Si un juif ressent que son amour envers son prochain juif augmente chaque jour, alors son amour et sa crainte à l'égard d'Hachem s'intensifieront également.
[rabbi Bounim de Pschisha - le Yid Hakadoch - rapporté dans le Tiféret Yéhoudi 87 ]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
Un être humain est un être humain, un ange est un ange. Mais si l'être humain le souhaite, il peut devenir meilleur qu'un ange.
[rabbi Leibel Eiger - Otzar Hagadot ha'Hassidim - Vol.15, p.68 ]
Un homme vient chez rabbi Mendel de Kotzk pour recevoir une bénédiction : "Bénissez-moi, rabbi, afin que mes enfants étudient la Torah!"
- "Il faut que tu l'étudies toi-même afin que tes enfants prennent exemple sur toi. Sans quoi, eux-mêmes se contenteront de prier à leur tour pour que leurs enfants étudient la Torah!"
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-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne au sujet de l'éducation :
"Nous ne prenons pas suffisamment en compte l'influence de notre comportement vis-à-vis de nos enfants.
Nos mouvements, notre façon de nous asseoir, de manger, de parler ou de s'habiller. Ces exemples propres sont enfouis dans l'âme de nos enfants pour toujours, et ils les influenceront toute leur existence plus que tout.
Un comportement plus saint de notre part, entraînera plus de sainteté et de lumière pour nos enfants. L'influence de certains de nos actes ne se verra que dans 40 ans, mais elle se reconnaît, elle est gravée dans leur personnalité.
[ex: un enfant perçoit si une mitsva est une contrainte (un boulet qu'on est forcé de faire!) ou bien une joie. Si une mitsva est quelque chose de contraignant, alors l'enfant va tendre à s'en débarrasser une fois adulte!]
Le principe est que chaque mouvement de l'homme dessine la personnalité de ses enfants. Parfois, chez un des parents, se trouve un petit mépris. Ce mépris se déplace chez l'enfant, mais en ce qui le concerne, il s'agit déjà d'un désastre, comme un microbe qui se propage.
Il voit une chose négative, la capte, ne l'oublie pas et elle commence à moisir à l'intérieur.
Ce principe nous est dévoilé par la Torah succinctement : "Ceci est l'histoire d'Its'hak, fils d'Avraham", si nous désirons connaître l'histoire d'Its'hak, c'est-à-dire ce qui l'a porté à la grandeur, la réponse est : "Avraham engendra Its'hak" = Avraham a formé et développé la tour de lumière éternelle qu'est Its'hak, Avraham est celui qui l'a formé par ses actes.
[...]
L'exemple personnel est la meilleure façon de reprocher et de rapprocher les gens ...
Le comportement convenable d'un homme peut servir comme d'une tour de lumière éclairant tous ceux qui l'approchent ...
L'homme que l'on reprend n'a pas honte du reproche, car tu te tiens sans rien dire. Au contraire, il se reprend lui-même. Il ressent que son comportement diminue sa valeur. Il t'envie et veut te ressembler, alors il se dépensera de tout son cœur et de toutes ses forces pour atteindre ton niveau.
[...]
Si vous désirez que vos enfants soient obéissants, vous devez vous adresser à eux avec grande considération : "Mon tsadik, emmène-moi s'il te plaît mes pantoufles".
De cette manière, soyez garantis qu'ils s'exécuteront avec joie, et l'éducation que vous leur donnerez perdurera ...
Après qu'un reproche a été prononcé, il est recommandé de détendre l'atmosphère en soulageant le reproché. De cette façon, les paroles seront mieux acceptées.
Il est conseillé de rajouter des paroles affectives et d'encouragement : "Tu es un merveilleux garçon, tu as un bon esprit, tu te conduis exactement comme une grande personne, tu m'es très précieux".
En entendant ce genre de compliments, il acceptera également la première partie, celle qui fait mal. Lorsqu'on ne prononce que du négatif, il est difficile d'accepter nos paroles, mais lorsqu'on abonde également en bonnes paroles, celui qui reçoit le reproche ressent qu'il est apprécié et qu'on ne veut que son bien ...
