Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Même un paysan qui a un message pour le roi, d'un de ses enfants bien-aimés perdu de vu depuis longtemps, est rapidement introduit dans la salle du trône.
La prière d'une personne est exactement un tel message, qui est chaleureusement et rapidement accueilli par Hachem.
[Maguid de Mézéritch]

[tout juif est un enfant unique d'Hachem, dont la faute va créer une distanciation avec son père au Ciel. Hachem attend avec impatience notre retour vers Lui par la téchouva.]

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-> "Sois effronté comme le léopard … afin de faire la volonté de ton Père Céleste" (Pirké Avot 5,20)

Nous devons avoir de l'insolence ('houtspa) en affrontant notre yétser ara.
Même si nous pensons avoir réalisé tellement de fautes qu'il ne nous sera jamais possible de faire téchouva, nous devons être effronté et avoir de l'insolence en disant : "Maintenant, je vais faire téchouva!"
[rabbi Ména'hem de Kotsk]

[notre yétser ara essaie de nous endormir spirituellement, mais nous devons avoir comme électrochoc : nous sommes importants, nous faisons partie du plus haut rang hiérarchique de ce monde, nous sommes les enfants aimés du Roi des rois.
Quoique nous puissions faire nous restons toujours les enfants de : "ton Père Céleste (Hachem)" (Pirké Avot 5,20). ]

[En commençant la Amida,] on s'imaginera que l'on est en train de prier à Jérusalem, dans le Temple et face au Saint des Saints.
On inclinera la tête, on baissera les yeux, on élèvera son cœur et on s'imaginera que l'on se trouve au Ciel, face à Hachem.

On concentrera ses pensées sur la suprématie de Hachem par rapport à la vulnérabilité de l'homme.

[Ma'hzor Ich Matslia'h [Mazouz] (Roch Hachana)]

Nous ne devons jamais se décourager de prier en se disant : "Qui suis-je pour qu'Hachem écoute mes prières, alors que je suis si loin de Lui?"
Cette pensée vient du mauvais penchant qui cherche à décourager l'homme particulièrement de la prière.

Or, la Torah affirme qu'Hachem "réside même dans leurs impuretés" (A'haré Mot 16,16). Ainsi l'homme doit savoir que même impur, Hachem réside avec lui et écoute ses prières.
[Tiféret Chlomo]

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-> Chacun doit renforcer dans son cœur la foi qu'il est sûr qu'Hachem ne rejette aucune prière d'aucun juif.
Et même si la grandeur d'Hachem n'a pas de limite, malgré tout il Lui est très précieux d'écouter les paroles de prière même de celui qui est au plus bas de l'échelle. Même une telle prière procure une satisfaction et un grand plaisir à Hachem.
Cela doit nous encourager à ne jamais renoncer à prier.
[Kédouchat Lévi]

Qu'est-ce qui est plus important : la Torah ou la prière?

La Torah est Hachem parlant à l'homme, tandis que la prière est l'homme parlant à Hachem.
Les 2 sont toutes aussi essentielles pour qu'un véritable dialogue ait lieu.

[rav Israël Yudellah]

La prière

+ La prière - Divers :

-> Les anges, les êtres célestes, et toutes les créatures de ce monde servent Hachem par le chant.
[Pélé Yoets]

-> Pourquoi est-ce que les enfants aiment-ils écouter de la musique?
Selon le Livnat Sapir, c'est parce que les âmes des enfants se souviennent d'avoir entendues les chants des anges et des êtres célestes.
La musique les ramène à ce bonheur vécu avant leur naissance.

-> "Les mots sont le stylo du cœur, et la musique est le stylo de l'âme"
[Baal Chem Tov]

En ce sens, le 'Hatam Sofer dit qu'à partir du moment où nous commençons à mettre de la mélodie dans notre prière, alors Hachem commence à écouter.

-> Le 'Hovot haLévavot (2,5) écrit que la langue est le stylo du cœur, puisqu'elle exprime l'essence d'une personne.
En ce sens, le Chla haKadoch (chaar haOtiyot - Shin) dit : "Les paroles d'une personne témoigne d'elle et de ses racines".

