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Les Nuées volantes

+ Les Nuées volantes :

Il est écrit : "afin que vos générations sachent que j'ai donné des Souccot pour demeure aux Bné Israël, quand je les ai fait sortir du pays d'Egypte, moi, Hachem, votre D.!" (Emor 23,43)

Le Panéa'h Raza (Emor 23,43) enseigne :
Selon rabbi Yossef ben Kim'hi, le mot "Souccot" ne fait pas référence à des "cabanes", mais à un lieu appelé : Souccot.
Il est écrit : "Les enfants d'Israël partirent de Ramsès, dans la direction de Souccot ; environ 600 000 voyageurs, hommes faits, sans compter les enfants" (Bo 12,37).
Rachi commente : "Soit une distance de cent vingt milles, qu’ils ont franchie en une heure, comme il est écrit : "je vous ai portés sur des ailes d’aigles" (Yitro 19, 4)

=> Quel est le lien entre ce miraculeux voyage express, et le lieu (ville) de Souccot?

Rabbi Yaakov Kouli (Yalkout Méam Loez - Chémot 15,1) répond que la ville a été appelée Souccot suite à la façon miraculeuse dont Hachem a transporté les juifs à leur destination.
Hachem les a entourés de tous les côtés par des Nuées de Gloire, comme s'ils étaient à l'intérieur d'une cabane. Cette "cabane" céleste était en réalité un véhicule en mouvement qui a très rapidement transporté ses passagers comme sur "des ailes d’aigles" (kanfé nécharim).

Le midrach (Yalkout Yéchayahou 503) rapporte que de même que Hachem a fait sortir les juifs d'Egypte avec des Nuées de Gloire, de même Il nous prendra hors de cet exil lors de l'arrivée du machia'h.
A ce moment, les Nuées transporteront les juifs du bout de la terre jusqu'à Jérusalem, comme il est écrit : "[Les nations du monde demanderont étonnées : ] Qui sont ceux-ci, qui volent comme une nuée ... pour ramener de loin tes fils" (Yéchayahou 60,8-9).

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.5) note qu'au moment de la guéoula, toutes les technologies modernes deviendront obsolètes. [Avec la venue du machia'h,] les gens communiqueront par télépathie, parcourront de vastes distances en un éclair, et la médecine ne sera plus nécessaire puisque personne ne tombera malade.
Le Yalkout (Yéchayahou 503) ajoute également qu'on n'aura pas besoin de la lumière du soleil ou de la lune, car la Présence Divine nous donnera la capacité de voir même ce qui est caché dans des barriques et dans les pots.

[ => c'est également cela le message sur l'aspect éphémère de la vie matérielle. En effet, certes nous ne sommes que de court passage dans ce monde, mais également le machia'h peut venir à tout moment, et alors tout ce dans lequel on aura mis tellement de valeur n'en aura plus. Que nous restera-t-il alors pour notre éternité?
Lorsque nous sommes dans la Soucca, revivons le voyage dans les Nuées de Gloire, comme une cabane, dans laquelle Hachem nous bichonne. Nous devons s'imaginer qu'il en est de même chaque instant de notre vie où Hachem nous porte, nous permet de vivre et nous comble de ce qu'il y a de vraiment meilleur pour nous. ]

La géoula

+ La géoula :

1°/ En Nissan ou en Tichri?

-> La Mékhilta cite un débat entre Rabbi Eliézer et Rabbi Yéhochoua pour savoir si la future rédemption aura lieu au cours du mois de Nissan ou bien au mois de Tichri.

=> Quelle est la base de leur argumentation?

Le Malbim (Bo 12,42) commente que les 2 opinions sont d'accords.
Le monde a été créé en Tichri. En tant que tel, Tichri représente le mois qui est sous l'ordre naturel du monde.
Nissan est le mois au cours duquel le peuple juif a quitté l'Egypte de manière miraculeuse. Nissan représente donc un mois qui transcende les lois de la nature.
Si le peuple juif en est digne, la future rédemption se produira de manière miraculeuse, encore plus grande que les multiples miracles vécus lors de la sortie d'Egypte.
Si toutefois nous n'en sommes pas dignes, la rédemption future se déroulera de manière presque naturelle.

