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Réflexions sur les mitsvot – se connecter à l’infini

+++ Réflexions sur les mitsvot - se connecter à l'infini :

+ Une récompense éternelle :

-> Chaque mitsva que nous faisons est récompensée par un mérite éternel, et l'ampleur de la récompense dépasse de loin notre compréhension. [un acte souvent simple, rapide, parfois logique, peut nous générer un bien qui nous apportera pendant toute notre éternité! ]
Nos Sages (Pirké Avot 2,1) nous disent qu'il faut être aussi scrupuleux dans l'accomplissement d'une mitsva "mineure" que dans l'accomplissement d'une mitsva "majeure", car on ne connaît pas la récompense accordée pour l'une ou l'autre.
L'une des explications proposées est que même pour une mitsva mineure, nous sommes incapables d'imaginer la récompense phénoménale (Rabbénou Yonah).

-> "Un moment de téchouva (retour vers D.) et de bonnes actions dans ce monde a plus de valeur que tout le monde futur.
Et un moment de bonheur dans le monde futur est meilleur que tout ce monde-ci." [Pirké Avot 4,22]

Le rav Dessler commente :
"Si l’on réunit tous les bonheurs et plaisirs qu’un homme peut ressentir sur toute une vie, et si l’on appliquait ce procédé à toutes les personnes que l’on connaît, puis à tous les habitants du pays, et même du monde ; si cette opération était renouvelée sur toutes les générations depuis la création du monde jusqu’à la fin des temps, et si l’on condensait enfin tout ce bonheur dans une seule seconde de bonheur extrêmement intense, cela ne vaudrait pas encore un instant de délice du monde futur.
C’est là le sens de la michna qui affirme : "Et un moment de bonheur dans le monde futur est meilleur que TOUT ce monde-ci"."
[prenons le plaisir cumulé de tous les mariages de l'histoire du monde, tous les plaisirs à chaque naissance, ... tous les plaisirs (petits comme grands) de tous les milliards d'êtres humains ayant vécu dans l'Histoire, et bien cela tend vers un court laps de temps du monde à Venir. ]

-> "Il n'y a pas de récompense dans ce monde pour une mitsva" (guémara Kidouchin 39b).
Le rav Eliyahou Dessler utilise l'idée précédente pour expliquer : il ne peut y avoir de récompense dans ce monde parce que notre univers physique limité n'a tout simplement pas les facultés nécessaires pour procurer le plaisir spirituel d'un autre monde qui est la récompense de ne serait-ce qu'une seule mitsva.

-> Nous affirmons dans notre prière que par amour Hachem a multiplié la Torah et les mitsvot (irba lahem Torah oumitsvot). En effet, ce n'est pas une charge, mais autant d'occasions de nous générer de la joie et des mérites éternels! (je fais la volonté de D., alors que les autres nations investissent leur temps dans du vide! Par exemple, combien nous devons être heureux et fiers sur notre trajet vers la synagogue à Shabbath en voyant les non-juifs faisant du vide, alors que nous on développe notre relation, notre attachement à Hachem par nos mitsvot. )

Par conséquent, la valeur des cadeaux (mitsvot) dont Hachem nous gratifie est éternelle, car ils nous permettent de gagner une sublime vie infinie dans le monde à Venir.
Nous disons dans les Tehillim (118,1) : "Rendez grâce à Hachem, car Il est bon, car Sa bonté dure à jamais" (odou l'Hachem ki tov, ki léolam 'hasdo). Le terme 'hasdo (bonté) est au singulier, ce qui signifie que même un seul acte de Sa bonté dure à jamais (chaque mitsva est une bonté que D. nous fait, car pour un tout petit investissement de notre part, on récolte à l'infini!), car cela nous permet d'obtenir une récompense éternelle si nous l'utilisons pour accomplir le service d'Hachem.

De même, le roi David dit : "olam 'hessed yibané" (Téhilim 89,2). Le rav Shimshon Raphael Hirsch dit que tout au long du Tana'h, le terme "olam" signifie éternité, ainsi le verset se lit : "le 'hessed construit l'éternité". Chaque acte de 'hessed que nous pouvons faire construit une récompense éternelle dans le monde à Venir. [en ce sens, celui qui donne reçoit plus que celui qui reçoit, car en donnant il obtient un bien éternel, et non éphémère. ]

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-> Si nous réalisions la grandeur de chaque mitsva que nous accomplissons, qu'elle vaut tellement plus que si l'on venait nous donner 1 000 000 d'euros, nous déborderions de joie à chaque fois que nous aurions la possibilité d'en accomplir une.
[mais libre arbitre oblige nous n'aurons conscience de cela que dans le monde de Vérité, où notre plus grande souffrance sera sur le fait qu'on aurait pu et du en faire tellement plus (car après notre mort c'est plus possible d'en faire).]

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+ Le 'hessed d'une mitsva :

-> La Torah nous dit : "Vous serez saints" (kédochim tiyou - Kédochim 19,2). Que signifie être "saint" ?
Le Sforno explique : "kédochim, signifie "éternel", comparables au Créateur".
Ainsi, chaque juif a le commandement positif d'être une personne éternelle, d'agir de manière éternelle. Cela est possible parce qu'Hachem nous a donné des âmes, qui proviennent de devant/sous Son Trône de Gloire et qui sont descendus dans ce monde dans nos corps physiques.

Chaque âme est éternelle et ne désire faire que ce qui est agréable à Hachem, mais elle est limitée par un corps physique qui désire tous les plaisirs de ce monde. C'est pourquoi nous vivons dans une lutte constante entre nos aspects physiques/matériels et spirituels.
Notre tâche consiste à devenir des personnes éternelles, à surmonter nos bas instincts et nos désirs (voulant un plaisir immédiat, un moindre effort), et à élever toutes nos actions pour en faire des actes de service à Hachem, pour lesquels nous serons comblés de récompenses éternelles dans le monde à venir.
Ainsi, nos vies deviennent des "vies éternelles", un service sans fin d'Hachem, même dans les aspects banals de la vie quotidienne, et récompensées par un mérite éternel.

-> Dans les bénédictions nous disons : "barou'h ata Hachem Elokénou mélé'h aolam acher kidéchanou bémitsvotav vétsivanou" (Il nous a sanctifiés par Ses mitzvos et nous a ordonné de faire ...)
D'après ce que nous avons expliqué, cela signifie : "Il nous a rendus éternels (Elokénou) en nous donnant ses mitsvot (dont chacune apporte une récompense éternelle) et nous a ordonné de faire..."
La possibilité et la capacité d'accomplir les mitsvot est un acte de bonté d'Hachem encore plus grand que les cadeaux matériels qu'Il nous accorde.
[avec le matériel on a souvent plus de plaisir avant de l'avoir, et une fois qu'on l'a le plaisir passe vite, on a la tête déjà sur une autre chose à avoir. A l'inverse, le spirituel est un acquis qui ne disparaît jamais, et au contraire il sera pleinement exploité après notre mort.]
Lorsque nous faisons une bénédiction, nous bénéficions d'un bienfait matériel nous permettant de mieux faire la volonté de D. (de la nourriture dans ce monde où l'on est de passage), mais l'essentiel c'est que par la récitation de cette bénédiction nous obtenons un bienfait spirituel éternel (de la nourriture/argent pour l'éternité de notre monde à Venir), et donc notre bénédiction est une profonde gratitude pour cette bonté d'Hachem.

-> Le rav Shimon Schwab écrit qu'une fois, il a passé Shabbath avec le 'Hafets 'Haïm, qui s'est approché de lui et lui a demandé : "Qu'avez-vous à l'esprit lorsque vous dites [dans la bénédiction de la lecture de la Torah] : "qui a implanté la vie éternelle en nous" (vé'hayé olam nata béto'hénou)?
Le rav Schwab est resté muet, trop effrayé pour répondre, et le 'Hafets 'Haïm a continué : "Où serez-vous dans 500 ans?" Une fois de plus, le rav Schwab est resté silencieux et le 'Hafets 'Haïm a dit : "La réponse est auprès d'Hachem. Et dans 5 000 ans? Et dans 5 millions d'années? Avec Hachem! C'est ce que signifie "a implanté la vie éternelle en nous" = nous avons en nous une vie infinie, ce qui signifie la proximité et l'attachement à Hachem [que chaque mitsva contribue à renforcer davantage]".

-> b'h, à ce sujet : Les mitsvot = des liens d'amour avec Hachem : https://todahm.com/2023/05/30/les-mitsvot-des-liens-damour-avec-hachem

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+ La valeur réelle d'une mitsva :

-> Au-delà de ce que nous venons de voir, il existe un niveau beaucoup plus profond de compréhension.
Le Pélé Yoetz (Sim'ha) pose la question hypothétique suivante : Que feriez-vous si vous aviez le choix d'accomplir une seule mitsva pour laquelle vous recevriez une punition horrible dans le Guéhinam, ou de commettre une seule faute contre la volonté d'Hachem, pour lequel vous gagneriez un plaisir infini dans le monde à venir?
Si nous sommes vraiment honnêtes avec nous-mêmes, il est probable que nous choisirons la seconde option, car que peut souhaiter de plus un juif que de jouir des beautés du monde à venir?

Le Pélé Yoetz écrit cependant que la bonne réponse devrait être la première.
Le véritable but de notre vie n'est pas de gagner notre part dans le Monde à venir, mais plutôt, comme nous le disons à la fin de nos prières du matin : "Béni soit-Il, Hachem, notre D., qui nous a créés pour Sa gloire" (barou'h ou Elokénou chébaranou likhvodo).
Hachem nous a créés pour que nous soyons Ses loyaux serviteurs et que nous nous comportions selon Sa volonté. Chaque fois que nous agissons de la sorte, nous lui apportons, pour ainsi dire, du "na'hat roua'h", c'est-à-dire que nous Lui donnons de la satisfaction de Ses créations.
L'idée de commettre une faute pour gagner une récompense pour nous-mêmes est absurde, car nous nous abstenons de fauter et accomplissons les mitsvot pour Son bien, et non pour le nôtre.

