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Protéger ses yeux

+ Protéger ses yeux :

-> "Mieux vaut se satisfaire par les yeux que de laisser dépérir sa personne" (Kohélét 6,9)
Reich Lakich (guémara Yoma 74b) explique ce verset : "Il y a plus de plaisir à contempler une chose interdite que de fauter avec elle."

-> Le Rambam enseigne :
lorsqu'une personne faute avec son corps, bien que ceci représente une révolte contre la Royauté Divine, malgré tout, cet acte se limite à un acte physique dû au caractère matériel du corps humain.
Par contre, en fautant par des mauvaises pensées, l'homme affecte son esprit, et compromet le plus haut niveau spirituel qu'il puisse atteindre, l'esprit humain étant la partie la plus élevée de son être.

-> Le Ram'hal (Séfer haLikoutim - paracha Kédochim) explique au nom des Sages de la mystique que lorsqu'une personne regarde une vision prohibée, elle aspire et attire en elle toute l'impureté qui se trouve dans cette personne. En effet, un "échange de spiritualité" se produit entre l'homme qui regarde et la personne indécente qu'il voit.
Ainsi, si un homme regarde une chose impudique, il recevra en lui toute l'impureté qui s'en dégage, et perdra toute la spiritualité qu'il a en lui. Il sera alors très difficile de réparer l'effet néfaste qu'engendre
une telle vision.

-> Le 'Hafets 'Haim explique que l'œil est l'accès principal du mauvais penchant, c'est par là que pénètrent la pulsion et la tentation dans le cœur de l'homme, qui sont des interdictions de la Torah que nous avons reçues au mont Sinaï.
On raconte sur ce saint maître, qu'on l'entendit un jour prier et implorer Hachem afin qu'il le préserve des visions interdites, alors qu'il était âgé de 90 ans! [Briti Shalom - p.64)

Il est important de savoir que le moindre effort dans les domaines de sainteté et de pudeur fait jaillir pour l'ensemble du peuple [juif] une source infinie de bienfaits extraordinaires.
[rav Yaakov Ades - s'attacher à Hachem - chap.17]

L’impact de la sainteté et de la pudeur

+ L'impact de la sainteté et de la pudeur :

-> A part l'âme qui habite l'homme dans ce monde, il existe également une racine de l'âme qui se trouve dans les mondes supérieurs. La situation de l'homme est grandement influencée pas l'état de cette racine, et inversement, celle ci est dépendante des actions de l'homme.
Or, de même qu'on trouve dans ce monde des personnes de différents niveaux, il existe dans les mondes supérieurs des anges bienfaisants envoyés par Hachem pour améliorer le sort des créatures et des racines des âmes. mais également des anges malfaisants.
Les racines des âmes doivent particulièrement veiller à ne pas se laisser saisir par ces derniers, car cela causerait à l'homme de graves dommages dans ce monde.

Lorsque quelqu'un se comporte ou s'habille de façon non conforme aux règles de pudeur et de sainteté, la racine de son âme est exposée aux forces du mal et il se trouve en grand danger ici- bas.
Ainsi, plus l'homme évitera dans ce monde les relations interdites et les comportements qui s'opposent à la sainteté et à la pudeur, plus la racine de son âme sera protégée des anges malfaisants. Elle pourra alors se lier à la lumière supérieure qui exerce une influence positive sur l'homme dans tous les domaines.
[rav Yaakov Ades]

Celui qui rend les autres saints en les rapprochant d'Hachem (mézaké arabim), grâce à cela (mesure pour mesure), Hachem lui donne de la sainteté d'en-Haut.
[Zéra Kodech - sur Nasso 5,10]

Lorsque nous avons un amour sincère pour Hachem, cela a pour conséquence de brûler toutes les pensées mauvaises/stupides.
Et c'est le seul moyen efficace de vaincre les mauvaises pensées : d'avoir un désir constant de servir Hachem.
[Sfat Emet - Tsav 5634]

Etre joyeux = une prérequis pour accéder à la sainteté

+ Etre joyeux = une prérequis pour accéder à la sainteté :

-> "Yaakov vécut dans le pays d'Egypte 17 ans ; la durée de la vie de Yaakov fut donc de 147 années" (Vayé'hi 47,28)