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2°/ Le Temple principal :

-> Le Temple principal est le 3e. Le Zohar rapporte que Hachem avait l'intention de faire descendre du Ciel le 3e Temple après avoir fait sortir le peuple juif d'Egypte.
Lorsque les juifs ont chanté à la mer Rouge "Tu les amèneras sur la montagne de Ton héritage ... le Sanctuaire que Tes mains ont établi" (Béchala'h 15,17), ils faisaient référence à ce Temple final, qui ne sera pas construit des mains humaines mais par Hachem.
Lorsque les juifs ont fauté dans le désert, ils sont devenus indignes de recevoir ce Temple indestructible et éternel. [Zohar - vol.3, Pin'has 221a]
Au lieu de cela, les 2 premiers Temples ont été donnés comme un moyen de se préparer pour le futur Temple principal. La sainteté contenue dans les 1er et 2e Temples émanait du 3e Temple, qui est actuellement achevé au Ciel, attendant de descendre.
[rabbi Yossef Dov Soleveitchik - Beit haLévi - Toldot]

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3°/ A quoi ressemblera le machia'h?

=> Comment est-il possible que le machia'h soit universellement accepté par tous les types de juifs alors que chaque segment de la communauté juive et nettement différent l'un de l'autre?

-> Il y a une guémara (Sanhédrin 98b) dans laquelle nos Sages du Talmud demandent aux étudiants de diverses académies de Bavél : "Quel est le nom du machia'h?" L'académie de Rav Shila a répondu : "Son nom est Shilo", l'académie de Rav Yanaï a dit : "son nom est Yinon", et l'académie de Rav 'Hanina a dit : "son nom est 'Hanina".
Puisque le machia'h sera la personne la plus parfaite de sa génération, chaque académie croyait que son rabbi particulier était le plus apte à devenir le machia'h.

Rabbi Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov al Na'h - Esther 2,15) explique que chaque groupe en Israël possède une qualité exceptionnelle particulière et admire une personne qui est parfaite dans ce domaine particulier.
Puisque le machia'h aura atteinte toutes les manières imaginables de perfection, il sera universellement aimé et respecté par tout Israël.

Le machia’h

+ Le machia'h (par le Sfat Emet) :

-> Même dans cet exil amer qui est le nôtre, nous ne devons pas désespérer.
De même que nos ancêtres ont soudainement été transformés et élevés des profondeurs de l'esclavage [en Egypte] jusqu'aux hauts niveaux des Nuées Divines à Souccot, de même Hachem va nous transformer.
Bien que nous pouvons percevoir que nous ne sommes pas méritants, l'étincelle intérieure dans l'âme de chaque juif va soudainement être réveillée à l'arrivée du machia'h.
Le juif en exil va de nouveau s'envoler au niveau de nos ancêtres, méritant alors de percevoir et de détecter la Présence Divine.
[Sfat Emet - Chémot 5642]

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-> La longueur infinie de cet dernier exil nous assure que lorsque l'ultime délivrance arrivera nous serons comblés de l'infinie bonté d'Hachem.
[Sfat Emet - Vaéra 5643]

-> De même que les souffrances en Egypte étaient un prélude au don de la Torah, et que l'errance dans le désert était un prérequis pour la terre d'Israël, de même l'exil actuel et sa misère sont le prélude pour le machia'h.
[Sfat Emet - Chémot 5641, 5658]

-> L'objectif principal de l'exil est de libérer le potentiel inné de chaque âme juive.
Le mot "galout" (גלות) provient de "hitgalout" (révélation - התגלות), et peut même être lié à "galgal" (une roue - גלגל).
En conséquence de l'exil et de ses multiples expériences, les juifs ont subi tellement de changements (similaire aux tours d'une roue) qu'au final son plein potentiel est mis en premier plan.
[...]
L'exil (galout), qui cause aux juifs d'être dispersés, a comme effet bénéfique d'entraîner que le Nom d'Hachem et Sa souveraineté soient connus à travers le monde entier.
[selon cette approche le terme גלות (exil) est relié aussi à "galouï" (גלוי - la révélation de la Gloire d'Hachem)]
[Sfat Emet - Chemot 5657]

Pessa’h & la guéoula

+ La délivrance finale ne peut pas se produire tant que la signification de la sortie d'Egypte n'est pas pleinement comprise par les juifs.
En trouvant chaque année de nouvelles significations dans le récit de la sortie d'Egypte, nous donnons un ordre à notre compréhension de cette première nuit de notre liberté d'exister en tant que nation, et nous amenons beaucoup plus proche l'arrivée du machia'h et la délivrance finale.

