront un seul être," et [quand il y a une véritable "unité" entre eux] nos Sages disent que la Présence Divine (Chékhina) est présente entre un homme et sa femme]. [guémara Sotah 17]).

Parfois, le fait de se témoigner d'un honneur formel et d'une politesse révérencieuse indique un manque de proximité. Il faut être plus proche [de son épouse], sans laisser de place à l'interaction formelle.
L'humour et la légèreté sont plus souhaitables que le sérieux et l'honneur révérencieux. Il faut s'efforcer de se comporter de manière intime, comme la relation entre la main droite et la main gauche d'une personne, qui ne sont pas étrangères l'une à l'autre, mais plutôt font parties de nous.
Ne parlez pas en utilisant un langage formel ; conversez de manière informelle. En partant, dites où vous allez, et en revenant, partagez avec elle ce que vous avez fait, et faites de même avec d'autres petites choses.
Vous devez également exprimer des mots d'encouragement qui réjouissent le cœur.
Il est essentiel de prier Hachem pour la miséricorde, comme le disent nos Sages (Béra'hot 63a) à propos du verset : "Dans tous tes chemins, tu Le connaîtras, et Il redressera tes chemins" (Michlei 3,6).

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-> Ci-dessous une compilation personnelle de commentaires du rav 'Haïm Friedlander sur cette lettre du 'Hazon Ich (ainsi que des ajouts de conseils du rav Wolbe) :

La Torah nous enseigne l'importance de l'obligation énoncée dans les mots : "Il sera exempté [des devoirs de l'armée] pendant un an pour être chez lui, et il apportera de la joie à sa femme qu'il a épousée" = en le dispensant de toute responsabilité envers l'effort de guerre, la Torah démontre qu'il a une obligation qui n'est pas moins importante pour l'existence du peuple juif, celle de poser les fondations de son propre foyer!
Cette obligation n'est pas moins importante que l'obligation d'aller à la guerre et de se sacrifier pour le peuple juif ...
C'est le point sur lequel insiste le 'Hazon Ich : "[c'est] une obligation" qu'il ne soit pas encombré par des responsabilités communautaires afin qu'il consacre sa première année à son mariage.

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+ Réjouir sa femme :

-> La tâche du 'hatan pour la première année de mariage est "d'apporter de la joie à sa femme". C'est ainsi qu'il pose les fondations de son foyer et le construit.
[...]
Les mots du 'Hazon Ich "ses yeux sont levés vers lui" englobent 2 points importants.
Premièrement, le regard de la femme sur ses propres actions est entièrement centré sur son mari : être son ézer (aide).
Deuxièmement, elle cherche également à trouver reconnaissance et approbation dans les expressions de son visage et dans ses paroles. Elle ne ressent de la satisfaction et du plaisir que lorsqu'il reconnaît qu'elle a trouvé grâce à ses yeux. Par conséquent, un mari doit aider sa femme à atteindre cet objectif de lui plaire et de lui servir d'ézer kénegdo.

Il a l'obligation de "s'efforcer de lui montrer son amour et sa proximité". L'accent est mis sur "montrer" ; il ne suffit pas qu'elle trouve grâce à ses yeux et qu'il l'aime dans son cœur. Il ne suffit pas non plus qu'il exprime ces sentiments une fois ou en quelques occasions isolées. Il doit lui témoigner son affection et sa proximité au quotidien ; c'est le réconfort qu'elle mérite pour son aspiration constante à être un ézer kénegdo.

Pour expliquer ce point, le rav Yaakov Israël Kanievsky (le Steïpler) écrit, dans une lettre à un avreich :
"... Il est bien connu que le principal espoir d'une femme est d'avoir un mari qui l'aime. Si elle voit que ce n'est pas le cas, elle est presque en danger de mort à cause de l'énorme douleur et du chagrin de sa solitude, elle est [alors] comme une veuve vivante."

Le monde d'une femme, c'est son mari qui l'aime ; c'est tout ce qu'elle espère et désire ardemment. Si son mari ne valide pas cela, son monde devient obscur.
Nos guédolim n'exagèrent pas. Si le Steïpler écrit "presque à la limite du danger de mort", il faut le prendre au pied de la lettre, et il le savait grâce aux cas réels qui lui ont été présentés. Si une femme est émotionnellement brisée, elle tombe dans la dépression et devient susceptible de contracter toutes sortes de maladies ...

Un mari peut rentrer à la maison de temps en temps, préoccupé par une certaine affaire, et donc (involontairement) ne pas donner à sa femme l'attention dont elle a besoin. En conséquence, sa femme est déçue et blessée, et se demande :pourquoi n'est-il pas heureux de rentrer à la maison?
Elle travaille si dur pour lui, pour faire de la maison un endroit agréable pour lui ; pour elle, c'est une offense personnelle. Le monde d'une femme est son foyer, et elle veut s'y épanouir.
(Même si elle travaille à l'extérieur du foyer, elle veut que son foyer soit sa principale source de satisfaction).
Sa satisfaction au foyer dépend entièrement de son mari. Dans la mesure où il lui consacre son attention et exprime son amour pour elle, il lui fait comprendre qu'elle remplit effectivement son rôle d'ézer kénegdo à son entière satisfaction et qu'il est content d'elle et du foyer.

-> Le rav Wolbe (maamaré haDracha lé'Hatanim p.6) écrit :
Le fait de respecter sa femme est fondamental, par cela le mari détermine le statut de son épouse au sein du foyer.
La femme s'occupe volontiers des tâches ménagères, même les plus insignifiantes.
Cependant, elle veut se sentir comme une reine dans son foyer et avoir une place de choix aux yeux de son mari et de ses enfants. Si son mari apprécie le bien qu'elle fait et prête attention à son dévouement, elle se sentira honorée.

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+ La proximité par la discussion :

-> Il est écrit : "10 mesures de parole sont des descendues dans le monde ; les femmes en ont pris 9" (guémara Kidouchin 49b) ...

Nos Sages nous révèlent les différentes facettes de la nature de la femme que Hachem a implanté en elle pour la préparer à remplir correctement son rôle.
D'une part, la femme est orientée vers l'extérieur, vers le monde qui l'entoure. Elle est impliquée dans le monde physique, le monde matériel des sens, afin de pouvoir répondre à tous les besoins de son foyer et de sa famille. (Les hommes, en revanche, sont généralement plus tournés vers l'intérieur, vers le monde de la Torah, qui est un monde interne, spirituel).
Pour contrebalancer cette implication dans le monde extérieur, Hachem a créé la femme à partir d'un endroit caché (elle ne vient pas de la tête, des yeux ... d'Adam, mais d'un lieu caché) et a intégré la vertu de la modestie dans chacun de ses membres, comme il est dit : "kol kévoda bat mélé'h" (toute la gloire de la fille du roi est à l'intérieur [c'est-à-dire dans la modestie]" - Téhilim 45,14).
Ainsi, il existe au sein d'une femme 2 forces contradictoires [d'une part, un désir de faire partie du monde extérieur, et d'autre part, un ordre d'Hachem de rester modeste].

Les femmes ont besoin de parler parce qu'elles ont besoin de faire sortir ce qu'elles ont dans le cœur et de l'exprimer aux autres.
Le verset dit : "Le souci abat le cœur de l'homme; mais une bonne parole y ramène la joie" (Michlé 12,25). Ce qui signifie que lorsqu'une personne est accablée par ses problèmes, elle doit les raconter aux autres, et elle se sentira soulagée (guémara Yoma 75a).
Cependant, comme il est dans la nature de la femme de se tourner vers l'extérieur, elle a un besoin émotionnel intrinsèque de transmettre aux autres non seulement ses soucis, mais aussi tout ce qui l'occupe, toutes ses expériences et tout ce qui lui arrive.
Une femme attend avec impatience le retour de son mari pour pouvoir partager avec lui tout ce qui s'est passé dans la journée, que ce soit important ou anodin.
Avant de se marier, elle avait plusieurs personnes à qui elle pouvait s'adresser pour se décharger de ses soucis : sa mère, ses sœurs, ses amis. Mais dès qu'elle se marie, elle considère son mari comme son adresse principale pour partager ses expériences.

