Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

On accorde plus de poids aux fautes entre un homme et son prochain qu'aux fautes envers Hachem, afin que les gens prennent au sérieux les fautes envers leurs semblables.

Une raison supplémentaire est que chaque personne a un ange gardien en-Haut. Lorsqu'une personne est lésée, son ange gardien crie et réclame justice, ce qui rend l'acte répréhensible difficile à effacer.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Roch Hachana 17b]

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[ex: on a tendance à se dire ça va c'est rien, c'est que de simples mots (pourquoi il fait son susceptible!). Mais il y a une règle : en blessant autrui par nos paroles, on "blesse" son ange protecteur qui va alors pleurer au Ciel pour que justice soit faite! ]

Se réjouir d’autrui, c’est amener sur soi les bénédictions

+ Yitro - Se réjouir d'autrui, c'est amener sur soi les bénédictions :

-> Lorsque les gens entendent des histoires sur le fait qu'Hachem a apporté le salut à des personnes, qu'il s'agisse d'avoir un enfant après de nombreuses années de mariage, de se marier après une longue attente, ou de se rétablir d'une grave maladie, ... leurs réactions varient.
Certains pensent : "Comment se fait-il que tous les autres obtiennent toujours ce dont ils ont besoin et que je sois toujours coincé avec mon problème? Quand est-ce que ce sera déjà mon tour d'être aidé?"
[inconsciemment cela installe en nous du doute et des idées du type : Hachem ne m'aime pas vraiment (vu qu'Il ne répond pas à mes besoins contrairement aux autres), je quelqu'un de nul pour ne pas être exaucé (pourtant j'essaie de faire sa volonté, je prie) il doit y avoir de l'injustice divine, ... ]
Dans ce cas, le récit de bonheur qu'on a entendu à propos d'une autre personne a eu un impact négatif. Cela la fait se sentir plus mal à propos de sa propre situation, au lieu de lui donner du 'hizouk (un renforcement).

D'autres réagissent ainsi : "Quelle histoire incroyable! Hachem est grand. Il peut tout faire. S'Il a aidé cette personne après si longtemps, cela me donne l'espoir que moi, ou mon proche, pouvons aussi être aidés!"
Dans ce cas, le récit d'autrui a donné à la personne un 'hizouk pour prier plus fort et placer encore plus d'espoir en Hachem pour le salut (délivré de sa situation difficile).

Les réactions dépendent de nous ; nous pouvons choisir le message que nous voulons entendre. Et bien que la 2e réaction soit meilleure que la première, elle n'est toujours pas optimale.
La meilleure réaction serait du type suivant : "Barou'h Hachem, un autre juif vient d'être aidé. Je suis si heureux qu'il soit sorti de l'agonie qu'il traversait. Qu'il y ait plus de yéchouot (délivrance) dans le peuple d'Israël comme cela, avec l'aide de D.!"
Tout d'abord, l'auditeur de la bonne nouvelle doit être heureux pour le bénéficiaire de la bénédiction d'Hachem, et ce n'est qu'ensuite qu'il doit appliquer le message à sa propre vie et avoir davantage d'espoir qu'il puisse également être aidé.
Il s'agit d'une avoda très difficile, surtout si celui qui entend l'histoire a besoin de la même yéchoua pour lui-même.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (dans Daas Torah - Michpatim) décrit combien il est difficile pour une personne de partager la joie de quelqu'un d'autre. Il est plus facile pour une personne de partager la douleur de quelqu'un d'autre que de partager sa joie. Mais si nous pouvons travailler sur nous-mêmes pour être vraiment heureux de la réussite des autres, cela nous rendrait également plus heureux.
Nous accomplirons une grande avodat Hachem, et nous aurons la garantie de recevoir des 'hizouk des histoires que nous entendons, plutôt que de nous sentir mal à propos d'elles.

Il est écrit : "celui qui a un bon œil sera béni" (tov ayin ou yévora'h - Michlé 22,9) = une personne qui est heureuse pour les autres est celle qui reçoit la bénédiction.
Le séfer Maayan Ganim (paracha Choftim) demande : Pourquoi Yitro a-t-il mérité que Moché épouse sa fille et que El'azar haCohen ait épousé sa petite-fille?
En signe d'honneur, Yitro a une paracha à son nom dans la Torah, et ses arrière-petits-enfants ont siégé dans le grand Sanhedrin du Temple dans le Lichkat HaGuazit.
=> Qu'a fait Yitro?