La Torah elle-même nous enseigne l'importance de comprendre la sortie d'Egypte : "Je suis Hachem, votre D., qui vous ai fait sortir de la terre d'Egypte, pour devenir votre D., moi, Hachem votre D." (Chéla'h Lé'ha 15,41) = ce n'est que par cette re-création et cette re-évaluation de notre liberté nationale, que nous appelons un Séder, que nous pouvons atteindre l'objectif de la sortie d'Egypte : faire d'Hachem notre D. et amener la délivrance finale.

Un passage de la Haggada souligne également ce point : "kol yémé 'hayékha léavi limot amachia'h" = [nous devons rapporter le récit de la sortie d'Egypte] tous les jours de notre vie afin d'amener l'époque du machia'h.
[...]

Chaque année, le Séder (ordre) amène réellement un nouvel "ordre" à l'univers ...
Au Séder, nous cherchons à annuler les dégâts résiduels de Amalek en retraçant nos pas qui nous ont menés en dehors de l'Egypte.
En agissant ainsi, nous amenons plus proche de sa réalisation le rêve original d'un monde idéal sous l'autorité claire d'Hachem. En d'autres termes, nous réarrangeons l'univers pour qu'il se conforme davantage aux caractéristiques d'Hachem, lui donnant un nouvel ordre (séder).
Tandis que les dommages d'Amalek ne peuvent pas être annuler tous en une seule fois, l'effet cumulatif année après année de réalisations progressives va au final porter ses fruits comme le prédit la michna : "léavi limot amachia'h" (pour amener l'époque du machia'h).
[Sfat Emet - 5635, 5642]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/03/18/pessah-un-accelerateur-du-machiah

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-> Le fait de mentionner la sortie d'Egypte a le pouvoir de nous inspirer à espérer avec davantage de ferveur à l'ultime délivrance.
[Sfat Emet - 5660]

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-> Le mot : "galout" (exil - גלות) suggère l'objectif de l'exil : "itgualout" (la révélation - התגלות) = la révélation de la vérité intérieure qui est couverte par un aspect en surface trompeur.
En déshabillant la façade extérieure des difficultés, des souffrances et des désespoirs, nous pouvons alors voir la Présence Divine, même pendant les moments d'exil.
[Sfat Emet - 5631]

[plus nous prenons conscience d'un côté de la façade des souffrances de l'esclavage terrible de nos ancêtres, et d'un autre côté de la réalité intérieure d'à quel point Hachem gère tout pour notre bien ultime avec une extrême précision, alors plus nous accomplissons le but de l'exil, et nous provoquons alors la rédemption finale, avec la venue du machia'h]

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-> Les 4 mitsvot du Séder de Pessa'h correspondent aux 4 fautes principales qui ont entraînées la destruction des 2 Temples, et ainsi que des 4 royaumes sous lesquels nous avons été assujettis.
En égorgeant et en offrant l'agneau, qui était un dieu vénéré par les égyptiens, nos ancêtres ont réparé la faute de l'idolâtrie.
En mangeant la matsa, à qui on n'a pas laissé le temps de lever/fermenter, nous expions le fait d'avoir dégradés la mitsva de la procréation en s'engageant dans des relations interdites.
En mangeant du maror, qui a la même valeur numérique que le mot "mavét" (la mort), on se rappelle de l'amertume que nous pouvons causer par le meurtre.
Et enfin, en racontant le récit de la sortie d'Egypte, nous expions pour les fautes dites avec la bouche : le lachon ara et la haine gratuite, qui ont causé la destruction du 2e Temple.
[Sfat Emet - 5662]

[ainsi en réparant les fautes ayant causées la destruction du Temple (1er et 2e), nous rapprochons la venue du 3e Temple avec la venue du machia'h.]

