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Honorer son prochain …

+ Honorer son prochain ...

1°/ Donner de la valeur à autrui ...

Le monde dans lequel nous vivons est caractérisé par la notion de valeur.
Chaque chose possède une certaine valeur, celle-ci étant définie par son prix.

Le Rav Wolbe nous fait remarquer que l'homme, en tant qu'individu, possède également sa valeur.
Cette valeur ne pouvant être déterminée par un prix, comment allons-nous l'évaluer?
Qu'est-ce qui détermine la qualité d'une personne?

Le rav Wolbe (Alé Chour) nous dévoile que c'est le kavod ( =le respect et l'honneur) que nous témoignons à l'autre qui détermine sa valeur.

Le mot kavod (כבוד) est composé des mêmes lettre que kavèd (lourd - כבד) : cette similitude nous apprend qu'en honorant quelqu'un ou quelque chose, je lui donne du "poids", de l'importance (je le valorise!).

Le respect d’autrui n’est pas seulement une question de politesse, c’est surtout une injonction de D. afin de découvrir les qualités de chacun et de percevoir en lui l’image de D.

=> Plus je considère mon prochain avec respect, plus je témoigne de sa valeur.
(ex : recevoir autrui avec un sourire, lui manifester notre plaisir de le rencontrer, le complimenter, porter de l'intérêt à son avis, à son travail, à sa famille, ...)

2°/ Plus on respect autrui, plus on est quelqu’un de respectable.

-> A propos de la visite des 3 anges sous forme humaine à Avraham alors qu’il était assis à l’entrée de sa tente (Béréchit 18, 1-2), le midrach Béréchit Rabba (48,9) de dire :
"Rabbi Lévi nous précise : l’un d’eux ressemblait à un boulanger, le second à un capitaine de vaisseau et le 3e à un arabe.
Avraham se dit : si je vois la providence divine planer au-dessus de leur tête, je saurais que ce sont de grands personnages.
Si je les vois se témoigner mutuellement des marques de révérence, je saurais alors qu’ils sont honorables. "

-> Le rav Eliahou d’Izmir (Chévét Moussar – chap.43) donne une explication intéressante à ce sujet :
"Quand on se conduit envers son prochain avec respect/considération, on devient soi-même une personne digne à tout point de vue pour la seule raison que si nous considérons autrui, nous l’élevons.
Il nous honorera à son tour et cela nous grandira de recevoir des marques de respect d’un être important à nos yeux.
Ce n’est pas le cas si nous rabaissons autrui et il n’en résultera aucune gloire pour nous-mêmes si cet homme, méprisable à nos yeux, voulait nous honorer. "

-> Les Pirké Avot (4,1) nous enseignent : "Qui est digne de respect ? Celui qui respecte son prochain.
Rabbénou Yona l’explique de la façon suivante : "Le respect que l’on témoigne à son prochain, c’est à soi-même qu’on l’octroie car on déclenche en lui une envie irrésistible de nous honorer. "

Le ‘Hida (Zéroa Yamin 4a) insiste sur l’importance du fait que nous devons prendre l’initiative de nous conduire avec courtoisie avec notre entourage et de ne point attendre qu’autrui nous honore en premier.

[ =>Soyons des générateurs d’énergies positives en témoignant à autrui de l’attention, de la joie qu’on a en sa présence, …
Honorer autrui, c’est lui donner de l’oxygène, de l’eau vitale lui permettant alors d’exprimer pleinement ses belles potentialités au grand jour.
=> Ne soyons pas passif en attendant d’être honorer pour honorer autrui, c’est à nous de faire le 1er pas, c’est entre nos mains !]

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+ Supplément :
Le Rambam dit que nous devons respecter même ceux qui nous méprisent. (Hilkhot Yéssodé haTorah 5,11)

"Juge tout le monde avec indulgence. " (Pirké Avot 1,6)
Rabbi Yo’hanan a enseigné qu’un cœur bon est ce qu’il y a de plus avantageux dans la vie. (Pirké Avot 2,9)

Il y a la fameuse histoire (‘Hovot haLévavot) d’un maître du Talmud accompagné de ses disciples qui traversait un champ où se trouvait une charogne.
Les élèves s’écrièrent : "Quelle odeur nauséabonde ! "
Le Rav leur répondit : "Admirez la blancheur de ses dents ! "

