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Encouragements pour les juifs en exil à notre génération

+ Encouragements pour les juifs en exil à notre génération :

-> Nous avons le privilège de vivre à une époque où nous jouissons d'une liberté sans précédent pour pratiquer notre foi (ex: pas de roi autoritaire). D'un côté, cela atténue bon nombre des difficultés auxquelles les générations précédentes ont été confrontées. D'un autre côté, la liberté dont nous jouissons peut représenter un défi spirituel encore plus difficile à relever. C'est pourquoi nous devons réfléchir à l'opportunité qui nous est offerte de servir Hachem de cette manière.

-> Rabbi Elazar dit : Celui qui fait la charité en secret est plus grand que Moché.
[gadol aossé tsédaka besséter, yoter miMoché rabbénou - guémara Baba Batra 9b ]

A notre époque, alors que Hachem interagit avec nous de manière cachée et dissimulée, nous trouvons néanmoins tant de personnes qui font la charité sans voir immédiatement leur récompense. [La guémara nous enseigne que] une telle personne est certainement plus grande que les individus justes et droits de l'époque de Moché rabbénou.
Par conséquent, "celui qui fait la charité en secret" signifie à une époque où le monde est dirigé de manière secrète et dissimulée ; une telle personne est plus grande que celles de l'époque de Moché.

Concernant la génération [de Moché ], il est écrit : "Car j'avais peur de la colère et de la fureur" (Ekev 9,19). Cela signifie que si une personne fautait et allait à l'encontre du commandement d'Hachem, la colère et la fureur s'abattaient immédiatement sur elle en guise de punition en réponse à ses actions. Il n'est donc pas étonnant que les gens de cette génération aient fait ce qui était juste et accompli les mitsvot.
Cependant, de nos jours, en exil, alors que nous vivons ce que dit la Torah : "J'ai caché Ma face devant eux" (Vayélé'h 31,17) ... nous constatons que les réchaïm fautent, mais qu'ils vivent paisiblement dans leurs maisons et jouissent de tous les plaisirs de la vie, ne connaissant que le bien et non le mal. Par conséquent, une personne qui suit la voie d'Hachem à une telle époque, où la Providence divine est cachée et où les bonnes actions ne sont pas immédiatement récompensées ... sa récompense est grande.
[Gaon de Vilna - Peninim MiShoul'han HaGra - parachat Ekev ]

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-> Ce qui est dit dans la guémara (Shabbat 112b) : "Si les générations précédentes étaient comme des fils d'anges, nous sommes comme des fils d'hommes" (im richonim bné mala'him, anou bné anachim), cela ne fait référence qu'à leur génération en spécifique ; la génération ultime [avant la venue du machia'h] sera plus grande que les précédentes.
[rav Meïr d'Apt - Ohr laChamayim, Parashas Tetzaveh,

-> Il y a une autre raison à la longueur du l'exil ; en vérité, c'est pour notre bien et par miséricorde abondante et [en prévision] d'innombrables bienfaits futurs. Hachem voit que le peuple juif accomplit la Torah et les mitsvot avec beaucoup d'efforts et de dépenses ... et pourtant, le peuple juif ne rejette pas [la Torah] ...
Il porte doublement le joug des mitsvot en raison des protections et des rigueurs supplémentaires qui ont été ajoutées à cause de l'affaiblissement des cœurs et du manque de compréhension ...
Chaque juif est diligent et strict envers lui-même. Tout cela montre le grand attachement que nous avons avec Hachem [malgré l'obscurité et les difficultés de l'exil] ...
Cela est particulièrement agréable pour Hachem, et c'est pourquoi Il a prolongé notre exil, car cela procure une grande joie à Hachem que Ses mitsvot et Sa Torah soient accomplies malgré la douleur et les difficultés.
[Shevet Moussar - chap.51 ]

-> "Moché était extrêmement humble, plus que toute autre personne sur la face de la terre" (Béhaaloté'ha 12,3). C'est parce que Moché avait prévu qu'il y aurait une génération précédant la venue du machia'h (Ikvéta déMéchi'ha) qui ne échouerait à comprendre la divinité (et surtout par rapport à Moïché, leur divinité serait pratiquement inexistante).
Leur service divin (avoda) ne pénétrerait pas véritablement leurs cœurs et leurs esprits, mais leur accomplissement des mitsvot leur serait purement extérieur. Pourtant, même cela sera réalisé avec messirout néfech, car il y aurait de nombreux obstacles physiques et spirituels dus à la dissimulation [d'Hachem] ; mais ils surmonteraient ces obstacles.
C'est pourquoi Moché restait humble, car cette génération serait bien plus grande que lui.
[rabbi Shalom Dovber Schneerson - séfer haMaamarim ]

