Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Si la délivrance vient par le mérite de l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot, alors se dévoilera dans toute sa splendeur le royaume Divin. Sinon, le machia'h sera comme "étant un homme pauvre chevauchant un âne" (Zé'haria 9,9).
[...]
Si la délivrance vient par le mérite de la Torah, alors elle sera agréable et facile, sinon elle se fera par le joug des nations, et sera désagréable et douloureuse.
Car par le biais des épreuves, les âmes des Bné Israël vont se purifier et sortiront des étincelles de sainteté, de la même manière que peuvent sortir ces étincelles grâce à la Torah.
[d'après le Ohr ha'Haïm haKadoch - Vayé'hi 49,11]

+ En nous préparant dès maintenant, en exil, à la reconstruction du Temple, nous accomplissons la mitsva de : "véassou li mikdach" (ils me construiront un sanctuaire - Térouma 25,8), celle de reconstruire le Temple.
En fait, notre fonction principale en exil et le but central de notre long exil, est de nous préparer pour le Temple.

Le verset : "Prépare-toi une occupation au dehors ... puis, tu édifieras ta maison" (Michlé 24,27) peut faire référence à notre exil et au Temple :
- "Prépare-toi une occupation au dehors" (a'hèn ba'houts) = cela fait référence à nos efforts personnels pour atteindre la perfection spirituelle, pendant que nous sommes en exil (ba'houts - en dehors d'Israël reconstruit par le machia'h) ;
- "puis, tu édifieras ta maison" = lorsque le machia'h fera revenir tous les juifs en Israël, nous y reconstruirons le Temple.

C'est le plaidoyer d'Amos (4,12) : "prépare-toi, ô Israël, à te présenter à ton D." = (généralement cela est interprété comme faisant référence aux préparatifs requis pour bien prier [ex: sache devant qui tu Te présentes]). Mais cela est également un plaidoyer éloquent pour se préparer tandis que nous sommes encore en exil, pour le moment où nous allons saluer à nouveau Hachem dans le Temple.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5665]

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[la sublimité du Temple, la beauté de notre relation et perception éternelle avec Hachem, dépend de nos actions en ce monde avant la guéoula (après il sera trop tard, car il n'y aura plus de libre arbitre, tout sera clair).
Certes nous voulons le machia'h au plus vite, mais tant qu'il n'est pas là nous avons toujours l'occasion de sublimer cette révélation future d'Hachem et la forme que prendra le monde à Venir.
D'où, la mitsva constante de "ils me construiront un sanctuaire" = chaque fois que nous faisons la volonté d'Hachem alors nous participons à améliorer, à rendre plus beau ce Temple, ce monde post guéoula. ]

Le Yom Tov d’après la guéoula

+ Le Yom Tov d'après la guéoula :

-> En réalité, 'Hanoucca et Pourim ainsi que le futur Yom Tov célébrant la guéoula finale peuvent être perçus comme des dérivés (émanations) des 3 Fêtes (chaloch régalim).
Tout comme la lune reflète la lumière du soleil, ces fêtes reflètent également la lumière des 3 Fêtes.
L'empressement et l'enthousiasme avec lesquels le peuple juif a accepté les 3 Fêtes (Pessa'h, Shavouot, Souccot) a peut-être contribué à l'émergence de 3 autres fêtes.

Plus précisément, 'Hanoucca est dérivé du Yom Tov de Souccot.
Pourim, une fête qui a marqué un renouveau et une réacceptation de la Torah par le peuple juif est associée à Shavouot.
Et enfin, Pessa'h, qui le Yom Tov de la Liberté (sortie d'Egypte), ne sera pas répliqué [dans une autre fête] tant que nous ne célébrerons pas le Yom Tov sur la Libération finale (guéoula).
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5648]

Alors que les 3 premiers exils (en Babylonie, en Perse et en Grèce) ont finalement pris fin par le mérite de nos 3 Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov), notre survie et notre libération de l'exil final ne sera méritée que par des prières de gratitude et de remerciement à Hachem.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5640]

La guéoula suit l’exemple de celle d’Egypte

+ La guéoula finale suivra l'exemple de celle d'Egypte :

-> Rabbi Bé'hayé (à la fin de la parachat Chémot) affirme que la délivrance future ressemblera à la délivrance de l’Egypte, comme il est écrit (Michlé 7,15) : "Comme à l’époque de ta sortie d’Egypte, Je lui ferai voir des prodiges".
Et de même qu’en Egypte, la venue de Moché, qui annonça la libération, fut un début de délivrance et fut suivie d’une aggravation de la servitude, lors de la délivrance future, le libérateur se dévoilera et sera ensuite dissimulé et lorsque la fin approchera, les épreuves se multiplieront.
Ce sera alors le signe de la délivrance d’Israël.

Rabbénou Bé’hayé rapporte ensuite un midrach (Chir haChirim rabba) sur le verset "Mon bien-aimé ressemble à un cerf" (Chir haChirim 2,9) : de même que le cerf apparaît et se cache, le premier libérateur (Moché) apparut et disparut, puis apparut de nouveau. De même, le dernier libérateur (le machia'h) se révélera puis sera dissimulé.

Rabbénou Bé’hayé dit que cela est également à relier aux paroles du roi David (Téhilim 130,6) : "Mon âme attend Hachem plus que les guetteurs le matin, oui, que les guetteurs n’attendent le matin". Dans ce verset, est mentionné 2 fois le terme ‘le matin’, car nous attendons le matin (de la délivrance) et lorsque celui-ci commencera à poindre, il se dissimulera et nous attendrons à nouveau ‘le 2e matin’.

=> Il semble que cela puisse s’appliquer également à la délivrance individuelle : il arrive parfois que l’on voit déjà la lumière au bout du tunnel, et que la roue de l’infortune commence à tourner du bon côté. Puis, brusquement, l’obscurité fait à nouveau son apparition avec plus d’intensité qu’auparavant et on a alors du mal à y faire face.
Il faudra alors veiller particulièrement à ne pas se décourager et à accepter le joug des épreuves même dans cette situation.

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-> "Pour dire Ta bonté le matin la foi en Toi pendant les nuits" (léaguid bakoker 'hasdékha véémounaté'ha balélot - Téhilim 92,3)
=> Pourquoi débute-t-il au singulier et se termine-t-il au pluriel?
Il aurait dû commencer par "pour dire Ta bonté les matins" ou terminer par "la foi en Toi pendant la nuit".

Le rav Elimélé'h Biderman explique :
C’est qu’en fait, ce n’est pas tellement une innovation qu’un homme ait confiance en D. dans une période de lumière (suggérée par le matin).
De même, dans les temps d’obscurité, nombreux sont ceux qui parviennent à se renforcer dans leur foi, en sachant que, derrière le voile des épreuves, se dissimule la lumière, le bien, la bénédiction. Car les juifs sont croyants fils de croyants et savent que le Créateur dirige le monde.

Il est écrit : "la foi en Toi pendant les nuits", avec l’emploi du pluriel : lorsqu'on a une sucession de plusieurs vagues d'épreuves, de difficultés, et malgré cela l’homme se renforce de plus belle, il s’agit alors d’une émouna solide et authentique.
En vérité, au contraire, c’est lorsque l’obscurité s’épaissit qu’il s’agit d’un signe que la lumière est proche, comme le dit Rabbénou Bé’hayé : "Lorsque la fin s’approchera, les épreuves se multiplieront. Ce sera alors le signe de la délivrance d’Israël."
[cela s'applique à un niveau collectif, mais aussi individuel]

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-> Rachi (Ochéa 2,17) enseigne que nos moments de souffrance, de grande obscurité, sont eux-mêmes des phares d'espoir, car ils servent à nous motiver à faire téchouva et peuvent être le moyen de la Délivrance [collective, comme personnelle].
Ainsi, même si nous sommes dans l'obscurité totale des profondeurs du désespoir, la situation elle-même offre des rayons d'optimisme pour un avenir meilleur.

Les souffrances précédent la guéoula

+ Les souffrances précédent la guéoula :

-> "Si tu vois une génération où les souffrances débordent comme un fleuve, alors attends-le [le machia'h], comme dit le prophète : "Quand cela deviendra comme un fleuve étroit… Le Rédempteur viendra à Tsion" (Yéchayahou chap.59)".
[guémara Sanhédrin 98a]

-> Le mizmor "Laménatséa'h" (Téhilim 20) a 70 mots.
Le Gaon de Vilna, se basant sur le Zohar, explique que ces 70 mots correspondent aux 70 dernières années de l'exil, période durant laquelle il y aura de nombreuses souffrances.

-> "Au cours de la dernière année, de terribles souffrances et de nombreux décrets difficiles, l'asservissement sera plus sévère, et de nombreuses maladies ; la nature du monde changera et le goût de tout sera repris et tout sera cher ; il n'y aura pas de paix pour "celui qui sort et celui qui entre" ; et les hommes de foi vont mourir, et immédiatement machia'h va venir". [midrach Hechalot Rabbati 36,5]

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-> Le Sia'h Its'hak (dans son pérouch sur la téfila) enseigne :
Nous disons dans les Pessouké déZimra : "boné Yérouchalayim, Hachem"
"Boné" (construit) est au présent, pour signifier que Hachem construit continuellement Jérusalem.
Le Ram'hal dit : "Toutes les souffrances que nous endurons font véritablement partie du processus de la guéoula".
C'est le vrai sens de "boné Yérouchalayim" = Hachem reconstruit continuellement Jérusalem à travers nos souffrances et nos difficultés.

Le Sia'h Its'hak (pérouch sur Chémoné Esré) ajoute que c'est aussi la raison pour laquelle nous disons dans la Amida le "goél Israël" au présent.
Les difficultés constantes que nous subissons tout au long de l'exil ne sont pas des moyens de vengeance, mais leur but est de nous aider à nous purifier et à nous rendre dignes de la guéoula, ce qui signifie que les difficultés/souffrances en elles-mêmes sont considérées comme faisant partie du processus de la guéoula.

-> La guémara (Béra'hot 5a) affirme : "3 bons cadeaux ont été donnés à Israël : la Torah, la terre d'Israël et le monde à venir, et toutes ne sont donnés qu'à travers la souffrance".
Cela nous dit clairement que pour mériter la bonté d'Hachem, nous devons endurer la souffrance.

[lorsque nous comprenons que nos difficultés et souffrances sont les éléments qui construisent les blocs de construction de Jérusalem, de la guéoula et de toute bonté future [éternelle] que nous recevrons, alors nous pouvons les accepter avec joie et amour.
Chacune nous permet de la rapprocher, de l'embellir, ... ]

-> Le 'Hafets 'Haïm dit également que la raison pour laquelle nous pouvons espérer la Délivrance, même si les générations précédentes ne l'ont pas méritée, est parce que la souffrance peut nous amener à la mériter.
[puisque la souffrance nous purifie de nos fautes, augmentent notre mérite de rester fidèle à D. en émouna malgré les galères, .. (surtout qu'avec la baisse spirituelle des générations, tout est plus sombre, et la moindre petite victoire spirituelle a beaucoup plus de valeur)
Les souffrances nous permettent de mériter rapidement la guéoula, car elles réduisent le niveau de téchouva nécessaire pour être méritants pour la guéoula. Bien évidemment, si on fait une téchouva de tout coeur par nous-même, alors on peut minimiser la nécessité de davantage de difficiltés ou d'exil. ]

-> Dans la guémara (Sanhédrin 97b), il y a un débat sur la question de savoir si la guéoula dépend de la téchouva, et il y a ceux qui soutiennent que nous pouvons mériter la guéoula par le fait d'avoir des souffrances.
Le rav Its'hak Aizik Chaver explique que c'est parce endurer une souffrance avec un amour d'Hachem et une émouna forte est en soi une raison de mériter la guéoula.
Le Ram'hal (Daat Tvounot - siman 40) affirme qu'il y a ceux qui mériteront la guéoula grâce à leur droiture, ce qui la mériteront grâce à leur téchouva, et ceux qui la mériteront uniquement sur la base de leur acceptation des souffrances [sans se rebeller car provenant d'Hachem].

-> Le Séfer Emouna véHachgakha (basé sur les enseignements du Gaon de Vilna) dit que le fait que nous restons forts dans notre bita'hon tout au long du 'hevlé machia'h peut être notre principal mérite pour la guéoula.
[Rabbi Ezriel Tauber fait remarquer que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל). En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés. (cette période de troubles nous octroie des mérites permettant de la mériter d'une belle manière)]

-> Le Shévet Moussar (chap.51) ajoute que le fait que nous résistons à toutes les épreuves de l'exil, que nous ne nous rebellons pas, et que nous faisons de notre mieux pour apprendre la Torah et les mitsvot, parfois même en faisant un sacrifice de soi, cela a pour conséquence de nous enlever toutes les accusations contre nous, et sera une formidable source de récompenses lorsque la guéoula arrivera.