-> "Hachem dit à Yaakov : "ton nom Yaakov ne sera plus Yaakov, mais Israël"" (Vayichla'h 35,10)

=> Comment comprendre que la Torah l'appelle encore Yaakov de nombreux versets après annoncer que désormais il s'appelle : Israël?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (v.47,28) enseigne :
"Le nom de Yaakov est l'essence même de son âme et donc on ne peut le déraciner de son nom, par conséquent, il sera toujours nommé avec 2 noms (certaines fois Yaakov et certaines fois Israël)
Mais nous devons comprendre la raison pour laquelle parfois ils sera nommé Yaakov et parfois Israël.

Yaakov a toujours aspiré à atteindre des niveaux de sainteté extraordinaires et afin d'y arriver il fallait qu'il retire de lui toutes sortes de tristesse, de mélancolie et d'inquiétude. C'est la condition essentielle afin d'y accéder. La Sainteté est le fruit de la joie et de la sérénité intérieure.
Lorsqu'il atteignait ces niveaux il était surnommé Israël sitôt qu'il s'en écartait il était appelé Yaakov ...

[A l'image du Shabbath, où nous recevons une âme supplémentaire provenant d'un endroit spirituellement très élevé,] Hachem a octroyé [en permanence] à Yaakov une nouvelle âme très élevée qui porte le nom "Israël" et son lieu de résidence [à cette nouvelle âme] se trouvant en lui pendant toute la période où il ne montra aucun signe d'inquiétude ou de tristesse.

Sitôt que cette vertu disparaîtra de lui, alors cette partie âme supplémentaire qu'il a reçu le quittera. De la même manière que dès que se termine le Shabbat, l'âme supplémentaire [que nous recevons la veille de Shabbat] nous quitte, et à ce moment-là il ne sera pas surnommé Israël, car ce surnom qui indique la grandeur supplémentaire l'a quitté, ne se trouve plus. Il sera alors surnommé Yaakov.

Cette âme supplémentaire, spirituellement élevée, reviendra par une nouvelle préparation et par un nouveau travail spirituel, de la même manière que l'âme supplémentaire revient sur chacun d'entre nous de Shabbat en Shabbat par les préparatifs en vue de ce jour saint.

D'après cela, tu peux comprendre d'une manière profonde la raison pour laquelle chaque fois qu'il est nommé Yaakov dans la Torah, ce nom lui est attaché en raison du fait qu'il a montré une nuance de tristesse ou d'inquiétude au fond de lui."

"Yossef est descendu en Égypte et s'est préservé de l'immoralité, de même tout Israël [en Egypte], par son mérite, s'est préservé de l'immoralité.
Rabbi 'Hiya Bar Aba a enseigné : "Cela valait la peine qu'il se préserve de l'immoralité, car c'est par son mérite qu'Israël a été délivré"."
[midrach Vayikra rabba 32,5]

-> Le rav Pin'has Fridman commente :
Nous apprenons de ce midrach que Yossef traça la voie de la kédoucha (sainteté) pour toutes les générations d'Israël jusqu'à la fin des temps. Tous pourront maintenir leur kédoucha partout où ils se trouvent, même dans les situations les plus précaires, et pourront par ce mérite, être délivrés de leur exil.

La messirout néfech = la clé de la sainteté

+ La messirout néfech = la clé de la sainteté (kédoucha) :

-> La guémara (Berakhot 20a) enseigne : "Rav Papa demanda à Abayé : Pourquoi des miracles se produisirent-ils pour les générations antérieures [celles des Amoraïm] alors que des miracles ne se produisent pas pour nous? ... Il répondit : 'Les membres des générations antérieures firent de grands sacrifices pour sanctifier le Nom (une messirout néféch), mais pas nous'."

-> Le Torat Cohanim (Emor 9,5) dit que si quelqu'un accomplit un acte de messirout néfech en comptant sur un miracle pour le sauver, aucun miracle ne sera accompli pour lui. Par contre, un homme qui se met en danger sans attendre de miracle bénéficiera assurément d'un miracle.