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+ S'y préparer :

-> Les 1ers 'hassididim demeuraient (ayou cho'him) pendant 1 heure avant la prière afin de diriger leur cœur vers Hachem.
[guémara Béra'hot 30]

Le Noam Elimélé'h fait remarquer que le terme "cho'him" peut également se comprendre : s'émerveiller (au lieu de demeurer).
En effet, ils passaient une heure à s'émerveiller de la grandeur de Hachem.

Le rabbi de Slonim compare la prière au fait de planter.
En effet, lorsque l'on prie il faut d'abord creuser pour faire un trou dans notre cœur, puis on y plante les graines des mots de la prière, et au final on y verse les larmes de notre cœur, pour permettre à notre délivrance d'émerger.

-> Le rav 'Haïm Soloveitchik dit qu'il y a 2 types de kavana (intention) : celle de comprendre la signification des mots, et celle d'avoir conscience de se tenir devant Hachem en prière.
Une personne qui ne se visualise pas comme étant en train de communiquer avec D., ne fait que bouger ses lèvres sans objectif.

[Il faut s'imaginer entouré de la présence Divine, avec le Créateur du monde écoutant personnellement chacun de nos mots avec un amour infini]

-> "Glorifiez-vous (hit'alélou) de son saint nom ; Que le cœur de ceux qui recherchent Hachem soit en joie!" (Divré haYamim I 16,10)

Selon le rav David Pinkous (Ché'arim baTéfila), plus on se rend compte de la chance que l'on a de pouvoir parler directement à l'Unique qui peut résoudre absolument tous mes problèmes, alors plus on doit avoir une joie immense pour cette opportunité.
[d'où le temps de préparation des 1ers 'hassidim!]

En ce sens, le Séfer 'Hassidim dit que la base d'une prière repose sur notre joie en Hachem.

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-> Les premiers 'hassidim attendaient une heure avant de commencer leurs prières.
Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.17), ils utilisaient cette heure pour se préparer, repoussant les pensées étrangères et se remplissant de la crainte et de l'amour d'Hachem.

-> "Prépare-toi, ô Israël, à te présenter à ton D." (Amos 4,9) = la prière est notre face à face avec Hachem, et nous devons nous y préparer (ex: devant qui nous nous présentons, avoir la tête libre, ...).

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - Béra'hot 31) écrit : "Idéalement, essayez de ne pas parler, écouter ou penser à quoi que ce soit avant la prière. Ne commencez pas votre journée en discutant de vos affaires. Avant de prier, ne discutez pas des nouvelles du jour, car tout cela vous distraira de vos prières. Si vous vous sentez triste ou troublé, changez de sujet avant de prier."
[ainsi par exemple, il peut être bien le matin avant de prier de ne pas regarder son téléphone, laissant les prémices de notre tête à Hachem. ]

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-> Le 'Hidouché haRim suggère qu'avant de prier, chacun prenne quelques instants pour faire un bilan spirituel. Réfléchissez à la bonté d'Hachem à votre égard et au peu que vous faites en retour. Sentez-vous redevable à Hachem de vous permettre de devenir intime avec Lui par la prière. [Toldot Yaakov Yossef - Ki Tavo]

-> Dans la prière préliminaire du siddour Yéchouat Israël, il est dit : "Qui suis-je pour mériter de prier le formidable et majestueux D.? Je suis un pécheur qui a mis en colère le Grand Nom par mes mauvaises actions. Je ne suis que chair et sang, cendres et poussière, et je suis indigne de prononcer Son nom exalté et grandiose."
Notre insignifiance même fait qu'il nous est difficile de continuer. C'est à ce moment-là que nous devons nous rappeler que "la prière est une mitsva qu'il nous a été ordonné d'accomplir avec enthousiasme et joie".
Une fois que nous sentons cette joie monter en nous, nous sommes prêts à prier.

-> Le Séfer Ramatayim Tsofim (51 ) utilise ce concept pour réconcilier 2 versets contradictoires des Téhillim.
Le roi David nous conseille d'abord de servir Hachem avec crainte (Téhilim 2,11) et ailleurs il nous conseille de Le servir avec joie (Téhilim 100,2).
Le premier verset fait référence à la préparation émotionnelle nécessaire avant la prière, le second à notre préparation de nos sentiments pendant la prière.

