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Prier au nets

+ Si les juifs, à l'époque de la destruction du Temple avaient prié au moment du neits, ils auraient été en mesure d'arrêter la destruction ('hourban).
En effet, il est connu que la prière de celui qui prie au lever du jour (kévatikin - au néts ha'hama) est entendue.

Il est écrit : "Tu t'es enveloppé d'un nuage qu'aucune prière ne peut percer" (sakota béanan la'h, méavor téfila - Eikha 3,44).
Hachem a recouvert le ciel d'un nuage afin qu'ils ne sachent pas exactement quand est le neits pour que leur prière ne soit pas acceptée (et c'est pourquoi la destruction du Temple est ainsi allée à son terme).
[Aujourd'hui, nous n'avons pas ce problème parce que nous avons un calendrier précis, ce qu'ils n'avaient pas à l'époque]
[rav Yonathan Eibschutz - Ahavat Yonathan - dans Alon Ba'hout]

[ cela nous apprend sur la grandeur de prier au néts, pour donner encore plus de force à nos prières. ]

Humilité & terre d’Israël

+ Humilité & terre d'Israël :

-> Pour accéder à la sainteté de la terre d'Israël et la ressentir, l'humilité et la soumission à Hachem sont nécessaires, comme il est dit : "les humbles hériteront de la terre d'Israël" (va'anavim yirchou arets - Téhilim 37,11).

Cela explique pourquoi la terre d'Israël est acquise dans la souffrance (guémara Béra'hot 5a), car la souffrance entraîne la soumission à Hachem.
Le nom : "érets Kéna'an" (Chéla'h Lé'ha 13,2) fait allusion à cette idée, car il est lié à "hachnaa" (la soumission).

Cette idée est basée sur "Hachem et celui qui est orgueilleux ne peuvent pas vivre dans le même monde" (én ani véhou yé'holin ladour bolam - guémara Sota 5a).
Or, la terre d'Israël est la terre de la Ché'hina, comme il est dit : ""Les yeux de D. y [en terre d'Israël] sont constamment rivés, depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12)
[ainsi, si l'on veut mériter d'y vivre, on se doit d'être humble, et à défaut on s'expose à des souffrances pour vraiment l'être. ]

-> La Présence Divine n’a jamais, et ne quittera jamais le Kotel.
[ex: midrach Chémot rabba 1,2 ; midrach Bamidbar rabba 11,2 ; midrach Chir haChirim rabba 2,22]
-> Hachem dit au sujet d’un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!"
[guémara Sotah 5a]
=> Partout dans le monde, dès qu'une personne devient orgueilleuse, alors Hachem va la quitter. En effet, il ne peut y avoir que l'un ou l'autre : soit D., soit de l'orgueil!
Cependant, l'exception à cette règle se trouve au Kotel, où la Présence Divine y réside toujours.
==> Ainsi, le rav Karelenstein affirme que d'une certaine façon au Kotel, l'orgueil est forcée de partir, ce qui entraîne le fait que tout visiteur ressent naturellement davantage d'humilité en ce lieu.

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-> Le verset dit : "la terre est très très bonne" (tova haarets méod méod - Chéla'h Lé'ha 14,7)
Ceci est relié à : "méod méod hévé shéfal roua'h" (soit très très humble - Pirké Avot 4,4), car c'est ce qui est requis pour la terre d'Israël.

