"Voilà que nous prions, dans nos prières et notamment celle de moussaf, pour la reconstruction du Temple, que nous espérons tous les jours. Mais nous ne réfléchissons pas à la raison essentielle de ce retard.
Or, si l'amère faute de la haine gratuite eut le pouvoir d'en causer la destruction, en dépit de la Torah et des actes bienfaisants, à plus forte raison a-t-elle le pouvoir d'en empêcher la reconstruction à notre époque, si nous ne faisons pas l'effort intense de nous en écarter, de nous défaire de cette haine qu'abrite notre cœur."
['Hafets 'Haïm - Ahavaat Israël]
Catégorie : Mitsvot vis-à-vis d’autrui
"Par les actes de bonté et de miséricorde que l'homme fait en ce monde, il provoque en haut dans les mondes supérieurs qu'une grand abondance s'épanche sur lui et sur tout Israël, une abondance de bonté et de miséricorde"
[le 'Hozé de Lublin]
"Sachez que les discordes au sein de la communauté [juive] sont une chose extrêmement grave.
Celui qui y prend part, même s'il accomplit de nombreuses mitsvot, place ses mérites dans une bourse percée."[le 'Hafets 'Haïm - rapporté par le rav Zeitchik dans le Méorot haGuédolim (p.170)]
"Lorsque des non-juifs viennent en aide à ceux dans le besoin et que les juifs n'agissent pas de même, les forces [du mal] deviennent très puissantes et en profitent pour provoquer des ravages dans le monde avec une intensité redoublée.
Elles disent aux juifs : "Pourquoi devez-vous être pires que les autres nations? Puisque vous n'éprouvez aucune pitié et laissez les pauvres mourir de faim, nous n'aurons aucune pitié de vous".
Tous les biens et les bontés accordés par les cieux sont pris par ces anges [du mal] qui les distribuent aux non-juifs."
[Méam Loez - Béréchit 1,31]
"Voici la bénédiction que Moché, l'homme de D., a donnée aux bnei Israël avant sa mort" (Vézot haBéra'ha 33,1)
-> Moché n'a mérité d'être appelé "homme de D." que lorsqu'il a béni les bnei Israël. (Yalkout)
-> Le rabbi Avraham de Slonim explique : Comment Moché a-t-il mérité le niveau "d'homme de D."?
Parce qu'il était "avec les bnei Israël".
Certes, il était un "homme de D.", constamment attaché à la Présence Divine et se promenant dans les mondes supérieurs, et pourtant il a su descendre des hautes Célestes, et se promener "avec les bnei Israël", c'est-à-dire s'intéresser à la situation et aux besoins matériels de chacun.
C'est là-dessus qu'il est dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" = si un juif aime l'autre, alors Hachem dit : "Je suis le 3e!".
<--->
-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2015/10/25/3964-2
<------------------------------------>
+ "Voici la bénédiction que Moché, l'homme de D., a donnée aux bnei Israël avant sa mort"
=> Pourquoi Moché a-t-il attendu le dernier moment, juste avant sa mort, pour bénir le peuple? Pourquoi ne les a-t-il pas bénis avant?
En réalité, la force d'une bénédiction dépend de la grandeur et du niveau spirituel de celui qui la donne. Or, Moché ne cessait de s'élever de niveau à chaque instant. Ainsi, Moché ne voulait pas bénir le peuple plus tôt, car il savait qu'il allait encore s'élever et donc que sa bénédiction aura donc encore plus de force dans le futur.
Mais le jour de sa mort, quand il va se séparer du peuple et qu'il ne pourra donc plus les bénir plus tard, c'était donc le jour où il a atteint le plus haut niveau ici-bas. C'était ce moment que Moché a choisi pour bénir le peuple, car alors sa bénédiction pourra avoir le maximum de sa force, puisque c'était à ce moment que Moché a atteint le sommet de sa grandeur.
[Létit'ha El'yione]
-> Rabbi Ouri de Stralisk explique qu'une personne qui parle faussement d'une autre peut être jugée au Ciel comme si elle avait témoigné en tant que faux témoin.