[Dans la lettre du 'Hazon Ich, il écrit qu'un mari "doit s'efforcer de lui montrer son amour et sa proximité à travers une conversation abondante et de mots gratifiants".
quand une conversation abondante et des mots gratifiants."]
"Une conversation abondante" est une voie à double sens, qui implique à la fois de parler et d'écouter. Cependant, lorsqu'il converse avec sa femme, le mari doit écouter plus qu'il ne parle. Il doit également écouter les paroles de sa femme avec intérêt.
Si la femme voit que ses paroles sont un fardeau pour lui, elle se sentira étouffée, et donc déçue et dégradée, par le désintérêt de son mari. Par conséquent, un mari doit accorder à sa femme de l'attention pour les longues conversations et lui donner l'occasion de parler dans une atmosphère détendue.
Un moment propice à cela est le repas, lorsque sa femme n'est pas sous pression. Cela peut aussi être à un autre moment de la journée ou de la soirée.

-> Le rav Wolbe (maamaré haDracha lé'Hatanim p.24-25) rapporte :
Qui se considère comme une personne plus sérieuse et sainte que le gaon rav Akiva Eiger, dont on dit qu'il avait 36 cours de Torah chaque jour, et malgré cela il trouvait le temps d'avoir des discussions profondes aves sa femme, comme il l'écrit lui-même : "débattant de questions de yirat chamayim jusqu'à minuit!".

-> Lé 'Hazon Ich affirme clairement que toute conversation nécessaire pour mettre sa femme à l'aise n'est pas incluse dans l'interdiction de "Ne pas converser excessivement avec une femme" (Pirké Avot 1,5).
En particulier pendant la première année après le mariage, on devra passer beaucoup de temps à parler avec sa femme et à lui dire qu'on est heureux avec elle. La tâche principale que la Torah assigne à un mari pendant la première année est de créer une union/unité entre lui et sa femme.
La Torah nous demande : "ils deviendront un seul être" à travers la mitsva de "d'apporter de la joie à sa femme" (véchama'h ét ichto). Cette union n'est pas un résultat naturel de la 'houpa et des kidouchin.

Évidemment, il faut continuer à entretenir cette relation même après la première année, car cette union n'est pas quelque chose qui, une fois réalisée, est fixe et immuable. C'est un état qui est sujet au changement et à la fluctuation, et il n'y a pas de limite au niveau d'unité/union qu'ils peuvent atteindre.
[le rav Wolbe rapporte que lorsque les anges ont dit à Avraham que "elle est dans la tente", le but était d'apporter un compliment de Sarah à Avraham. En effet, même s'agissant de nos Patriarche et Matriarche, d'un couple centenaire, et bien il y a toujours besoin d'augmenter le niveau d'unité entre eux. ]

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-> Le rav Wolbe (maamaré haDracha lé'Hatanim p.27-28) écrit:
Il n'y a rien de plus dangereux pour la relation d'un couple que la routine. Grâce aux lois strictes des jours de niddah, la Torah nous aide à nous assurer que la routine ne prenne pas le dessus [et ne sape pas l'intensité de la relation] ...
[en ce sens, selon la guémara (Nidda 31b) : "Pourquoi la Torah sépare-t-elle une niddah de son mari pendant 7 jours? Parce que son mari peut devenir trop habitué à elle et perdre tout intérêt, la Torah a déclaré qu'elle sera rituellement impure pendant 7 jours, et après sa purification, elle deviendra aussi chère à son mari que le jour de leur 'houppa." ]

Tout au long de leur vie, le mariage sera renouvelé : une union plus profonde, un amour plus grand et une appréciation plus forte ...
Un homme doit faire de son mieux pour approfondir sa relation et son appréciation de sa femme, en toute circonstance et à chaque étape de la vie. Pour y parvenir, il doit prêter attention à ce point : au cours des premières années de mariage, un homme a tendance à se laisser tromper par la proximité physique et à penser que leur relation est déjà parfaite, avec une proximité impressionnante, que lui faut-il de plus?
Les femmes, en revanche, ne sont pas influencées par la proximité physique ... Une proximité physique dépourvue de proximité émotionnelle est une insulte pour une femme.
Une femme qui se respecte attend une proximité émotionnelle. Elle attend de son mari qu'il lui porte une attention affectueuse. Si une telle relation est en place, elle désirera aussi une proximité physique.

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+ Une atmosphère positive et agréable :

-> Le 'Hazon Ich poursuit : "Parfois, une relation avec un honneur formel et une politesse révérencielle indique un manque de proximité."
Peut-être l'intention du 'Hazon Ich est-elle d'expliquer les paroles de nos Sages : "[Un mari] doit aime sa femme comme lui-même et l'honore plus que lui-même" (guémara Yébamot 62b) = il ne s'agit pas de l'honorer avec l'étiquette et la politesse ; il s'agit de prendre en considération ses désirs et sa nature.

Le 'Hazon Ich ajoute : "Il faut être plus proche [de son épouse], sans laisser de place à l'interaction formelle. L'humour et la légèreté sont plus souhaitables que le sérieux et l'honneur révérencieux."
[Le 'Hazon Ich souligne l'importance de maintenir] un environnement léger et agréable, par opposition à une atmosphère lourde, tendue et trop sérieuse. Il faut s'assurer qu'une atmosphère joyeuse règne dans la maison.

L'un des bénédictions des shéva bra'hot commence par : "qui a créé la joie et le le bonheur, le 'hatan et la kalla, les réjouissances et les chants d'allégresse, la gaieté et la joie, l'amour et la fraternité, la paix et la camaraderie" (acher bara chasson vésim'ha ...).
Cela signifie que pour créer l'amour, la fraternité, la paix et la camaraderie entre un 'hatan et une kalla, Hachem a créé un esprit de "joie et de bonheur", ... qui repose entre eux.
Il faut s'efforcer de faire en sorte que cette atmosphère imprègne constamment la relation, en particulier pendant la première année, car c'est ce qui crée l'amitié et l'unité/l'union.
Ce n'est pas toujours facile ; il arrive que des événements et des humeurs résistent à une atmosphère heureuse et légère. Néanmoins, il est de la responsabilité du mari de toujours veiller à ce qu'il y ait une atmosphère positive et qu'il présente une attitude agréable.

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+ Le couple - comme la relation entre la main droite et la main gauche :

-> Le 'Hazon Ich écrit : "Il faut s'efforcer de se comporter de manière intime, comme la relation entre la main droite et la main gauche d'une personne, qui ne sont pas étrangères l'une à l'autre, mais plutôt sont nous-même. "

[La relation entre un homme et son ami est extérieure.] Le Ramban et le In Ezra expliquent tous deux que la mitsva de "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (véaavta léréa'ha kamokha), n'est pas une mitsva consistant à aimer littéralement un autre juif autant que vous vous aimez vous-même. Il s'agit plutôt de vouloir qu'il ait également tout le bien que vous désirez pour vous-même.
C'est pourquoi le verset utilise le mot "vers ton prochain" (léréé'ha), et non "ton prochain" (ét réé'ha).
Cependant, on doit aimer sa femme littéralement comme on s'aime soi-même car ils sont une unité (véayou lébassar é'had), une main droite et une main gauche du même corps.

