Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Un racha ressemble à un roi endormi.
Même lorsque celui-ci dort, son honneur a toujours beaucoup d'importance car il reste toujours le roi, et tout le monde doit le traiter en tant que tel."

[Rav Nathan Tsvi Finkel - le Saba de Slabodka]

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-> "L'amour d'Israël signifie que l'on doit aimer un racha complet autant que l'on aime un tsadik complet"
[Maguid de Mézéritch]

-> Comment est-il possible d'aimer les réchaïm?
Vous devez aimer l'âme qui est en eux, car c'est une partie d'Hachem d'En-Haut.
Nous devons avoir de la compassion pour l'essence divine d'une personne, qui se trouve étouffée par une extériorité mauvaise.
[Rabbi Chmouël Shmelke Horowitz - un élève du Maguid de Mézéritch]

[il dit à ses élèves : "vous n'ignorez sans doute pas que l'âme de tout homme est d'essence Divine. Alors je vous le demande : comment est-il possible de ne pas aimer cette part Divine de l'homme?"]

-> "Ne prie pas pour la mort [des réchaïm], prie plutôt pour qu’ils modifient leur comportement.
Ce sont les péchés qui doivent être éradiqués et non les pécheurs."
[Brouria à son mari rabbi Méïr - guémara Béra'hot 10a]

[Selon le Zohar (I, 105a) : c’est une mitsva de prier pour les réchaïm pour qu’ils se reprennent et n’entrent pas au Guéhénam.]

-> Priez pour vos adversaires eux-mêmes afin que tout aille bien pour eux : voilà le vrai service de D.
[rabbi Mikhal de Zlotchov]

-> Lorsque je vois un homme qui a de nombreuses fautes, je pense : "Comme je l'envie! Lorsqu'il fera téchouva [par amour de D.] et qu'il transformera ses fautes [en bonnes actions], il aura alors beaucoup plus de mérites que moi!"
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

-> On a demandé au rav Aryéh Lévine de prononcer une malédiction pour éliminer le président Égyptien Nasser (guerre des 6 jours en 1967).
Il a répondu :
"Je ne sais pas maudire, mais je peux bénir Nasser qu'il puisse vivre afin de voir rapidement la venue du machia'h. Alors, il sera incapable de nous causer le moindre problème."

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-> Même si parfois on peut voir des bonnes qualités chez les descendants de Essav, si on va au fond des choses, on verra qu'il n'y a pas là de vrai bien, n'ayant pour considération que l'Honneur d'Hachem, sans aucun intérêt personnel.
En revanche, concernant les enfants de Yaakov, même le pire d'entre eux, son mal ne provient que du fait de l'emprise du mauvais penchant et n'est que superficiel. Mais si on descend en profondeur, on y trouvera un vrai bien.
[Yisma'h Moché]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2014/11/19/2390-2

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-> Nous devons aimer chaque juif, car lorsque les juifs sont unis et qu'ils s'aiment les uns les autres, ils sont un chariot pour la sainteté.
Lorsqu'il y a des divisions, la sainteté et le bien ne peuvent pas se déverser sur ce monde : ils sont détournés vers la négativité, et cette situation déplorable attriste la présence divine.
[Imré Pinh'as]

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-> Le Baal Shem Tov explique que l'obligation d'aimer son prochain comme on s'aime soi-même signifie que l'on sait que l'on a beaucoup de défauts, mais que l'on s'aime quand même. C'est ainsi que vous devez vous sentir envers votre prochain : malgré ses défauts, vous devez l'aimer.

