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La Torah & l’eau

+ La Torah & l'eau :

-> "L'eau ne fait référence qu'à la Torah"
[guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah]

-> La guémara (Béra’hot 61b) compare les juifs aux poissons dans l’eau, qui ne peuvent pas survivre en dehors de leur habitat, à l'air libre.
Rabbi Akiva de conclure : "De même, la Torah est notre source de vie et peut nous sauver. Sans elle, nous allons certainement mourir."

-> "De même que les poissons, qui grandissent dans l’eau, boivent avec soif chaque goutte d’eau qui descend du ciel, ainsi les juifs, qui grandissent dans l’eau (de la Torah) boivent avec avidité chaque nouveau commentaire, comme s’ils n’avaient jamais goûté à la Torah."
[guémara Avoda Zara 19a]

Un midrach (Béréchit Rabba 97,3) illustre également cette soif des juifs pour la Torah : "Un poisson vit dans l’eau, et lorsqu’une goutte de pluie descend du ciel, le poisson la boit avec soif comme s’il n’avait jamais goûté d’eau auparavant."

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-> La guémara (Taanit 7a) enseigne :
"Pourquoi est-ce que les mots de Torah sont comparés à l'eau?
Pour nous enseigner que de même que l'eau coule d'un point haut vers un point bas, de même les paroles de Torah restent uniquement chez celui qui est humble."

-> Etudier la Torah c'est se connecter, ne faire qu'un avec Hachem, or comment cela est-il possible chez un arrogant car : Hachem dit au sujet d’un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!" (guémara Sotah 4b).

[=> plus on retire de soi notre égo, plus Hachem peut résider en nous!]

Rabbi Shachter fait remarquer que plus on se rapproche de D., plus on se rend compte de Son infinie grandeur, et plus nous réalisons à quel point nous Lui en sommes loin et petits (humilité).
=> C'est ainsi que plus une personne devient grande en Torah, plus elle devient humble, car pouvant davantage reconnaître la grandeur d'Hachem.

-> Par exemple, lorsque rabbi Akiva Eiguer (un des plus brillants commentateurs de la guémara) ne parvenait pas à résoudre une difficulté relevée sur un passage des Tossefot, il concluait en toute humilité : "Je n'ai pas eu le mérite de comprendre leurs saintes paroles".

-> La Torah a été donnée sur une montagne basse, en allusion à l'importance de l'humilité (guémara Sotah 5a).

Mais quelle était la nécessité de la transmettre sur une montagne (ayant de la hauteur!), et non pas à une altitude zéro, dans une plaine?

Le rav Karelenstein répond que d'un côté nous devons être humble, en reconnaissant que tous nos succès sont totalement dépendants de Hachem, et que comparés à Lui nous ne sommes rien.
Mais en même temps, nous devons reconnaître que l'étude de la Torah a une capacité à élever spirituellement une personne à de très hauts niveaux.

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm) dit que l'on peut distinguer 2 types d'objets que la loi juive traite différemment :
- ceux servant à une mitsva (ex: Soucca, loulav, Shofar, tsitsit) qui n'ont pas de sainteté particulière une fois qu'on a terminé de s'en servir (même si on les jette avec respect) ;
- et ceux ayant de la kédoucha (ex: téfilin, mézouzot, Torah) que nous devons mettre dans un lieu spécial.

Pourquoi une telle différence de traitement?

Le rav 'Haïm de Volozhin explique que la kédoucha provient soit directement d'un écrit de la Torah, soit indirectement lorsque l'objet est en contact avec un écrit de la Torah (boîte de téfilin, ce qui entoure un séfer Torah, ...).
Le reste ne possède pas de sainteté, et n'est respecté que pour avoir permis d'accomplir une mitsva.

=> Le rav Schachter dit que le contact avec la Torah créé de la sainteté.

A l'inverse des non-juifs, le corps d'un juif possède de la kédoucha, et il y a une mitsva de l'enterrer.
Le rav Schachter explique que le corps d'un juif possède de la sainteté car un juif étudie la Torah, ce qui n'est pas le cas pour un non-juif (il n'a pas une telle mitsva dans les 7 lois noa'hique).

Cependant, comment comprendre que cela soit vrai également chez un juif qui n'a jamais étudié la Torah de toute sa vie?

Le rav Schachter répond que cela se base sur la guémara (Nidda 30b) affirmant que dans le ventre de la mère, un ange enseigne toute la Torah au bébé, et celui-ci oublie tout avant d'en sortir.

Ainsi cela ne veut pas dire qu'une personne va absolument tout oublier, car en réalité il va rester des marques cette Torah étudiée dans son âme (néchama).
=> C'est pourquoi, même pour un juif qui ne va pas étudier la Torah de son vivant, il est toujours considéré comme contenant de la sainteté de par les traces de Torah laissées dans son âme avant sa naissance.