Si on veut que notre reproche soit accepté, il faut atténuer la honte, et les paroles tomberont dans une oreille attentive.
Lorsqu'un enfant ne se comporte pas convenablement, il faut patienter, ne pas lui tomber dessus. Il n'est pas responsable de notre impatience ou de notre colère.
[nos Sages attendaient parfois plusieurs jours afin de se débarrasser de toute colère, avant d'exprimer un reproche à leur enfant (ou élève).]
Avec amour, avec tact, avec affection et miséricorde, on peut reprendre une personne, et nos paroles seront entendues ...
Le reproche doit être le résultat de mon amour, de mon intérêt pour les autres, et si je les reprends pas, c'est une preuve de mon manque d'intérêt envers eux.
[...]
Un des plus grands dangers, le plus sournois, pour l'enfant ou l'adolescent de nos jours, est celui du mauvais entourage ...
Parfois même lorsque les parents ont saisi la grandeur du risque, ils évitent de s'y opposer, afin de ne pas paraître aux yeux des enfants et de leurs amis comme "méchants" ou "dépassés" ...
Par conséquent, je demande à ces parents : si vous étiez au courant qu'untel avait l'intention de faire du mal à votre fils, comment auriez-vous réagi? Il est prévisible que vous l'auriez mis en garde!
N'est-ce pas? Vous auriez été prêts à le poursuivre et à le menacer, sans aucune crainte.
S'il en est ainsi, pourquoi l'attention portée à un ami qui a conduit votre fils dans des lieux qui ne sont pas convenables serait-elle différente? Car lorsqu'il le blesse physiquement, il raccourcit seulement sa vie dans ce monde, tandis qu'un mauvais ami lui fait perdre sa vie éternelle!
Il ne l'a pas assassiné dans ce monde, mais dans le monde futur à tout jamais!
Il est même beaucoup plus dangereux qu'un assassin, et l'attention à lui porter doit être en conséquence.
[...]
Une grande signification relative à l'avenir de l'enfant est représentée par le nom que ses parents ont décidé de lui donner ...
Des parents qui nomment leur enfant selon un être impropre et impur, qu'ils ne s'étonnent pas qu'en grandissant leur fils se comporte comme un animal ...
Le nom a un impact majeur sur l'avenir de l'enfant, il faut le choisir avec soin, car il reflète nos aspirations sur son éducation futur et le chemin qu'il va emprunter.
[...]
Si nous sommes reconnaissants envers notre épouse, alors nos enfants seront reconnaissants à notre égard. Mais si le mari arrive à la maison et son épouse lui lance une salve de reproches, comme pourquoi as-tu fait cela ou pourquoi n'as-tu pas fait ceci, les enfants reçoivent alors une leçon de manque de reconnaissance, qui se manifestera plus tard dans leur attitude vis-à-vis de leurs parents. Il ne reste plus aux parents qu'à s'en prendre à eux-mêmes!"
-> Nos Sages disent que dans le désert la manne avait le goût de tout ce qu'une personne pouvait souhaiter.
Mais que se passerait-il si quelqu'un ne pensait pas à un aliment spécifique? Il mangeait la manne sans y penser. Quel était son goût?
Le 'Hafets 'Haïm a répondu immédiatement :
"Celui qui ne pensait à rien ... ne goûtait rien! C'était la plainte de ce que se plaignaient de la manne.
Mais cela ne devrait pas nous surprendre. Le verset témoigne que la Torah est plus douce que le miel et le nectar. Celui qui plonge dans ses profondeurs en verra l'étonnante profondeur [et goûtera à du miel].
Mais celui qui se contente de réciter les mots sans réfléchir à leur signification (sans kavana) les trouvera fades et sans saveur. Pour lui, ce seront des mots sans signification ...
Il en sera ainsi lorsque machia'h viendra. Celui qui aspire [dans ce monde] à la spiritualité gravira les échelons de la spiritualité.
