Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le Satan (l'Accusateur céleste) agit toujours avec une bonne intention pour défendre l'honneur du Ciel (léchem chamaïm), en provoquant un jugement de tous ceux qui se révoltent ou qui fautent envers Hachem.
[Gaon de Vilna - Adéret Eliyahou]

<--->

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 3) enseigne :
"La volonté d'Hachem est de prodiguer des bienfaits à tous, c'est pourquoi Il a créé le monde de façon à faire bénéficier toutes les créatures du bien véridique (tov amiti) ; ce bien est caché dans le respect des Lois de la Torah et le service Divin.
Il n'y a pas une seule chose dans la Création qui n'ait été créée pour ce but de procurer du bien authentique à l'homme.
Même le yétser ara (qui est le Satan) a pour fonction essentielle le bien véridique en donnant à l'homme la possibilité du dévoilement d'Hachem.
Ce n'est que grâce au Satan que nous bénéficions d'une récompense lorsqu'on sait lui résister, malgré les obstacles qu'il place devant nous.
Le Satan lui-même est "heureux" lorsqu'on lui résiste jusqu'à le vaincre, car c'est son véritable but.
Son intention est donc pour défendre l'honneur du Ciel (léchem chamaïm), malgré les apparences contraires."

<--->

-> Pour le Satan, sa "cruauté" n'est qu'extérieur, mais à l'intérieur de son cœur émane un grand amour envers l'homme ... et une volonté de les aider à avoir du mérite.
[rabbi Miller - Chiour léYom haShabbath

[par exemple, lorsque le Satan (l'ange d'Essav) a lutté toute la nuit avec Yaakov, à son retour de chez Lavan (fin du chapitre 32 de Béréchit), l'Ange s'est félicité d'avoir été vaincu par Yaakov, et lui a donné le nom prestigieux d'Israël et l'a béni.]

<--->

-> Lorsque rabbi A'ha fils de Yaakov fit ce commentaire (de rabbi Lévi) dans la ville de Papounia, le Satan vint lui embrasser les pieds.
[guémara Baba Batra 16a]

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
La guémara (Kidouchin 29b) relate ce récit : il y avait un démon dans la maison d'étude d'Abayé : lorsque 2 personnes y entraient pour étudier, même en plein jour, il les tourmentait.
Lorsque Abayé apprit que rabbi A'ha fils de Yaakov arriva pour étudier dans sa maison d'étude, il demanda à ses élèves : "Que personne n'héberge rabbi A'ha! Peut-être un miracle se produira-t-il en raison de sa piété".
Rabbi A'ha fut donc obligé de passer la nuit à la maison d'étude.
Le démon lui apparut sous la forme d'un gros serpent à 7 têtes. [en correspondance avec les 7 sphères (séfirot) d'impureté, en rapport avec les 7 noms que possède le yétser ara]
Rabbi A'ha se leva et pria afin d'éliminer cet endommageur. A chaque prosternation dans sa prière, une des têtes du démon se détachait et tombait ; ainsi, il élimina ce démon après 7 prosternations.
Après ces faits, rabbi A'ha en fit le récit dans une dracha à Papounia, où il expliquait comment il a écrasé le Satan par ces flexions des genoux et il vanta le Satan d'agir léchem chamayim.
Le Satan, flatté, comprit que rabbi A'ha avait transformé cette animosité du Satan contre lui en amitié.
Le Satan embrassa alors en signe de paix (shalom) les pieds de rabbi A'ha qui étaient, par les flexion des genoux, à l'origine de sa victoire sur le Satan.

Chacun doit demander sans cesse à Hachem de l'aider à se repentir et à la sauver de son mauvais penchant.
[Rabbénou Yona - Chaaré téchouva 4,3 ]

Rabbi Yéhouda dit : Un jour viendra où Hachem fera venir le yétser ara et l'égorgera en présence des tsadikim et des réchaïm.
Le yétser ara apparaîtra aux tsadikim comme une haute montagne, et aux réchaïm comme un cheveu.
Cependant, les uns et les autres pleureront.
Les tsadikim pleureront et diront : "Comment a-t-on pu surmonter cette montagne si haute?"
Les réchaïm pleureront et diront : "Comment n'a-t-on pas pu maîtriser ce simple cheveu"?
[...]
Rabbi Assi dit : Le yétser ara apparaît au début aussi fin que le fil d'une toile d'araignée ; mais à la fin, il apparaît comme la corde épaisse qui tire une charrette.

[guémara Soucca 52a]

<--->

=> Comment comprendre "l'égorgement" du yétser ara aux temps futurs?