Le séfer Maayan Ganim répond que le verset (Yitro 18,9) rapporte que lorsque Yitro a entendu parler de la façon dont Hachem a délivré le peuple juif d'Egypte : "Yitro s'est réjoui", même si, comme le rapporte Rachi, Yitro était proche de l'Egypte et se sentait mal à propos de leur chute.
Néanmoins, il a mis ses propres sentiments de côté pour se réjouir avec Israël de leur salut. Non seulement cela, mais il continue et dit (Yitro 18,10) : "Béni soit Hachem, qui vous a sauvé des mains des égyptiens" = c'est comme si une personne apprenait que son ami a reçu une certaine bénédiction et qu'en réponse elle disait : "Hachem, merci beaucoup d'avoir aidé mon ami. Je l'apprécie énormément!"

C'est un grand niveau, être tellement heureux pour une autre personne que nous ressentons le besoin de remercier Hachem pour sa joie. C'est une belle qualité que possédait Yitro.
La Torah la décrit ici, mais il doit l'avoir eue pendant toute sa vie. Et, en effet, il a été béni à bien des égards.

=> Ainsi , si nous introduisons davantage cette qualité (mida) dans nos vies, cela fera de nous des personnes meilleures, des personnes plus heureuses, et grâce à D. des personnes bénies (on a l'assure que : "tov ayin ou yévora'h = en faisant l'effort de me réjouir du bien d'autrui, alors par cela Hachem me bénit (c'est comme un père qui voit un enfant qui est content qu'un de ses frères a reçu des cadeaux. Son père est tellement content de l'amour entre eux, qu'Il dit : "allez je te donne à toi aussi davantage!")).

[d'après un cours du rav David Ashear]

La Torah est la racine de toutes les âmes juives, et en elle se trouve leur unité.
Et lorsqu'ils sont unis, chacun peut aimer l'autre comme il s'aime lui-même.
[Sfat Emet]

"Le Cohen restera impur jusqu'au soir" ('Houkat 19,7)

-> Le rav Its'hak de Vork explique que l’essence de la vache rousse (para adouma), purifiant de l’impureté du contact avec un mort et plus profondément ceux qui sont spirituellement impurs, est le concept d’amour de son prochain comme soi-même (véaavta léréa'ha kamo'ha - Kédochim 19,18).
En effet, le Cohen en contact avec les cendres se rendait impur pour purifier son prochain. C'est dire renoncer à sa propre pureté, être prêt à faire un sacrifice personnel pour aider un co-religionnaire ; c’est là l’expression ultime de l’amour du prochain.
Quand on aime vraiment quelqu’un, on ressent un plaisir dans tous les sacrifices que l’on consent pour son bien-être.

Lorsqu'une personne fait une bonne action, en agissant avec l'attribut de bonté ('hessed), elle ravive l'attribut de bonté dans le monde entier, et incite tout le monde à vouloir faire preuve de bonté.
[ rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hayé Sarah]

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-> Imaginons cela : pas besoin de milliards, mais juste un petit acte de bonté (ex: un sourire, une écoute, un mot, une pièce, ...) accompli en privé et dont parfois personne n'en saura jamais rien. Notre nom ne figurera pas à la une des journaux, mais pourtant nous avons changé le monde d'une manière importante, en lui insufflant de la brillance, davantage de bonté d'Hachem.

-> La société prétend que pour changer le monde, il faut une révolution (quelque chose de grand, de visible, ...).
Le rabbi de Berditchev enseigne que ce n'est pas vrai ; chacun d'entre nous change le monde chaque jour. Chacune de nos actions a un effet réel, à la fois spirituel et physique, sur l'ensemble de l'humanité, amenant les gens du monde entier à commencer à agir comme nous l'avons fait (enclenchant une dynamique positive de bonté!).
Nous pouvons changer le monde!

[le libre arbitre, yétser ara, empêche que nous ayons conscience pleinement de cela, mais les paroles du rabbi de Berditchev sont la réalité du fonctionnement du monde. ]

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-> Ainsi, par notre attitude de 'hessed tournée vers l'extérieur, nous permettons aux forces positives de 'hessed d'en-Haut de nous inonder.
L'inverse est également vrai. Lorsqu'une personne s'engage dans un comportement égoïste, elle attise la négativité, qui se propage dans le monde entier, empêchant le flux d'amour, de miséricorde d'Hachem de se déverser sur l'humanité.
[rabbanit Feldbrand]

-> Le 'Hafets 'Haïm suppliait les gens de poursuivre le 'hessed et d'éviter son contraire.
Il disait : "A une époque où l'attribut de Rigueur (mida hadin) prédomine de jour en jour, le seul salut possible réside dans l'adoption de l'attribut de bonté (mida ha'hessed), qui reste le meilleur instrument pour parvenir à la rédemption".