Celui qui a soif de Torah verra les portes de la lumière s'ouvrir devant lui.
Et ceux qui sont apathiques constateront que leurs jours n'auront aucun sens, tout leur semblera fade et sans saveur."
[Mayan Beit haChoéva - p.175]
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[ainsi le désir que l'on a pour la spiritualité va donner son goût dans ce monde, mais surtout va nous ouvrir sans fin de nouveaux horizons spirituels dans l'éternité du monde à Venir. ]
Considérer avec importance la terre d’Israël
+ Plus on donne de la grandeur à la terre d'Israël, plus on peu bénéficier de ses bénédictions :
-> Le midrash (Dévarim rabba 2,8) déclare : "Moché dit à Hachem, Maître de l'Univers! Comment se fait-il que les ossements de Yossef ont été apporté en terre d'Israël et que je ne puisse pas entrer dans le pays?
Hachem répondit : "Celui qui reconnaît la terre d'Israël mérite d'y être enterré, mais celui qui ne reconnaît pas la terre ne mérite pas d'y être enterré.
Yossef a reconnu qu'il était originaire de la terre d'Israël, car lorsque [la femme de Potifar] a dit : "Il nous a amené un Hébreu", Yossef n'a pas nié ces affirmations. Au contraire, il admet : "Voici que j'ai été enlevé de la terre des Hébreux" ...
Mais tu (Moché) n'as pas protesté lorsque les filles de Yitro ont dit : "Un égyptien nous a sauvées?" Tu as gardé le silence."
-> Le rav 'Haïm Shmoulévitz (Si'hot Moussar p.384) souligne à quel point ce midrach est étonnant. Lorsque Moché n'a pas répondu à la déclaration des filles de Yitro, il a renié non seulement son lien avec la terre d'Israël, mais aussi son identité juive.
Néanmoins, nous ne trouvons aucune punition pour cela, et il n'a été puni que pour son refus d'avoir un lien avec la terre d'Israël.
Le rav Shmoulévitz explique cependant que lorsqu'on a dit à Moché que "celui qui reconnaît la terre d'Israël mérite d'y être enterré", il ne s'agissait pas d'une punition mais d'une déclaration de fait.
Celui qui ne reconnaît pas la terre d'Israël n'est pas lié à la terre d'Israël ; la terre d'Israël n'a ni intérêt ni désir pour lui.
=> Lorsque c'est le cas, la terre ne veut pas de lui non plus. Il s'agit là d'une leçon importante pour nous, conclut le rav Shmoulevitz.
Celui qui veut bénéficier de l'abondance et de la ségoula que la terre d'Israël a à offrir doit d'abord reconnaître la terre et établir un lien avec elle en reconnaissant son importance et sa grandeur.
Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il méritera tout ce que la terre a à lui offrir.
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-> Le rav Alexander Ziskind, communément appelé le Yessod véChorech HaAvodah d'après le livre dont il est l'auteur, a écrit un autre petit sefer pour ses enfants intitulé Tsavaa Kétana (un petit testament).
Dans ce livre, il dicte à ses enfants la manière dont ils doivent se comporter pour atteindre de hauts niveaux spirituels et mener une vie pleine de sainteté et de perfection au service d'Hachem.
Dans la toute dernière instruction qu'il donne à ses enfants, il écrit ce qui suit :
"Mes enfants bien-aimés, vous devez constamment désirer vous rendre en Terre Sainte, et alors vous serez certainement aidés par le Ciel, car "dans la direction où une personne désire aller, elle reçoit l'aide du Ciel".
Une personne juive qui n'a pas espéré de tout cœur se rendre en Terre sainte avant de mourir reçoit une punition très sévère, qu'Hachem nous sauve.
Il est vrai que si une personne ne désire pas constamment se rendre en Eretz Yisrael, elle ne prendra jamais la décision d'entreprendre le voyage de tout son cœur. C'est pourquoi, mes enfants bien-aimés, purifiez vos cœurs à ce sujet, et le salut d'Hachem viendra".
