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L’amour de la terre d’Israël de Mordé’haï

+ L'amour de la terre d'Israël de Mordé'haï :

-> Dans la Méguilat Esther (2,5-6), Mordé'haï est présenté par 2 versets biographiques : "Il y avait à Shoushan HaBira un juif qui s'appelait Mordé'haï, fils de Yaïr, fils de Shim'i, fils de Kish, de la tribu de Binyamin. Il avait été exilé (הָגְלָה) de Jérusalem en même temps que les exilés (הַגֹּלָה ) qui avait été exilé (הָגְלְתָה) avec Yé'honya, roi de Yéhouda, que Névou'hadnézar, roi de Bavel, avait exilé (הֶגְלָה)".

Le Gaon de Vilna, dans son commentaire sur la Méguila, souligne que le mot "exil" est écrit quatre fois dans ces pessukim. Pourquoi en est-il ainsi?

Il répond que la Méguila vient nous enseigner à quel point Mordé'haï tenait à la terre d'Israël. Après que le racha Névou'hadnézar eut exilé les juifs de la Terre sainte, Mordé'haï parvint à se libérer de ses ravisseurs et à retourner en terre d'Israël de sa propre initiative.
Lorsque Névou'hadnézar l'apprit, il envoya des troupes spéciales pour le reprendre et Mordé'haï fut à nouveau exilé à Bavel.
Refusant toujours d'accepter la réalité de devoir se séparer de la Terre sainte, Mordé'haï réussit à s'échapper et à retourner en terre d'Israël. Le racha Névou'hadnézar l'apprit et envoya des soldats spécialement pour capturer et exiler Mordé'haï pour la 3e fois.

Ainsi, conclut le Gaon de Vilna, Mordé'haï a été exilé de la terre d'Israël pas moins de trois fois, et la Méguila fait allusion à ce fait en mentionnant le mot "exil" trois fois.
La 4e mention de ce mot, explique le Gaon, a pour but de nous enseigner que dans les exils à venir, il nous incombe de nous rappeler l'histoire de Mordé'haï HaTsadik et de son salut.
[à quel point Israël doit être important à nos yeux, à quel point c'est le lieu d'épanouissement maximal de notre relation avec Hachem, ... ]

La guémara (Shabbath 30b) dit qu'à l'avenir, la terre d'Israël produira des gâteaux et des vêtements en laine fine.
La guémara nous dit que sans aucun effort de notre part, le pain sortira littéralement du sol.
Nous récitons la bénédiction"amotsi lé'hem min aarets" (qui fait sortir le pain de la terre), car nous nous concentrons sur ce qui est réel, c'est-à-dire les jours où le machia'h sera là, où le pain sortira du sol.
[Toldot Its'hak - paracha Béhar]

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=> chaque fois que nous mangeons du pain et faisons le motsi, c'est une occasion d'aspirer et de se voir déjà à l'époque du machia'h, très bientôt b'h.

La terre d’Israël = le fondement de toute chose

+ La terre d'Israël = le fondement de toute chose :

-> "Au commencement, Hachem créa le Ciel et la Terre" (Béréchit 1,1)

-> Sur le premier verset de la Torah, qui décrit la création de l'univers par Hachem, Rachi demande, au nom de Rabbi Its'hak, pourquoi Hachem a choisi de commencer la Torah par le récit de la Création plutôt que par le kidouc ha'hodech, la première mitsva donnée aux Bné Israël.
Il répond qu'à l'avenir, les nations du monde traiteront le peuple juif de "bandits" pour avoir conquis la terre d'Israël, qui appartenait auparavant à sept nations païennes.
La Torah commence par raconter le récit de la création de l'univers afin que les juifs puissent répondre que le monde entier appartient à Hachem. Il l'a créé et l'a donné à qui bon Lui semblait. Il l'a donné aux nations du monde quand Il l'a voulu et Il le leur a repris pour nous le donner quand Il l'a voulu.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah - Béréchit p.4), remet en question ce Rachi. Il demande comment est-il possible que le seul but de tout le livre de Béréchit soit de démontrer que la terre d'Israël appartient légitimement au peuple juif.

Le rav Yérou'ham répond que la Torah entière n'est pas, comme on pourrait le conclure à tort, un recueil de parachiyot, chacune traitant d'un sujet particulier. Au contraire, la Torah entière, du début à la fin, est un long passage continu sur le sujet de la terre d'Israël.
L'essence de la Torah est de conquérir la terre d'Israël et d'en faire une demeure pour la Présence Divine (Chékhina).
C'est ce que Rachi nous enseigne : Le fait de placer la terre d'Israël au tout début de la Torah souligne que la terre d'Israël est le fondement sur lequel tout le reste est construit.
Une fois ce fondement fermement établi, toute la Torah peut être placée dessus.

-> Qu'est-ce que cela signifie? En quoi la terre d'Israël est-elle le fondement de la Torah?
Le rav 'Haïm David Sapirstein suggère que l'intention du rav Yérou'ham était que la terre d'Israël soit l'endroit où le but de toute la Création peut être accompli. Hachem a créé le monde pour que le peuple juif puisse vivre avec Lui dans un état de plénitude.
Or, un tel scénario ne peut avoir lieu qu'en terre d'Israël, où repose la Chékhina d'Hachem.
Puisque la terre d'Israël nous permet d'atteindre le but ultime de notre mission dans ce monde, s'attacher à la présence d'Hachem, qui ne se trouve qu'en terre d'Israël, elle est, en réalité, le fondement du monde entier.

Destruction de Sodome = symbole de la sainteté de la terre d’Israël

+ Destruction de Sodome = symbole de la sainteté de la terre d'Israël :

Hachem dit à Avraham : "Le cri de Sodome et d'Amorah (Gomorrhe) est devenu grand, comme leur perversité est excessive, je veux y descendre ; je veux voir si, comme la plainte en est venue jusqu'à moi, ils se sont livrés aux derniers excès; si cela n'est pas, j'aviserai" (Vayéra 18, 20-21)

-> Avraham Avinou intercéda pour Sodome et supplia Hachem d'annuler le décret. Après avoir réalisé qu'il était impossible de trouver 10 justes (tsadikim) dans toute la ville, Avraham cessa d'intercéder et retourna à sa place.
Les versets (19,24-25) disent : "Hachem fit pleuvoir du soufre et du feu sur Sodome et Amora, et Hachem renversa ces villes et toute la plaine, avec tous les habitants des villes et la végétation du sol".

=> Le Ramban demande pourquoi Sodome a reçu une punition aussi terrible. Il y avait certainement beaucoup d'autres villes dans le monde qui avaient fauté de la même manière, et pourtant nous n'avons jamais entendu parler d'un autre endroit qui aurait reçu une punition aussi sévère de la part d'Hachem.