[=> même passivement l'inerte (un objet, un corps) devient saint, alors combien davantage chez nous après chaque mot de Torah que l'on étudie!
Chaque lettre de Torah nous sanctifie, nous élève encore plus!!]

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-> "De même que l'eau a la capacité d'élever une personne de l'impureté à la pureté, de même la Torah élève une personne de l'impureté à la pureté."
[Sifrei Ekev 11,22]

Le 'Hafets 'Haïm (Biour Halakha 571,2), citant le 'Hayé Adam, écrit que pour atteindre l'expiation de nos fautes, nous devons faire téchouva et étudier plus que d'habitude, car : "la Torah est un mikvé de pureté, et elle est [également] comparée au feu, tout ce qui apporté dans le feu [du yétser ara] doit être apporté dans le feu [de la Torah], et sera alors purifié."

[Plus nous mettons d'efforts dans l'étude, plus la purification sera efficace!]

-> "De même que l'eau purifie l'homme de l'impureté, ainsi la Torah purifie l'homme impur ... De même que l'eau nettoie le corps, la Torah nettoie le corps, comme le dit le roi David : "Ta parole purifie beaucoup" (tséroufa imraté'ha méod - Téhilim 119,140)."
[midrach Chir haChirim rabba 1,19]

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+ "Que mon enseignement ruisselle comme la pluie" (Haazinou 32,2)

-> Rachi commente : La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie.

-> Le rav Hadar Margolin explique : de même que l'eau est la source de vie physique, de même la Torah est la source de vie spirituelle.
De même qu'après une journée de jeûne nous sommes heureux de pouvoir boire de l'eau, de même à chaque fois que nous nous abreuvons de Torah, nous devons être joyeux d'arroser notre intériorité éternelle.

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni - Yéchayahou 480) dit : "les paroles de la Torah sont comme de l'eau ... L'eau qui tombe en gouttelettes se transforme en rivières et en fleuves comme les paroles de Torah : deux halakhot aujourd'hui et deux halakhot demain, jusqu'à ce que l'on devienne une fontaine débordante".

[cela est à mettre en parallèle avec les paroles du roi Chlomo : "Car c'est par d'habiles stratégies que tu dois entreprendre la guerre [contre ton yétser ara]" (Michlé 24,6) ]

-> Rachi cite un midrach semblable dans son commentaire sur le verset : "La sagesse est devant celui qui comprend, mais les yeux du sot sont aux confins de la terre" (Michlé 17,24)
Le sot dit : La sagesse est hors de ma portée ; elle est aussi éloignée [que les confins de la terre]. Comment puis-je étudier les 30 chapitres de Nezikin, les 30 chapitres de Kélim et les 24 chapitres de Shabbath?
Mais pour le sage, c'est simple : 'Je vais étudier deux chapitres aujourd'hui et deux autres demain, car c'est ce qu'ont fait les hommes sages qui m'ont précédé."
[le Gaon de Vilna explique ce verset de la même façon.]

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-> Moché décrivit le don de la Torah par la phrase : "face à face, Hachem t'a parlé" (panim bépanim dibér Hachem ima'hem - Vaét'hnan 5,4).
Cette image (face à face) fait également allusion à la capacité de la Torah à montrer à chaque individu son potentiel. Cela repose sur l'idée que [la Torah est comme] un miroir dans lequel chaque personne se voit.
De la même manière qu'une personne regarde la Torah, la Torah lui renvoie son image. Plus une personne est disposée à exposer son moi intérieur à la Torah et à se laisser emporter par le désir de comprendre les profondeurs de la Torah, plus elle méritera de comprendre sa part unique dans la Torah, cette partie de la Torah qui parle à la racine de son âme.

Comme on le sait, nos Sages Sages ont souvent comparé la Torah à de l'eau : "les mots de la Torah sont comparés à de l'eau" (nimchélou divré Torah lamayim - guémara Taanis 7a). [de même : "l’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah]
Peut-être nos Sages font référence à ces qualités de miroir de la Torah, à sa capacité à montrer à quelqu'un son véritable potentiel.
En outre, plus on s'efforce d'atteindre ses capacités en matière de Torah, plus la Torah reflète sa lumière sur ceux qui l'étudient.
[Sfat Emet - Shavouot 5639]

"Une personne seule, qui est assise et étudie la Torah, la présence divine est avec elle"

[guémara Béra’hot 6a
-> afilou ya'hid ha'osék baTorah haShé'hina chrouya]

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-> Le rav Soloveitchik dit à ce sujet :
"Lorsque je suis immergé dans l'étude de la Torah, je ressens comme si Hachem se tient debout derrière moi, mettant Sa main sur mon épaule, regardant avec moi le texte se trouvant sur la table et souhaitant m'entendre à ce sujet.
[...]
Lorsque j'ouvre une guémara, seul ou avec d'autres personnes, comme lorsque j'enseigne, j'ai l'impression d'entendre les doux pas de quelqu'un d'invisible, qui vient et s'assoit avec moi ... regardant par dessus mes épaules ...
Ceci n'est pas mystique ... [comme la guémara Béra'hot (6a) l'affirme : ] à chaque fois que nous étudions la Torah nous avons un rendez-vous, une rencontre avec Hachem."