Avec cette idée, nous pouvons comprendre les mots d'Hachem à Moché : "chéla'h lé'ha anachim" (envoie toi-même des hommes pour explorer le pays - v.13,2), ce à quoi Rachi commente : "lédaté'ha" (à ta discrétion - לְדַעְתְּךָ).
Une signification plus profonde de "lédaté'ha" est qu'Hachem dit à Moché d'envoyer des gens qui sont liés à son esprit et à ses traits de caractère, celui d'être humble comme Moché, qui était un "anav méod mikol ha'adam" (extrêmement humble, plus que tout autre Homme).
[ainsi, le principal conseil d'Hachem est si tu envoies des gens en Israël, alors l'essentiel est qu'ils sont humbles. ]

Sur la base de ce que nous avons mentionné, nous pouvons comprendre pourquoi les explorateurs (méraglim) n'ont pas mérité la terre d'Israël, comme l'atteste le verset : "koulam anachim raché bné Israël éma" (v.13,3) = ils étaient de grands tsadikim, mais "raché bné Israël éma" = ils étaient orgueilleux, manquant d'humilité.
C'est ainsi que nous pouvons comprendre le Zohar que les explorateurs voulaient nous empêcher d'entrer en terre d'Israël, car ils pensaient qu'ils ne resteraient plus les dirigeants une fois que nous serions entrés. Ils savaient en effet que l'humilité était nécessaire pour la terre d'Israël et qu'en raison de leurs lacunes dans ce domaine, ils ne seraient pas en mesure d'en être les dirigeants.

Qui est entré en terre d'Israël? Kalev et Yéhochoua, qui possédaient l'humilité.
Ceci nous est montré par Kalev dans ""vé'avdi Kalev ékev aïta roua'h a'héret imo"(Chéla'h Lé'ha 14,24), car "ékev" fait référence à l'humilité comme dans : "ékev anava" (Michlé 22,4). [de même "ékev" est le "talon", la partie la plus basse du corps, qui est constamment piétinée. ]
Quant à Yéhochoua, le Targum Yéhonathan Ben Ouziel fait remarquer que lorsque Moché a vu son humilité, il a appelé Hochéa Yéhochoua. [une partie de son humilité a été acquise par sa proximité avec son Rabbi, Moché, le plus humble des hommes. ]
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Les explorateurs ont dit à propos de la terre d'Israël : "erets o'hélet yochvéa" (une terre qui dévore ses habitants - Chéla'h Lé'ha 13,32)

Le rav Méïr Yé’hiel haLévi (l’Ostrovtzer Rabbi) interprète cela comme signifiant qu'il n'est pas possible de rester à un seul niveau spirituel dans cette terre, car "yochvéa" a comme racine "yochèv" (s'asseoir), ce qui signifie : s'asseoir et rester à un seul niveau spirituel.
Tout particulièrement en terre d'Israël, il faut toujours gravir des échelons. Sinon, on tombe spirituellement.

Comme il est extrêmement difficile de s'élever constamment, qui peut accomplir une telle chose?
Kalev dit donc "alo naalé", ce à quoi Rachi explique : "Même si notre destination était dans les cieux et qu'il nous disait de faire des échelles et de monter là-haut, nous réussirions". En d'autres termes, nous monterons sûrement (en faisant de notre mieux), petit à petit, pas à pas, tout comme quelqu'un qui monte sur une échelle.

[on voit donc l'idée qu'en terre d'Israël, on ne doit pas être orgueilleux en pensant être à un haut niveau personnel, au point de se reposer/s'asseoir sous nos lauriers. Au contraire, on doit être humble et constamment être dans une dynamique d'ascension spirituelle. ]

Souffrances – Etre pour les autres, être pour soi-même

+ Souffrances - Etre pour les autres, être pour soi-même :

-> En théorie :
Nos Sages abondent sur l'importance d'aider autrui, de ressentir sa douleur, ...
Par exemple, la guemara (Baba Kamma 92a) dit : "celui qui prie au nom de son prochain et qui a besoin de la même chose, est exaucé en premier".
Le rav Its'hak de Vork explique que celui qui prie pour autrui et qui a besoin lui-même de ce salut = cela signifie qu'on a intériorisé les besoins de l'autre comme étant les siens, alors on est exaucé en premier.
[de même aimer son prochain comme soi-même, c'est se réjouir des belles choses qui lui arrivent, tout comme être peiné de l'inverse (priant Hachem si nécessaire - ex: qu'il ait des enfants, zivoug, parnassa, santé, ...).]