-> Essayons d'expliquer cette idée plus en profondeur.
La même michna qui dit qu'une heure de bonheur spirituel dans le monde à Venir est plus grande que la somme totale des plaisirs de la vie dans ce monde, dit aussi qu'une heure de repentir et de bonnes actions dans ce monde est meilleure que la vie entière dans le Monde à venir.
Comment concilier cette apparente contradiction? Qu'est-ce qui est le plus grand : ce monde ou le monde à venir?

Par ailleurs, la guémara (Kétoubot 103a) raconte qu'après la mort de Rabbi, l'auteur de la Michna, il avait l'habitude de rentrer chez lui tous les vendredis soirs pour faire le Kiddouch. Cette pratique ne s'est arrêtée que lorsqu'un voisin est passé par là et a entendu ce qui se passait. Après cela, Rabbi n'est plus jamais revenu, non pas parce qu'il n'en avait pas envie, mais pour ne pas faire honte aux autres tsadikim du ciel qui n'ont pas été autorisés à faire de même.
Si le but de l'accomplissement des mitsvot dans ce monde est de gagner une joie spirituelle sans fin dans le monde à venir, pourquoi, après avoir atteint l'autre monde, Rabbi est-il revenu pour accomplir une autre mitsva?
Pour répondre à cette question, nous devons d'abord examiner de plus près qui nous sommes vraiment.

-> Chaque jour nous disons dans la Kédoucha, lors de la répétition du Amida par l'officiant : "Nous sanctifierons ton nom dans ce monde tout comme [les saints anges] le sanctifient dans les cieux".
Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - part.2, chap.10) note que cela semble être une extraordinaire arrogance de notre part. Pouvons-nous vraiment nous comparer aux anges les plus saints du ciel qui louent constamment Hachem?
Examinons ce qu'est réellement un juif.

Avant notre naissance, notre âme réside dans les mondes supérieurs avec d'innombrables anges. Leur tâche consiste à servir et à louer Hachem en permanence.
Hachem souhaite également avoir des âmes qui Le serve dans ce monde et c'est pourquoi il "choisit" certaines âmes et les envoie comme Ses messagers pour accomplir Son service dans notre monde.
Les anges et nous-mêmes sommes tous deux des serviteurs d'Hachem, et nous sommes tous deux chargés de sanctifier le nom d'Hachem. Leur lieu de service est au Ciel et le nôtre est sur terre.

Un juif est l'une des rares âmes qui a eu le mérite d'être un messager d'Hachem dans ce monde. Il est observé par Hachem et par tous les milliards d'âmes et d'anges au Ciel pour voir comment il se comporte.
Le 'Hafets 'Haïm écrit que : "s'il réussit, il reçoit beaucoup de bienfaits d'Hachem et ses actes sont inscrits dans le livre spécial de souvenir d'Hachem. Ses actes sont publiés devant tous les anges et il recevra un grand honneur et une grande gloire lorsqu'il atteindra le monde à Venir, car il a mérité d'être un serviteur loyal du Roi des rois".

=> C'est un honneur si prestigieux d'être choisi comme l'un des rares messagers à venir dans ce monde que n'importe quelle âme serait prête à renoncer à toute sa part dans le monde à venir pour avoir cette opportunité.
Le 'Hafets 'Haïm conclut que si quelqu'un réalise cela : "il devrait être rempli d'une joie énorme et explosive quand il réalise une mitsva. Lorsqu'il se souvient qu'il n'est qu'un humble humain physique mais qu'il a le mérite de parler à Hachem tout comme les anges les plus saints, ses yeux se rempliront d'une incroyable joie, il s'humiliera devant Hachem et s'engagera à accomplir la volonté d'Hachem de tout son cœur."

C'est pourquoi le Pélé Yoetz a écrit que même si une personne risque de mériter le terrible Guéhinam en réalisant une mitsva, elle devrait quand même choisir d'accomplir cette mitsva.
Le mérite d'être le messager choisi par Hachem devrait l'emporter de loin sur les considérations relatives à ce qui se passera dans l'autre monde.
C'est ce qu'exprime clairement l'enseignement du nos Sages (Pirké Avot 1,3) : "Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître pour recevoir une récompense ; soyez plutôt comme des serviteurs qui servent leur maître non pas pour recevoir une récompense".

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+ Une mitsva pour un sou :

-> Le Gaon de Vilna allongé sur son lit de mort, éclata soudain en sanglots. Il se tourna vers les personnes rassemblées autour de lui et leur dit : "Je suis prêt à renoncer à toute ma part dans le monde à Venir pour qu'on me donne une heure de plus à vivre".

Les spectateurs expriment leur surprise face au commentaire de leur grand maître, car le célèbre tsadik, dont la vie entière avait été parfaitement consacrée à la Torah et aux mitsvot, n'était pas du genre à exagérer (chacune de ses paroles étant Vérité pure). Comment pouvait-il être prêt à renoncer aux réalisations de toute une vie et à l'objectif de tout juif de jouir de son sort dans l'autre monde?

Voyant leurs regards déconcertés, le Gaon de Vilna s'expliqua : "Ce monde est si précieux. Dans l'autre monde, vous n'aurez pas la permission de faire une quelconque mitsva, même si vous offrez de payer toute votre part dans le monde à Venir. Pourtant, dans ce monde, pour quelques centimes, vous pouvez accomplir une mitsva dont la récompense est de mériter de voir Hachem Lui-même. Par conséquent, cela vaudrait la peine pour moi de renoncer à ma part dans le monde à Venir pour avoir l'opportunité de faire des mitsvot supplémentaires." [cité dans le Chem Olam - chap.19]

Prenons quelques instants pour comprendre ce qu'a dit le Gaon de Vilna.
La prochaine fois que nous nous apprêtons à réaliser une mitsva, même "petite" et facile, cela signifie que vous êtes sur le point de faire quelque chose que le géant Gaon de Vilna était prêt à renoncer à toute sa part dans le Monde à venir pour pouvoir l'accomplir.
[on a vu auparavant que pour toute mitsva on doit être plus joyeux que si on recevait des millions d'euros cash sur notre compte bancaire, et là nous voyons que pour chaque mitsva nous devons nous réjouir car pour cela le Gaon de Vilna était prêt à renoncer à toute sa part phénoménale du monde à Venir!
Evidemment nous n'en avons pas conscience, mais le Gaon de Vilna qui avait une parfaite perception de la réalité de choses, nous témoigne de la juste/véritable valeur des choses. ]
Quelle excitation nous devrions ressentir en nous préparant à une occasion aussi précieuse!

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+ Servir Hachem avec joie :

-> La Torah décrit 98 horribles punitions qui s'abattront sur le peuple juif, à D. ne plaise, si nous ne respectons pas les commandements d'Hachem, et en donne ensuite une raison : "Parce que vous n'avez pas servi Hachem, votre D., avec joie (sim'ha)" (Ki Tavo 28,47).
Comment se fait-il que les châtiments les plus terribles surviennent parce que nous n'avons pas agi avec joie? Est-ce un crime de ne pas être heureux?

La réponse est : oui!
Hachem nous a choisis et créés pour être Ses loyaux serviteurs. Nous avons reçu l'illustre mission de vivre notre vie en tant que porteurs de Sa royauté, et en tant que tels, nous devrions être extrêmement fiers et enthousiastes à chaque fois que nous avons l'occasion de servir notre Roi.
Si nous servons Hachem sans le faire avec joie, nous disons en fait à Hachem : "Merci mais, non merci".
Nous montrons que nous ne considérons pas ce qui nous a été donné comme quelque chose de prestigieux ou de spécial et que nous ne sommes pas fiers de L'avoir comme roi et maître. Si c'est ce que nous ressentons, Hachem n'a pas besoin de nous et le résultat peut, à D. ne plaise, être terrible.

-> Par ailleurs, le Yessod véChorech haAvoda (chap.34) écrit dans son testament comment il a atteint son niveau de grandeur extraordinaire :
"... Parce que mon cœur brûlait constamment d'une grande joie et d'un grand bonheur, la plus grande joie possible que l'on puisse atteindre : J'ai un tel D. dont la royauté ne s'arrêtera jamais pour toujours.
Après avoir créé tant de mondes qui ne peuvent même pas être comptés, tous Le reconnaissent, le servent et le louent constamment. Puis Il m'a choisi, moi, un simple humain de chair et de sang, et dans Sa grande bonté, Il m'a créé comme l'un des membres de la sainte nation juive, afin que je puisse moi aussi reconnaître un peu de Sa grandeur et de Son exaltation dans ce monde ...
Mon cœur brûlait constamment d'une grande fierté d'avoir mérité d'être un serviteur éternel d'un tel D., et je ressentais continuellement de l'orgueil à l'égard de Sa sainteté.
En raison de cette fierté, de cette joie et de ce bonheur qui brûlaient en permanence dans mon cœur à propos de Sa sainteté, j'avais toujours l'habitude de Le mentionner et de Le louer.
Quoi qu'il m'arrive, que ce soit bien ou mal, je Le louais toujours, car j'étais convaincu que tout venait de Lui et était sous Son contrôle."