-> Le Ram'hal dit que le fait d'espérer en la délivrance, au milieu des douleurs que nous subissons dans l'exil (sans se rebeller contre Hachem, et au contraire voulant être proche de Lui par émouna), cela est un catalyseur très puissant pour activer la guéoula (indépendamment du fait que nous aurons plus de récompenses pour cela après car réalisée dans la douleur).

-> Le 'Hafets 'Haïm (kountrass tsipita lichoua) enseigne qu'à travers l'exil qui traîne, nous accumulons plus de mérites : à la fois le cumul des mérites de chaque génération supplémentaire, et à la fois par le simple fait que nous attendons avec une émouna inébranlable et n'abandonnons pas.

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-> Nos Sages (Pessikta rabbati 37) disent que le machia'h lui-même acceptera de nombreuses souffrances sur lui (spécifiquement pendant la dernière période de la guéoula, les 70 dernières années), afin que de nombreux autres juifs puissent mériter la guéoula.

-> Le Zohar enseigne :
A l'époque de la faute du Veau d'or, Hachem voulait supprimer le peuple juif et ne laisser que Moché Rabbénou et ses descendants, et Moché est intervenu au nom du peuple juif.
Il en sera de même concernant la future guéoula, Hachem a dit à Moché qu'Il était prêt à racheter seulement une infime partie du peuple juif ...
Moché est intervenu à nouveau pour le peuple juif, et a accepté sur lui toutes les difficultés du 'hévlé machia'h afin qu'au moins tous les bénonim du peuple juif puissent mériter la guéoula.

[ainsi de nombreux juifs seront délivrés à la guéoula par les souffrances que Moché va avoir au moment du 'hévlé machia'h.]

-> Après la 2e guerre mondiale, le rabbi de Klausenbourg a rencontré le rav Areleh Belzer et lui a demandé : "Si le machia'h ne vient pas maintenant (après tout ce qui s'est passé) quand est-ce qu'il viendra?"
Le rav Areleh lui a répondu : "Si le machia'h venait maintenant, seulement les individus mériteraient la guéoula. Hachem attend que le peuple juif se reconstruise, puis Il amènera le machia'h".
[Hachem peut repousser la guéoula et endurer tant de douleurs et de souffrances supplémentaires (pour ainsi dire), uniquement pour s'assurer qu'aucune âme (néchama) de ceux qui font les bons choix pendant cette période déterminante, ne soit laissée de côté, comme le dit le verset : "afin que personne ne soit laissé pour compte" (Chmouël II 14,14).
Ainsi, nous devons relativiser les douleurs actuelle de l'enfantement du machia'h, en espérant qu'avec l'aide de D. cela permette que le plus possible de juifs méritent la guéoula grâce à cela. Nos souffrances étant pâles en comparaison des grands avantages qui en découleront pour l'éternité.]

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-> Le Zohar (tikouné Zohar - tikoun 12,27b) dit que la raison pour laquelle Hachem s'est révélée à Moché dans un buisson plein d'épines, était que tout comme une rose est entourée d'épines pour sa protection, le peuple juif en exil sera entouré par le érev rav comme proctection pour eux, en ce que l'inconfort qu'ils nous causent hâtera la Délivrance (guéoula).
Le Gaon de Vilna ajoute que : "c'est pour cette raison qu'Hachem ne se débarrassera pas d'eux".

[bien que nous ne souhaitons pas de piqûres, mais si cela arrive que le érev nous cause préjudice, nous pique, il faut avoir en tête que par cela la guéoula viendra plus rapidement. ]

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-> Nos Sages (Pirké déRabbi Eliézer - chap.32) disent que les souffrances que Yichmaël causent au peuple d'Israël s'intensifieront pendant la période avant la venue du machia'h, en particulier en terre d'Israël.

[Avraham a été inspiré par Hachem pour nommer son fils Yichmaël en fonction de ce qui se passerait dans le futur : le fait qu'à notre époque la descendance de Yichmaël nous cause un grande douleur, motivant le peuple d'Israël à crier de toute coeur à D.
Hachem écoute alors ces prières spéciales (yichma El), et Il apportera alors la guéoula.
Le rav Matisyahou Salomon dit qu'on peut croire que l'on a des difficultés et par conséquent nous prions pour nous en débarrasser. Mais en réalité c'est l'inverse : Hachem nous envoie des difficultés par le biais de Yichmaël afin de nous motiver à prier.
Selon le rav Yérou'ham Lévovitz, cela s'applique à toutes les difficultés de la vie.
(en ce sens si nous prions sincèrement par nous-même, alors les souffrances ne sont plus si nécessaires!)]

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1°/ des difficultés pour nous motiver à faire téchouva afin que nous méritions la guéoula :

-> la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, alors Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman qui nous forcera à faire téchouva.
Le 'Hatam Sofer explique que si nous ne nous repentons pas et ne supplions pas pour le Temple par nous-même, alors nous allons souffrir d'un roi comme Haman jusqu'à ce que nous soyons forcés de le faire, comme les juifs à l'époque de Pourim.

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer - fin chap.43 ; Yalkout Chimoni fin Malakhi) enseigne :
"Si le peuple juif ne fait pas téchouva, ils ne seront pas délivrés. Et le peuple juif n'atteindra la téchouva que par la douleur par les difficultés financières".
De nombreux commentateurs (comme le 'Hafets 'Haïm) expliquent que l'objectif des souffrances est de nous pousser à faire téchouva, qui nous donnera le mérite dont nous avons besoin pour la guéoula.

[il est important de préciser : pour les nations du monde, les souffrances proviennent totalement de l'Attribut de Justice/Rigueur (midat hadin) pour les punir.
Mais pour le peuple juif, l'Attribut de Rigueur n'est qu'une couverture de l'Attribut de Miséricorde (midat harakhamim) qui est cachée en dessous, car il sert à nous inciter à faire téchouva et à mériter ainsi la guéoula. (c'est une petite souffrance temporaire, pour un bien infini et éternel.)]

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2°/ les difficultés nous préparent à la guéoula :

-> Le Chla haKadoch (Chémot - Torah Ohr - ot 22) explique que l'exil n'est pas une punition, mais plutôt une guérison pour nous purifier et retirer notre matérialité.

-> Le Ram'hal (Adir baMarom - amoud 22) dit que les épreuves que nous endurons spécifiquement pendant la période des 'hévlé machia'h sont là pour nous purifier de toute impureté qui est devenue une partie de nous.

-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne que chaque nation représente des forces d'impuretés spécifiques, qui sont incarnées par certains mauvais traits de caractère.
Quand on est en exil sous la juridiction d'une certaine nation, ce n'est pas un hasard : c'est plutôt une indication claire des domaines dans lesquels nous devons nous améliorer. Etre en contact étroit avec cette nation nous est nécessaire pour surmonter ces mauvais traits de caractère et ainsi nous fortifier contre les mauvaises influences que cette nation représente.
Le rav Dessler ajoute que le but de toutes les souffrances que nous expérimentons en exil est de nous donner des épreuves dans les domaines dans lesquels nous devons nous améliorer pour facilité la purification nécessaire.

Selon le rav Moché Sorotzkin : il s'ensuit donc qu'à mesure que nous nous rapprochons de la venue du machia'h, si nous ne nous sommes pas débarrassés [par nous-même] de tous ces mauvais traits de caractère, les souffrances s'intensifieront dans le but de nous purifier de l'impureté de ces traits.]

-> La guéoula finale ressemble à celle en Egypte.
Il est écrit : "Tu as fait sortir de l'Egypte, du milieu de ce creuset de fer" (Méla'him I 8,51)
- Le Ram'hal (Déré'h Hachem 4,49) enseigne : "Après la faute d'Adam, toute l'humanité était en ruine ... c'est pourquoi il était nécessaire que le peuple d'Israël soit exilé et asservi en Egypte. C'est ce qui leur a permis de se purifier comme l'or dans le creuset."
- Selon Rabbi Chmouël Aharon Rubin (cité dans le Talelé Orot) :
D. nous punie pour notre bien, afin de nous purifier par l'expiation de nos péchés.
Nos Sages déclarent : "De même que le levain est bon pour la pâte, les sangs sont bons pour la femme ; celle qui a des pertes de sang (menstruel) abondantes aura de nombreux enfants".
Les juifs ont été comparés à une femme nida pour laisser entendre que leurs épreuves : "leurs sangs abondants", apparaîtront en définitive comme une bénédiction : ils doivent passer dans le creuset de la souffrance avant la délivrance ultime.

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3°/ Les difficultés nous permettent de mieux apprécier notre raison d'être dans ce monde :

-> Selon nos Sages, plutôt que d'être une punition l'exil nous sert de catalyseur pour corriger nos lacunes et nous rapprocher d'Hachem.
De même, la principale fonction des souffrances est de nous rapprocher d'Hachem.

-> Selon le rav Eliyahou Dessler, le but des souffrances à notre époque est de diminuer notre attachement à la matérialité, et elles nous enseignent à apprécier la spiritualité et à nous lier à Hachem.
Lorsque nous subissons des difficultés en exil qui affaiblissent notre désir de matérialité et renforcent notre aspiration pour grandir en spiritualité. [face à de vraies difficultés de la vie, tout le superflu devient secondaire, et on se refocalise sur l'essentiel. (ex: face à la notion de la mort, on se rappelle que tout est éphémère, qu'on devra rendre des comptes, qu'on aura besoin de mérites pour "meubler" notre monde à venir éternel, ...)]
Grâce à cela, lorsque le machia'h viendra, nous serons méritants d'une connexion forte avec toute la spiritualité qui sera alors disponible.

[cette notion que la guéoula nécessite que nous ayons une bonne perspective sur la spiritualité/matérialité, est développée par exemple : https://todahm.com/2022/03/18/se-preparer-pour-le-machiah ]

-> On peut ajouter l'exemple suivant :
Selon Rabbi Avigdor Miller : Le "creuset de fer" de l'Egypte a purifié les juifs de toutes les saletés spirituelles. Parce qu'ils étaient réduits en esclavage, les Bné Israël ont appris à être humbles et miséricordieux. Cela a affiné leur personnalité.
Ce n'est que par le biais de leurs souffrances en Egypte, qu'ils ont pu devenir méritants de devenir la nation choisie par Hachem et être capable de recevoir la Torah.

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4°/ Les difficultés nous motivent à se préparer pour la guéoula :

-> Le rav Eliyahou Dessler explique que le but du 'hévlé machia'h est de nous éveiller afin que nous nous préparions pour la machia'h. L'une des raisons pour lesquelles la préparation pour le machia'h est vitale est que la façon dont nous vivrons le temps d'après la venue du machia'h peut énormément varier, et cela concerne à la fois le peuple d'Israël dans son ensemble, que chaque individu.

[b'h, voir à ce sujet : la forme qu'aura le monde après la venue du machia'h dépend de nous : https://todahm.com/2022/03/18/le-monde-a-venir-depend-de-nous ]

-> "pitom yavo él hékhalo" (le machia'h "viendra soudainement dans Son sanctuaire" - Mala'hi 3,1)
Le rav Moché Sorotzkin dit que le risque d'être pris au dépourvu est que nous n'ayons aucune chance de nous y préparer ; et nous serions alors exclus de cet incroyable moment qu'est la guéoula.
Par conséquent, on nous envoie des souffrances pour nous motiver à nous préparer à l'avance, afin que notre expérience du machia'h soit à un niveau spirituel élevé.
[le yétser ara nous anesthésie dans notre train-train quotidien, du coup Hachem nous envoie des stimulation pour nous éveiller à la Vérité. Ainsi, plus nous faisons ce travail par nous-même, plus on s'évite des temps difficiles, qui ne sont alors plus nécessaires.]

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5°/ les difficultés nous motivent à prier :

-> Nos Sages nous enseignent à de nombreux endroits que la guéoula dépend de la prière, et en particulier de nos prières faites avec sincérité, celles qui proviennent des profondeurs de notre coeur, voir exprimées avec des larmes.
[on peut citer :
- Le Targoum (Yéchayahou 59,16 ; 63,5) dit que même une seule personne priant avec sincérité peut amener la guéoula.
- Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19), nous ne pouvons pas estimer le pouvoir d'une prière d'un individu pour la guéoula et l'honneur d'Hachem. ]

-> Le rav Moché Sorotzkin enseigne :
beaucoup de nos souffrances tout au long de l'exil étaient une fonction liée à l'exil lui-même, mais le but des souffrances dans la période précédent la guéoula est entièrement différent.
A ce moment les souffrances peuvent venir uniquement dans le but de nous motiver à prier pour la guéoula.
Lorsque nous prions actuellement, on ne doit pas se concentrer essentiellement à demander à Hachem de retirer nos souffrances, mais plutôt nous devrions implorer pour la guéoula.
[les souffrances n'étant pas une fin en soi, mais plutôt au service de la guéoula. ]

-> Le Méam Loez (Chémot 6,1) :
Le fait que la souffrance des juifs s'aggravât après la visite de Moché à Pharaon était pour le bien d'Israël ...
En effet, constatant qu'ils étaient persécutés au lieu d'être libérés, ils n'avaient pas d'autre espoir que de se tourner de tout leur cœur vers Hachem, et d'implorer Son pardon pour toutes leurs fautes.