-> Il ne faut pas prendre à la lettre les paroles de rabbi Yéhouda : "Hachem égorgera le yétser ara", car la mort ou l'égorgement ne peuvent pas s'appliquer au mauvais penchant.
Il faut plutôt comprendre : Hachem annulera le pouvoir du yétser ara en accord avec l'allusion contenue dans le verset : "J'ôterai le cœur de pierre de leur corps" (Yé'hezkel 11,19).
Ainsi, dans le futur, le yétser ara perdra son pouvoir séducteur.
[Maharcha]

-> Rabbi Yéhouda a intentionnellement exprimé l'élimination du yétser ara par le terme de "ché'hita" (égorgement rituel), au lieu de "bitoul" (annulation de son pouvoir).
Après la ché'hita d'une bête, la partie inconsommable est jetée et l'autre partie, consommée par l'homme, s'élève du niveau animal au niveau de médaber (l'être humain doué de la parole).
De même, après la "ché'hita" du yétser ara, la sainteté enfouie en lui sortira et élèvera le niveau de toute l'humanité.
[Aroukh Laner]

-> Depuis la faute d'Adam et 'Hava, le bien et le mal se sont liés et mélangés.
Pour les séparer de nouveau, il faut sortir de notre asservissement à ce monde-ci, comme le jour de Shabbath.
C'est ce qui se passera lorsque, dans le futur, Hachem "égorgera" le yétser ara, car alors se révélera le peu de valeur de ce monde-ci, donc notre asservissement au monde matériel cessera et c'est le monde à venir qui bénéficiera de toute notre attention.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 5, p.96)]

<---------->

=> Pourquoi les tsadikim ont-ils pleuré à l'élimination du yétser ara?

-> Les tsadikim ont pleuré en se rappelant les souffrances qu'ils ont enduré durant leur vie dans ce monde-ci pour maîtriser leur yétser ara.
[à l'inverse, les réchaïm ont pleuré, car ils ont regretté d'avoir écouté le yétser ara, d'autant plus que le mince obstacle qu'il leur présentait était facile à surmonter.]
[Rachi]

-> Lors de l'élimination du yétser ara, les tsadikim ont compris qu'il avait un rôle utile dans le monde (dans béréchit, Hachem désigne le mauvais penchant : "tov méod" : éminemment bien), puisque les tsadikim qui ont su lui résister ont acquis leur monde futur.
Les tsadikim pleurent donc son élimination, car les tsadikim ne pourront plus tirer "profit" de sa présence.
[Maharcha]

-> Les tsadikim ont compris, à cet instant, que ce n'est pas par leurs seuls efforts qu'ils ont pu vaincre les sollicitations du yétser ara, mais ils ont été aidés en cela par Hachem ; sans cette aide, ils n'auraient jamais pu vaincre le yétser ara.
Les tsadikim pleurent donc parce que la récompense reçue dans le Ciel sera inférieure à celle qu'ils auraient méritée s'ils avaient agi sans l'aide d'Hachem.
['Hida - Maréit Ha'aine]

<------->

-> La guémara (Soucca 52a) rapporte que dans le futur, Hachem égorgera le yétser ara.
Pour les tsadikim, le yétser ara apparaîtra comme une montagne et ils pleureront.
Pourquoi pleureront-ils?

Nous pouvons l'expliquer par un machal :
Une personne voyageait dans le désert et avait besoin d'un verre d'eau. Elle rencontra une maison et frappa à la porte. Un arabe ouvrit la porte et le voyageur s'enfuit rapidement. Il ne voulait pas risquer sa vie en buvant de l'eau dans une maison arabe.
Plus tard, il entendit parler d'un autre voyageur du désert qui était venu boire un verre chez cet arabe et qui avait été assassiné.
Lorsqu'il entendit cela, il pleura parce qu'il réalisa qu'il avait été sauvé de la mort.

Le nimchal est lié à ceux qui prennent des précautions supplémentaires pour avoir de la sainteté et pour qu'il y ait de la sainteté (kédoucha) dans la famille.
Certaines personnes se moquent d'eux, disant qu'ils sont extrêmes. Mais lorsqu'ils entendront les histoires de leurs amis et voisins qui n'ont pas été prudents et qui en ont subi les conséquences, ils pleureront de joie immense et loueront Hachem pour leur avoir donné la sagesse et la prévoyance d'être prudents.

-> Rabbi Shlomo Zalman dit : "Les lois de nos Sages sont les mêmes [que celles nécessaires dans le code de la route]. S'il n'y avait pas eu leurs décrets, il y aurait eu beaucoup de victimes spirituelles".

-> " Il ne faut pas que D. voie chez toi une chose inconvenante, car il se retirerait d'avec toi" (Ki Tétsé 23,15)
Lorsqu'il y a des fautes liés à la tsniout et à la arayot, Hachem se détourne, et nous perdons la Providence Divine et la protection d'Hachem. C'est la racine de tous les problèmes dans ce monde.
Ainsi, les lois de nos Sages n'enlèvent pas la vie ; elles nous l'accordent.
On ne gagne qu'à suivre les conseils des nos Sages. [d'où la réaction des tsadikim qui pleureront de joie d'avoir suivi les lois, car ils n'en ont été gagnant pour l'éternité du monde à Venir. ]
[rav Elimélé'h Biderman]

<------->

=> Pourquoi le yétser ara est-il vu soit comme une montagne (pour les tsadikim), soit comme un fil (pour les réchaïm)? Comment comprendre une vision différente chez les uns et les autres?