A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem

+ A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem :

-> "Le monde a été créé pour la bonté" (olam 'hessed yibané - Téhilim 89,3).
Nous appelons Hachem "le Bon". (haTov)
Le Séfer ha'Hinoukh explique que ce titre ne peut être attribué qu'à quelqu'un qui a atteint la perfection d'être "bon", ce qui signifie qu'il fait du bien aux autres. Le désir d'Hachem est de faire du bien à Ses créations, et Il a créé le monde uniquement dans ce but, afin qu'il y ait des personnes pour lesquelles Il puisse faire preuve de bonté.
Cette bonté s'exprime d'abord dans ce monde par la multitude de bontés dont Hachem nous comble, mais elle n'atteindra son maximum que dans le monde à Venir, où l'âme se prélassera dans la gloire d'Hachem pour l'éternité.

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar avodat Hachem - chap.9) écrit :
"la vérité sur le secret de notre venue dans ce monde est la suivante : Hachem nous a créé à partir du néant absolu parmi les nombreuses forces spirituelles qu'Il a créées. Il voulait nous promouvoir et élever notre stature pour que nous rejoignions Ses âmes pures bien-aimées et choisies qui sont proches de Sa Gloire, afin qu'Il puisse nous faire du bien et accomplir des actes de bonté à notre égard.
Cela ne pouvait être réalisé si nous restions dans les mondes supérieurs, et c'est pourquoi Il nous a fait descendre dans ce monde".

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-> Imaginons un instant un père aimant et dévoué qui a un seul et unique fils qu'il aime infiniment. Il attend chaque occasion d'exprimer ses sentiments en couvrant son fils de cadeaux somptueux et coûteux.
Si le fils se comporte mal, le père, pour l'éducation morale de son fils, ne peut pas lui donner une récompense, et c'est à contrecœur et péniblement qu'il doit renoncer à son grand désir de choyer l'enfant.
Si l'enfant se comporte correctement, le père ressent une grande joie car son rêve se réalise et il peut à juste titre couvrir son fils bien-aimé de toutes les gâteries possibles.

La relation d'Hachem avec Son peuple bien-aimé et élu, les juifs, fonctionne de la même manière.
Hachem a créé le monde afin de nous gratifier de son infinie bonté et attend avec impatience de pouvoir le faire.
Tant que nous ne l'écoutons pas et que nous agissons contre sa volonté, il n'est pas en mesure de nous combler de ses bienfaits et il en est terriblement peiné. Si nous nous comportons correctement et devenons ainsi dignes de recevoir Ses bénédictions, Hachem ressent une grande joie, et Son désir d'être le "Bon" (haTov) en nous accordant Ses bénédictions est comblé.

-> Dans les mots du Séfer ha'Hinoukh (mitsva 95) :
"Tout ce que l'on obtient en réalisant les mitsvot d'Hachem se résume à ceci : c'est Son désir de nous faire du bien, et lorsque, par l'accomplissement de ces mitsvot, un homme se rend capable et prêt à accepter ce bien, Hachem lui accordera des bienfaits.
Il leur a donc enseigné la bonne voie à suivre pour devenir des personnes honnêtes, à savoir la voie de la Torah par laquelle un homme devient bon.
Par conséquent, quiconque accomplit les mitsvot d'Hachem satisfait le désir d'Hachem en étant digne de recevoir Ses bienfaits. En revanche, si l'on ne se prépare pas à cela, la faute est très grande, car on connaît le désir d'Hachem et on agit à l'encontre de ce désir."

-> Il est à noter que dans sa compilation des mitsvot, le Séfer ha'Hinoukh va répéter à 48 reprises cette idée (cf. mitsva 42, 63, 171 et 344). Cela témoigne à quel point cela est un aspect fondamental du judaïsme.

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+ "Aider" Hachem :

=> Quelle est la raison profonde pour laquelle Hachem ne veut nous accorder Ses bénédictions que si nous adhérons à Sa volonté? Il est certain que si Son seul désir est de nous combler de bénédictions, Il devrait le faire indépendamment de notre comportement.

-> Expliquons-le par une parabole. Un père demande à ses deux fils de l'aider à nettoyer leur maison. L'un des fils se met au travail, déplaçant, transportant, balayant et organisant à lui tout seul, tandis que l'autre se promène paresseusement, ramassant un déchet par-ci par-là, mais pas grand-chose de plus.
Une fois le travail terminé, le père appelle chacun de ses fils dans sa chambre et leur remet une grosse barre de chocolat en remerciement de leur aide.
À première vue, les deux fils semblent avoir reçu exactement la même récompense. En réalité, il existe une grande différence entre eux.
Quelle émotion éprouve chacun d'eux en recevant la tablette de chocolat?
Le premier fils se sent très bien dans sa peau. Il sait que son dur labeur a été remarqué et apprécié, et que le chocolat est une juste récompense pour ses efforts. Il repart avec un sentiment de satisfaction et d'accomplissement.
Le second fils, en revanche, accepte le chocolat avec timidité. Il ressent une profonde gêne, sachant qu'on lui a donné quelque chose qu'il ne mérite pas.
Quantitativement, les récompenses sont les mêmes, mais qualitativement, celle du premier fils est incommensurablement plus grande, car elle a engendré un bon sentiment chez celui qui la reçoit.

Hachem est l'ultime dispensateur de bienfaits. Il a créé le monde afin de nous combler de Ses bienfaits. Cependant, Il veut s'assurer qu'Il donne au maximum, ce qui signifie que le bénéficiaire repart avec le meilleur sentiment possible.
C'est pourquoi Hachem nous supplie : "S'il vous plaît, suivez mes ordres afin de mériter la récompense que Je suis prêt à vous donner. Je veux vous donner le meilleur bienfait possible et j'ai besoin que vous me le permettiez."

=> Il s'agit là d'une pensée vraiment stupéfiante. Hachem, en quelque sorte, a besoin que nous l'aidions!
Nous avons la capacité de permettre à Hachem de réaliser Son plus grand désir : être le Bien ultime. C'est ce que veut dire le Zohar lorsqu'il affirme : "Qui est un 'hassid (un homme pieux)? Celui qui fait du 'hessed avec son Créateur".
Nous faisons 'hessed avec Hachem en Lui permettant de réaliser le summum de la bonté, un privilège incroyable et une responsabilité redoutable.

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+ Le but de la création

-> Selon le Ramban, le but de la Création du monde est pour permettre à l'homme de reconnaître et proclamer que Hachem a créé le monde (rien ne peut exister une seconde sans qu'Il le permette) et qu'Il contrôle ce qui s'y passe, à la fois le monde en général mais également chaque petit détail de la vie d'une personne (sans ne peut se faire sans un décret Divin le permettant).

=> Pourquoi le but de la création est-il de reconnaître Hachem?
Quelqu'un qui voit la bonté et la gentillesse infinies d'Hachem dans le monde et qui réalise qu'Hachem contrôle personnellement chaque partie de sa vie, alors il s'est élevé au-dessus du reste de l'humanité.
Cependant, cette reconnaissance n'est pas le point final.
Certes mais comme nous l'avons expliqué, elle a pour but de le propulser à partir de sentiments de pure gratitude et de s'efforcer de rendre à Hachem tout ce qu'il peut en observant tous les commandements d'Hachem et en menant sa vie uniquement en fonction de la volonté d'Hachem.
Nos sentiments de pure gratitude doivent nous propulser à rendre à Hachem en observant ses commandements, en vivant sa vie selon les désirs d'Hachem, et ce faisant, on se rendra digne de recevoir davantage de bonté de la part d'Hachem.
On atteint alors le véritable objectif de la création : qu'Hachem ait la possibilité de nous couvrir à juste titre d'une bonté infinie.
[faire des efforts pour prier avec kavana, faire les mitsva avec joie, ... cela permet de donner de la force à Hachem (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) pour qu'Il nous comble de belles choses, et nous retire le sentiment de "pain de la honte". Tout cela permet de générer un maximum de plaisir à Hachem, car Il a pu nous faire plaisir au mieux. ]
Il s'agit là de l'accomplissement ultime du commandement d'Hachem à Avraham : "Deviens une bera'ha", une personne qui engendre la bénédiction dans le monde en se rendant agréable aux yeux d'Hachem.

[c'est une grande responsabilité que d'être juif, car parfois on a envie de se laisser aller dans nos mitsvot (j'ai envie de kiffer à rien faire comme les non-juifs), mais de ce fait nous retirons à Hachem de la joie, la capacité de donner des bontés. ]

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+ Apporter de la satisfaction à Hachem :

-> En réalisant les mitsvot, nous apportons de la satisfaction (na'hat roua'h) à Hachem.
La source de ceci est Vayikra 1,9, qui nous dit que si l'on apporte une offrande à Hachem, c'est "un parfum agréable à Hachem".
Rachi, citant un midrach, explique le terme "agréable" comme signifiant "c'est une source de satisfaction devant Moi, car J'ai dit [d'apporter une offrande] et Ma volonté a été faite".

=> Qu'est-ce que cela signifie que nous donnons à Hachem de la satisfaction en accomplissant Sa volonté? A-t-il vraiment besoin que nous l'écoutions pour le rendre heureux?

-> Le rav Israël Nadjara, l'un des plus proches élèves du Arizal, donne une explication fondamentale basée sur le principe précédent. Il est évident qu'Hachem n'a besoin de rien de notre part. Son plus grand désir est de nous combler de Ses dons et de Sa bonté sans fin, mais Il ne le fera que si nous méritons de les recevoir.
Lorsque nous accomplissons les commandements (mitsvot) d'Hachem, nous nous rendons plus dignes, ce qui donne à Hachem l'occasion de nous offrir Ses dons inépuisables.
Hachem dit qu'Il a de la satisfaction (na'hat roua'h) que Sa volonté a été faite, parce qu'Il peut alors nous inonder de Sa bonté.
Loin de nous l'idée de Lui donner, c'est au contraire une autre possibilité pour Lui de nous donner.