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 97a) nous enseignent que la Délivrance (guéoula) ne peut venir que lorsque nous avons abandonné l'espoir de mériter la guéoula.
Qu'est-ce que cela veut dire?
Le rav Moché Sorotzkin dit qu'une explication est qu'il ne faut pas sentir que la guéoula viendra avec l'aide de l'homme ; cela ne viendra que par Hachem Lui-même. C'est l'une des raisons invoquées pour expliquer pourquoi Hachem a endurci le coeur de Pharaon avant que les juifs ne quittent l'Egypte. Cela devait se produire pour que les gens n'aient pas l'impression que Pharaon pouvait les aider d’une façon ou d’une autre à réaliser la sortie d'Egypte.

-> De même, nos Sages enseignent que Esther s'est rendue à un festin en tête à tête avec A'hachvéroch et Haman, dans le but que le peuple juif pense qu'elle était de leur côté et qu'ils n'avaient plus personne sur qui compter que Hachem. En effet avant ils priaient certes, mais ils se disaient ça va on a notre 'soeur' Esther qui est au palais et qui va nous aider à sortir de cette situation difficile.
Mais une fois qu'ils pensaient que même Esther était une "vendue", alors ils ont prié avec sincérité, avec 100% de leur espérance en papa Hachem.

[on voit de là que certes on prie depuis des centaines et des centaines d'années pour la venue du machia'h, mais il ne suffit pas que nos lèvres bougent, notre coeur doit également vibrer à chaque fois, en l'honneur de notre papa Hachem qui attend tellement de pouvoir reconstruire Sa demeure et nous rendre Sa Présence manifeste.]

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-> "Tout malheur qui arrive sur le monde n'arrive qu'en raison du peuple juif [afin qu'il ouvre les yeux et fasse téchouva]"
[voir à ce sujet : Tout ne se passe que pour le peuple d'Israël : https://todahm.com/2022/03/18/tout-ne-se-passe-que-pour-le-peuple-disrael ]

L’importance d’aspirer à la venue du machia’h

+++ L'importance d'aspirer à la venue du machia'h :

-> La guémara (Shabbath 31a) rapporte qu'après la mort, lorsque l'âme rejoint le monde de Vérité, elle se tient devant le beit din d'en-Haut qui lui posera 6 questions.
La 4e question sera : "As-tu anticipé/attendu la délivrance?" (tsipita lichoua).
=> En quoi attendre le machia'h est si important, au point d'être une des 6 questions qu'on nous posera?
En quoi cela est un critère clé permettant de savoir si notre âme a réussi sa mission sur terre?

-> Le Smak (Séfer Mitsvot katan - mitsva 1) dit que la mitsva de "tsipita lichoua" est dérivée du 1er des 10 Commandements : "Ano'hi Hachem Elokékha acher otsétikha méErets Mitsraïm" (Je suis Hachem Ton D. qui t'a fait sortir d'Egypte).
Cela nous enseigne que de même que nous devons croire que Hachem nous a sorti d'Egypte, de même nous devons croire et aspirer à la guéoula de cet exil.

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+ Les bénéfices de désirer ardemment la guéoula :

1°/ Cela empêche la souffrance :

-> Le fait d'attendre le machia'h et être conscient de ce si bel avenir qui peut arriver d'une seconde à l'autre, nous offre un grand réconfort, surtout dans nos moments de souffrance. [tout cela n'est que temporaire, et très vite on sera dans le monde qui n'est clairement "que bien" (koulo tov).]

-> Le Séfer haTikounim (le Ram'hal y rapporte de notions qu'il a apprises de Eliyahou haNavi et d'anges - tikoun 36), nous apprenons qu'attendre la Délivrance sert à nous sauver de certaines souffrances que nous pourrions autrement subir aux mains des nations du monde pendant notre exil.

-> Nos Sages disent que l'attente du machia'h peut être un mérite pour être sauvé d'un éventuel danger au moment de la venue du machia'h.
A ce moment-là, il y aura un risque accru de préjudice de la part des "anges du mal" (dont le travail principal est de nuire aux réchaïm), mais notre mérite d'anticiper le machia'h servira de bouclier de protection contre eux.
[midrach Yalkout Chimoni Yéchayahou - fin remez תקד ; Pessikta rabbati maamar גילי]

[on peut éventuellement ajouter que lorsqu'une personne aspire à la délivrance pour que l'honneur d'Hachem soit pleinement révélé, pour qu'il n'y ait plus de hilloul Hachem, pour qu'Il arrête de souffrir de l'exil ... alors mesure pour mesure Hachem va également nous combler du meilleur.
N'oublions pas qu'à chaque fois que nous attendant la Délivrance, nous réalisons une mitsva, ce qui est en soit un mérité énorme et éternel! ]

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2°/ C'est un mérite pour entrer en terre d'Israël avant la guéoula :

-> Le rav Moché Sorotzkin rapporte qu'il y a 2 niveaux de rassemblement des exilés (kibouts galouyot).
Tout d'abord avant la venue du machia'h, Hachem amènera des gens en terre d'Israël. Ensuite après l'arrivée du machia'h, il y aura un rassemblement général pour le restant du peuple.
Qu'est-ce qui détermine à quel groupe nous appartiendrons?

Le Messé'h 'Hokhma (Nitsavim 30,3) écrit que ceux qui avaient le désir de vivre en terre d'Israël alors qu'ils étaient encore en exil y seront amenés avant la guéoula, mais celui qui s'est contenté de vivre en dehors d'Israël, qui s'y est senti trop confortable, ne méritera de venir en terre d'Israël que plus tard, après la venue du machia'h.
[grâce à D. nous vivons dans un exil avec un certain confort, au point qu'on peut en venir à s'y enraciner, s'y sentir bien. Mais si on était persuadé que le machia'h va arriver imminemment et que nous serons tous rassemblés en Israël, alors est-ce qu'on vivrait le même type de vie? ]

-> Les Richonim (ex: Ramban - Séfer haGuéoula chaar 4 ; Mabit - Beit Elokim chaar aTéfila chap.17) affirment que tous ceux qui attendent le machia'h pendant leur vie, seront méritants d'une résurrection des morts immédiatement avant la venue du machia'h, afin qu'ils puissent être témoins de tous les miracles qui se produiront au moment de l'arrivée du machia'h.
[mesure pour mesure que tu as aspiré à la guéoula, alors tu pourras la vivre aux premières loges! ]

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3°/ Cela apporte réellement la guéoula :

-> Nos Sages disent à plusieurs reprises que le fait d'espérer et d'attendre le machia'h est un moyen permettant d'aider à la venue de la guéoula.
On peut citer par exemple :
- "la géoula viendra par le mérite du fait que nous l'attendons" - midrach Yalkout Chimoni Téhilim rémez תשלו ;
- "grâce à l'attente [pour la guéoula] qu'auront parmi les juifs pendant l'exil, ils mériteront d'être délivrés" - Ram'hal (Otsarot aRam'hal Téhilim 71,1)

-> Nos Sages (Otsar amidrachim Yéhochoua ben Lévi - קטע ו) enseignent que le machia'h lui-même est bouleversé par le fait que le peuple juif soit en train de l'attendre.
Pour illustrer cela, le 'Hafets 'Haïm relate une histoire vraire :
Après avoir servi comme rav à Varsovie, le Beit haLévi avait décidé de la quitter pour occuper un poste dans une autre ville. Une délégation vint à lui de la ville de Brisk pour lui demander d'y devenir le rav et il refusa.
Quand ils lui ont dit que 25 000 personnes l'attendaient pour être leur rav, le Beit haLévi a décidé qu'il ne pouvait pas laisser tomber autant de monde et il a accepté d'y prendre le poste de rabbin.

Le 'Hafets 'Haïm ajoute que tout comme le Beit haLévi a trouvé qu'il est impossible de refuser sa venue à autant de personnes, si le peuple d'Israël attendait vraiment le machia'h alors eux aussi ne seraient pas refusés.
[à chaque génération il y a des personnes potentiellement machia'h, et au moment où il est choisi alors une âme spéciale du machia'h descendra en lui. Eventuellement, on peut dire que c'est cette âme au Ciel qui est bouleversée de voir autant de juifs qui attendent le machia'h, au point qu'elle se sent "obligée" de descendre.]

-> Le midrach (rabba שה"ש א,ד) dit :
"Pouvons-nous imaginer ce qui résulterait, si nous le peuple d'Israël qui attendons la Délivrance, exprimions à Hachem : "Il n'y a rien au monde que nous voulons plus que Toi!".
[en exprimant à D. que nous ne désirons rien d'autre que Lui, que nous voulons le machia'h pour pouvoir de nouveau être réunis et proches, alors (si l'on peut dire) cela active réciproquement les sentiments d'amour et de bonté d'Hachem à notre égard. La guéoula en est activée.
A l'inverse, si nous sommes confortables dans notre train train quotidien, alors Hachem nous y laisse (si Je ne vous manque pas tant que ça, si vous avez mieux à faire qu'être avec votre papa Hachem!). ]

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4°/ Cela changera notre expérience de la guéoula :

-> En plus de ce qu'on a vu précédemment, le niveau de la guéoula et du Temple dont nous bénéficierons, ainsi que la vitesse à laquelle cela se produira, dépend de notre degré d'attente.
[il n'y a pas un scénario défini, mais plutôt tout dépendra de notre désir préalable à la Délivrance.]

Sur la base de cette idée, le 'Hatam Sofer (sur Soucca 41) explique pourquoi le 2e Temple était à un niveau inférieur au premier.
La raison est que puisque le peuple juif n'aspirait pas au 2e Temple au degré qu'ils auraient dû avoir, alors par conséquent le Temple qu'ils ont reçu n'avait pas le même niveau de sainteté que l'original.

[plus nous aspirons à la guéoula, plus nous mériterons d'avoir éternellement le nouveau Temple (du Ciel) à un niveau le plus élevé possible.
Ainsi, on ne doit pas voir comme un échec le fait qu'on désire le machia'h et qu'il ne vienne pas. Mais au contraire, c'est notre attente actuelle qui construit et sublime toujours plus ce que sera notre guéoula.]

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-> Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :
On peut s'interroger pourquoi les 2 réchaïm : Datan et Aviram, ne sont pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Roch répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.

=> On voit donc que le fait de constamment espérer en la venue imminente du machia'h, est une garantie qui va nous permettre de mériter de vivre cet incroyable moment qu'est la guéoula, et cela est valable même pour les réchaïm.

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-> sur la nécessité vitale de demander la guéoula : https://todahm.com/2022/03/18/necessite-de-demander-le-machiah

Guéoula & téchouva

+++ Guéoula & téchouva :

-> "Lorsque tous les juifs feront téchouva, la guéoula viendra immédiatement, comme il est écrit dans la Torah :
"Et tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui, toi et tes enfants, de tout ton cœur et de toute ton âme. Hachem, ton D., te prenant en pitié, mettra un terme à ton exil, et il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels il t'aura dispersé." (Dévarim - Nitsavim 30,2-3)
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

-> Selon le Zohar ('Hadach - hakdama haZohar fin 12a) :
"Si vous voulez connaître le moment de la guéoula et quand est-ce que vous retournerez en terre d'Israël, faites téchouva et immédiatement vous retournerez en terre d'Israël [dans le cadre de la guéoula]."

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim 95) enseigne : "si seulement Israël faisait téchouva un jour seulement, tout de suite le machia'h viendrait" (ilou Israël ossim téchouva yom éh'ad, miyad aya ben David ba).

-> La guémara (Sanéhdrin 98a) rapporte que le rav Yéhochoua ben Lévi a rencontré le machia'h et lui a demandé : "Quand est-ce que tu viens?" Il a répondu : "Aujourd'hui"
Par la suite, il est retourné à Eliyahou haNavi et lui a dit : "Ce que vous m'avez dit n'est pas vrai [parce qu'il n'est pas venu en ce jour]".
Eliyahou haNavi lui a dit que ce qu'il voulait dire était qu'il viendra "aujourd'hui", si [ce jour-là] nous faisons téchouva et obéissons à la parole d'Hachem.