-> Un exemple de ce concept est le récit des événements ayant conduit à l'ouverture de la Mer des Joncs. La guémara (Sota 37a) dit qu'au début, le peuple juif était debout sur le rivage mais la mer ne s'ouvrait pas. Alors que Moché priait longuement pour eux, Hachem lui dit : "Mes bienaimés se noient dans la mer et toi, tu pries longuement devant Moi? ... Parle aux Bné Israël et qu'ils se mettent en marche!" (Béchala'h 14.15).
La guemara révèle que la mer s'ouvrit seulement après que Na'hchon ben Aminadav s'y fut jeté et fut sur le point de se noyer (Midrach Zouta - Chir Hachirim 2,1).
Pourquoi fallait-il que Na'hchon entre dans la mer pour qu'un miracle se produise? Après tout, le midrach ne dit-il pas (Béréchit Rabba 5.5) qu'au moment de la création de la mer, D. avait mis comme condition qu'elle se fende pour les Bné Israël?
Selon le midrach que nous avons cité, la réponse à cette question est évidente : pour qu'un miracle se produise, le bénéficiaire ne doit pas compter sur un miracle. La mer ne se fendit que quand Na'hchon mit sa vie en danger.

-> Le Maharal (Gour Aryé - Emor 22,32) enseigne que lorsqu'un homme se met en danger pour l'honneur d'Hachem sans attendre de miracle pour le sauver, il gagne le statut de "kadoch", comme Its'hak qui fut sanctifié en se laissant attacher sur l'autel lors de la Akéda.
Une fois qu'un homme devient kadoch, D. accomplira un miracle pour le sauver, car ce miracle ajoutera à la sainteté de Son Nom.

Le Maharal ajoute : "La règle est qu'un homme qui n'attache pas de valeur à la vie dans ce monde aux dépens de la sainteté du Nom divin et qui risque la mort al kiddouch Hachem est kadoch. Puisqu'il est kadoch, il est mis à part et n'est pas sujet aux lois ordinaires, à la nature et à la conduite du monde. Des miracles sont accomplis pour lui parce qu'il vit à un niveau plus haut que le monde."

=> Il en résulte que le Maharal enseigne que les miracles sont accomplis uniquement pour ceux qui agissent avec messiront néfech pour l'honneur de D., car ces actes les définissent comme des "kédochim", des hommes saints, qui suivent l'exemple d'Its'hak.
Un homme qui risque sa vie ou qui se sacrifie pour l'honneur de D. démontre que le but de sa vie est de faire un kiddouch Hachem (soit agrandir l'honneur d'Hachem), et cela le rend digne d'un miracle puisque le miracle cause un kiddouch Hachem.
[selon le Sifté Haim (sur 'Hanouka) mesure pour mesure : le bénéficiaire du miracle défie sa nature en étant prêt à se sacrifier pour l'honneur de D., et D. répond en suspendant pour lui les lois de la nature. ]

Ce n'est pas dans chaque génération que le peuple juif doit résister à la coercition religieuse.
Cependant chaque juif a l'occasion de s'investir dans la forme de messirout néfèch que Its'hak a introduite, par un acte de sacrifice volontaire (lors de la Akéda Its'hak, seul Avraham ayant reçu l'ordre d'Hachem, Its'hak s'est montré à se sacrifier devant la volonté de D.).
Lorsqu'un homme fait de l'accomplissement de la volonté divine son seul but dans la vie, il s'offre en fait en sacrifice à D., et il mérite d'être appelé "kadoch".

Le bita’hon est l’écrin de la sainteté

+ Le bita'hon est l'écrin de la sainteté :

-> "La principale préparation afin d'atteindre des niveaux dans la sainteté se trouve dans la émouna (foi) et le bita'hon (confiance en D.)."
[Bat Ayin - paracha Bamidbar)]

-> Il développe ainsi :
La raison pour laquelle les lettres ב,ט,ח sont celles qui composent la racine du mot בטחון (bita'hon) : ces 3 lettres dans leur expression "pleine" (tel qu'on les prononce) s'écrivent : בי״ת טי״ת חי״ת (la "terminaison" י״ת ne se retrouve dans aucune autre lettre, excepté ces trois).
Or, la valeur numérique de י״ת est de 410, comme celle du mot : kadoch (saint - קדוש), allusion au fait que la kédoucha (la sainteté - קדושה) commence par le bita'hon (la confiance en D. - בטחון).

