"Si j’ai eu le mérite de parvenir où je suis, c’est parce que j’avais l’habitude de m’adresser à Hachem pour toute chose [petite comme grande], à l'image d'un homme qui parle à son prochain".
[rav Chimchon Pinkous - Introduction à son Néfech Chimchon]
Catégorie : La prière
"Après la destruction du Temple, les portes de la prière se sont fermées ; tandis que les portes des pleurs n'ont jamais été closes"
[guémara Béra'hot 32b]
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-> Même si parfois nous ne versons pas de larmes, notre prière doit être prononcée d’une voix sourde et brisée, sur un ton de pleurs.
C’est à cela que le Roi David fait allusion : "Car Hachem entend le bruit de mes sanglots" (Téhilim 6,9).
Il n’est pas dit qu’Il entend "mes sanglots" mais "le bruit de mes sanglots" = prier avec un ton de pleurs, avec une voix implorante, à l’image d’un pauvre ou d’un nécessiteux qui supplie [à la seule adresse qu'il a pour le sauver de son manque de tout = papa Hachem].
[Chla haKadoch - Massékhet Tamid]
"Un conseil est qu’il voie son nom" (Mikha 6,9)
-> Rachi commente : "De là celui qui dit chaque jour un verset qui commence et finit de la même façon que son nom, la Torah le sauve du Guéhinam".
-> Le Chla haKadoch (Kitsour HaChla p. 115a) écrit à propos du ‘hibout hakéver [jugement de la tombe - châtiment qui suit la mort], que les réchaïm oublient leur nom dans la tombe, alors que celui qui dit tous les jours un verset qui commence et se termine par les mêmes lettres que son nom, c’est une ségoula qu’il n’oubliera pas son nom.
[en ce sens, à la toute fin de la amida, on a l'habitude de dire un verset qui commence par la 1ere lettre de notre prénom, et qui se termine par la dernière lettre de notre prénom.]
-> Le rav Yossef Kahanman (roch yéchiva de Ponevitch) dit à l'un de ses élèves :
"Dis-moi, mon petit Moïchele, combien de fois par jour est-ce que tu entends ton nom, de tes rabbanim et de tes amis? Des dizaines de fois par jour! Par conséquent, réfléchissons ensemble. Comment est-il possible que ce nom qui est si souvent répété dans la journée, tu risques de l’oublier au jour du jugement, alors que le verset que tu ne dis que 3 fois par jour, tu ne l’oublieras pas?"
Face à l'absence de réponse, le Rav expliqua : "La terreur du jugement est effrayante, et elle fait oublier à l’homme même jusqu’à son nom. La seule chose qui soit gravée dans les profondeurs de son âme, c’est uniquement les paroles de Torah qu’il a étudiées pendant sa vie, car la Torah d’Israël est éternelle!
Et même les versets que vous dites à la fin de la Amida, c’est de la Torah. C’est pourquoi même si vous oubliez votre nom, vous pourrez vous rappeler ce verset que vous avez dit pendant votre vie, et au moyen de ce verset vous vous souviendrez de votre nom même dans la terreur du jugement."
"De toutes les fautes qui empêchent une prière d’être exaucée, la plus grave est le vol.
En effet, si une personne est mêlée à un vol, elle aura beau crier et implorer, sa prière restera bloquée."
[Yessod véChorech haAvoda]
L’homme doit savoir que sa prière, qui doit monter devant le Roi des rois, Hachem, doit être propre et pure, sans aucune impureté. Et quand il dit toute la journée des paroles interdites, qui rendent ses lèvres impures ... et qu’ensuite, avec la même bouche sale, il vient présenter sa prière, l’impureté plane au-dessus d’elle et sa prière ne sera pas agréée.
Mais il doit auparavant bien se rincer la bouche, et la cachériser, pour être digne de prier avec une bouche propre et pure.
Le remède pour cela est de se repentir avant de commencer à prier, et de prendre la résolution de ne plus dire de paroles interdites, alors sa prière sera entendue.
[Za'hor léMyriam]
La chose principale est de se renforcer sur l'idée que nous n'avons pas besoins d'un envoyé pour nos prières.
Tout le monde peut obtenir des bontés par ses prières ...
Tout le monde a la capacité d'annuler de durs décrets par ses prières.
['Hazon Ich - Kovets Iguerot 2]
Hachem accepte les prières de tout le monde
+ Hachem accepte les prières de tout le monde :
"Hachem dit à Moché : Demain, de bon matin, présente-toi devant Pharaon" (Vaéra 8,16)
-> Le midrach (Chémot rabba 11,1) explique que Hachem dit à Moché : "Va tout d'abord vers Pharaon [tôt le matin], avant qu'il ne sorte pour prier", car une fois que Pharaon aura prié pour être sauvé, la plaie ne pourra pas venir.
Le rav Elimélé'h Biderman commente que nous pouvons apprendre de là notre pouvoir de prière, et que personne ne doit prétendre qu'il est quelqu'un de trop simple ou bien qu'il a commis trop de fautes pour que Hachem écoute ses prières.