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, nous avons eu de nombreux moments opportuns où le machia'h aurait pu venir, mais nous avons perdu ces opportunités parce que le peuple juif n'a pas fait une téchouva appropriée pour mériter la guéoula.
Le 'Hafets 'Haïm affirmait qu'il est entièrement possible de faire téchouva en une seule seconde, en acceptant sur nous pleinement la Royauté/joug d'Hachem, que "én od milévado".
Le rav Eliyahou Dessler dit que tout celui qui désire ardemment déraciner le mal qui est en lui doit être un extrémiste. En effet, tous ceux qui ont acquis le monde futur en un instant (koné olamo béchaa a'hat - guémara Avoda Zara 10) étaient des extrémistes. [on voit de là également que la téchouva est question d'un instant, où l'on se jette totalement dans les bras d'Hachem (j'ai fauté par vent de folie, mais Je n'ai que Toi!)]
Le rav Dessler enseigne également : "Une personne qui fait téchouva parce qu'elle reconnaît la Providence d'Hachem dans sa souffrance peut atteindre des sommets sans précédent."

-> "Rabbi Yo'hanan a dit : "Grande est la téchouva car elle permet de rapprocher la délivrance, comme il est écrit : "Un rédempteur viendra pour Sion et pour ceux parmi Yaakov qui se sont repentis de leur faute" (Yéchayahou 59,20). "
[guémara Yoma 86b]

-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2014/08/08/tout-depend-de-la-techouva

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-> La guémara (Sanhédrin 97b) enseigne :
"Hachem attend le machia'h, et nous l'attendons également, alors qu'est-ce qui le retient?
La réponse est que la midat hadin (l'Attribut de Rigueur) ne permet pas au machia'h de venir."
=> Comment comprendre cela?

Le rav Its'hak Eizik Chaver explique que Hachem repousse la guéoula, malgré le fait qu'Il attend impatiemment de pouvoir l'amener, afin de nous donner l'opportunité de faire téchouva et de mériter la guéoula au niveau le plus haut possible.
[en effet, il n'y a pas un scénario de guéoula, mais plus nous aurons un niveau spirituel élevé, pus la guéoula sera sublime. ]

Le 'Hatam Sofer dit que même si le peuple juif voudrait la guéoula sans faire téchouva, et même si Hachem serait d'accord pour l'amener, nos Patriarches ne seraient pas d'accord. En effet, si nous ne faisons pas téchouva avant, cela implique qu'on aura une guéoula limitée et simple (une Délivrance au rabais, et non exceptionnelle!).
Aussi difficiles que peuvent être les épreuves de l'exil, elles valent la peine d'être endurées par le peuple juif car elles permettront d'avoir une guéoula au plus au niveau possible. [mais on peut se dispenser de tant de galères si on fait sincèrement téchouva par nous-mêmes!]

-> Au final, on devra forcément faire téchouva, mais soit on le fera de nous même, soit Hachem devra augmenter les souffrances jusqu'à ce qu'on le fasse.
En ce sens la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, alors Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman qui nous forcera à faire téchouva.
Le 'Hatam Sofer explique que si nous ne nous repentons pas et ne supplions pas pour le Temple par nous-même, alors nous allons souffrir d'un roi comme Haman jusqu'à ce que nous soyons forcés de le faire, comme les juifs à l'époque de Pourim.
Le rav Eliyahou Dessler dit qu'à la suite d'avoir sur nous un roi dur comme Haman, nos coeurs "se briseront". Nous nous tournerons ensuite vers Hachem avec un désir de faire téchouva, et alors Hachem nous aidera à faire téchouva, et par ce mérite nous mériterons le machi'ah.
[on voit de là que nous pouvons mériter la guéoula par le simple fait de vraiment désirer faire téchouva.]

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer - fin chap.43 ; Yalkout Chimoni fin Malakhi) enseigne :
"Si le peuple juif ne fait pas téchouva, ils ne seront pas délivrés. Et le peuple juif n'atteindra la téchouva que par la douleur par les difficultés financières".
De nombreux commentateurs (comme le 'Hafets 'Haïm) expliquent que l'objectif des souffrances est de nous pousser à faire téchouva, qui nous donnera le mérite dont nous avons besoin pour la guéoula.

[il est important de préciser : pour les nations du monde, les souffrances proviennent totalement de l'Attribut de Justice/Rigueur (midat hadin) pour les punir.
Mais pour le peuple juif, l'Attribut de Rigueur n'est qu'une couverture de l'Attribut de Miséricorde (midat harakhamim) qui est cachée en dessous, car il sert à nous inciter à faire téchouva et à mériter ainsi la guéoula. (c'est une petite souffrance temporaire, pour un bien infini et éternel.)]

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-> "Va, mon peuple, retire-toi dans tes demeures, et ferme les portes derrière toi ; cache-toi un court instant, jusqu'à ce que la bourrasque ait passé" (Yéchayahou 26,20)
=> Quel est l'intérêt de passer du temps à l'intérieur lorsque le machia'h arrive?
Les midrachim et les commentateurs expliquent que le but d'aller à l'intérieur est de subir un processus contemplatif d'auto-évaluation, de faire téchouva et de nous renforcer dans la Torah et les mitsvot.
[on est tellement influencé par la façon de vivre et de penser des non-juifs qui nous entourent, on est tellement pris dans la routine de la vie, ... si on attend vraiment le machia'h il faut savoir s'isoler avec soi-même, prendre le temps de faire le bilan, de parler à ce sujet à Hachem, ... ]

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que la guéoula inclut une téchouva spécifique sur les causes de la destruction du Temple, comme par exemple : le bitoul Torah, la haine gratuite (sinat 'hinam), la dispute (makhlokét), le lachon ara. [voir guémara Yoma 10b ; Shabbath 119b ; Baba Métsia 30b ...]
Nos Sages apportent également des domaines dans lesquels nous devons nous renforcer pour mériter la guéoula et être sauvés des 'hévlé machia'h, comme : l'étude de la Torah et les actes de bonté.

De son côté, le rav Eliyahou Dessler donne le remède général pour nos fautes :
1°/ étudier la Torah = cela chasse le yétser ara ;
2°/ étudier le moussar = pour acquérir la vraie façon de voir les choses ;
3°/ Entraînement personnel à "briser sa volonté" = comme l'écrit Rabbénou Yona (Yessod haTéchouva) au nom du Raavad : "briser sa volonté" est équivalent à de nombreux jeûnes en une seule journée. Cela corrige la cause de la faute elle-même (le yétser ara, qui est une volonté incontrôlée)
[si l'on ne sait jamais se dire non, alors on ne dira pas non au yétser ara] ;
4°/ faire de nombreux actes concrets de bonté = cela sert à contrecarrer les fautes commises envers son prochain. Cela doit inclure à la fois des actes de bonté ('hessed) à des individus, mais aussi des services pour le peuple d'Israël.
[le rav Dessler explique que de même que l'on a pu développer son "égo" (moi je) au détriment des autres juifs, alors de même on doit agir en kappara pour le bien des juifs. (lorsque je faute avec mon prochain, mais également toute faute affecte négativement les juifs individuellement et collectivement, car nous sommes liés les uns les autres)]
Mais aussi du 'hessed dans le coeur : changer son attitude intérieure envers les autres, cultiver des sentiments de sympathie et de volonté d'aider, ainsi que prier pour les autres.

[faire une mitsva avec l'intention qu'elle profite aux autres juifs (ex: j'étudie pour le bien des juifs décédés et vivants, et la grandeur d'Hachem) ;
Le rav Dessler ajoute que si l'on fait quelque chose de mal envers autrui, si ensuite on va faire téchouva dessus, alors certes d'une certaine façon la souffrance qu'elle a pu avoir à cause de nous est largement inférieure au mérite qu'elle aura pour avoir été le moyen permettant notre téchouva. D'une certaine façon cela ressemble à une personne qui souffre de pauvreté, ce qui va permettre à autrui d'accomplir une mitsva de tsédaka, et ce mérite est tellement énorme qu'il dépasse largement l'angoisse et la souffrance liées à la pauvreté. ]

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-> Le Pélé Yoets (Erékh Tsipouï) écrit qu'une personne faisant téchouva sincèrement peut apporter la guéoula.

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) dit que nous ne pouvons pas estimer le pouvoir d'une prière d'un individu pour la guéoula et l'honneur d'Hachem.
Nos travail n'est pas de tout faire, mais au moins de remplir notre part, en essayant de faire de notre mieux.
Le rav Moché Sorotzkin ajoute : de même, la téchouva de chaque juif, aussi petite soit-elle a une valeur incroyable. On ne doit pas désespérer en n'arrivant pas à tout réparer en nous, mais on doit faire de notre mieux à notre niveau.

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-> "Si nous faisons téchouva, le machia'h viendra immédiatement, et sinon il tardera"
[Ramban - Katvé haRamban ח"א - amoud שכד]

-> [Eliyahou haNavi nous rapporte que] Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

A ce sujet, le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Lorsqu'un fils tarde à rentrer le soir, son père le guette par la fenêtre ; lorsqu'un mari part en voyage, son épouse attend anxieusement son retour. Comment est-il possible que Hachem "souffre" tellement et que nous demeurions insensibles?
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).
Ô Hachem, incite le peuple d'Israël à se repentir devant Toi en toute sincérité!

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-> Le 'Hafets 'Haïm avait l'habitude de dire le soir du Séder :
"Le moment fixé pour l'arrivée du machia'h "en son temps fixé" (bé'ita - "Le monde a une duré de 6 000 ans" - Sanhédrin 97a) viendra certainement, mais nos Sages nous enseignent que nous pouvons mériter d'amener le machia'h plus tôt par la téchouva.
Cependant, même au moment de "bé'ita", il sera nécessaire de faire téchouva, et Hachem nous forcera à le faire. Si c'est ainsi, pourquoi devrions-nous être si têtus pour atteindre le dernier moment? Nous pouvons tout aussi bien faire téchouva maintenant et être libérés bien plus tôt".

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-> "S'il n'y a pas de stratégie, la nation tombera" (béén ta'hboulot yipol am - Michlé 11,14).
La plupart des commentateurs expliquent que ce verset fait référence à la nécessité de mener une guerre avec stratégie, car sans cela, de nombreuses vies seront perdues.
Mais Rachi enseigne que ce verset fait allusion à une période de souffrances, et la phrase nous dit que lorsque nous traversons une période de difficultés et que cela ne sert pas à nous éveiller à la téchouva, alors le résultat sera "yipol am" (que la nation tombera).

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-> Le Sforno (sur Téhilim 108) indique que nous devrions prier pour demander la miséricorde d'Hachem pour que les dirigeants [spirituels] de la génération d'avant la venue du machia'h puisse éveiller le public.

Le 'Hafets 'Haïm dit que puisque nous sommes très proches de la guéoula, les talmidé 'hakhamim doivent renforcer le peuple juif, sinon ils pourront avoir des accusations contre eux de l'Attribut de Rigueur (midat hadin), et même Hachem ne pourra pas justifier l'apathie des talmidé 'hakhamim.
Le Ohr ha'Haïm (Béhar 25,25-28) écrit aussi que si nos dirigeants spirituels ne motivent pas les gens à changer, ils seront plus tard jugés sur leur manque d'implication.
Le 'Hafets 'Haïm ajoute que dans la période de "Ikvéta déMéchikha" (arrivée imminente du machia'h), l'obligation concerne tout celui qui peut sensibiliser davantage à Hachem.
[n'oublions pas qu'un bon moyen d'enseigner à autrui est par le fait de donner l'exemple.]

Ailleurs, le 'Hafets 'Haïm dit que tout celui qui a un sentiment de crainte du Ciel doit essayer d'éveiller autrui à la téchouva.
[ lors de la traversée de la mer Rouge, chaque tribu avait un "chemin" dont les murs étaient transparents pour permettre qu'il y ait une joie parfaite car on pouvait tous voir que son prochain juif était bien là. De même, si nous sommes persuadés que la guéoula est imminente, alors nous devons tout faire pour être soi-même méritant, mais également pour qu'on y soit tous présents. Comment envisager autre chose que tous les enfants de papa Hachem se retrouvent ensemble pour fêter cette grande Réunion de famille à la guéoula.]

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-> "Tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui"
Ce verset fait référence à une téchouva pour l'unique but de suivre la volonté de Hachem.
Ce type de téchouva atteint directement le Trône Divin.
[rabbi Saadia Gaon]

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=> Sur quoi doit-on principalement se focaliser dans la téchouva d'avant guéoula?

D'après le 'Hafets Haïm, à plusieurs endroits, il semble que nous devrions éveiller autrui à faire une téchouva générale sur toutes les fautes qui doivent être corrigées à ce moment.
Mais nous constatons que les Richonim et les A'haronim insistent sur certains domaines spécifiques, qui devront être renforcés ou corrigés par la téchouva avant la venue du machia'h.