-> Au fur et à mesure que le tsadik résiste aux séductions du yétser ara, ce dernier se renouvelle chaque jour et s'acharne avec plus de vigueur sur ce tsadik, sans pourtant réussir à le soumettre.
Ainsi, le yétser ara apparaît aux tsadikim grand comme une montagne, selon le principe (guémara Soucca 52a) : "Plus le niveau d'une personne s'élève, plus son yétser ara grandit".
Par contre, le yétser ara n'attaque pas le racha avec vigueur, mais faiblement, car ce dernier cède facilement à ses tentations. Chez eux, le yétser ara leur apparaît mince, comme un cheveu.
[Rif - dans le Ein Yaakov]

-> Le Maharcha enseigne :
- les tsadikim ont une vision à long terme : ils sont capables de voir dès le début ce qu'il leur adviendra à la fin [après leur mort], s'ils ne lui résistent pas.
Le yétser ara leur apparaît donc, dès le début, comme une montagne ou comme une corde épaisse, et c'est pourquoi ils demeurent vigilants.
- les réchaïm, au contraire, ont une vision à court terme : ils ne voient le yétser ara que tel qu'il se présente à eux au début, sous l'aspect d'un cheveu ou d'un fil de toile d'araignée, et c'est pourquoi ils trébuchent [le considérant tellement à la légère, comme quasi inexistant!].
[Maharcha]

-> Le yétser ara ne nous pousse pas directement à faire une grande faute, car il sait que nous ne le ferions pas. Ainsi, il nous convainc de faire une petite déviation, petite comme un fil d'un cheveu, au point que nous ne remarquons rien de spécial.
Un tsadik diffère du racha par le fait qu'il voit dans le futur, et pour un tsadik cette baisse spirituelle de l'épaisseur d'un cheveu apparaît comme une haute montagne.
Il sait que le yétser ara procède par étape : une petite chose aujourd'hui, puis une autre demain, jusqu'à lui demander de servir des idoles (guémara Shabbath 105).
Le tsadik a déjà cette faute de la taille d'une montagne, dès la vision du 1er déclin de l'épaisse d'un cheveu.
[rapporté par la rabbanité S. Feldbrand]

L'Alter de Kelm enseigne : "Quelle est la différence entre un tsadik et un racha? C'est la capacité à se représenter des choses dans son esprit comme si elles étaient réelles."
[cela va à l'encontre de ce que veut notre yétser ara : "Ne te poses pas trop de question. Profites! On verra plus tard!"]

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.5,p.258-259) écrit :
Au début, notre travail sur le plan spirituel est facile, car les forces d'opposition du yétser ara sont faibles et se présentent comme un simple cheveu.
Malgré cette facilité de progression, le racha désespère dès le début, avec des propos insensés : "Je ne réussirai jamais dans l'étude et la pratique de la Torah ; je ne pourrai jamais progresser".
Le racha doit savoir qu'il n'a pas encore commencé son travail et qu'il se tient toujours devant un obstacle aussi facile à surmonter que l'épaisseur d'un cheveu.

Par contre, c'est le tsadik qui progresse chaque jour et surmonte les obstacles de plus en plus difficiles dressés par le yétser ara, qui aurait dû désespérer devant les difficultés grandissantes qui se présentent à lui, comme une montagne.
Cependant, il ne désespère pas et continue de progresser et de maîtriser cette haute "montagne".

[le tsadik prend chaque jour comme étant le dernier, s'y investissant à fond, ne repoussant pas à plus tard.
Au final dans sa vie, il accomplit énormément de petites actions, à l'image d'un cumul d'une telle quantité de cheveux qui forme une montagne!]

<------->

=> Les allusions d'après le Ben Ich 'Haï :

-> L'homme (guéver - גבר) a pour valeur numérique : 205.
Le bateau (séfina - ספינה) a la même guématria : 205.
C'est pourquoi, l'homme doit se considérer dans ce monde comme un bateau au milieu des vagues de l'océan qui l'entourent, symbolisées par le yétser ara.
De même que les vagues permanentes cherchent à engloutir le bateau, le yétser ara cherche à engloutir l'homme.
Le tsadik, conscient de ce danger quotidien, demeure vigilant.
C'est pourquoi le yétser ara est vu par le tsadik comme une montagne (ar - הר) de guématria : 205, en allusion au bateau (en danger) de même valeur numérique.

-> Le racha verra le yétser ara, comme un cheveu (séara - שערה), dont les lettres hébraïques sont les mêmes que : racha'a (racha au féminin - רשעה), réarrangées dans un ordre différent.
En effet, la nature féminine du racha indique qu'à l'image de la femme qui engendre des enfants, chez le racha une faute engendre une autre faute (avéra govéret avéra).

-> Dans la suite de cette guémara (Soucca 52a), il est rapporté les 7 noms qu'à le yétser ara : ra (mauvais), arél (fermé de cœur), tamé (impur), soné (ennemi), mikhchol (obstacle), éven (pierre), tséfoni (caché).
Selon le Ben Ich 'Haï, les lettres initiales des 7 noms hébraïques du yétser ara (ר ע ט ש מ א צ) totalisent la guématria de : 710
Or, l'expression : ra mét (רע מת - le mal disparaîtra) a la même guématria de : 710.
Il y a donc dans les 7 noms du yétser ara, aux 7 facettes (avec lesquelles il trompe l'homme), une allusion au fait qu'il sera éliminé dans l'avenir.

<------->

=> Comment comprendre la comparaison du yétser ara avec un fil d'araignée ou une corde épaisse?

-> Selon le Maharcha (guémara Sanhédrin 99b) :
Il est facile de "déchirer" (d'éliminer), au début, une seule transgression (avéra) autant qu'il est facile de couper un fil de toile d'araignée.
Par contre, à la fin, un grand nombre de transgressions accumulées par un homme sera très difficile à éliminer, de même qu'il est difficile de vouloir couper un enroulement de fils qui constituent une corde épaisse.