Le Ramban répond comme suit :
"Vous devez savoir que le jugement de Sodome n'était dû qu'au niveau spirituel élevé de la terre d'Israël, car Sodome est incluse dans l'héritage d'Hachem (la terre d'Israël), qui ne tolère pas les fauteurs.
Et tout comme dans le futur, la terre d'Israël vomira des nations entières à cause de leurs fautes, elle nous l'a d'abord montré en vomissant [le peuple de Sodome], car ils étaient plus racha envers Hachem et leurs semblables que n'importe quelle autre nation. Le ciel et la terre sont devenus désolés pour eux, et leur terre a été détruite à jamais, sans possibilité de réparation.
Hachem a jugé bon d'en faire un avertissement pour le peuple juif, destiné à hériter de la terre d'Israël. Comme il est écrit : "terre de soufre et de sel, partout calcinée, inculte et improductive, impuissante à faire pousser une herbe; ruinée comme Sodome et Amora, Adma et Séboïm, que Hachem bouleversa dans sa colère et dans son courroux " (Nitsavim 29,22).

Voici, il y a eu beaucoup d'autres nations qui étaient tout aussi réchaïm (que Sodome et Amora), mais aucune d'entre elles n'a été punie de la même manière. La raison en est uniquement le niveau élevé [de sainteté] de la terre d'Israël, car c'est là que se trouve le palais d'Hachem".

Une personne doit s'installer en terre d'Israël, même dans une ville habitée principalement par des païens, et non en dehors du pays, même dans une ville entièrement juive.
Cela nous apprend que le fait de résider en terre d'Israël équivaut à toutes les mitsvot de la Torah.
[Tossefta - Avoda Zara 5,2]

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-> "Une personne doit toujours résider en terre d'Israël, même dans une ville habitée principalement par des non juifs, et elle ne doit pas habiter en dehors de la Terre, même dans une ville habitée principalement par des juifs.
Car quiconque habite en terre d'Israël est comme quelqu'un qui a un D., et quiconque habite en dehors d'Israël est comme quelqu'un qui n'a pas de D.
[Est-ce vraiment pour dire que] celui qui n'habite pas le pays n'a pas de D.? C'est plutôt pour vous dire que celui qui habite en dehors du pays est comme celui qui adore des dieux étrangers.
[guémara Kétoubot 110b]

-> Expliquant ce que le roi David (Téhilim 84,11) a voulu dire :
- selon Rav Tan'houm : "Maître de l'univers, même si j'ai des palais et des demeures en dehors d'Israël et seulement le pas d'un terre d'Israël, je choisirais [d'habiter] le pas d'une porte."
- selon Rav : "Même si je n'avais que des restes de caroubes à manger en terre d'Israël, je choisirais les restes [de caroubes]."
[Tan'houma - Rée 8 ]

-> Il vaut mieux habiter dans les déserts de la terre d'Israël que dans des palais en dehors d'Israël.
[midrach Béréchit rabba 39,8 ]

Il est impossible pour un juif d'être dévoué et loyal à ses pensées, méditations, idées et imaginations [spirituelles] en dehors d'Israël avec le même niveau qu'il a en terre d'Israël ...
Il est impossible pour le peuple juif de produire des créations exclusivement juives, dans le domaine de la pensée et dans toute la force de la vie et de l'action, ailleurs qu'en terre d'Israël.
[rav Avraham Kook - Orot - p.10 ]

=> Seul le fait de vivre en terre d'Israël permet à un individu juif, et à la nation [juive] dans son ensemble, d'atteindre la pleine mesure de leurs qualités uniques.

La terre d’Israël

+ La terre d'Israël (par le rav Eibshitz) :

-> La terre d'Israël est unique, tant d'un point de vue matériel que spirituel.
La guémara (Kétoubot 112a) rapporte que certaines villes d'Israël avaient une population extrêmement nombreuse. Nos Sages s'interrogent en soulignant que la taille de ces villes était relativement petite et qu'ils se demandaient comment elles pouvaient accueillir un si grand nombre d'habitants.
La guémara répond que la terre d'Israël est appelée la terre des cerfs.
Quelle est la particularité du cerf pour qu'il soit comparé à la terre d'Israël?

Tout comme la peau du cerf s'étire au-delà de sa taille réelle pour s'adapter à son corps, il en va de même pour la terre d'Israël. Lorsque les juifs y vivaient, elle était spacieuse et pouvait accueillir un grand nombre de personnes, et lorsque nous avons été exilés, elle s'est contractée et sa nouvelle taille ne pouvait abriter qu'une population beaucoup plus réduite.
Physiquement, la Terre d'Israël est exceptionnelle en ce qu'elle est capable de s'étendre et de se contracter.

D'un point de vue spirituel, le caractère unique de la terre d'Israël réside dans le fait qu'en plus de la terre physique, matérielle (ce que nous voyons), il existe une terre d'Israël spirituelle, céleste.
Et lorsque la guémara parle d'un grand nombre de personnes vivant dans un espace très restreint, elle fait référence à la terre d'Israël au Ciel.
Ainsi, lorsque nous parlons de la terre d'Israël, nous parlons en réalité de deux terres : une terre physique et une terre spirituelle.
[ rav Yonathan Eibshitz - Tiféret Yéhonathan ]

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-> Tout être humain aspire à la perfection et à un sentiment de plénitude.
De nombreuses personnes ont l'impression d'être extrêmement accomplies et de vivre une vie complète.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que lorsqu'ils vivent dans la diaspora (dehors d'Israël), ils manquent de tout.
Ce n'est qu'en vivant en Terre sainte qu'un individu peut devenir vraiment entier. C'est grâce au mérite de vivre en Israël que nos ancêtres ont pu atteindre les sommets spirituels qu'ils ont connus.

L'un des grands rabbins du 17e siècle, le Chla Hakadoch, cite un verset qui parle de la terre d'Israël. Ce verset dit : "Mes yeux et mon cœur y seront en tout temps" (Méla'him I 9,3). Il écrit que l'on doit constamment aspirer à la terre d'Israël.

Ce désir de vivre en Israël a été perçu par Yossef, le fils de Yaakov.
Yossef avait été emprisonné en Egypte. Son seul désir d'être libéré de prison était de pouvoir retourner en Terre Sainte ; vivre en Israël l'aiderait à atteindre les sommets spirituels de ses ancêtres.
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 1,15 ]

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-> Le Ramban, qui vivait au 13e siècle, raconte ce qu'il a vu en visitant la terre d'Israël. Il écrit que c'était une terre désolée et stérile.
Pourquoi en est-il ainsi ?

Chaque pays possède une constellation unique ou un flux d'énergie spirituelle qui lui confère son caractère spécifique.
Le flux d'énergie spirituelle de la Terre d'Israël était tel qu'elle aurait dû être une terre stérile impropre à l'établissement humain. Hachem a donné cette terre au peuple juif, et grâce à l'étude de la Torah, le désert s'est transformé en une terre où coulent le lait et le miel.