-> Une personne qui ne se réjouit pas de la possibilité de communiquer avec Hachem ne comprend pas la somme et la substance du don de la prière. Il est comme une personne qui trouve un trésor de pièces d'or et qui compte ses nouvelles richesses avec des larmes de tristesse. Il est clair qu'il ne comprend pas la valeur de ce qu'il a découvert. [rav David Pinkous - Ché'arim baTéfila]

-> L'auteur du Déguel Ma'hané Efraïm écrit que le renforcement de notre foi et de notre confiance est la base de tout notre service Divin. L'homme de foi reconnaît qu'Hachem renouvelle constamment l'univers et l'homme, et il veut naturellement chanter Ses louanges.

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+ Aimer chaque juif = préalable à la prière :

-> Si vous n'êtes pas en paix avec le monde, votre prière ne sera pas entendue. [Séfer haMidot]
Le Arizal recommande vivement de ressentir consciemment de l'amour pour nos compatriotes juifs avant de commencer nos prières quotidiennes. [Pri Ets 'Haïm - chaar olam aassiya chap.1]

-> Nous devons remplir nos cœurs de compassion, pardonner à toute personne qui nous a fait du mal avant de commencer à prier. Nous devons faire un effort pour juger les gens favorablement, et éliminer de nos cœurs la haine, la jalousie et le désir d'honneur. Comment pouvons-nous nous présenter devant D. avec un vêtement souillé par de mauvaises intentions?
[rav Yonathan Eibschutz - Yaarot Dvach - drouch 5]

-> Chaque âme contient en elle toutes les autres âmes. La haine d'un autre juif provoque une division au sein de l'âme, laissant une tache. Seules les prières d'une âme saine qui est en paix avec toutes les autres âmes sont les bienvenues.
[dans le Siddour du rabbi Chnéour Zalman de Liadi - le Baal haTanya]

-> En conséquence de l'ahavat Israël (amour de chaque juif) sincère, D. accomplit les demandes formulées dans les prières. Avant de prier, le Baal Ha'Tanya nous recommande de réciter : "J'accepte sur moi la responsabilité d'accomplir le commandement positif : 'Aime ton prochain comme toi-même'."
Les sentiments d'amour envers notre prochain juif émergeront ainsi du domaine de la pensée vers le monde de l'action.
[dans de nombreux siddour shépharade, il y a au tout début de la prière de cha'harit, un texte du Arizal où l'on reconnaît aimer chaque juif comme soi-même. ]

-> Dans sa prière d'introduction, R' Elimelech de Lizhensk a inclus une demande pour qu'Hachem nous aide à surmonter la jalousie des autres et à nous débarrasser de la haine, afin que nous ne voyions que les vertus des autres.

[on peut ajouter que lorsque papa Hachem voit que règne l'amour en Ses enfants, alors Il est tellement heureux qu'Il distribue Ses bénédictions avec largesse. (à l'image de parents dont le plus beau cadeau est de voir la bonne entente, l'amour, entre leurs enfants)]

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+ La tsédaka vient aider nos prières :

-> Accomplir une mitsva avant de prier, c'est comme planter une graine. La germination de notre graine spirituelle améliorera la qualité de nos prières.
[rav Yérouh'am Lévovitz - Daat 'Hokhma ouMoussar]

-> Tout comme les épices font ressortir la vraie saveur d'un aliment, la charité assaisonne nos prières.
[Kav haYachar]

-> Les portes du Ciel s'ouvrent lorsqu'une personne accomplit une mitsva.
Rabbi Eliezer faisait la charité avant de prier pour ouvrir les portes du Ciel. (guémara Baba Batra 10 ; Chéarim biTéfila).
La charité que l'on donne avant de prier sert d'avocat entre l'homme et son Père céleste, préparant la voie pour qu'Hachem accepte favorablement nos prières. [Méïri - Baba Batra 10]

-> Dans les camps de concentration, le Rav Tsadka rompait une portion de son maigre pain et le donnait à un autre prisonnier pour remplir l'obligation de faire la charité avant de prier.