-> Le Birkat Aharon (chap.131) enseigne :
Le yétser ara a l'habitude de se comporter ainsi :
- avant que l'homme ne commette une transgression, le yétser ara amoindrit la gravité de la avéra aux yeux de cet homme, afin qu'il tombe dans le piège et transgresse ;
- après que l'homme ait transgressé, le yétser ara grandit aux yeux de cet homme la faute commise, afin que l'homme perde tout espoir et n'envisage pas la téchouva.

C'est à ce comportement du yétser ara que fait allusion rabbi Assi lorsqu'il parle d'un fil fin au début et d'une corde épaisse à la fin.

<------------------------------>

-> "Je voudrais mentionner que les enseignants et les éducateurs ont tort de décourager leurs élèves en présentant le mauvais penchant comme quelque chose de puissant.
Il est dans la nature humaine que si nous entendons parler d'une personne puissante, d'une force écrasante, nos mains et notre corps tout entier s'affaibliront et nous serons incapables de lui résister.
Notre adversaire nous vaincra certainement, non pas parce qu'il est puissant, mais parce que nous sommes faibles.

Le mauvais penchant est comme un voleur de grand chemin (d'après midrach Béréchit rabba 22) qui est en réalité faible et qui vole les gens uniquement parce qu'ils ont peur de lui et pensent qu'il est puissant. Mais une personne intelligente voit qu'il n'est pas puissant et l'écrase et le brise.
Le Satan nous maintient enracinés là où nous sommes, avec rien d'autre qu'un morceau de fil. Dès que nous nous en rendrons compte, il se révélera comme le trompeur qu'il est."
[rav Kalonymus Kalman Shapira de Piaseczna - 'Hovat haTalmidim - chap.9]

L'incirconcis est attaché au yétser ara appelé : "ra" (mauvais).
Lors de la circoncision (brit mila) de l'enfant, le retrait de son excroissance éloigne le yétser ara et l'enfant circoncis devient bon (tov).

[Maharcha - guémara Sota 12a]

"Quand tu sortiras en guerre contre tes ennemis, et que Hachem ton D., le livrera en ta main" (Ki Tétsé 21,10)

=> Pourquoi le verset ne dit-il pas simplement : "quand tu combattras contre tes ennemis"?

-> Pour le Ktav Sofer, la Torah envisage ici la guerre que l'on doit mener contre son yéter ara, au sujet duquel nos Sages (guémara Soucca 52) ont affirmé : "le yétser ara de l'homme se dresse constamment contre lui, et si Hachem ne l'aidait pas, il ne pourrait pas le maîtriser".

Voilà pourquoi le verset commence par : "quand tu sortiras pour la guerre" = si tu accomplis ce qui t'incombe, et il se termine par : "Hachem ton D., le livrera en ta main".

-> En ce sens le 'Hafets 'Haïm commente :
"Quand tu partiras en guerre contre tes ennemis" = c'est la guerre contre le mauvais penchant.
Si l'homme se donne la peine de partir en guerre contre lui, il lui est promis que : "Hachem ton D. le livrera en ta main" = il est certain que l'homme sera plus fort que lui et le vaincra.

Ainsi, notre tâche consiste à partir en guerre contre notre yétser ara (si ki tétsé = quand tu sortiras => alors D. te le livrera!).

<-------------->

-> Le verset débute par "tes ennemis" au pluriel, et se poursuit par "le livrera" au singulier.

Le rav Mordé'haï Gifter donne l'explication suivante :
Selon la guémara (Soucca 52a), le yétser ara porte 7 noms. Cela signifie qu'il emploie 7 méthodes [principales] pour tenter de nous détruire, pour nous empêcher de suivre le chemin de Hachem.

Ainsi, en combattant notre mauvais penchant, on a l'impression d'affronter des ennemis innombrables, car même si l'on réussit à le maîtriser, il apparaît aussitôt sous une autre forme.
Cependant, une fois notre victoire remportée, on s'aperçoit que l'on avait un seul adversaire.

=> Nous partons en guerre contre "des ennemis", mais finalement il "est livré" en nos mains par Hachem.

[ "Le mauvais penchant de l’homme le domine chaque jour ... et si ce n’était D. qui lui vient en aide, l’homme serait impuissant contre lui." (guémara Soucca 52 a-b)]

<-------------->

-> : "Lorsque tu sortiras en guerre" (Ki Tétsé 21,10)

-> Le rav 'Haïm Vital (Ets Hadaat Tov) explique :
"Par l'expression "Lorsque tu sortiras", Hachem ne vient pas apporter une simple information, mais bien un ordre pour celui qui part à la guerre : ce dernier est tenu de se convaincre, lorsqu'il part, que la délivrance est dans les mains d'Hachem et que c'est Lui qui lui donne la force de réussir. Et si tu agis de la sorte en partant à la guerre, que tu penses que seul le fait de sortir est entre tes mains, mais pas la guerre à proprement parler, alors s'accomplira (la suite du verset) : "Il la mettra dans tes mains", et ce sera grâce à ta confiance en D."

