Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

 

"Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front" (bé zéat apé'ha to'hal lé'hem - Béréchit 3,19)

"Il s'agit d'une peine et d'un châtiment.
L'homme doit à présent accomplir sa part (hichtadlout) pour gagner sa vie, parce que [après avoir mangé du fruit défendu dans le gan Eden], le Roi (D.) en a décidé ainsi.

Mais, nous devons le considérer comme une taxe devant être payée et à laquelle nous ne pouvons échapper."

[Le Ram'hal - messilat yécharim - chap.21]

=> Malheureusement, trop de personnes font du paiement de cette taxe l'essentiel de leur vie ...

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-> Nos Sages (guémara Beitsa 16a) enseignent que les revenus (de toute l’année) d’une personne lui sont fixés durant les 10 jours allant de Roch Hachana à Kippour.
[l'exception concerne les dépenses relatives à Shabbath, aux Yom Tov, et les frais pour l’éducation de nos enfants en Torah.]

-> Rabbi Shalom Schwadron compare une personne qui fait hichtadlout à un enfant assis à côté du conducteur de bus.
Le conducteur met un faux volant devant l'enfant et celui-ci le tourne, en étant certain qu'il conduit véritablement le bus.
Comme cet enfant, nous sommes persuadés que c'est nous qui conduisons!

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-> "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23)
Selon la guémara (Méguila 18a), cela s'applique à tout challenge que Hachem nous donne.

[ Ainsi, même si nous avons l'obligation de payer notre "taxe" en faisant notre hichtadlout pour obtenir notre parnassa, nous n'avons pas d'obligation de prendre sur nous les inquiétudes, la pression, ...
[on fait de notre mieux pour mettre en place un cadre, mais ensuite les résultats sont dépendants d'Hachem.]

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b'h, voir aussi :
- https://todahm.com/2021/11/08/sans-hachem-nous-navons-rien

"Malheur à celui qui ne connaît pas ses faiblesses et ses défauts et qui, de la sorte, ne sait pas ce qu'il lui faut réparer.

Et malheur à lui encore plus s'il ignore ses qualités, car il ne connaît pas ses instruments de travail."

[ Rav Yérou'ham Leivovitz ]

"Il faut réjouir les pauvres à chaque fête ; celui qui se réjouit sans réjouir les pauvres sera gravement puni"

[Zohar - paracha Yitro]

"Celui qui n'est pas regardant sur la crainte à porter sur son Rav n'arrive pas à retenir son limoud (étude)".

[guémara Kidouchin 23]

Cette crainte au rav témoigne du respect, de l'importance que l'on accorde aux paroles de Torah, et ceci va conduire à les graver au plus profond de nous.

On peut noter que l'étude de la Torah est différente de l'étude des matières profanes, elle doit se faire avec une crainte particulière, en ayant sincèrement conscience qu'on étudie "devant" la présence divine, comme il est écrit dans la guémara Béra'hot (6a) :
"Lorsque 2 personnes étudient la Torah, la présence divine est parmi elles, et ce même lorsqu'une personne étudie seule".

=> Ainsi, lorsque nous sommes en train d'étudier notre chère Torah : D. est là.
Il nous écoute et prend plaisir à nous voir nous acharner sur nos pages de guémara, sur des hala'hot, sur la paracha, ...

=> Tâchons de prendre conscience de la présence et de la grandeur de notre hôte (c'est D. lui-même!) pendant notre étude afin de nous stimuler, motiver à donner le meilleur de nous-même dans notre limoud.

Etre conscient de son importance …

+ Etre conscient de son importance ...

"Toute personne doit déclarer : "le monde a été créé pour moi" "(guémara Sanhedrin 37a)."

-> Rachi explique que cela signifie : "je suis aussi important que le monde entier".

-> Le rav Wolbe de commenter :

""Comme le monde entier" : ceci est l'expérience unique qu'est la vie d'un homme ; il n'y a jamais eu d'individu comme lui et il n'y en aura jamais aucun dans l'histoire.

Moi, avec les forces qui me sont spéciales, je suis l'enfant de mes parents, né à un moment spécifique et dans un certain environnement : on m'a certainement confié un challenge spécial.

J'ai une part unique dans la Torah et le monde entier attend que je réalise ce qui m'incombe de faire, car mon devoir ne pourra jamais être accompli par personne d'autre dans le monde ! "

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L'humilité, c'est :

1°/ Prendre conscience de sa grandeur.
Je suis quelqu'un de super, qui peut faire des choses énormes.

2°/ Prendre conscience que tout cela provient uniquement de D., et que je dois agir de façon responsable car il me sera demandé des comptes sur l'exploitation de mes potentialités.

Les risques :
1°/ Si je ne suis pas conscient de ma grandeur => je ne peux pas l'exploiter à fond.
=> Notre yétser ara fait tout pour nous donner une mauvaise image de nous, pour nous anesthésier afin que l'on ne pense pas trop à ce qu'on pourrait faire de émet ("mais ... ", "plus tard", ...).