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-> Le Zohar (1:32a) dit : "Il n'y a pas de lumière sauf celle qui émerge des ténèbres (de l'obscurité)."
Par conséquent, la lumière qui émerge d'Israël (des juifs) aujourd'hui est bien plus grande, car elle émerge de ténèbres plus grandes.
[rav Tsadok HaCohen - Pri Tsadik - parachat Ki Tavo 17 ]

-> "Donne-nous des jours de satisfaction aussi longs que les jours où tu nous as affligés, que les années où nous avons connu le malheur. Que tes œuvres brillent aux yeux de tes serviteurs (Téhilim 90,15-16).
Hachem nous montrera tout le travail que nous avons accompli dans l'obscurité, et il dira : "Même si le résultat tangible (visible actuellement) a été petit, le labeur et les efforts ont été considérables. Le fait que vous ayez obtenu des résultats limités est dû à Moi, car Je ne vous ai pas montré l'amour que J'ai pour vous, mais la part que vous avez prise dans votre avoda a été appropriée."
[Rama MiPano]

-> La guerre de Gog et Magog qui doit avoir lieu avant l'arrivée du machia'h est également une bataille spirituelle, au point qu'il deviendra difficile même de dire "Shéma Israël" [peut-être cela fait allusion au fait que beaucoup le prononce machinalement sans aucune kavana, intention].
['Hidouché HaRim - Shout Eretz Tzvi - Inyané Shabbath 'Hol Hamoed ]

[ainsi, nous avons en apparence une image spirituelle de nous très petite, nous n'avons pas conscience d'à quel point nous sommes aimés d'Hache, à quel point chacune de nos petits vers Lui ont un impact énorme (on attend de nous en accord avec nos capacités, l'obscurité de l'exil, ...).
Mais d'une certaine façon, cela fait partie du combat de la fin des temps, où nous devons nous renforcer dans notre émouna, dans la valeur de la grandeur et de l'importance de chaque juif (les bien-aimés d'Hachem). Nous serons alors forts et puissants pour gagner! ]

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-> La guémara (Kidouchin 40a) explique qu'une personne doit toujours se considérer comme moitié méritante et moitié coupable, et considérer le monde comme moitié méritant et moitié coupable.
[Cela est difficile à comprendre, car] dans certaines générations, il est évident que la grande majorité de la génération enfreint les interdictions ... Il ne serait pas très logique de limiter la guémara à ne discuter que des générations qui présentent un doute.

L'explication apparente est plutôt [basée sur le] Rambam, qui écrit (Michné Torah - Hilkhot Téchouva 3:2) que ce calcul ne repose pas uniquement sur le nombre d'actes méritoires par rapport au nombre de fautes, mais plutôt sur la grandeur de chaque acte. Certains actes méritoires équivalent à une seule faute, et certaines fautes équivalent à de nombreux mérites. Ils ne peuvent être calculés que par Hachem, qui connaît la valeur exacte des mérites par rapport aux fautes.
[chaque personne individuellement (ex: environnement, histoire de vie, forces et faiblesses) et collectivement (ex: aide spirituel, impact de l'époque, environnement), a une relation avec chacune mitsva et chaque avéra qui lui est propre, que seul Hachem peut évaluer avec sincérité. ]

Aucun homme, ni même aucun ange, ne sait comment évaluer [les actions]. Seul Hachem lui-même peut calculer la lutte du fauteur et la gravité de la faute. Commettre une faute plus grave dans une génération fauteuse est moins grave que commettre une faute moins grave dans une génération juste où rien n'empêche d'accomplir les mitsvot ...
Par conséquent, une telle connaissance est insondable pour l'homme ... car peut-être, dans une génération fauteuse, les mérites peuvent-ils valoir beaucoup plus, et donc c'est une génération méritoire ; ou une génération juste, si l'on considère que la lutte ne sera pas méritoire.
Par conséquent, une personne doit toujours considérer le monde comme étant à moitié méritoire et à moitié coupable.
[rav Moché Feinstein - Dibrot Moché - Kidouchin 1:74 ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm a expliqué que chaque génération honore la présence Divine (Chékhina) selon ses capacités. Nos Patriaches soutenaient étroitement la Chékhina.
Cependant, on exige à notre génération uniquement de : "ne vous rebellez pas contre Hachem" (Chéla'h Lé'ha 14,9).
[rav Nathn Wachtfogel - Léket Réchimot - Elloul et Yamim Noraïm ]