-> Les commentateurs ne sont pas d'accord sur la question de savoir si l'obligation de : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (véaavta léréa'ha kamokha) s'applique uniquement à l'amour des juifs pratiquants ou également à l'amour des juifs éloignés du judaïsme.
Le rabbi Kopycznitzer ne doute pas que la mitsva nous oblige à aimer tous les juifs. Le Rabbin Kopycznitzer disait : "Si vous aimez un talmid chacham (sage en Torah), ce n'est pas ahavat Israel (aimer un autre juif), c'est ahavat haTorah (vous aimez la Torah). Si vous aimez une personne riche, ce n'est pas ahavat Israel, c'est l'amour de l'argent.
Lorsque vous aimez un juif qui n'est ni un talmid chacham ni une personne riche, c'est un véritable ahavat Israel.

Il a expliqué que nous n'avons pas besoin qu'on nous dise d'aimer les juifs vertueux de notre communauté, car cela viendrait naturellement.
Il est bien plus difficile d'aimer quelqu'un qui ne respecte pas les mitsvot et qui peut être carrément hostile à tout ce que nous représentons. C'est une chose qui doit nous être ordonnée (lui aussi tu l'aimeras!).

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-> "Vous êtes les enfants de Hachem" (Réé 14,1)

-> Même les réchaïm sont appelés : "les enfants de Hachem"
[Rabbi Méïr - guémara Kiddouchin 36a]

-> Même lorsque les juifs sont spirituellement impurs, la présence divine réside parmi eux.
[guémara Yoma 56b]

-> Même les juifs les plus insignifiants sont remplis de mitsvot comme une grenade [l'est de graines].
[guémara Sanhédrin 37a]

-> "Le plus grand péché, pour un juif, est d’oublier qu’il est fils du Roi."
[Rabbi Aharon de Karlin]

=> Tout juif (même nous-même) se doit d'être à nos yeux une personne importante, rien que par le fait qu'il est le fils du Roi des Rois : Hachem.
[Plus nous respectons D., plus cela implique que nous devons respecter et honorer chacun de Ses enfants!]

-> Que je puisse aimer le plus grand tsadik autant que Hachem aime le plus grand des racha.
[rabbi Shlomo de Karlin]

"Lorsqu'une personne trouve une pièce par terre dans un marché, elle va se baisser pour la ramasser.
Par contre lorsqu'il s'agit de sa relation avec les autres, cette même personne lèvera sa tête en l'air refusant de se rabaisser même d'un centimètre."

[Rabbi Its'hak Méïr de Gour]

"Lorsqu'une personne est vigilante à ne pas humilier les autres, elle va mériter d'avoir de bons enfants, c'est-à-dire des enfants qui ne lui causeront jamais d'humiliation [dans ce monde et dans celui à venir]."

[le Ménorat haMaor]

-> Une journée dans laquelle un juif n'a pas réalisé de bonté, n'est pas considérée comme une journée dans sa vie.
[Rabbi Moché de Kobrin]

-> Une journée ne doit pas passer sans du 'hessed, que cela soit par son corps, son argent, ou par son âme.
[Chla haKadoch]

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-> "Lorsqu'un juif fait du 'hessed [sur terre], il ouvre le flux de 'hessed du Ciel.
Mais, lorsqu'il n'en fait pas, il bloque ce déferlement [de bénédictions Divine]."
[Nétivot Shalom - Pirké Avot]

-> "Le pauvre fait plus pour le riche, que le riche pour le pauvre."
[midrach Vayikra rabba 34,10]

[donner à autrui ne doit pas être vu comme une perte, mais plutôt comme si l'on venait de faire une affaire en or!]

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-> "Comme dans l'eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes les cœurs se répondent" (Michlé 27,19)

Pourquoi est-il écrit : "eau" et pas "miroir"?

La rabbanit Feldbrand répond que pour observer son reflet dans l'eau, on est obligé de se pencher, de se courber jusqu'à en être assez proche.
A l'inverse, un miroir ne nécessite aucun ajustement personnel pour s'y regarder.

Il en est de même avec le cœur de l'homme.
Nous devons quitter notre égo, en penchant notre cœur autant que possible vers celui de notre prochain (en se mettant à sa place, en ressentant les douleurs d'être dans le besoin), et c'est alors que les cœurs peuvent se répondre.