Le Bat Ayin poursuit en expliquant que le mot bita'hon peut aussi signifier un couvercle,car le bita'hon est le couvercle et l'écrin de la sainteté (ce qui est suggéré par le fait que chacune des lettres de la racine ב,ט,ח du mot בטחון recouvre la partie cachée de cette lettre, י״ת ,dont la valeur numérique est celle du mot קדוש .
[Il est impossible de parvenir à la sainteté sans parvenir au préalable à son écrin qui est le bita'hon.]

<--->

[bita'hon signifie couvercle, comme dans le verset : "הֵן אֱמֶת חָפַצְתָּ בַטֻּחוֹת" (or Toi, Tu exiges la vérité dans ce qui est recouvert - Téhilim 51,8) ; "ce qui est recouvert" désignant ici les reins qui sont recouverts de graisse].

Par nos mauvaises pensées nous trompons notre femme spirituelle

+ Par nos mauvaises pensées nous trompons notre femme spirituelle :

" S’il est venu seul, seul il sortira; s’il était marié, sa femme sortira avec lui" (Michpatim 21,3)
[la Torah parle ici du juif qui s’est vendu comme esclave pour 6 ans ]

-> De son côté, le Ben Ich 'Haï nous enseigne :
En plus du pshat (le sens littéral) du verset, on peut comprendre une allusion faite grâce à une histoire que voici :
C’est un homme qui va vient devant un grand Tsadik et le Tsadik lui demande : "combien de femmes as-tu?", il lui répond : "une seule". Le Tsadik lui dit qu’il ment, et l’homme de répondre qu’il n’a qu’a envoyer son Shamash (serviteur) pour aller vérifier chez lui. Ce à quoi le Tsadik répond : "tu caches tes autres femmes dans des pièces secrètes", l’homme lui répond encore d’aller vérifier chez lui qu’il n’y a pas de pièces secrètes et qu’il n’a cas envoyer son Shamash vérifier. Et le Tsadik de répondre : "le Shamash ne peut pas entrer dans tes pièces secrètes pour vérifier". L’homme s’exclame : « comment le Tsadik peut-il affirmer cela, je n’ai ni autre femme ni pièces cachées...".
Alors le Tsadik s’explique en disant : "sache que je vois que tu es un homme avec de mauvaises pensées, tu désires et tu penses à d’autres femmes, jour et nuit. Ton cerveau et ton cœur sont les pièces cachées ou tu caches ces autres femmes auxquelles tu penses ..."

Revenons à notre verset, l’homme qui est pure de mauvaises pensées est appelé "baal icha" (בַּעַל אִשָּׁה) = l’homme marié ou littéralement le mari d’une seule femme, car il n’en possède qu’une et n’en cache en son cœur ou sa tête aucune autre.
D’ailleurs, la Torah est appelé aussi "la femme" de l’homme, et si la femme physique n’est pas en permanence présente avec son mari, la Torah elle l’est tout le temps, de jour comme de nuit. Comme il est dit : "Ce livre de la Torah ne doit pas quitter ta bouche, tu le méditeras jour et nuit" (Yéhochoua 1,8).
La Torah est aussi appelé "Une", comme il est dit : "Une seule loi et un seul droit seront pour vous" (Torah a'had oumichpat é'had yiyé la'hem - Chéla'h Lé'ha 15,16).

=> Il en ressort que la Torah est appelée, "femme" et "une".
C’est l’allusion de notre verset, celui qui ne protège pas ses pensées et se laisse aller à regarder, envier et penser à d’autre femmes, trahis sa femme physique d’une part, mais aussi se sépare de sa femme spirituelle qui est la Torah.
Tandis que celui qui sait se protéger de ces mauvaises pensées, est unie avec cette femme spirituelle qui l’accompagnera dans le monde à Venir (Olam aba) lorsqu’il quittera ce monde, comme le dit le verset ci-dessus : "sa femme sortira avec lui" (véyatsa ichto imo).