Hachem tire plus de plaisir d'un acte qui profite aux gens, que d'un acte par lequel il est Lui-même adoré.
[Pélé Yoets]

Avoir confiance en soi, et en chaque juif

"De même que l'on doit croire en Hachem, de même un juif doit croire en lui-même.
Cela signifie qu'il doit croire qu'Hachem s'intéresse à lui. Il doit croire que son âme provient de la source de vie, d'Hachem, et que Hachem retire du plaisir lorsqu'il accomplit Sa volonté."
[rav Tsadok haCohen - Tsikdat haTsadik 154]

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-> Le Sfat Emet (Vaéra תרס"ג) enseigne :
"Tout comme nous sommes obligés de croire en Hachem, même si nous ne comprenons pas toujours Ses voies, de même nous devons aussi croire dans les juifs, même quand ils semblent "noirs" (obscurs).
Comme il est dit : "Je suis noir, mais je suis beau" (ché'hora ani vénava - Chir HaChirim 1,5) = nous pouvons paraître noirs [de par nos fautes (parfois très graves)], nos bonnes actions sont manquantes, mais pourtant Hachem voit notre beauté."

[notre yétser ara nous pousse à regarder notre comportement, nos fautes, et il nous persuade que : "Je suis noir". Mais la réalité est quoiqu'un juif puisse faire, pour Hachem c'est : "que tu es beau! que Je t'aime mon fils adoré!"
Cela doit nous donner beaucoup de forces, de satisfaction et d'envie d'agir pour que papa Hachem soit encore plus fier de nous! ]

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-> "De même qu'un homme doit croire en Hachem qu'Il existe et que rien d'autre que Lui n'existe, de la même manière il doit croire qu'il est lui aussi important aux yeux d'Hachem"
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 1,61]

[on comprend l'importance suprême dans la vie juive de développer notre croyance en Hachem, et bien il doit en être de même, nous devons constamment faire des efforts pour savoir que nous sommes importants aux yeux d'Hachem. (et à l'image du bita'hon vs émouna, cela doit être pour nous une réalité concrète! )]

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-> Le midrach (Chémot rabba 2,5) enseigne :
"Pourquoi est-ce que Hachem parle-t-il à Moché spécifiquement de l'intérieur d'un buisson d'épines (un sané - סנה) ?" Pourquoi Hachem n'est-il pas apparu à Moché à partir d'un plus bel arbre?
Le סנה (buisson d'épines) était en fait un rosier. Les roses dans le buisson représentent les tsaddikim du peuple juif et les épines représentent les rechaïm de notre nation.
Néanmoins, Hachem résidait également parmi les épines.
[Hachem chérit et réside avec tout juif, que cela soit le plus grand tsadik ou bien le plus grand racha. ]

-> Le Maharal (Guévourat Hachem ch.23) explique que le buisson d'épines représente les juifs qui tombent à des niveaux inférieurs.
La Présence Divine (Chékhina) est apparue dans un buisson d'épines (et non dans un arbre plus beau), afin que nous sachions que Hachem réside avec chaque juif, même le plus bas.

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-> Le rav Levi Its'hak de Berditchev souligne l'importance de "faire connaître à chaque juif son incroyable valeur et l'endroit d'où son âme a été prise [pour venir dans ce monde], car en vérité, chaque âme juive provient du Trône de Gloire [d'Hachem]".
Il ajoute que chaque juif doit avoir conscience de l'immense fierté et de la joie qu'Hachem retire de ses mitsvot, et de la joie qui éclate dans les mondes spirituels supérieurs à chaque fois qu'il accomplit une mitsva.
[Kédouchat Lévi - 'Houkat]

-> Personne n'a jamais été identique à une autre personne depuis le début de la Création jusqu'à aujourd'hui, et personne n'est capable de réparer ce qu'une autre personne est capable de réparer.
[Yessod haAvoda - au nom du Arizal]

-> Chaque personne est douée de quelque chose de valeur qu'aucune autre personne ne possède.
[rav Pin'has de Koritz]