-> Si une personne fautait alors que le Temple était encore debout, sa faute était grave et importante ... d'abord parce que la Chékhina l'influençait directement pour qu'elle se sanctifie ... ensuite, parce qu'elle allait ouvertement à l'encontre de la Chékhina, qui était révélée et apparente dans le lieu [du Temple], et pourtant cette personne violait les commandements de la Torah et n'était pas embarrassé devant [la Chékhina] ...
[Cependant] pendant l'exil, en raison de la dissimulation de la Chékhina, les gens sont moins enclins à servir Hachem (avodat Hachem) et à la crainte de D.
Les fautes sont également moins graves aux yeux des gens, en raison de la dissimulation de la Chékhina ...
Par conséquent, lorsque le Temple existait, une personne devait apporter un sacrifice (korban) [en plus de faire téchouva] pour expier sa faute.
De nos jours, même si la faute est grave, la téchouva et une certaine affliction [infligée par Hachem] suffisent pour l'expiation.
[Mabit - Beit Elokim - Shaar haTéchouva - chap.2]

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-> "véaya ékev tismé'oun" (Ce sera, parce que (ékev) vous écouterez - Ekev 7,12).
Le terme "véaya" (וְהָיָה) dénote le fait de se réjouir devant Hachem (voir midrach Bamidbar rabba 13,5).
"Ekev" (talon) fait référence à Ikvéta déMéchi'ha (la période précédant la venue du machia'h).
Le mot "tismé'oun" = lorsque nous accomplissons la volonté d'Hachem dans une génération basse spirituellement, cela revêt une grande importance.
['Hidouché Harim ]

-> On raconte que le Bné Yissa'har s'est un jour écrié pendant les Yamim Noraim : "Comment les anges peuvent-ils siéger dans les Cours supérieures et nous juger? Comprennent-ils le stress lié à la nécessité de gagner sa vie ou le fait d'avoir le yétser ara?
Au contraire, les Cours Supérieures doivent être composées de tsadikim qui ont vécu dans ce monde et comprennent la douleur du peuple juif. Ils peuvent juger et conseiller de manière appropriée."
Comme le rapporte la guémara (Sanhédrin 36b) : "Nous ne faisons pas asseoir une personne âgée au Sanhédrin", et Rachi explique : "Parce qu'elle a déjà oublié la douleur d'élever des enfants et qu'elle ne jugera pas avec miséricorde".
[Shaar Yissa'har]

-> "Malgré cela, même lorsqu'ils seront dans le pays de leurs ennemis, je ne les mépriserai pas" (Bé'houkotaï 26,44). Cela signifie que même lorsque vous êtes parmi les hérétiques dans le pays ennemi, vous marchez dans les voies d'Hachem, et vous êtes donc considérés comme des tsadikim.
Comme l'explique nos Sages (Eirouvin 21b) sur le verset : "Viens, mon bien-aimé, allons dans les champs, logeons près des villages" (lé'ha dodi nétsé assadé nalina bakéfarim - Shir Hashirim 7,12), signifie "Logeons près des hérétiques" [bakoférim est un jeu de mot avec "bakéfarim"].
Israël dit à Hachem : "Allons loger chez les hérétiques (non juifs) des nations du monde, et moi, Israël, je serai un tsadik comparé à leurs actions."
['Hatam Sofer al HaTorah - parachat Bé'houkotaï - p.93 ]

-> "Ainsi parle Hachem : je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, quand tu Me suivais dans le désert" (Yirmiyahou 2,2).
Le Arizal explique que les Bné Israël de la génération qui a suivi la sortie d'Egypte ont connu un attachement au niveau de "lé'htékh a'haraï", ce qui leur a permis de faire face au dos d'Hachem.
La question est la suivante : il ne semble pas y avoir de génération plus grande et plus louable que la Dor Hamidbar (génération du désert) qui a vu de ses propres yeux la révélation d'Hachem pendant la sortie d'Egypte, l'ouverture de la mer Rouge, la manne, le don de la Torah, les Nuées de Gloire et d'autres révélations merveilleuses, qui semblent toutes être au niveau du face à face [et pas seulement voir "le dos de Hashem" ].
Pourquoi alors Hachem se souvient-il des moments où nous avons vu Son "dos" ?