2°/ Si je m'attribue tous les succès = cela devient de l'orgueil.
Il est écrit dans la guémara Sota (4b) : " "Un cœur hautain est une abomination pour D. " (Michlé 16,5)
L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine.
D. dit à son sujet : Moi et lui nous ne pouvons demeurer ensemble! "

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-> Pourquoi Hachem a créé une personne avec 2 yeux, et pas avec un seul?
C'est parce qu'il y a 2 objectifs : un œil doit voir la grandeur de Hachem, tandis que le 2e œil doit reconnaître ses propres manques d'importance personnelle.
[Maggid de Kozhnitz (rav Israël Hopstein)]

"La sainteté de chaque âme juive est littéralement la sainteté du Séfer Torah."

[Rav 'Haïm de Volozhine - Néfech ha'Haïm 4,11]

Le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51) nous transmet l'idée qu'il existe un lien reliant chaque juif avec les lettres du Séfer Torah (Yech Chichim Ribo Othiyot LaTorah : il y a 600 000 lettres dans la Torah).

Personne ne doit se dire : "Je ne suis qu'une toute petite lettre, je n'ai aucune importance."
En effet, s'il manque même une toute petite lettre comme le youd, tout le Séfer Torah devient non cachère.

De même que si une lettre du Séfer Torah est changée ou n'est pas à sa place, tout le Séfer n'est pas utilisable (passoul/non cachère).
Ainsi, si un juif modifie sa place, sa situation spirituelle et matérielle que D. lui a fixé dans toute Sa bonté, au motif qu'il en préférait une autre, il devient interdit à l'utilisation (passoul).

=> Qu'un juif nous paraisse petit ou simple, son service divin est crucial pour la perfection et la rédemption du peuple juif.
A l'image de chaque lettre de la Torah, tout juif est indispensable et d'une valeur infinie.

Mordé'haï est appelé : "ich yéhoudi" (homme juif).
"Nos Sages disent : ne lis pas yéhoudi/juif mais : yé'hidi (=spécial, unique)."

[Midrach Rabba Esther 6,2]

=> La définition d'un juif est d'être yé'hidi (spécial).
Chacun a un rôle spécifique, et des épreuves tout aussi spécifiques.

Le Rav Sim'ha Bounem de Psi'ha avait l'habitude de dire :
"Si du Ciel, on me demandait : "Veux-tu, Bounem, être Avraham avinou, c'est-à-dire changer ta place contre la sienne?"

Je répondrais : "Quel intérêt D. aurait-Il à ce que je sois Avraham avinou et que je change de rôle?
De toute façon, Tu n'auras qu'un seul Avraham avinou et qu'un seul Bounem.
Cependant, si on me donnait le mérite, dans le ciel, d'arriver au niveau d'Avraham avinou, Tu aurais, D., deux Avraham avinou ... et de cela, il y aurait lieu de réjouir."

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[La convoitise ne doit même pas nous effleurer, car si je n'ai pas quelque chose, c'est que je n'en ai pas besoin pour réaliser ma mission unique.
(Il est à noter qu'il y a 2 types de convoitise : une positive qui nous pousse à nous améliorer, et une négative qui est extérieure à nous : elle ne nous apporte rien, et n'est qu'une façon d'envier les biens d'autrui.)]

"Souvenez-vous ... ce sur quoi vous pleurez aujourd'hui, vous en rirez demain."

[le Gaon de Vilna - lettre adressée à sa famille]

-> Le rav Pam a dit : "Il ne faut jamais se laisser abattre lorsqu'une opportunité ne se concrétise pas, car on ne sait jamais ce qu'il y a devant soi.

Il existe une grande différence entre se concentrer sur le moment présent et se concentrer sur la vision d'ensemble en se fiant à D. avec la conviction que "Gam zou létova". "

Rabbi Il'aye dit : "Tu peux reconnaître la vraie nature d’une personne par 3 choses :
-> sa boisson (כוס - koss - coupe de vin) [à quel point son esprit est sous contrôle lorsqu’il boit – Rachi] ;
-> sa poche (כיס - kiss - bourse d'argent) [son intégrité dans le commerce – Rachi] ;
-> et sa colère (כעס - kaas - colère) [qu’il n’est pas extrêmement exigeant, et qu’il n’est pas contrarié par des choses qui énervent la plupart des gens – Rachi.] "
Certains ajoutent : et par son rire.

[guémara Erouvin 65b]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) fait remarquer que les 3 signes : כוס et כיס et כעס commencent tous par la lettre כ (kaf) et se terminent tous par la lettre ס (samé'h) ; ces 2 lettres constituent le mot כס dont dérive le mot : כסוי (kissouï - dissimulé, caché).
Il s'agit d'une allusion au fait qu'à travers ces 3 choses, nous pouvons révéler un trait caché de l'homme.