-> Le rav ‘Haïm Vital (Ets Hadaat Tov) explique le (premier) verset de notre Paracha : "Lorsque tu sortiras en guerre", ce qui semble a priori suggérer qu’Israël ne doit que ‘sortir en guerre’ et pas plus :
"Il ne s’agit pas d’une simple information de la part d’Hachem mais bien d’un ordre de Sa part adressé à celui qui sort combattre : il devra se concentrer sur la pensée que la délivrance est dans les mains d’Hachem et que c’est Lui qui donne la force de réussir. Si tu penses lorsque tu pars au combat que seul le fait de s’y rendre est dans tes mains mais pas la guerre elle-même, Il te le livrera dans tes mains, et ce, par le mérite de ta confiance en D."

"D. vit que tout ce qu'il avait fait, était très bien (tov méod), et ce fut ... le 6e jour" (Béréchit 1,31)

-> L'expression "très bien" (tov méod) se réfère aux 2 anges ayant des pouvoirs sur l'homme :
- Le premier = l'ange de la vie (yétser atov), lui conseille de bien agir et de mériter la vie éternelle.
- Le 2e = l'ange de la mort (yétser ara) éveille en l'homme des désirs pernicieux l'incitant à pécher.

Pour le 1er, la Torah emploie "c'était bien", tandis que pour le 2e : "très", ce qui indique que le yétser ara est le plus puissant des 2 penchants.
[...]

Il est évident que lorsque le yétser ara pousse l'homme à pécher, il le fait pour son bien.
Car même le penchant au mal a été créé par D., et comme étant son serviteur, il ne se rebelle pas contre lui ...
Il est clair que même le yétser ara accomplit la volonté Divine en exécutant sa tâche.
[...]

Si ce n'était le yétser ara, qui pousse l'homme au péché, l'homme ne mériterait aucune récompense pour avoir fait le bien.
[A ce sujet, le Méam Loez (Béréchit 2,7) écrit : "Avant sa naissance, une âme est semblable à une personne acceptant la charité à la table de son hôte. Une telle personne éprouve de la honte à regarder en face son bienfaiteur.
Pendant sa vie, un individu peut vivre selon la Torah et observer les mitsvot de D.
A sa mort, l'âme retourne à sa place d'origine, mais elle peut alors se réjouir du rayonnement de la Présence Divine, puisque cela provient du résultat de ses propres efforts, et non du "pain de la honte".]

C'est pourquoi nos Sages déclarent: "Heureux celui qui ne rencontre pas le penchant au mal, et heureux celui qui a rencontré le penchant au mal." [tout dépend si l'on en sort victorieux ou non]
[...]

Ne pensez pas que le penchant au mal désire tuer les gens, il n'en tire aucun profit.
Il réalise la volonté de D. en tentant l'homme, mais s'afflige lorsqu'un homme meurt /cède pour ses péchés. (Zohar - Chla'h)
L'individu éclairé remercie le yétser ara, puisqu'il porte la responsabilité pour son ultime récompense.
[...]

L'intention du yétser ara est calculée, et il éprouve un grand plaisir lorsque nous le faisons échouer et que nous sommes récompensés par Hachem ...

Nous suspectons à tort le yétser ara de vouloir nous faire pécher, mais en réalité, notre faute réside dans notre faiblesse à résister à la tentation. [D. ne nous envoie pas d'épreuves qui sont en-deçà de nos capacités!]
[...]

Si l'homme naissait parfait, il n'y aurait aucune différence entre lui et un animal.
Mais Hachem fait en sorte que l'homme naisse sans intelligence. Ainsi en vieillissant, il est lui-même responsable du développement de sa conscience : les qualités positives acquises au cours de sa vie ne sont pas innées comme pour les autres animaux.

Un animal à la naissance et à l'âge adulte n'est en rien différent.
L'homme, par contre, doit se battre pour ses bonnes qualités, ainsi elles deviennent véritablement siennes.

[Méam Loez - Béréchit 1,31]

"En attachant les lanières des Téfilines, on met une chaîne autour du cou du yétser ara, ce qui l'empêchera de tenter de nous faire fauter."

[Zohar - Pin'has Raaya Méemna 238a]

Le Yétser ara

+ Le Yétser ara :

-> Le yétser ara et l'ange de la Mort sont les mêmes.
[guémara Baba batra 16]

[comment peut-on confier sa vie à celui qui va nous la retirer?
Il agit dans ce monde comme notre meilleur ami, nous incitant à faire des choses, mais après notre mort, il devient notre pire ennemi, lançant des accusations, demandant des punitions pour chaque fois où nous avons pu l'écouter!
=> Il nous tue et nous enfonce pour l'éternité! ]

<----->

-> Le Réchit 'Hokhma enseigne :
Au guéhinam, l'âme qui a fauté verra son yétser ara se tenant devant le Trône Divin, déclarant d'un ton moqueur : "Quel crétin as-tu été! Comme tu es pitoyable. Tu n'as pas écouté Hachem, préférant m'écouter.
Qui suis-je de toute façon? Je ne suis qu'un simple serviteur [de D.].
Pourquoi as-tu échangé un monde éternel pour un éphémère?"

-> "Dans le futur, Hachem va prendre le yétser ara et Il va le tuer devant les tsadikim et les réchaïm"
[guémara Soucca 52a]

=> A l'image de ce qu'il nous propose, le yétser ara est lui-même éphémère!
Comment peut-on lui faire confiance, au détriment de D.?