-> Lorsque nous remplissons notre cœur d'affection, d'amour d'autrui, il n'y a alors plus de place pour la jalousie.
[Rav Yé'hezkel Levenstein - Likouté Yé'hezkel]

-> Lorsque l'amour entre, la jalousie part.
[guémara Baba Kama 72]

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+ Exemples : aimer autrui pour éviter la jalousie :

+ "Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne ensemble" (Ki Tétsé 22,10)
Pourquoi cela?

-> Le Daat Zékénim méBaalé haTossafot apporte la réponse suivante.
Le bœuf est un ruminant (mâchant les aliments avant de les avaler), tandis que l'âne ne l'est pas.
Lorsque le bœuf et l'âne sont attelés ensembles, et que l'âne voit que le bœuf rumine, il pense qu'il est en train de manger quelque chose. L'âne en devient alors jaloux, car il pense que le bœuf a été nourri, tandis que lui non.

En réalité, ils ont chacun la même quantité de nourriture, mais puisque le bœuf doit la mâcher, il donne l'impression qu'il a triché pour en avoir plus.

=> Pour éviter une telle souffrance émotionnelle à l'âne (provenant d'un sentiment de jalousie : pourquoi est-ce qu'on lui donne davantage à manger qu'à moi!), la Torah interdit de les atteler ensemble.

-> Selon le rav 'Haïm Chmoulévitz, si la Torah fait tellement attention aux sentiments d'un animal, combien à plus forte raison elle l'est concernant les êtres humains.

=> On apprend de là qu'il faut être vigilant lorsque nous racontons nos "bonheurs" autour de nous de ne pas en venir à heurter autrui (ex: nous racontons nos magnifiques vacances alors qu'ils n'ont pas les moyens, nous racontons combien notre femme/enfants sont encroyables alors qu'ils n'arrivent pas à se marier, à avoir des enfants, ...).
Si la Torah souhaite éviter que l'âne devienne jaloux du bœuf, alors à plus forte raison, nous devons tout faire pour éviter de déclencher des sentiments de jalousie chez notre prochain.

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-> Au moment de l'inauguration du Michkan, la Torah va décrire d'une façon plutôt répétitive et détaillée, la description des sacrifices que chaque chef de tribu a pu apporter (Nasso 7,12-83)
Pourquoi cela?

Rav Chmouel Greineman enseigne qu'il y avait 12 jours d'inauguration, et que chaque jour une autre tribu apportait un sacrifice.
Au final, chaque chef de tribu a choisi d'apporter exactement le même sacrifice, en copiant celui amené le 1er jour par Na'hchon fils de Aminadav, de la tribu de Yéhouda.
La raison est qu'ils ont volontairement agi ainsi pour éviter l'apparition de tout sentiment de jalousie. En effet, si les sacrifices auraient été différents, il y aurait alors pu avoir des comparaisons, entraînant de la jalousie.
Au contraire, en agissant ainsi, ils ont démontré tout l'honneur et l'amitié qui régnaient entre les différentes tribus.
[on a tous offert le meilleurs sacrifices!]

=> Rav Greineman explique que Hachem était si content de ce comportement, qu'Il a permis que le 7e sacrifice se fasse pendant Shabbath, et Il relate ce fait dans la Torah d'une façon très détaillée, et ce pour chacune des tribus.

Si pour de la spiritualité, il est important d'éviter de la jalousie, à plus forte raison pour de la matérialité.

"Aussi longtemps que l'arrogance, la jalousie et la dispute divisent nos rangs, la guéoula (Délivrance) du peuple juif doit être retardée."

[Kli Yakar]

"Lorsqu'il n'y a pas de jalousie ou de haine entre nous, alors nous n'avons rien à craindre de nos ennemis."