Aussi longtemps que nous sommes en exil, c'est comme si nous sommes morts, et ce sera uniquement la délivrance qui nous ramènera à la vie.
[Sfat Emet - 5653]

En mangeant de la matsa et en buvant du vin la "nuit de protection" (leil chimourim - le soir du Séder), nous continuons le processus de rectification des dégâts qu'a entraîné la première faute [celle d'Adam], et par cela nous rapprochons la destruction finale de toutes les forces du mal dans le monde.
[Sfat Emet - 5663]

[ on peut noter que la guémara (Béra'hot 40a) suggère que le Fruit Interdit qu'a consommé Adam était soit du blé (la source de la matsa), soit du raisin (la source du vin).]

+ L'événement de la libération d'Egypte pendant le mois de Nissan n'est pas une coïncidence.
Selon Rabbi Yéhochoua (guémara Roch Hachana 11a), de même qu'en Nissan s'est déroulée la guéoula d'Egypte, de même dans le futur c'est en Nissan qu'aura lieu la guéoula finale.
Ainsi, le mois de Nissan est le mois de la guéoula.

Cependant, la notion de guéoula ne fait pas uniquement allusion au fait d'acquérir une liberté physique, mais également à une guéoula juive spirituelle et à la capacité de se libérer de l'emprise du yétser ara.
Puisque Nissan est le 1er mois de l'année, cela donne à chacun l'opportunité de se renforcer et de renouveler sa relation avec Hachem et la Torah.
[Rabbi 'Haïm Stein - roch yéchiva de Telshe]

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-> Le midrach (Chémot rabba 15) enseigne : "Lorsque Hachem a choisi Son monde, Il y fixa des raché ‘hodachim (têtes de mois) et des années ; et lorsqu’Il choisit Yaakov et ses enfants, Il y fixa le roch ‘hodech de la Délivrance dans lequel (au cours du mois) Israël a été délivré d’Egypte et dans laquelle plus tard il sera délivré, comme il est dit : ‘Comme aux jours où tu sortis d’Egypte, Je lui ferai voir des merveilles’ (Mi'ha 7,15)".

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-> b'h, voir également : le mois de Nissan - fêter l'inauguration du 3e Temple : https://todahm.com/2022/05/18/le-mois-de-nissan-feter-linauguration-du-3e-temple

Chaque membre d'Israël, selon sa pureté et sa sainteté, possède un aspect du machia'h.
Et l'homme doit veiller soigneusement à ne pas endommager son propre aspect du machia'h, l'essentiel étant de se préserver soi-même de la débauche, et l'on doit se garder beaucoup même de l'odeur de débauche, car ceci porte atteinte à l'aspect du machia'h qu'il possède.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e Tome - Torah 32]

Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

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-> Le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).

Le monde à Venir dépend de nous

+ La forme qu'aura le monde après la venue du machia'h dépend de nous :

-> Au niveau le plus basique, les jours du machia'h signifient simplement une libération du joug des nations du monde.
Mais en réalité, plus nous nous préparons avant sa venue, plus nous prions, et plus ces jours seront totalement différents.

-> "Et arriveront des années où tu diras : "Je n'ai aucune envie d'eux [de ces jours]" (véigui'ou chanim acher tomar : én li baém 'hefets - Kohélet 12,1)
Rabbi Chimon ben Elazar (guémara Shabbath 151b) explique : il s'agit des jours du machia'h, durant lesquels il n'y aura ni mérite, ni obligation.

=> Ainsi, nos Sages nous apprennent que les jours d'après l'arrivée du machia'h sont appelés : "des jours qui sont indésirables" (yamim ché'én baém 'héfets).
L'idée est qu'une fois arrivé, on ne pourrait plus se changer et prendre une nouvelle identité : un tsadik ne deviendra pas un racha, ni un racha ne deviendra un tsadik.

