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"Un juif ne pleure jamais de désespoir mais toujours d'espérance"
[Nétivot Shalom]

[d'un côté nous devons trouver la possibilité de décharger notre souffrance et de répandre son coeur en un flot de larmes sur nos tourments et ceux du peuple juif, en un temps défini de prières/discussions avec papa Hachem (qui peut tout).
Mais en même temps, on se renforça sachant que les bontés d'Hachem ne se tarissent jamais, et on retrouva ainsi courage. ]

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Lorsque la fille de Pharaon descendit au fleuve afin de s'y tremper, elle y trouva un berceau qui flottait sur l'eau ; "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux"." (Chémot 2, 6)

=> Pourquoi n'est-il pas écrit : "Elle vit l'enfant et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", mais plutôt : "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", ce qui semble suggérer un lien entre le fait qu'elle reconnut qu'il était un enfant des Hébreux et ses pleurs?

-> Rabbi Mordé'hai 'Haïm de Slonim explique qu'il existe une grande différence et une énorme distance entre les pleurs d'un goy et celui d'un juif : un goy pleure par découragement et par tristesse sur ce qui lui manque, et par désespoir sur ce qu'on lui a pris et qui ne reviendra jamais, alors qu'un juif pleure en ayant l'espoir que son Père céleste ne l'abandonnera pas.
Ce fut ce que la fille de Pharaon perçut dans les pleurs de l'enfant : l'espérance et non le désespoir, d’où le fait qu’elle s’exclama : "Celui-ci est un enfant des Hébreux."

Le principal moyen d'acquérir la joie est par la prière.
Le Tséma'h Tsédek écrit : "Nous devons prier pour la joie, comme il est écrit : "Réjouis l’âme de ton serviteur" (samé'ah néfech avdé'ha - Téhilim 86,4), et comme nous le disons dans la Amida : "éloigne de nous le chagrin et les soupirs" (véasser miménou yagone vaana'ha - passage de hachiva shofténou)."

Si une personne se sent heureuse simplement par le fait d'être juive, je vous garantis qu'il ne lui arrivera rien de mal, ni spirituellement ni physiquement.
[rabbi Shlomo de Karlin]

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-> "Quel est le riche? C’est celui qui est heureux de sa part (ce qu'il possède)" (Pirké Avot 4,1)
Le mot : חֶלְקוֹ ('helko - sa part) est l'acronyme de : 'ham, la'h, kar, véyavech (chaud, humide, froid et sec).
Cela laisse entendre que c'est une mitsva d'être heureux avec notre part quelque soit le temps et les circonstances.
[rabbanit Feldbrand]

[le Zohar nous rapporte que la plus grande joie possible est sur le fait d'être juif. (et en ce sens, les juifs sont extrêmement riches car ils ont de quoi être 'facilement' heureux de leur part, du fait d'être juifs, les enfants adorés d'Hachem)]

Faire la différence entre une vraie joie et la frivolité

+ Faire la différence entre une vraie joie et la frivolité :

-> Le Sidouro Shel Shabbath (1:5:2) écrit que, dans lachon hakodech, le terme "simcha" se réfère toujours à une joie sainte, tandis que les autres types de joie sont désignés par le mot "s'hok", et non "sim'ha".

-> Le rav Tsadok haCohen (Dover Tsédek - massé'het Avoda Zara) enseigne qu'Hachem crée toute chose avec un parallèle qui est son exact opposé. Le type de joie qui est parallèle à la vraie joie est la frivolité.
La frivolité ne dure qu'un instant, et sa fin est le chagrin.

-> Le Torat Avot (n° 11) affirme que le contraire de la vraie joie est la tristesse et la frivolité.

-> Le Rambam (Hilkhot Yom Tov 6,36) explique :
"Nous n'avons pas reçu d'ordre concernant une frivolité insensée, mais concernant la joie (sim'ha) qui se rapporte au service du Créateur de tout, comme il est écrit : 'En conséquence de cela, vous n'avez pas servi Hachem avec joie et un cœur réjoui par-dessus tout'.
De là, nous apprenons que la avoda doit être faite avec sim'ha, et qu'il est impossible de servir Hachem par des rires bruyants, de la frivolité ou de l'ivresse."