-> Lorsqu'une personne sait qu'Hachem aime chaque juif d'un grand amour, il est plus facile de vouloir de bonnes choses pour les autres de la même manière que l'on veut de bonnes choses pour soi-même.
[Ramban]

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-> b'h, voir également : Hachem nous dit : "Je t'aime!" : https://todahm.com/2016/04/25/4315-2

La jalousie

+ La jalousie :

-> "La jalousie ... chasse l'homme du monde" (Pirké Avot 4,21)
[la jalousie gâche la vie des gens, les faisant se sentir déprimés et éternellement insatisfaits.
Lorsqu'on s'interroge : Pourquoi les gens sont-ils tristes? Généralement c'est à cause de la jalousie, n'étant pas pleinement satisfaits de leur sort, car autrui à mieux. ]

-> Le Réchit 'Hokhma écrit :
"Quelqu'un qui a de la jalousie se 'vole' lui-même parce qu'il est toujours triste.
Tout le monde peut trouver de la douceur dans la vie, sauf pour quelqu'un qui souffre de jalousie."

-> "La jalousie est une maladie qui n'a pas de remède"
[le Roch - Or'hot 'Haïm]

-> Le Messilat Yécharim (chap. 11) écrit :
"Il est insensé d'être jaloux car qu'est-ce qu'on y gagne? Le seul à y perdre est lui-même.
Certaines personnes sont si stupides que lorsqu'elles voient que leur prochain a quelque chose de bien, elles en deviennent dérangées. À cause de leur chagrin, elles ne profitent pas de ce qu'elles ont"

-> "La plupart des mauvais midot commencent plus tard dans la vie, mais le trait de caractère de la jalousie commence dès la naissance d'un enfant" [rabbi Mendel de Kotsk]
[ex: nous voyons même des enfants d'un an qui se mettent en colère lorsque quelqu'un d'autre obtient quelque chose qu'il n'a pas.
Ainsi, nous devons particulièrement travailler ce trait de caractère, car par rapport aux autres il a de l'avance et est davantage ancré dans notre nature. ]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Nous pouvons surmonter la tendance à la jalousie lorsque nous intériorisons qu'Hachem donne à chacun précisément ce dont il a besoin.
Ainsi, si quelqu'un a une plus grande maison ou une plus belle voiture que nous, c'est parce que Hachem a déterminé que cette personne en a besoin (pour servir Hachem), alors que nous n'en avez pas besoin. Par conséquent, il n'y a aucune raison d'être jaloux des autres personnes.
Comme l'a dit un tsadik : "Si je n'ai pas quelque chose, cela signifie que je n'en ai pas besoin. Parce que si j'en avais besoin, alors je l'aurais."

En ce qui concerne la spiritualité aussi, rappelez-vous que Hachem veut un service différent de chaque personne. Chaque individu crée une satisfaction unique pour Hachem. Alors pourquoi être jaloux des autres? Ils ne font pas ce que nous pouvons faire ...

Nous ne savons pas quel acte est le plus aimé d'Hachem. Nous pouvons penser que nos actions sont médiocres ou dérisoires, et nous sommes alors jaloux de ceux qui semblent en faire beaucoup plus, mais nos actions simples peuvent être les plus appréciées de toutes [aux yeux d'Hachem].

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-> Le dernier des 10 Commandements est : "lo ta'hmod", l'interdiction de la jalousie (Yitro 20,14).

Le Ibn Ezra explique cette mitsva par le machal d'un paysan qui voit une princesse. Bien qu'elle soit très belle, l'idée de l'épouser ne lui viendrait jamais à l'esprit, tant elle est hors de sa portée.
De même, dit le Ibn Ezra, si nous reconnaissons qu'Hachem nous fournit tout ce dont nous avons besoin, il nous sera impossible d'être jaloux des possessions d'autrui, car elles nous sembleraient si éloignées de notre réalité.
Si nous développons en nous la conscience que nous ne pouvons acquérir que ce qu'Hachem a décrété pour nous, nous serons beaucoup plus heureux de notre sort dans la vie et beaucoup moins susceptibles de transgresser l'interdiction de la jalousie.