-> Dans la pratique :
De nombreuses personnes qui nous sont chères connaissent des épreuves telles que la maladie, le divorce, les difficultés avec les chidou'him, l'absence d'enfant pendant de nombreuses années, les problèmes financiers, la mort et d'autres situations extrêmement difficiles.
Comment pouvons-nous être heureux, puisque nous ressentons leur douleur?
Il y a parfois tant de souffrance dans le monde qu'il est difficile de la tolérer ...

-> Rabbi Its'hak Zev Soloveitchik (1886-1959), le rav de Brisk mettait parfois en pratique la guémara (Tamid 32a) suivante : "Celui qui veut vivre doit agir comme s'il était mort".
Il y a des périodes où la souffrance est si grande que celui qui ressent la souffrance des autres sera tout simplement incapable de continuer à vivre.
Bien que nous ayons l'obligation de ressentir la souffrance d'autrui, nous devons éviter d'en faire trop et de nous détruire.
Ainsi, le rav de Brisk (Moadim ouZmanim) dit que parfois nous devrions adopter une attitude comme si nous étions morts, et c'est seulement alors que nous serons capables d'exister.
De cette façon, nous pouvons comprendre : "je n'ai rien trouvé de mieux pour soi que le silence (lo matsati lagouf tov ella chetika - Pirké Avot 1,17).

-> Lorsque nous savons que d'autres personnes traversent une période difficile, nous devons bien sûr écouter leur douleur, les encourager et prier pour eux. Cependant, nous devons également savoir nous en séparer et créer des limites. Nous devons apporter un soutien émotionnel et matériel, mais au-delà de cela, nous ne pouvons rien faire de plus.
On peut comparer cela à une personne qui se noie dans des eaux dangereuses. Vous lui donnez une bouée de sauvetage, mais vous n'allez pas l'embrasser, car vous vous noieriez tous les deux.
[rav Yéhochoua Alt]
["Si je ne suis pas pour moi, qui sera pour moi? Et si je ne suis que pour moi, que suis-je donc?" (Pirké Avot 1,14) = ainsi en toute honnêteté on doit estimer si actuellement on a les capacités pour ressentir les douleurs d'autrui, ou bien il nous est momentanément nécessaire de s'en protéger. ]

-> La michna (Kidouchin 82a) dit : "les meilleurs médecins sont destinés au guéhinam" (tov ché'barofim laguéhinam).
Pourquoi cela? Ils devraient aller au Gan Eden pour toutes les guérisons qu'ils effectuent!
Une explication est qu'ils ont le guéhinam dans ce monde. C'est parce qu'ils s'occupent de nombreux malades et blessés. Ils voient plus de souffrance que les autres.

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-> Un autre aspect peut nous interpeller : selon nos Sages tous les malheurs qui se passent dans le monde sont à destination des juifs pour qu'ils fassent téchouva.
Voir à ce sujet : https://todahm.com/2022/03/18/tout-ne-se-passe-que-pour-le-peuple-disrael
Les informations regorgeant de mauvaises nouvelles, on aurait tendance à constamment culpabiliser, ce qui pourrait entraîner à terme à du désespoir (ex: je fais de mon mieux, il y a toujours autant de malheurs dans le monde, alors c'est que cela n'a pas de valeur auprès d'Hachem).

-> De nos jours, alors qu'il est possible de savoir en quelques instants ce qui se passe dans le monde entier, nous pouvons être submergés par l'incroyable quantité de nouvelles négatives.
Les attaques terroristes, les catastrophes naturelles, la douleur personnelle dans toutes les parties du monde s'ajoutent à une quantité incroyable de nouvelles négatives.