-> Quiconque est charitable est assuré que ses prières seront exaucées.
[midrach Socher Tov 65]

-> Lorsque nous sommes généreux, nous éveillons l'attribut divin de miséricorde d'Hachem. De manière appropriée, nous faisons la charité avant de nous approcher d'Hachem [en prière], Lui permettant ainsi de faire reposer sa miséricorde sur nous.
[Ollélot Efraïm - 502]

-> Avant de réciter ses prières, rabbi Aharon de Karlin faisait la charité aux pauvres de la terre d'Israël dans une caisse prévue à cet effet. Il explique que les prières d'une personne, où qu'elle se trouve dans le monde, seront canalisées par l'intermédiaire de la terre d'Israël en donnant la tsédaka à ses pauvres, et la tsédaka sera beaucoup plus efficace. [Tiféret Banim 2,104]

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-> L'étude de la Torah rapproche l'homme d'Hachem. Une personne qui étudie avant de prier a plus de facilité à se concentrer et à s'adresser à Hachem. [rabbi Ména'hem de Lunzano]

-> Le 'Hazon Ich (Kovets Igrot 1,2) écrit que faire des efforts dans l'étude de la Torah revigore la prière, et inversement, la prière aide à l'étude de la Torah.

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+ Les larmes :

-> Les larmes n'ont de sens que si elles sont l'expression sincère de notre cœur.
En effet, le mot : les larmes (bé'hi) a la même guématria que : le cœur (lev), soit : 32.
[Rav Yonathan Eibeshitz - Yaarot Dvach]

=> Ce n'est pas des larmes de tristesse ou de colère, mais plutôt des larmes provenant de l'humilité, d'une soumission totale à Hachem. De telles larmes brisent toutes les barrières qui peuvent exister entre nous et Hachem.

-> Le 'Hatam Sofer avait en rotation 3 talith, qui étaient tous nettoyés une fois par mois afin de retirer les saletés qui s'accumulaient en raison des larmes copieuses qu'il versait lorsqu'il priait.

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+ Prières des tsadikim :

-> Pour quelle raison (généralement) une personne souffre-t-elle?
C'est parce qu'elle a fait une mauvaise action avec une partie de son corps.
Lorsque le tsadik va l'envelopper par la prière, les membres de cette personne deviennent un avec ceux du tsadik. Il guérit ainsi la négativité qu'il s'est amené sur lui-même.

Maintenant que ses actions négatives ont été corrigées, la nécessité de devoir les nettoyer par le biais de souffrances en a été éliminée.
[le Noam Elimélé'h]

[le risque est de mettre plus de confiance dans la force du tsadik, qu'en celle de Hachem!
De ne pas se changer soi-même et avoir plutôt recours uniquement à un tsadik ou à des ségoulot, plutôt que de traiter le problème à sa source : notre mauvais comportement! ]

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+ Prières en communauté :

-> Dans le désert, la tribu de Dan voyageait à l'arrière de tout le peuple juif, et ce pas uniquement afin de récupérer tout objet manquant qui aurait pu être oublié, mais également afin de "ramasser" toutes les prières négligées qui n'ont pas été récitées avec de bonnes intentions.

De la même manière, j'essaie de prendre exemple sur la tribu de Dan, et je prie plus longtemps que les autres afin de récupérer et retourner toutes les prières "perdues" au Maître du monde.
[rav Yéh'iel Michel de Zlotchov]

-> Seul un nombre très limité de personnes peuvent prononcer l’intégralité de leur prière d’une façon parfaite et avec des intentions pures (kavana).
Lorsque les juifs s’unissent dans un minyan, l’un va apporter à l’autre la kavana qu’il n’a pas eu à un moment de la prière, faisant que leurs prières montent toutes ensembles au Ciel.
[Kouzari 3,17-19]

-> b'h, divré Torah sur l'importance de prier en communauté : https://todahm.com/2016/12/27/prier-avec-la-communaute

Tous ceux qui mènent leur vie avec honnêteté et intégrité auront leurs prières qui seront répondues.
Cela provient du verset de la prière d'achré : "Hachem est proche de tous ceux qui l'appelle, de tous ceux qui l'appellent avec vérité" (Téhilim 145,18).
[rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h]

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-> Hachem va accomplir les mots (prières) des gens qui sont fidèles à la vérité.
[Séfer ‘Hassidim - Téhilim 145,18]

[on se croit plus malin en manipulant, mentant, ... mais en plus de la punition éternelle pour avoir fauté, nous affaiblissons très fortement notre capacité à avoir nos prières exaucées par Hachem.
La réalité est qu'au final nous perdons tellement à ne pas être droit (yachar)!]