Dans les mots du Ibn Ezra :
"Comme cela doit se comporter celui qui réfléchit, comme il est connu, car un homme ne trouvera pas une belle femme ou de l'argent en fonction de son intelligence, mais uniquement comme l'aura voulu Hachem ...
Pour cela, quelqu'un de sensé ne convoitera pas la femme de son prochain que Hachem lui a interdite, pas plus que la fille d'un roi dans le cœur du paysan.
Pour cela, il se réjouira de sa part et ne mettra pas dans son cœur quelque chose qu'il lui est impossible d'obtenir, car il sait que Hachem ne veut pas lui donner ; il ne peut pas la prendre de force ni par son intelligence ou ses stratagèmes, c'est pourquoi il croira dans son Créateur qui le nourrira et fera ce qui est bon pour lui."

-> Selon nos Sages, les 10 Commandements englobent toute la Torah (midrach Bamidbar rabba 13,16).
Le midrach haNéelam affirme que "lo ta'hmod" est le dernier des 10 Commandements et représente apparemment la dernière mitsva de la Torah dans ce monde, mais qu'il est le premier par son importance dans le monde de la Vérité (olam haEmet).

Ce midrach fait peut-être référence à la guémara (Shabbath 31a) qui affirme que la première question qui nous sera posée par la Cour céleste, après 120 ans, est de savoir si nous avons agi honnêtement dans nos affaires commerciales.
Une personne qui n'a pas vaincu la midda négative de la jalousie pourrait facilement être tentée d'essayer d'obtenir des richesses monétaires ou matérielles d'une manière interdite, aux dépens d'autrui.

-> Une personne qui prend n'est jamais satisfaite de ce qu'elle a ; elle essaie continuellement d'en obtenir plus, pour ensuite devenir insatisfaite de ce qu'elle a peu de temps après l'avoir obtenu parce qu'elle veut maintenant quelque chose d'autre. Cela décrit également la personne qui est jalouse des autres, puisqu'elle n'est jamais satisfaite de ce qu'elle a.

Le roi Shlomo dit : "Tov ayin hou yévora'h" (une personne qui a un bon œil [c'est-à-dire une vision favorable des autres] sera bénie - Michlé 22,9).
Une personne qui est heureuse de ce qu'elle a et qui est encore plus heureuse lorsque ses voisins ont également ce dont ils ont besoin, donnera volontiers d'elle-même et de ses biens aux autres. Sa vie sera alors remplie de joie et il sera apprécié des autres.

Bien que de nombreux commentateurs interprètent la bénédiction de ce verset comme faisant référence à la bénédiction accordée par Hachem à la personne généreuse (bon oeil), le Malbim explique la bénédiction comme faisant référence aux autres personnes qui béniront cette personne.
Il est apprécié non seulement en raison de sa nature magnanime, mais aussi parce que les autres personnes ne se sentent pas menacées par lui, puisqu'elles savent qu'il ne cherche pas à leur prendre, et qu'il sera donc béni par elles.

-> Nos Sages nous enseignent : "Qui est riche? Celui qui est heureux de sa part" (Pirké Avot 4,1). Une personne vraiment riche mènera une vie pleine de joie et trouvera grâce aux yeux d'Hachem et de ses semblables.

"Sache que le plus grand plaisir dans ce monde est celui de donner à l'autre, car donner crée un lien entre les hommes, et c'est précisément cet acte élevé qui est le plus souvent la cible des attaques du Satan. Le Satan cherche toutes les excuses possibles pour empêcher toute forme de don."
[rav Elazar Sim'ha Wasserman]

Guéoula & haine gratuite

+ Guéoula & haine gratuite :

-> Le Gaon de Vilna (Maor haGadol - likouté Gaon Vilna) indique clairement que la raison pour laquelle notre exil en particulier dure si longtemps est parce que nous n'avons pas encore corrigé la faute de la haine gratuite.

-> Le Arizal essayait sans cesse de développer l'amour de la paix, en particulier parmi ses élèves.
Il leur a dit un jour qu'une période favorable pour la guéoula venait de passer, l'occasion s'étant volatilisée à cause d'une dispute entre eux.

-> Le 'Hida (Dévarim A'hadim) demande : comment pouvons-nous être troublés par le fait que nous sommes en exil et que nous demandons constamment la guéoula, en disant que nous l'attendons, si en même temps nous n'avons toujours pas corrigé la faute de la haine gratuite.
C'est comme planter un arbre tout en utilisant une hache pour l'abattre.

-> Le rav Israël Yaakov Fisher (haskama Séfer Pédout Yaakov), un légendaire possek de Jérusalem, écrit : si quelqu'un ne travaille pas sur la haine gratuite, lorsqu'il rendra son âme à Hachem et qu'on lui demandera s'il attendait la Délivrance, il sera incapable de répondre par l'affirmative, car de son vivant il n'a pas pris la peine d'essayer de corriger la cause de la destruction du Temple.