Il ajoute également que lorsque le peuple juif évite de se calomnier les uns les autres et fait attention à la manière dont il parle, il sanctifie le nom d'Hachem parmi les nations.
-> Le Baal Chem Tov dit que lorsqu'une personne n'a pas d'autre choix que de parler d'une autre personne (c'est-à-dire pour éviter à quelqu'un d'autre d'être blessé par cette personne), elle doit être explicite sur le fait qu'elle ne parle pas de l'essence de la personne, mais seulement d'un trait négatif qu'elle possède.
-> Le rabbi d'Apt conseille de ne pas parler négativement même des personnes qui sont complètement réchaïm car, après tout, ce sont des juifs et lorsque l'on parle d'eux de manière négative, cela cause de la douleur à la Chékhina, la source de toutes les âmes.
"Si quelqu'un suspecte une personne d'avoir fait quelque chose qu'elle n'a pas fait, il a l'obligation de lui faire une bénédiction"
[guémara Béra'hot 31b]
-> On apprend cela de Eli haCohen, qui soupçonna à tord 'Hanna de s'être enivrée.
-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
On doit accomplir scrupuleusement cet enseignement de nos Sages, et on doit également savoir que dans un tel cas (suspicion à tord), la bénédiction a une grande influence, car l’affront subi par celui qui a été soupçonné à tort réveille dans le Ciel un flot de miséricorde Divine.
"La dégradation des générations provient essentiellement du manque de vigilance des gens pour le vol et la spoliation sous toutes ses formes.
C'est la plus grande accusation pesant sur l'homme, conformément au commentaire de nos Sages (midrach Vayikra rabba 33,3) sur le verset : "Or la terre s'était corrompue" (Noa'h 6,11) : "Ils ont rempli une mesure de fautes, celle du vol étant le principal chef-d'accusation".
[rav Shmouël Wosner - rapporté dans le Omatok haOr
- à propos de la guémara (Erouvin 100b) : "Si la Torah n'avait pas été donnée, nous aurions appris [l'interdiction du] vol de la fourmi".]
<--->
+ "D. dit à Noa’h : "la fin de toute chair est venue devant Moi, car la terre est remplie de brigandage à cause d’eux"." (Noa’h 6,13)
-> Rachi = D. a décidé la condamnation des habitants de la terre à cause du vol.
-> "Viens et vois comment est grande la force du vol.
La génération du déluge a transgressé toutes les prescriptions qui lui avaient été faites (meurtres, incestes, ...), mais finalement, elle n’a été détruite qu’à cause du vol."
[rabbi Yo'hanan - guémara Sanhédrin 108a]
-> Ceci peut être compris à la lumière de l'explication du rav Shimhon Hirsch concernant la raison pour laquelle un éved Ivri (esclave hébreu) fut la première mitsva que Moché Rabbénou enseigna au peuple juif au mont Sinai : "Le vol montre le mépris le plus direct de l'idée du droit de propriété, et une personne qui vole perd son droit à la liberté et est vidée de sa sainteté intrinsèque qui l'élevait au-dessus de la mondanité physique".
<--->
-> "Combien la faute du vol est grave, car du Ciel on se hâte d’écouter le cri de celui qui a été volé, et les portes ne sont pas fermées devant ceux qui crient de cette façon."
['Hafets 'Haïm - Sefat Tamim ch. 3]
<--->
-> "La terre s’était remplie d’iniquité" (Noa'h 6,11)
-> L’auteur du Yalkout haGuirchoni souligne que Hachem, miséricordieux, ne punit pas l’homme directement, mais tout d’abord ses biens : comme par les affections lépreuses qui touchaient en premier lieu les murs de sa maison, puis ses vêtements.
=> S’il en est ainsi, pourquoi n’appliqua-t-Il pas ce principe pour les contemporains de Noa’h, dont Il décréta directement la mort?
Leur argent ne leur appartenait pas, puisqu’ils l’avaient volé ; il était donc impossible de les punir par ce biais.
C’est la raison pour laquelle D. dut les sanctionner en les anéantissant. D’où le sens de cet enseignement de nos Sages : "Leur décret ne fut scellé qu’à cause du vol" : le Créateur dut les détruire par le déluge, car, en tant que voleurs, ils ne pouvaient pas être châtiés autrement.