-> Par exemple nous ne pourrons plus faire téchouva.
Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) enseigne : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n’avait rien transgressé."
Selon les Pirké avot (4,17) : "Une heure de téchouva (repentir) et de bonne action en ce monde est plus belle que toute la vie du monde à venir".
Le 'Hidouché haRim de commenter : "Cela est également la punition du monde à venir.
Combien grande sera notre honte lorsque nous réaliserons ce que nous aurons alors perdu : une opportunité d'obtenir [pour l'éternité] une chose meilleure que tout le monde à venir."

-> Une fois que le machia'h sera là, il sera trop tard (plus de téchouva, plus de possibilité de gagner des récompenses infinies souvent très facilement, ...).
Cette réalité est valable aussi bien à un niveau individuel que collectif.
[ ex: chaque mitsva est une possibilité d'être pour l'éternité davantage proche de notre papa Hachem. Ainsi, plus nous sommes méritants, plus nous permettons à Hachem d'être proches de nous, de davantage pouvoir le percevoir, qu'Il puisse nous verser davantage d'infinies bénédictions, ... (et ce pour l'éternité du monde à Venir!)
ex: les mitsvot que nous faisons dans ce monde seront nos habits dans le monde futur, alors imaginons la honte que nous pouvons faire à Hachem d'avoir un peuple si mal habillé!
Ce monde est un bref moment de préparation, qui va définir de notre aspect spirituel pour toujours.
Tant que le machia'h n'est pas là, en une seconde de téchouva sincère tout est réparé, sinon par exemple on pourra sentir mauvais éternellement à cause de certains actes contraires à la Torah qu'on aura pu faire sans s'amender dessus.
(ou bien on aura pleins de tâches immondes)

=> Il en résulte que maintenant nous construisons la réalité que sera le peuple juif, ainsi que nous personnellement, et cela pour l'éternité.
Hachem nous a promis la venue du machia'h et le monde à Venir, mais l'apparence que cela aura, cela dépend de notre comportement dans ce monde. Après il sera trop tard!]

-> Le 'Hafets 'Haïm, citant le Gaon de Vilna, dit que l'intervention Divine que nous recevrons lorsque le machia'h viendra va dépendre d'à quel point nous nous serons préparés auparavant.
Individuellement également, nous ne ressentirons pas tous d'une façon identique le machia'h, tout va dépendre d'à quel point on aura fait des efforts pour se préparer en étant un récipient apte à affronter les niveaux de sainteté très élevés que cette période va nous offrir.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[on doit certes demander à Hachem de nous amener le Temple, mais on doit surtout prendre conscience qu'à chaque bonne action, chaque étude de Torah, chaque prière, chaque téchouva, ... en réalité nous sommes en train d'embellir davantage le Temple, et le monde à Venir (individuellement et collectivement).]

-> Le 'Hatam Sofer enseigne que la réelle manière dont le Temple sera construit et la qualité de la guéoula sont totalement dépendantes d'à quel point nous aurons aspiré à cela au préalable.
De cela, il explique pourquoi le 2e Temple a été fait par l'homme et était transitoire, et que le peuple d'Israël n'a pas mérité une guéoula complète à cette époque.
La raison est parce qu'avant la construction du 2e Temple, le peuple juif n'a pas suffisamment aspiré pour la guéoula.

Le 'Hatam Sofer écrit que c'est pourquoi, rabbi Yo'hanan ben Zakaï, qui a vécu après la destruction du 2e Temple, a institué de faire des choses "en souvenir du Temple" (zékher léMikdach), et ce afin de nous aider à se rappeler du Temple et nous obliger à le désirer.
A travers le souvenir, puis le désir, nous serons méritants du Temple qui viendra tout construit du Ciel, qui durera éternellement.

[on a tendance à demander : quand est-ce que le Temple sera reconstruit? quelle est la date du machia'h?
Mais en réalité, c'est notre fait d'y aspirer qui va permettre sa venue, et surtout lui donner l'aspect qu'il aura.
On voit que selon le 'Hatam Sofer si les juifs avaient davantage aspiré à avoir le 2e Temple reconstruit, il aurait pu l'être de façon éternelle (donc plus majestueux), et mériter la guéoula.
Le 'Hatam Sofer enseigne qu'à notre niveau plus nous travaillons notre désir du machia'h, du Temple, de la guéoula, ... , plus vite nous mériterons de les avoir et surtout sous une forme qui sera infiniment meilleure.]