Cette unité ne se produit pas d'elle-même comme un résultat naturel du mariage ; c'est une tâche qui exige du travail et des efforts. La clé est la mitsva "d'apporter de la joie à sa femme" (vésama'h ét ichto), prendre soin d'elle et lui donner abondamment de bon cœur.
Le Rav Dessler (Mikhtav Me'Eliyahou) explique que l'amour est le résultat du don. En donnant à une personne des actes de 'hessed, on se lie à son bénéficiaire par des liens d'amour. Plus on donne, plus l'amour qui en découle est grand. [plus on s'investie pour autrui, plus on y met une partie de soi-même, et alors plus on est aime cette personne, car inconsciemment il y a davantage de "nous" en elle. D'une certaine façon c'est cela aimer autrui comme soi-même, et qui ne peut être pleinement réalisé qu'avec sa femme, ses enfants] (cette idée fondamentale du rav Dessler doit être le fil conducteur d'un mariage).

Les choses qui occupent l'épouse doivent également être importantes pour le mari, et vice versa, comme l'explique plus loin le 'Hazon Ich. Lorsqu'une femme partage tous les événements de sa journée, qu'ils soient importants ou non, son mari doit l'écouter avec une oreille attentive.
Les sujets qui sont stressants pour elle doivent également le préoccuper. Il se peut que le mari ne voie pas cela de la même manière, qu'il ne les prenne pas aussi au sérieux qu'elle.
Peut-être prend-elle cela plus à cœur parce que ses émotions sont dominantes, alors que son point de vue intellectuel ne leur accorde pas autant d'importance. [majoritairement, les femmes sont de nature plus émotionnelles, les hommes rationnalisant plus avec l'intellect. ]
Néanmoins, le simple fait que sa femme soit troublée doit peser sur lui aussi, tout comme la main droite ressent automatiquement la douleur de la gauche. Par conséquent, il lui incombe de l'encourager et de la renforcer en compatissant sincèrement à sa douleur.

En raison de sa nature sensible, la femme est susceptible d'avoir des humeurs fluctuantes. Il est du devoir du mari d'accepter cela avec patience et tolérance et de la rassurer dans toutes les situations.
Comme l'écrit le 'Hazon Ich, "exprime des mots d'encouragement qui réjouissent le cœur".

Une femme est particulièrement sensible pendant sa période menstruelle. Les maux de tête et les douleurs corporelles sont courants ; il est compréhensible que cela affecte son humeur et qu'elle ait besoin d'être rassurée et soutenue. Bien que Chazal ait institué des protections et des barrières autour des interdictions imposées par la Torah pendant cette période, le mari doit réaliser que, spécifiquement pendant ces jours, il doit faire un effort pour lui accorder une attention supplémentaire et se préoccuper de son bien-être.
Il ne doit certainement pas minimiser les conversations autorisées. [Ces éléments] contribueront à alléger son fardeau émotionnelle.

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+ Partager sa vie avec sa femme :

-> Le 'Hazon Ich poursuit : "En partant, dites où vous allez, et en revenant, ce que vous avez fait ; faites de même avec les autres petites choses."

Ici, le azon Ish nous donne un autre principe important pour créer l'unité. Il faut impliquer sa femme dans toutes ses affaires, petites et grandes.
Lorsqu'un mari quitte la maison pour s'occuper de quelque chose, il ne doit pas penser : "Qu'est-ce que cela a à voir avec ma femme?" Au contraire, à partir de maintenant, toutes leurs préoccupations sont mutuelles.
Le 'Hazon Ich nous enseigne qu'il faut constamment exprimer ce partenariat en disant à sa femme où il va quand il part et en partageant avec elle ce qu'il a fait quand il revient.

Le 'Hazon Ich ajoute un autre principe : "faites de même avec les autres petites choses". C'est-à-dire que les relations humaines en général, et la relation entre un mari et sa femme en particulier, se construisent à partir de petites choses.
Ce ne sont pas seulement les cadeaux qu'un mari offre à sa femme de temps en temps, à diverses occasions, qui traduisent l'intérêt et l'appréciation qu'il lui porte ; ce sont surtout les petites choses, telles que ses paroles et son visage qu'il a en partant et en revenant, et avec quels mots et quelle expression d'amour il se tourne vers elle ici et là tout au long de la journée.

Le 'Hazon Ich poursuit : ".....exprime des mots d'encouragement qui réjouissent le cœur."
Cela doit également se faire de manière constante, parsemée tout au long de la journée. Quelques mots ici et là sont plus efficaces que de longues conversations occasionnelles.

Le 'Hazon Ich conclut : "Il est essentiel de prier Hachem de faire preuve de miséricorde, comme le disent nos Sages ... 'Dans tous tes chemins, tu Le connaîtras et Il redressera tes voies'".
À chaque action, une personne doit réaliser que tout est entre les mains d'Hachem et qu'il faut se tourner vers Lui dans la prière pour obtenir l'aide céleste.
Encore plus lorsqu'il s'agit de construire les fondations d'une maison, une tâche qui dépend de la coopération d'une autre personne, sa femme. Par conséquent, il doit se tourner vers Hachem pour obtenir sa miséricorde et lui demander de lui accorder la bonne compréhension dans chaque situation et de couronner ses efforts de succès.

Quelques réflexions pour un bon mariage (4e partie)

+ Quelques réflexions pour un bon mariage (4e partie) :

-> La michna (Guittin 90a) rapporte 3 opinions concernant le type d'actions qu'une femme peut commettre et qui est considéré comme un motif de divorce :
Beit Chamaï dit que l'on ne peut divorcer de sa femme que si l'on trouve en elle un acte d'adultère.
L'opinion de Beit Hillel est que même si elle a simplement brûlé sa nourriture, il peut divorcer.
L'opinion de Rabbi Akiva est que même si un homme a simplement trouvé une autre femme plus attirante que la sienne, il est justifié de divorcer de sa femme.

=> Cette michna demande à être interprétée. Et ce qui la rend encore plus problématique, c'est que Beit Hillel est l'école de pensée associée au 'hessed (bonté), à l'indulgence et pourtant, ici, ils permettent un divorce juste parce que la femme a brûlé la nourriture?!
De plus, comment rabbi Akiva peut-il dire que si un homme trouve une autre femme plus attirante que la sienne, il peut divorcer, alors que rabbi Akiva lui-même savait à quel point la femme joue un rôle important dans le succès du mari, car sans sa propre femme, il ne serait jamais devenu le grand rabbi Akiva. [la guémara rapporte par exemple qu'il a dit devant ses 24 000 élèves : "C’est à elle que nous devons ma Torah, et la vôtre!" - voir guémara Kétoubot 62b-63a]
Comment peut-il donc préconiser de laisser sa femme sur le bord de la route simplement parce qu'on a trouvé une autre femme plus séduisante qu'elle?

Donner un gett (acte de divorce) est la dernière phase d'un conflit conjugal. Parfois, il arrive qu'un couple puisse vivre ensemble dans la même maison mais qu'il soit véritablement divorcé l'un de l'autre, pas au sens littéral, mais émotionnellement.
Ainsi, la michna nous dit ce qui doit se passer dans un mariage pour qu'un couple sache qu'il n'est pas vraiment "marié" l'un à l'autre, au sens émotionnel du terme.