[Rabbi Aharon Roth (l'auteur du Chomer Emounim) - Choul'han haTahor]

La Torah Orale s'appelle : "Torah chébéal pé" = la Torah de la bouche.
Cela signifie également : la Torah de celui qui domine sa bouche (en ne laissant pas de lachon ara en sortir).
Puisqu'il garde le souffle de ses entrailles, alors il mérite de comprendre la Torah Orale qui est transmise de bouche à bouche, de souffle à souffle.

[Sfat Emet]

Le 'Hafets 'Haïm disait qu'il était incapable de dire le moindre lachon ara parce qu'il s'imaginait toujours debout devant la cour céleste d'Hachem tandis qu'ils écrivaient chaque mot qu'il prononçait.

Rabbi Israël Salanter a dit à ses disciples qu'il savait que le 'Hafets 'Haïm serait le prochain dirigeant spirituel de la génération parce que tous les autres croyaient en Hachem, mais que le 'Hafets 'Haïm voyait Hachem.

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-> Selon le Rema, au début de son commentaire dans le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm), l'un des principes fondamentaux du judaïsme est d'être constamment conscient que "chiviti Hachem lénegdi tamid" (Hachem est toujours devant moi - Téhilim 16,8), car : "la façon dont on s'assoit, agit et conduit ses affaires lorsqu'on est seul n'est pas la même que lorsqu'on se tient devant un grand roi".
Le plus grand facteur de motivation pour grandir dans le service d'Hachem est d'imaginer et de sentir qu'Hachem Lui-même l'observe à chaque instant et attend simplement qu'il se conforme à Ses commandements pour pouvoir le combler de Son infinie bonté.

Un exemple de quelqu'un qui a vécu avec une telle conscience est le Yessod véChorech haAvoda, qui a écrit dans son testament (chapitre 22) que si son nez coulait, il s'arrêtait immédiatement pour l'essuyer, même s'il était au milieu de quelque chose de très important, parce que "il n'est pas respectueux de se présenter devant le Créateur avec un nez sale".

La jalousie : Savoir se satisfaire de ce que l’on a

+ La jalousie : Savoir se satisfaire de ce que l’on a :

-> "Le fait d'être satisfait de ce que l'on a matériellement est la fondation de toute la Torah."
[Gaon de Vilna - Even Chléma 3,4]

-> "Nous devons avoir une confiance sincère dans le fait que Hachem accorde à chacun ce dont il a besoin en fonction des racines de son âme, et selon ce qu'il est venu réaliser dans ce monde.
C'est le plus haut niveau, celui de l'Attribut de : "yech li kol" (je possède tout).
C'est ce que [Hachem dit à Avraham] : "Soit entier" (véhéyé tamim) = manquant de rien.
[Rabbi Aharon kotler - Michnat rav Aharon]

-> "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)
Le Imré Moché commente : il l'a béni du trait de caractère de savoir se satisfaire avec ce que l'on a, ce qui entraîne le sentiment d'être béni "en toutes choses".

-> "Le tsadik vivra par sa émouna" (Habakouk 2,4)
"Le tsadik mange pour apaiser sa faim (le strict nécessaire) ; mais le ventre des réchaïm n'en a jamais assez." (Michlé 13,25)

Le Gaon de Vilna commente : La émouna et le fait d'être content de son sort (histapkout) sont liés, car ils constituent les 2 principaux conduits pour posséder tous les traits de caractère positifs.

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-> Quoiqu'une personne puisse manquer, Hachem ne souhaite pas lui donner, et ce que Hachem ne donne pas, il n'existe aucun moyen de l'avoir.
[Ibn Ezra - Chémot 20,14]

-> "Je n'ai jamais eu besoin de quelque chose avant de l'avoir, car tant que je ne l'avais pas, j'étais sûr de ne pas en avoir besoin (sinon Hachem me l'aurait donné!)."
[Rabbi Yé'hiel de Zlotchov]

-> Quand est-ce qu'une personne sait qu'elle a besoin de quelque chose?
Lorsque Hachem la lui fournit.
[Rabbi Shlomke Zhviller]