=> Il faut investir toutes nos forces et notre énergie pour tenter de justifier et excuser notre prochain (ses paroles ont dépassé sa pensée car il était énervé ou fatigué, il a agi involontairement ou par ignorance, il doit déjà le regretter mais il a honte de l’exprimer, …)

-> La guémara (Baba Batra 10a) discute de la coutume de donner à la tsédaka avant de prier, citant le verset : "Je verrais Ta face avec justice" (ani bétsédék é'hzé pané'ha - Téhilim 17,15), et en expliquant que tzédek se réfère à tsédaka.
Rabbi Méchoulam Feish, le rabbi de Tosh, a élargi l'application de ce verset et ne commençait pas à prier le matin avant d'avoir rendu service à un autre juif.
En nous ouvrant à un autre juif, nous ouvrons les canaux divins et nos prières peuvent s'élever.

Prier & amour d’autrui

+ Prier & amour d'autrui :

-> La guémara (Baba Batra 10a) discute de la coutume de donner à la tsédaka avant de prier, citant le verset : "Je verrais Ta face avec justice" (ani bétsédék é'hzé pané'ha - Téhilim 17,15), et en expliquant que tzédek se réfère à tsédaka.
Rabbi Méchoulam Feish, le rabbi de Tosh, a élargi l'application de ce verset et ne commençait pas à prier le matin avant d'avoir rendu service à un autre juif.
En nous ouvrant à un autre juif, nous ouvrons les canaux divins et nos prières peuvent s'élever.

-> Le Arizal enseigne que chaque matin, avant de commencer à prier, nous devrions déclarer, avec une résolution sincère : "Haréni mékabel alaï ... - j'accepte par la présente le commandement positif d'aimer mon prochain (juif) comme moi-même".
L'amour d'autrui est une condition préalable à l'entrée dans le monde de la prière. En nous reliant au peuple juif, nos prières se fondent avec celles de nos frères et sœurs juifs du monde entier, et nos efforts se complètent, comme les différents membres d'un corps.

Rabbi Pin'has de Koritz va jusqu'à dire qu'une prière prononcée sans l'intention de se lier "au nom de tout Israël" (béchem kol Israël), à l'ensemble collectif du peuple juif, "éno téfila" = n'est pas considérée comme une prière".

Le rav Aryeh Leib Heller (auteur du Kétsot Hachoshen et du Shev Shemaitsa), écrit dans l'introduction de ce dernier ouvrage qu'il convient de se concentrer sur la mitsva d'aimer son prochain avant la prière, l'étude de la Torah, "oubé''hol maasé tov", et avant "toute bonne action", pour se lier au béchem kol Israël.

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-> Une personne ne doit prier que dans une pièce qui a des fenêtres, comme il est dit : "Ses fenêtres étaient ouvertes dans la chambre haute, vers Jérusalem" (Daniel 6,11). [guémara Béra'hot 34b]
La Halakha exige en effet qu'un lieu de prière ait des fenêtres.

Le rav Kook interprète cette loi avec un sens spirituel : la possibilité de regarder à l'extérieur éveille la conscience de notre responsabilité et de notre relation avec l'ensemble du monde extérieur dans lequel nous vivons.
Alors que la prière doit très certainement se concentrer sur notre âme et notre monde intérieur (on peut se focaliser que sur nos besoins, notre "moi je"), la conscience de l'âme nous rapproche des autres âmes juives et favorise une connexion plus profonde avec le monde qui nous entoure. Le fait de joindre l'amour du prochain juif (véahavta) à la prière nous relie à tout le peuple juif et à l'ensemble de la création.

-> Le recensement prescrit par la Divinité ne vise pas seulement à préciser le nombre de juifs, mais aussi à "relever la tête" du peuple juif et à montrer que chacun d'entre nous est important et bien-aimé.
Chaque juif contribue à hauteur d'un demi-shékel, exprimant ainsi notre valeur en tant que partie d'un tout indissociable. Le demi-shékel nous fait prendre conscience de manière tangible que nous sommes incomplets les uns sans les autres.
Rabbénou Bé'hayé explique la raison de la coutume que nous avons jusqu'à ce jour de ne pas compter les gens individuellement. En tant qu'individus, il se peut que nous n'ayons pas assez de mérite pour résister au jugement, et c'est pourquoi nous nous abstenons de singulariser qui que ce soit.
Cependant, lorsque nous sommes comptés en tant que membres d'une grande communauté, même si un individu manque de mérite, les atouts spirituels partagés et l'identité de l'ensemble plus vaste sont toujours méritoires.
Par l'accomplissement de "véahavtaé, nous sommes considérés comme faisant partie du collectif de notre peuple, et notre destin et notre jugement sont liés à la survie éternelle et au destin de Knesset Israël.