Comment une personne peut-elle savoir quand le lien profond dans un couple est tellement brisé que le divorce est la prochaine étape logique?
-> L'opinion de Beit Shamai est que s'il constate que sa femme a commis un acte d'adultère, cela constitue un motif de divorce. Cela signifie qu'une fois que le couple ne ressent plus le besoin d'être loyal l'un envers l'autre, c'est un signe qu'ils sont déjà divorcés émotionnellement l'un de l'autre, et le divorce technique n'est que l'étape suivante.
-> Selon Beit Hillel, même si elle a brûlé sa nourriture, c'est-à-dire si quelqu'un peut sentir que la nourriture de sa femme est brûlée ou qu'il y a un meilleur cuisinier qu'elle, ils ne sont pas mariés intérieurement. Lorsqu'un homme et une femme sont vraiment liés par les liens du mariage, le simple fait que ce soit la nourriture de sa femme devrait déjà signifier pour le mari que c'est la meilleure nourriture du monde. L'important n'est pas ce qu'elle a fait, mais de savoir qui l'a fait.
-> L'opinion de rabbi Akiva est que si l'on peut contempler une femme plus belle que son épouse, c'est un signe qu'il est intérieurement divorcé d'elle.
Dans des circonstances normales, un couple devrait atteindre un tel niveau de proximité qu'aucun des conjoints ne pourrait avoir l'impression qu'il existe quelqu'un d'autre au monde plus attirant que son partenaire.
C'est pourquoi il est dit (michna Yadayim 3:5) que Chir haChirim, le chant d'amour entre nous et Hachem (le mariage ultime), est Kodech Kadachim, le saint des saints, car il représente le ravissement complet et total entre le peuple juif et Hachem.

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-> L’opinion de Beit Hillel est que même si la femme a simplement brûlé sa nourriture, le mari pourra divorcer. Comment devons-nous comprendre cela? Ce qui rend cette michna plus problématique, c’est que Beit Hillel est l’école de pensée associée au ‘hessed, à la bonté, à la clémence, or ici, elle permet un divorce pour un motif futile.
Brûler un plat se produit occasionnellement dans tout mariage. Mais la question est de savoir comment la femme va réagir. Si elle est une bonne épouse, elle enlèvera la partie brûlée pour elle-même et donnera à son mari la partie savoureuse ou moins cuite.
Mais une femme méchante partagera la nourriture brûlée avec son mari.
Une femme encore pire donnera à son mari la nourriture brûlée et gardera la partie la moins brûlée pour elle-même.
L’opinion de Beit Hillel est que si elle brûle sa nourriture (אפילו הקדיחה תבשילו - afilou ikdi'ha tavchilo - la guémara emploie le SA nourriture), ce qui signifie qu’elle la considère comme la sienne et lui donne la partie brûlée, c’est un motif de divorce, car cela montre la bien piètre qualité de leur harmonie conjugale.
[un roch yéchiva rapporté par le rav Yéhochoua Alt]

-> Le rav Yaakov Kamenetsky disait que quiconque divorcerait de sa femme pour un repas brûlé, n’aurait même pas commencé à comprendre le sens d’un mariage et par conséquent, son "épouse" serait réellement bien mieux sans lui.

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=> Comment devons-nous considérer les tâches en apparence peu importantes, comme changer la couche d'un bébé, sortir les poubelles ou nettoyer la maison?
Bien qu'elles semblent insignifiantes, la vérité est qu'elles peuvent être tout aussi importantes, lorsque nous le faisons léchem chamayim (purement selon la Volonté d’Hachem).

Lorsque le rav Yéhouda Samet et sa femme ont eu plusieurs petits enfants, ils ont accroché une pancarte au-dessus de leur table à langer qui disait : "Je change cette couche afin d'aider cet enfant à devenir un érudit en Torah (si c'est un garçon), un craignant le Ciel (yéré chamayim), un serviteur d'Hachem, une échet 'hayil (si c'est une fille) et je le fais avec sincérité et joie.
Bien qu'ils ne l'aient pas toujours lu à haute voix, cela a eu un impact énorme sur la façon dont ils changeaient les couches.

Un invité pauvre qui finissait de manger chez le 'Hozé de Lublin remarqua qu'il nettoyait la table. Perplexe, l'homme demanda : "Je peux comprendre que vous serviez les invités en raison de la grande mitsva de hachnasat or'him, mais pourquoi nettoyez-vous la table? Les serviteurs font cela".
Le 'Hozé lui répondit que le jour de Yom Kippour, après le service sacré dans le Kodech Hakadachim (le saint des saints), le Cohen Gadol débarassait également la poêle à feu et la cuillère. Cette mitsva n'est donc pas moins importante.

Cette idée est représentée par la teroumat hadéchen qui consistait à enlever les cendres du mizbéa'h (l'Autel), soit en apparence le sale boulot. Pour cette raison, déchen (דשן) est un acronyme pour : davar chééno néchchav (ce qui est considéré comme sans importance).
Or, en réalité nous voyons combien il est significatif puisqu'elle a été placé à côté du mizbéa’h.
Ainsi, la prochaine fois que nous devrons faire un travail sale, nous devons réaliser qu'il s'agit en fait de nous purifier.

[d'une certaine façon sortir les poubelles, nettoyer la maison, ... on peut dire à Hachem regarde comment je prends soin de notre foyer où Tu résides avec nous, regarde comment j'agis selon Ta volonté par amour de mon prochain (conjoint), pour le shalom bayit, ... ]

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+ Femmes & étude de la Torah :

-> Le 'Hatam Sofer (dans ses drachot p.353) écrit que si une femme soutient son mari et ses enfants dans l'étude de la Torah, bien que le mari et les enfants voient leur récompense diminuée s'ils se perdent et ne suivent pas la voie de la Torah qu'elle a soutenue, sa récompense n'en est pas réduite.
[par exemple, s'ils ont parlé plus que nécessaire, s'ils ont étudié avec moins d'intensité qu'ils auraient pu, ... cela ne regarde pas la récompense de la femme qui aura comme mérites le maximum possible, comme s’ils avaient fait le mawimum possible.]

Le Kédouchat Tsion (1874-1941) a dit à l’un de ses élèves dont la femme voulait un contrat écrit attestant qu'elle avait droit à la moitié de la récompense de son mari : "Sa récompense [à votre femme] est bien plus grande que la tienne. Vous apprenez la Torah, vous pratiquez votre Avodat Hachem et vous vous amusez! Mais elle reste seule à la maison! Quel genre de plaisir a-t-elle?"

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2014/08/07/la-femme-son-mari-et-letude-de-la-torah

-> La raison pour laquelle les femmes ne sont pas obligées de faire les mitsvot dépendantes du temps, n'est pas pour leur insignifiance, mais plutôt en raison de leur importance [intrinsèque].
En effet, elles n'ont pas besoin des mitsvot pour les pousser à observer et à se lier à Hachem.
Il y a une sainte passion inhérente en chaque femme [juive] de se connecter à la spiritualité, et par conséquent elles sont [naturellement] toujours connectées à D.
[alors que les hommes ont besoin de nombreuses mitsvot, d'un minyan et de l'étude de la Torah pour y parvenir!]
[rabbi Chimchon Raphael Hirsch - rapporté dans le Nétivot Tohar - p.61]

Quelques réflexions pour un bon mariage (3e partie)

+ Quelques réflexions pour un bon mariage (3e partie) :

-> On raconte l'histoire d'un mari qui abusait verbalement de sa femme. Sa femme est allée demander conseil à un Rav qui lui a conseillé, à chaque fois qu'il l'insultait, d'enfoncer un clou dans du bois avec un marteau. Cela atténuerait sa frustration et sa colère.
Après quelques jours à entendre ce bruit de clou, le mari interrogea sa femme à ce sujet. Elle lui a expliqué qu'après chaque insulte, c'est ce qu'elle faisait.
Après avoir vu les nombreux clous, il a été très ému de s'améliorer, car il n'avait pas réalisé la gravité de ses dommages. Il a riposté en lui disant que pour chaque compliment qu'il lui faisait, elle devait lui retirer un clou.
Après quelques jours, elle lui a dit que tous les clous étaient sortis. Il lui répond qu'il a réparé ses erreurs passées avec elle et qu'il a maintenant une ardoise toute propre. Elle lui a répondu que les trous étaient toujours présents dans le morceau de bois.

=> Nous apprenons ainsi que les dommages que nous causons par nos paroles perdurent, car même si les clous sont retirés, les trous (dommages) restent.