-> En utilisant cette idée, le Rachba explique la déclaration de nos Sages selon laquelle Hachem prie chaque jour pour que son Attribut de Miséricorde l'emporte sur Sa colère contre ceux qui vont à l'encontre de Sa volonté et pour qu'il traite le peuple juif avec grâce.
Il suggère que, pour ainsi dire, Hachem prie pour que nous nous améliorions et que nous agissions conformément à sa volonté afin que sa miséricorde puisse se manifester et qu'Il puisse nous accorder toutes Ses bénédictions.

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-> Le rav Shimshon Raphael Hirsch (sur Yitro 18,11) dit : "en prononçant "barou'h (béni) un homme exprime son renoncement à ses pouvoirs d'action totalement libres pour ne faire que ce qui plaira et donnera satisfaction à Hachem".
Cet abandon de son libre arbitre pour ne faire que ce qu'Hachem désire est le niveau le plus élevé d'acceptation du joug Divin (kabbalat ol malkhout chamayim
L'apogée a été atteint au mont Sinaï lorsque le peuple juif a accepté la Torah. Chaque fois qu'une personne dit : "barou'h", il répète la plus grande déclaration de tous les temps : "naassé vénichma".

[un sens des bénédictions qui commencent par "barou'h", est que c'est nous qui bénissons Hachem en faisant Sa volonté, car grâce à cela Il pourra nous combler du meilleur et Il se réjouira.
Le principal : permettre à D. de réaliser son désir de nous faire du bien. Le secondaire : nous profiterons de ce bien. ]

Le résultat d'une bénédiction est qu'Hachem continuera à nous inonder de bénédictions, et de cette manière, le monde entier verra qu'Il est la source de tout bien et de toute bonté dans le monde.
À leur tour, les autres souhaiteront vivre leur vie selon Sa volonté, ce qui engendrera encore plus de bénédictions dans le monde.
Finalement, cela conduira au grand jour où "Hachem sera Roi sur le monde entier ; ce jour-là, Hachem sera Un et Son Nom sera Un" (Zé'haria 14,9).

[rav Avraham Tabor]

Chanter à l’ouverture de notre frigidaire, armoire

+ Chanter à l'ouverture de notre frigidaire, armoire :

-> "Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Pessa'him 118a]

=> Comment pouvons-nous comparer la fente de la mer, qui est sans doute le plus grand miracle qu'Hachem ait accompli pour nous, à la fourniture quotidienne d'aliments de base, dans laquelle il est presque impossible de voir la main d'Hachem à l'œuvre?
Pourtant, il n'y a pas de différence réelle entre les deux.

De la même manière qu'Hachem était le seul responsable des incroyables miracles de la mer Rouge, Il est également le seul responsable de toutes nos aliments au quotidien. Le fait qu'il semble que nous gagnions de l'argent par nous-mêmes grâce à notre travail acharné ne fait que cacher la véritable vérité, à savoir qu'Hachem guide les événements du monde pour s'assurer que nous disposons de tout ce dont nous avons besoin. La seule différence est la clarté avec laquelle chacun voit que notre subsistance vient d'Hachem.

Sur la base de cette idée, le rav Pinkous (Chéarim b'Téfila) écrit que lorsqu'une personne rentre chez elle, ouvre son réfrigérateur et le trouve rempli d'une grande variété d'aliments délicieux ou ouvre l'armoire de sa chambre et voit des piles de vêtements, elle doit s'arrêter une seconde et se dire : "D'où tout cela vient-il? Qui m'a donné cette abondance de bienfaits?"
Tout comme le peuple juif a éclaté dans un chant (chira) sincère après avoir été témoin des miracles de l'ouverture de la mer Rouge, il devrait lui aussi éclater en chants de louange pour remercier Hachem de Sa bonté infinie, en ouvrant son frigidaire, son armoire, ...

-> "Quelqu'un qui reconnaît la lumière de la Vérité ne souffrira jamais de déprime"
['Hazon Ich]

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-> "Quelqu'un qui est heureux de son sort est considéré comme riche, même s'il est pauvre, parce qu'il est rempli de joie à l'égard d'Hachem, qui est son lot."
[Or'hot Tsadikim - chaar Sim'ha ]

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-> Le rav Moché Feinstein en apprenant la nouvelle dévastatrice du décès du gadol hador, le rav Aharon Kotler, s'est entendu dire à 2 reprises : "Ce n'est pas possible. Mais si c'est vrai, c'est la volonté du Créateur. C'est ainsi que cela doit être. Si c'est le cas, alors cela doit être une bonne chose."
Nous pouvons apprendre de cette expérience comment faire face aux situations difficiles auxquelles nous sommes confrontés : La première chose à faire est de reconnaître que le décret (dans ses moindres détails) vient d'Hachem. Ce n'est qu'une fois que l'on est convaincu de ce fait que l'on peut progresser et déclarer que cela doit être pour le mieux.

-> Selon le 'Hovot haLévavot (intro chaar Bita'hon), il faut réaliser qu'Hachem "se préoccupe de tous nos besoins encore bien davantage que nous ne pouvons le faire nous-même, et Il choisit le meilleur pour nous encore bien plus que nous ne pouvons le faire".

-> Nous devons avoir confiance dans le fait qu'Hachem est avec nous et qu'il veut nous aider à surmonter chaque situation à laquelle nous sommes confrontés.
Si l'on sent que le Créateur tout-puissant du monde est à nos côtés, une grande partie du stress disparaîtra, car on se sentira stimulé par le fait que l'on dispose de l'aide la plus importante possible pour surmonter n'importe quelle situation.

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-> La prochaine fois que vous vous sentirez déprimé ou que vous vous direz : "À quoi je sers? Je ne prie pas assez bien, je n'étudie pas suffisamment, je ne fais pas assez de 'hessed, je commets tellement de fautes, je ne deviendrai jamais un grand tsadik, et ainsi de suite", considérez ce qui suit : Le fait que vous lisiez ceci maintenant signifie qu'Hachem, le Maître infini du monde, qui recrée le monde en permanence, a décidé que malgré toutes vos fautes et faiblesses, il a toujours besoin de vous et vous veut dans son monde. Si ce n'était pas le cas, pourquoi vous aurait-il recréé?
Pouvez-vous obtenir une meilleure validation que celle du Créateur du monde lui-même, qui par le fait même de votre existence à chaque seconde, vous dit : "Je te veux dans mon monde".
[rav Avraham Tabor]

L’orgueil est non seulement le pire de tous les mauvais traits de caractère, mais aussi la racine de tous.
[Or'hot Tsadikim - chaar 1]

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-> Être humble ne signifie pas que l'on pense que l'on ne vaut rien et que l'on n'a pas de talents ou la capacité d'atteindre la grandeur.
Une telle pensée est décrite par le 'Hovot haLévavot (chaar anava - chap.2) comme de la folie.
La véritable humilité signifie que la personne connaît exactement toutes ses forces et tous ses points forts, sans pour autant prétendre avoir atteint sa grandeur par elle-même, mais plutôt en attribuant tout cela à Hachem, qui lui a donné ces qualités afin d'accomplir son propre but dans la vie.
Plus on est conscient que "Hachem Elokénou", plus on devient humble.

-> Le Dayan Abramsky fut un jour convoqué pour témoigner devant un tribunal non juif. Alors qu'il se levait, le juge lui demanda : "Est-il vrai que vous êtes la plus grande et la plus respectée autorité en matière de droit juif (halakha) dans toute l'Europe?
"Oui, Votre Honneur", répond le Dayan.
Le juge lui lance un regard surpris. "Les juifs ne sont-ils pas censés être des gens humbles et ne pas se vanter?"
Le Dayan Abramsky a souri et a répondu sur-le-champ : "En effet, Votre Honneur. Cependant, je suis sous serment et je dois dire la vérité".
En fait, il était connu pour son extrême humilité, ce qui ne contredit pas la conscience qu'il avait de ses talents.

-> On demanda un jour au 'Hazon Ich s'il était convenable pour un homme de sa stature d'accorder autant d'honneur aux gens les plus simples qui venaient lui rendre visite.
Il répondit : "Je sais que je fais partie des Guédolim, mais je sais aussi que si ces personnes avaient les mêmes forces et les mêmes capacités que celles qu'Hachem m'a données, elles deviendraient elles aussi de grands Guédolim".

[ Hachem a donné à chacun ce dont il a besoin pour son travail dans la vie. Chaque personne est jugée en fonction de la manière dont elle a utilisé les dons qui lui ont été accordés au mieux de ses capacités au service d'Hachem. ]

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar anava - chap.10) écrit qu'il n'a jamais rencontré quelqu'un qu'il jugeait inférieur à lui, car il s'est toujours dit qu'à son niveau, avec ses talents et ses circonstances particulières, il est très possible qu'il aurait accomplit la volonté d'Hachem mieux que lui avec ses capacités "meilleures".

La colère & désir de vengeance

+ La colère & désir de vengeance :

-> Pour nous aider à surmonter un désir naturel de vengeance, le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 241) dit qu'une personne n'est qu'un outil d'Hachem pour nous apporter ce qu'Hachem a décrété, alors pourquoi lui faire du mal en retour?
Cela reviendrait à ce qu'un bâtisseur frappe le marteau avec lequel il a frappé par erreur son propre pouce (méchant, méchant marteau!)?
Non seulement nous ne devons pas éprouver de ressentiment à l'égard d'une personne qui vous a fait du tort, mais au contraire, le 'Hovot haLévavot (chaar haBita'hon chap.4) écrit que nous sommes tenus de continuer à lui faire du bien du mieux de nos capacités, comme vous le ferions pour n'importe quel autre juif.