[lorsque nous prions individuellement, notre prière est examinée (sommes-nous méritants d'une telle demande? avons la kavana nécessaire?), mais lorsque nous prions avec le peuple juif, alors Hachem prend nos prières sans "tri" conditionnel préalable. ]

-> Lorsque l'individu se confesse, il le fait dans un état d'insécurité, car quelle assurance a-t-il qu'il sera acquitté de ses fautes Et qui peut lui promettre que sa transgression sera oubliée et ne le hantera pas jusqu'à la fin des jours?
En revanche, Knesset Israel, et chaque communauté juive est considérée comme un microcosme de l'ensemble de Knesset Israel, avoue avec un sentiment de confiance et même de joie, car elle le fait en présence d'un allié loyal, devant l'être le plus aimé.

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-> Le juif qui croit en Knesset Israël est un juif qui se lie par des liens indéfectibles non seulement au peuple d'Israël de sa propre génération, mais aussi à la communauté d'Israël à travers les âges.
[tous les juifs passés, présents et à venir ne forment plus qu'un! ]

"Lorsqu'un homme est joyeux et souriant envers son entourage, il mérite une pluie de bénédictions célestes."

[Zohar - Tétsavé]

Réprimander autrui …

+ Réprimander autrui …

Il y a plus de 2000 ans, nos Sages ont dit (guémara Arakhin 16) :
"Rabbi Tarfon déclara : Je serais étonné qu’existe dans notre génération un homme qui accepte la réprimande.
Et Rabbi El’azar ben Azaria d’ajouter : Je serais étonné qu’existe dans notre génération un homme qui sait comment réprimander. "

[Rabbi Na'hman de Breslev a dit : "à plus forte raison dans notre génération"]

Une autre guémara (Yébamot 65b) ajoute :
"De la même façon qu’il y a une mitsva de dire ce qui peut être accepté par notre prochain, il y a une mitsva de ne point dire quelque chose qui serait irrecevable.
Rabbi Abba précise que tout ceci doit être considéré comme une obligation. "

Le livre Or’hot ‘Haïm (Kéter Roch) spécifie qu’il ne faut pas prononcer des mots durs, sévères, qui sont inacceptables mais s’exprimer avec douceur.
Celui qui, de par sa nature, en est incapable, sera exempt d’accomplir la mitsva de réprimander.

Même quand on s’exprime avec délicatesse, le Rambam nous avertit de ne point tomber dans une persécution verbale : "Je donne mon avis une, deux ou trois fois. S’il m’écoute, tant mieux. Autrement, je n’insiste plus ; je le laisse dans sa sottise. Telle est toujours mon attitude. " (Iguéret haRambam).

=> Le 'Hazon Ich publia cette décision : "Puisqu'on ne sait plus réprimander à notre époque, nous devons seulement manifester de l'amour."

Lorsque l'on comble d’amour autrui, on ouvre en lui des sentiments positifs (je suis quelqu’un de bien, d’important, d’apprécier), lui redonnant confiance, goût et force à la vie.
Etant plus ouvert/plus à l’écoute et ayant une dette de gratitude (plus ou moins consciente), il est alors dans des conditions optimales pour se changer en fonction de ce qui compte aux yeux de celui qui l’a comblé d’amour.

L'idée de changer est perçue comme un potentiel de devenir encore meilleur (c'est pour mon bien!)
A l'inverse, la critique va braquer autrui (besoin de préserver son honneur, sa dignité) et il risque de percevoir négativement l'idée de changer (si je suis quelqu'un d'aussi mauvais à quoi ça sert de m'améliorer?).

Si on est sincèrement motivé par le bien d'autrui, et non par notre orgueil, il faut généralement éviter la critique sans des tonnes et des tonnes d'amour autour ...