[sur le moment on se dit : "ça va ce n'est que des paroles, c'est pas si grave!" Mais on doit avoir à l'esprit que ce n'est pas la vérité, que nos mots peuvent laisser des traces qu'il sera très difficile, voir impossible d'effacer. (dans la majorité des cas c'est simplement par égo : on ne me parle pas comme ça, c'est moi qui aura le dernier le mot, ...)]
[ex: nous avons passé une mauvaise journée, où l'on nous a manqué de respect, alors notre façon animale de retrouver cet orgueil est en manquant de respect avec sa femme/enfants. On profite de cette situation que l'on considère comme acquise (c'est bon c'est ma femme pour toujours!), alors qu'elle est en perpétuelle construction.]

-> L'importance de ne pas endommager une femme par nos paroles est illustrée par le fait que les lettres finales de : "vélo tonou ich ét amito" ("ne pas bouleverser les gens par des mots - "וְלֹא תוֹנוּ אִישׁ אֶת עֲמִיתוֹ - Béhar 25,17) forment le mot : ichto (אשתו), sa femme, car c'est là que cela s'applique particulièrement.
Avant de parler, nous devons nous demander si les mots que nous nous apprêtons à prononcer seront utiles ou nuisibles.
Parmi les innombrables mots que nous prononçons chaque jour, combien sont positifs?

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-> Lorsqu'une personne s'énerve contre son conjoint, elle doit se rappeler que : "bérokez ra'hem tizkor" (dans la colère, souviens-toi d'avoir pitié - 'Habakouk 3,2).

-> "Prépare-toi dans l’antichambre, de sorte que tu puisses pénétrer dans la salle de réception" (atkèn atsma'h biprozdor kédé chétikaness litraklin - Pirké Avot 4,16).
[à un niveau simple de compréhension, ce monde temporaire est comme un hall où l'on se prépare avant de rentrer dans le monde à venir, qui est éternel (qui dépend de ce qu'on aura fait ici). ]
Selon nos Sages, cette michna est aussi un conseil pour le mariage : avant de rentrer dans nos maisons (la salle de réception), nous devons nous préparer à l'humeur de nos conjoints (et de nos enfants).

[de même qu'avant de prier on se rappelle de la grandeur d'Hachem, de devant qui nous prions, de même avant d'entrer chez nous, nous devons développer notre conscience de la grandeur dans notre vie de notre conjoint, nous devons prendre un petit moment pour réveiller en nous de beaux sentiments (amour, de gratitude, ...) sur l'importance pour nous de notre conjoint. Ce n'est pas n'importe qui!
En ce sens de grands rabbanim prenaient quelques secondes pour se recoiffer avant de rentrer chez eux, ou bien lire quelques informations pour avoir de la discussion (n'ayant leur tête que dans des sujets complexes de Torah), ...
En effet, dans notre "couple" avec Hachem, ou avec notre conjoint, l'habitude fait perdre l'importance et l’appréciation d’avoir une telle relation de proximité. ]

-> "Prépare-toi dans l’antichambre, de sorte que tu puisses pénétrer dans la salle de réception" (Pirké Avot 4,16) = de nombreux Sages nous conseillent de ne pas rentrer en étant affamé chez nous, car nous sommes alors dans un état propice à s'énerver pour un rien. Mais plutôt, on doit préparer notre retour en manger un peu avant.
D'ailleurs cela l'est clairement écrit : "quand il aura faim, il sera en colère" (véaya ki yir'av véitkatsaf - Yéchayahou 8,21)

-> Le Sfat Emet haKadmon (cité dans le Ein Yaakov - Yoma 81b) indique que le fait de manger la veille de Yom Kippour a pour but de mettre les gens de bonne humeur, afin qu'ils soient prêts à pardonner à leur prochain.
Hachem a donné la mitsva de manger et de boire la veille de Kippour, afin d'être d'humeur joyeuse car avant de manger, une personne peut s'irriter plus facilement.

-> La michna (Shabbath 2:7) nous dit qu'il y a 3 choses que l'on doit dire dans sa maison (béto'h béto), la veille de Shabbath juste avant la tombée de la nuit : "As-tu payé la dîme? As-tu préparé le érouv? As-tu allumé la lumière de Shabbath?"
Le Tiféret Israël (Yachin 60) se demande pourquoi il n'est pas plutôt écrit : "lébné béto" (à sa famille) [en place de : dans sa maison]?

Lorsque nous parlons avec notre conjoint, cela doit se faire sur un ton doux et léger.
Le Tiféret Israël explique qu'il ne faut pas le dire d'une voix forte qui peut être entendue de l'extérieur. Il faut plutôt le dire doucement afin d'être écouté.
C'est ainsi qu'il explique pourquoi la michna dit : "bét'oh béto" (dans sa maison), car cela connote cette idée.

Dans le même ordre d'idées, rabbi Avigdor Miller disait : "Si un couple ne s'écoute pas et ne s'entend pas, ses voisins les entendront [car ils hausseront le ton -> j'ai raison car je le dis le plus fort!]".

[de plus, le fait d'élever la voix incite à installer et développer l'énervement, la colère. En ce sens, nos Sages nous conseillent de toujours parler calmement.
Il est sain de parler de ce qui ne va pas, mais il faut choisir un moment opportun où l'autre est de bonne humeur et en utilisant une forme pleine d'amour et de respect de la dignité d'autrui. ]

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-> Il a été dit que le mariage est comme la vie : il y a des hauts et des bas. Il ne faut pas désespérer pendant les périodes de baisse, mais plutôt répéter "cela aussi passera".
Dans la maison de rabbi Efraïm Zalman Margolis, un verre en cristal s'est brisé un jour. Alors que sa femme était hystérique, il était calme au point que cela la dérangeait.
Lorsqu'elle lui a demandé pourquoi il était si calme, il a répondu : "Demandez le moi l'année prochaine".
Un an plus tard, il a dit qu'il était calme parce que maintenant il n'est plus contrarié par ce problème. Alors pourquoi s'énerver au moment où cela arrive?

-> La michna enseigne : "lo matsati lagouf tov mistika" ( je n’ai rien trouvé de plus bénéfique pour l’individu, que le silence - Pirké Avot 1,17).
Cela fait particulièrement référence au mariage, car on nous enseigne que "ichto kégoufo" (la femme d'un homme est comme lui-même - guémara Béra'hot 24a).
On peut comprendre : je n'ai rien trouvé de mieux "lagouf" (pour l'homme et la femme) que le silence (mistika). En effet, par le silence, de nombreux désaccords peuvent être évités.
De nombreuses fois, dans le mariage, nous pouvons appliquer le verset : "hamaskil baét ha'i yidom" (Amos 5,13) = l'homme prudent se tait en ce temps-ci.

Le verset dit : "tovim hachnayim min haé'had" (Kohélét 4,9) : deux sont meilleurs qu'un.
Une explication est que lorsque 2 personnes vivent en harmonie (tovim hachnayim), c'est souvent parce que l'une d'elles a été tolérante et indulgente (min haé'had).
Un homme sage dit : "Vous pouvez changer votre mariage en vous changeant vous-même".

La michna (Pirké Avot 5,7) dit que l'un des miracles qui s'est produit dans le Temple était que les gens se tenaient serrés les uns contre les autres tout en ayant largement d'espace pour se prosterner (omdin tséfoufim oumichta'havim réva'him).
Une autre explication est que si quelqu'un se tient debout avec un égo gonflé, étant rigide et inflexible (omdin), alors il est à l'étroit (tséfoufim) et il n'y a pas de place pour quelqu'un d'autre dans sa vie.
En revanche, si quelqu'un est souple et flexible (michta'havim), alors il y a de la place pour d'autres personnes dans sa vie (réva'him).
Ceci est particulièrement véridique dans le mariage.