"A qui la Torah sourit-elle?
A celui qui se donne de la peine pour elle, en prévision des jours futurs."

[midrach Chémot rabba 52,36]

"Si une personne se bat dans ce monde afin de comprendre la Torah, et ce même s'il lui manque la capacité de la comprendre, elle ne doit pas en être découragée.
En effet, dans le monde à venir, lorsqu'elle s’assiéra dans la yéchiva du Ciel, elle aura alors la possibilité de comprendre la Torah pour laquelle elle aura lutté dans ce monde.
Ses efforts seront très largement récompensés."

[Séfer 'Hassidim - de rabbi Yéhouda ha'Hassid]

La Torah entière est faite des Noms de Hachem.
Lorsqu'une personne étudie la Torah, c'est comme si elle mentionnait constamment le Nom de D., et Hachem vient alors la bénir.
Il est en effet écrit : "en tout lieu où Je permettrai que Mon Nom soit invoqué, Je viendrai à toi et te bénirai" (Yitro 20,21).

[le Maharcha - guémara Béra'hot 21a]

"Lorsqu'une personne ressent de la joie, elle pourra acquérir davantage en une heure d'étude de la Torah, que de nombreuses heures d'étude en étant triste."

[Rabbi 'Haïm de Volozhin]

"C’est pourquoi, il est dit dans le livre des guerres d’Hachem" ('Houkat 21,14)

Les nations du monde font la guerre en utilisant des armes, mais les guerres que font les juifs, qui sont "des guerres d’Hachem", ils le font avec "le livre", allusion à l’étude de la Torah.
L’essentiel de la victoire du peuple d’Israël contre leurs ennemis s’obtient grâce à l’étude de la Torah qui se renforce dans notre peuple.

[Rabbi Méir Chapira de Lublin]

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-> Le Méam Loez écrit sur ce verset :
Dans le livre des Guerres d'Hachem, les sages de l'époque consignèrent les grandes batailles et les événements miraculeux.
On appelait ces sages des mochlim, des auteurs de paraboles, car ils écrivaient les faits sous forme de paraboles et de métaphores.
Ce livre s'intitulait le "Livre des Guerres d'Hachem" car toutes les guerres se déroulent suivant le plan de D.

Au début de l'exil, ce livre et de nombreux ouvrages écrits par ces hommes célèbres furent perdus, parmi eux ceux du prophète Nathan, ceux du prophète Ido, les chroniques des rois du royaume d'Israël et les poèmes et paraboles du roi Chlomo.

"Pourquoi est-ce que mon frère (le Gaon de Vilna) n’a-t-il jamais écrit de livre sur les 613 mitsvot?

Mon frère m’a dit qu’il serait faux de dire qu’il n’y a que 613 mitsvot dans la Torah.
Il ne peut pas être possible que depuis le début de la Torah jusqu’à la paracha Bo, qu’il n’y ait que 3 mitsvot.

Mais en réalité, chaque mot de la Torah est une mitsva.
Les mitsvot de la Torah sont trop nombreuses pour être comptées.
Les 613 mitsvot ne sont que des racines d’autres mitsvot.

Un arbre est composé d’un tronc, de branches, et également de fruits.
Avec les graines des fruits, un nouvel arbre peut se développer.
La Torah est comme un arbre de mitsvot, avec des opportunités sans fin d’accomplir des mitsvot.

[Mon frère le Gaon de Vilna] n’a pas écrit de Séfer haMitsvot afin qu’il soit connu que les mitsvot de la Torah sont sans fin. "

[Maalot haTorah]

=> Hachem a multiplié les mitsvot, pour multiplier nos occasions de pouvoir s’attacher avec Lui, et "accessoirement" d'obtenir un maximum de récompenses.

"Toute personne qui s'engage dans la Torah par amour, demeure à l'ombre de la présence divine (chékhina) et profite du flux de gloire."

[Séfer ha'Hassidim 289]

La Torah Orale s'appelle : "Torah chébéal pé" = la Torah de la bouche.
Cela signifie également : la Torah de celui qui domine sa bouche (en ne laissant pas de lachon ara en sortir).
Puisqu'il garde le souffle de ses entrailles, alors il mérite de comprendre la Torah Orale qui est transmise de bouche à bouche, de souffle à souffle.

[Sfat Emet]