<--->
-> "La terre s’était remplie d’iniquité" (Noa'h 6,11)
=> Pourquoi les hommes de la génération du déluge, qui transgressaient de graves péchés comme l’idolâtrie et l’immoralité, furent-ils anéantis précisément à cause du vol ?
L’auteur du Pir'hé Chochana, l’un des élèves du ‘Hafets ‘Haïm, rapporte cette réflexion de son Maître :
il répond en s’appuyant sur cet enseignement de nos Sages : "Quand la mesure est pleine de fautes, quel est le principal chef d’accusation? Le vol".
Pourquoi? Dans le traité Avot, il est dit : "Celui qui accomplit une mitsva acquiert un défenseur et celui qui commet un péché acquiert un accusateur". Or, ces anges créés par la mitsva ou la avéra sont le reflet de l’acte étant à leur origine. Par exemple, si une mitsva a été exécutée avec zèle, l’ange qui en découle sera lui aussi zélé, alors qu’une autre faite avec paresse donnera naissance à un ange paresseux.
Or, le vol est généralement entrepris avec effronterie, si bien qu’il engendre un ange effronté.
Lorsque les péchés de l’homme outrepassent la mesure, il a de nombreux accusateurs, mais seul l’un d’entre eux, insolent, prend les devants pour s’empresser de l’accuser : celui créé par le vol.
Les autres cherchent également à l’accuser, mais n’ont pas la même audace. C’est pourquoi, parmi les nombreux péchés perpétrés par l’homme, le vol est son principal chef d’accusation, principe confirmé au sujet de la génération du déluge.
<--->
-> "Car la terre était remplie de violence devant eux (Noa'h 6,13)
-> Rachi : Le décret contre eux n’a été scellé qu’à cause du vol
-> Le Tiféret Shlomo enseigne :
Le midrach rapporte qu’Avraham a demandé à Chem le fils de Noa’h comment ils avaient été sauvés du déluge, et que Chem lui a répondu que c’était par le mérite d’avoir eu pitié des animaux, des bêtes sauvages et des oiseaux qu’eux aussi avaient mérité la pitié du Ciel.
Par conséquent, si les gens de la génération du déluge avaient eu pitié les uns des autres, eux aussi auraient éveillé envers eux-mêmes la pitié du Ciel, et ils auraient été sauvés eux aussi du déluge.
Mais comme ils n’ont pas eu pitié les uns des autres et volaient et se montraient violents envers le prochain, il n’y a pas eu de pitié dans leur jugement, et le décret a été prononcé contre toutes leurs fautes mises ensemble.
<--->
=> Pourquoi la punition de la génération du déluge, qui a été scellée parce qu’ils s’étaient livrés au vol, a-t-elle pris cette forme-là, de la descente d’un déluge, et non celle d’une autre forme de destruction?
Le Kli Yakar explique :
"Comme tout ce qui est volé rentre dans le domaine de quelqu’un d’autre, il est juste de leur infliger des cataractes d’eau, car alors chaque goutte touche l’autre et rentre dans son domaine.
Il est dit à propos des pluies de bénédiction : "Qui a creusé des rigoles à l’averse", d’où l’on peut déduire que chaque goutte a un canal particulier, et il y a de la place entre chaque goutte, pour que l’une ne pénètre pas dans le domaine de l’autre.
Or si quelqu’un a volé en entrant dans le domaine de l’autre, il est juste que les pluies de bénédiction se transforment pour lui en déluge, car alors toutes les gouttes se mélangent."
-> b'h, voir aussi : https://todahm.com/2019/10/02/10801-2
<--->
-> b'h, également sur la notion du vol : https://todahm.com/2014/05/18/vous-ne-volerez-point
"Aime ton prochain comme toi-même : Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)
-> Les lettres hébraïques qui suivent celles de : "réa'ha" (ton prochain - רֵעֲךָ), sont :
- le : ר suivi par :ש ;
- et ע par : פ ;
- et ך par : ל.
Ces lettres forment le mot : "chafal" (שפל) : modeste, humble.