-> Le Pélé Yoetz (entrée mé'hila) cite le paragraphe suivant du rav Tsvi Hirsh :
Quelqu'un qui a été gêné ou blessé par une autre personne doit être rempli d'une énorme joie parce que la personne qui lui a infligé cela n'est qu'un messager d'Hachem, et il faut accepter la justice d'Hachem avec joie.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - note dans chap.6) évoque l'immense mérite des personnes qui exhortent les autres à fermer leurs magasins avant le début du Shabbath. Même s'ils sont agressés verbalement par le commerçant, ils ne doivent pas se sentir blessés,
"Parce qu'en vérité, ce n'est pas lui qui vous a maudit, mais plutôt le yétser ara en lui, qui était plein de joie d'avoir réussi à faire profaner Shabbath à cet homme ... et vous essayez de lui enlever sa prise et de gâcher son plaisir!"

Cette idée, selon laquelle ce que les gens vous disent vient d'Hachem, est résumée par le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - 2e partie, chap.12) :
"Chaque mot qu'un homme prononce est prédéterminé par Hachem, à l'exception de ceux qui relèvent du domaine du service d'Hachem, qui dépendent du libre arbitre de l'homme. Ceci est inclus dans l'enseignement de nos Sages : "Tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel" (Béra'hot 33b).

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed - partie 2, chap.22) dit que nous devrions réfléchir au nombre de fois où nous avons mis Hachem en colère en fautant contre Lui, et où, au lieu de se venger sévèrement, Il continue à nous combler de toutes Ses bénédictions.
[de même qu'Il est lent à s'énerver contre nous pour notre comportement, de même nous devons agir envers autrui.
Rien ne peut arriver sans que Hachem ne Le permette (décret), et chacun rendra des comptes de son comportement. ]

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+ La destruction du Temple :

-> La guémara affirme que la faute de la haine gratuite (sinat 'hinam) est égale aux 3 fautes les plus graves que sont l'idolâtrie, le meurtre et l'immoralité, qui ont été la cause de la destruction du premier Temple. [le 1er Temple a été reconstruit 70 ans après, tandis que le 2e détruit à cause de la haine gratuite n'est toujours pas reconstruit. ]
Cependant, le Gaon de Vilna (Even Chéléma - chap.3) écrit que cette haine n'est pas la cause réelle de la destruction du Temple ; c'est plutôt le manque de bita'hon (confiance) des juifs en Hachem qui a provoqué leur chute.

Le Temple était la maison d'Hachem, où tous ceux qui venaient voyaient les nombreux miracles qui s'y produisaient et se voyaient inculquer une foi et une confiance totales en Hachem. Puisque les gens à l'époque du 2e Temple n'avaient pas cette croyance, ils ne méritaient pas un Temple.
Ce que la guémara veut dire en disant qu'il a été détruit à cause de sinat 'hinam, c'est que le résultat de quelqu'un qui n'a pas de bita'hon est qu'il haïra les autres sans raison.
Sans la confiance totale que tout ce qui se passe dans le monde vient d'Hachem, il en viendra à être jaloux des autres et à les haïr.

Le fait que les juifs aient souffert d'une telle haine a révélé la vérité : ils manquaient de bita'hon et, en conséquence, le Temple leur a été enlevé. Et le fait qu'à ce jour, nous n'ayons toujours pas de Temple signifie que nous souffrons toujours du même manque de bita'hon, et le seul moyen d'amener la geoula finale et la reconstruction du 3e Temple est d'améliorer notre bita'hon.
En conséquence de cela, nous nous débarrasserons de nos mauvais traits de caractère et nous mériterons à nouveau d'avoir le Temple parmi nous.

-> De même, le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - chap.21) suggère que la meilleure méthode pour s'empêcher de dire ou d'entendre lachon ara (et il explique que c'est ce que la guémara voulait dire lorsqu'elle a parlé de sinat 'hinam détruisant le Temple) est de renforcer sa croyance et sa confiance en Hachem.

L’attente de la guéoula

+ L'attente de la guéoula :

-> Nous allons rapporter une réflexion du 'Hafets 'Haïm (Lettres du 'Hafets 'Haïm - lettre 18).
Il écrit que de nombreuses personnes lui ont demandé pourquoi, bien que nous ayons vu se réaliser de nombreux signes annonciateurs de l'arrivée du machia'h, et qu'il y ait un terrible 'hilloul Hachem (profanation du nom d'Hachem) dans le monde, nous souffrons encore et il ne semble y avoir aucun signe de la guéoula. Pourquoi Hachem retarde-t-il la guéoula?

Le 'Hafets 'Haïm répond par une parabole.
Un homme d'affaires très riche organisait un mariage pour son fils et invitait tous ses associés fortunés. La cérémonie promettait d'être très glamour, dans la salle la plus chic de la ville, avec tous les airs et toutes les grâces que l'on attend d'un homme de sa stature.
Cependant, le père avait des proches qu'il était obligé d'inviter et qui étaient loin d'être riches. Il craignait de les voir arriver dans leurs vieux vêtements en lambeaux, alors que ses autres invités de marque arrivaient dans leurs plus beaux costumes de laine italiens et leurs robes de soirée.
Il s'efforçait donc de leur parler à l'avance pour s'assurer qu'ils arrivaient à l'événement habillés de manière appropriée, afin de ne pas être une source d'embarras terrible pour eux et pour lui.

Le 'Hafets 'Haïm dit qu'il en va de même entre Hachem et nous.
Dans nos saints livres, Hachem est considéré comme un marié et le peuple juif comme la mariée. Le jour de la guéoula finale est imminent et Hachem peut l'amener à tout moment. Cependant, nous devons être habillés de manière appropriée pour l'occasion. Hachem va arriver avec tout son saint entourage de créatures célestes et nous devons nous assurer que nos vêtements spirituels sont prêts.
Nous pouvons y parvenir en accomplissant autant de mitsvot et en étudiant autant de Torah que possible.
Cependant, conscient que nous ne sommes pas encore tout à fait prêts, Hachem, dans Son infinie bonté, repousse légèrement la guéoula finale pour nous permettre de finir rapidement de nous préparer afin que nous ne soyons pas gênés d'entrer dans la salle des mariage.
En d'autres termes, toutes les difficultés et tous les problèmes que traverse le peuple juif sont un cadeau en or d'Hachem pour nous permettre de nous préparer au grand jour où la kavanat hayétsira (l'intention/finalité de la création de ce monde) sera accomplie, afin que nous ne soyons pas incapables de participer à la joie du mariage entre Hachem et nous.

-> Réfléchissons maintenant au point suivant. Que se passerait-il si le proche parent pauvre de la parabole ci-dessus avait dit à l'hôte : "Je suis vraiment désolé, mais il m'est tout simplement impossible d'acheter des vêtements appropriés pour le mariage. Je ne veux vraiment pas embarrasser l'un ou l'autre d'entre nous ou gâcher la joie de l'occasion, alors amusez-vous bien et je resterai à la maison. Je préfère cela à une tenue inappropriée qui mettrait tout le monde mal à l'aise".
Si vous étiez l'homme d'affaires et que vous aviez entendu et ressenti la douleur sincère du proche parent pauvre, qui voulait désespérément participer mais ne voulait pas vous mettre dans l'embarras, comment auriez-vous réagi?
Il est tout à fait possible que vous lui ayez dit : "J'apprécie vraiment votre attention et votre considération sincères. Tiens, prends 300 euros, achète-toi un nouveau costume et viens au mariage".

C'est un peu comme si nous priions Hachem d'amener la guéoula, même si nous savons que nous n'avons pas les "vêtements" spirituels appropriés. Parce que nous ne pouvons plus supporter la douleur de voir le grand nom d'Hachem malmené et ridiculisé parmi les nations, nous prions pour qu'Il envoie le machia'h afin que le monde entier reconnaisse enfin qu'Il est le Roi et le Créateur, même si cela signifie que nous ne serons pas en mesure d'y participer pleinement.
Peut-être que si Hachem voit que nous ressentons sincèrement cela, Il nous accordera un nouveau "costume" et nous permettra de nous joindre à la joie et à la beauté de la guéoula finale malgré notre état d'impréparation.
[rav Avraham Tabor]

"Vous n'avez pas besoin d'une permission spéciale pour parler à Hachem ; il n'y a pas d'heures d'ouverture de Son bureau. À tout moment, jour et nuit, vous pouvez avoir votre propre conversation en privée avec Hachem"
[rav Shach]

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-> Cette idée est décrite par la guémara ('Houlin 91a) comme un exemple de la façon dont Hachem chérit les juifs encore plus que les anges. Nous pouvons louer Hachem chaque fois que nous le souhaitons, alors que certains anges ne peuvent le faire qu'une fois par jour, d'autres une fois par semaine, par mois, par an ou pendant 7 ans, et d'autres encore doivent attendre 50 ans, et même alors, ne sont autorisés à louer Hachem qu'une seule fois et n'ont pas la permission de le faire à nouveau.

-> Tout juif affirme dans chacune de ses prières (Amida) que Hachem est "shoméa téfila" (Il écoute nos prières).

-> Le rav Shimshon Pinkous a témoigné que tout ce qu'il a accompli dans la vie est dû au fait que "j'ai parlé à Hachem de chaque chose".
[ introduction au Néfech Shimshon sur le siddour].

-> Dans la prière de Modim de la Amida, nous remercions Hachem pour les miracles et les merveilles qu'Il accomplit pour nous "à tout moment".
Le Pélé Yoetz (Beit Téfila) écrit que les miracles dont il est question ici sont le fait que nous pouvons parler à Hachem "à tout moment".