[Ainsi, il est une réalité certaine : le machia'h, le Temple vont arriver.
Actuellement, par nos actions, pensées, ... de chaque instant nous avons la capacité d'en définir la forme.
A quel point la guéoula sera éclatante? A quel point personnellement nous sera capable de percevoir la guéoula, le machia'h? A quel niveau spirituel serons-nous, individuellement et collectivement, pour l'éternité suite à la venue du machia'h? ...
Tout cela est encore entre nos mains, et nous pouvons faire en sorte que cela soit le plus sublime possible, pour nous, mais surtout pour Hachem (car plus son peuple sera à un niveau spirituel élevé, plus il aura de beaux habits spirituels, de proximité avec D., et plus ainsi Hachem en sera glorifié devant le monde entier).
Ainsi, non seulement on doit aspirer toujours plus au machia'h, mais on doit aussi faire de notre mieux pour que cette réalité imminente soit la plus belle possible grâce à notre attitude actuelle!]

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-> Le plus nous ressentons l'obscurité et les difficultés de notre exil, le plus nous pourrons apprécier la transformation complète que le machia'h apportera.
[Maharal - Nétsa'h Israël - chap.1]

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-> Le rav Eliyahou Dessler explique que l'objectif de la période qui va précéder la venue du machia'h est de nous réveiller à davantage se préparer pour le machia'h.
Il est dit que le machia'h arrive d'une façon soudaine, avant que nous ne le réalisions et que nous nous y préparions.

[Le rav Israël Moché Sorotskin ajoute : Une des raisons pour lesquelles il est si vital de se préparer au machia'h, et que ce que nous percevrons suite à sa venue dépend de notre préparation.
Plus on se sera préparé en fonction de nos capacités, plus on pourra vivre cette expérience à un niveau spirituel plus élevé.
L'idée est que lorsque le machia'h arrivera notre âme ne sera pas transformée en quelque chose de plus élevée que ce qu'elle n'est à ce moment.
Ainsi, si nous désirons vivre les jours du machia'h au niveau le plus élevé possible, alors nous devons nous y préparer dès maintenant en exil.
Sinon, que D. nous en préserve, la venue du machia'h ne nous apportera que très peu de choses.

On peut comprendre cela d'une comparaison de gens qui prient au Kotel.
De nombreuses personnes y sont physiquement présentes proches les unes des autres, mais au niveau spirituel ces personnes peuvent être extrêmement éloignées. Certains seront très attachées à la sainteté (vidant leur coeur à Hachem, conscientes de la grandeur du lieu, ...), d'autres bougeront les lèvres tout en prenant des photos, et d'autres n'ont aucune attache à la kédoucha, n'étant là que physiquement dans un lieu touristique comme un autre.

Nous voyons de là qu'une personne peut se trouver dans les endroits les plus saints, avec une grande opportunité potentielle d'en être influencée positivement, mais pourtant ce qu'elle va en tirer, combien elle va gagner va dépendre d'à quel point elle va être un réceptacle capable d'absorber la sainteté de l'endroit.
On parvient à cela en combattant l'attrait de ce monde, et en élevant continuellement son aspiration vers la spiritualité.
[si nous ne travaillons pas de notre mieux pour développer en nous des capteurs, des réceptacles, à la sainteté, nous ne pourrons pas capter l'incroyable sainteté et spiritualité que la venue du machia'h amène au monde.] ]

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+ Enseignement fondamental du Maharal :

=> Cette réalité de ce que nous serons avec la venue du machia'h peut effrayer, et même nos Sages du Talmud disent que ce sont des : "jours qui sont indésirables".
En effet, nous sommes loin d'être parfaits, et cela peut faire peur d'arriver à un niveau très en-deçà de ce qu'on aurait pu faire de notre vie? De même, quelle honte aura-t-on également sur certains de nos actes sur lesquels nous n'aurions pas fait téchouva? ...
(car après tout on parle d'éternité et de jugement devant Hachem, dont rien ne Lui échappe (aucune de nos pensées, de nos actes, ...).