En effet, Pharaon a réduit en esclavage des milliers de milliers de juifs, il tué des enfants juifs chaque jour pour se baigner dans leur sang, ...
Or, bien qu'il soit un terrible racha, néanmoins Hachem aurait écouté ses prières et retenu les plaies de venir s'abattre sur les égyptiens.
=> Nous pouvons donc être certains que nos prières sont acceptées par notre papa Hachem.
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-> Le Zéra Kodech enseigne :
Un juif ne doit jamais perdre espoir. Il ne doit jamais se dire que : "... je suis incapable de prier avec des pensées pures, et ... que mes prières ne peuvent pas aller jusqu'à Hachem"
Car même lorsqu'une personne est à un niveau très très bas, et qu'elle est incapable de prier comme il le faudrait, néanmoins ... Hachem voit qu'elle aspire à prier convenablement, et cette aspiration est précieuse pour Hachem ...
C'est comme cela que nous avons été délivrés d'Egypte.
[même si nous étions au 49e niveau d'impureté sur 50, que nous n'avions pas les forces de prier à cause de l'esclavage très dur, néanmoins, Hachem a vu que nous aspirions à sa compassion pour prier, pour être proche de Lui. Ce cri du cœur a été la forme de prière qui nous a permis de sortir d'Egypte.
Il en est de même pour chacun d'entre nous qui peut obtenir sa libération de sa situation personnelle, et ce même s'il est descendu dans les bassesses de ce monde.]
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b'h, on peut également rapporter :
-> Hachem dit : "Je suis miséricordieux et J’écoute les demandes de chaque personne, même si elle n’est pas méritante".
[Ramban – Michpatim 22,26]
-> Le Séfer ha’Hinoukh (533) écrit :
"Le Créateur désire donner des bontés aux gens … ainsi, Il leur a appris le moyen par lequel ils peuvent recevoir toutes formes de bontés.
Ce moyen consiste à prier à Hachem, car Il a les capacités, et Il répond aux prières de tous ceux qui l’appellent avec sincérité [qu’ils soient méritants ou pas]."
[par exemple : nos Sages enseignent qu’un voleur qui demande de tout cœur à Hachem de l’aider à réussir son cambriolage, et bien Hachem va l’aider!
En effet, c’est une loi de la nature : si nous prions à Hachem de tout notre cœur, alors forcément nous avons de forte probabilité de l’obtenir!]
==> Nous devons donc tous prier sans modération, pour que Hachem nous comble sans modération de cadeaux gratuits (indépendamment de nos mérites, juste par amour pour nous!).
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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/04/20/hachem-entend-la-priere-de-chacun
"Servez Hachem dans la joie, venez devant Lui en chantant" (Téhilim 100,2)
=> Pourquoi cela?
-> Le rav Chimchon Pinkous répond :
Car celui qui n'est pas joyeux pendant la prière montre par là qu'il ne sait pas devant qui il se trouve.
En effet, celui qui est devant Hachem (en face à face comme lors de chaque Amida), et qui n'est pas joyeux n'est certainement pas conscient de l'infinie bonté de son Créateur, de l'infini amour qu'Il porte à toutes Ses créatures et en particulier au peuple juif, et de l'infini pouvoir de chaque mot de prière et de chaque chant.
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=> La guémara (Béra’hot 32a ; Avoda Zara 7b) enseigne qu’avant de faire une demande à Hachem, il faut d’abord Le louer, Le remercier.
C'est pourquoi par exemple la Amida commence par 3 bénédictions de chants et de louanges, et seulement ensuite nous faisons nos demandes à D.
Pourquoi chanter et louer Hachem est-il indispensable pour être quitte de sa Amida ou de son obligation de prier?
-> Le rav Pinkous (Chéarim baTéfila) répond :
Un service on peut le demander à tout le monde : de l'argent à un riche, un soin à un médecin, ...
La prière s'appelle Avoda : un service Divin, car pendant celle-ci le serviteur s'annule devant le Maître.
Il faut donc préalablement exprimer sa conscience du Divin, du Maître devant qui l'on se tient, de notre annulation devant Lui, et seulement par la suite nous pourrons exprimer toutes nos demandes qui viendront renforcer le fait que nous ne dépendons que de Lui.
"Hachem te prendra en faveur" (Nasso 6,25)
La guémara (Béra'hot 20b) explique que Hachem dit : "Moi Je leur ai dit dans la Torah : "Tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras Hachem ton D.". C'est-à-dire que l'on a l'obligation de réciter le Birkat Hamazon lorsqu'on se sent rassasié. Les Sages ont été plus rigoureux et ont imposé de Me bénir à partir de la consommation d'un volume de Kazaït (d'une olive). Ne les prendrai-Je pas en faveur?!"
=> Mais quel est le lien entre la faveur d'Hachem et le Birkat Hamazon?