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-> Le Malbim (Vayétsé 28,10-18) écrit : "L'exil fut provoqué par le péché de la haine gratuite, et il est impossible que nous soyons délivrés avant, si nous nous unissons et devenons une seule nation".

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]

-> Le rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.

En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."

-> On a tendance à se dire que ça va c'est pas si grave (ex: ce n'est que des paroles), mais la guémara (Yoma 9b) enseigne : la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."

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-> Le 'Hafets 'Haïm (hakdama séfer chmirat halachon) dit que bien que nos Sages disent que la cause de de la destruction du Temple était la haine gratuite, ils entendaient par là que c'était le lachon ara.
Par conséquent, afin de mériter la guéoula, nous devons corriger la faute du lachon ara.
[cela a également été rapporté par de nombreux Kadmonim, dont le Séfer 'Harédim, le Maharal, rabbi 'Haï Vittal, ... ]

-> Nos Sages enseignent que nous n'avons pas mérité d'être délivrés d'Egypte avant d'avoir corrigé la faute du lachon ara.
[une chose qui nous a permis de sortir d'Egypte est le fait de ne pas avoir dit de lachon ara - midrach Vayikra rabba 32,5 ; midrach Téhilim 114,4 ; Pesikta déRabbi Kahana 11,7 ]

En se basant sur cela, le séfer Kav haYachar (chap.82) et le Maharal (Nétivot Olam - Nétivot halachon - chap.9) disent que nous ne sortirons de cet exil que lorsque nous aurons corrigé ce défaut de lachon ara.

Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon part.2,chap.7) écrit qu'en raison du fait que le lachon ara retient la guéoula, il y a une obligation spéciale pour les bné Torah (ceux qui mènent leur vie selon la Torah) de corriger cette faute, simplement parce que cela aidera à reconstruire le Temple.
Concernant ceux qui hésitent à corriger ce problème, il demande : "Pourquoi devriez-vous êtes parmi les tous derniers qui vont aider Hachem à retourner dans Sa maison?".

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky dit que l'on doit se renforcer dans l'humilité et être maavir al midotav (pardonner aux autres, ne pas être rigoureux sur son honneur).
Tout comme le chemirat halachon, l'humilité (anava) dépend également de la reconnaissance du "én od milévado".
Si nous comprenons que Hachem est la source de tout, alors nous n'aurons aucune raison d'être d'être fier de quoi que ce soit.
[règle ton problème avec la source de toute chose [Hachem], et non pas l'intermédiaire (qui aura des comptes à rendre, mais cela le regarde avec D.). Absolument rien ne peut nous arriver si Hachem n'a pas émis un décret en ce sens.
Ainsi, le manque de émouna est la source de tous les défauts entre un homme et son prochain. Dans la mesure où l'on réalise et intériorise que Hachem est la seule et unique cause de tout, on est conscient qu'un humain n'a aucune capacité de lui-même de nous faire du mal de quelque manière que ce soit. [Hachem est la cause de toutes les causes.]]

-> Le Gaon de Vilna explique que lorsque nos Sages disent que le Temple a été détruit à cause de la haine gratuite, ils veulent dire qu'il a été détruit en raison d'un manque de bita'hon, car (comme on vient de le voir) tous les traits interpersonnels négatifs résultent d'un bita'hon inadéquat.

-> Le rav Moché Sorotzkin écrit :
si nous grandissons dans notre reconnaissance de "én od milévado", en plus d'être un mérite positif qui nous rapproche de la guéoula, cela sert également à rectifier la faute qui a causé la destruction du Temple. Une telle réparation (tikoun) des causes originelles de destruction, est la force la plus puissante dont nous disposons pour nous démêler des chaînes de l'exil.

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-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Chémini - ot 9) enseigne que les décrets contre les talmidé 'hakhamim et les difficultés financières qu'ils subissent à la fin de l'exil viendra en conséquence de querelles entre les talmidé 'hakhamim à cette époque.

-> Le Gaon de Vilna (.אפיקי ים סנהדריו צז) écrit que la domination du erev rav, et plus spécifiquement, leur haine envers les talmidé 'hakhamim et l'aversion effrénée de toute forme de soutien pour eux, sont tous les résultats de la haine gratuite qui a causé la destruction du Temple.