-> Le Maharal (Nid'hé Israël פמ"ו) fait une précision qui change tout :
après la venue du machia'h, certaines personnes auront toujours la capacité de se développer et d'élever leur niveau. Il s'agit des personnes, qui bien qu'en exil, se sont toujours efforcées de s'améliorer.
Lorsque les jours du machia'h arrivent, de telles personnes seront capables d'atteindre les niveaux, vers lesquels elles aspiraient tout en étant en gualout (exil), même si alors elles n'ont pas réussi à y parvenir alors.

-> Le rav Israël Moché Sorotskin commente à ce sujet :
Une personne doit être capable de déclarer en toute sincérité qu'elle désirait véritablement faire la volonté d'Hachem et qu'elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour le faire dans les limites imposées par le fait d'être en exil.
Lorsque le machia'h viendra, Hachem dira à une telle personne : "Tu seras maintenant ce que tu aurais été sans les distractions et les difficultés, sans le yétser ara et l'esclavage de la galout (exil)".
Puisque son souhait le plus cher était de faire la volonté d'Hachem et qu'elle a essayé de son mieux, cette personne récolte les "fruits de son travail", quel que soit son niveau réel lorsque le machia'h arrive.

Mais une personne qui n'a pas un désir authentique d'être proche d'Hachem alors qu'elle est en exil, et qui n'essaie même pas d'atteindre cette proximité, alors une telle personne ne peut espérer atteindre la grandeur [spirituelle] après que le machia'h n'arrive. Il sera trop tard.

Le moment : c'est maintenant.
Aujourd'hui est l'opportunité de faire de notre mieux, de faire ressortir nos sentiments les plus forts et les plus profonds en servant Hachem du meilleur de nos capacités.
Cela nous permet d'un côté de se connecter avec les jours du machia'h, déjà maintenant tout en étant en exil, et également de récolter les fruits de notre travail lorsque le machia'h viendra.
A ce moment, Hachem va nous élever à ces hauteurs élevées vers lesquelles nous nous sommes efforcées d'atteindre alors que nous étions en exil, et Il va même nous récompenser pour L'avoir servi à ces hauteurs.

[on comprend pourtant le yétser essaie tant de nous pousser à désespérer (ex: regarde ton âge, c'est trop tard pour te mettre à fond dans la Torah, alors laisse tomber), à réduire nos attentes spirituelles (ex: pour qui tu te prends, tu n'es pas baba salé?!).
Mais tout ceci est complétement faux!

Au contraire, Eliyahou haNavi dit : "Chacun de nous est obligé de se demander : Quand est-ce que mes actions atteindront celles de mes Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov" (Tana déBé Eliyahou 21).
Au regard de ce qu'on vient d'aborder, cela prend une lumière incroyable : au niveau simple, en visant infiniment haut au final je vais arriver plus haut que sans ambition (car j'aurai investi davantage, et également du fait que Hachem aide dans le chemin où une personne s'engage [en bien ou en mal]).

Mais le sens plus profond est : si de même que j'attends tous les jours le machia'h, de même tous les jours mes actions aspirent à atteindre celles des Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov), alors même si j'ai des capacités très faibles, le jour où viendra réellement le machia'h alors Hachem me donnera les possibilités d'atteindre réellement le niveau des Patriarches.
Si sincèrement et concrètement, je vis un accord avec cette haute aspiration en faisant de mon mieux pour Hachem, dans le cadre de la vie que D. m'a octroyé dans cet exil, alors grâce à cela j'aurai un monde à Venir où je serai en compagnie des Patriarches (puisqu'ayant alors un niveau tendant vers le leur).
A l'inverse, plus j'écoute mon yétser ara, qui fait que mes désirs/ambitions spirituels sont quasi inexistants, alors l'arrivée du machia'h fera que j'aurai un niveau qui restera le même qu'auparavant, je perds alors cette faculté d'ascension (puisque dépendante de nos ambitions spirituelles d'avant machia'h).]

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-> Sur le fait qu'avoir une grande ambition spirituelle peut nous faire gagner beaucoup, on trouve un exemple quelque peu similaire :
Il est écrit : "Vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem votre D." (Nitsavim 30,9).