La guémara (Sota 17a) enseigne que si un mari et une femme le méritent alors la Chékhina habite parmi eux (ich vé'icha zakhou Chékhina bénéhem).
Une autre explication est que s'ils ont le shalom bayit, c'est parce qu'ils ont la Chékhina qui y réside, ce qui signifie qu'ils vivent selon la halakha et qu'ils ont les traits de caractère appropriés.

En fin de compte, lorsqu'une personne a un désaccord avec son conjoint, elle doit en arriver au point où elle a l'impression de se battre avec elle-même, comme s'il s'agissait de sa main droite et de sa main gauche.
Pour qu'un corps fonctionne correctement, les parties du corps doivent fonctionner harmonieusement car si une partie du corps fonctionne mal, cela affectera le reste du corps.
On peut dire la même chose d'un mari et d'une femme. Ils doivent s'unir et travailler en harmonie. Nous devrions tous mériter d'être les meilleurs conjoints que nous puissions être.
[rav Yéhochoua Alt]

Quelques réflexions pour un bon mariage (2e partie)

+ Quelques réflexions pour un bon mariage (2e partie) :

-> Le shalom bayit, c'est lorsque les contraires s'entendent.
Cela nous est montré dans les mots qui concluent la Amida : "ossé shalom bim'romav" celui qui fait la paix dans Ses hauteurs). Le Ciel (chamayim) qui correspond à "Ses hauteurs" est la contraction de éch (le feu) et mayim (l'eau), qui sont 2 opposés.
[ainsi pour atteindre des hauteurs dans la vie, il est nécessaire que 2 entités parfois contraires, s'unissent dans un but commun, chacun élevant l'autre. Lorsqu'il y a de la paix dans un couple alors la Présence Divine vient y résider, à l'image du fait qu'elle réside au Ciel (chamayim). ]

En disant : "celui qui fait la paix" (ossé shalom), nous reculons de 3 pas et nous nous inclinons (Chlou'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 123,1). En effet, il faut savoir faire des concessions/renoncer, prendre du recul, prendre sur soi, afin de maintenir la paix.

-> "Hachem dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide qui lui corresponde (עזר כנגדו - ézer kénegdo - litt. Une aide qui soit face à lui)" (Béréchit 2,18).
Cela ressemble à un puzzle, en ce sens que la pièce qui s'attache à l'autre doit s'emboîter.
De la même manière, puisque le conjoint d'une personne est son autre moitié, les traits opposés sont nécessaires pour qu'elle soit parfaitement assortie.
Cela nous permet de comprendre pourquoi un chidoukh est : "méHachem yatsa adavar" (une chose émanant d'Hachem - 'Hayé Sarah 24,50), car Lui-seul connaît les traits de caractère correspondants qui sont essentiels. [ce que nous avons besoin en face de nous pour nous travailler et améliorer]

Il est intéressant de noter que "עזר כנגדו" a une valeur numérique de : 360, en allusion aux 360 degrés, qui forment un cercle. Pour préserver notre couple, on a besoin d'être flexible, d'utiliser toute la gamme des degrés pour être prêt à s'accorder avec notre conjoint, et restés unis dans la danse de la vie à deux.
De plus "עזר כנגדו" a la même guématria que "kar vé'hom" (le froid et la chaleur - קר וחום), qui sont 2 opposés.

-> Parfois sur certains aspects ce sont les différences qui sont nécessaires, alors que d'autres fois ce sont les similitudes. Seul Hachem sait ce qui est vraiment bien, nécessaire, en nous destinant un "ézer kénegdo" sur mesure. Nous ne devons pas nous défiler, mais plutôt accepter le travail des midot que D. souhaite que nous fassions dans notre vie. Chaque juif a un programme qui lui est propre, même nos Patriarches et Matriarches.

On peut l'illustrer ainsi :
1°/ nécessité de différences :
on peut rapporter que la caractéristique principale d'Avraham était le 'hessed (la bonté), comme il est écrit : " 'hessed léAvraham" (Mi'ha 7,20).
Sa femme Sarah représente l'opposé : le din (la rigueur/justice stricte), comme le montre le fait qu'elle soit celle qui a renvoyé Hagar et Yichmaël.
Ces 2 traits de caractère ne doivent pas être une cause de friction dans le mariage ; au contraire, ils peuvent fonctionner harmonieusement ensemble, comme nous disons dans le ouva létstion : "pour recevoir l'un l'autre" (oumékabélin dén min dén).
Leur fils Its'hak personnifie le trait de caractère du din (rigueur), tandis que Rivka incarne le 'hessed comme nous le voyons lorsqu'elle puise de l'eau pour les chameaux.
Le Rokéa'h commente que "gamal" (chameau - גמל) fait référence à : guémilout (גמלות) 'hassadim.

Il en est de même avec Yaakov.
Le rav Yonathan Eibschutz (Tiféret Yonathan - Vayétsé 29,9) explique pourquoi Ra'hél faisait praître les moutons. Lavan savait que les caractéristiques d'un mari et d'une femme doivent se compléter. Puisque Léa était destinée à Essav qui était un "ich sadé" (homme des champs) et qu'elle était une "akérét habayit" (femme s'occupant de la maison), leurs caractéristiques étaient parfaites l'une pour l'autre.
Yaakov, quant à lui, était un "ich tam yochev oalim" (homme assis à étudier toute la journée) et il avait donc besoin d'une personne ayant une qualité opposée. C'était Ra'hél, qui travaillait dans les champs
En fin de compte, Yaakov a également épousé Léa, puisque Lavan ne pouvait pas changer sa vraie nature qui était d'être à l'extérieur, comme Rachi (Vayichla'h 34,1) l'écrit : "Léa aussi avait l’habitude de sortir". Par conséquent, Léa était également un bon chidoukh (complémentaire) pour Yaakov.

[ainsi, même nos Avot et Imaot étaient très différents dans leur nature, et ils ont dû se travailler et faire des efforts au quotidien, pour que cela deviennent une complémentarité élévatrice.]

2°/ nécessité de similitudes :
Moché était si élevé qu'il vivait une existence céleste sur terre ("kimé chamayim al aarets" - Ekev 11,21), séparé de sa femme, ne mangeant ni ne buvant pendant 40 jours, ...
Il a épousé une femme du même genre que lui : Tsipora, qui vient du mot "tsipor" (un oiseau), un oiseau qui vole au-dessus du monde naturel (voir Sanhérin 91a et Moéd Katan 16b). [comme Moché, bien que physiquement sur terre, elle volait spirituellement très haut au ciel]

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-> sur quelques différences entre les hommes et les femmes : https://todahm.com/2017/07/25/5424-2

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-> Il y a 2 opinions contradictoires concernant la façon de placer la mézouza (guémara Ména'hot 33a).
Selon Rachi, la mézouza doit être placée verticalement, tandis que selon rabbénou Tam elle doit l'être horizontalement. Le Tour et le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 289) disent de la mettre en diagonale. Il s'agit d'un compromis entre les 2 opinions.
Cela nous indique qu'il est parfois nécessaire de faire des compromis avec notre conjoint. Cette leçon est enseignée par la mézouza car nous la rencontrons avant d'entrer dans notre mézouza.

[de plus, il est inscrit sur la mézouza la lettre "shin" en référence au nom Divin Shadaï, qui renvoie au fait que Hachem a dit stop, a mise des limites lorsque le monde s'est initialement développé, et à l'idée que c'est uniquement Hachem qui peut mettre un terme à toutes nos difficultés (ש־די : chéyomar daï [daï = assez!]). Egalement dans le futur Hachem nous comblera de tellement de bonnes choses, que nous dirons : "daï!"
Ainsi, en embrassant la mézouza, nous devons avoir en tête que lorsque des disputes se développent, on doit savoir être celui qui se dire : "daï!", je ne veux pas que cela prenne des proportions plus importantes.
Il est intéressant de s'interroger : "est-ce que dans 1 an, cela me sera toujours aussi problématique, ou bien c'est mon yétser ara qui me fait m'énerver.
En sachant mettre des limites aux choses, à l'image d'Hachem lors de la Création, alors on aura des bénédictions d'Hachem au point où on Lui dira : "daï! c'est trop!".