1°/ En venir à la pleine reconnaissance et vivre avec la vérité du "én od milévado" :

-> Le rav Saadia Gaon écrit qu'avant la venue du machia'h, les tsadikim doivent voyager d'un endroit à l'autre pour encourager leur prochain juif et les renforcer dans le concept d'unité d'Hachem (yi'houd Hachem).
[comme on l'a vu précédemment, même cela concerne tout juif qui peut influencer positivement un autre juif. (chacun fait du mieux qu'il peut)]

=> Pourquoi cette vérité (én od milévado) est-elle une condition préalable à la guéoula?

-> A plusieurs reprises, nos Sages nous disent que nous ne mériterons de quitter cet exil que par le mérite de la émouna, et notamment en reconnaissant et en intériorisant la vérité du "én od milévado".
L'une des principales causes de tous les exils que nous, en tant que nation, avons dû endurer est le manque d'un bita'hon complet que "én od milévado", que tout ce qui nous arrive vient uniquement d'Hachem.
Si c'est la cause de l'exil, il s'ensuit que nous ne mériterons la guéoula qu'en parvenant à la reconnaissance complète de "én od milévado", sans blâmer, ni donner crédit à aucune autre cause.

De plus, le rav Moché Sorotzkin dit que d'arriver au "én od milévado" est : 1°/ le but de la Création du monde ; 2°/ le but de l'exil dans son ensemble ; 3°/ la fonction spécifique de la période précédent immédiatement la venue du machia'h (ikvéta déméchikha) est d'en arriver à la reconnaissance absolue que Hachem est le source de tout. [ex: alors qu'avec toutes les nouvelles inventions on pourrait en attribuer le mérite à l'être humain]
Lorsque nous aurons internaliser cette Vérité, alors nous aurons atteint la véritable émouna et nous mériterons la guéoula. [ce monde n'est qu'un lieu de préparation, une salle de musculation du fait que tout vient de D.]

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2°/ Vivre en mettant l'accent sur la spiritualité :

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar 25,25-28) écrit que la guéoula viendra par le biais des tsadikim qui enseigneront à leur génération de mépriser les désirs illusoires et de développer une aspiration à la spiritualité.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[il est sûr que nous aurons la guéoula, le Temple, le machia'h, ... mais la forme que cela aura dépend de notre attitude au préalable.]

En effet, le Sforno y écrit que Hachem dit au peuple juif : "Vous avez de la peine d'attendre aussi longtemps le machia'h, mais même au moment de la venue du machia'h, il y aura très peu de personnes qui enseigneront aux autres et qui protesteront sur le fait que le peuple est si impliqué dans la vie matérielle/mondaine [de ce monde]."
[ce sujet est développé au sens large : Se préparer pour le machia'h : https://todahm.com/2022/03/18/se-preparer-pour-le-machiah%5D

=> Ainsi, on voit clairement du Sforno que si nous ne modifions pas notre faux système de valeurs pour commencer à vivre avec les vraies priorités de la Torah, alors nous devrons peut-être continuer à attendre la guéoula.
De plus, si ce défaut n'est pas corrigé, même lorsque le Temple sera construit, nous ne pourrons pas expérimenter ses dons spirituels et ses opportunités qu'à un niveau limité.
[plus nous restons liés avec la matérialité, moins nous serons liés avec le monde à Venir (que D. nous en préserve), et inversement.]

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3°/ Retirer l'influence de l'impureté :

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - partie.2) nous dit qu'à la fin de l'exil, il y aura une énorme lutte entre les forces d'impureté et de sainteté, et la sainteté sera ainsi agressée dans tous les aspects de l'homme, à tous les niveaux.

[les forces du mal seront détruites avec la guéoula, c'est pour cela qu'elles jettent toutes leurs forces dans la bataille. Nous avons donc une responsabilité particulière de se fortifier les uns les autres dans cette guerre spirituelle pour la sainteté, surtout ceux qui sont plus vulnérables que nous.
Plus que cela, selon le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar), si les tsadikim ne réveillent [spirituellement] pas le peuple juif alors Hachem devra trouver d'autres moyens de nous éveiller, avec des difficultés et des souffrances.
En effet, nos Sages enseignent : "Si nous nous repentons, tant mieux ; sinon Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman et nous ferons alors téchouva" (guémara Sanhédrin 97a).
Ainsi la téchouva est la clé. Autant choisir de le faire maintenant (se dispensant ainsi de nombreuses souffrances) et d'amener le machia'h au plus tôt.]

Prier et aspirer à la guéoula

+ Prier et aspirer à la guéoula :

-> Le Sforno (sur Chir haChirim 2,14) explique qu'il y a une "discussion" en cours entre le peuple juif et Hachem pour savoir pourquoi nous n'avons pas encore mérité la guéoula.
Hachem dit que les gens dans l'exil actuel sont différents de la génération de ceux qui sont sortis d'Egypte, parce qu'en Egypte ils ont prié, mais les gens d'aujourd'hui ne prient pas sérieusement.

=> Comment comprendre cela : n'y a-t-il pas au moins des centaines de milliers de juifs (tsadikim et gens ordinaires) qui prient quotidiennement pour la guéoula (ex: dans la amida)?

-> Le Kouzari (maamar chéni ot 24) écrit concernant les prières que nous demandons déjà dans chacune de nos prières instituées le retour du Temple et de la Présence Divine à Jérusalem, si seulement nous les récitions avec concentration et sentiments appropriés, nous aurions déjà mérité de voir l'accomplissement de toutes ces prières, comme nous l'avons vu en Egypte.
Le problème est que beaucoup de gens disent ces prières comme des perroquets, plutôt qu'avec un réel sentiment.

-> Selon le Radak (sur Yéchayahou 59,16), Hachem dit que [pendant le dernier exil,] le peuple juif dans son ensemble ne fera pas sincèrement une téchouva ou priera sincèrement, jusqu'à ce qu'ils voient les signes de la guéoula [alors qu'en Egypte, ils ont commencé à implorer Hachem même avant d'arriver à ce stade de la délivrance].

-> Lorsque le tsar Nikolaï a été tué, le 'Hafets 'Haïm a commenté :
"Qui a enterré Nikolaï? C’est les juifs par le fait d’avoir pleurés et de s’être lamentés sur les souffrances qu'il leur a causé, et ces pleurs ont aidé [provoquant sa mort].
S'ils [les juifs] avaient ressenti la douleur de la destruction du Temple et pleuré à ce sujet, ils auraient été aidés à résoudre ce problème."

[ ainsi le 'Hafets 'Haïm ne voulait pas dire que nous n'avons jamais prié pour la guéoula, mais plutôt que l'essentiel à nos yeux est de nous débarrasser de nos souffrances, des difficultés que nous rencontrons dans l'exil, cela témoigne que si nous avons comme option de rester en exil sans les difficultés, alors cela nous irait.
(Imaginons que Hachem nous retire toutes nos souffrances, nous donne la santé, un argent illimité, la beauté, la réussite, un conjoint top, de super enfants, ... est-ce que nous désirons toujours autant la guéoula, ou bien c'est pas si grave si elle vient un peu plus tard, histoire qu'on profite un peu de notre belle situation!)
Si tel est le cas, alors Hachem (qui lit dans nos coeurs notre intention profonde) peut ressentir, si l'on peut dire, qu'il n'y a pas de raison d'amener la guéoula immédiatement. Il pourrait plutôt nous donner une belle vie pour que nous continuons en exil.]

-> Le rav 'Haïm de Volozhin demande : si beaucoup de nos prières se rapportent à la guéoula, et que selon nos Sages nous avons une promesse que les prières des Yamim Noraïm ne restent jamais sans réponse, comment est-il possible que nous soyons toujours en exil?

Le rav 'Haïm de Volozhin répond qu'il est tout à fait possible qu'Hachem ait répondu à nos prières, mais parce que notre intention principale lorsque nous prions pour la guéoula est de nous débarrasser des souffrances de l'exil, pour notre subsistance, ... alors notre prière n'a servi qu'à nous sauver de ces difficultés spécifiques plutôt que d'amener la guéoula elle-même.

Celui qui prie pour sa situation matérielle ou pour être libéré de ses souffrances personnelles, au lieu de plaider pour sa situation dans le monde à Venir ou pour les difficultés spirituelles de l'exil et pour l'exil de la Présence divine, le rav 'Haïm de Volozhin le compare à celui qui est réveillé d'urgence en plein milieu de la nuit et on lui dit de s'échapper au plus vite de sa maison en flamme. Il répond qu'il ne peut pas encore partir, car un insecte le pique et il doit se venger.
[de toute évidence cette personne est imbécile. Il en est de même lorsque nous prions uniquement pour notre matérialité et le confort de notre vie dans ce monde.
En abordant que notre monde est en flamme, alors on se tourne vers Hachem de tout coeur, conscient qu'il n'y a qu'une option : Hachem envoie nous la guéoula. Mais sinon, c'est qu'à notre yeux ce monde n'est pas si mal, qu'il n'y a pas une urgence absolue à ce que le machia'h vienne.
Evidemment qu'on doit prier pour tous les domaines de la vie, mais tout doit rester secondaire, voir au service, de notre désir d'avoir la guéoula (plus fort que tout, car vital). ]

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-> Le Ramban (Katvé haRamban ח"א - amoud שכד) écrit :
"Le prophète Yirmiyahou a reproché au peuple juif de s'être tellement occupé de choses matérielles pendant leur exil (leur maison, leur commerce, ...), à la place de pleurer et prier jour et nuit pour que Hachem pardonne leurs fautes qui font traîner l'exil et qu'Il puisse amener la guéoula rapidement.
Le fait est que si nous faisons téchouva, le machia'h viendra immédiatement, et sinon il tardera ...
Ce péché [de ne pas prier] lui fait du mal [au machia'h], il souffre toute la journée qu'il doive retarder sa venue, et nous ne nous soucions pas de cela. Au contraire, nos sommes préoccupés par nos affaires parmi les nations."

=> Ainsi, l'intention du Ramban n'est pas que nous ne prions jamais pour la guéoula, mais que nous avons plus d'intérêts et de passion pour nos besoins matérielles, que nous n'en avons pour la guéoula.

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-> Le 'Hafets 'Haïm (si'hot ha'Hafets 'Haïm - ot 14) disait à ses élèves :
"Nous ne devons pas "demander" le machia'h comme une faveur à un voisin ou à un ami. Au contraire, nous devons réclamer ou exiger le machia'h comme quelqu'un le ferait s'il n'avait pas été payé et que sa famille mourait de faim.
Nous devons être désespérés. Nous devons exiger, plaider et mendier [Hachem] pour le machia'h."

-> Le rav Moché Sorotzkin dit que selon nos Sages, notre sentiment en exil doit être comme si nous étions malade au point de ne plus pouvoir respirer et que nous sommes à peine vivants. Nous devons supplier Hachem comme une personne mendiant pour sa vie elle-même. [c'est une question de vie et de mort, pas quelque chose de superflu.]
La réalité c'est que nous n'avons pas conscience de l'énorme différence entre notre vie actuelle et celle d’après la guéoula (comme si on était la nuit, et qu'on allait passé dans la journée).
Par exemple, le Temple est appelé "beit 'hayénou" (la maison de notre vie), sans cela sommes-nous réellement vivants?
Autre exemple, en exil "nous sommes devenus des orphelins, privés de père" (Eikha 5,3). Est-ce que nous vivons en exil comme étant des orphelins?

-> Le rav Eliyahou Dessler, rapporte les paroles de son beau-père le rav Na'houm Velvel Ziv :
Imaginez la scène au domicile d'un enfant gravement malade, il y a un siècle.
Les parents appellent le médecin de famille et attendent avec impatience son arrivée. Au début, chaque coup à la porte et chaque bruit dans la rue fait que les membres de la famille et les amis se précipitent vers la porte d'entrée pour voir si le médecin est arrivé.
Comme le temps passe sans que le médecin ne vienne, tout le monde sauf les parents en vient à renoncer à ce qu'il arrive à temps pour aider l'enfant.
En effet, les parents continuent de courir pour vérifier l'entrée de la porte, ne cessant jamais d'espérer que d'une seconde à l'autre le médecin arrivera.
[de même que plus une personne se sent proche d'un enfant très malade plus elle va attendre et garder espoir en la venue du médecin, il en est de même avec la venue du machia'h. Plus on se sent proche d'Hachem, plus on souhaite la guéoula par amour d'Hachem.
Cela éclaire le fait que l'une des questions posées à une personne après 120 ans est : "As-tu anticipé/attendu la délivrance?" (tsipita lichoua - guémara Shabbath 31a).
A quel point as-tu ressenti la nécessité d'avoir la Délivrance? ]

[lorsque nous comprenons à quel nous sommes manquants en exil (comme des morts vivants par rapport à ce que nous serons après la guéoula), surtout dans la spiritualité, alors nous attendons le machia'h comme quelqu'un qui a besoin d'urgence d'un foie ou d'un rein pour sa survie et qui attend l'appel.
Plus on ressent profondément en nous ce qui peut manquer en exil par rapport à l'après guéoula, alors plus on peut en venir à le désirer fortement.
Et d'une certaine façon gagner des millions au loto ne vaut absolument rien en comparaison. Mais nous devons le vivre et pas seulement l'intellectualiser. ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm relevait que d'un côté nous disons que nous croyons et attendons la venue du machia'h, mais d'un autre notre vie démontre le contraire.