-> Quel est le résultat pour les personnes obsédées par le fait d'écouter les informations, vérifiant constamment ce qui se passe?
Ils vivent dans l'anxiété et l'abattement. Ils sont au courant de tous les meurtres, de toutes les activités terroristes et de tous les maux perpétrés dans le monde. Elles consomment et perdent leur temps, car ces nouvelles dépassent la sphère d'influence d'une personne. Les nouvelles amènent les gens à s'inquiéter de ce sur quoi elles n'ont aucune influence, comme la politique, les attaques de requins, ...
Au lieu de cela, une personne devrait se concentrer sur ce sur quoi elle a du pouvoir, comme apprendre, grandir spirituellement en tant que personne et rester en forme et en bonne santé.

Lorsque nous apprenons une information, nous devrions nous demander : "Comment vais-je réagir? Cela va-t-il renforcer ou affaiblir mon émouna? " Nous ne devons pas nous plonger dans les articles de presse et les conversations qui décrivent des difficultés
Nous devons être à la hauteur du verset : "des mauvaises nouvelles, il n'aura pas peur, son cœur est ferme, confiant en Hachem" (michmoua raa lo yira, na'hon libo batoua'h b'Hachem - Téhilim 112,7).

Réfléchir à un problème et [trop] l'aborder ne fait que l'agrandir. [les problèmes prennent la taille qu'on leur donne. En absolue : soit je peux faire quelque chose, alors j'agis, sinon pour le reste je prie et mets ma confiance en Hachem.]
C'est comme une petite éruption cutanée que l'on gratte sans cesse et qui devient une plaie profonde et envenimée.
Lorsqu'il y a un problème, il faut l'envisager de manière positive. Par exemple, on peut choisir de penser qu'il est mineur et temporaire et qu'il ne vaut pas la peine d'être analysé. [par exemple, si on se projette dans un an, est-ce qu'il aura toujours la même importance à nos yeux ou bien c'est le moment qui lui donne trop de gravité?]

Pour trouver la sortie d'un tunnel sombre, on utilise une source de lumière comme une lampe de poche.
De même, si nous cherchons un point de lumière dans chaque épreuve et que nous nous concentrons sur lui, il nous guidera et nous découvrirons qu'il est alimenté par la bonté avec laquelle Hachem dirige Son monde. Plus nous cultivons ce point de bonté ('hessed), plus nous attirons de la bonté et de lumière [d'Hachem]. [et à l'inverse, une approche négative de notre vie, amène de la négativité dans la vie. ]

Que pouvons-nous faire face à nos soucis?
Consacrez quelques minutes par jour à vos soucis. Pendant ce temps, réfléchissez aux options qui s'offrent à vous et cherchez des solutions. Si rien ne peut être fait, tournez-vous vers Hachem. Discutez de la douleur que vous ressentez et réalisez que seul Hachem peut vous aider.
Ensuite, pendant le reste de la journée, vous pourrez vous sentir libre et heureux. [vos soucies étant entre de bonnes Mains (de votre papa Hachem qui vous aime plus que tout, et qui peut tout!)]
[rav Yéhochoua Alt]

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[ -> d'une certaine façon, même avec nous même, la religion peut être très exigeante : sans cesse, on doit reconnaître ce qu'on a fait de mal, pour faire téchouva, et cela peut nous briser le moral (ex : combien de mauvaises choses je fais = je suis quelqu'un de mauvais!).

Il en découle de tout ce qu'on a pu voir précédemment, que nous devons bien nous connaître, et faire preuve d'honnêteté à chaque moment de notre vie, pour savoir comment agir. Est-ce que j'ai besoin de me préserver de choses négatives, est-ce que j'ai besoin de me féliciter, de m'encourager (ex: par des mots, par un cadeau qu'on s'octroie, par une musique, une ballade, ...).
L'idée est que les stimuli externes n'en viennent pas à être contre-productifs, ne pouvant pas les supporter pour le moment. Ainsi, d'abord je fais de la bonté envers moi-même, je m'abreuve de positivité, de joie, ... et ensuite je suis là pour les autres, et/ou je peux utiliser les malheurs du monde, une fête juive, pour me remettre en question. ]