-> Le séfer Or'hot Tsadikim (chaar HaSim'ha) écrit qu'en ce qui concerne l'étude de la halacha, il est important de commencer par des plaisanteries afin d'ouvrir le cœur et d'étudier dans la joie. Cependant, cela ne doit pas être compris comme signifiant que l'on doit étudier avec une joie basse ou une joie vaniteuse.

-> Le rav Tsvi Elimélé'h de Ziditchov (notes de son séfer Sour Méra vaassé Tov - p.72) : "Il est vrai et correct que la joie est un élément important de la Torah et de la prière. Cependant, parce que j'ai vu que certaines personnes intelligentes ont utilisé cela comme une excuse pour permettre la frivolité et les conversations inutiles, vous devez savoir, mes frères et amis, que cela n'a jamais été l'intention des tsadikim."

-> Le séfer Ohr haMéir (paracha Haazinou) commente le verset "Car c'est avec la joie que tu sortiras", expliquant que par le biais d'une joie frivole, on "sort" des limites de la sainteté.
Il est d'ailleurs écrit dans ce passage "L'existence même de la joie et de l'allégresse n'a été créée que dans le but d'aider l'avodat Hachem."
[on doit donc analyser notre joie : est-ce qu'elle me renforce, rapproche d'Hachem? ou bien est-ce qu'elle va me donner davantage de force à mon égo (moi je), à mes désirs, à me détacher du fait que la vie est courte et que nous devons maximiser nos actions spirituelles (l'essentiel pour préparer notre monde éternel), ... ]

-> Le séfer Ner Israel (2e partie - Sim'ha) cite le Rabbi de Ruzhin qui dit : "Un jeune homme doit trouver de la joie même dans un mot d'esprit, à condition qu'il soit dépourvu de frivolité."

Etre joyeux = une prérequis pour accéder à la sainteté

+ Etre joyeux = une prérequis pour accéder à la sainteté :

-> "Yaakov vécut dans le pays d'Egypte 17 ans ; la durée de la vie de Yaakov fut donc de 147 années" (Vayé'hi 47,28)

-> "Hachem dit à Yaakov : "ton nom Yaakov ne sera plus Yaakov, mais Israël"" (Vayichla'h 35,10)

=> Comment comprendre que la Torah l'appelle encore Yaakov de nombreux versets après annoncer que désormais il s'appelle : Israël?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (v.47,28) enseigne :
"Le nom de Yaakov est l'essence même de son âme et donc on ne peut le déraciner de son nom, par conséquent, il sera toujours nommé avec 2 noms (certaines fois Yaakov et certaines fois Israël)
Mais nous devons comprendre la raison pour laquelle parfois ils sera nommé Yaakov et parfois Israël.

Yaakov a toujours aspiré à atteindre des niveaux de sainteté extraordinaires et afin d'y arriver il fallait qu'il retire de lui toutes sortes de tristesse, de mélancolie et d'inquiétude. C'est la condition essentielle afin d'y accéder. La Sainteté est le fruit de la joie et de la sérénité intérieure.
Lorsqu'il atteignait ces niveaux il était surnommé Israël sitôt qu'il s'en écartait il était appelé Yaakov ...

[A l'image du Shabbath, où nous recevons une âme supplémentaire provenant d'un endroit spirituellement très élevé,] Hachem a octroyé [en permanence] à Yaakov une nouvelle âme très élevée qui porte le nom "Israël" et son lieu de résidence [à cette nouvelle âme] se trouvant en lui pendant toute la période où il ne montra aucun signe d'inquiétude ou de tristesse.

Sitôt que cette vertu disparaîtra de lui, alors cette partie âme supplémentaire qu'il a reçu le quittera. De la même manière que dès que se termine le Shabbat, l'âme supplémentaire [que nous recevons la veille de Shabbat] nous quitte, et à ce moment-là il ne sera pas surnommé Israël, car ce surnom qui indique la grandeur supplémentaire l'a quitté, ne se trouve plus. Il sera alors surnommé Yaakov.