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-> En général, un homme craint le regard d'autrui, et son esprit ainsi que sa nature profonde et ses vertus (ou ses défauts) sont cachés à son prochain.
C'est pourquoi, rabbi Il'aye vient donner 3 signes indubitables : ses réactions au vin, à l'argent et à la colère permettent de savoir quelle est la véritable nature de cet homme et s'il est doté de bonnes qualité ou non.
Même si un homme parait convenable à nos yeux, sans l'avoir testé sur ces 3 signes ou tout au moins sur l'un d'eux, notre jugement peut être erroné, car il ne faut pas se fier aux apparences.
Ces signes révélateurs seront les témoins fiables de l'essence de l'homme et de son niveau.
['Hidouché Méiri]

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-> En buvant du vin avec un homme, même une seule fois, de par sa réaction au vin, on peut apprendre de lui autant que si on avait habité avec lui de nombreux jours.
[Yaavets - Pirké Avot 2,12]

[Par exemple le 'Hidouché Méïri écrit : Un homme convenable ne boit du vin qu'en petite quantité, juste ce qui est nécessaire pour renforcer sa santé et réjouir son cœur.]

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-> Sous l'effet de l'ébriété ou de la colère qui font perdre partiellement ou totalement le contrôle de soi-même, nos limitations sont affaiblies et dévoilent ainsi l'intériorité et la véritable nature.

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome5,p.93) enseigne :
La révélation de l'intériorité de l'homme par son argent s'explique ainsi.
L'avarice (la main lourde pour donner à autrui) est un défaut qui traduit un manque de confiance (bita'hon) en Hachem qui a pour conséquence le souci du lendemain.
Ce souci de la subsistance (parnassa) affaiblit aussi les limitations extérieures et révèle donc l'intériorité de l'homme.
Ainsi, par l'avarice, signe d'impiété ; ou par la générosité, signe de piété, nous pouvons reconnaître l'intériorité de l'homme.

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=> A quoi les 3 signes font-ils allusions?

-> Le Maharcha enseigne :
Les bons comportements d'un homme se classent en 3 catégories : envers lui-même, envers son prochain et envers son Créateur.
Ainsi, les 3 signes sont liés respectivement à ces 3 catégories :
- 1°/ lorsqu'un homme boit du vin, il doit être vigilant pour ne pas s'enivrer afin de ne pas causer de dégâts et de dommages sur sa personne (en se blessant ou en se déshonorant par exemple) ; s'il y arrive, cela est utile et "bien" pour lui-même.
De plus, l'attirance au vin, qui est agréable au palais, révèle qu'il est attiré pour les plaisirs du corps.

- 2°/ lorsqu'un homme a une relation d'argent avec son prochain et se comporte honnêtement, sans profiter d'un rapport de force et sans léser son prochain, cela est utile et "bien" pour son prochain.
De plus, l'attirance à une aisance financière pour satisfaire largement ses besoins, qu'il ressent utile, peut l'entraîner à des transactions commerciales malhonnêtes.

- 3°/ lorsqu'un homme fait des efforts pour retenir sa colère, il est bien pour le Ciel, car le coléreux est "mauvais" pour le Ciel, et au cours de sa colère qui éclate, il est considéré comme idolâtre.
De plus, la tendance à maîtriser sa colère qu'il retient est une preuve que cet homme est attiré par le "bien", car le coléreux considéré comme un idolâtre durant sa colère s'appelle mauvais (ra), ce qui est le contraire de bien (tov).

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=> Comment comprendre : "La personnalité de l'homme se révèle par son rire"?

-> "Il est interdit à l'homme d'emplir sa bouche de rires dans ce monde-ci"
[rabbi Yo'hanan bar Yo'haï - guémara Béra'hot 31a]

Cette interdiction est motivée par le deuil due à l'exil du peuple juif, d'après certains décisionnaires.
Mais pour d'autres, le motif est que par les rires excessifs, l'homme ne se maîtrise plus et s'habitue à transgresser et à détacher son esprit de la volonté d'Hachem.

Ainsi, si un homme rit excessivement, non seulement il transgresse l'interdit cité par rabbi Yo'hanan, mais de plus c'est un signe révélateur de stupidité, surtout lorsque ces rires s'accompagnent d'éclats de voix intenses.
Par contre, celui qui rit modérément, sans "remplir sa bouche" de rires et sans éclats de voix, révèle son bon niveau d'intériorité.
[Aggadot Yaavéts]

L’importance de chacune de nos larmes …

+ L'importance de chacune de nos larmes ... (par le Rav Aryeh Lévine)

Une femme déboussolée est venue voir le Rav Aryeh Levine à son domicile, à Jérusalem.
Elle avait perdu récemment son mari après une longue et douloureuse maladie, et c'est pourquoi elle venait écouter des mots de réconfort de ce grand Sage.

Elle supplia : "S'il vous plaît, dites-moi ce qu'il est arrivé au torrent de larmes que j'ai versé.
Est-ce que tout est parti en pure perte?
Tout cela n'a-t-il servi à rien?"

Le Rav Aryeh lui a répondu plein de compassion :
"Lorsque le moment viendra pour vous de quitter ce monde, et d'accéder au trône divin, on vous montrera à quel point vos larmes sont précieuses.

On vous dira que D., Lui-même, a rassemblé chacune des gouttes de vos larmes, les chérissant comme des pierres précieuses.

Et on vous montrera, qu'à chaque fois qu'un décret difficile menace le peuple juif, D. prend une de vos larmes et efface ce mauvais décret."