À la suite de nos fautes, nous avons été exilés du pays, qui est retourné à son état naturel de désert.
Notre comportement et notre conduite ont un impact direct sur la floraison ou l'aridité de la terre.
[ rav Yonathan Eibshitz - Tiféret Yéhonathan - Haazinou ]

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-> Chaque pays possède sa propre énergie spirituelle, connue sous le nom de mazal.
Le mazal est le conduit par lequel Hachem transfère son énergie spirituelle au monde physique.
Le mazal de la terre d'Israël était tel qu'il avait été désigné comme un désert inhabitable. Cependant, lorsque le peuple juif observe la Torah, la bénédiction d'Hachem l'emporte sur le statut préétabli de la terre, qui devient alors une terre où coulent le lait et le miel.
Par conséquent, lorsque le peuple juif transgresse, Hachem n'a pas besoin de punir la terre. Il retire simplement ses bénédictions et la terre retourne à son état naturel de désert stérile.
[ rav Yonathan Eibshitz - Tiféret Yéhonathan - Haazinou ]

La terre d’Israël = le lieu pour s’épanouir spirituellement

+ La terre d'Israël = le lieu pour s'épanouir spirituellement :

-> Rabbi Yo'hanan dit : "Trois [personnes] font partie de ceux qui héritent du monde à venir. Ce sont : celui qui vit en terre d'Israël, celui qui élève ses enfants dans l'étude de la Torah et celui qui récite la Havdala avec du vin à la fin du shabbat. Qu'est-ce que cela signifie ? [Cela signifie qu'il laisse du vin entre le Kiddouch et la Havdala". (Rachbam : [Même si] il a une quantité limitée de vin, il se retient de le boire [le jour du Shabbat], pour le bien de la Havdala).
[guémara Pessa'him 113a ]

=> Qu'est-ce que ces trois catégories de personnes ont en commun?
Pour le rav Lichtman la réponse est cachée dans le commentaire du Rachbam. A la fin du Shabbat, lorsque tout le monde a pris 3 repas copieux, personne n'a vraiment envie de boire du vin. En revanche, au milieu de la journée, boire du vin est un plaisir particulier (surtout à l'époque où le vin était l'une des seules boissons savoureuses que l'on buvait). Quelqu'un qui renonce à ses préférences personnelles et à ses désirs physiques au profit d'une mitsva (la Havdala, dans le cas présent) montre qu'il a des priorités bien définies et qu'il mérite une part dans le monde à Venir.

De même, celui qui encourage ses enfants à se concentrer sur l'étude de la Torah, en sachant pertinemment qu'ils risquent d'avoir des difficultés financières en conséquence, montre qu'il sait ce qui est vraiment important dans la vie et, par conséquent, qu'il mérite une part dans le monde à Venir.

Enfin, celui qui choisit de vivre en terre d'Israël, afin d'être plus proche d'Hachem, même s'il pourrait vivre une vie plus facile ailleurs, prouve que la croissance spirituelle est plus importante pour lui que le confort physique. Il mérite donc une part dans le monde à Venir, qui est un lieu spirituel.
[le rav Lichtman note qu'à son avis c'est pourquoi il y a toujours au moins un endroit dans le monde où il est plus agréable de vivre qu'en terre d'Israël. Hachem veut que nous choisissions Sa terre pour les bonnes raisons, et non pas parce que c'est l'endroit le plus agréable et le plus riche de la planète. ]

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-> Une autre source indiquant que vivre en Israël est un moyen sûr d'accéder au monde à Venir, est la guémara (Yérouchalmi - Shékalim 3,3) :
"Il a été enseigné au nom de Rabbi Méïr : Quiconque réside en permanence en terre d'Israël, parle la "langue sainte" [c'est-à-dire l'hébreu], mange ses fruits dans un état de pureté et lit le Shéma le matin et le soir sera informé qu'il mérite le monde à Venir."

-> Un des principaux commentateurs du Yérouchalmi, le Korban haEida, explique :
"Quiconque réside en permanence ..." = c'est-à-dire qu'il habite en permanence en terre d'Israël, qui expie les péchés, comme il est dit : "Les gens qui y habitent sont pardonnés de leurs fautes" (Yéchayahou 33,24).
"mange ses fruits dans un état de pureté" = ce qui entraîne la pureté physique.
"parle la langue sainte" = qui est source de pureté spirituelle.
"lit le Shéma le matin et le soir" = accomplissant ainsi [le précepte de] "Tu y méditeras jour et nuit" (Yéhochoua 1,8), car la Torah est le principal [moyen de] purifier l'âme. Il peut être assuré qu'il mérite le monde à Venir, [c'est-à-dire] que même son corps sera purifié et qu'il aura le privilège de recevoir la vie éternelle, c'est-à-dire la vie dans le monde à Venir. Ou bien, il recevra [une part dans] le monde à Venir sans jugement ni souffrance.

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-> Yaakov arriva tout entier à la ville de Sechem, qui est dans le pays de Canaan, lorsqu'il arriva de Padan-Aram, et il campa devant la ville. [Il acheta aux fils de Chamor, père de Sichem, la portion de terre sur laquelle il avait dressé sa tente, pour cent kesitahs. (Vayichla'h 33,18-19)

-> Yaakov arriva à Salem, ville de Séchem, dans le pays de Canaan, à son retour du territoire de Padan-Aram ; et il se fixa à l’entrée de cette ville. Il acquit la portion de terrain ou il établit sa tente, de la main des enfants de 'Hamor, père de Séchem pour cent kessita.
[Vayichla'h 33,18-19]

-> Le Ibn Ezra commente :
La Torah mentionne cela pour démontrer que la terre d'Israël a de grandes qualités, et que celui qui y a une part est considéré comme [celui qui a] une part dans le monde à Venir.

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-> Rabbi Elazar dit : "Quiconque habite en terre d'Israël est exempt de faute ...
Rabbi Abahou dit : "Même une servante cananéenne en terre d'Israël peut être assurée qu'elle mérite le monde à Venir ...
Rabbi Yirmiya fils d'Abba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : "Quiconque marche quatre coudées en terre d'Israël peut être assuré qu'il mérite le monde à Venir."
[guémara Kétoubot 111a]

-> Le Magen Avraham (Ora'h'Haïm. 248:15) considère cette dernière déclaration comme une détermination halakhique, car il écrit : "Certains disent que [celui qui voyage en terre d'Israël] même avec l'intention de revenir [en 'houts laArets est en train d'accomplir une mitsva], car même marcher quatre coudées dans le pays est une mitsva".

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-> Selon le midrach (Michlé 17,1) :
Il est écrit : "Mieux vaut du pain sec, mangé en paix, qu'une maison pleine de festins, accompagnés de disputes" (Michlé 17,1) :
Rabbi Yo'hanan dit : "La première partie du verset se réfère à la terre d'Israël, car même celui qui mange [seulement] du pain avec du sel et qui habite là peut être assuré qu'il mérite le monde à Venir.
Qu'une maison remplie de festins accompagnés de disputes = cela fait référence à la 'houts laArets (dehors d'Israël), qui est plein de violence et de vol".
Rabbi Yo'hanan [ensuite] dit : "Quiconque marche quatre coudées en terre d'Israël peut être assuré qu'il mérite le Monde à Venir."
Rabbi Lévi dit : "Quiconque vit en terre d'Israël ne serait-ce qu'un instant et y meurt peut être certain de mériter le monde à Venir.
Pourquoi en est-il ainsi? [Le verset dit : "Sa terre expiera son peuple" (Haazinou 32,43), [ce sur quoi] Rabbi Né'hemya dit : "La terre d'Israël expie les fautes de ceux qui meurent en son sein".