Cette âme supplémentaire, spirituellement élevée, reviendra par une nouvelle préparation et par un nouveau travail spirituel, de la même manière que l'âme supplémentaire revient sur chacun d'entre nous de Shabbat en Shabbat par les préparatifs en vue de ce jour saint.

D'après cela, tu peux comprendre d'une manière profonde la raison pour laquelle chaque fois qu'il est nommé Yaakov dans la Torah, ce nom lui est attaché en raison du fait qu'il a montré une nuance de tristesse ou d'inquiétude au fond de lui."

On pourrait penser que l'humilité est l'antithèse de la réjouissance, pourtant ... la vraie joie dans l'appréciation du miracle d'Hachem ne peut être atteinte que par [des humbles], des serviteurs d'Hachem, comme il est dit : "Louez, serviteurs d'Hachem" (Hallélou avdé Hachem) ...

L'humilité en elle-même engendre la joie.
Seuls les vrais humbles qui reconnaissent la bassesse de leur situation dans la vie par rapport à la Présence infinie d'Hachem, peuvent se réjouir de leur véritable mission [présente au fond de tout juif] : celle de servir Hachem.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5635]

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[la joie est ce sentiment interne où l'on a conscience de faire ce qu'il y a de mieux dans notre vie, où notre intériorité (âme divine) est en parfaite équilibre avec nos actions (qui sont selon la volonté de D.) ]

Toute chose qui prend sa source dans le domaine de la sainteté doit être accomplie dans la sérénité et dans la joie.
Mais si elle est accomplie dans l’énervement, c’est qu’elle provient du domaine du mal et de l’impureté.
[Zohar]

Le Tiféret Shlomo dit que chaque personne a une certaine somme d'argent à laquelle elle serait prête à renoncer pour ne pas manquer une mitsva. Par exemple, une personne qui préfère renoncer à 500 euros plutôt que de ne pas dire le Shéma devrait être aussi heureuse que si elle recevait 500 euros chaque fois qu'elle dit le Shéma.
Et il ne s'agit pas seulement d'une idée mignonne. Elle est en fait établie dans la loi juive (Baer Hétiv - 'Hoshen Michpat 382:5).

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-> Rabbi Na'hman de Breslev dit qu'une personne qui éprouve des difficultés à accomplir une mitsva dans la joie devrait imaginer qu'elle est déjà morte et que le Ciel a fait une exception en lui donnant la permission spéciale de revenir à la vie uniquement pour accomplir cette mitsva. Elle accomplira alors certainement la mitsva avec la joie qui convient.

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-> Rabbi Méïr, le fils du rabbi de Berditchev, dit que nous sommes récompensés dans ce monde pour la joie avec laquelle nous accomplissons les mitsvot.
Il ajoute que nous ne parlons pas ici de la récompense pour la mitsva, car la véritable récompense pour une mitsva (qui est spirituelle) ne peut être atteinte dans ce monde (qui est physique). Cette récompense concerne plutôt la joie qu'une personne a éprouvée en accomplissant la mitsva.

-> Rabbi Barou'h de Kossov enseigne que la joie avec laquelle une personne accomplit une mitsva est plus importante pour Hachem que l'accomplissement de la mitsva elle-même.

En fait, le Maggid de Mézéritch dit que l'aspect principal de l'accomplissement d'une mitsva est le plaisir qu'une personne éprouve en l'accomplissant.
[l'idée est puissante : la finalité n'est pas de faire la mitsva, mais bien de développer profondément en nous un sentiment ardent de Joie Sainte.
Etre joyeux n'est pas un simple bonus, mais une nécessité fondamentale! ]

-> Le niveau de joie le plus profond mène à la danse. Le 'Hatam Sofer dit que la véritable danse inspirée par la joie ne peut provenir que de la joie qui découle de l'accomplissement d'une mitsva.

-> Rabbi Na'hman de Breslev dit que lorsqu'une personne accomplit une mitsva avec une joie telle qu'elle l'amène à danser et à applaudir au-delà de son contrôle, les souffrances qui lui étaient attribuées lui sont retirées.
D'autres Sages ont déclaré que c'était le niveau auquel se trouvait le roi David lorsque le verset dit qu'il "sautillait et dansait devant Hachem" (Shmouel I 6,16).