Par exemple, certains vont construire des maisons dans un état d'esprit qu'on est parti pour y vivre encore très longtemps.
En ce sens, le Kli Yakar (Vayé'hi) souligne que c'est une erreur de construire de grandes maisons dans l'exil, car cela montre que nous nous y sentons [bien] installés (en dehors d'Israël).

Nos Sages (guémara Avoda Zara 9b) nous enseigne : "Une fois que 400 années se seront écoulées depuis la destruction du Temple, si une personne te dit : 'Ici il y a un champs qui vaut 1 000 dinars et qui peut être acheté pour 1 dinar', ne l'achète pas [car la guéoula sera imminente et nous recevrons alors tous la terre en Israël appartenant à nos ancêtres]."
[ainsi déjà 400 ans après la perte du Temple, la guémara nous enseigne que la guéoula est imminente. Et à nous, par notre attitude (de l'espérer dans nos actes), de permettre que cela devienne une réalité. ]
Le Abarbanel commente cette guémara : si nous nous rapprochons du terme (kets) de cet exil, nous devrions attendre avec impatience la guéoula et nous travailler dans ce but. L'achat d'un champ aura alors l'effet inverse.

Le Pélé Yoets (Ere'h guéoula) dit qu'on doit toujours attendre la Délivrance, lorsque nous discutons de plans futurs, on considérera toujours la possibilité de la venue du machia'h, et ainsi on dira : "Je vais faire ce qui suit si le machia'h ne vient pas avant".
On raconte que plusieurs grands d'Israël (comme le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev), lorsqu'ils envoyaient des invitations à une fête, ils écrivaient que la fête aurait lieu à Jérusalem, mais si le machia'h n'était pas venu d'ici là, alors la fête aurait lieu ailleurs.

Lorsque le Gaon rav Shmouël Yaakov Borenstein a déménagé à bné Brak pour y servir comme Roch Yéchiva, il a noté dans le contrat de location de son appartement à Jérusalem que si le machia'h venait, le locataire devait quitter l'appartement dans les 24 heures.

De même de nombreux tsadikim à travers les générations (ex: le 'Hafets 'Haïm) avaient des vêtements spéciaux prêts, la venue du machia'h étant soudaine.
Le rav Moché Sternbuch raconte que bien que n'ayant pas beaucoup de moyens, sa mère a acheté de très beaux habits pour la venue du machia'h, et elle les plaçait dans une valise près de la porte de sa maison et les lavait périodiquement afin qu'ils soient toujours frais (mettant d'autres habits dans la valise pendant le nettoyage).

Lorsque le rav de Jérusalem, le rav Yéhochoua Leib Diskin, a entendu le bruit du train arriver à Jérusalem pour la 1ere fois, il a commencé à trembler car il a pris cela comme un signe que le machia’h pourrait arriver bientôt, et il a donc senti qu'il devait se préparer [encore davantage].
[tout bruit, toute chose non ordinaire, est une occasion pour nos sages de renforcer leur attente de la guéoula imminente]

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-> Le Targoum (Yéchayahou 59,16 ; 63,5) dit que même une seule personne priant avec sincérité peut amener la guéoula.
Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19), nous ne pouvons pas estimer le pouvoir d'une prière d'un individu pour la guéoula et l'honneur d'Hachem.

-> "D'après nos Sages, c'est par le mérite des 3 prières quotidiennes que la guéoula se produira.
C'est donc notre manque de vigilance et de concentration dans ces 3 prières qui est la cause du retard de cette guéoula, de la reconstruction du Temple et du rassemblement de tous les exilés.
[Ben Ich 'Haï - guémara Béra'hot 3a]

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=> Pourquoi devons-nous attendre la venue du machia'h?

Il existe de nombreux niveaux d'attente :

1°/ le niveau le plus bas consiste à aspirer au machia'h pour se débarrasser de nos souffrances et difficultés matérielles dans lesquelles nous nous trouvons à cause de l'exil.

2°/ au-dessus il y a une attente du machia'h pour des raisons spirituelles et pour une meilleure capacité à servir Hachem.
Le 'Hatem Sofer compare une personne qui attend la guéoula uniquement pour un soulagement matériel ou émotionnel, à un jeune enfant qui vient de perdre toute sa famille et sa maison, et qu'on entend pleurer et pleurer sur le fait que son jouet lui a été enlevé.
[ex: certes toutes les douleurs et maladies vont disparaître avec la venue du machia'h, mais cette période a tellement mieux à nous offrir, comme la capacité de vivre dans une proximité d'esprit et de coeur avec Hachem, nous atteindrons des niveaux incomparable en spiritualité, ... ]

3°/ il existe un niveau plus élevé.
En exil, la Présence Divine souffre énormément (pour ainsi dire), et il y a également une grande profanation du Nom Divin ('hilloul Hachem).
[ex: Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi ]

-> Rabbi Yossi dit à Eliyahou haNavi qu'il a entendu dans les ruines de Jérusalem une voix : "divine gémissante et pleurant : "Honte aux enfants dont les fautes M'ont poussé à détruire Ma maison et à les exiler parmi les non-juifs"
Eliyahou haNavi lui a dit : "3 fois chaque jour, Hachem pleure de cette façon sur la destruction du Temple" [guémara Béra'hot 3a]

-> Le rav Moché Sorotzkin enseigne :
Contemplons comment Hachem en tant que Père aimant peut "se sentir" alors que tant de Ses enfants souffrent de différentes manières, et encore plus quand tant d'autres sont éloignés d'Hachem, de Sa Torah et de Ses mitsvot.
Considérons le fait qu'il y a des millions de juifs dans le monde qui ne connaissent pas les mots "Shéma Israël". Cela a été une réalité tragique pendant des siècles d'exil ...
Chaque âme qui s'égare est une perte unique et irremplaçable qui reste une source de douleur inimaginable pour la Présence Divine.
C'est ce que Hachem endure, bien que nous ne puissions pas l'entendre, nous savons que Hachem Lui-même crie 3 fois par jour, pour ainsi dire, déplorer notre distance.
Hachem attend que nous revenions à Lui, plus anxieux qu'un père attend son fils et plus désespérément qu'une femme attend son mari.
Ainsi, pouvons-nous éveiller en nous-même de l'empathie pour implorer la guéoula, pour le bien de la Présence Divine, elle-même?

-> [Eliyahou haNavi nous rapporte que] Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

A ce sujet, le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Lorsqu'un fils tarde à rentrer le soir, son père le guette par la fenêtre ; lorsqu'un mari part en voyage, son épouse attend anxieusement son retour. Comment est-il possible que Hachem "souffre" tellement et que nous demeurions insensibles?
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).
Ô Hachem, incite le peuple d'Israël à se repentir devant Toi en toute sincérité!

-> Nos Sages (Tikouné Zohar - tikoun ו בא"ד) nous disent que pendant les années d'exil, la Présence Divine est emprisonnée. Nous devons faire preuve d'empathie et prier pour cet aspect de l'exil (tikouné Zohar - tikoun 21,57a).
En fait, le Pélé Yoets (Erekh roch hachana בא"ד) écrit que cet aspect de l'exil doit nous déranger encore plus que toute autre douleur ou souffrance que nous vivons en conséquent de l'exil, et cela doit être notre objectif principal lorsque nous prions pour la guéoula.

-> Nos Sages (Pessikta rabbati - maamar גילי) affirment qu'Hachem dit aux tsadikim : "chivavtem léTorati vélo 'hikitem léMalkhouti" (vous avez aimé la Torah [et vous attendiez le machia'h pour qu'il vous apprenne la Torah au plus haut niveau], mais vous n'avez pas attendu [le machia'h pour le bien de] Ma Royauté).
[en exil, la Royauté d'Hachem est tout sauf éclatante, puisqu'il y a du 'hilloul Hachem et un voilement de la Présence Divine. Certes Hachem gouverne totalement le monde, mais est-ce que le monde Le reconnaît à sa juste valeur, comme le Roi des rois?]

-> Il est écrit dans le midrach (Yalkout Chimoni - Eikha - remez תתקצז) :
Tous les Patriarches et Moché sont venus à Hachem pour plaider pour la guéoula.
Par la suite, Its'hak a déclaré qu'il n'y avait peut-être aucun espoir pour les Bné Israël de revenir.
Hachem a répondu : "Il va y avoir une génération qui va aspirer à Ma Royauté et immédiatement ils mériteront la guéoula".
[ainsi, on voit d'ici qu'il doit y avoir une génération qui demande la guéoula en l'honneur d'Hachem afin de la mériter.]

-> Le rav Matisyahou Salomon dit qu'à notre génération où de nombreuses personnes étudient et retournent vers la Torah, Hachem dit : "C'est vrai que vous aimez la Torah, et en tant qu'individu vous avez énormément grandi dans ce domaine, mais maintenant il est temps de passer au niveau supérieur : rechercher à la Royauté d'Hachem (Malkhout chamayim)."

-> Certaines personnes peuvent avoir des appréhensions, des inquiétudes, sur l'arrivée du machia'h. Cela n'est pas nouveau.
On demandait au 'Hafets 'Haïm : "Nous avons peur [de la guéoula]. Qui dit que nous serons alors méritants?"
Le 'Hafets 'Haïm répondait : "Cela peut ne pas vous sembler intéressant, mais vous devez espérer au machia'h par amour pour l'honneur d'Hachem (kvod chamayim)".

-> Dans toute la première bénédiction de la Amida, nous disons : "oumévi goél livné véné'em lémaan chémo" (qui amène un sauveur aux enfants de leurs enfants en faveur de Son Nom)
Nous voyons que le but principal de la guéoula est pour le bien de l'honneur d'Hachem.

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-> Le rav Pin'has Eliyahou de Vilna (dans son Séfer haBrit - 1ere partie), qui a vécu à l'époque du Gaon de Vilna, écrit :
Pourquoi cet exil traîne-t-il si longtemps? Il y a tellement de gens qui apprennent la Torah, tellement de gens qui prient et crient pour la guéoula, tellement de gens qui font des mitsvot.
Que peut-il manquer? Et si, après tout cela, nous n'avons toujours pas mérité la guéoula, comment pourrait-on un jour la mériter?

Il répond:
"C'est sûrement qu'il manque un ingrédient très important dans tout ce qu'ils font, à savoir que bien qu'ils apprennent, prient et font des mitsvot, ils le font avec la seule intention de s'aider eux-mêmes, et non pas par amour d'Hachem, pour sauver Hachem et Sa Ché'hina de sa souffrance et son exil.

Par conséquent, tant que nous ne corrigeons pas cela et que nous n'avons pas d'intention lorsque nous étudions, prions et faisons des mitsvot, de le faire en l'honneur d'Hachem, nous ne mériterons pas la guéoula car Hachem dit alors : "Si vous ne prenez pas soin de Mon honneur, Je ne me soucie pas de votre honneur (que D. préserve cela)"."

-> Un élève du 'Hatam Sofer, le Imré Eich, écrit que tant que nous ne ressentons pas la douleur de tout le mal qui se passe dans le monde [suite à des fautes] et de l'énorme 'hilloul Hachem que ces fautes créent, alors Hachem peut aussi continuer à le supporter.
Mais dès qu'Hachem voit que nous sommes peinés par ce qui se passe au point qu'on ne peut pas le tolérer [ex: implorant Hachem d'amener la guéoula pour Son honneur], alors Hachem se dressera contre tous nos ennemis et se débarrassera d'eux.

[il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35)
d'une certaine façon lorsque nous aspirons impatiemment à la venue du machia'h par amour pour Hachem, alors nous donnons à Hachem le pouvoir de rendre cela réel. ]

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-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) enseigne :
"Nous devons être concernés par l'honneur d'Hachem, Jérusalem et le Temple. Par conséquent, il est juste que nous soyons réellement touchés par le fait que le Temple a été détruit et que nous sommes en exil, car tout cela minimise la gloire d'Hachem.
C'est pour cette raison que nous devrions aspirer à la guéoula [car cela apportera de l'honneur à Hachem]."

Le Ram'hal ajoute ensuite que le prophète Yéchayahou (v.59,16) se plaignait de l'absence de cet aspect dans nos prières.