-> Selon le midrach (Téhilim 85,2) :
"Tu as pardonné la faute de ton peuple" (Téhilim 85,3). Qui pardonne les fautes?
La terre [d'Israël] sur laquelle ils vivent, comme il est dit : "Le peuple qui y habite est pardonné de ses fautes" (Yéchayahou 33,24). Ainsi, [cela s'applique] aux vivants.
Comment savons-nous que cela s'applique également aux morts? Il est dit : "Sa terre expiera son peuple" (Haazinou 32,43). Qui expie pour son peuple? Sa terre.
Heureux les habitants de la terre d'Israël, car ils n'ont ni iniquité ni faute, qu'ils soient vivants ou morts.

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=> Que signifient donc toutes ces déclarations sur l'expiation des fautes? Elles ne peuvent pas signifier que, quel que soit le degré de faute des habitants de la terre d'Israël, ils seront automatiquement pardonnés, car si c'était le cas, les juifs n'auraient jamais été exilés de leur Terre.

-> Le midrach Talpiot (Anaf Eretz Israël) explique :
"Sachez que les âmes juives qui vivent en dehors de la terre d'Israël viennent du monde de Sandalfon, le monde des Ofanim [anges], que l'on appelle "Beit Yaakov" (la maison de Ya'akov) et "Eved Ivri" (עבד עברי - un esclave Hébreu), dont la valeur numérique est de 358, comme celle de נָחָשׁ (na'hach - un serpent).

Les juifs qui vivent en terre d'Israël sont issus des 10 sphères de la création et sont appelés "Beit Israël" (la maison d'Israël). Ils sont également appelés "fils" et "fils du D. vivant".

Lorsqu'une personne juive se trouve en 'houtz laAretz (dehors d'Israël), elle possède une âme issue des Ofanim, mais lorsqu'elle mérite d'entrer en terre d'Israël, une âme issue d'une nouvelle création vient sur elle et s'accroche à son ancienne âme.
La première nuit où il s'endort en terre d'Israël, les deux âmes le quittent et montent [au Ciel], mais seule la nouvelle âme revient [au matin]. Il ne mérite donc pas d'être puni, car [sa nouvelle âme n'a jamais fauté].

C'est pourquoi nos Sages disent que tous les fautes de [celui qui habite en terre d'Israël] sont pardonnées.
De plus, quiconque vit en terre d'Israël est considéré comme un tsadik, même s'il ne semble pas être juste (tsadik). En effet, s'il n'était pas un tsadik, le pays le vomirait, comme il est dit : "Le pays a vomi ses habitants" (A'haré Mot 18,25). Puisque le pays ne le vomit pas, il doit être considéré comme un tsadik, même s'il est présumé racha ...

Vous devez également savoir que la terre d'Israël n'expie que les fautes qui y ont été commis involontairement. Les transgressions délibérées, cependant, ne sont pardonnées que par la souffrance, ou pour une personne qui néglige les méfaits [qui lui ont été faits].
Les fautes rebelles commises en terre d'Israël ne peuvent être pardonnés que par le biais de la téchouva. ('Hessed léAvraham - Nahar 12, Ein HaAretz)."

=> On a ainsi 3 réponses à notre interrogation initiale :
1°/ Nos Sages veulent dire que celui qui déménage en terre d'Israël, est pardonné de toutes ses fautes passés. En d'autres termes, il ou elle bénéficie d'une nouvelle ardoise, d'un nouveau départ.
2°/ Ce n'est pas que les fautes des habitants d'Israël soient pardonnés. C'est plutôt que leurs fautes ne sont pas aussi graves qu'elles en ont l'air. La preuve en est le fait même qu'ils vivent dans le pays et que D. ne les a pas expulsés.
3°/ La terre d'Israël n'expie que les actes accidentels, involontaires.

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-> Rabbi Yaakov Yéhochoua Falk (1680-1756), dans son Pné Yéhochoua (Kétouvot 111a) écrit sur ce sujet :
"Rabbi Elazar dit : "Quiconque habite en terre d'Israël est libre de toute faute".
Il me semble que cela se réfère uniquement à quelqu'un qui vit là pour la mitsva d'habiter en terre d'Israël, qui est un lieu saint, et pour que le mérite de la terre d'Israël le protège de la faute. Ainsi, même s'il lui arrive de fauter par inadvertance, ou même volontairement, parce que son mauvais penchant l'a emporté, on peut néanmoins supposer que le mérite de vivre en terre d'Israël l'a incité à ne pas s'endormir tout en continuant à "en s'accrochant" à [sa] faute.
En effet, après avoir fauté et s'être retrouvé dans un lieu saint (comme l'est la terre d'Israël), il a certainement regretté ses actions antérieures, s'est repenti et a été guéri [de sa tâche].
Il n'en est pas de même de celui qui y habite par hasard, ou parce qu'il y est né, ou parce qu'il y a des fruits dignes d'éloges, ou d'autres choses semblables.
Et ce n'est certainement pas le cas de celui qui se rebelle contre la terre et en diminue la sainteté en suivant ses mauvais penchants.

La Torah dit : "Tu es venu et tu as souillé ma terre et tu as fait de mon héritage une abomination" (Yirmiyahou 2,7). C'est pourquoi, lorsque les fautes de nos ancêtres se sont multipliés, nous avons été exilés de notre terre et l'emplacement de notre Temple sacré a été dévasté.
Mais alors où se trouve la promesse "Le peuple qui y habite est pardonné de ses fautes" (Yéchayahou 33,24)?
Nous sommes obligés de dire que l'explication est celle que j'ai donnée. De plus, il est logique que [mon explication] soit correcte, car même si nous disons que la terre d'Israël expie complètement, ce n'est pas mieux que Yom Kippour (le jour de l'expiation), qui expie complètement.
Même ainsi, Yom Kippour n'expie pas pour celui qui dit : "Je vais fauter et Yom Kippour expiera [pour moi]".
Par conséquent, nous sommes obligés de dire que la déclaration de nos Sages : "Quiconque habite en terre d'Israël est exempt de faute" signifie que même si une personne a commis une faute sans prêter attention à la sainteté de la terre, lorsque son mauvais penchant [l'a attiré], le mérite de la terre d'Israël lui fera regretter la faute qu'il a commise. Cela me semble [correct]."

=> Ainsi, nous pouvons ajouter une 4e explication :
4°/ Vivre en terre d'Israël n'est pas une "pilule" magique qui nous débarrasse automatiquement de la faute.
Mais plutôt, la sainteté de la terre aide ses résidents (s'ils sont là pour les bonnes raisons) à regretter leurs fautes et, par conséquent, à se repentir.