"Le peuple ne remarqua pas le son des cris joyeux à cause des pleurs des gens" (Ezra 3,13 ).

-> Cela peut faire référence à ceux qui ne réalisent pas ce qu’ils possèdent : ils ne remarquent pas les plaisirs et les joies de la vie car ils se lamentent sur ce qu’ils n’ont pas.

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-> la racine de la plainte est l’éventualisation d’une meilleure situation. La source de la satisfaction est de réaliser que la situation pourrait être pire.
En ce sens, Yaakov était heureux de son sort : "J'ai tout" (yech li kol - Vayichla'h 33,11).

A la naissance de Yéhouda, Léa fut particulièrement reconnaissante, ayant plus que sa part (Vayétsé 29,35 ). Chacun doit avoir ce même ressenti : estimer qu’il a plus que ce qu’il mérite.
En ce sens nous portons le nom de Yéhoudi (יהודי), de la racine "odaa" (הודאה), être reconnaissant pour ce que l’on a et se dire que l’on davantage que son lot.
On commence notre journée dans cet état d’esprit avec "modé ani" (מודה אני ). Immédiatement au réveil, nous remercions (modé) avant même de penser (ani).
Le midrach (Béréchit rabba 14,9 ) explique que nous devons louer Hachem pour chaque respiration.
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

La joie véritable d'un homme provient de la force de sa confiance en Hachem (son bita'hon), de sa conviction qu’Il dirige le monde et combine les évènements de manière à mener Ses créatures au but désiré, que tout ce qu'Il accomplit est pour le bien, et que même ce qui peut paraître un malheur n'est que l'expression de Sa bonté.
Avec de telles dispositions, l'homme se sent comme dans les bras de son Père ; il ne s'inquiète pas, ne craint personne. Il ressent uniquement le sentiment que "Hachem est avec moi, je n'ai pas de crainte", et même s'il subit un préjudice corporel ou financier, il ne s'emporte pas ni ne cède à la colère, parce qu'il sait que son sort réside [totalement] dans les mains de son Père céleste.
[rabbi Aharon Yossef Louria]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La joie qui ne provient pas de la foi et de la confiance en D. mais dépend d'une cause extérieure (matérielle ou autre) disparaît dès que celle-ci n’existe plus.

Rabbénou Bé'hayé (Kad Hakéma'h, Erekh Bita'hon) écrit : "au sujet du bita'hon ..., sachons qu'une confiance ferme en D. est considérée comme une promesse d'Hachem Lui-même".
D'après ce principe, on peut faire un raisonnement à fortiori : si lorsqu'un Grand homme de la génération fait une promesse, la joie de celui qui en bénéficie est sans bornes, à bien plus forte raison lorsque l'homme place sa confiance en D. (ce qui est équivalent à une promesse Divine), doit-il se réjouir et exulter!

-> Rabbi Yaakov Aharon Yanovski (dans son Beit Yaakov - Vayéra), élève du rabbi Bounim de Pshischa, écrit :
"Un bon conseil en toute circonstance : maintenir la joie!
Et grâce à cela, la délivrance se fera jour. C'est ce que mon Maître m'a conseillé une fois explicitement, alors que je me trouvais chez lui pour qu'il intercède en faveur de mon fils qui était alors très malade. Il [Rabbi Bounim de Pshischa] m'a dit : "Je n'ai pas d'autre conseil à te donner que d'être dans la joie !''
J'ai alors suivi son conseil et j'ai donné à des 'hassidim de l'argent pour qu'ils mangent et qu'ils boivent en se réjouissant ensemble, et sur le champ, mon fils a guéri, avec l'aide d'Hachem!"

[plus tu te 'forces' à être joyeux (par confiance en D.), alors plus Hachem te donnera de 'vraies' occasions de l'être. ]

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[si une personne désire mesurer son niveau de confiance en D., elle devra s’interroger si cette confiance engendre la joie et le rire.]