Le Maguid de Kozhnitz répond que dans la génération où Hachem a ouvertement montré Sa bonté envers les Bné Israël, il n'était pas nouveau que les Bné Israël Le serve.
Tout en mangeant la manne et en voyant les Nuées de Gloire, leur service divin (avoda) était bien sûr complète, mais il était moins significative.
Quand une personne se trouve dans le palais du roi, il est évident qu'elle servira le roi avec crainte et amour. C'est pourquoi on ne parlait pas d' "unification face à face", mais plutôt de "tu Me suivais dans le désert", c'est-à-dire dos à dos.
C'est pourquoi il est dit à leur sujet : "je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles", car le plus grand acte fut lorsque 600 000 juifs entrèrent dans le désert sans se soucier de ce qui allait se passer. Après cela, ils n'étaient plus qu'au niveau de "tu Me suivais".
Dans les générations suivantes, la gloire d'Hachem est cachée : on ne voit rien et on ne ressent rien.
Malgré cela, les Bné Israël acceptent le joug de la royauté d'Hachem sur eux-mêmes, cette [dévotion à Hachem malgré le fait de ne voir que Son "dos" ] est une unification complète au niveau du face à face.
[Avodat Israël - Roch Hachana ]

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-> Pourquoi Hachem a-t-il donné à notre génération tant de défis à relever?
Cette question ne se pose que si vous considérez les interdictions de la Torah comme des obstacles à surmonter. Cependant, si vous comprenez que les interdictions de la Torah sont des occasions de s'élever et de gagner une récompense éternelle, alors c'est le contraire qui est vrai : Hachem voulait augmenter nos mérites, donc plus il y a de défis, plus il y a d'occasions de gagner une récompense.
[rav Matisyahou Salomon ]

-> Le rabbi de Satmar dit : "aujourd'hui, un ben Torah doit relever plus de défis en une seule journée qu'un juif de la génération précédente n'en rencontrait dans toute sa vie".
Selon cette affirmation, il semble donc qu'il y ait également plus d'occasions d'obtenir des récompenses en une seule journée que dans toute une vie pour les générations précédentes.

-> En ces temps sombres [spirituellement parlant], la moindre de nos actions nous rend dignes d'être considérés comme des tsadikim accomplis. Une personne qui, de nos jours, étudie la Torah dans une yéchiva en s'inspirant des Guédolim de la génération précédente et qui, malgré ses efforts, ne parvient pas à comprendre les mots, peut être plus grande que le Gadol lui-même ...
Dans cette obscurité merveilleuse, nous n'avons aucune idée de ce qu'un simple gémissement pourrait déclencher au ciel. Il est certainement possible que les bné yeshiva d'aujourd'hui soient plus grands que les Guédolim d'antan.
[rav Yérou'ham Lévovitz - Daat Torah - parachat Chéla'h - p.147 ]

Faites preuve d'une grande compassion envers votre corps.
Aidez-le à se réjouir de toutes les intuitions et perceptions spirituelles que l'âme perçoit.
Votre âme voit et comprend toujours des choses très élevées. Mais le corps n'en sait rien.
Ayez de la compassion pour la chair de votre corps. Purifiez-la. Alors l'âme pourra l'informer de tout ce qu'elle voit et comprend en permanence.
[rabbi Na'man de Breslev - Likouté Moharan I, 22:5 ]

Rabbi Spector & Terre d’Israël

+ Rabbi Spector & Terre d'Israël :

-> Le rav Its'hak El'hanan Spector (1817-1896) écrit dans une de ses nombreuses lettres sur le sujet d'éclairer les yeux de sa génération sur la terre d'Israël :
La mitsva de s'installer en Terre Sainte à notre époque est mentionnée tout au long du Talmud sacré et des [autres] livres sacrés.
Nos Sages la louent abondamment, allant même jusqu'à dire : "Habiter en Terre d'Israël équivaut à toutes les mitsvot" (Sifrei - Réé 12,29), "On peut [demander à un non-juif] de rédiger un contrat de vente [pour acheter une maison en terre d'Israël], même le jour du Shabbat" (guémara Guittin 8b), et bien d'autres déclarations de ce type qui attisent les flammes des émotions sacrées, en raison de la prééminence de la mitsva d'habiter la Terre.

 

La sainteté et l'amour de notre Terre Sainte imprègnent tout le judaïsme.
La mère compatissante [la terre d'Israël] fait briller son souvenir dans le cœur de ses enfants pleins d'espoir, qui souffrent de son malheur et attendent sa restauration.
Elle renouvelle [également] sa force pour renforcer les piliers du judaïsme et fortifier les murs de notre Saint Temple, sur lesquels nous sommes tués sans cesse.