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==> l'idée est qu'en venant en terre d'Israël on bénéficie de sa sainteté extraordinaire et de la proximité avec Hachem, ce qui fait que notre ressenti avec la spiritualité n'est pas du tout le même qu'en dehors d'Israël. [à l'image des Yom Tov, (Pessa'h, Souccot, Shavouot) où l'on venait de loin au Temple pour recevoir l'influence de la sainteté de Jérusalem et du Temple, et qui allait nous changer pour le mieux.
De même, en étant en terre d'Israël on s'assure une sensibilité accrue dans notre relation avec Hachem (on est dans le Palais du Roi), qui va nous pousser à faire téchouva et à agir avec davantage de spiritualité, nous assurons un meilleur monde à Venir, que si on résidait en dehors d'Israël.]

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-> Selon le Maharcha (guémara Nédarim 22a-b) :
"Le mauvais penchant domine davantage en 'houtz laAretz qu'en terre d'Israël ...

C'est le sens du verset "Car je connais son penchant [d'Israël], ce qu'il fait aujourd'hui, avant que je ne l'introduise dans le pays [sur lequel j'ai juré]" (Vayélé'h 31,21). En d'autres termes, puisque Hachem connait le mauvais penchant [du peuple juif], qui le domine, et qu'il commet [des fautes] aujourd'hui, dans le désert, [même] avant que je ne le fasse entrer [dans le pays], je ne devrais pas le punir aussi sévèrement. Cependant, lorsqu'ils entrent en terre d'Israël, s'ils continuent à faire de mauvaises actions comme celles-ci, ils méritent d'être punis plus sévèrement, parce que le mauvais penchant ne les domine pas autant en terre d'Israël."

=> En d'autres termes, vivre en Terre Sainte donne à une personne une longueur d'avance dans la bataille qu'elle mènera toute sa vie contre le Yétser hara (et tout le monde a besoin d'un peu d'aide dans ce domaine).

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-> Selon le Maharal (Déré'h 'Haïm 5,9) :
"Les Patriarches ont atteint leur grandeur absolue spécifiquement grâce à la terre d'Israël, car sans elle, ils n'auraient jamais atteint les sommets de la sainteté.
C'est pourquoi la terre les "élève". Cela démontre que la terre d'Israël est étroitement liée aux Patriarches et que les Patriarches sont liés à la terre d'Israël.
Par conséquent, lorsque [la Torah] mentionne le mérite des trois Patriarches, elle mentionne également la terre d'Israël, car ils ne font qu'un. (ex: Bé'houkotaï 26,42)
Lorsque les juifs ressemblent et imitent les Patriarches, à qui la Terre a été donnée et à qui la Terre appartient, alors la Terre leur appartient.
Mais lorsqu'ils s'écartent des attributs des Patriarches, au point de s'en distinguer, alors les juifs ne [méritent] pas la Terre et ils en sont exilés."

=> Tout comme la terre d'Israël a aidé à élever nos Patriarches aux niveaux élevés qu'ils ont atteints, elle peut également aider à élever tout juif au niveau spirituel le plus élevé qu'il ou elle est capable d'atteindre.
[résider en terre d'Israël, c'est permettre à notre être de pleinement s'épanouir spirituellement, à l'image de nos Patriarches qui ont pu devenir ce qu'ils ont été par l'impact de la terre d'Israël. ]

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.3) :
1°/ Les outils de la terre d'Israël :
Certains outils sont destinés à des travaux rudes et lourds, tandis que d'autres sont conçus pour des travaux fins et délicats. Par exemple, il est impossible de saisir les petits rouages d'une montre avec des pinces faites pour saisir des charbons.
Il en va de même dans le domaine spirituel. Une personne reçoit une aide du Ciel, c'est-à-dire des "outils", en fonction de ce dont elle a besoin pour son service [d'Hachem]. Ainsi, le degré d'ascension d'une personne dépend des outils qu'elle a le privilège de recevoir.

Cela explique ce que nous trouvons concernant Yaakov. Pendant son séjour en dehors d'Israël, il a atteint les plus hauts niveaux de perfection que l'on puisse atteindre là-bas, et [Hachem] lui a fourni des anges pour l'escorter dans son voyage de retour. Cependant, lorsqu'il atteignit la terre d'Israël, il dut s'élever au niveau de perfection de la terre d'Israël. Il avait donc besoin de nouveaux anges, des anges de la terre d'Israël. [les anges ont monté l'échelle, et d'autres adaptés à Israël sont descendus, car on rendre dans une autre réalité spirituelle. ]
[Cela enseigne que] même des aides telles que les anges de dehors d'Israël ('houts laArets) ne sont pas dignes d'être utilisées pour aider une personne à atteindre la perfection au niveau de la terre d'Israël.

Rachi (Vayé'hi 50,5) écrit que Yaakov fit une pile de toutes les possessions qu'il avait acquises en dehors d'Israël et dit à Essav : "Prends-les".
Le midrach ajoute [qu'il a dit] : "Les possessions de 'houts laArets n'ont pas de valeur pour moi."
Réfléchissons à cela. Yaakov a certainement acquis toutes ses possessions de la manière la plus "casher" et la plus sainte qui soit. Ils étaient comme un rouleau de la Torah à partir duquel on pouvait apprendre la perfection dans les questions monétaires. C'est la raison pour laquelle il est retourné [sur la rivière] pour récupérer de petites jarres (Vayichla'h 32,25) : il chérissait simplement des récipients de sainteté. Néanmoins, [ces biens] n'étaient pas assez saints à ses yeux pour être utilisés comme une aide dans l'[atmosphère] sainte de la terre d'Israël ...

La règle est la suivante : nous méritons un outil uniquement en fonction de la nature de notre éveil personnel, et grâce à cet outil, nous méritons une aide pour nous élever plus haut dans la même catégorie que la source de notre aspiration.
Cependant, cela ne nous permet pas encore de disposer d'outils pour une catégorie d'aspiration différente. Ce n'est que si nous changeons nos aspirations que nous mériterons de recevoir des outils plus appropriés.
Nous devons également réaliser que le service divin en terre d'Israël est complètement différent [de celui du 'houtz laAretz]. Les objectifs sont différents, la persévérance [requise] est différente, et le potentiel de croissance spirituelle est complètement différent.
C'est pourquoi il ne faut pas penser à tort que les outils conçus pour la terre d'Israël peuvent être utiles au service divin en terre d'Israël. Nous devons nous débarrasser des vieux outils qui sont limités à des [tâches] grossières, qui conviennent au niveau de 'houtz laAretz, et anticiper une nouvelle aide divine qui convient aux nouvelles opportunités spirituelles [disponibles en Terre Sainte].

2°/ L'influence de la sainteté de la terre d'Israël selon les différents niveaux :
La terre d'Israël n'est pas seulement un endroit sur la carte du monde, c'est un niveau de sainteté. Une personne qui s'est purifiée en s'attachant à la spiritualité recevra une influence spéciale de sainteté lorsqu'elle viendra en terre d'Israël, ce qui l'élèvera à des niveaux [spirituels] élevés.