-> Nous récitons tous les matins : "chéassa li kol tsorki" (Qu a fourni tous mes besoins).
En effet, absolument tout ce que je peux avoir besoin pour réaliser ma mission dans ce monde, tout ce dont j'ai besoin pour acquérir ma part dans la Torah, tout cela Hachem me l'a octroyé.
[rav Chlomo Wolbe - Alé Chour]

-> "Que ton cœur n'envie pas le sort des pécheurs, mais s'attache constamment à la crainte de Hachem" (Michlé 23,17)

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+ "Un des principaux outils avec lequel Hachem juge le monde est le : mesure pour mesure.
Lorsqu'une personne est poussée à acquérir autant que possible du monde matériel, Hachem va également lui demander de nombreuses mitsvot.

D'un autre coté, une personne qui va toujours se satisfaire du minimum, on ne lui demandera pas d'amasser une quantité importante de mitsvot.
Ce trait de caractère sera bénéfique pour lui dans ce monde et va également le défendre dans le monde à venir."

[le Ben Ich 'Haï]

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-> "Si tu convoites quelque chose qui appartient à ton prochain, sa belle voiture par exemple, et que tes yeux sortent de leur orbite, songe que tu dois prendre aussi, en même temps, tout son "paquet" : ses malheurs, ses difficultés, ses épreuves, "tout ce qui est à ton prochain!"
Es-tu prêt à cela?"
[un des Admorim]

-> Selon le Maharal, l'harmonie spirituelle nécessite 3 choses : être en paix avec Hachem, avec son prochain, et avec soi-même.

La jalousie nous empêche de reconnaître les bénédictions qu'Hachem nous a déjà octroyé, ce qui nous convainc qu'Il n'est pas autant impliqué pour nous que pour les autres, qu'Il n'agit pas au mieux à notre égard, qu'il y a de l'injustice.
Nous ne sommes alors pas en paix avec Hachem, et également avec autrui, car nous surestimons ce que les autres ont, tandis que nous dévalorisons ce que D. nous a déjà généreusement accordé.
[une même chose peut être incroyable chez autrui, et banal, normal chez nous!]

[Nous avons tous un package global unique : avec des choses en plus (qualités, ressources, ...) et d'autres en moins (défauts, ...) par rapport à autrui. Ils constituent les outils nécessaires pour réaliser la mission de notre vie, sur laquelle nous aurons des comptes à rendre.
Refuser de se satisfaire de notre situation, c'est ne pas accepter le rôle que Hachem nous a donné dans la vie.
Nous ne sommes pas à notre place, ni en paix avec nous-même : je mérite mieux, si j'avais ... alors je ..., c'est pas là que je veux être/faire, ...

Il faut avoir l'humilité d'accepter que nous dépendons totalement de D., et avoir la lucidité, la responsabilité d'être à notre place, sous peine de ne jamais parvenir à une harmonie spirituelle.]

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-> Une personne qui est satisfaite d'elle-même, ne désirera pas ce qui appartient à d'autres.
[Rambam ; Barténoura]

-> Une personne qui n'est pas satisfaite de son sort dans la vie, deviendra jalouse des possessions d'autrui.
[Abarbanel - Pirké Avot 4,21]

-> Une personne contente de son sort, non seulement ne lorgne pas le bien d'autrui, mais elle se réjouira dans leur bien.
[Yaavéts]

[c'est la notion d'avoir un bon œil. Je suis plein, heureux de mon sort car c'est Hachem qui s'en charge.
Ayant tout ce qu'il faut en interne, je peux me réjouir du bien chez autrui, sans avoir un regard de jalousie!]

[La jalousie commence lorsqu'il y a un sentiment de manque en moi, que contrairement à autrui Hachem nous a un peu oublié.
Plutôt que de chercher son bonheur chez l'autre, nous devons revenir vers nous même et renforcer notre émouna. Ce qu'il nous manque se trouve déjà en nous!]