-> On peut penser que c'est au-delà de notre niveau de prier pour la guéoula pour l'honneur d'Hachem, plutôt que pour se débarrasser de nos souffrances personnelles. Mais en réalité, dans la Amida nous disons : "ouguéalénou mééra lémaan chémé'ha" (délivres-nous rapidement en l'honneur de Ton Nom).
Cela signifie que chaque juif est capable de demander la guéoula uniquement pour Hachem.

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-> Le Pélé Yoets (Erekh Tsipouï) écrit :
"Il ne suffit pas de dire que nous attendons la Délivrance (tsipita léyéchoua). Nous devons vraiment croire et ressentir que la Délivrance va venir.
Le principal objectif de la mitsva d'attendre la Délivrance, n'est pas de l'attendre pour notre bénéfice personnel, mais plutôt pour l'honneur d'Hachem, aspirant à soulager l'exil de la Présence Divine (Chékhina).
C'est pourquoi, même si on ne peut pas "réparer le monde" et apporter une guéoula complète, il faut quand même se rendre compte que chacune de nos actions fait la différence. Chaque mitsva aide à élever davantage la Présence Divine hors de cet exil.
Et le contraire est vrai : toute faute que l'on commet tire la Présence Divine plus profondément dans l'exil, pour ainsi dire.
Une personne devra donc assumer la responsabilité, non seulement pour les fautes qu'elle commet, mais également pour les répercussions ... que cela a sur l'objectif de libérer la Présence Divine de l'exil.
Et même plus, quand une personne fait ce qu'elle peut pour aider à amener la guéoula, s'élevant dans la volonté d'Hachem, même si elle ne peut pas apporter la guéoula complète, néanmoins Hachem considère cela comme si elle avait apporté la guéoula pour tout le monde."

[ainsi on ne doit pas désespérer (qu'est-ce que mes actions peuvent vraiment changer?), mais au contraire en faisant de notre mieux, aux yeux d'Hachem c'est comme si c'était nous seul qui avions amener la Délivrance.
Hachem ne nous demande pas l'impossible, et imaginons notre regret dans le monde à Venir de savoir que par de petites actions au quotidien on aurait pu se voir crédité d'avoir personnellement permis la venue du machia'h.]

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-> Le rav Eliyahiou Lopian demande : Comment est-il possible que Rav Yo'hanan l'Amora, qui a perdu 10 fils au cours de sa vie, et qui portait sur lui un os du 10e fils (certains disent qu'il s'agissait d'une dent qui avait été enlevée au cours de sa vie) dans le but de le montrer à d'autres personnes en deuil qui avaient perdu des fils, et de les réconforter (guémara Béra'hot 5b).
Il était également l'un des nombreux Amoraïm qui ont déclaré (Sanhédrin 98b) : "Qu'il (machia'h) vienne, mais que je n'en sois pas témoin", ce qui implique qu'il ne voulait pas vivre les souffrances de la naissance du machia'h?
Comment quelqu'un qui a vaillamment affronté la mort de 10 fils avec une grande foi pourrait-il en même temps avoir peur des 'hevlé machia'h?

Le rav Lopian répond au nom du rav Its'hak Blazer que Rav Yo'hanan ne craignait pas les souffrances physiques qu'il aurait à endurer pendant cette période, mais plutôt la terrible profanation du nom divin et le chagrin de la Chékhina qui se produiraient alors.

-> Le rav de Brisk a interprété la déclaration énigmatique de la guémara (Tamid 32a) : "Celui qui veut vivre doit se tuer" dans le même sens. Selon lui, cette phrase fait référence à une époque comme la nôtre, où toute personne émotive ne peut survivre à cause de la tristesse de la Chékhina due à la profanation du nom divin.
Nos Sages conseillent à une telle personne, si elle veut traverser ces périodes, de "se tuer", c'est-à-dire de maîtriser ses émotions, comme si elle ne ressentait rien, car c'est la seule méthode pour survivre émotionnellement à de telles périodes.

[ comme l'indique le contexte, ce conseil s'adresse aux personnes exceptionnelles qui ne peuvent pas vivre normalement parce qu'elles ressentent le chagrin de la Chékhina comme si c'était le leur. Il ne s'agit pas de ressentir de l'empathie pour la souffrance d'un autre juif. ]

-> Le rabbi de Sadigura Rebbe, le rav Avraham Yaakov Friedman, a raconté au rav Moché Sternbuch qu'il avait rencontré le rav El'hanan Wasserman en 1937 et lui avait dit qu'il était sur le point de déménager en terre d'Israël et qu'il allait s'installer à Tel-Aviv.
Le rav El'hanan s'est alarmé et a répondu qu'il ne pourrait jamais vivre à Tel Aviv, car s'il était témoin de la profanation du Shabbath qui s'y déroulait, il ne pourrait pas supporter la douleur de voir le Shabbath bafoué dans le palais du roi (la terre d'Israël). Comment est-il possible, disait-il, de se trouver dans le palais du roi et d'assister à la profanation de Shabbath, à la profanation de la Gloire d'Hachem dans son propre palais?

-> De même, le rabbi de Satmar, le rav Yoel Teitelbaum, a raconté au rav Sternbuch que son ancêtre, le Yisma'h Moché, le rav Moché Teitelbaum, a dit dans sa vieillesse que s'il avait su dans ses jeunes années qu'il devrait encore endurer des décennies d'exil, il n'aurait pas été capable de supporter l'immense chagrin occasionné par la profanation du nom divin dont il a été le témoin de son vivant.
Ce qui lui a permis de tenir tout au long de sa vie, c'est sa conviction que le machia'h viendrait à tout moment, et qu'Hachem aurait certainement pitié et rachèterait sa nation sainte.

Emouna & guéoula

+ Emouna & guéoula :

-> De même qu'on a mérité de sortir d'Egypte par le sang de la circoncision et le sang du [sacrifice] Pessa'h, de même nous mériterons la guéoula future par le mérite de ces 2 sangs.
[Pirké déRabbi Eliézer - chap.29]

=> Comment comprendre cela?

-> Le rav 'Hatzkel Levenstein explique qu'en quittant l'Egypte, il était nécessaire que le peuple juif se distancie de l'idolâtrie (avoda zara) en égorgeant le korban Pessa'h, de même pour mériter d'être délivré de cette galout (exil) on doit également se débarrasser de nos "idolâtries" (avoda zarot).
Un exemple d'idolâtrie qu'il donne est le fait de manquer d'un vrai bita'hon en Hachem, lorsque nous pensons que notre force permet aux choses de se produire, "ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès" (ko'hi véotsem yadi assa li - Ekev 8,17).

-> Selon le Ram'hal (Daat Tévounot - ot 34), tout le processus de l'histoire du monde, du début de la création jusqu'à la fin, a pour but de développer la reconnaissance du "én od milévado", d'internaliser le fait que l'ultime Source de tout est Hachem.
[c'est pour cela que nous ne pouvons mériter la guéoula que si nous réussissons cet objectif, et cela est encore plus nécessaire durant la période précédent la venue du machia'h.
Cela ressemble à un jeu de cache cache : Hachem est bien caché ]

-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne qu'il y a une raison pour chaque exil qui est basée sur notre passé.
Cela signifie qu'il y a un but distinct et un service d'Hachem spécifique dans l'exil, afin de réparer la faute historique, et c'est sur cela que vont porter les épreuves des juifs dans cet exil.
L'essentiel de la faute qui a entraîné la destruction du 2e Temple était l'orgueil (incarné dans l'incapacité de tolérer quelqu'un d'autre et donc manifesté par la haine gratuite).
Nous avons donc été mis en exil parmi les descendants d'Essav, dont le trait de caractère principal est celui de l'orgueil (gaava), ou bien du "ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès".
C'est pourquoi, le but de notre exil est de nous donner l'occasion de résoudre ce problème, d'éradiquer en nous ce trait de caractère négatif. [en ayant la émouna, en attribuant toutes choses à Hachem]

-> Le rav El'hanan Wasserman (Ikvéta déMechikha) écrit :
"Avant l'arrivée du machia'h, chaque 'avoda zara' (idolâtrie) doit être prouvée sans valeur.
Nous pouvons penser que nous n'avons aucun lien avec l'avoda zara, que c'était une épreuve de l'époque des Prophètes (Névi'im). Mais en réalité, beaucoup de versets qui parlent des derniers jours de l'exil disent que le peuple juif suivra différentes sortes d'avoda zara, qui ne sont pas nécessairement de l'idolâtrie classique.
En ce sens, l'avoda zara peut être compris comme signifiant placer sa confiance en toute source fausse (autre que Hachem). Toute dépendance d'une "cause à effet" naturelle doit être annulée avant l'arrivée du machia'h."

-> Nous nous sommes tellement habitués à s'appuyer sur des systèmes de cause à effet, nous pensons que nous comprenons les "systèmes" de fonctionnement de la nature, de l'économie de la santé, des chidoukhim, du gouvernement, ... [combien de livres, combien d'heures de discussion pour expliquer les raisons, les causes entraînant tel effet ... ]
Nous avons certainement des attentes quant à la façon dont les choses vont se passer. [on en vient presque à donner des conseils à Hachem (ex: pourquoi je n'ai pas ça, pourquoi ça ne se passe pas comme cela, ...), car nous sommes persuadés de maîtriser le système de fonctionnement de ce monde.
On peut même penser sur certaines choses : c'est bon Hachem je n'ai plus tellement besoin de toi, je gère tout seul! (c'est dur d'être dépendant/ redevable pour tout envers Hachem, alors on se convint qu'on peut s'en passer! [c'est moi qui fait, qui réussis, ...])]
De telles convictions sont les "avoda zara" dont le rav El'hanan Wasserman fait référence.

=> On comprend ainsi mieux le Pirké déRabbi Eliézer (ci-dessus). De même qu'à la délivrance d'Egypte nous avons égorgé l'agneau qui était la divinité de l'Egypte et que nous l'avons offert en sacrifice Pessa'h, alors de même pour la Délivrance finale nous devons égorgé les "dieux" de la société environnante (les idées qu'elle idolâtre).
Ainsi, le "dam Pessa'h" (le sang de l'agneau mis sur nos portes), représente de nos jours nos efforts à éliminer de nos demeures juives l'avoda zara environnante (ex: le cause à effet naturel - voir l'enseignement du rav Wasserman).

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-> Au sujet du machia'h, on parle souvent de la guerre qui doit le précéder.
Le 'Hafets 'Haïm explique qu'en réalité il s'agit d'une bataille spirituelle, une guerre dans le domaine de la émouna.

-> Le rav Yéhochoua Leib Diskin dit également que dans la dernière ligne droite avant la guéoula, il y aura un "maboul" d'hérésie dans le monde.

-> Le rav Elimélé'h de Lizhensk fait remarquer que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
[la corde symbolise la émouna, notre liaison à D.]
A la période précédent le machia'h, Hachem va étendre une corde d'une extrémité à l'autre du monde (pour ainsi dire). Chaque juif saisira cette corde et Hachem tiendra l'extrémité de la corde et la secouera avec vigueur jusqu'à ce que tout le monde soit soulevé dans les airs.
Les imbéciles penseront que si Hachem secoue la corde, cela signifie que Son intention est que nous devons lâcher prise. Ils feront donc exactement cela, causant leur disparition.
Seuls les gens qui tiendront de toutes leurs forces la corde, grâce à leur courage, mériteront la géoula.

-> La délivrance future se produira en récompense de notre émouna.
[midrach Yalkout Chimoni - Eikha 997]

-> Par exemple, nos Sages rapportent qu'il y aura 2 machia'h : machia'h ben Yossef et machia'h ben David, et que le machia'h ben Yossef pourra être tué.
Le rav 'Haï Gaon et le rav Saadia Gaon enseignent :
"Hachem veut nous donner une épreuve de émouna à l'époque du machia'h. Si le machia'h ben Yossef est tué, alors les gens se diront : "Vous voyez, le machia'h, que nous attendons depuis si longtemps a été tué!", et alors de nombreuses personnes ne surmonteront pas ce challenge."
[ b'h, ici du dvar Torah : L'aspect spirituel de la guerre de gog et magog : https://todahm.com/2022/03/18/laspect-spirituel-de-la-guerre-de-gog-et-mago ]

-> Le Zohar nous dit que juste avant le machia'h, une étoile aura le contrôle sur le monde entier pendant une courte période, qui causera des difficultés. Peu après, la lumière de la guéoula viendra.
Rabbi Moché Cordovero, le Ramak (dans son commentaire sur le Zohar : Ohr Yakar) explique que bien que généralement notre sort ne soit contrôlé que par Hachem, avant la venue du machia'h, Hachem permettra à cette étoile de régner sur le peuple juif pendant une courte période, même ceux en terre d'Israël (alors que normalement tout y est directement sous le contrôle d'Hachem, et non d'intermédiaires).
Il écrit : "Cette étoile régnera et causera des troubles et des maladies dans le monde, détruisant et infectant les nations du monde les unes des autres ... elle imposera également des difficultés au peuple juif, afin qu'ils fassent téchouva, afin qu'ils méritent la guéoula."