La sainteté de la terre affecte tous les niveaux à un certain degré.
Même après la mort, une personne qui y est enterrée reçoit son influence. Cependant, le degré d'influence sacrée, qu'elle soit faible et à peine détectable ou qu'elle élève une personne au point que ses fautes sont complètement pardonnés, dépend du niveau de la personne.
Même nous, aussi insignifiants que nous soyons, pouvons ressentir l'influence sacrée de la terre d'Israël, car nous observons que l'étude du moussar affecte davantage nos cœurs ici.
Lorsque je viens en Terre sainte, je sens clairement qu'il est plus facile d'apprendre le moussar et d'éveiller mon cœur. De plus, on ressent ici l'aide Divine dans l'étude de la Torah.

3°/ L'expiation en terre d'Israël :
"Qui pardonne leurs fautes? La terre sur laquelle ils vivent ... Heureux les habitants de la terre d'Israël, car ils n'ont ni iniquité ni faute, qu'ils soient vivants ou morts" (Yalkout Shimoni 2,833).

Il ne fait aucun doute que les paroles de nos Sages concernant le pardon des fautes pour quelqu'un qui vit en terre d'Israël se réfèrent à quelqu'un qui a atteint un niveau auquel le fait de vivre en Terre sainte peut l'amener à s'éveiller à lui-même, et par conséquent, à se repentir.
... Cependant, celui qui n'apprend pas à se repentir lorsque les circonstances de sa vie changent commet une grande faute. Il refuse obstinément de se repentir, même après que D. lui a présenté une occasion inspirante.

Nos Sages déclarent : "Quiconque habite en dehors du pays est comme un adorateur d'idoles" (guémara Kétoubot 110b). L'explication [est la suivante] : Une déficience mineure dans la reconnaissance de l'unicité de D., qui est considérée comme de l'idolâtrie [pour quelqu'un] à un niveau élevé, n'est pas du tout considérée comme de l'idolâtrie [pour quelqu'un] au niveau inférieur ...
Comparé au potentiel de proximité avec Hachem et à la reconnaissance de Sa providence spéciale que la sainte influence de la terre d'Israël fournit, vivre en 'houtz laAretz est considérée comme un aspect de l'idolâtrie.

4°/ Sérénité dans le pays :
"Lorsque Oula monta en terre d'Israël, deux hommes de Mé'hoza l'accompagnèrent. L'un d'eux se leva et tua son compagnon ... Rabbi Yo'hanan fut stupéfait. Le verset dit : "Hachem te donnera là un cœur en colère" (Ki Tavo 28,65), c'est-à-dire en Babylonie. Oula répondit : "A cette époque, nous n'avions pas encore traversé le Jourdain (et donc quittés Israël)"" (guémara Nédarim 22a).
Cet homme de Mé'hoza venait d'un mauvais environnement, comme le disent nos Sages : [les habitants de Mé'hoza] étaient des malfaiteurs. Il se mit tellement en colère qu'il commit un meurtre, comme ils avaient l'habitude de le faire.
Pourtant, Rabbi Yo'hanan était stupéfait, car de telles choses ne se produisent généralement pas en terre d'Israël, même de la main d'un racha Mé'hozien. Cela nécessite une enquête.
Après tout, à notre époque, il existe malheureusement une colère qui conduit au meurtre, même en terre d'Israël.

Ici aussi, l'explication est que telles déclarations ont été dites en référence à des niveaux [différents]. Dans la génération de Rabbi Yo'hanan, même les meurtriers étaient à un niveau tel que lorsqu'ils entraient en terre d'Israël, leur capacité de colère était limitée et ne pouvait pas conduire au meurtre.
Cela n'est plus vrai dans notre génération, où les "cœurs" [c'est-à-dire les esprits ou les âmes] des gens sont descendus au niveau le plus bas, celui des "pas de Machia'h" (ikvot déméchikha).

En vérité, dans notre génération également, nous constatons que les gens se sentent plus calmes et plus en sécurité sur le plan émotionnel en terre d'Israël que partout ailleurs dans le monde.
Ces dernières années, nous avons vu de nos propres yeux comment les habitants d'autres pays sont saisis de peur face à l'éventualité d'une nouvelle guerre mondiale, que D. nous en préserve, ce qui les pousse à fuir d'un pays à l'autre, là où cela semble plus sûr.
En revanche, les seuls qui ont quitté la terre d'Israël sont ceux qui chérissent les plaisirs de ce monde et qui les recherchent ailleurs. Personne, cependant, n'a fui par peur de la guerre ; la peur ne régnait tout simplement pas en terre d'Israël.
C'est assez surprenant, si l'on considère qu'il y a apparemment beaucoup plus de raisons de s'inquiéter [de l'éclatement d'une guerre] en terre d'Israël que n'importe où ailleurs.

Nous constatons un autre phénomène étonnant. Les habitants de la terre d'Israël s'en remettent aux miracles, confiants dans notre capacité à résister à nos nombreux ennemis. Et [je parle] même de ceux qui n'ont pas eu le privilège de [se voir inculquer] la lumière de la foi, [c'est-à-dire] ceux qui ont des croyances aberrantes.
Quelle est donc la source de cette confiance? Il ne peut s'agir que de l'une des bénédictions que Hachem a accordées au pays.

Nos Sages (Sifré - début Ekev) affirment qu' "il n'y a pas de Torah comme la Torah de la terre d'Israël".
Ils disent également que : "L'air de la terre d'Israël rend sage" (Baba Batra 158b).
La logique qui sous-tend ce concept est également basée sur l'idée citée ci-dessus. Celui qui étudie la Torah en terre d'Israël reçoit une grande quantité d'aide Divine et une influence particulière [positive d'Hachem].
L'atmosphère de sécurité en toutes circonstances y contribue également.
Dans notre génération, nous voyons de nos propres yeux comment les jeunes qui étudient la Torah s'épanouissent en terre d'Israël. Ils progressent dans leurs études, réussissent à acquérir des connaissances dans tout le Shas (le Talmud) et obtiennent bien plus que d'autres dans leur éducation à la Torah dans d'autres pays.

En Israël, Hachem nous accorde une abondance d'aides et d'outils. Préparons-nous à en être dignes et, à D. ne plaise, ne sous-estimons pas leur valeur. Au contraire, profitons-en pleinement en nous élevant [de plus en plus haut] dans la Torah et la crainte de D.

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+ Une dernière histoire :

-> Le grand en Torah, rabbi Eizel 'Harif (rabbi Yéhochoua Its'hak Shapiro, 1801-1873) respectait chaque juif ayant immigré en terre d'Israël, le considérant comme un tsaddik parfait.
Un jour, certains de ses proches adhérents vinrent lui rendre visite et le trouvèrent debout, la tête penchée sous les mains d'un simple ujif. Ils étaient abasourdis. Lorsque l'homme quitta la présence de Rabbi Eizel, les fidèles du rabbin le suivirent.
Ils lui demandèrent : "Que s'est-il passé entre toi et le rabbi?"
L'homme répondit : "L'histoire est la suivante : je suis sur le point d'immigrer en terre d'Israël, et je suis donc venu voir le rabbi pour recevoir une bénédiction. Mais lorsqu'il a appris que je faisais mon alya, il a dit : "Avant de me demander une bénédiction, je veux une bénédiction de votre part".
Il s'est ensuite levé et a posé mes deux mains sur sa tête..."