-> "Dans le futur, Hachem va prendre le yétser ara [qui est aussi l'Ange de la Mort] et Il va le tuer" (guémara Soucca 52a)
Le Toldot Yaakov Yossef (Kédochim), rapportant le Baal Chem Tov, explique que : "Il va le tuer" = Hachem va retirer du yétser ara tout le mal qui est en lui, et il va alors devenir aussi saint, qu'un bon Ange.

=> Ainsi, selon cet avis, la finalité du yétser ara est de devenir bon. Alors, pourquoi lui faire confiance actuellement, au point de lui confier sa vie présente, et à venir?

<----------------->

-> Le yétser ara nous empêche de discerner ce qui est important, de ce qui est futile.
[guémara Baba métsia 83b]

[il raisonne en termes de : juste maintenant, juste un petit peu (c'est pas si grave!), ...
En instaurant du flou dans les réelles priorités de notre vie, son rôle est de nous empêcher de faire fructifier au maximum les ressources que Hachem nous octroie (le temps, des capacités, ...).

C'est ainsi que dans le monde éternel, au lieu d'être des milliardaires en mitsvot, nous serons alors couverts de milliards de hontes, de regrets (si seulement j'avais fait, pourquoi n'ai-je pas agi au maximum de mon potentiel?, ...)

<----->

-> Rabbi Na'hman de Breslev appelle le yétser ara : le pouvoir de l'illusion (koa'h hamidamé).
Il arrive à convaincre tout le monde que sa main fermée contient ce dont nous avons personnellement besoin.
Hypnotisé, nous suivons alors cette carotte fictive et faisons sa volonté, jusqu'à ce qu'il ouvre sa main, qui est en réalité vide.

Rabbi Na'hman compare les plaisirs de ce monde aux rayons du soleil dans une pièce sombre. Ils semblent être une réalité solide, mais dès qu'on essaie de les attraper, il ne reste absolument rien dans notre main.

[de même, nous investissons beaucoup de temps et d'énergies pour obtenir les choses en apparence brillantes de ce monde (comme les rayons du soleil), mais au final, il ne nous restera rien, et ce pour l'éternité.]

<----------------->

-> "Lorsqu'un individu laisse ses désirs le contrôler [et non la Volonté de D.], alors il vit la vie d'un animal, et non d'un être humain."
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou]

<----------------->

-> Pourquoi la guémara (Béra'hot 61a) compare-t-elle le yétser ara (mauvais penchant) à une mouche?

Le 'Hafets 'Haïm donne comme réponse :
Certains animaux sont peureux. Quand on les menace, ils s'enfuient immédiatement et on peur de revenir.
Mais la mouche, elle ne connaît pas la peur. La chasserait-on 100 fois, elle reviendra sans cesse.
De plus, elle importune l'homme sans répit. Il la chasse de son nez, elle se pose sur son front.
Même, s'il change de place, elle le poursuit.

[le yétser ara peut aussi être comparé à une mite, qui même si elle est minuscule, quasiment invisible, peut avec le temps endommager les fondations du plus bel immeuble/palais, jusqu'à le faire s'écrouler ...

D'ailleurs, nos Sages ont dit : "Le mauvais penchant de l'homme le domine chaque jour ... et si ce n'était D. qui lui vient en aide, l'homme serait impuissant contre lui" (guémara Soucca 52 a-b)

C'est pour cela que le Yaarot Dvach affirme que le meilleur moyen de le combattre est par notre prière, en se tournant vers Hachem pour bénéficier de Son aide. ]

-> La rabbanite Feldbrand apporte l'explication suivante au fait qu'il soit comparé à une mouche.
Une mouche a 6 pattes qui vont dans les différentes directions (sauf vers le haut : D.), et des yeux qui font 20% de son corps, en allusion au fait que la force principale du yétser ara réside dans sa capacité à enflammer nos yeux de désir [nous aveuglant aux véritables priorités de ce monde, et nous faisons aller dans toutes les directions sauf celle de Hachem].

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique que la mouche ne fait rien d'autre que de déranger la tranquillité d'esprit des gens, puisqu'elles bourdonnent à proximité de l'oreille et qu'elles volent autour du visage sans pouvoir mordre ou nuire.
C'est le but essentiel du yétser ara : détruire notre sérénité.
[ex: nous ne sommes plus nous même, et le yétser ara prend alors les commandes!]

Une autre similarité est que les 2 sont attirées par les saletés.
Les mouches sont attirées par les plaies ouvertes infectées.
Le yétser ara agit de même puisqu'il va en permanence attirer l'attention d'une personne sur ses défauts et ses fautes, afin de lui causer du désespoir.
Nos Sages disent : "Le yétser ara ne veut pas nous faire fauter, ce qu'il veut c'est mettre en nous de l'abattement qui suit la faute", et alors il peut nous mettre à terre en nous faisant se concentrer sur nos fautes et autres bassesses, saletés internes.
[le moins nous avons de valeur de nous-même, le moins nous agissant avec grandeur spirituelle, le moins nous sommes dérangés à fauter]

<--->

-> Nos Sages ont comparé le mauvais penchant à une mouche (guémara Berakhot 61a).
La mouche, en soi, ne fait pas de mal. Elle ne mord pas, ne pique pas, elle ne fait que s'agiter, voleter de ci de là, mais elle nous rend fous. Finalement, elle est "semeuse de trouble" : comme le mauvais penchant!