-> Le rav Eliyahou Dessler écrit :
"Ceux qui restent forts à travers cette grande épreuve [d'être entourés de] personnes qui revendiquent : "ko'hi véotsem yadi assa li" (ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès - Ekev 8,17), et ne seront pas affectés et influencés par l'insolence d'une telle hérésie, qui au contraire, se renforcent dans leur émouna et ne s'éloignent pas d'un iota de la vision de la Torah et de nos Sages, en se consacrant à l'étude de la Torah, à la prière et à la crainte du Ciel, ils mériteront la guéoula.
C'est à ces personnes que sera révélée la lumière exaltée de la claire reconnaissance et connaissance de la vérité absolue. Tous les ténèbres et les couvertures [de la vérité] issus de la faute d'Adam haRichon disparaîtront. Ils mériteront de voir la rectification de ce monde et la révélation de la Royauté d'Hachem dans son intégralité dans le monde à Venir".

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-> Le rav Eliyahou Dessler écrit :
"Certaines personnes parlent beaucoup des miracles et de la Providence divine, mais ce n'est que remuer les lèvres. "Puisque ce peuple ne Me rend d'hommage que de bouche et ne M'honore que des lèvres, alors que son cœur est loin de Moi" (Yirmiyahou 29,13).
Si une personne reconnaît véritablement et sincèrement l'implication d'Hachem, alors son mode de vie doit être radicalement impacté. Les gens ont tendance à penser qu'ils ont fait leur devoir en reconnaissant Hachem par des mots. Nous savons à quel point cela est loin de la vérité par le fait que leur mode de vie reste inchangé.
Si nous voulons savoir à quel point nous avons pris à coeur la providentielle nature des souffrances de notre temps, il suffit de voir à quel point nous avons changé notre comportement en vivant à l'ère des douleurs d'enfantement du machia'h."

-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne également :
"Si une personne ressent dans son coeur et reconnaît dans son esprit que Hachem est derrière tout ce qui se passe, y compris les tragédies et les désastres de ce monde ; s'il reconnaît les moyens miraculeux par lesquels Hachem provoque la souffrance qu'Il nous impose et s'Il change radicalement ses actions, alors il constatera que la direction des miracles changera immédiatement.
D'être des miracles pour le mal, ils deviennent soudainement des miracles pour le bien.

Nous savons par de nombreuses sources que si les douleurs de l'enfantement du machia'h nous conduisent à une téchouva sincère, le machia'h sera immédiatement révélé.
Une personne qui fait téchouva parce qu'elle reconnaît la Providence d'Hachem dans sa souffrance peut atteindre des sommets sans précédent."

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-> Le Séfer Emouna véHachgakha (basé sur les enseignements du Gaon de Vilna) souligne qu'un bita'hon fort pendant la période des 'hévlé machia'h peut être notre mérite principal pour la guéoula.

-> Le Ram'hal dit que le fait d'espérer en la délivrance, au milieu des douleurs que nous subissons dans l'exil (sans se rebeller contre Hachem, et au contraire voulant être proche de Lui par émouna), cela est un catalyseur très puissant pour activer la guéoula (indépendamment du fait que nous aurons plus de récompenses pour cela après, car réalisée dans la douleur).

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-> Le Ran (Drachot haRan - fin drouch 11) enseigne que lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils débattaient constamment pour savoir s'ils allaient sortir d'Egypte.
Nous avons une vision actuelle où l'on connaît l'issue, mais dans le moment ils avaient d'un côté de nombreux miracles montrant qu'ils partiraient, mais il y avait également d'autres événements qui donnaient l'impression qu'ils ne sortiraient pas.
Le Ran conclut que s'il en était ainsi lorsqu'ils ont quitté l'Egypte, il en sera certainement ainsi lorsque nous sortirons de cet exil.

-> Nos Sages enseignent que de même que nous avons mérité de sortir d'Egypte par le mérite de la émouna, de même nous quitterons de cet exil par ce mérite.
Lorsque le peuple juif a quitté l'Egypte, il n'était pas facile pour eux de rester forts et de témoigner de la émouna et du bita'hon. De nos jours également, malgré que cela soit difficile, cela est nécessaire pour mériter la guéoula.
Le rav Its'hak Aizik Chaver ajoute que Hachem nous a caché le moment de la guéoula finale afin que nous en venons constamment à penser qu'il arrive, puis par moments nous laissons tomber, et ensuite nous continuons de nouveau à croire et à espérer en la guéoula, car c'est cette émouna qui nous aidera à mériter la guéoula.

-> En ce sens, nous commençons par : "ani maamim" = Je crois [que le machia'h va venir ... j'attends ... il ne vient pas] ... puis véaf al pi chéyitmaméa'h" = mais même s'il tarde, je ne perds pas espoir [j'attends toujours et encore].
[nous sommes des juifs = des maaminim bné maaminim (croyants fils de croyants) = en effet, nous attendons la Délivrance de génération en génération, depuis le début des temps.
De même, dans la prière nous récitons constamment : "ki lichouaté'ha kivinou kol ayom" (j'espère Ta Délivrance chaque jour).

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-> "Notre âme est abaissée jusque dans la poussière ... Lève-toi pour nous venir en aide, délivre-nous" (Téhilim 44,26-27)

Selon le midrach (Téhilim 45,3), cela implique que lorsque nous atteindrons le point d'être "abaissé/couché jusque dans la poussière", alors nous mériterons la guéoula.
[nos Sages disent que le machia'h viendra lorsqu'il nous semblera que les choses ne peuvent pas empirer et que nous nous sentons impuissants, car alors nous n'aurons rien sur quoi compter, si ce n'est Hachem.]

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-> Le Maharal ('Hidouché Haggadot - Baba Batra 15b) dit que la royauté (malkhout : soit nos dirigeants et gouvernements) amène de l'ordre dans le monde, allusion au maintien des lois et de la morale, qui sont les bases d'une société fonctionnelle.
Cependant, avant l'arrivée du machia'h, la Royauté (malkout) perdra ce pouvoir, laissant un vide perceptible que la vraie Royauté, la malkhout du machia'h, remplira alors.

-> Selon le midrach, lorsque la Royauté (malkhout : soit nos dirigeants et gouvernements) deviendra comme la poussière, nous devons attendre le machia'h.

[ainsi lorsque l'on remarque que nos gouvernements perdent de leur superbe, c'est un signe que le machia'h est proche, et que nous devons le demander et tacher d'y être prêts (ex: téchouva). ]

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-> A la question, pourquoi Hachem nous a initialement choisis, la Torah répond : "Si Hachem vous a préférés, vous a distingués, ce n'est pas que vous soyez plus nombreux que les autres peuples, car vous êtes le moindre de tous. c'est parce que Hachem vous aime" (Vaét'hanan 7,7-8).
=> Cela est étrange. Quel genre de réponse est-ce? D'où vient à l'origine cet amour pour nous?

-> Le Ramban explique que la Torah dit que Hachem a vu que nous sommes dignes d'être aimés. Lorsqu'une personne choisit un ami, elle recherche quelqu'un qui lui restera fidèle, quelque soient les difficultés rencontrées.
Puisque le peuple juif fait preuve d'un dévouement inébranlable, indépendamment de l'adversité, au point d'être prêt à abandonner sa vie pour la volonté d'Hachem, Hachem nous a choisi parmi toutes les autres nations.
-> Cela va de pair avec les paroles du Zohar ('hadach 58,29a) selon lesquelles le peuple juif est comparé à une colombe (yona), car comme une colombe ils acceptent tout sans riposter.

-> De même, selon le Targoum Yérouchalmi (Haazinou 33,3), la raison pour laquelle Hachem a offert la Torah à toutes les nations même s'Il savait qu'elles ne l'accepteraient pas était pour montrer aux anges pourquoi Il avait choisi le peuple juif parmi toutes les autres nations : parce qu'ils ne posent aucune question. [si telle est la volonté d'Hachem : naassé véNichma]
Et ce quelles que soient les difficultés qu'ils peuvent subir pendant le long et dur exil, ils restent toujours fidèles à l'étude de la Torah.

-> "Ils te sont chers" -> Rachi (Vézor haBéra'ha 33,3) nous explique : "même dans les moments où Tu [Hachem] aimes les [autres] nations, où Tu leur montres un visage avenant et où Tu livres Israël dans leurs mains ... [les juifs] te sont restés attachés sans dévier de derrière toi, et toi Tu les gardes ...
Ils [les juifs] acceptent tes décrets et tes lois dans la joie."

-> Le midrach (Pessikta rabbati 36,2) dit que Hachem lui-même loue le peuple juif auprès des anges pour leur caractéristique particulière de Lui rester fidèlement dévoué à travers les difficultés de l'exil.

-> Le Ramban (Haazinou 32,26) déclare qu'en réalité, après ce long exil, nous aurions dû nous retrouver sans mérite pour la guéoula. Mais puisque tout le but de la Création est de reconnaître Hachem, et que la seule nation qui reconnaît Hachem est le peuple juif, alors cela peut être notre mérite pour la guéoula, car sans le peuple juif il n'y aurait plus de but/raison pour la Création.
[le Ramban (Bé'houkotaï 26,45) ajoute ailleurs que cela est bien notre mérite pour être sauvés à travers tous les exils, y compris au temps de Gog et maGog.]

-> "Hachem prendra parti pour Son peuple, pour ses serviteurs il redeviendra propice" (Haazinou 32,26).
Le Ramban commente : Hachem se souviendra que nous avons toujours été Sa nation, nous Lui avons toujours été fidèles tout au long de l'exil malgré toutes les souffrances que nous avons endurées.

=> Nous voyons que la capacité de rester fort dans la émouna et de ne pas se rebeller dans la difficulté fait partie de l'essence de chaque juif. Nous voyons également comment la loyauté envers Hachem peut être la base de notre mérite pour la guéoula.

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-> Le midrach Pessikta Rabbati (maamar גילי ריש פרק לד) développe le fait qu'avant la venue du machia'h, les gens vont se moquer de ceux qui pleurent l'absence du Temple, qui prient pour sa reconstruction et attendent la Délivrance, disant que le machia'h arrive.
Le midrach décrit comment, à la fin Hachem montrera que ces individus avaient raison, et ceux qui n'attendaient pas la Délivrance et ont refusé de croire que le machia'h viendrait auront des remords.
Le midrach dit que ceux qui attendaient la Délivrance (métsapé léyéchoua) alors qu'ils étaient dans l'obscurité de l'exil, ils auront alors une protection spéciale contre les diverses forces du mal qui essaieront de nous nuire au moment de la venue du machia'h.
Les autres ne seront sauvés que s'ils ont le mérite de la Torah (mais comme le dit ce midrach ensuite, Hachem aura toujours une plainte contre eux).

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+ L'importance de l'aavat Hachem :

-> Le Zohar (hakdama tikouné Zohar 12a) dit que la mitsva d'aimer Hachem (aavat Hachem) nécessite que nous soyons prêts à donner à Hachem ce que nous avons de plus cher. (chacun est testé personnellement dans son domaine)
Le Zohar ajoute que [bien que nous ayons toujours la mitsva d'aimer Hachem,] nous seront tout particulièrement testés dans ce domaine au cours des 70 dernières années d'exil.
[C'est bien d'avoir une confiance en D. théorique, mais la guéoula est un processus nous permettant d'attester concrètement de notre amour envers Hachem, nous faisant alors mériter la guéoula.
Lui rester fidèle alors que tout s'agite, s'obscurcie, devient difficile, ... c'est l'occasion d'avoir les mérites pour vivre la Délivrance d'une sublime manière. ]

-> Le Ohr ha'Haïm (Choftim 19,8) écrit clairement qu'il ne suffit pas de simplement rester fort dans notre service d'Hachem ; car afin de mériter la guéoula notre service doit découler de notre aavat Hachem (amour d'Hachem).

-> Le Raaya Mihemna (Nasso 124) précise que l'ensemble de l'exil parmi Essav et Yichmaël est dans un but de nous purifier et nous tester, mais spécifiquement à la fin de l'exil Hachem nous testera et créera des difficultés afin de voir qui reste fort et à travers cela méritera la guéoula.

Le 'Hafets 'Haïm ('Homat adat - chap.2) ajoute que : "le but de ces épreuves de la fin de l'exil est pour déterminer qui a un véritable amour pour Hachem et Sa Torah".