[Sipouré Tsadikim - par Sim'ha Raz - Kol Mevasser, p.75-76 ]

La prière & la terre d’Israël

+ La prière & la terre d'Israël :

-> Nos rabbins ont enseigné [dans une braïta] : Quelqu'un qui est aveugle ou incapable de déterminer la direction [vers laquelle se tourner pour prier] doit diriger son cœur vers son Père céleste ...
Si quelqu'un se trouve en dehors de la terre [d'Israël], il doit faire face à terre d'Israël ...
Si quelqu'un se trouve en terre d'Israël, il doit faire face à Jérusalem ...
Si quelqu'un se trouve à Jérusalem, il doit faire face au Saint Temple ...
Si quelqu'un se trouve dans le Saint Temple, il doit faire face au Saint des Saints ...
Par conséquent, tous les Juifs font face au même endroit.
[guémara Béra'hot 30a]

-> Rabbi 'Hiya et Rabbi Shimon, fils de Rabbi, étaient assis ensemble.
L'un d'eux commença et dit : "Celui qui prie doit diriger ses yeux vers le bas" (Rachi : vers la terre d'Israël, parce que la Chékhina se trouve [très fortement] là-bas) ...
L'autre a dit : "Ses yeux doivent être dirigés vers le Haut (vers Hachem au Ciel)" ...
Rabbi Yichmael, fils de Rabbi Yossi, vint les voir et leur dit : "De quoi discutez-vous?"
Ils répondirent : "De la prière". Rabbi Yichmael leur dit : "Ainsi a dit mon père : "Celui qui prie doit diriger ses yeux vers le bas et son cœur vers le haut, afin que ces deux versets soient accomplis"".
[guémara Yébamot 105b]

=> d'une certaine façon, la terre d'Israël est si importante qu'on doit la traité avec autant d'égard que le Ciel, symbolisant la divinité dans toute sa splendeur.

-> En ce sens, le midrach (Téhilim 91,7) écrit :
Nos rabbins ont dit : Le nombre minimum de pierres [que Yaakov plaça sous sa tête] était de deux, mais lorsqu'il se réveilla, il s'aperçut qu'il n'y en avait qu'une. Il fut très effrayé et dit : "La demeure d'Hachem se trouve à cet endroit et je n'ai pas reconnu Sa Chékhina (Présence Divine)!"
En conséquence, il est dit qu'il a été effrayé et a dit : "Comme cet endroit est impressionnant! Ce n'est rien d'autre que la Maison d'Hachem" (Vayétsé 28,17).
Sur cette base, [nos Sages] ont dit : "Quiconque prie à Jérusalem est comme quelqu'un qui prie devant le Trône de Gloire d'Hachem, car la porte du Ciel est là, et (il y a une porte ouverte [par laquelle] les prières sont entendues, comme il est dit : "Et ceci est la porte du Ciel" (Vayétsé 28,17)".

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-> La fin (et la partie cruciale) de la guémara que nous allons voir, est basée sur un événement relaté dans la guémara (Sanhédrin 64a).
Lorsque les juifs revinrent en Israël après l'exil babylonien, les hommes de la Grande Assemblée (y compris Ezra le Scribe) se réunirent et supplièrent Hachem d'abolir le yétser ara (mauvais penchant) pour l'idolâtrie (avoda zara).
Ils se rendirent compte qu'il était trop difficile de vaincre ce penchant et demandèrent donc l'assistance divine. Hachem les a aidés et l'a soumise devant eux.
Notre guémara révèle que Hachem était en colère parce que personne n'avait fait cela plus tôt, et qu'Il a "choisi" Yéhochoua pour en être puni. La question évidente est : pourquoi Yéhochoua (devait être puni pour cela)? Moché n'a pas non plus prié pour cela.

-> La réponse de la guémara (Arakhin 32b) explique :
Ezra a prié pour [l'abolition du] mauvais penchant pour l'idolâtrie et [a réussi à] l'abolir, et ce mérite a protégé [les juifs] comme une soucca. C'est la raison pour laquelle la Torah a été stricte à l'égard de Yéhochoua ..
La raison est que Moché n'a pas prié [pour abolir ce mauvais penchant], car il n'avait pas le mérite de la terre d'Israël, mais Yéhochoua, qui avait le mérite de la terre d'Israël, pourquoi n'a-t-il pas prié?

-> Le rabbi Israël de Shklov (1770-1839), était un des principaux élèves du Gaon de Vilna, écrit (dans son Péat haChoul'han - Hilkhot Erets Israël 1,3) :
"Les prières sont entendues et acceptées plus facilement en terre d'Israël qu'en 'houts laArets (en dehors d'Israël).

-> Le rabbi de Shklov explique dans ses notes intitulées "Beit Israël" (sec.13) que la source de cela est la guémara (Arakhin 32b) ci-dessus.
Il écrit : "Ainsi, la prière de Yéhochoua en terre d'Israël était plus acceptable que celle de Moché Rabbénou [en dehors d'Israël]."

=> Le pouvoir de prière de Moché (l'homme le plus humble et plus grand prophète de l'Histoire) était si grand qu'il a pu sauver le peuple juif à de nombreuses reprises grâce à lui (ex: suite au Veau d'or).
[ "les anciens de cette génération (du désert) ont dit que la visage de Moché était comme le soleil, et que celui de Yéhochoua était comme la lune" (guémara Baba Batra 75a , Rachi) ]
Néanmoins, la guémara (Arakhin) nous enseigne que le mérite de la terre d'Israël a propulsé les prières de Yéhochoua au-delà de celles de Moché Rabbénou.

Combien nous sommes prêt à faire des efforts pour que nos prières soient acceptées. Or, uniquement le fait d'être en Israël donne à nos prières une puissance incroyable!

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-> Selon le 'Hatam Sofer (dans sa Responsa - Yoré Déa 234)
"Jérusalem a une sainteté surnaturelle, et elle est la porte du Ciel depuis des temps immémoriaux, même lorsque les Jébusiens (Yévouchi) occupaient Jérusalem et que les Cananéens et les Périzites étaient encore dans le pays (Lé'h Lé'ha 12,6).
La Chékhina n'a jamais quitté et ne quittera jamais le Kotel, même après la destruction [du Temple] ...