Le mauvais penchant peint des tableaux imaginaires, qui sont à notre avantage, mais qui n'ont rien à voir avec la réalité, et nous convainc ainsi que celui-ci nous a fait du mal, que celui-là nous a blessés, que le troisième a médit de nous... et que nous sommes bien obligés de leur rendre le double, "pour qu'ils sachent et qu'ils craignent". C'est ainsi que naît la dispute, que s'amplifie la haine, et que se cultive la médisance.
[rav Yaakov Israël Pozen]

<--->

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Le roi Salomon traite le yétser ara de mouche : "Des mouches venimeuses corrompent, font tourner l'huile du parfumeur" (Kohélet 10,1).
Pourquoi?
La mouche ne se lasse pas. Elle va et vient même mille fois. Ainsi est le mauvais penchant. Il ne se lasse jamais de l'homme. Il peut aller et venir même mille fois, jusqu'à faire tomber l'homme dans son domaine.

Cependant, la mouche ne va pas dans les endroits propres. La malpropreté est sa porte d'entrée. Lorsque la mouche trouve la moindre trace d'insalubrité, elle rentre et dérange.
Le mauvais penchant n'a pas le droit de s'approcher d'un homme qui est entier dans son comportement.
Une femme entièrement pudique ou respectant parfaitement le Shabbath, le yétser ara n'est pas en mesure de la faire trébucher dans ces domaines.
Si un homme a trébuché, c'est le signe qu'il a laissé une porte ouverte au mauvais penchant.
Bien que l'ouverture soit minuscule, mais il y en a une, le mauvais penchant l'élargit et dérange ...

Nous devons être des "malades de la propreté" de notre âme du mauvais penchant, surveiller notre âme afin d'être propres de souillures spirituelles. Nous ne devons jamais être indifférents.
Uniquement ainsi, la "mouche", le mauvais penchant, ne viendra ni chez nous ni dans notre famille, ainsi nous arriverons à la véritable intégrité dans ce monde et dans le monde futur.
[...]

La guémara (Béra'hot 61a) nous enseigne que le mauvais penchant ressemble à la mouche.
Le parallèle entre cet insecte dérangeant et le mauvais penchant connu de tous est le suivant :
Celui qui a eu à faire à une mouche sait bien que la mouche est une véritable "embêteuse" ... Elle ne se lasse jamais! Elle peut attaquer mille fois, chaque fois d'un angle différent, et toutes les tentatives pour la chasser, n'empêcheront pas la prochaine attaque ... En effet, le mauvais penchant ressemble tout à fait à ceci ... Lui aussi est un "embêteur", il est également prêt à tenter de faire trébucher l'individu même mille fois, chaque fois d'un angle différent, et il ne se lasse jamais non plus, même si on le chasse sans arrêt.

De plus, il est notoire que la mouche transmet des maladies et des microbes. Lorsque nous voyons une mouche, nous ne pouvons pas savoir de quel microbe elle est porteuse, et lorsqu'on voit la nourriture sur laquelle elle s'est posée, on ne peut pas savoir quelle maladie elle y a laissée ...
Le résultat, nous le découvrions dans une étape plus tard, lorsqu'il est déjà difficile d'y faire face ...

De nouveau, il en est de même en ce qui concerne le mauvais penchant ... Nous ne voyons pas et ne comprenons pas suffisamment les dangers qu'il nous met à la face, mais il ne faut pas en diminuer le risque ...
Le microbe de la faute, les maladies de l'âme, se trouvent au sein du penchant, et il peut nous les implanter sans y prendre garde ...
Si nous ne le combattons pas pour le renvoyer sans compromis, sans comprendre pourquoi et comment, et sans réfléchir à 2 fois, il réussira à nous empoisonner, il sera alors difficile de réparer les dégâts.

<----->

+ Quelques moyens pour lutter contre le yétser ara :

-> La guémara (Kidouchin 30b) nous enseigne que de même que D. a créé le yétser ara, il a créé son antidote : l'étude de la Torah.

Selon le 'Hafets 'Haïm, l'étude de la Torah est notre meilleure arme et armure dans la bataille contre notre yétser ara.

-> La guémara (Baba Batra 78b) nous recommande de mettre en perspective : qu'est-ce que je gagne à fauter (plaisir éphémère)? Qu'est-ce que j'y perds (éloignement de D. et donc de ses bénédictions, le prix futur à payer pour cette faute, ...)?

-> Le rabbi Mendel de Kotzk dit que nous devons être tellement occupés que nous n'avons plus de temps à accorder pour écouter notre utéser ara.
(éviter d'être dans des situations de faiblesse avec lui, et s'occuper de bonnes actions ne lui laissant pas le temps de s'agripper à notre mouvement).

Par exemple, la guémara (Avoda Zara 5,2) écrit : "Lorsqu'une personne est occupée avec la Torah et les bonnes actions, elle est capable de contrôler son yétser ara.

-> Selon Rabbénou Yona, nous devons imaginer notre honte lorsque l'on diffusera en public devant Hachem la vidéo de notre vie (ex: actes cachés, nos pensées, visions), et que nous n'aurons plus aucune raison qui tienne pour justifier nos actes.

-> La guémara (Béra'hot 5a) rapporte que si un personne arrive à garder dans son esprit le jour de sa mort, alors elle sera sauvé du yétser ara.