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-> A un 'hatan et à une kalla, il est habituel de leur souhaiter de construire une "bayit nééman béIsraël".
Pourquoi une telle bénédiction? Ne serait-il pas plus logique de leur souhaiter de constuire une maison de 'hessed ou bien de Torah?

Le Nétsiv (Haémek Davar - Béaaloté'ha 12,7) explique que "nééman" signifie celui qui a le pouvoir d'agir mais ne le fait pas.
L'exemple le plus typique est celui de Moché, dont il est dit : "bé'hol béti nééman ou" (dans toute Ma maison, il est la personne de confiance - Béaaloté'ha 12,7).
Moché connaissait le Nom d'Hachem (chem haméforach) qui a servi à créer les cieux et la terre, mais à aucun moment il en a abusé.
[dans son commentaire sur la mer Rouge, le Nétsiv rapporte que si Moché le voulait il aurait pu faire de lui même l'ouverture de la mer Rouge, mais il est resté fidèle (nééman) à la volonté de D. en toute situation. ]
En ce sens, il existe l'expression : "le vrai pouvoir, c'est quand on a la capacité d'agir mais qu'on ne le fait pas".

On peut comparer cela à quelqu'un qui a la clé d'un coffre contenant 100 000 dollars et qui peut l'ouvrir, mais qui ne le fait pas. C'est ce qu'on appelle : nééman.
Il en va de même pour un mari et une femme. Chacun d'eux sait ce qui fait tiquer son conjoint.
Chacun d'eux sait sur quels boutons il peut appuyer pour lui nuire. Ils ont la clé pour atténuer la vie de leur conjoint.
[dans un couple il ne peut être plus vrai que : "la mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21). Chaque conjoint peut donner de la vie ou de la mort à l'autre! ]

=> On bénit donc un couple de construire une "bayit nééman béIsraël", en leur souhaitant que bien qu'ayant le bouton pour envoyer des missiles verbaux à l'autre, ils ne vont jamais l'utiliser.

Quelques réflexions pour un bon mariage (1ere partie)

+ Quelques réflexions pour un bon mariage (1ere partie) :

-> "tu donnes la vie à tous les êtres" (véata mé'hayé ét koulam - Né'hémia 9,6)
Or, Hachem nous demande : "tu marcheras dans Ses voies" (véala'hta bidra'hav - Ki Tavo 28,9), impliquant que nous devons prendre exemple sur Sa façon d'agir.
Se basant sur cela, le rabbi Shlomo Freifeld explique que de la même manière qu'Hachem donne la vie, nous devons faire de même : avec des compliments, des sourires, des mots d'encouragement, des mots de gratitude, d'affection, ...

-> Le Zohar (3:46b) enseigne que de même que la tsaraat (sorte de lèpre) résulte du lachon ara, de même la tsaraat résulte également de l'absence de mots lorsqu'il est approprié de parler, par exemple en encourageant un ami.

-> Nos Sages nous avertissent du pouvoir de la langue, d'à quel point le lachon ara peut détruire.
Or, de même que l'on doit croire à son pouvoir de détruire, on doit également croire à son pouvoir de bénir.
[ainsi, il y a de nombreux enseignements sur les dégâts graves du lachon ara, et bien d'une façon inversement proportionnelle le fait de dire du lachon tov a des impacts positifs incroyables.]
La guémara (Sotah 11a) enseigne que la mesure de bienfaisance d'Hachem est plus grande que Sa mesure de châtiment.
D'ailleurs, le 'Hafets 'Haïm disait que de la même façon que l'on devra rendre des comptes sur nos paroles négatives (lachon ara), de la même façon on devra rendre des comptes sur nos paroles positives que l'on n'aura pas prononcé à autrui.
[n'oublions pas que : "la mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21) = par la parole, on peut donner de la mort (le lachon ara) mais aussi de la vie (lachon tov) à autrui. ]

=> Cela s'applique particulièrement dans le couple, où le pouvoir de la parole est encore plus pris à coeur, et est vital, comme le soleil permettant l'épanouissement d'une plante.

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-> Rabbi Avigdor Miller disait : "Ne cherchez pas un conjoint parfait. vous ne le/la trouverez pas. Mais soyez un(e) conjoint(e) parfait(e), puis rendez-le/la parfait(e) à vos yeux."

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-> Un mariage est en général composé de 2 personnes qui proviennent de milieux différents, avec une éducation, un vécu et des façons de penser et de voir les choses différemment.
Selon nos Sages : "les femmes sont un peuple à part entière" (guémara Shabbath 62a). [nous ne communiquons, ni ne voyons, ni ne réagissons d'une façon identique, et c'est cela la difficulté (surtout au début) et la richesse d'un couple!
L'unité c'est la complémentarité des différences, ce n'est pas une similitude. A partir du moment où l'on accepte et respecte nos différences, alors on peut vivre ensemble. ]

Par conséquent, il est tout à fait naturelle qu'il y ait des désaccords entre les conjoints. Cependant, de nombreuses querelles peuvent être évitées si un conjoint voit la situation dans son ensemble.
Par exemple, un mari peut s'énerver en se demandant pourquoi sa femme s'affole pour une telle bêtise. La vérité peut être qu'elle est bouleversée parce que cela lui rappelle un mauvais souvenir d'enfance.
En ce sens, certains disent : "ce qui nous rend hystérique est souvent historique.
Si vous tapez quelqu'un sur l'épaule, vous ne causez aucun dommage. En revanche, si la personne sur laquelle vous tapez a un coup de soleil, elle sursautera de douleur.
De même, un conjoint peut prononcer une phrase qu'il croit neutre, et qui pourtant va troubler l'autre. C'est le résultat d'un événement passé (plus ou moins inconscient).

Le conjoint d'une personne peut être dégoûté en regardant un animal, ce qui peut sembler une réaction anormale. Après enquête plus approfondie, il peut découvrir qu'elle a eu une expérience négative avec cet animal lorsqu'elle était jeune. Après tout, "une réaction anormale à une situation anormale est normale".

Cette idée est évoquée dans le mot : ma'hlokét (une dispute), qui a comme racine le mot : 'hélek (une partie), car une personne ne se dispute avec quelqu'un que lorsqu'elle ne voit qu'une partie de l'image.

Le mot "ra" (mauvais - רַע) peut également être compris comme signifiant une entité fragmentée, comme dans : "roa itroaa aarets" (brisé sera le pays - Yéchayahou 24,19).
Nous percevons les événements comme mauvais parce que nous n'en voyons qu'un fragment, et non comme un tant faisant partie d'un plus grand plan pour le bien.

Qu'est-ce qui est l'opposé de la dispute/querelle (ma'hlokét)?
C'est la paix (le shalom). Cela se produit lorsque quelqu'un perçoit l'ensemble du tableau.
Par conséquent le mot : shalom, est lié au terme : shalèm (complet), au fait de voir l'image entière.

Celui qui voit les 2 côtés d'une situation est dite : "pikéa'h" (une personne intelligente - פִּקֵחַ).
Le mot : tsad (un côté - צַד) a une valeur numérique de 94, qui multiplié par deux est équivalent à : pikéa'h (פִּקֵחַ - soit 188).
Le shalom ultime est celui où 2 personnes examinent la situation de tous les côtés.
Par conséquent, lorsqu'il y a 2 personnes intelligentes, 2 "pikéa'h" (2*188), alors on obtient : le shalom (שָׁלוֹם), de valeur 376.