-> En fait, pourquoi les Sages ont-ils institué la récitation du Birkat Hamazon à partir d'un Kazaït alors que la Torah l'impose quand on est repu après un bon repas?
Certes la logique veut que l'on remercie son bienfaiteur après être rassasié d'un bon repas. Mais les Sages ont regardé l'origine du bienfait dont ils ont bénéficié.
Lorsqu'ils réalisent que c'est Hachem, le Grand Roi, Parfait et Redoutable, qui a créé tous les univers. Lorsqu'ils réalisent que c'est Lui qui s'occupe de les nourrir en particulier, ils en sont si honorés, que même une petite quantité (Kazaït) leur est perçue comme une grande quantité rassasiante.
Lorsque Hachem constate cet attitude de Son peuple, Il leur répond en réciprocité.
Il est clair que dans l'absolu, toute faute commise envers Hachem est extrêmement grave. Mais Hachem ne regarde pas ce qui Lui a été fait, Il regarde plutôt d'où elle vient. Il voit alors que nous sommes des hommes faibles, qui connaissent toutes sortes de tentations et de problèmes leur rendant la vie difficile.
Alors Hachem les prend en faveur. Il les comprend et leur trouve toutes sortes de circonstances atténuantes.
[Kol Sim'ha]
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-> La guémara (Béra'hot 20b) rapporte les paroles de Hachem aux anges : "Comment puis-Je ne pas faire preuve de préférences à la nation d'Israël, qui dit le birkat hamazone à partir d'un kazayit (environ 30g) ou d'un kabétsa (environ 50g - une petite quantité), malgré le fait que Je leur ai ordonné de faire le birkat hamazone à partir du moment où ils sont satisfaits [leur faim]?
Je les favoriserai car ils me favorisent!"
Le Sifri explique : "Hachem va oublier Sa colère, et va tourner Sa face vers nous".
[ainsi grâce au birkat hamazone au moment où Hachem doit normalement s'énerver contre nous, alors non seulement Il ne le fait pas, mais en plus Il va se tourner vers nous pour chercher à nous favoriser!]
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-> La guémara (Béra'hot 20b) dit : "Les anges de service se sont adressés ainsi à Hachem : Maître du monde, il est écrit dans Ta Torah : 'Qui ne favorise personne et n'accepte pas de présent corrupteur' (Ekev 10,17), et pourtant Tu favorises Israël, comme il est écrit : 'Hachem te favorisera' (Nasso. 6,25).
Hachem leur a alors répondu : Pourquoi ne favoriserais-Je pas Israël? Je leur ai écrit dans la Torah : 'Tu mangeras, tu te rassasieras, et tu béniras Hachem ton D.' (Ekev 8,10), et eux sont pointilleux dès le volume d'une olive ou d'un œuf." [guémara Béra'hot 20b ]
-> Le livre Kadoch véNora Chémo (discours 16) écrit :
"Selon mes modestes connaissances, on ne parle pas que de la mitsva de Birkat Hamazon, mais aussi du fait que les juifs remercient Hachem et Lui adressent des bénédictions sur le volume d'une olive' ou sur le volume d'un œuf même lorsqu'ils ne sont pas pleinement satisfaits du bien qu'll leur a prodigué, et ce, quel que soit le domaine concerné.
Ceci est la raison pour laquelle Hachem nous favorise, car celui qui ne remercie que lorsqu'il est 'rassasié', c'est-a-dire pleinement satisfait, ne remerciera jamais, en principe."
=> L'homme n'arrive jamais à être totalement satisfait de l'abondance matérielle que lui a accordée Hachem, car "s'il possède cent sous, il en veut deux cents".
Mais si l'homme sait être reconnaissant pour le "volume d'une olive" ou le "volume d'un œuf" que lui a donné Hachem, alors cela signifie qu'il Le "favorise", et mesure pour mesure, Dieu le favorisera (prendre en faveur) en retour.
"Maintenant, tu vas voir ce que Je vais faire à Pharaon" (Chémot 6,1)
Jusqu’à présent, quand il était seulement question de la douleur et des malheurs des juifs en Egypte, il y avait matière à accusation et on pouvait dire que les juifs n’étaient pas dignes de la délivrance.
Mais maintenant, quand Pharaon a manifesté une insolence tellement énorme envers Hachem, en déclarant : "Je ne connais pas Hachem et je ne renverrai pas les bnei Israël", la chose touche déjà à l’honneur du Ciel et à la douleur de la Présence Divine.
Alors il n’y a plus lieu d’accuser et la délivrance doit venir.
Le Maguid de Koznitz dit :
Quand un juif prie au moment du malheur, qu’il demande essentiellement pour la douleur de la Présence Divine et non pour sa propre douleur, car tant que la chose ne le touche que lui-même, cela laisse place aux accusations, mais quand cela touche à la Présence Divine [notre papa Hachem], qui souffre du malheur de chaque juif, tous les accusateurs doivent fermer leur bouche.