D'ailleurs, sachant cela, le yétser ara fait tout pour nous encourager à penser que le monde nous appartient, et que nous faisons partie d'une élite de gens qui vivrons éternellement contrairement aux autres (Zohar 3;126).

Le rav Dessler note que même une personne âgée, avec les faiblesses et maladies liées à son âge, se persuade qu'elle est dans ce monde pour rester durablement (pourquoi alors faire téchouva, changer ses habitudes).

[on peut observer nos Sages qui jusqu'à leur dernier souffle pensent à s'améliorer, à étudier la Torah.
Il n'y a pas de demain je vais le faire, car qui sait si je vivrais encore, et de plus ce que je ne fais pas aujourd'hui est une perte définitive, car ce jour ne se reproduira jamais!]

<---------->

-> "Si tu l’affames (ton yétser ara) alors il sera rassasié, mais si tu le rassasies (en lui accordant les fautes qu'il te demande de faire) alors il devient davantage affamé."
[guémara Sanhédrin 107a]

-> "L'unique remède prouvé pour guérir du notre faim [au yétser ara] est en l’affamant lui-même"
[Rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]

En effet, on pourrait être tenter de se dire : "ok, je vais céder rien qu'une fois à mon yétser ara comme cela il me laissera tranquille ensuite!"
Mais la réalité est toute autre : à chaque fois que nous faisons sa volonté, alors nous aurons davantage d'attirance, de tentation envers ce qu'il nous proposera par la suite.

<----------------->

-> Ne te focalise pas sur la petitesse de la faute, mais sur la grandeur de Hachem, à Qui nous devons obéir.
[Rabbénou Yona]

-> "Le yétser ara lui-même est content lorsque les personnes ne tombent pas dans ses pièges."
[Rabbi Mendel Menahem de Kotsk]

=> En nous mettant à l'épreuve, le yétser ara (un des anges au service de D.) nous donne une opportunité de se développer spirituellement, de tendre vers la perfection de notre être.
Son plus beau cadeau est de nous voir réussir, car cela signifie qu'il a été utile, qu'il a contribué à nous faire grandir.

Par exemple, le rav Israël de Koznitz (se basant sur la guémara 'Houlin 91b) dit qu'après avoir été battu par Yaakov, le yétser ara (ange d'Essav) s'est empressé de monter au Ciel pour faire des louanges devant Hachem.
En effet : "Ma mission est une réussite, puisque cet homme m'a vaincu!"

[de même, dans la Création du monde, D. caractérise le yétser ara de bonne chose, car il est indispensable à notre croissance spirituelle.]

=> le plus beau cadeau à faire à notre yétser ara, c'est d'écouter son (et notre) patron : Hachem!

<---------->

b'h, voir également :
-> https://todahm.com/2020/03/22/12461
-> https://todahm.com/2016/08/22/notre-cher-yetser-ara
-> https://todahm.com/2020/03/22/12508
-> https://todahm.com/2014/05/18/guemara-yetser-ara
-> https://todahm.com/2014/08/08/une-force-du-yetser-ara-faire-que-lhomme-soit-toujours-occupe-pour-eviter-de
-> https://todahm.com/2015/02/16/face-au-yetser-ara
-> https://todahm.com/29018-2

-> https://todahm.com/2021/09/09/32696

-> Surmonter son mauvais penchant = trouver grâce aux yeux d’Hachem : https://todahm.com/2021/11/07/surmonter-son-mauvais-penchant-trouver-grace-aux-yeux-dhachem
-> et aussi sur ce sujet dans le divré Torah : https://todahm.com/2021/11/07/33594

La vie est une question de choix. Vous les faites et ils vous font (on devient ce qu'on a pu choisir).
[rav Noa'h Weinberg ]

Notre yétser ara = une abeille

+++ Notre yétser ara = une abeille :

"Qu’ils m’entourent comme des abeilles" (Téhilim 118,12)

-> Le midrach commente que le verset dit spécifiquement que l'ennemi est comme des "abeilles" et non comme des "guêpes", car si l'abeille peut piquer, elle produit aussi du miel.

Chacun d'entre nous a un partenaire proche qui l'accompagne du jour de sa naissance jusqu'à sa mort : son yétser ara.
Une personne peut être prudente et rester sur ses gardes face au yétser, alors que va faire le yétser ara?
Il le laisse seul, et l'aide même à faire la prière, à étudier et à faire les mitsvot. La personne est heureuse et baisse sa garde.

Mais si on y réfléchit et considère tout ce qui nous est arrivé depuis notre naissance jusqu'à aujourd'hui, on serait choqué de voir tout ce que notre yétser (sous couvert d'être notre partenaire, une aide spirituelle) nous a volé : tout le temps perdu dans des choses vides, toutes les paroles inutiles, voire interdites, ...
Notre ennemi (le yétser ara) est comparé à une abeille. Aucune quantité de miel ne suffit à compenser la douleur de ses piqûres.
[sous couvert de vouloir notre bien spirituel (il nous offre en cadeau du miel), en réalité il fait en sorte qu'on y perde beaucoup plus (ce sera des piqûres de douleur après notre mort, en constatant la réalité de tout ce qu'il a pu nous faire passer à côté, en anesthésiant notre spiritualité par des cuillères de miel de temps en temps!). ]
['Hafets 'Haïm - Za'hor léMyriam - chap.17 ]