La michna dit : "jugez tout le monde favorablement" (évé dan kol aadam lékaf zé'hout - Pirké Avot 1,6).
Le mot"kol" (כָּל) peut être compris comme faisant référence à la personne toute entière.
Cela signifie qu'il faut le juger favorablement et voir l'ensemble du tableau (ses antécédents, son état émotionnel et de fatigue, sa façon de voir et de ressentir les choses, ...)

[d'une certaine façon "aimer son prochain comme soi-même" (dont l'essentiel est réalisé avec notre conjoint), c'est aussi se mettre à sa place, voir les choses avec ses lunettes, avec son référentiel et son ressenti, et alors je comprends mieux sa position, et je peux l'aimer pour ce qu'elle est, et pas pour ce que je voudrais qu'elle soit.]

Les fausses couches

+ Les fausses couches :

=> De nombreux couples ont fait des fausses couches. Comment doivent-ils considérer cela? Quelle est la vision de la Torah?

-> Rabbi Moché Shapiro a enseigné que l'âme (néchama) d'une fausse couche est un enfant qui appartient aux parents, et non une néchama aléatoire descendue du ciel pour un tikoun (rectification, réparation).
De plus, la souffrance des parents, en particulier de la mère, est une partie intrinsèque du tikoun de l'enfant.
Cette connaissance, qu'il existe un lien réel avec le fœtus et que la souffrance n'a pas été vaine, peut en soi être un réconfort.

-> Le Ramak (Shiour Koma'h, 54. Shomer Emounim, maamar hachga'ha pratit 15) élucide que les fausses couches servent à rectifier ce qui s'est produit dans une réincarnation précédente.
Il explique également que l'angoisse de la perte d'un enfant que subissent les parents fait également partie du calcul. C'est ainsi qu'Hachem réunit tout le monde sous un même toit et que les rectifications nécessaires sont effectuées.

-> Voici les paroles réconfortantes et inspirantes du rav Moché Wolfson, qui a écrit ce qui suit dans une lettre adressée à une femme qui avait fait une fausse couche :
Dans le ciel il y a un heichal hanéchamot (un sanctuaire d'âmes), la source d'où proviennent toutes les âmes. La rédemption finale n'aura pas lieu tant que toutes les âmes n'auront pas quitté ce sanctuaire et ne seront pas descendues dans ce monde (voir Yébamot 62a). Chaque âme a une mission unique à remplir dans ce monde et se voit attribuer la durée de vie nécessaire à l'accomplissement de cette mission.
Certaines âmes appartiennent à une classe très élevée. Elles sont d'une nature si sublime, si sainte, si étincelante et si brillante, qu'elles ne peuvent tout simplement pas supporter d'exister dans ce monde, même pour une courte durée. Cependant, ils doivent eux aussi quitter le Sanctuaire des âmes afin qu'il soit vidé, et pour d'autres raisons connues d'Hachem seulement.
Ainsi, Hachem choisit un couple particulier qui attirera une telle âme dans ce monde.

L'enfant quitte sa place près du Trône de Gloire et est immédiatement placé dans un environnement dans lequel il est chez lui, un environnement de nature divine. La femme qui est avec l'enfant porte en elle non seulement un enfant, mais aussi un jardin d'Eden tout entier.
Une flamme de la lumière cachée de la Création brille au-dessus de la tête de l'enfant, et par cette lumière, l'enfant voit d'un bout à l'autre du monde.

Un ange céleste apprend toute la Torah avec l'enfant (voir Nida 30b). Tout cela arrive à chaque enfant juif. Cependant, ces âmes spéciales dont nous avons parlé ne peuvent supporter de se séparer de leur existence sublime en vivant dans ce monde terrestre. Elles sont donc épargnées de ce désagrément et retournent auprès de leur Père céleste, ayant rempli leur mission de devoir quitter le Sanctuaire des âmes pour résider dans leur mère, rapprochant ainsi le monde de la rédemption finale ...

Cette femme a mérité d'avoir pour hôte une âme pure et sainte accompagnée d'une lumière divine, d'un ange céleste et d'une Torah céleste. Le Maître de l'Univers avait créé un Beit Midrach, une salle d'étude, pour cette âme en elle. Et lorsque cette âme l'a quittée, une partie de la sainteté qui était entrée en elle est restée, et ne la quittera pas pour le reste de sa vie.

Elle a mérité de rapprocher l'arrivée du machia'h en offrant un sacrifice dans ce but. Elle n'est pas laissée avec la compensation habituelle d'une mère, mais plutôt tout ce qu'elle a enduré ne l'a été que pour le bien d'Hachem et de son peuple, et non pour sa joie et sa satisfaction personnelle.
Elle a servi, non pas comme un travailleur qui attend un paiement immédiat, mais comme un soldat loyal, prêt à subir des blessures au combat si nécessaire, uniquement pour la gloire du Roi ...
[ainsi, elle aura une récompense énorme pour cela!]

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-> Le rav Moché Feinstein (Igrot Moché - Yoré Déa 3:138) discute pour savoir si les âmes mortes avant la naissance ressusciteront lors de la résurrection des morts (té'hiyat amétim) et mériteront la vie éternelle.
Il écrit que la halakha suit l’avis de Ravina selon lequel une âme mérite la vie éternelle à partir de la conception (voir Sanhédrin 110b).
Même si l’âme "ne voit pas le jour" (c’est-à-dire dans le cas d’une fausse couche), elle méritera néanmoins la vie éternelle et se lèvera pour rencontrer ses parents lors de la résurrection des morts.

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+ Mort d'un enfant jeune :

-> Il y a des parents qui ont souffert de la perte d'un jeune enfant.
Bien que les voies d'Hachem nous dépassent, mentionnons ce que certains de nos grands ont dit à ce sujet.
Une des raisons pour lesquelles un enfant peut être décédé à un jeune âge est qu'il a accompli ce qu'il était venu faire dans ce monde.

L'histoire suivante illustre ce point.
Le Baal Chem Tov assista à la circoncision d'un certain bébé le 8e jour après sa naissance, au cours de laquelle l'enfant fut nommé Yossef.
Après la brit mila, la mère du bébé s'est soudainement mise à pleurer, car son bébé venait de mourir.
Le Baal Chem Tov a expliqué que ce jour-là était l'anniversaire de décès de rabbi Yossef Karo, l'auteur du Choul'han Aroukh. Lorsqu'il est né, une épidémie a fait que sa circoncision n'a pas été effectuée le 8e jour, mais plutôt reporté jusqu'à ce qu'il soit plus fort et en meilleure santé. En raison de ce retard, il n'a pas pu accéder à certains niveaux après sa mort.
Le Baal Chem Tov a dit à la mère : "Votre bébé était une réincarnation, de rabbi Yossef Karo. Vous avez été choisie pour être la mère de la réincarnation de rabbi Yossef Karo."
Donc cette âme qui est venue au monde avait juste besoin de cet acte pour la perfectionner.

-> La guemara ('Haguiga 3a) dit : rassemblez le peuple, les hommes, les femmes et les enfants, où la Torah sera lue devant le peuple juif. Les hommes peuvent venir pour apprendre et les femmes pour écouter [la Torah], mais pourquoi les petits enfants doivent-ils viennent?
La réponse : "pour donner une récompense à ceux qui les amènent" (kédé litén schar lémévié'hen). (également Rachi - Vayélé'h 31,12)
Le Sfat Emet interprète cette guémara comme suit. La question de : "pourquoi les petits enfants doivent-ils viennent?" (taf lama ba'in), est de savoir pourquoi les enfants qui meurent si jeunes viennent au monde.
La réponse : "kédé litén schar lémévié'hen" = pour donner une récompense à ceux qui les mettent au monde.