... Récemment, .... au milieu du brouillard sombre de la haine, des décrets maléfiques et des troubles, un esprit céleste a enveloppé notre nation. Presque tous nos frères juifs, jeunes et vieux, ont été inspirés par un amour et une merveilleuse affection pour notre Terre Sainte, [les incitant] à établir des lieux d'habitation, à reconstruire les ruines et à cultiver le sol stérile. Des quatre coins de la terre, nous avons entendu des chants ; des associations ont été créées dans les villes et les provinces afin de collecter des fonds pour la mise en œuvre de cette idée sacrée : encourager ceux qui sont faibles, remplir la Terre Sainte de champs labourés et dire aux villes de Yéhouda : "Vous serez reconstruites et rétablies dans la justice!"

Comment quelqu'un dans les veines duquel coule le sang juif et dont l'âme est imprégnée d'amour pour notre Terre Sainte pourrait-il ignorer cet appel, qui proclame du plus profond du judaïsme : "Pour l'amour de Sion, je ne me tairai pas"?

[lettre rapporté par le rav Tsvi Kook dans Hamitzpéh (1953). ]

Rabbi Alkalay & Terre d’Israël

+ Rabbi Alkalay & Terre d'Israël :

-> Le rabbi Yéhouda Alkalay (né à Sarajevo en 1798 - meurt à Jérusalem en 1879) est un des premiers adeptes du mouvement "Les Amants de Sion" ('Hovévé Sion). Il développe l'idée selon laquelle le retour des juifs sur leur Terre est le repentir même sans lequel ils ne peuvent être délivrés et la "petite ouverture" nécessaire pour amorcer la rédemption ultime.
Il écrit (Kitvé Rabbi Yéhouda Alkalay) :
"Chaque jour du sixième millénaire est un jour de rédemption (guéoula) ...
Une fois le cinquième millénaire passé, et les juifs n'ayant pas réussi à se mobiliser pour retourner sur leur terre et l'héritage de leurs ancêtres, les décrets [maléfiques], les expulsions et les persécutions ont commencé. Car la question [de la rédemption] dépend du repentir, du fait que les juifs retournent en terre d'Israël ...
Autrement dit, revenir [sur la Terre d'Israël] est le repentir. S'ils se repentent, ils seront délivrés ; sinon, ils ne le seront pas.
[...]

En ce moment (19e siècle), les difficultés de nos frères en Pologne ont suscité la compassion dans le cœur de tout Israël, et chacun se consacre à réfléchir [aux moyens] d'améliorer leur situation et de leur apporter la paix.
Maintenant, mes frères juifs, ne cherchez pas les causes et les raisons de leurs difficultés et de leur situation misérable, car ce n'est pas le fruit du hasard. C'est la main d'Hachem qui a fait cela, pour nous réveiller et nous inciter à retourner dans la Terre, vers notre lieu de repos et notre héritage ...
Plusieurs grandes communautés saintes ont été détruites par le feu ... par la famine et la peste.
Hachem a déversé sa colère sur nos frères vivant en Pologne, car ils sont les premiers parmi toute la maison de Yossef, car ils sont la majorité ... Nous n'avons nulle part où fuir, aucune ville de refuge, si ce n'est [échapper] à la colère d'Hachem pour trouver Sa miséricorde, et à Sa colère pour trouver Sa bonté.
Nous n'avons d'autre sauveur que Lui, d'autre remède que de faire Sa volonté pour venir s'établir sur Sa Terre [d'Israël], [afin] de restaurer Sa Chékhina à Sion, le lieu qu'Il a choisi pour Sa demeure.

Maintenant, ô dirigeants [d'Israël], prêtez attention! Hachem serait-il satisfait si, après avoir été exilés de notre Terre et éloignés de notre sol pendant si longtemps, vous vouliez les éloigner davantage et les envoyer en Amérique, pour les séparer de nos racines sacrées, de notre Terre [d'Israël] et de l'héritage de nos Patriarches?
Notre Père qui est aux cieux nous appelle : "Revenez à moi, et je reviendrai à vous" (Mala'hi 3,7). "Reviens, ô vierge d'Israël, reviens dans tes villes!" (Yirmiyahou 31,20). "

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-> Le rabbi Shmouel Mohaliver (1824-1898), était un des fondateurs du mouvement "Les Amants de Sion" ('Hovévé Sion) écrit (dans une lettre - rapporté dans Shivat Tsion sect.1,p.13) :
"Alors que je discute de cette question, je ne peux m'empêcher de m'adresser directement à tout mon peuple : Ne voyez-vous pas encore le doigt d'Hachem dans tout ce qui nous est arrivé ?
Depuis près de dix ans maintenant, Hachem nous fait boire une coupe amère dans la plupart des pays européens. Des personnes honteuses (antisémites) se sont dressées contre nous avec des persécutions et de fausses accusations. Certaines nous ont même causé un grand tort.
Mais soudain, alors que les ténèbres recouvraient la terre et qu'un épais nuage [recouvrait] les nations, une lumière éclatante nous est venue de l'ouest et a rayonné la justice depuis l'est.
Une voix s'est élevée, disant : "Revenez, ô enfants, vers vos frontières. Rejetez les dieux d'argent et d'or ; venez trouver refuge à Mon ombre, dans la terre de vos pères. Que chacun de vous prenne sa bêche et sa charrue, et creuse de tout son cœur, car tout le bien de la terre est devant vous. "

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-> Le rabbi Na'houm Gruenhaus, en 5651 (1891), écrit (rapporté dans Shivat Tsion - sect.1,p.63) :
À l'heure actuelle, il n'y a aucun espoir que notre peuple veuille retourner sur une terre désolée pour la travailler à la sueur de son front. Que leur manque-t-il dans les terres de leur exil?
La génération d'Ezra en est la preuve. Ce n'est qu'après que les antisémites se seront soulevés contre eux et auront "coupé leurs plantes", les privant de leurs moyens de subsistance, qu'ils se souviendront peut-être et retourneront vers Hachem, vers la terre de leurs ancêtres, pour reconstruire ses ruines.
Nous le voyons de nos propres yeux à notre époque. Après tout, l'appel public à la réinstallation en terre d'Israël, lancé en temps de paix par les brillants rabbins rabbi Tzvi Hirsch Kalischer et rabbi Eliyahou de Greiditz, était comme un appel dans le désert.
Ce n'est qu'après que de nombreuses nations aient renouvelé leur haine et leur jalousie envers les Juifs qui résident sur leurs terres que nos frères juifs se sont souvenus de la Terre Sainte.

-> Le rabbi Nathan Friedlander (1808-1883) résume la situation :
Maintenant, réveillons-nous de notre sommeil insensé et de notre torpeur passagère, et montons à la Maison de nos vies (la terre d'Israël). Pourquoi devrions-nous mourir ici, [souffrant] de la dégradation et de la honte [aux mains] de nos frères et ennemis qui nous rejettent et se moquent de notre malheur?
[Kos Yéchouot véNéchama - p.30]

Toutes vos afflictions en dehors de la terre d'Israël sont le doigt d'Hachem [qui vous indique] de retourner dans votre Terre, où vous ne serez plus une honte parmi les non juifs et une raison pour les nations de secouer la tête (d'après le Téhilim 44,15 : "Tu nous rends la fable des nations; [nous excitons] des hochements de tête parmi les peuples).
[rabbi Pin'has Razovsky - av beit din de Shvintzan - rapporté dans le Shivat Tsion - sect.1]

Le Yaavets & Terre d’Israël

+ Le Yaavets & Terre d'Israël :

-> Le rav Yaakov Emden (1697-1776), le Yaavetz, écrit dans son commentaire sur le Siddour (appelé Beit Yaakov) :
Il est bien connu qu'un juif doit se tourner vers Jérusalem lorsqu'il prie.
Le Tanakh le mentionnent explicitement à plusieurs reprises. À ce stade, je pense qu'il convient de dire que ce signe et ce geste (se tourner vers Jérusalem) que nous faisons en souvenir, à titre d'exemple et comme simple symbole, ne suffisent que lorsqu'il est impossible [d'être réellement en Terre Sainte].
Alors, nos intentions et nos bonnes pensées seront considérées comme des actes, puisque nous sommes incapables de les concrétiser, en raison de la contrainte et du danger (extrême d'y vivre - le Yaavets écrit au 18e siècle).
Après tout, celui qui agit sous la contrainte est exempté de toute [punition], et [une faute] commise sous la force n'est pas honteuse ; elle n'est pas non plus louable. Cependant, les bonnes intentions ne seront d'aucune aide si l'on ne peut invoquer une contrainte absolue ; elles ne seront pas non plus d'aucune aide en période de confort.
C'est pourquoi chaque juif doit prendre la décision ferme et inébranlable dans son cœur de monter et de s'installer en terre d'Israël, et à aspirer au privilège d'y prier dans le palais du Roi. Car même si elle est en ruines, la Chékhina ne l'a jamais quittée. De plus, celui qui réside en dehors de la Terre sert de faux dieux ...

Par conséquent, écoutez-moi, mes amis et mes frères qui vivez sur des terres contaminées (souillées par l'impureté) en pays étrangers. Souvenez-vous de cela et fortifiez-vous.
Souvenez-vous d'Hachem et placez Jérusalem dans vos cœurs. Corrigez-vous et corrigez les autres.
Vous qui mentionnez Hachem, ne restez pas silencieux. Ne restez jamais silencieux! Ne lui accordez aucun silence jusqu'à ce qu'il établisse et fasse de Jérusalem une source de louanges dans le pays.
Venez aider! Soyez audacieux! Dépêchez-vous!
N'ayez pas l'intention de vous installer en dehors d'Israël, D. nous en préserve, pour accomplir [la prophétie] : "La terre de vos ennemis vous consumera" (Bé'houkotaï 26,38).
Tel fut la faute de nos premiers ancêtres (dans le désert), qui nous ont causé des pleurs éternels en méprisant la Terre Désirable. Et cette [faute] s'est dressée contre nous tout au long de notre exil amer.
Non seulement un [ennemi] s'est dressé contre nous, mais la paix et la tranquillité nous ont échappé à chaque génération.
Nous avons été persécutés ; nous avons peiné sans trouver de repos ; nous avons été oubliés comme les morts, tout cela parce que nous avons complètement oublié de vivre en terre d'Israël.
Pas un seul sur mille ne se mobilise pour s'emparer de la Terre, pour s'y installer définitivement ; seulement un dans un pays et deux dans une génération.
Personne ne la remarque, ne désire son amour, ne s'enquiert de son bien-être ou n'anticipe de la voir.
Alors que nous vivons paisiblement en dehors d'Israël, nous imaginons que nous avons déjà trouvé une autre terre d'Israël et Jérusalem comparables.

C'est pourquoi (par le fait d'avoir mépriser la terre d'Israël) tous les malheurs nous sont tombés dessus.
Pendant près de deux mille ans, depuis la destruction du 1er Temple, les juifs ont vécu en paix et ont joui d'un grand respect en Espagne et dans d'autres pays. Puis ils ont été expulsés, ne laissant aucun souvenir ni vestige d'Israël dans ce pays.
Hachem est juste, car ils ont complètement oublié qu'ils étaient en exil, ils se sont assimilés aux non juifs et ont imité leurs coutumes. Ils ont commis des actes méprisables, mélangeant la descendance sacrée avec les indigènes du pays.

"Elle est Sion, [mais] personne ne se soucie d'elle" (Yirmiyahou 30,17).
Elle est abandonnée et oubliée. Elle aussi soupire et se détourne, son Bien-Aimé s'est détourné et est parti (Eikha 1,8). Il a passé sa main par le trou, mais l'apparence des enfants (le juifs) est devenue plus noire que le charbon ; ils marchent courbés. Ils n'ont trouvé aucun repos parmi les nations, et ils ont choisi la mort plutôt que la vie.
Tout cela est arrivé parce que nous avons négligé de retourner dans notre patrie et nous n'avons pas cherché à savoir où se trouvait la ville où nos ancêtres sont enterrés ['Hébron].
Nous nous sommes réjouis dans le malheur, comme l'exultation des nations. Nous avons aspiré à demeurer en permanence parmi les non juifs, chez qui il n'y a pas de Torah.

"Qui est sage qui comprendra cela? Pourquoi la Terre a-t-elle péri et s'est-elle enflammée comme un désert... ? Hachem dit : "Parce qu'ils ont abandonné Ma Torah"" (Yirmiyahou 9,11-12) ...
Car le peuple juif est appelé l'héritage d'Hachem, et la Terre [d'Israël] est Son héritage ; et la Torah dépend des deux, du peuple de D. [habitant] dans l'héritage [territorial] d'Hachem. Quiconque abandonne l'un abandonne l'autre, en vérité.

Nos Sages (midrach Béréchit rabba 46,9) commentent également : "Si [les Bné Israël] entrent dans la Terre [d'Israël], ils acceptent Ma divinité, et sinon, ils ne l'acceptent pas"."

Rabbi Jaffe & la terre d’Israël

+ Rabbi Jaffe & la terre d'Israël :

-> Rabbi Mordé'haï Gimpel Jaffe (1820-1891) nous enseigne (Shivat Tsion - sect.2 ) :
"Depuis de nombreuses années, le son de notre Bien-Aimé (Hachem) frappant à la porte de nos cœurs [peut être entendu] à travers les grands rabbins de la génération, disant : "Revenez, ô maison d'Israël! Revenez sur votre terre, pour la cultiver et la protéger. Rassemblez-vous et convergez vers elle, mes frères juifs!"

Cependant, à notre grand regret, les paroles et les appels à venir vers le lieu saint restent sans réponse.
On n'entend pas l'écho d'un son provenant de nos frères juifs qui se sont endormis dans le sein de la fortune qui leur a souri et les a bercés dans ses bras. Ils se délectent de leur sommeil, et chaque fois que leur pays d'accueil leur offre ses "seins" pour les nourrir de ses doux produits, nos frères juifs deviennent comme ceux qui font un long rêve.
De nombreuses époques se sont écoulées, de nombreuses années et décennies ont passé, et personne ne s'est réveillé ni n'a bougé, comme il le devrait, à la voix qui appelle dans les villes et frappe aux portes. Tant que les temps étaient bons et que le peuple juif jouissait de la prospérité, il a tourné le dos à la Terre [d'Israël] où vivaient ses ancêtres, la négligeant comme un ustensile indésirable.

Maintenant, écoutez, mes frères, ce que nos Sages ont toujours dit et n'ont jamais nié. Chaque fois que la question de notre Terre Sainte se posait, nous rappelant notre obligation [envers elle] et à quel point elle nous convient, et que nous ne remplissions pas notre obligation de ramener les Bné [Israël] dans son sein, négligeant Sion alors qu'elle avait besoin d'être rappelée, [Hachem] déversait Sa colère sur Israël (les juifs) pour cela.
La génération du désert, par exemple, a provoqué des pleurs éternels en méprisant la Terre désirable.
Il en va de même pour chaque génération : chaque fois que nous avons oublié notre amour pour la Terre, Hachem nous a également oubliés et abandonnés.
Car en agissant ainsi, nous avons essentiellement retardé la fin des temps ...

Comprends, mon frère, que Hachem ne considère pas cette faute [de négliger la terre d'Israël, simplement] comme un détail isolé, mais comme une question qui englobe toute la Torah et toutes les mitsvot.
... selon le Sifrei (Réé 11,31-32) : "Habiter en terre d'Israël équivaut à toute la Torah".
De même, la Tossefta (Avodah Zarah 5,2) déclare : "Habiter en terre d'Israël équivaut à toutes les mitsvot"."

"Si, à D. ne plaise, il ne restait plus aucun juif en terre d'Israël, même s'il y a des juifs vivant en dehors de la terre d'Israël, cela serait considéré comme la destruction de la nation juive."
['Hatam Sofer - Téchouvot 'Hatam Sofer - Ora'h 'Haïm 234).

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-> Le Zohar (Vayikra 93b) écrit : "Qui est comme ton peuple Israël, une nation unique sur la Terre" (I Divré HaYamim 17,21). Les juifs ne sont appelés une [nation] unique que dans la terre [d'Israël]".

-> Nos Sages (comme le rav Avraham Kook - Orot Israël - chap.2, sect.3) enseignent que le concept de Klal Israël (la collectivité juive) n'existe pas [véritablement] en dehors des frontières de la terre Sainte.

D'une certaine façon, la "nation" juive meurt lorsqu'elle atteint un sol étranger, au point que le Gaon de Vilna (fin du commentaire sur Sifra déTzniouta) déclare : "en dehors de la terre d'Israël c'est une tombe".

Tout comme le peuple juif ne peut réaliser son potentiel que sur la terre d'Israël, de même, un juif ne peut réaliser son potentiel spirituel qu'à travers la Torah.
La Torah est la terre spirituelle où s'épanouissent les potentiels uniques de l'âme juive. Par conséquent, lorsqu'il s'agit de faire grandir et de développer l'âme juive, toutes les connaissances non juives sont assimilables à la diaspora. (SK 3:123, OT 12.7)
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 3:123 ; Orot haTorah 12,7 ]

Grâce à l'élévation [spirituelle] du peuple juif, la source de vie du monde entier en est élevée.
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israel 3,6 ]

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-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1) enseigne :
"Le monde a été créé au service de l'homme ... s'il est attiré par le monde et s'éloigne de son Créateur, il se détruit et détruit le monde avec lui. En revanche, s'il se domine et adhère à son Créateur, ne considérant le monde que comme moyen de servir D., il s'élève et le monde lui-même s'élève avec lui.
En somme, c'est une grande élévation pour toutes les créatures ..."