+ "Élevons nos cœurs et nos mains vers D. qui est au ciel" (Eikha 3,41)

-> Rachi commente :
Lorsque nous levons les mains [en prière] vers le Ciel, élevons aussi notre cœur.
La prière ne doit pas être simplement un mouvement des lèvres et du corps mais un mouvement sincèrement de l'âme et du cœur.

Quand on applique à Hachem l'expression "bénédiction" (barou'h ata - bénis tu es), cela ne signifie pas que nous pensions pouvoir Lui donner quelque chose.

C'est plutôt une reconnaissance du fait qu'Il est béni, en ce sens qu'Il est parfait et complet.

[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 430]

[Personne ne peut avoir la présomption de vouloir bénir Hachem, comme si on pouvait Lui donner quoi que ce soit!
Mais plutôt, à chaque bénédiction nous reconnaissons que nous dépendons de D., que seul Lui peut combler nos manques, ce qu'Il fait dans Son infinie bonté, indépendamment de notre comportement! ]

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+ L'importance du Amen :

-> Rech Lakich dit : Quiconque répond Amen de toute sa force, on lui ouvre les portes du Paradis ...
Qu'est-ce que Amen?
[L'acronyme de] D., Roi fidèle/de confiance (אל מלך נאמן).
[guémara Shabbath 119b]

-> Celui qui répond Amen est plus grand que celui qui dit la bénédiction [à laquelle il a répondu].
[guémara béra'hot 53b]

=> Pourquoi cela?

-> Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h) fait observer que le mot Amen vient de la même racine que Emouna (foi).
En répondant Amen à la bénédiction de quelqu'un d'autre, le juif déclare qu'il croit à la proposition qui vient d'être énoncée.
Par cet accord, il lui donne un degré de force accru, car quand un individu témoigne de la puissance de D. en Le bénissant pour une de Ses manifestations (donne le pain, la guérison, ...), il ressemble à un témoin unique qui énonce une affirmation.

Quand un auditeur répond Amen, il vient étayer cette affirmation de louange.
Il y a à présent 2 témoins qui font la même déposition, ce qui a beaucoup lus de force et de valeur.
C'est pourquoi celui qui répond est plus grand que celui qui a provoqué cette réponse, parce que le second entérine l'affirmation du premier.

-> Le Maharal propose une autre réponse.
Amen est une affirmation personnelle, et en réalité l'auditeur dit :
"Vous récitez les paroles d'une formule (bénédiction) qui nous a été enseignée par les Sages (qui l'ont établie par Esprit Saint), mais moi dans les recoins les plus profonds de mon être, je sais que c'est vrai.
Vous récitez, et moi j'affirme. Vous répétez, et moi je crois."

-> Le Beit Yossef (Ora'h 'Haïm chap.56) va jusqu'à dire qu'un Amen distrait n'a aucune signification, et qu'on pourrait aussi bien ne pas le dire. [cette opinion est citée dans le Aroukh haChoul'han 56,5]
Par contre, une bénédiction, même sans attention particulière, garde une certaine valeur (plus on a de kavana, mieux c'est).
=> Le Amen a plus de valeur que la bénédiction, car il demande davantage de la personne qui le prononce.

-> Le Maharal enseigne également :
Du fait qu'Amen représente une foi profonde et sans compromis, c'est la voix de l'âme qui domine le corps réticent.
L'animal qui est en l'homme préférerait ne rien croire, afin de ne pas avoir à dominer ses passions.
Quand l'âme triomphe et arrache un Amen sincère à une bouche récalcitrante, ce mélange du corps et de l'âme qu'est l'homme a grimpé d'un échelon sur l'échelle qui le mène de la terre vers les cieux.
Point n'est besoin de crier ni de souligner qu'il y faut de la concentration, car Amen, par définition, relève de la concentration.
L'exigence est plutôt qu'il soit énoncé clairement et distinctement.