=> Combler d’amour autrui, c’est le meilleur moyen pour l’aimer et lui permettre avec le temps d'accepter nos judicieuses remontrances.

+ Supplément :
-> "Il est plus facile de donner un conseil aux autres, qu’à soi-même."
(Rabbi Na’hman de Breslev)

-> "Critiquer les autres, c’est du temps perdu que l’on aurait pu utiliser pour s’arranger soi-même."
(‘Hovot Halevavot)

-> "Corrige-toi en premier et ensuite tu pourras corriger les autres."
(guémara Baba Métsia 107b)

Qu’est-ce que l’amour? … par le Saba de Kelm

+ Qu'est-ce que l'amour? ... par le Saba de Kelm

Le Saba de Kelm (dans son ‘Hokhma ouMoussar) explique que la véritable signification de "l’amour" est : de prendre part aux difficultés de son prochain, qu’il s’agisse d’une difficulté morale ou physique.

Au regard de la Torah, l’amour n’est pas un synonyme d’affection, d’admiration ou d’attachement, comme il l’est chez les nations du monde, mais plutôt de soucis et d’intérêt.

D’ailleurs, il est intéressant de relever que Onkelos, le célèbre traducteur de la Torah en araméen, traduit "amour " par : "pitié" (ra’him - רחים).

+ Supplément - (par exemple) :
Qu'est-ce que l'autre ressent au fond de lui? ; qu'est-ce qui lui manque? ; qu'est-ce qui le gène, le vexe, lui plaît, ...
On s'intéressera à sa vie, et on partagera ses peines et ses joies.

On cherchera à le réjouir en fonction de ce qu'il aime, ...

"Le coléreux ne peut accéder à aucune qualité de caractère aussi longtemps qu'il ne débarrasse pas son cœur de cette tendance."

[Réchit 'Hokhma - Anava 5]

Il est normal ... qu'il vous semble plus facile de bouger le membre le plus lourd de votre corps plutôt que votre langue, car celle-ci dirige rapidement vers la faute et ses transgressions sont plus nombreuses que tous les autres [membres] ...

La langue se trouve à la porte de la conscience. Et quand la porte est bien gardée, le trésor qui s'y trouve est bien protégé.
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot Halevavot - Chaar HaPérichout - chap.5 ]

Parler, c’est comme agir

+ Parler, c'est comme agir :

"Et voici la chose (vézé hadavar) que tu leur feras afin de les sanctifier (acher taassé lahém lékadech), afin qu'ils Me servent comme Cohanim" (Tétsavé 29,1)

-> Le Beit Aharon affirme que les mots "voici la chose" (zé adavar) font référence à la parole (le mot "davar" peut signifier soit "mot", soit "chose").
En conséquence, le verset nous enseigne que les paroles d'une personne doivent mener à de bonnes actions et qu'elle doit s'assurer que ses paroles sont saintes et ne sont pas utilisées pour le lachon ara, la moquerie ou l'absurdité.

Lorsque les paroles sont utilisées à bon escient, elles sont considérées comme des actions qui peuvent avoir de grands effets dans ce monde et dans les royaumes Supérieurs.

Celui qui fait la charité prête de l’argent à Hachem

+ Celui qui fait la charité prête de l'argent à Hachem :

-> "Celui qui est bienveillant envers un pauvre prête à Hachem, et Il lui rendra sa récompense" (Michlé 19,17).

-> Le séfer Agra déKalla (Michpatim 22,24) explique que lorsqu'on se montre bienveillant envers un pauvre, c'est, pour ainsi dire, comme si l'on prêtait de l'argent à Hachem.
Le verset dit que "l'emprunteur est le serviteur du prêteur" (Michlé 22,7), ce qui signifie qu'Hachem, qui est "l'emprunteur", doit travailler pour le prêteur et subvenir à ses besoins.
Comme le dit le 'Hovot haLévavot (chaar ha'Avoda - chap.5) : "Un serviteur fidèle n'oubliera jamais une seconde qu'il travaille pour son maître". Hachem agira de la sorte et prendra soin du prêteur à qui Il "doit le paiement".

Le Agra déKalla (commentant le verset Michpatim 22,24) écrit que la Torah promet à toute personne qui agit avec bonté envers les pauvres qu'Hachem n'oubliera pas leurs bonnes actions et qu'Il agira comme s'Il leur était "redevable".