La jalousie & les ossements de Yossef
+ La jalousie & les ossements de Yossef :
"Moché emporta avec lui (imo - עִמּוֹ) les ossements de Yossef" (Béchala'h 13,19).
-> Le Maharil Diskin pose une question: il aurait dû être écrit "ito" et non "imo", comme il est écrit dans la suite du verset : "Vous emporterez avec vous (it'hem) mes os de ce pays".
Il explique qu'à chaque fois que la Torah utilise le mot "imo", cela signifie au même niveau que lui.
La guémara (Shabbat 152b) explique le verset : "Mais la jalousie est la carie des os" (Michlé 14 ,30). Celui dont le cœur est rongé par la jalousie, ses os pourrissent, mais celui qui ne jalouse pas les autres, ils restent intacts.
Moché vit que les os de Yossef étaient intacts, c'était la preuve qu'il n'avait pas jalousé ses frères, même si la Torah témoigne que les frères éprouvèrent de la jalousie envers lui, comme il est écrit : "Les frères de Yossef le jalousèrent" (Vayéchev 37,11).
Puisque Yossef n'éprouva aucun sentiment de jalousie envers ses frères, son corps ne fut pas endommagé.
Le Maharil Diskin nous révèle que Moché Rabbénou apprit de Yossef combien il est interdit de jalouser qui que ce soit. C'est pour cela qu'il est dit : "Moché emporta avec lui les ossements de Yossef", à savoir qu'il prit exemple sur lui et imita son comportement.
Nous avons trouvé ainsi qu'Eldad et Medad prophétisèrent dans le camp. Yéhochoua dit à Moché : "Mon maître Moché, empêche-les!" (Béahaloté'ha 11,28). Moché lui répondit : "Tu es bien zélé pour moi.
Plût au ciel que tout le peuple de Dieu se composât de prophètes".
C'est l'explication du verset : "Moché emporta avec lui les ossements de Yossef", à savoir que Moché en tira une leçon, celle de s'éloigner du défaut de la jalousie.
‘Hizkiyahou & l’important de remercier Hachem
+ 'Hizkiyahou & l'important de remercier Hachem :
-> Hachem désirait faire du roi 'Hizkiyahou le machia'h et de San'hériv, Gog Oumagog.
L'Attribut de justice dit devant D. : "Maître du monde, le roi David, qui entonna tant de chants et de louanges devant Toi, Tu n'en as pas fait le machia'h, et 'Hizkiyahou, qui fut l'objet de tant de miracles et qui ne chanta rien, Tu vas le prendre pour machia'h?" [guémara Sanhédrin 94a]
Ainsi, 'Hizkyahou ne devint pas le machia'h, étant donné qu'il ne chanta [de remerciement à Hachem] pas après avoir été sauvé.
-> Après la chute de San'hériv, Yéchaya Hanavi s'adressa au roi 'Hizkiyahou et lui dit : "Chantez Hachem, Il a réalisé des choses glorieuses" (Yéchayahou 12,5).
Il lui recommanda d'entonner un chant devant Hachem. Il lui répondit : ce n'est pas nécessaire, car "ces choses sont divulguées par toute la terre".
Dans le midrach (Chir Hachirim rabba 4,3), deux opinions sont rapportées quant au sens de la réponse de 'Hizkiyahou.
Rabbi Aba Bar Kahana nous enseigne que 'Hizkiyahou dit : "La Torah que j'étudie, remplace le chant (de remerciement, de louange)".
Rabbi Lévi nous enseigne que 'Hizkiyahou a dit : "Pourquoi devons-nous raconter les miracles et les faits redoutables de D.? Ils sont connus de tous, d'un bout du monde à l'autre. Le soleil se tint au milieu du firmament et tous s'aperçoivent des hauts faits de D., dans tout l'univers".
Le roi 'Hizkiyahou refusa d'entonner un chant et de ce fait, il ne put être le machia'h. Pour quelle raison?