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-> Dans la 2e bénédiction de la Amida, nous disons : "Hachem est celui qui ressuscite les morts ... Il fait souffler le vent et Il fait descendre la pluie" (mé'hayé métim ata ... machiv aroua'h oumorid aguéchem).
Selon le rav Eliyahou Desslev, ils sont mis ensemble pour montrer que le vent qui souffle et la pluie qui tombe sont des événements miraculeux identiques au retour à la vie des morts. La seule différence est nous nous sommes habitués à la pluie et que nous ne voyons donc pas cela comme quelque chose qui sort de l'ordinaire.
[Hachem fait constamment des miracles pour nous, mais nous n'en avons pas conscience car ils sont cachés, car ils ont lieu trop fréquemment, ... ]

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-> Le Maharcha (Kidouchin 29b) écrit que nos Sages nous enseignent que nous ne sommes pas autorisés à nous placer dans une situation dangereuse et à compter sur le fait qu'Hachem accomplira un miracle pour nous sauver.
Toutefois, écrit-il, le fait d'être sauvé par la prière n'est pas considéré comme un miracle. Il est "naturel" que nos prières provoquent des événements miraculeux, car si nous considérons que tout ce qui se passe dans notre vie est un miracle et n'est contrôlé que par Hachem, alors il n'y a rien d'extraordinaire à ce qu'Hachem puisse changer le cours du monde pour vous aider.

[le Néfech ha'Haïm dit qu'à chaque seconde, Hachem recrée le monde.
En ce sens, le rav Chakh pouvait prier par exemple, pour que lorsque D. recréera le monde, il s'agisse d'une création parfaite, sans aucun défaut. Pour que le monde soit parfait, il faut que cet homme soit en parfaite santé. ]

-> Le rav Shach a écrit un jour à un étudiant qui traversait une période difficile : "Il n'est pas nécessaire d'être brisé. Un juif doit être heureux de pouvoir se tenir devant Hachem(qui seul peut tout) et lui demander : "S'il te plaît, guéris-moi!"

Réflexions sur les souffrances

+ Réflexions sur les souffrances :

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - note fin chap.3), cite l'explication du Gaon de Vilna :
Après la mort d'une personne, celle-ci sera jugée au Ciel pour évaluer ses mitsvot et ses avérot (fautes).
Si, au cours de sa vie, elle a accompli plus de mitsvot que de fautes, une personne est déclarée tsadik et gagne son entrée dans le monde à Venir ; mais si, à D. ne plaise, les fautes sont majoritaires, elle sera condamnée à un terrible châtiment dans le Guéhinam.
Le défunt assiste au chargement de la balance et est saisi d'une crainte terrifiante lorsqu'il constate que les fautes l'emportent largement sur les mitsvot.
Soudain, Hachem convoque tous les souffrances que le défunt a endurées au cours de sa vie et les empile sur le côté des mitsvot, car toute forme de souffrance (même la plus minime) que le défunt a endurée agit comme une expiation pour ses fautes.
C'est avec joie qu'il voit les mitsvot l'emporter sur les fautes et qu'il est déclaré tsadik et autorisé à entrer dans le monde à Venir. À ce moment-là, il chante les louanges d'Hachem et Le remercie chaleureusement pour tout ce qu'il a enduré tout au long de sa vie.

Pourquoi devrions-nous attendre ce moment pour remercier Hachem pour les souffrances que nous recevons?
Idéalement, chaque fois que nous subissons le moindre désagrément, comme le fait de sortir la mauvaise monnaie de notre poche ou tout autre petit désagrément, nous devrions remercier Hachem de tout cœur de nous avoir accordé ce formidable cadeau grâce auquel nous pouvons annuler certains des fautes que nous avons commises.

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed - 2e partie, chap.13) développe un thème similaire dans :
Chaque soir, au moment de s'endormir, notre âme monte au ciel et signe la reconnaissance de tout ce qu'elle a fait au cours de la journée. Étant donné qu'il est impossible de ne pas avoir commis une faute quelconque, le décret est adopté pour que la personne soit punie en conséquence, et la permission est donnée aux anges chargés d'exécuter la punition de procéder.
Cependant, Hachem, dans Son infinie miséricorde pour Ses enfants bien-aimés, permet que le décret soit annulé par une douleur plus légère ou une perte financière.
[ l'amour d'Hachem est si grand qu'Il permet même que l'argent que l'on donne pour une mitsva annule le décret sévère qui aurait dû être appliqué. ]
Sur cette base, le 'Hafets 'Haïm exhorte les gens à donner gracieusement à la tsédaka, car chaque centime donné peut sauver une personne de terribles souffrances, tout en lui procurant, dans le même temps, une énorme récompense pour la grande mitsva de la tsédaka.

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[en ce sens, la prochaine fois qu'un objet coûteux ou précieux se casse ou se perd, ou même qu'un objet apparemment insignifiant est abîmé, arrêtons-nous un instant et pensons : Comment une telle chose a-t-elle pu se produire? Hachem m'a-t-il oublié? Me déteste-t-Il et laisse-t-Il donc cela se produire, ou peut-être s'agit-il d'une expression de Son amour illimité pour moi?
La personne qui a intériorisé que "Hachem Elokénou" (même dans Sa Rigueur Il agit pour mon bien ultime), est capable de vivre une vie de joie et de proximité avec Hachem, même à travers ses souffrances. ]

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-> "Les jugements d'Hachem sont vérité : ils sont parfaits tous ensemble" (Téhilim 19,10).
Quelle est la signification de "tous ensemble"?

-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Dévarim 32,4) décrit une fois de plus le tribunal céleste après le décès d'une personne. Cependant, dans le cas présent, la personne avait embarrassé ou endommagé quelqu'un et ne lui a pas demandé pardon.
Nos Sages nous disent qu'il est impossible d'obtenir l'expiation de nos fautes commises à l'égard d'autrui s'il n'a pas été pardonné, et il a donc été décrété qu'il devait revenir dans ce monde pour réparer les dommages qu'il avait causés à son prochain.
Terrifié à l'idée de devoir retourner dans ce monde, il se met à implorer désespérément Hachem d'avoir pitié de lui.
"Ce n'était pas ma faute", affirme-t-il. "Tu as fait de moi un homme riche et, à cause de ma richesse, je suis devenu arrogant et j'ai donc humilié cet indigent. Si j'avais été créé pauvre, je n'aurais jamais fait une chose pareille".

Cependant, son excuse est rejetée et il est décidé qu'il doit retourner dans ce monde. En désespoir de cause, il s'adresse au tribunal céleste et supplie : "Laissez-moi au moins y retourner en tant qu'homme pauvre, afin que je n'aie même pas la moindre tentation d'humilier ou de blesser quelqu'un".
L'ange Accusateur rejette son argument, affirmant que ce sera un test injuste lorsqu'il retournera dans ce monde car il n'aura pas les mêmes tentations qu'auparavant. Pourtant, après de nombreuses supplications, l'homme trouve suffisamment de mérites qu'il a gagnés au cours de sa vie pour que son souhait soit exaucé.
L'homme renaît et entre dans la vie en étant destiné à être un pauvre. Lorsqu'il grandit et que la vie est très difficile, il se plaint amèrement de sa situation difficile.
Mais, écrit le 'Hafets 'Haïm, il a oublié qu'il a lui-même demandé à se trouver dans cette situation et que, de surcroît, il a travaillé très dur pour que son souhait de naître ainsi soit exaucé.

C'est le sens de l'expression "ils sont parfaits tous ensemble". Lorsque quelqu'un est conscient non seulement de ce qu'il endure maintenant, mais aussi de tout ce qui s'est passé avant sa naissance, il est en mesure de déclarer qu'Hachem est juste et droit.
[ selon le 'Hafets 'Haïm ('Homat haDaat - chap.18), la clarté ultime de toutes les actions d'Hachem au cours de l'histoire ne sera visible qu'au moment de la résurrection des morts, lorsque le jugement final de l'humanité sera rendu. ]

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-> Une autre méthode pour considérer les souffrances sous un jour plus positif est basée sur la guémara (Yébamot 64a). Nos Sages nous disent que nos Patriarches, Avraham, Its'hak et Yaakov, et leurs épouses, Sarah, Rivka, Rachel et Léa, étaient stériles et, par nature, physiquement incapables d'avoir des enfants. La Guemara explique que cela est dû au fait que "Hachem désire entendre les prières des justes."

Il s'agit d'une déclaration très difficile à comprendre : parce qu'Hachem veut entendre les justes prier, ils doivent endurer des années de douleur et de chagrin d'amour, qui ont atteint un tel niveau que Ra'hel a plaidé qu'elle préférait mourir plutôt que de rester sans enfant (Vayétsé 30,1).

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) propose l'explication suivante :
Hachem est la source de toute bonté dans le monde, et Son seul désir est d'accomplir des bontés pour Ses enfants bien-aimés. La plus grande forme de bonté est l'opportunité de permettre à l'homme de se rapprocher d'Hachem et de créer une relation plus claire et plus profonde avec Lui.
Pour y parvenir, Hachem a contraint nos Patriarches à prier du plus profond de leur grand âmes, ce qui leur a permis, même à leur niveau élevé, de faire un petit pas vers Lui.

Parfois, les souffrances qu'Hachem nous envoie sont conçus uniquement pour nous forcer à nous rapprocher de Lui. Il peut être difficile pour nous d'en apprécier les avantages à l'heure actuelle.
Cependant, plus on se rapproche d'Hachem, plus on se rend compte qu'il s'agit en effet du cadeau le plus beau et le plus précieux.
Avec cet état d'esprit, il est possible de commencer à comprendre une halakha très difficile. Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 222:2) écrit qu'à l'annonce d'une mauvaise nouvelle, il faut réciter une bénédiction : "Béni soit celui qui est bon et qui fait le bien". Cette bénédiction doit être récitée de tout cœur et avec la même joie que lorsqu'on récite la bénédiction à l'annonce d'une bonne nouvelle, "car une mauvaise nouvelle pour un serviteur d'Hachem est une joie pour lui et est bonne pour lui, parce qu'il accepte avec amour tout ce qu'Hachem a décrété pour lui, et par conséquent, avec cette acceptation, il sert Hachem, et le service d'Hachem est une source de joie".

Une fois, pendant la guerre des 6 Jours en Israël en 1967, rabbi 'Haïm Chmouelevitz est sorti de l'abri antiatomique souterrain dans lequel lui et d'autres s'étaient abrités pendant plusieurs heures de combats intenses.
Il a déclaré : "Je ne souhaite de souffrances à personne. Cependant, les sommets que j'ai pu atteindre dans mon service d'Hachem et la proximité avec Hachem, je ne les échangerais pour rien au monde!" [à postériori, il apprécie ce que ses souffrances on pu lui apporter]

Réflexions sur le but principal des prières

+ Réflexions sur le but principal des prières :

-> Selon le Rambam (Hilkhot Téfila 1:1), une des 613 mitsvot est de prier tous les jours.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 32a) disent : "il faut toujours commencer par dire les louanges d'Hachem, et ensuite seulement prier."

Le Mabit (Beit Elokim) explique :
"En ce qui concerne la prière, l'homme doit réaliser avant de prier qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui soit capable de répondre à sa demande ou d'exaucer son désir, car c'est Lui qui a créé le monde, et c'est Lui qui est conscient de tout ce qui se passe.
Par conséquent, on doit d'abord louer Hachem pour affirmer qu'on réalise qu'en raison de Sa louange et de Sa grandeur, du fait qu'Il contient le monde et n'est pas contenu par lui, il convient de ne prier que Lui, car c'est Lui qui rend l'homme pauvre ou riche, qui abaisse et élève, qui dit et fait, et personne ne peut Lui dire ce qu'Il doit faire.
Une fois que l'on a compris cela, c'est à Lui que l'on adresse ses demandes."

-> Nos Sages nous disent qu'avant de prier et d'énumérer nos demandes, nous devons d'abord nous rendre compte que nous avons atteint la bonne adresse, c'est-à-dire que nous comprenons que le seul qui peut nous fournir tout ce que nous sommes sur le point de demander, c'est Hachem.
Nous commençons donc par chanter de nombreuses louanges de la grandeur et de la bonté d'Hachem, de Sa puissance infinie et de Sa suprématie.
Loin d'être une fausse flatterie, cette exigence de commencer la prière par la louange d'Hachem est la nécessité la plus fondamentale et la plus cruciale. Sans cela, la personne ne se rend pas compte qu'elle s'adresse à Celui qui peut l'aider.

[au-delà de remercier D. pour Ses bontés passées (se rendant compte que c'est grâce à Lui), les louanges sont aussi là pour développer notre certitude que notre aide peut venir uniquement d'Hachem, et de rien d'autre (rien ne peut se passer sans décret divin). ]

-> Le midrach se demande pourquoi nous prions et ne sommes parfois pas exaucés.
Il répond : "Parce qu'ils ne connaissent pas le saint Nom d'Hachem" (michoum chéénam yod'im ét chem haKadoch).
Le rav Munk explique que le Saint Nom signifie la connaissance de la grandeur et de la nature toute-puissante d'Hachem. Si quelqu'un se lève pour prier avec la conviction totale qu'il s'adresse à la puissance suprême (rien ne Lui est trop grand grand/dur ou petit), il demandera beaucoup plus sincèrement et aura plus de chances d'être exaucé.
À cette fin, nous devons commencer notre prière en exposant les louanges d'Hachem.

Le Séfer ha'Ikarim (4e essai, chap.47) ajoute que cela ne suffit pas. Supposons qu'une personne soit convaincue de la grandeur d'Hachem et sache qu'Il pourrait tout lui donner. Cependant, s'il ne se sent pas digne de recevoir et suppose donc qu'Hachem ne voudra pas lui donner, il ne demandera pas sincèrement à Hachem. [notre yétser ara nous laisse penser : qui es-tu pour que Hachem t'exauce? Tu n'es pas un grand tsadik, tu as pleins de fautes ... ce faisant nous ne prions pas au maximum! ]
C'est la raison pour laquelle notre prière ne sera pas exaucée. Hachem nous comble de Ses bénédictions sans fin parce qu'Il désire faire preuve de bonté à notre égard, que nous le méritions ou non. [Il écoute même les non-juifs, même les grands réchaïm qui lui demandent de l'aide. Car c'est une loi de ce monde : tu demandes à Hachem, et Il t'écoute! Mais si l'on demande pas, alors des bontés vont rester au "Ciel". ]
Ce n'est qu'une fois que l'on y croit pleinement que l'on peut approcher Hachem et lui demander tous ses désirs, confiant dans le fait d'avoir trouvé Celui qui peut l'aider et Celui qui l'aidera.

[ainsi, louer Hachem c'est prendre mesure de Sa grandeur infinie : Il peut tout, mais surtout Il désire et apprécie la prière de tout juif (peu importe ses actes : tsadik ou racha).
De même que D. est infini, on doit avoir une ambition infinie pour nos prières.
Hachem ne nous exauce pas en fonction de nos mérites, mais par une "bonté gratuite" (matnat 'hinam). ]

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+ Ne jamais perdre espoir :

-> Le Malbim développe cette idée.
Nous apprenons de nombreuses lois de la prière grâce à 'Hanna qui, après avoir été stérile pendant 19 ans, s'est rendue au Michkan pour prier afin d'avoir un enfant. Hachem a répondu à sa prière et elle a donné naissance à Shmouel, l'un des plus grands prophètes de l'histoire juive.
Pourquoi a-t-elle attendu si longtemps avant d'aller prier?

Le Malbim répond que chaque année, Elkana, son mari, l'un des plus grands sages de la génération, se rendait au Michkan pour les fêtes et priait en son nom. Cette année-là, 'Hanna était bouleversée par sa situation et le verset nous rapporte qu'Elkana lui dit : "Pourquoi pleures-tu? Je suis certainement meilleur pour toi que 10 enfants".
A ce moment-là, 'Hanna réalisa qu'au fond d'elle-même, son mari avait abandonné l'espoir qu'elle ait un jour des enfants et essayait de la consoler en lui disant qu'au moins, elle avait un bon mari.
Elle a alors compris qu'il ne servait plus à rien de continuer à l'envoyer prier pour elle, car s'il ne croyait pas que ses prières seraient exaucées, elles ne le seraient certainement pas.

Elle n'avait donc pas d'autre choix que d'y aller elle-même, parce qu'elle avait toujours la foi totale qu'Hachem pouvait lui accorder des enfants.
Dans sa prière, elle fut la première personne de l'histoire à s'adresser à Hachem en l'appelant "Hachem Tsévakot" (le D. des innombrables corps célestes et de l'immensité de l'espace).
Ce choix de nom était une affirmation de sa conviction de la grandeur infinie d'Hachem, sur laquelle elle fondait sa confiance dans le fait que, même après toutes ces années, il lui était tout à fait possible de porter un enfant.
Elle fut récompensée par la naissance d'un fils qui devint l'un des grands dirigeants du peuple juif.

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+ L'élément fondamental de la prière :

-> Comment pouvons-nous justifier qu'immédiatement après avoir terminé nos nouvelles demandes, nous rendions grâce comme si elles avaient déjà été exaucées?

Le Mabit (Beit Elokim) explique :
"Ils (les Sages) nous ont enseigné ici l'un des principes fondamentaux de la prière, à savoir que l'objectif de quelqu'un lorsqu'il prie ne doit pas être que ses prières soient exaucées. Le but de la tefila n'est pas d'obtenir une réponse à ses demandes, mais plutôt de montrer qu'il n'y a personne au monde à qui il convient de s'adresser en dehors d'Hachem, et de réaliser qu'il manque absolument de tout ce dont il a besoin dans ce monde et qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui puisse lui fournir ce dont il a besoin.
On Lui fait part de tous ses besoins pour démontrer ce point, et finalement la récompense viendra.
Cependant, le but de la prière n'est pas de prier simplement pour obtenir tous ses désirs. Et s'il avait su qu'il ne serait pas exaucé dans cette prière, il ne l'aurait pas prononcée."

-> La prière n'est pas une routine qui consiste à demander gentiment et à recevoir automatiquement ce que l'on a demandé, comme un parent qui refuse de donner à son enfant tant qu'il n'a pas dit "s'il te plaît".
Le but de la prière est complètement différent : il s'agit d'arriver à la réalisation la plus claire possible que, par moi-même, je n'aurais même pas les choses les plus élémentaires de la vie, ni la santé (même pas respirer une seconde de plus!), ni les enfants, ni le revenu, ni le bonheur, ni quoi que ce soit dont j'ai besoin ou que je désire dans la vie, et que Le seul qui puisse tout fournir est Hachem.
=> Ainsi, plutôt que d'obtenir quelque chose (comme un distributeur de billets), la prière est comme un exercice de musculation spirituelle, où le but est de renforcer profondément en nous que : "Une personne doit se rendre compte qu'elle manque absolument de tout ce dont elle a besoin dans ce monde, et qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui puisse lui fournir ce dont il a besoin."