+ "Quiconque répond Amen de toute sa force, on lui ouvre les portes du Paradis" [guémara Shabbath 119b]
Le Maharal explique :
- 1°/ De même qu'on ne peut entrer au Paradis si les portes demeurent closes, l'Amen qui en donne l'accès doit être articulé clairement par les organes de la parole qui étaient auparavant immobiles.
- 2°/ En répondant Amen intérieurement aussi bien qu'extérieurement, le juif prouve qu'il a brisé les chaînes de son existence matérielle et pénétré dans un monde meilleur et plus élevé.
Amen est dans son cœur, pas seulement dans sa bouche.
Il peut marcher, travailler, manger et dormir sur terre, mais sur les plans spirituel et affectif, il se trouve déjà dans un monde meilleur, plus élevé.
Par conséquent, les portes du Paradis s'ouvrent grandes et les anges s'avancent pour l'accueillir.

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-> Le Maharacha (guémara Shabbath 119b) enseigne qu'à tout juste, est réservée au Gan Eden une place particulière en fonction de son niveau, comme le disent nos Sages : "A tout juste est attribué un compartiment digne de son honneur." Or, "celui qui répond Amen de toutes ses forces, les portes du jardin d’Eden s’ouvrent devant lui", c’est-à-dire qu’il a accès à tous les compartiments.

-> Dans le Tana deBé Eliyahou (Zouta 20), nous pouvons lire :
"Les pécheurs du peuple juif répondent Amen depuis le guéhinam. Hachem demande alors aux anges : “Qui sont donc ceux-là ?”, et ils Lui répondent : “Maître du monde, il s’agit des pécheurs du peuple juif qui, en dépit de la grande souffrance qu’ils endurent dans la géhenne, se renforcent et disent Amen devant Toi.”
Hachem ordonne alors : “Qu’on leur ouvre les portes du Gan Eden et qu’ils viennent chanter devant Moi!”
Tel est le sens du verset : “Ouvrez les portes pour que puisse entrer un peuple juste, gardien de la loyauté (chomer émounim)” (Yéchayahou 26:2) : ne lis pas chomer émounim, mais chéomrim amen, qui répondent Amen."

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-> Selon la guémara (Shabbat 119b) : "Reich Lakich a dit que celui qui répond au kaddich de toutes ses forces, on lui ouvre toutes les portes du gan eden."

-> Dans le livre Kol Dodi (7), il y est expliqué cela ainsi : "kol Israël yéch la'hem 'helek lé'olam aba" (tout Israël a une part dans le monde à venir), car il est dit : "véamékh koulam tsadikim lé'olam yirechou aaréts nétser mata'aï", ces 3 derniers mots ont pur acronyme : Amen.

-> La guémara (Sanéhdrin 110b) dit : A partir de quand un enfant peut rentrer au paradis?
Rabbi Méïr dit que c'est à partir du moment où il répond Amen, car il s'appelle alors tsadik car il est dit : "véyavo goï tsadik chomer émounim".

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-> b'h, également sur l'importance du Amen : https://todahm.com/2014/10/23/la-puissance-dun-amen

A tout moment où une personne mérite de faire une prière avec une vraie kavana (intention), elle doit déclarer ce jour comme un yom tov personnel, car l'odeur agréable de cette prière qui est allée jusqu'à Hachem, est similaire à celle d'un sacrifice (korban) amené dans le Temple.

[Maggid de Kozhnitz - rapporté par son fils le Béer Moché]

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-> La prière est tellement puissante qu'elle peut même changer la nature.
[rabbénou Bé'hayé - Ekev]

Quand un juif prie, son cœur doit se remplir de joie à l'idée de prier le D. auquel rien n'égale.
En effet, telle est la véritable joie : c'est celle qui remplit le cœur de l'homme qui prend conscience qu'il a le mérite de servir le Maître du monde, devant Qui nul ne peut se comparer ; ainsi que de pouvoir s'occuper de la Torah et des mitsvot, qui sont la véritable perfection et la base même de l'éternité.

[Ram'hal - Messilat Yécharim]