Le rabbi Avraham Azoulay ('Hessed léAvraham - maayan 3 - nahar 3) ... explique que la fenêtre du Ciel est large en bas, [couvrant] l'ensemble de la terre d'Israël, et étroite en haut, correspondant seulement] à
Jérusalem et au Saint Temple. Et lorsque [le Temple] a été détruit, [cette fenêtre] a été complètement fermée.
Par la suite, elle s'est rouverte, mais son ouverture inférieure est devenue plus étroite. Son ouverture supérieure et la porte du ciel, cependant, ne se fermeront jamais, à D. ne plaise, car c'est le [conduit de] l'influence divine qui existe sur le site du Temple et à Jérusalem.

En ce qui concerne la déclaration du 'Hessed léAvraham (dans son Nahar 13), vantant les mérites de Safed par rapport à toutes les autres villes de la terre d'Israël, cela signifie en dehors de Jérusalem. Que D. nous préserve de l'idée qu'une ville puisse être plus sainte que Jérusalem."

=> Cette source implique qu'il n'y a qu'un seul moyen pour nos prières de s'élever vers le ciel, et c'est par la seule et unique porte du Ciel, située principalement au-dessus du site de Jérusalem.
Cela ressemble à l'image d'un aspirateur divin qui "aspire" toutes nos prières et les fait parvenir à Hachem par un tube étroit, ce qui peut expliquer qu'en terre d'Israël nos prières sont davantage acceptées, "aspirées".

[ la Torah décrit la terre d'Israël comme une terre sur laquelle "éné Hashem Eloké'ha ba" (les yeux d'Hachem, ton D., y sont [constamment] dirigés" (Ekev 11,12). Dans chaque pays du monde, il y a un ange Tutélaire qui va servir d'intermédiaire, tandis que seulement en Israël notre relation est direct avec Hachem, sans intermédiaire (ex: qui prend un pourcentage au passage, examine la qualité de la marchandise).
Ainsi, même s'il y a une diminution de la taille de la porte du Ciel (sauf à Jérusalem), il n'empêche qu'en terre d'Israël les prières restent proches de cette porte, et surtout c'est Hachem qui gère directement ce qui s'y passe. Ainsi, nos prières sont bien davantage exaucées en Israël. )]

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-> Selon rabbi Moché Tirani (1500-1580), dans son Beit Elokim (chaar haTéfila - chap.5) :
"Il est clair qu'il y a une grande prédisposition à l'influence divine dans certains endroits plus que dans d'autres. Par conséquent, un lieu qui est préparé [pour que les juifs] y prient est déjà prédisposé à ce que les prières du peuple juif y soient entendues. Il est donc probable que les prières de celui qui y prie seront entendues, même s'il est seul et même s'il prie sans une dévotion totale.

C'est ce que nous constatons à propos de Kalev, qui est allé se prosterner sur les tombes des Patriarches [à Hébron], afin que Hachem le sauve du [mauvais] conseil des explorateurs. Il était certain que Hachem entendrait ses prières dans ce lieu saint, en vertu du fait que les saints Patriarches y étaient [enterrés] et que leurs corps servaient d'outils, de leur vivant, pour des choses sacrées.
La prière de Kalev a été exaucée, même s'il avait des arrière-pensées, car il voulait que le mérite des Patriarches le sauve des conseils des explorateurs, afin que les juifs puissent entrer dans le pays et que la promesse qu'Haxhem a faite [aux Patriarches], donner le pays de Canaan à leurs enfants, puisse se réaliser.

Le concept de prier vers la terre d'Israël, Jérusalem et le Temple sacré est une partie essentielle de la prière.
... Puisque toute la terre d'Israël, Jérusalem et le Saint Temple sont prédisposés à l'acceptation de la prière, comme je l'ai indiqué [ci-dessus], il faut prier vers eux, afin de reconnaître et de faire allusion au fait que l'on prie Hachem, qui réside dans ces lieux prédisposés.
Après tout, lorsqu'un juif prie, il parle à la deuxième personne (ex: ata kadoch), comme s'il conversait avec la Chékhina. [selon le Mabit (juste après) : la Amida est un moment où l'on s'adresse à la Chékina comme si l'on parlait en face à face avec un ami, d'où la nécessité d'être dirigé vers le Temple]
C'est pourquoi il doit tourner son visage vers son lieu, car [la Chékhina] n'a jamais quitté le Kotel (midrach Eikha 1,5)."

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-> Selon rabbi Yaakov Emdem (1697-1776), dans son Sidour Beit Yaakov (soulam Beit El 3,6) :
"Il est bien connu qu'un juif doit faire face à Jérusalem lorsqu'il prie.
Aujourd'hui, je juge bon de mentionner Jérusalem une fois de plus et de dire que ce signe et ce geste [de faire face à Jérusalem] que nous faisons comme un souvenir, un exemple et un simple symbole ne suffiront que lorsqu'il sera impossible [d'être réellement en Terre Sainte].
Nos intentions et nos bonnes pensées seront alors considérées comme des actes, puisque nous sommes incapables de les réaliser en raison de la contrainte et du danger. Après tout, celui qui agit sous la contrainte est exempté de toute [obligation], et [une faute] commise par la force n'est pas déshonorante, mais il n'est pas non plus digne de louanges.

Cependant, les bonnes intentions ne seront d'aucune aide si l'on ne peut pas se prévaloir d'une contrainte absolue ; [elles ne seront pas non plus d'une grande aide] dans une période de confort.
C'est pourquoi chaque Juif doit prendre dans son cœur la décision ferme et inébranlable de monter en terre d'Israël et d'y habiter (au moins après avoir obtenu suffisamment de [fonds] pour les dépenses, plus quelques moyens de subsistance, un métier ou un commerce, afin d'acquérir les provisions nécessaires et essentielles, afin d'établir la Terre sainte, qui est désolée sans ses enfants), et d'aspirer à avoir le privilège de prier là dans le Palais du Roi.
Car même si [la terre d'Israël] est en ruine, la Chékhina ne l'a jamais quittée."

=> Selon rabbi Emden, nous sommes face à Jérusalem simplement pour nous rappeler que c'est là que nous appartenons. Il poursuit son texte longuement sur l'importance de vivre en Israël.
N'oublions pas qu'il a tenu ces propos dans les années 1700, alors qu'Israël était encore désolée. Que dirait-il aujourd'hui?

Chaque mitsva = un appel à l’alya!

+ Chaque mitsva = un appel à l'alya!

-> La guémara ( Yébamot 105b) affirme que lorsque nous prions, nous devons nous concentrer sur le fait que nos prières vont au Ciel en passant par la terre d'Israël.
De même, lorsque nous accomplissons l'un des commandements d'Hachem, nous devons imaginer que nous l'accomplissons alors que nous nous trouvons sur la terre sainte d'Israël.
[ rav Yonathan Eibshitz - Tiféret Yéhonathan ]

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-> Au niveau le plus élémentaire, lorsqu'on réalise une mitsva en diaspora (dehors d'Israël), on doit s'imaginer que l'on accomplit la parole d'Hachem alors que l'on se trouve en terre d'Israël.
Plus profondément, tout en accomplissant une mitsva, il faut espérer mériter de vivre en Israël et pouvoir y réaliser les commandements d'Hachem (mitsvot).
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach ]