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Efforts vs résultats dans l’étude de la Torah

+++ Efforts vs résultats dans l'étude de la Torah :

+ "Si vous marchez dans les lois d'Hachem, observez Ses mitzvos et accomplissez-les" (Bé'houkotaï 26,3).

-> Rachi explique que "marcher dans les lois d'Hachem" (im bé'houkotaï télé'hou) signifie faire des efforts dans l'étude de la Torah (étudier pour étudier), et "observer Ses mitsvot" (mitsvotaï tichmérou) signifie se donner de la peine dans la Torah afin d'apprendre comment accomplir les mitsvot.

-> Le Baal HaTurim note que la guématria de אִם בְּחֻקֹּתַי תֵּלֵכוּ" est la même que celle de "עמלים בדברי תורה" (se donner de la peine dans la Torah).

=> b'h, nous avons voir que nous sous-estimons l'importance des efforts dans la Tora, préférant se focaliser sur le résultat.

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-> La guémara (Pessa'him 50a) raconte que rav Yossef tomba un jour malade et que son âme le quitta. Lorsqu'il reprit conscience, son père lui demanda ce qu'il avait vu. Rav Yossef répondit qu'il avait vu un monde inversé, où les personnes considérées comme importantes dans ce monde occupaient une place inférieure, tandis que celles qui étaient considérées comme inférieures étaient tenues en haute estime.
Son père lui répondit : "Mon fils, tu as vu un monde clair."

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.3,p.20) explique que ceux considérés comme "inférieurs" dans cette guémara font référence à ceux qui travaillent dur pour apprendre la Torah.
Une personne peut travailler très dur pour comprendre la Torah, mais en raison de ses capacités limitées, n'accomplir que très peu de choses. Dans ce monde, les connaissances dérisoires d'une telle personne peuvent être dépréciées.
Cependant, dans l'autre monde, sa clarté dans la Torah sera proportionnelle à ses efforts.

-> Le Maharal (introduction à son Tiféret Israel) explique pourquoi la bénédiction récitée avant d'étudier la Torah est "la'assok bédivré Torah" (être occupé avec les mots de la Torah), par opposition à "lil'mod divré Torah" (apprendre les mots de la Torah).
L'apprentissage est un type d'étude qui permet d'acquérir des connaissances (l'essentiel étant ce que tu as appris au final). Cependant, en ce qui concerne l'étude de la Torah, tant que l'on essaie d'obtenir la vérité, on a accompli la mitsva, même si ses conclusions sont erronées. (l'essentiel est la peine, le mal que tu t'es donné, peut importe le résultat. )

[ainsi, chaque juif est jugé en fonction du fait de donner le meilleur de lui même.
Voir l'important enseignement du Steïpler : https://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

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+ Dans l'étude : l'essentiel c'est les efforts investis, pas la réussite :

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 31a) :
Deux non-juifs se sont présentés devant Hillel et Chamaï pour se convertir au judaïsme.
Le premier candidat a demandé qu'on lui enseigne toute la Torah en se tenant sur un pied. Chamaï l'a repoussé et Hillel l'a converti.
Le second voulait se convertir pour devenir Cohen Gadol. Là encore, Chamaï le renvoya et Hillel le convertit (après l'avoir informé qu'il ne pouvait pas être Cohen Gadol).

=> À quoi pensaient ces non-juifs? Croyaient-ils vraiment qu'ils pouvaient apprendre toute la Torah sur un pied ou recevoir le titre si prestigieux de Cohen Gadol?

La réponse réside dans une distinction fondamentale entre l'étude de la Torah et autres les activités laïques.
Ces deux non-juifs sont venus avec deux perspectives laïques :
1°/ Le résultat est ce qui importe, et plus vite et plus facilement vous l'obtenez, mieux c'est.
C'est pourquoi le premier non-juif cherchait à maîtriser la Torah d'un seul pied, rapidement et facilement.

2°/ Le respect, l'honneur et la récompense sont accordés à ceux qui obtiennent des positions élevées, quelle que soit la manière dont ils les ont obtenues.
Par conséquent, le second converti voulait bénéficier du prestige du Cohen Gadol.

-> Cette guémara met en avant que la perspective juive diffère dans ces deux domaines, comme nous l'apprenons également dans les Pirké Avot.
La dernière michna du chapitre 5 (et, pour l'essentiel, de l'ensemble des Pirké Avot, puisque le 6e chapitre a été ajouté ultérieurement) cite deux Tanaïm :
- "Ben Bag Bag (בַּג בַּג) dit : "Approfondissez (la Torah) encore et encore, car tout s'y trouve".
- ... Ben Hé Hé (הֵא הֵא) dit : "La récompense est à la mesure de la peine/effort".

De nombreux commentateurs s'étonnent des noms uniques de ces sages. Les Tossafot ('Haguiga 9b) écrivent qu'ils étaient des convertis". Puisque tous les convertis sont les enfants d'Avraham, dont le nom a été complété par la lettre "hé" (passant de Avram à Avraham - Béréchit 17;5 &15) ; on les appelle [génériquement] "hé". ou "bag", ce dernier comprenant les lettres beit et guimel, dont le total est de 5, comme la valeur de la lettre hé (הֵ).
[Le rav Barou'h Eptsein suggère que les 2 sages Ben Bag Bag et Ben Hé Hé sont des convertis d'Hillel.]

Ces deux convertis nous enseignent deux leçons qu'ils ont apprises en devenant juifs et en découvrant le caractère unique de l'étude de la Torah.
- Premièrement, la Torah est infinie. Il n'y a pas de raccourci dans son étude, de moyen de tout apprendre très vite. Pour comprendre la Torah, il faut travailler dur. Il faut s'y plonger encore et encore. Elle ne peut absolument pas être apprise en se tenant sur un seul pied.

- Deuxièmement, la récompense de l'étude de la Torah ne dépend pas de trophées (ex: j'ai fais 10 siyoum, étudié tout le shass, je connais par coeur ... ) que l'on peut recevoir (résultat visible extérieurement). Au contraire, la récompense est basée sur la "douleur", l'effort que l'on investit (Hachem voit les cœurs, et le combat interne que l'on aura mené pour la Torah. Chacun selon ses capacités, environnement, ... ).
[le Ram'hal dit que "la récompense est à la mesure de la peine/effort" = cela fait référence à l'étude de la Torah. ]

Cette idée est soulignée dans la prière récitée à la fin d'un traité talmudique (siyoum).
Rabbi Né'hounya ben haKana (guémara Béra'hot 28a) prononçait ces mots chaque fois qu'il entrait et sortait du beit midrach : "Nous te remercions, Hachem ... d'avoir placé notre sort parmi ceux qui s'assoient dans le beit midrach, plutôt qu'aux coins des rues ... Nous travaillons et [ceux de la rue] travaillent. Nous travaillons et recevons une récompense, tandis qu'ils travaillent et ne reçoivent pas de récompense ".

Le 'Hafets 'Haïm demande : Peut-on vraiment dire que le tailleur et le cordonnier ne reçoivent aucune compensation pour leur travail? Bien sûr que non. Cependant, la façon dont ils reçoivent leurs revenus diffèrent fondamentalement des nôtres.
Les artisans ne sont payés pour leur travail que lorsqu'ils l'achèvent. Quel que soit le nombre d'heures qu'ils consacrent à leur travail, ils ne recevront pas un centime s'ils ne l'achèvent pas.
Dans l'étude de la Torah, en revanche, on est récompensé pour son temps et ses efforts, quelle que soit l'étendue de ce que l'on parvient à comprendre de son apprentissage.

Mais pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi le labeur a-t-il de la valeur même s'il n'est pas suivi de résultats concrets?

L'apprentissage de la Torah est le moyen de développer les relations les plus étroites avec Hachem. [cf. Ram'hal Dére'h Hachem 1:4:9 ; Tanya 1:5]
Plus on met des efforts dans la Torah, plus on montre à quel point on apprécie et on désire cette relation.
En ce sens, la guémara (Béra'hot 17a) dit : "Heureux soit celui qui fait des efforts dans la Torah et qui donne du plaisir à son Créateur".
Le fait de se donner de la peine pour la Torah génère du plaisir à Hachem, et c'est le meilleur "résultat" qui soit.

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-> Le rav David Hofstedter (Darach David - Shavouot) écrit :
En ce qui concerne les choses terrestres, des obstacles inévitables, routes cahoteuses ou objets suspendus hors de portée, empêchent le chercheur d'atteindre le but qu'il s'est fixé. Chacun préférerait donc que la route vers le succès soit aplanie et que tout ce dont il a besoin soit facile à obtenir.
Il en est tout autrement de l'étude de la Torah! L'effort, le travail et la peine ne sont pas simplement des voies pour acquérir la connaissance mais ce sont des fins en elles-mêmes qui déterminent la récompense que l'étudiant recevra pour le mal qu'il s'est donné.
Les Sages de la michna enseignent : "La récompense est à la mesure de l'effort" (Pirké Avot 5,23) et : "Si tu t'es efforcé d'étudier la Torah, Il a une grande récompense à te donner" (Pirké Avot 4,10).
Le Tossafot Yom Tov commente : "Comme la récompense est déterminée par le degré de travail et d'effort fournis, et pas par la quantité étudiée, la michna précise : Si tu l'es efforcé d'étudier la Torah et pas : si tu as étudié la Torah. Car qu'on [réussisse] peu ou beaucoup, tout dépend de l'effort."

-> Le rav Its'hak de Vienne explique ainsi cette michna (Avot 5,23) : "Lorsqu'un homme a fait autant d'efforts que possible, mais n'a pas emmagasiné plus qu'un minimum de connaissances en Torah, il reçoit la même récompense que celui qui a amassé davantage en vertu du principe : "La récompense est à la mesure de l'effort"." (Séfèr Or Zaroua, vol. 1, Hilkhot Kriat Chema 6)

-> Le rav 'Haim de Volozhin, principal disciple du Gaon de Vilna, écrit que le Gaon faisait d'intenses efforts dans son étude de la Torah : "Ce qui dépasse tout le reste, c'est sa force et ses œuvres impressionnantes, car il ne montrait aucun aspect inhabituel de son âme autre que l'énergie qu'il dépensait sagement, en connaissance de cause et habilement. Apres tous ses efforts, pourtant, lorsque le ciel voulut lui transmettre une connaissance supérieure sans exiger de lui un effort ou de l'énergie, il ne trouva pas l'offre désirable ... Car j'ai entendu directement de sa bouche que des magguidim, c'est-à-dire des anges, venaient souvent a sa porte ... mais il ne leur a jamais prêté l'oreille". (Introduction au Sifra déTsniouta)

-> Le 'Hafets 'Haïm (Al haTorah - Be'houkotai) explique ainsi une prière citée dans la Guemara : "Je fais des efforts [dans les recherches spirituelles] et eux font des efforts [dans les poursuites terrestres]. Je fais des efforts et suis récompensé tandis qu'eux font des efforts et ne sont pas récompensés" (guémara Béra'hot 28b).

=> A première vue, on pourrait remettre cette prière en question : un ouvrier ou un artisan qui fournit un effort physique n'est-il pas payé pour son effort? Pourquoi la guémara dit-elle qu'on est récompensé seulement pour les efforts qu'on a faits pour la Torah?
La réponse est que, dans les choses terrestres, la récompense dépend de la production et pas de l'effort.
Dans la vie pratique, l'effort n'est qu'un moyen pour réaliser un travail. Si donc un homme travaille, se donne du mal mais ne produit rien malgré tout son travail, le mal qu'il s'est donné n'a aucune valeur.
Pour l'étude de la Torah, c'est tout le contraire : D. désire l'effort, indépendamment du résultat. Par conséquent, celui qui se donne du mal pour étudier la Torah est récompensé pour son effort, qui représente un but en soi .

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-> L'un des thèmes centraux de l'étude de la Torah est le concept d'efforts, de labeur dans l'étude de la Torah. Ce concept est si fondamental que Rachi (Vayikra 26:3,14) explique que les bénédictions extraordinaires qu'Hachem promet ne viennent qu'à la suite de notre labeur/efforts dans la Torah, et que les terribles malédictions, de la réprimande, résultent d'un manque de labeur dans l'étude de la Torah.

-> Le 'Hazon Ich (Letters 1,2) écrit que l'étude de la Torah : "exige des efforts et une lutte contre la paresse. Cela implique l'étudier même si l'on ne voit pas de 'hidouchim, de revoir le matériel de nombreuses fois et d'examiner minutieusement des choses qui, au début, non seulement ne nous procurent pas de stimulation intellectuelle, mais nous sont pénibles.
Cependant, ce labeur est le "labeur de la Torah" auquel se réfèrent toutes les ségoulot de la Torah (c'est-à-dire les bénédictions, les succès et les qualités garanties à quelqu'un qui étudie la Torah). Après de tels efforts, les portes de la lumière s'ouvrent et celui qui étudie éprouve un plaisir sans limites."

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-> Dans tous les domaines autres que l'étude de la Torah, la seule chose qui compte, ce sont les résultats. Avez-vous construit de bonnes étagères? Avez-vous gagné beaucoup d'argent? Avez-vous obtenu de bonnes notes dans vos études? ...
La Torah est différente. La Torah consiste à construire une relation avec Hachem. Le plus grand connecteur est celui qui consiste à travailler pour comprendre la sagesse d'Hachem. C'est un signe de dévouement et d'attachement à l'objectif de connaître Hachem et de se rapprocher de Lui.
Lorsqu'un mari s'efforce d'aider sa femme, l'effort lui-même est une expression profonde de son amour et de son engagement envers elle. Cette volonté de tout mettre en œuvre pour elle a infiniment plus de valeur aux yeux de sa femme qu'un cadeau coûteux dépourvu de cœur et d'âme.
Sa démonstration d'effort renforce et approfondit l'affection et la proximité qu'ils ressentent l'un envers l'autre.

La chose la plus importante dans la Torah est l'effort que nous investissons pour la comprendre.
Malheureusement, nous sommes influencés négativement par l'idéologie occidentale qui suppose que la grandeur est mesurée par des chiffres.
Il est impératif que nous éradiquions cette vision non conforme à la Torah. Le succès en tant que juif se définit par une seule chose : Avez-vous donné le meilleur de vous-même?
Votre relation avec Hachem dépend uniquement du fait que vous avez fait tout ce que vous pouviez pour votre avodat Hachem, en utilisant les forces et les capacités que D. vous a accordées.

-> Un chauffeur de taxi eut un jour le mérite de conduire le Steïpler, qui lui demanda s'il parvenait à étudier.
"Je fais de mon mieux", répondit le chauffeur. "Chaque soir, j'assiste à un cours de guémara, mais je suis tellement épuisé par le travail de la journée que, malgré mes efforts pour écouter, je m'endors presque toujours et ne me réveille qu'à la fin du cours."
À la fin du trajet, le Steipler s'est tourné vers le chauffeur et lui a dit avec beaucoup d'affection
"Vous devez savoir qu'en ce monde, vous pensez ne pas valoir grand-chose, mais je peux vous garantir qu'au Ciel, vous êtes un grand général, parce que vous faites tout ce que vous pouvez. Tu n'es pas capable de faire plus que cela. Continuez à aller au shiur, même si vous vous endormez, parce qu'au Ciel, ils vous considèrent comme un grand tsadik".
[rapporté dans Touv'ha Yabiou - Chémot p.193 ; voir lien ci-dessus pour les paroles du Steipler plus détaillées. ]

-> "Il y a quelqu'un qui ne peut trouver personne pour lui enseigner [la Torah].
Pourtant, en raison de son amour pour la Torah, il fait les efforts autant qu'il le peut dans la Torah. Même s'il tâtonne et ne comprend pas ce qu'il dit, chaque mot qu'il prononce s'élève vers le Ciel, et Hachem est rempli de joie grâce à eux.
Hachem les plante autour de la rivière dans le Ciel, et ils deviennent de grands arbres spirituels...
"
[Zohar - vol.III, p.85b]

=> On voit que l'essentiel est de faire de son mieux, d'y investir tous nos efforts.

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-> D'un certain point de vue, en particulier parce qu'il est si difficile pour une personne qui travaille de se réserver du temps pour étudier la Torah, son avodat Hachem pourrait être une démonstration très spéciale de dévouement et de dévotion à Hachem. [il est plus dur de se connecter au monde du travail, puis de devoir se connecter totalement au monde de la Torah, par rapport à ceux qui ont tout le temps la tête dedans. ]
Il est possible qu'avec un bon état d'esprit, d'établir un lien aussi fort avec Hachem dans le peu de temps qu'on a pour étudier que si l'on étudié à plein temps pendant de longues heures.
[...]
Nos Sages nous enseignent que la Torah est l'outil qu'Hachem nous a donné pour combattre le yétser ara. "J'ai créé le yétser ara et j'ai créé la Torah comme son antidote" (guémara Kidouchin 30b).
Le terme utilisé par la guémara pour désigner l'antidote est tavlin, dont le sens littéral est "épice".
Une toute petite pincée d'une épice peut affecter et améliorer le goût d'une énorme marmite de nourriture dont la quantité est plusieurs fois supérieure à celle de l'épice elle-même.
De même, parfois, même lorsqu'une personne n'étudie que de petites quantités de Torah, celle-ci a la capacité de la protéger du yétser hra pendant de nombreuses heures tout au long du reste de la journée.
[rav Avraham Tabor]

[ainsi, on ne doit pas se décourager en constatant qu'on a si peu de temps à consacrer à la Torah. Mais on doit faire de notre mieux, y investissant tout notre temps de libre, nos capacités et efforts disponibles, et alors Hachem pourra nous faire que la Torah nous impact comme si on l'avait étudiée longues heures.
L'essentiel est de faire de notre mieux! ]

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-> Le rav 'Haïm Vital écrit que le Arizal lui a dit qu'il avait une âme extrêmement sainte.
Le rav 'Haïm Vital lui a demandé comment il pouvait affirmer une telle choses alors que qu'en piété il ne pouvait même pas se comparer au plus petit des Richonim.

Le Arizal lui a répondu :
"Vous devez savoir que la grandeur d'une personne ne dépend pas de ses actions. Elle dépend plutôt de l'époque et de la génération dans laquelle elle vit. Une toute petite action dans cette génération vaut de nombreuses mitsvot accomplies dans les générations précédentes, car de nos jours, l'impureté a énormément augmenté, bien plus qu'auparavant."
Il poursuit en lui disant que, pour cette raison, son âme est plus grande que celle de certains Amora'im et même Tana'im de l'époque de la Michna.

Le 'Hafets 'Haïm (Tsipita Liyéchoua chap.1) a développé une idée similaire à celle-ci, notant que la source de cette idée est l'enseignement : "une fois avec difficulté vaut plus que 100 fois sans difficulté" (Avot déRabi Nathan - chap.3).

-> Sur la base de cette idée, le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah - Bamidbar p.147) écrit :
"De nos jours, il y a un garçon à la yéchiva qui s'efforce de comprendre les écrits d'un gadol des générations précédentes, mais malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à comprendre pleinement ce que le gadol a écrit. Cependant, il est très possible que ce ba'hour soit plus grand que ce gadol. En fait, il n'y a aucun doute à ce sujet ; mais nous ne pouvons pas le dire trop fort, car cela pourrait conduire à l'orgueil."

=> On ne doit pas écouter notre yétser ara qui essaie de nous dévaloriser, pour nous pousser à accomplir moi. Au contraire, nos efforts dans la Torah sont extrêmement précieux aux yeux d'Hachem.
[par exemple : L'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération : https://todahm.com/2022/02/08/la-grandeur-de-chaque-juif-a-notre-generation ]

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-> Cette idée éclaire la michna :"Voici la voie de la Torah : Vous mangerez du pain salé et boirez de l'eau en petite quantité. Vous dormirez à même le sol et mènerez une vie difficile" (Pirké Avot 6,4).
Cette michna met beaucoup de gens mal à l'aise. Dois-je vraiment me résigner à une vie de pauvreté et de souffrance si je veux apprendre la Torah? Qui pourrait jamais prendre un tel engagement de tout cœur?

-> Pourtant, Rachi jette une lumière nouvelle sur cet enseignement de nos Sages :
"La Michna ne dit pas à une personne riche qu'elle doit mener une vie difficile pour apprendre la Torah. La Michna veut plutôt dire que même s'il ne vous reste que du pain et du sel, et que vous n'avez pas d'endroit où dormir, la Torah exige toujours que vous vous consacriez à l'étude."

-> Pour être en mesure d'étudier la Torah avec diligence, il faut avoir l'esprit tranquille, ce qui est certainement favorisé par des conditions de vie confortables et une alimentation riche et saine. La Michna ne nous dit pas ce qu'il faut manger ; elle nous enseigne plutôt l'état d'esprit que nous devons avoir par rapport à l'étude.
Une personne doit être tellement dévouée à l'étude que même si elle est confrontée à de grandes difficultés, elle continuera à apprendre au maximum de ses capacités.

Une épouse serait ravie d'entendre son mari lui dire tout ce qu'il est prêt à faire pour elle, même si les circonstances ne se présentaient jamais. La démonstration de dévouement et d'amour que révèle une telle déclaration, affirmant qu'ils seront liés même dans l'adversité, cimente véritablement leur relation.
Il en va de même pour l'étude de la Torah. Si une personne vit avec l'attitude qu'elle n'arrêtera pas d'étudier même dans des circonstances difficiles (pain salé, boire peu d'eau, ...), elle construit sa relation avec Hachem à un degré incroyable. Telle est la voie de la Torah!
[rav Avraham Tabor]

Le commentaire de Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même est une grande règle de la Torah (zé klal gadol baTorah)" (guémara Yérouchalmi Nédarim 9:4), peut également être traduit d'une manière différente.
Le mot כלל (klal) peut faire référence à : Klal Israël, la nation juive.
Ainsi, l'observation de Rabbi Akiva peut également signifier : "Le commandement d'aimer ton prochain comme toi-même fait d'Israël une nation grande dans la Torah".
Inversement, l'adhésion commune à la Torah favorise l'unité entre les juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5662]

La Torah (selon le Sfat Emet)

+ La Torah (selon le Sfat Emet) :

-> Le concept d'étudier la Torah lichma (pour elle-même - לשמה) peut être interprété littéralement - pour son nom (chem - שם).
Alors qu'Hachem a créé la Torah avant l'univers, Il a dissimulé la lumière de la Torah dans le monde naturel. Ainsi, l'univers lui-même est "le nom" (c'est-à-dire l'impression de surface) de la Torah.
Lorsqu'une personne apprend la Torah "lichma", elle se plonge dans l'étude avec l'objectif que la lumière de la Torah pénètre l'univers.
Celui qui étudie la Torah pour "son nom" = pour obtenir la lumière de la Torah cachée dans la création, méritera de voir qu'en effet, l'éclat de la Torah est inhérent à tout l'univers ...

En s'immergeant dans la Torah, on se rend compte que les composantes apparemment disparates de l'univers ne font en réalité qu'un, toutes créées par Hachem.
[Sfat Emet - Bamidbar 5632]

-> Grâce à la Torah, la lumière de l'âme pénètre même le corps.
[Sfat Emet - Bamidbar 5653]

-> La Torah est appelée parfaite (témima) en raison de sa capacité à élever les mortels, possédés par les valeurs du monde matériel, jusqu'aux normes élevées d'Hachem.
Il ne peut y avoir de plus grande perfection que de relier l'homme à son Créateur.
[Sfat Emet - Nasso 5636]

-> Chaque individu jouit d'une part unique dans la Torah.
En apprenant de la contribution de chacun à la Torah et en partageant leurs connaissances en Torah, le peuple juif est devenu un ensemble intégré.
[Sfat Emet -Teruma 5660]

-> De même qu'Hachem est omniprésent, de même (si l'on peut dire) le peuple juif est destiné à habiter en tout lieu pour propager la Torah dans l'univers.
[d'après Haazinou 5655]

-> La Torah enracinée dans le ciel, bien qu'accordée à l'homme résidant sur terre, a la capacité d'élever tout ce qui se trouve sur terre jusqu'au ciel.
[Sfat Emet - 'Haazinou 5637]

-> Dans des circonstances idéales (par exemple avant le péché du Veau d'or), les lettres de la Torah inscrites sur les Tables de la Loi éclairaient elles-mêmes chaque cœur juif, sans qu'il soit nécessaire d'écrire la Torah elle-même.
Au fur et à mesure que chaque génération s'éloignait de cet idéal, il devint nécessaire de transcrire davantage d'éléments de la Torah, d'abord l'ensemble de la loi écrite, puis la loi orale.
[Sfat Emet - Vayélé'h 5648]

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-> également : la Torah (selon le Sfat Emet) : https://todahm.com/2019/07/08/la-torah

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+ Torah Ecrite & Orale :

-> La Torah écrite (Torah chébikhtav) ne se réfère pas seulement à la parole divine écrite dans le rouleau de la Torah, mais aussi à l'étincelle sacrée intérieure logée dans chaque âme juive.
Ce n'est qu'en discutant des pensées de la Torah (Orale - Torah chébéal pé) que cette étincelle peut être déclenchée.
[Sfat Emet - Nitsavim 5638]

-> Le terme : "Torah chébéal pé", traduit littéralement par "Torah sur (ou au-dessus de) la bouche", fait allusion au pouvoir de la Torah et de ses fidèles étudiants de surmonter les tendances naturelles de la bouche humaine à s'engager dans le commérage et la calomnie.
En effet, la loi orale est l'antidote parfait pour le lachon ara.
[Sfat Emet - Nitsavim 5639]

-> Le terme "Torah chébéal pé" (Torah Orale) fait référence au pouvoir des étudiants en Torah d'utiliser leurs 5 organes liés à la parole (langue, lèvres, palais, ...) afin d'interpréter la Torah.
[Sfat Emet - Lé'h Lé'ha 5657]

-> La Torah Ecrite se compose de lettres sacrées qui ne sont que des indices permettant d'ouvrir les yeux d'Israël sur le sens profond de la Torah.
Seule la Torah Orale permet d'exploiter le véritable potentiel de chaque lettre de la loi écrite.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5649]

-> La Torah Orale ne peut être étudiée que dans une atmosphère d'harmonie.
Le 2e Temple, période dominée par les Sages de la Torah Orale, a été détruit à la suite de la haine gratuite (sin'at 'hinam).
[Sfat Emet - Pourim 5638]

Les Tables de la Loi (selon le Sfat Emet)

+ Les Tables de la Loi (selon le Sfat Emet) :

-> Les premières Tables de la Loi (avant la faute du Veau d'or) était surnaturelle. Elles ne nécessitaient pas d'Arche puisque la lumière de la Torah (et la présence Divine) était révélée partout (Pékoudé 5655).
Non seulement l'écriture, mais aussi la pierre elle-même provenaient du Ciel. Par extension, nous pourrions dire que le corps et l'âme des tablettes provenaient d'Hachem.
[Sfat Emet - Eikev 5651]

-> En fait, ces [premières] Tables de la Loi ont ramené les Bné Israël au niveau exalté de l'arbre de la Vie au gan Eden (paracha Para 5634). [l'état d'avant la faute d'Adam]
Leur corps ainsi que leurs âmes ont été changés en êtres totalement spirituels. (Para 5659)

-> Le destin de ces [premières] Tables de la Loi dépendait directement du comportement moral des Bné Israël. Les lettres des commandements n'adhéraient solidement aux tablettes que lorsque les enseignements éclairés de la Torah étaient gravés dans le cœur du peuple juif.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5637]

- D'autre part, les secondes Tables de la Loi, dont l'écriture venait d'Hachem, alors que la pierre elle-même avait été creusée par Moché, ressemblent à nos vies contemporaines.
Comme les Lou'hot, nous sommes un mélange de ciel et de terre, nos âmes émanant d'Hachem tandis que nos corps luttent contre les défis de la vie dans ce monde.
Ces tablettes, dont la base est naturelle, nécessitaient une demeure sacrée, l'Arche, et sont comparables à l'Arbre de la connaissance du Gan Eden, dans lequel l'homme est confronté au défi de distinguer le bien du mal.
[Sfat Emet - Eikev 5651, Para 5634]

-> Les deuxièmes Lou'hot avaient également une mission redoutable : sanctifier le monde naturel.
[Sfat Emet - Vayakel 5646]

-> Alors qu'au moment des premières Lou'hot, la mission des Bné Israël était de mener une vie sainte, totalement éloignée des vanités matérielles de ce monde, avec le don des 2e Lou'hot, nous avons endossé une nouvelle mission : mener une vie pure au milieu d'un monde impur.
[Sfat Emet - Para 5634]

-> Les 2e Tables de la Loi, données dans une atmosphère calme, ont persévéré alors que les premières, qui ont été présentées avec tant de faste, ne l'ont pas fait.
Cependant, les premières Lou'hot ont rempli une fonction essentielle. L'enthousiasme suscité par le don exubérant des premières Lou'hot a permis aux secondes Lou'hot d'inspirer Israël pour toujours.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5639]

-> Les secondes Tables de la Loi, présentées à un peuple pénitent, n'ont jamais été brisées, mais plutôt enterrées par le roi Yochiyahou. Elles illustrent de façon imagée le grand principe selon lequel un juif repentant occupe une place supérieure dont ne jouissent même pas les plus justes.
Comme il est écrit (Pirké Avos 4,17) : mieux vaut une heure de repentir dans ce monde (le monde des secondes Lou'hot) que tout le monde à venir.
[Sfat Emet - Vayakel 5646]

-> L'aura et l'esprit des premières tablettes sont toujours présents.
Moché lui-même a toujours conservé le statut exalté des premières Lou'hot.
[Sfat Emet - Vayakel 5646]

-> Chaque Shabbat, jour imprégné d'une aura surnaturelle, la lumière spirituelle autrefois émise par les premières Tables de la Loi filtre vers la terre.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5642]

-> L'écriture des premières Lou'hot est décrite par la Torah comme étant : 'hérout (libre).
Cela peut indiquer que les lettres elles-mêmes, bien que gravées sur la pierre, étaient libres de quitter leur logement physique et de retourner à Hachem, à volonté, pour finalement revenir aux tablettes (un statut similaire à celui d'Adam avant son péché). Lorsqu'Israël a fauté, l'écriture des Lou'hot, étant montée au ciel, n'a pas pu adhérer de nouveau à la pierre, obligeant Moché à les briser.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5656]

-> Un don divin est permanent. Ainsi, les premières Tables de la Loi continuent sur terre à éclairer les cœurs du peuple juif et au ciel où Hachem les garde au nom des Bné Israël.
Si le peuple juif le mérite, les lettres des Tables de la Loi peuvent encore éclairer leur vie. Une fois que le péché du Veau d'or aura été entièrement corrigé, les Lou'hot reprendront leur impact antérieur sur les Bné Israël.
Le 17 tamouz, date de l'éclatement des Lou'hot, deviendra alors une fête.
[Sfat Emet - Balak 5660]

"Tes lèvres, ô fiancée, dégageront de la douceur" (nofét titoféna chiftotayi'h - Chir haChirim 4,11)

-> Hachem a révélé à Moché 49 explications pour chaque mot de la Torah (Shoher Tov - Tehillim 12), correspondant aux 49 Portes de la compréhension.
Dans l'avenir, la 50e et dernière porte nous sera ouverte.

À ce moment-là, "tes lèvres, ô épouse, dégageront de la douceur (נֹפֶת - nofét)" de la Torah.
Le mot נפת (douceur), peut être divisé en נ פת (soit : 50 pains - noun pat). Et le pain est une métaphore de la Torah. [cf. Michlé 9,14 ; Tan'houma A'haré Mot]
À l'avenir, nos lèvres dégageront de la douceur des 50 aspects de la Torah.

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-> La Torah est appelée : "yaalat 'hen" (pleine de grâce - Michlé 5,19), signifiant qu'elle accorde de la grâce à ceux qui l'étudient. (guémara Erouvin 54b)

Selon une michna (Pèa 1,1), l'étude de la Torah équivaut à elle seule à toutes les autres bonnes actions dont l'homme tire profit dans ce monde tout en conservant le capital pour le monde futur ...

Le Tana débé Eliyahou enseigne : Heureux l'homme qui se rend comme un bœuf sous le joug et comme une bête de somme en étudiant la Tora toute la journée, car l'inspiration sacrée réside aussitôt sur lui.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

+ Les symboles de la guerre sont l'épée et la lance.
Les nations du monde font la guerre avec des armes physiques. Israël fait la guerre, et gagne, avec la Torah et la prière.
La Torah que les juifs étudient se transforme en une épée spirituelle (Zohar, Nasso 127:2) : "Les hautes louanges de D. sont dans leur bouche, et une épée à deux tranchants est dans leur main" (Téhilim 149,6) = lorsque la Torah est dans leur bouche, une épée mortelle est dans leur main.
Et les 248 (רמ"ח - rama'h) mitsvot positives que les juifs accomplissent deviennent רמח (roma'h - une lance).
Ainsi, lorsque Pin'has "prit une lance dans sa main" (Balak 25,7), il prit le mérite des mitsvot.

De plus, grâce à la Torah et aux mitsvot, les juifs attirent l'abondance spirituelle et physique dans le monde.
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm 490]

+ Le 'Hidouché haRim fait remarquer que les juifs se réfèrent à l'expérience au mont Sinaï comme du don de la Torah, en se concentrant sur le fait que la Torah a été donnée, et pas seulement sur le fait qu'elle a été reçue.
Il explique que ceci est parce que si nous nous souvenons qu'elle nous a été donnée, alors nous nous souviendrons également de celui qui l'a donnée, et c'est une partie intrinsèque de l'étude de la Torah : le privilège d'être connecté au à celui qui donne [constamment] la Torah.

Le 'Hidouché haRim explique que c'est ce que signifie le verset : "Torati al taazovou" (Ma Torah, ne l'abandonne pas - Michlé 4,2) = lorsque vous étudiez la Torah, n'oubliez pas qu'il s'agit de "Ma" Torah, le Donneur se partageant dans chaque mot.

+ Hachem prend l'honneur d'un érudit en Torah plus au sérieux que son propre honneur.
[midrach Tan'houma - Toldot]

-> Hachem Lui-même exige que l'honneur [d'une Sage en Torah] soit respecté.
[guémara Béra'hot 19a]

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-> Celui qui a étudié et assimilé les valeurs de la Torah est certainement un individu digne de notre respect. En effet : "ils augmentent la paix à la fois dans le ciel et sur la terre, et ils apportent des bénédictions et de bonnes influences dans le monde d'en bas" (Noam Elimélé'h - Hosafot Likouté Chochana).

-> Il existe une mitsva ordonnée par la Torah, qui consiste à montrer de la révérence aux rabbanim (cf. Ekev 10,20).

-> "Parce que le but principal de la Création de l'homme est de servir et de comprendre correctement Hachem à travers sa Torah, il est approprié de montrer du respect pour celui qui a atteint cette étape. Ce faisant, il inspirera également d'autres personnes à accomplir des exploits similaires" (Séfer ha'Hinoukh - mitsva 257).

Rava dit : Si vous voyez un étudiant [en Torah] dont les études sont aussi difficiles que le fer, cela est dû à son rav, qui ne lui montre pas un visage amical, mais qui est trop strict avec lui.
Cette pratique empêche l'étudiant d'apprendre.
[guémara Taanit 8a]

[ainsi  déjà à l'époque de la guémara, un maître devait témoigner à son élève un visage joyeux, une appréciation de lui enseigner, des paroles d'encouragement et de valorisation, ...
A combien plus forte raison cela est nécessaire à notre génération!]

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-> Un jour, le rav Ben Tsion Abba Shaoul annonça haut et fort : "C'est à nous de racheter les captifs".
Son auditoire tremblait en entendant ses paroles. Qui sait à quels dangers leur rabbi pouvait faire allusion?
Le rav a vu leur désarroi et les a rapidement calmés.
"Vous n'avez pas idée du nombre de jeunes juifs qui sont prisonniers de leur yétser ara, qui les empêche de s'épanouir et de grandir. Il suffit de peu d'efforts pour les libérer de leur emprisonnement. Avec un sourire et un peu de chaleur, il est possible de les libérer. Il n'y a pas de plus grand équivalent à la libération des captifs que celui-là".

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-> Dans la yechiva de rabbi Shlomo Freifeld, un garçon fut surpris en train de fumer Shabbat. Le garçon fut convoqué au bureau de rabbi Freifeld qui commença à pleurer. Le garçon pensait que rabbi Freifeld était désemparé parce que maintenant, cela donnerait une mauvaise réputation à sa yéchiva.
Rabbi Freifeld dit au garçon : "Je pleure parce que ce que tu as fait est de ma faute. Comment ai-je été incapable de faire ressortir ta grandeur? Où ai-je échoué dans le fait de ne pas t’avoir fait réalisé qui tu étais vraiment?"

[quel regard portons-nous sur chaque élève? Est-ce que nous apprécions autant un élève moyen, pas investi, ayant peu de capacités? Est-ce que nous considérons chaque élève sachant que Hachem nous a confié un de Ses enfants adoré (nous Lui rendrons des comptes de cela)? Est-ce que nous nous imaginons ses milliers de descendants et autres personnes qu'il va pouvoir influencer positivement, grâce à mon enseignement? Est-ce que je pense à mon honneur, à ne pas trop me fatiguer (ex ça va personne n'en sera au courant, qu'est-ce que cela peut bien changer?), ... plutôt que de tout donner (ex: parfois un sourire, un mot d'encouragement, ...) pour l'épanouissement de cet enfant (selon sa personnalité)? ... ]

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-> Sur ce sujet de croire en soi en et dans les autres, on peut rapporter :
On nous enseigne qu’Hachem dit à Moché de libérer les juifs mais il répondit qu’ils ne le croiraient pas. En conséquence, Hachem lui montra 3 miracles à reproduire pour gagner la confiance du peuple.
La question soulevée est que si Moché avait besoin des signes, alors Hachem aurait dû les lui donner immédiatement. Et s’il n’en avait pas besoin, alors Hachem devrait simplement dire à Moché de continuer avec ce qu’Il lui a déjà dit. (Chémot 4,1)
Moché et les juifs n’avaient pas besoin de signes. Cependant, après avoir affirmé que les juifs ne le croiraient pas, il eut alors besoin de signes.
Si tu ne crois pas qu’ils te feront confiance, alors ils ne te croiront pas. Hachem lui donna donc des signes. [rabbi Zev Leff]

=> Cette leçon puissante se présente plusieurs fois dans la vie.
Si vous êtes vendeur mais ne croyez pas pouvoir vendre le produit, le client ne l’achètera pas.
Dans le même ordre d’idées, si vous ne croyez pas en vos enfants ou en vos élèves, vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu’ils croient en eux-mêmes.
[rav Yéhochoua Alt]

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[chaque personne doit faire face à son yétser ara, aux tentations de ce monde, à un environnement pouvant lui être nuisible, ... Il est important de croire en soi-même, d'avoir conscience de notre énorme valeur interne (la partie Divine en tout juif), de savoir que papa Hachem nous aime toujours indépendamment de nos actions, que nous ne sommes jamais seul (Hachem est toujours avec nous pour notre bien ultime) ...
Ainsi, nous aurons de l'ambition spirituelle, de la fierté, de la joie, ... en nous-même, et nous ne nous laisserons pas facilement aller à des choses en-deçà de notre dignité (de fils-fille du Roi (Hachem) - ben chél mélé'h). ]