+ Le 'Hida (Midbar Kedaimot, maaré'het youd, 23) nous dit que lorsqu'une femme s'apprête à devenir enceinte, [l'ange] Gavriel prend cette goutte. Hachem dit ensuite à une certaine âme qu'elle doit entrer dans la goutte. Elle est alors envoyée dans un lieu de stockage d'images où selon son désir elle choisit son apparence [qu'elle aura dans ce monde physique]. C'est-à-dire qu'elle choisit de devenir un être grand ou petit, complet ou handicapé, faible ou fort, beau ou laid ...
Ainsi, personne ne peut se plaindre à Hachem puisque c'est ce qu'on a choisi.

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-> Le Zohar affirme qu'avant qu'une âme ne descende dans ce monde, elle réside sous le Trône de Gloire d'Hachem. Juste avant de descendre ici, avant d'entrer dans la porte de départ [vers ce monde], on lui montre tous les événements de la vie qu'elle va vivre, y compris tous les aspects de l'âme qui ont besoin d'être rectifiés.
Chaque âme choisit ses parents, ses frères et sœurs, ses amis, ses voisins, son conjoint, ses enfants et tous ceux qu'elle rencontrera au cours de sa vie. Elle choisit également le chemin qu'elle devra suivre dans la vie pour parvenir à la rectification.
Toutes les personnes avec lesquelles elle partage sa vie ont été choisies dans ce but. L'âme est absolument certaine que c'est le meilleur plan possible pour elle et elle n'en doute pas.
Aucune âme ne descend avant d'avoir signé son approbation qui a à voir avec sa vie dans ce monde, y compris les personnes qui feront partie de cette vie.

-> Le rav Yéhochoua Alt ajoute :
Au moment de notre naissance, Hachem fait en sorte que chacun d'entre nous oublie ce contrat de vie que notre âme a signé. De ce fait, nous sommes en mesure de fonctionner avec une totale liberté de choix, et l'âme peut commencer son voyage unique alors qu'elle est enfermée dans un corps physique.
Bien que nous ne nous en souvenions plus, le simple fait d'être conscient que c'est le cas peut créer un profond changement dans notre perspective sur nous-mêmes et sur ceux qui nous entourent.

Bien que nous puissions nous plaindre de notre situation, la vérité est que [dans le monde de Vérité] c'est ce que nous voulions (ce qu'il y a de mieux pour nous) et non la situation des autres.
Comme le dit la guémara (Baba Métsia 38a) : "adam rotsé békav shélo" (le sens littéral est qu'on préfère un kav de sa propre plutôt que 9 de celle de son ami). Cela inclut la famille dans laquelle nous avons été élevés, nos traits de caractère naturels (positifs et négatifs), nos talents, nos forces et nos faiblesses.
Notre situation est parfaite pour nous car elle contient tout ce dont nous avons besoin pour notre voyage dans ce monde.
[combien il est alors dommage dans ce monde d'obscurité de se plaindre, d'atteindre constamment d'avoir certaines choses (extérieures à nous) avant d'être heureux, avant d'agir pour exploiter au mieux notre vie (ex: si seulement j'avais alors je ...).]

-> Rabbénou Bé'hayé (Ki Tétsé) nous dit que tous les êtres vivants ont été créés selon leurs propres désirs. [d'après la vision du monde de Vérité, et non celle faussée de notre monde. ]

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-> "Moché sortit tous les bâtons de devant Hachem et les exposa devant les Bné Israël : ils les regardèrent, et reprirent chaque homme son bâton" (Kora'h 17,24)

-> On peut avoir tendance à penser que l'herbe semble plus verte chez autrui, et on peut alors en venir à souffrir, à se refuser d'être heureux en appréciant ce que l'on a déjà.
Le Rachach enseigne que si chacun posait sur une place publique un sac empli de toutes ses richesses, ses misères et ses épreuves, et qu’il avait ensuite la possibilité de choisir le sac qu’il voudrait, alors chacun reprendrait finalement le sac qu’il venait de poser.

Selon le rabbi Bounim de Pschisha, on retrouve cette idée dans le verset ci-dessus, où finalement chacun repris son bâton personnel, et réalisa pleinement que son lot dans la vie est ce qu'il y a de meilleur pour lui.

"Tu peux reconnaître la vraie nature d’une personne par 3 choses :
-> sa boisson [à quel point son esprit est sous contrôle lorsqu’il boit - Rachi] ;
-> sa poche [son intégrité dans le commerce - Rachi] ;
-> et sa colère [qu’il n’est pas extrêmement exigeant, et qu’il n’est pas contrarié par des choses qui énervent la plupart des gens - Rachi.] "
[guémara Erouvin 65b]

-> Rabbi 'Haïm Kreisworth explique cela différemment :
"sa boisson" (kosso) = se réfère au moment où l'on boit du vin, est-ce qu'on boit lorsqu'il s'agit d'une sim'ha et d'un événement à célébrer ou simplement pour faire la fête avec des amis et ainsi de suite. Un autre indicateur est la quantité de vin consommée.
"sa poche" (kisso) = à quoi consacre-t-il son argent? Est-ce qu'il le donne aux pauvres, aux synagogues/lieux d'études et à d'autres œuvres de charité ou pour construire une belle maison et acheter des gadgets fantaisistes?
"sa colère" (kaasso) = Qu'est-ce qui le perturbe? Certains sont attristés par la profanation du Shabbath, le lachon ara et d'autres choses semblables, tandis que d'autres sont contrariés parce que leur honneur a été bafoué ou d'autres choses insignifiantes (ex: l'équipe de foot a perdu).

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-> b'h, d'autres explications sur cette guémara : https://todahm.com/2015/08/10/3532-2

Aspirer à la venue du machia’h

+ Aspirer à la venue du machia'h :

-> Dans la Amida, nous disons : "ét tséma'h David ... ki lichouaté'ha kivinou kol hayom" (la descendance de David que Tu fasses rapidement prospérer, et que Tu rehausses sa fierté par Ton salut, car nous espérons Ton salut).
=> Nos Sages (comme le Béer Moché - Vayé'hi) font remarquer : on comprend la nécessité de demander la guéoula rapidement, mais que vient apporter le fait que nous l'espérons?
En ce sens, les mots "ki lichouaté'ha kivinou kol hayom" (car nous espérons Ton salut) semblent supplémentaires. Quelle différence cela peut-il faire si nous attendons impatiemment le salut/Délivrance?

Notre anticipation de la rédemption et du salut rapproche la venue du machia'h.
En substance, cette bénédiction de la Amida dit : "même si nous n'avons pas assez de mérites pour que le machia'h vienne, faisons en sorte qu'il arrive rapidement par le mérite du fait que nous sommes dans un état d'anticipation constante".
La même idée est exprimée dans la kédoucha (achkénaze) de Cha'harit de Shabbath, où nous disons : "de Ta place, notre Roi, tu apparaîtras et règneras sur nous, car nous t'attendons" (mimkom'ha malkénou sofia vétimlo'h alénou ki mé'hakim ana'hnou la'h).
[Nétivot Shalom - koutres ha'harouga alékha - tsipita léyéchouva]

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-> Le Nétivot Shalom y fait également remarquer que pendant la Shoa, le peuple juif a souffert des 'hévlé machia'h, les douleurs d'enfantement du machia'h, et cela d'une façon pleine dans tous ses détails.
Puisque nous avons déjà souffert les douleurs du machia'h, il n'y a aucun doute que chaque jour est maintenant le moment de sa venue.
Après les douleurs de l'enfantement, la naissance est imminente. Dans le passé, lorsque quelqu'un disait : "Je m'attends à ce qu'il [machia'h] vienne tous les jours", il y avait toujours une question : ne devons-nous pas d'abord souffrir les 'hévlé machia'h?
Cependant, dans notre génération, cette question n'existe pas. La communauté juive a déjà payé la grande dette des 'hévlé machia'h et elle attend avec impatience l'arrivée imminente de machia'h.

De ce point de vue, un juif de notre génération doit se sentir : "je m'attends à ce qu'il vienne tous les jours", comme si "il se tenait derrière notre mur" (Chir haChirim 2,9).
Hachem attend que les juifs anticipent le salut, car notre foi et notre anticipation lui donneront les moyens d'agir.

[ainsi toutes les conditions pour la venue du machia'h sont remplies, il est juste derrière le rideau, et il ne manque plus que notre aspiration sincère à sa venue ... ]

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-> Il est dit que le machia'h naît le jour du 9 Av (Pessikta Esther Rabbati 11).
Selon le Maharal, cela signifie qu'il est créé à partir de nos désirs, de nos larmes et d'autres choses semblables [qui témoignent de notre souhait qu'il soit là au plus vite].

[d'une certaine, le 9 Av est un jour où l'on n'étudie pas la Torah, et où l'on peut se dédier à 100% à prendre conscience de la perte énorme de ne pas avoir de Temple, et ensuite à désirer au plus vite sa reconstruction et donc la venue du machia'h.
En ce sens, ce jour deviendra dans le futur un jour de fête car étant celui qui a permis le plus l'expression de notre désir sincère de la guéoula, il a permis par ce mérite qu'elle arrive.
Mais pourquoi se limiter au 9 Av, autant aspirer de coeur à sa venue tous les jours! ]

La crainte d’Hachem ne s’acquiert que par nos efforts personnels

+++ Kora'h = la crainte d'Hachem ne s'acquiert que par nos efforts personnels :

"Et Kora’h fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi prit" (Kora'h 16,1)

Rachi commente : "Il n’est pas mentionné "fils de Yaakov", car celui-ci sollicita la miséricorde Divine afin que son nom ne soit pas mêlé à la dispute, comme il est dit : "Dans leur assemblée, ne mêle pas mon honneur" (Vayé'hi 49,6).

=> Pourquoi aurait-on pensé mêler son nom (Yaakov) à la dispute? On aurait dû se contenter de dire : "Et Kora’h prit", sans mentionner le moins du monde son ascendance.

-> Le Ora'h lé'Haïm de Zeltchov explique :
selon la guémara (Baba Métsia 85a) : "Tout Talmid ‘Hakham (érudit en Torah) dont le fils et le petit-fils sont eux-mêmes des Talmidé ‘Hakhamim, la Torah établit sa résidence (dans cette famille)".

Le Ora'h lé'Haïm explique que cela concerne uniquement la Torah mais pas la crainte du Ciel, car celle-ci ne "s’établit" jamais définitivement dans une famille, puisqu’elle dépend du libre-arbitre de chacun (cela ne contredit pas le fait que si une personne accomplit des efforts personnels dans ce sens, le mérite de ses pères lui vienne en aide).

=> Dès lors, on comprend pourquoi la Torah énumère l’ascendance de Kora’h. Elle veut nous enseigner que, même doté d’une généalogie aussi illustre (fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi), cela ne lui garantit pas la crainte du Ciel.
Car celui qui veut s’écarter de leur voie en a l’entière liberté, et cette crainte ne s’acquiert que par l’effort personnel.

Tout ce que l’on a et ce que l’on est, provient d’Hachem

+++ Tout ce que l'on a et ce que l'on est, provient d'Hachem :

"Kora’h fils de Kéhat fils de Lévi (se) prit (à part)" (Kora'h 16,1)

-> Le Divré Israël explique que l’expression "il prit", exprimant le détachement de Kora’h du peuple pour s’opposer à Moché, suggère également l’erreur qui entraîna ce dernier à accomplir une telle démarche : il pensa en effet que l’homme est en mesure de s’approprier (il prit) le pouvoir, sans comprendre que celui-ci appartient à Hachem et que c’est Lui qui nomme les dirigeants du peuple selon Sa volonté.

Le Divré Israël dit que c'est le sens de la guémara (Taanit 25a) qui enseigne : "Du Ciel, on lui donne, mais lui, ne prend rien" = du Ciel, on donne à l’homme ce qui est prévu pour lui, mais lui n’est pas en mesure de prendre ce qui ne lui a pas été octroyé, qu’il s’agisse d’un bien matériel ou d’un honneur quel qu’il soit.
En revanche, il recevra tout ce qui lui revient, en temps et en heure, car personne ne peut lui ravir ce qui est à lui, et Hachem accomplira largement ce qu’il a prévu pour chacun.

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-> Toutes les disputes et les dissensions entre les hommes prennent leur source dans un manque de émouna et de confiance en D.
[ rabbi Israël de Rouzhin ]

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-> Le rabbi Shlomke de Zhvil enseigne :
Un juif qui vit avec émouna ne vexe jamais personne et ne se vexe jamais de personne, que ce soit dans le domaine matériel ou spirituel. Car il sait pertinemment que personne ne peut toucher à ce qui est réservé à autrui, ne fût-ce que d’un cheveu (guémara Yoma 38b), et personne n’est en mesure de donner quoi que ce soit à quiconque ou de le lui prendre si Hachem ne l’a pas décrété.
Dès lors, pourquoi ferait-il du mal à autrui (en représailles du préjudice qu’il lui aurait porté), alors que ce dernier ne lui a rien fait? De même, pourquoi lui en voudrait-il s’il ne lui a rien fait?
Car tout ce que l’autre lui "fait" n’est que le fruit de la parole Divine.

Celui qui agit de la sorte acquiert le bonheur ici-bas et pour le monde à venir.
Qu’on l’insulte ou, au contraire, qu’on le bénisse, qu’on lui nuise ou qu’on lui fasse faire un profit, qu’on lui prodigue un bien ou qu’on le lui ravisse, qu’on le loue ou qu’on le dénigre, le croyant véritable sait parfaitement que rien n’est le fait d’autrui.

Coutume de casser le verre à un mariage

+ Coutume de casser le verre à un mariage :

-> Il n’existe aucune personne qui n’ait pas de raison de remercier Hachem.
Face à cela, l’homme a tendance en général à s’imaginer qu’il lui manque quelque chose et à regarder la moitié vide du verre.
Le sage ('hakham - חכם) considérera toujours la moitié pleine, et se réjouira de son sort, tandis que l’idiot aura toujours la moitié vide devant les yeux. Par conséquent, il ne cessera de se plaindre et d’être amer.
Le חכם est celui qui voit le 'hatsi koss malé (חצי כוס מלאה - la moitié pleine du verre), est celui qui, en toute circonstance, réfléchit aux bontés d’Hachem.

Certains commentateurs expliquent d’après cela l’allusion contenue dans la coutume du verre brisé par le marié sous la 'houppa : c’est comme si on venait le guider au début de sa nouvelle vie en lui suggérant de briser le verre vide et de cesser ainsi de regarder ‘le verre à moitié vide’ et ce qu’il lui manque.
On lui dit : "A partir d’aujourd’hui, place devant tes yeux un verre plein de bénédictions du Ciel. Ainsi, la joie, l’allégresse et la paix seront ton lot quotidien!"
[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

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-> b'h, d'autres explications sur le fait de briser le verre à un mariage : https://todahm.com/2014/04/01/1257-2

+ En hébreu, quand une personne demande : "Comment allez-vous?", la réponse est "[ani] bé-seder" (tout est en ordre).
On peut remarquer que le mot "bé-seder" qui veut dire littéralement "en ordre", peut être interprété comme signifiant : "Tout ce qui se passe dans ma vie est en ordre et fait partie d’un plan directeur (ordonné par Hachem)."
[rav Yéhochoua Alt]