Le machia'h n'a qu'une seule fonction: raconter les louanges d'Hachem jusqu'à ce que tous les êtres humains, y compris les non-juifs, aient conscience et déclarent : "c'est devant Toi que doit plier tout genou, jurer toute langue". C'est la mission ultime du machia'h!
Lorsque le roi 'Hizkiyahou, cet homme de grande envergure, décida qu'il n'était pas nécessaire de chanter, il fut puni et il fut décrété qu'il ne serait pas le machia'h [alors qu'il avait tout pour l'être!! ].
Lachon ara
+ Lachon ara :
-> En réfléchissant, on s’aperçoit que la pratique des mitsvot de juger autrui favorablement et de garder sa langue dépend de la pratique de la mitsva positive : "Aime ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
En effet, si l’on aime véritablement le prochain, on ne dira certainement pas du lachon ara sur lui, et on cherchera de toutes ses forces à le justifier.
On se représentera que si l’on avait fait soi-même quelque chose de mal, que des gens aillent le raconter, et qu’on se connaisse une excuse, ce n’était pas exprès ou toute autre raison, combien on désirerait qu’il se trouve quelqu’un qui nous justifie, pour ne pas être tellement humilié!
C’est tout à fait de cette façon qu’il faut se comporter avec autrui.
['Hafets 'Haïm - Chmirat haLachon - Chaar haTévouna chap.5]
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-> Dans le Pirké de Rabbi Eliezer, nous trouvons ces mots du testament qu’il adressa à son fils Horkenos : "Mon fils! Ne prends pas place parmi les gens qui médisent de leur prochain, car lorsque leurs paroles arrivent en haut, elles sont écrites dans le Livre et tous ceux qui se trouvent présents y sont inscrits sous le nom de membres d’un clan de méchants (racha) et de médisants."
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-> "Tu n’iras pas colporter le mal dans ton peuple" (Kédochim 19,16)
Le Zohar (Nasso 121b) enseigne :
Rabbi Abba a dit : lorsque les gens dorment, goûtent à la mort [le sommeil étant 1/60e de la mort] et que l’âme s’élève au ciel, elle se tient là où elle se tient, on l’examine sur ses actions de la journée et on les écrit dans un registre.
Pourquoi les écrit-on dans un registre ?
Parce que l’âme monte et témoigne des actions de l’homme et de chaque parole qui sort de sa bouche.
Lorsque la parole qui est sortie de sa bouche est correcte, comme des paroles de sainteté, d’étude de la Torah ou de prière, elle monte et se tient là où elle se tient jusqu’à ce qu’arrive la nuit, alors l’âme monte, saisit cette parole et l’introduit devant le Roi [Hachem].
Mais quand elle n’est pas correcte et fait partie des paroles interdites, comme le lachon ara, elle monte là où elle monte, et alors elle est inscrite comme une accusation pour l’homme.
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-> Le ‘Hafets ‘Haïm a dit : "On s’adresse à moi avec des questions dans tous les domaines de la Torah, même des choses qu’il est très simple de permettre, ou des sujets dans lesquels il y a diverses raisons de se montrer sévère, et c’est seulement dans le domaine du lachon ara qu’on ne vient pas encore me poser de questions.
Je ne comprends pas pourquoi on ne vient pas me demander s’il est permis ou interdit de dire telle chose, et j’écrirais une longue réponse avec des sources tirées des versets jusqu’à ce qu’il soit clair si la chose est permise ou non".
[notre yétser ara fait tout pour que l'on minimise cette faute si grave (ça va, c'est que des paroles!)]
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-> "Ainsi vous bénirez les enfants d'Israël" (Nasso 7,23)
Rachi explique que la bénédiction (des Cohanim) doit se faire "en langue sainte", c'est à dire en Hébreu.
Mais d'après le Tiferet Chelomo cela suggère aussi que pour qu'une bénédiction ait de l'effet, il faut sanctifier sa langue. Une bénédiction qui sort d'une bouche qui prononce des paroles interdites (médisance, mensonge, moqueries, ...), n'aura pas tant d'effet. Mais celui qui sanctifie sa langue pour ne prononcer que des paroles permises ou même sacrées (étude de Torah, prière, bienveillance...), alors Hachem valorisera sa parole, et ses bénédictions auront une grande force.
Pour avoir le plus d'effet, la bénédiction doit donc provenir d'une "langue sainte".
[ainsi plus nous utilisons notre bouche pour dire du lachon ara, plus nous réduisons notre force de prière!]
+ Combien il est capital et grand de travailler sur soi-même pour arriver à la sainteté.
Les initiales des mots : "kédochim tiyou ki kadoch" (Soyez saints car Je [Hachem] suis saint) ont la même valeur numérique que le mot Kéter (couronne).
Cela signifie que lorsque l’homme se domine avec sainteté, il est considéré comme un roi avec sa couronne sur la tête, et mérite d’arriver à la perfection et à la royauté.
Car un roi sans couronne sur la tête n’est pas un roi, mais s’il a sa couronne sur la tête, sa sainteté plane au-dessus de lui, et un tel homme s’appelle saint, et "juste, fondement du monde".
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°260]
"Juge ton semblable équitablement" (Kédochim 19,15)
-> Nos Sages ont dit : "Juge ton prochain favorablement" (Chevouot 30b).
Rabbi Yéhochoua Leib Diskin enseigne :
Apparemment, comment pouvons-nous nous mentir intérieurement en jugeant les gens favorablement dans tous les cas, même si nos yeux voient qu’ils ont fait le contraire? Quel est donc le sens de cette mitsva?
C’est que les Sages ont dit (au début de la guémara Taanit) : "Celui qui est insolent finit par tomber dans la faute" = Cela signifie que la honte sert de frein et d’obstacle à la faute. Une fois qu’on a franchi les barrières de la pudeur et de la honte, il n’y a plus rien qui nous empêche de transgresser, ainsi qu’il est dit : "C’est un bon signe pour l’homme d’être réservé, il ne fautera pas rapidement".
Il en va de même de l’influence sur les autres. Le premier qui faute brise totalement la barrière de la honte.
Celui qui vient ensuite n’a déjà plus besoin de beaucoup d’insolence comme lui pour fauter, et le troisième encore moins, une fois que la barrière a été brisée devant eux.
C’est la raison de la gravité de la faute de la profanation du Nom de Hachem. Celui qui faute en public affaiblit l’intensité de la crainte et de la honte qui ont été gravées en l’homme en ce qui concerne les fautes, et il pousse donc les autres à les commettre.
=> A présent, on comprend que le conseil que nous ont donné les Sages de juger favorablement a nous-mêmes pour but, afin qu’il n’y ait pas dans notre cœur de possibilité de briser la barrière de la honte. En effet, une fois que nous serons certains que tout le monde est tsadik, comment oserions-nous nous lever les premiers pour fauter?
Alors que si l’homme essaie de trouver des reproches à faire à chacun, alors quand viendra un moment de faiblesse, il risque davantage de trébucher.
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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)
Le Sfat Emet commente :
Littéralement, il est écrit "tout l’homme" = on en déduit notre obligation de considérer le tableau complet d’une personne avant de la juger. Il s’agit de remonter jusqu’aux racines de son enfance, de se pencher en profondeur sur les replis cachés de son âme, d’enquêter sur ses problèmes personnels, ses compétences et sa situation pécuniaire, de se renseigner s’il a la vie facile ou non.
Seulement après avoir trouvé la réponse à toutes ces questions, on sera en droit de le juger. Car, comment savoir de manière instantanée ce qu’il est en train de vivre?
Le jugement d’autrui est une affaire si complexe qu’il est préférable d’entraîner notre esprit à juger positivement, serait-ce d’une manière tirée par les cheveux. Même si, a priori, il n’y a aucune logique de justifier sa conduite, nous sommes tenus de réfléchir de manière tordue, d’orienter nos pensées vers les probabilités les plus irréelles, de trouver des justifications même absurdes à sa conduite, expliquant qu’il ait pu agir comme il l’a fait.