-> C'est en ce sens que nous pouvons comprendre la prière du roi Shlomo lors de l'inauguration du Temple, dans laquelle il demanda à Hachem que toute prière faite par un non-juif soit exaucée sans condition, alors qu'un juif ne devrait être exaucé que s'il le mérite.
Si un non-juif priait et n'était pas exaucé, il pourrait en venir à douter de l'existence d'Hachem ou du moins de ses capacités.
Un juif, en revanche, ne prie pas pour être exaucé. Même s'il n'obtient pas ce qu'il a demandé, il a atteint le but de la prière : créer/renforcer un lien avec Hachem et démontrer qu'il est conscient que sa vie et ses besoins sont entre les mains d'Hachem (voir Rachi sur Méla'him II 8,43).

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-> Si le but essentiel de la prière est d'atteindre la réalisation qu'Hachem est le seul à pouvoir me fournir ce que je veux, et que la prière n'est pas simplement un moyen de recevoir ce que j'ai demandé, alors dès que j'ai terminé mes demandes, j'ai déjà atteint avec succès le but de la prière et je peux remercier Hachem de m'avoir permis d'y parvenir. [c'est un succès car son but essentiel a été atteint! ]
Le 'Hovot haLévavot ('Hechbon haNéfech - chap.3) cite l'un des tsadikim qui terminait sa prière quotidienne par la déclaration suivante :
"Je ne T'ai pas fait part de tous mes besoins pour T'encourager à me les donner, car Tu sais ce qui est le mieux pour moi et comment me traiter.
Je l'ai fait plutôt pour que je sente combien j'ai besoin de Toi et pour T'exprimer que je mets toute ma confiance en Toi."

-> Le mot hébreu pour "monde" est "olam" qui est lié à "néélam" (être caché).
Nous n'avons pas de vision claire d'Hachem dans ce monde et Il semble nous être "caché". Même après avoir atteint une conviction clair et évidente de Son contrôle total sur le monde pendant la prière, nous allons parfois à nos occupations dans le monde extérieur et soudain Hachem "disparaît".
Nous sommes confrontés aux lois de la nature et à une vie de cause à effet qui semble défier toutes les leçons que nous avons apprises pendant notre prière, et nous sommes en grand danger de perdre toutes les connaissances que nous avons acquises.
[notre yétser ara, la façon de penser du monde environnant, la facilité de ne pas vouloir être redevable aux bontés constantes d'Hachem, ... et c'est pourquoi nous disons les mêmes prières tous les jours, car nous avons de nouveau besoin de nous renforcer. ]

C'est pourquoi nous devons prier encore et encore pour lutter constamment contre les influences extérieures et nous rappeler continuellement, selon les paroles du Mabit :
"Le but de la prière est de reconnaître et de démontrer qu'il n'y a personne au monde à qui il convient de s'adresser en dehors d'Hachem, car Il est le Maître du monde, et nous manquons de beaucoup de choses, comme cela est mentionné dans notre prière.
Nous les lui mentionnons afin de nous rendre compte qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui puisse répondre à nos besoins ou qui puisse nous sauver de toutes nos peines, et nous nous déchargeons sur Lui de notre fardeau."

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+ Prier = faire le but de la création du monde :

-> Nous avons vu dans le Mabit que le but de la prière est de reconnaître que nous manquons de tout ce dont nous avons besoin dans la vie et que seul Hachem, qui est le Créateur du monde, est seul capable de nous le fournir.
Le Ramban nous enseigne que ce n'est pas seulement l'objectif de la prière, mais aussi le seul but pour lequel Hachem a créé le monde.
En d'autres termes, chaque fois que l'on prie Hachem, on accomplit la kavanat hayétsira (l'intention de la Création du monde).

Dans les mots du Ramban :
"La signification de toutes les mitsvot est que nous devons croire en Hachem, notre D., et reconnaître qu'Il est notre Créateur. C'est le but de toute la création, car il n'y a pas d'autre raison à la création, et Hachem n'attend rien d'autre des humains qu'ils sachent et reconnaissent leur D. qu'Il les a créés.
Le but de nos prières et de nos synagogues, ainsi que l'importance de la prière publique, est qu'il y ait un lieu commun où les gens se rassemblent et reconnaissent qu'Hachem les a créés et les soutient, et qu'ils rendent ce fait public et Lui proclament : "Nous sommes Tes créations!""

-> Nous disons dans nos prières : "Béni soit-Il, notre D., qui nous a créés pour Sa gloire" (chébaranou likhvodo). L'Aboudraham (commentaire sur le Siddour) explique : "Hachem nous a créés pour Le louer, car telle est Sa gloire."
L'homme a été créé uniquement pour servir et louer Hachem, et ce faisant, il apporte honneur et gloire à Son Grand Nom.

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-> "Hachem a créé le monde uniquement pour que les gens aient de la "yir'a" de Lui."
Que signifie "yir'at Hachem" (généralement traduit par "crainte d'Hachem")?
La racine "roé" (ראה) signifie "voir", et le rav Shimshon Raphael Hirsch explique que "yir'at Hachem" ne signifie pas avoir craindre Hachem, mais plutôt être constamment conscient de Sa Présence :
"La pensée de Sa grandeur ne vous quitte jamais, et que partout, toujours et en toute chose, vous voyez le D. tout-puissant, grand, créatif, omniprésent, régnant sur tout ... "yir'at Hachem" signifie, strictement, de voir D. partout et de sentir votre propre petitesse dans Sa grandeur".
[bien entendu, le résultat d'une telle prise de conscience sera d'avoir une crainte d'Hachem et de ne pas Lui désobéir ou de faire quoi que ce soit qui ne soit pas conforme à Sa volonté]

=> En résumé, la "yir'at Hachem" est la conscience constante de la présence d'Hachem dans tout ce qui se passe. Cette prise de conscience est ce que le Ramban décrit comme le but de toute la création.
Et c'est l'objectif de nos prières de développer en nous une conscience profonde et sincère qu'Hachem est derrière toute chose (rien ne peut se passer sans qu'il fasse un décret le permettant).

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-> Le rav Israël Salanter a dit un jour avec humour : "Beaucoup de gens déclarent qu'Hachem est le roi des 7 cieux et des 4 coins du monde, mais ils oublient de l'accepter sur eux-mêmes!"
On peut dire qu'Hachem est le guérisseur des malades et, en même temps, penser qu'on est tout à fait capable de s'en occuper soi-même. On peut trouver un bon médecin et prendre des médicaments, et on ira bien. Cela prouve qu'on ne croit pas au contrôle total (à 1000%) d'Hachem sur le monde.
Qui m'aide à trouver le meilleur médecin? Qui fait en sorte que les médicaments soient efficaces?
Ce sont toutes les mains d'Hachem qui le font. C'est pourquoi nous devons demander à Hachem de nous guérir.
Les personnes qui peuvent se débrouiller seules ne demandent pas aux autres de les aider. En demandant l'aide d'Hachem, nous faisons une double déclaration : Nous ne pouvons pas nous aider nous-mêmes, et Toi seul peut le faire (Tu as des pouvoirs illimités, et un amour inconditionné pour nous).
Ce n'est qu'en niant nos propres capacités que nous déclarons pleinement le contrôle total et absolu d'Hachem sur nos vies.

-> Rachi (Vayétsé 30,8) propose une traduction de "tefila" par "une connexion".
La prière permet d'analyser et d'améliorer notre conscience et notre compréhension d'Hachem, créant en fait une relation et un lien entre nous et Hachem.
C'est le but ultime de la prière : ouvrir la voie à une vie de proximité et d'intéraction avec le Créateur du monde.
[pour nous, l'occasion de la prière est un but en soi. C'est un moment privé qu'on a entre nous et Hachem, où l'on peut créer une relation étroite avec papa Hachem (le boss de tout).
Nos demandes n'étant que des prétextes "secondaires" (à ces moments de proximité), car notre passage sur terre est afin de construire/muscler notre connexion/relation avec D. ]

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+ Le grand nom d'Hachem

Nous disons dans le kadich : "Que Son grand Nom soit béni pour toujours" (yéhé chémé rabba mévara'h léalam). La guémara (Shabbath 119b) dit que quiconque récite cette prière du kadich avec une concentration totale est récompensé par l'annulation de tout décret sévère à son encontre.
Les Tossafot cite un midrach qui dit que lorsque les juifs entrent dans une synagogue et récitent cette prière à haute voix, cela annule les décrets sévères qui ont été pris à notre encontre.

Qu'y a-t-il de si spécial dans cette prière du kadich qui peut renverser des désastres potentiels?

Le "grand nom d'Hachem" (chémé rabba) signifie la plus grande perception de D. qu'il soit possible à l'homme d'avoir. En d'autres termes, il s'agit de la reconnaissance la plus claire possible de l'existence de D. et de son contrôle sur le monde. Nous prions pour que le monde entier (c'est-à-dire chaque créature et chaque être humain), pour l'éternité (à chaque seconde et dans toutes les situations possibles, pour tous les temps), parvienne à cette reconnaissance d'Hachem.
En bref, il s'agit d'une prière pour que toute l'humanité accomplisse la kavanat hayétsira (l'intention avec laquelle D. a créée le monde).
Lorsque quelqu'un utilise tous ses efforts et sa concentration pour prier sincèrement afin que le monde atteigne le grand objectif qu'Hachem a prévu pour lui, sa récompense est que les décrets sévères sont annulés.
En effet, ces décrets ont pour seul but de nous ramener sur le bon chemin, de nous rappeler Hachem et de revenir à Ses voies. Si quelqu'un est déjà conscient qu'Hachem contrôle le monde et qu'il prie et espère que tous les autres le réalisent également, il n'est pas nécessaire d'apporter d'autres décrets sévères comme moyens pour le pousser à le lui rappeler.

[rav Avraham Tabor]