Si chaque animal reçoit sa nourriture en son temps, si chaque goutte de pluie à son trajet personnalisé (cf. guémara Baba Batra 16a), ... comment peut-on nous (les enfants du Hachem, but ultime de la Création), se sentir manquer de quelque chose

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-> "A chacun sa place" (Pirké avot 4;2)
Si chacun possède une place, alors pourquoi se plaint-on sans cesse que l’on n’a pas de place?

Parce que chacun convoite une autre place que la sienne.
[Rabbi Avraham Yaakov de Sadigora]

-> Lorsqu'une personne est jalouse des talents, des traits de caractère ou des possessions d'autrui, elle agit comme un enfant immature.
Elle désire ardemment la douceur que possède autrui, sans s'arrêter pour considérer que ce qui est profitable à une personne, peut être dangereux chez une autre.
[Rabbi Meisels - Si'hot baAvodat Hachem]

-> Les gens ressentent de la jalousie uniquement parce qu'ils pensent qu'ils ont exactement les mêmes besoins que les autres.
[Rav Ezriel Tauber]

[Hachem nous offre en cadeau ce qu'il y a de mieux pour nous, mais plutôt que de Le remercier, nous préférons faire confiance à notre intellect limité (car humain et non divin) et nous plaindre qu'autrui a reçu mieux que nous!]

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-> Dans le monde à venir, D. organisera une danse pour les justes. Ils vont former un cercle et Hachem sera au centre, chacun Le désignera avec le doigt.
[guémara Taanit 31a]

Le Maharal (tel que cité par le rav Dessler) explique que l'idée du cercle est que chaque membre est à égal distance du centre : Hachem.
De plus, chacun y est constamment en mouvement, arrivant à ce qui était auparavant la place d'un autre.

Selon le Maharal, cela fait allusion que dans le monde à venir :
-> 1°/ chaque personne sera proche de Hachem en fonction de l'utilisation des ses capacités personnelles.
Ainsi, quelqu'un qui avait peu de capacités, mais qui a utilisé au maximum ses capacités limitées, sera au même niveau que celui qui avait des facultés très élevées, et qui les a exploitées autant que possible.

=> Il existe une différence apparente dans ce monde, qui n'existera plus dans le monde à venir, où toutes ces personnes formeront un cercle à égale distance de Hachem.
[certes dans ce monde (éphémère) nous pouvons apparaître comme moins bien garnis que d'autres, mais dans le monde futur (éternel) nous serons tous logés à la même enseigne en fonction de notre travail unique dans ce monde.]

-> 2°/ En plus de notre récompense pour nos efforts dans le service de D., il y aura également une récompense pour notre participation dans l'harmonie globale du peuple juif, qui a été possible lorsque chacun accepte le rôle unique qui lui a été attribué sans regarder avec jalousie les capacités des autres.

=> Dans le monde à venir, chacun dansera en mouvement, arrivant en permanence à ce qui était auparavant la place d'un autre, car en ayant réalisé son rôle dans ce monde sans vouloir être à la place d'un autre, il a permis que chacun soit à sa bonne place dans l'entité juive globale.

[pour qu'une danse en rond fonctionne, il faut que chacun des membres joue le jeux, en étant à tout moment à sa place. Si quelqu'un veut aller plus vite, dans une autre direction,... cela dysfonctionne.]

Chacun en restant à sa place permet que la symphonie de D. fonctionne au mieux, créant ainsi un kidouch Hachem.

Il existe dans ce monde une apparente disparité (ex: il y a plein d'êtres humains avec des ressources différentes), mais la réalité éclatera au grand jour dans le monde futur : nous sommes tous des membres d'une entité juive globale, tous unis par ce doigt désignant Hachem.