=> Ainsi, nous pouvons traduire : "vé'aavta léréa'ha" = "aimer", c'est-à-dire "choisir", le mot qui est le "prochain" de "réa'ha" dans l'alphabet hébraïque.
Il s'agit de : "chafal" (humble) = "choisissez l'humilité", car ainsi vous aimerez votre prochain comme vous-même.
[rabbi Shalom de Belz - Dover Shalom]
[une personne humble n'est pas remplie par son égo, et a donc de la place pour autrui en elle-même!]
<--->
-> Comment pouvons-nous aimer un prochain qui nous traite mal?
Rabbi Shmelke de Nikolsbourg (Imré Chmouël) répond :
Toutes les âmes individuelles d'Israël sont une partie de l'âme globale d'Adam, le 1er homme.
L'âme de chaque juif constitue une étincelle découlant de cette âme d'Adam.
Considérons les implications de cette idée.
Il arrive parfois qu'une personne se donne un coup à la tête involontairement. Si de rage, elle prend un bâton et frappe sa main pour avoir blessé sa tête, vous allez penser qu'elle a perdu l'esprit.
Pourquoi devrait-elle s'infliger encore plus de douleur?
Il en est de même si un juif blesse volontairement son prochain juif.
Si la personne blessé se venge, elle s'inflige un dommage contre elle-même.
=> Considérons plutôt que tout est décrété par D., et que Hachem possède plusieurs moyens d'administrer la justice.
<--->
-> "Comment pouvons-nous aimer un méchant (racha)?
Pensez de la façon suivante : l'âme de chaque personne est une part du D. Tout-Puissant.
Par conséquent, ayez pitié de l'étincelle Divine qui est emprisonnée à l'intérieur de l'homme méchant, et aimez cette étincelle."
[Rabbi Shmelke de Nikolsbourg - Chémen haTov]
-> "J'espère pouvoir aimer un bon juif autant que D. aime un racha"
[rabbi Aharon de Karlin - Birkat Aharon]
<--->
-> Lorsque vous voyez votre ami commettre une faute, ne l'incriminez pas.
A la place, pensez : "Quelles excuses pourrais-je imaginer pour m'exonérer si j'avais été dans sa situation?"
Appliquez la même excuse à votre ami et faites de votre mieux pour l'exempter de toute faute.
C'est le sens du passage : "Aime ton prochain comme toi-même".
[rabbi Ména'hem Mendel Haguer de Kossov - Even Chtia'h]
<--->
-> "Aime Hachem ton D." et "Aime ton prochain" sont effectivement 2 commandements distincts, mais par essence, aimer D. et aimer son prochain forment un seul et même commandement.
C'est la tâche du tsadik de transformer les 2 amours en un seul.
[le Ohev Israël - Esser Orot]
<--->
-> Le Noam Elimélé'h enseigne :
Le Zohar nous enseigne que l'âme habille le corps comme un vêtement, imprégnant les membres et les organes.
L'âme désire aimer Hachem, mais notre matérialité est un obstacle.
Au sens figuré, la Torah nous instruit par le verset ci-dessus d'aimer notre voisin, c'est-à-dire D. (comme dans le verset de Michlé (27,10) : "N'abandonne ni ton ami, ni l'ami de ton père"), comme nous-mêmes.
De la même façon que votre âme aime Hachem d'un amour entier, ainsi vous, le double corporel, devez aimer D. d'un amour véritable, afin que le corps et l'âme se complètent harmonieusement.
Ceux qui parfaits dans leur midot s'effacent pour préserver l'honneur d'autrui, alors que l'homme ordinaire veut rester honorable, même au prix d'une humiliation du prochain.
[Péniné 'Hokhma 238]
<--------->
-> Moché a préféré retarder la Délivrance de tout le peuple juif (des millions de personnes!), qui subissait d'atroces souffrances liées à l'esclavage en Egypte, plutôt que de risquer causer le moindre sentiment de honte à son frère aîné : Aharon.
-> De même nos Sages affirment que si la venue du machia'h, ou bien du 3e Temple, devait entraîner de la honte à un seul juif, alors il ne peut pas venir.
=> Cela nous permet de se rendre compte d'à quel point l'honneur de notre prochain doit être important/vital à nos yeux!