Le Toldot Yaakov Yossef explique que notre inscription dans le livre des tsadikim ou des réchaïm n'est pas basée sur le passé, mais plutôt sur nos plans actuels pour l'année à venir.
Quoiqu'on a pu faire de notre année passée, si à Roch Hachana nous exprimons à Hachem une sincère ambition de tendre autant que possible vers le tsadik qui est en nous, alors nous serons inscrit dans le livre des tsadikim.
=> Nous ne devons pas avoir de complexes, car le Jugement n'est pas sur ce que l'on a été, mais plutôt sur ce que nous voulons être.
Ainsi, plus nous développons notre envie sincère de grandir Hachem par nos belles actions pendant l'année à venir, plus Hachem les comptant pour déjà parfaitement réalisées, nous considérera à Roch Hachana comme un incroyable tsadik.

==> D'une façon similaire, nous devons attendre chaque jour la venue du machia'h avec d'énormes ambitions sincères dans la Torah, dans le service d'Hachem, dans le fait de s'améliorer, ... , car ainsi Hachem nous permettra d'être en mouvement vers ces ambitions, alors que sinon nous serons figés au niveau réellement atteint lors de la venue du machia'h.

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-> La nature de notre libre choix après la venue du machia'h sera différente.
Le Zohar (paracha Dévarim) déclare que le repentir le plus aimé par Hachem est la téchouva entreprise spécifiquement pendant une période de "hester panim" (Hachem cachant Son visage, pour ainsi dire), lorsque la providence d'Hachem est la moins évidente.
Il semblerait qu'une fois qu'Hachem aura révélé Son honneur majestueux lors de l'arrivée du machia'h, le repentir ne sera plus efficace.

En revanche, si nous prouvons maintenant, alors que nous sommes encore en exil, que nous sommes prêts à servir Hachem avec dévouement à tout moment et dans toute situation, alors nous recevrons une grande récompense même lorsque le machia'h sera déjà là, et nous ne "perdrons" même pas un iota de l'arrivée du machia'h.
Puisque nous avons, pour notre part, prouvé que nous continuerions à surmonter les épreuves même pendant la période qui suivra la venue du machia'h, par conséquent, même si en pratique nous ne serons plus confrontés à de telles épreuves, néanmoins, Hachem nous versera une récompense comme si nous continuions à les surmonter.
[rav Moché Sternbuch - entendu du rav Yoel Teitelbaum (voir Ech Kodech 5775 - p.130)]

=> Avec la venue du machia'h, il y a une disparition du libre arbitre, et donc du fait d'avoir une récompense pour agir selon la volonté d'Hachem (on reste à la place acquise au moment de notre mort). Cependant, si nous aspirerons maintenant à faire du mieux de nos capacités, alors nous pourrons mériter éternellement des récompenses, de pouvoir continuer à s'élever/se rapprocher d'Hachem dans le monde à Venir.

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Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :
-> Si en Egypte les 4/5e des juifs sont morts pendant la plaie de l'obscurité, pourquoi le 1/5e restant a-t-il été sauvé?
En effet, même ce 1/5e était ancré dans le 49e niveau d'impureté (sur un total de 50!). Quel a été leur mérite?
Le Chem miChmouël répond : c'est parce qu'ils désiraient être bons, et cela a suffit pour leur faire mériter des miracles.

[en ce sens même le pire racha qui a de la émouna, une envie sincère de s'améliorer, il pourra bénéficier de la guéoula. ]

-> Dans la paracha Bo : pourquoi Datan et Aviram ne moururent-ils pas durant la plaie des ténèbres comme tous les "mauvais" juifs qui moururent pendant ces 3 jours?

Le Roch explique que c'est parce que bien que réchaïm, ils ne désespérèrent jamais de la délivrance.
Cela pour nous enseigner que même un racha comme Datan ou Aviram, parviendra à se corriger entièrement s'il ne désespère pas de sa propre délivrance (la ''sortie d'Egypte'' personnelle de son
âme en exil).
Car : "Israël, bien qu'il ait fauté, s'appelle toujours Israël" (guémara Sanhédrin 44a).

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-> b'h, à ce sujet : nécessité de le demander : https://todahm.com/2018/08/08/construction-du-temple-venue-du-machiah