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+ Les Sages de la maison d'étude de rabbi Yanaï apprennent du verset (Dévarim 1,1) : "Di Zahav" que Moché s'est "dressé" contre Hachem. Selon eux, Moché a dit à Hachem : "Maître du monde, c'est à cause de l'argent et de l'or (zahav) que Tu as donné à profusion aux enfants d'Israël, jusqu'à ce qu'ils disent : "daï" (די - c'est assez!) qu'ils ont fait le veau (d'or)."
[Hachem a accepté ces arguments de Moché affirmant que le Ciel était essentiellement responsable du veau d'or par cause de l'excès de richesses accordées]
[guémara Béra'hot 32a]

-> Hachem a gratifié les juifs de tant d'argent et d'or à la sortie d'Egypte qu'ils ont dit : "ça suffit! c'est assez!" (daï). En effet, ils ont emmené dans le désert la richesse "empruntée" aux égyptiens avant leur départ d'Egypte, ainsi que l'énorme butin récupéré sur le bord de la mer après l'engloutissement de tous les égyptiens. [Maharcha]

-> Un homme est en général insatisfait de sa part et désire toujours plus d'argent, car il lui semble toujours avoir des manques.
En effet, nos Sages enseignent : "Un homme ne quittera ce monde qu'avec la moitié de ses désirs dans sa main" (midrach Kohélét rabba 1,13).
Celui qui possède 100 en désirera 200 ; s'il obtient 200, il en désirera 400 ...

=> Comment alors les juifs ont-ils pu dire : "c'est suffisant!" (daï) à la quantité d'argent et d'or qu'ils possédaient (alors que par nature un homme n'est jamais satisfait par ce qu'il a)?

Nous pouvons répondre que la convoitise d'argent et l'insatisfaction permanente de notre situation économique ont pour origine la souillure (zouama) que le serpent (symbole du yétser ara) a communiqué à 'Hava et à ses descendants.
Or, il est dit dans la guémara (Shabbath 146a) que lorsqu'Israël s'est tenu au mont Sinaï, avant le don de la Torah, cette souillure a cessé (puisqu'Israël a retrouvé le niveau d'Adam et 'Hava avant leur faute) et n'est revenue qu'après la faute du veau d'or.

C'est pour cela qu'avant le don de la Torah, ils ont pu dire : "ça suffit (daï) [aux richesses]".
[rav Wasserman - Kovets Biour Aggadot 8,6]

=> On voit de là, à quel point dans sa nature, un homme n'est pas satisfait de ce qu'il a, désirant toujours plus.
Un juif doit travailler son caractère, au point d'en arriver à toujours se satisfaire de ce qu'il a. [tendre vers cet état d'avant la faute de Adam et 'Hava!]

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-> "Car Tu viens en aide à un peuple pauvre et Tu rabaisses les yeux hautains" (Téhilim 18,28)

Selon le rav Moché Feinstein, lorsqu'un homme envie les biens matériels du prochain, c'est une preuve qu'il est mécontent de son sort ; il ressent ainsi une certaine frustration et se sent pauvre et malheureux.
Si au contraire, une personne est satisfaite de la part que Hachem lui a accordée, la pauvreté cesserait d'être ressentie comme une disgrâce.
C'est pourquoi, le roi David dit dans ce verset qu'Hachem rabaissera les yeux envieux pour venir en aide au "peuple" qui se sent pauvre : en élimant l'envie, on l'élimine la "pauvreté" imaginaire.

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La jalousie des talents d'autrui conduit à la dépression :
-> On peut parfois sombrer dans le désespoir en entendant parler d'un grand talent dont on est dépourvu. On peut commencer à se considérer comme rien ...
La dépression commence à obscurcir l'éclat de l'âme. En fait, toute l'identité spirituelle d'une personne devient sombre lorsqu'elle se compare à une autre personne qui possède des talents qu'elle n'a pas.
Il faut donc se renforcer soi-même et ne pas être jaloux de la portion .... de quelqu'un d'autre. Il faut apprendre à être vraiment heureux avec sa propre part.
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 2:330]