"L'homme possède tout, lorsqu'il se confie à Hachem"
[le Saba de Novardok - Rabbi Yosef Yozel Horowitz -> 1848-1919]
Catégorie : La prière
"Lorsque nous disons des mots des Téhilim, le roi David récite ces mêmes mots dans sa tombe, en même temps que nous"
[Rabbi Yaakov de Castro (1525–1610) - élève du Radbaz - Oholei Yaakov]
-> La guématria du mot Téhilim est de : 485, qui est la même que : min achamayim (מן השמים).
Les Téhilim sont un cadeau du Ciel afin de nous aider à nous connecter à Hachem.
-> Selon le rav Tzvi Elimelech de Dinov, le mot : בראשית, fait référence à : יעקב אמר תהלים בביתו של רמאי (Yaakov a récité des Téhilim dans la maison de ce fourbe - Yaakov amar Téhilim bévéto shél ramaï).
D'ailleurs, selon Rabban Chimon ben Gamliel, il récitait entièrement le livre de Téhilim chaque nuit. [midrach Béréchit rabba 68,11]
De même que Yaakov a récité des Téhilim dans la maison de Lavan (le fourbe), afin de le vaincre, nous devons les utiliser comme armes afin d'être sauver de tous nos adversaires.
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-> "La seule force qui reste à ces juifs exilés est celle de leurs prières"
[Rabbi Its’hak – sur le Téhilim 102,18-19 – midrach Cho’her Tov]
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-> Rabbi Na’hman de Breslev fait remarquer que dans le 1er verset de Chémot, les dernières lettres des 5 premiers mots permettent de former le mot : Téhilim.
Il y a : וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים => on obtient : תהילים.
De plus, les dernières lettres des 5 mots suivants de ce même verset permettent de former le mot : Téchouva.
Il y a en effet : מִצְרָיְמָה: אֵת יַעֲקֹב, אִישׁ וּבֵיתוֹ => on obtient : תשובה.
Avec le livre de Chémot commence le début véritable de notre exil (descente des juifs en Egypte).
=> La Torah nous donne les armes pour nous en sortir : Téhilim (prière du cœur) et Téchouva (dynamique continue d’amélioration personnelle, selon les standards de la Torah).
-> Le Divré Yé'hezkel commente également sur le fait que la descente en exil (début de Chémot) : "Et voici les noms des enfants d’Israël qui vinrent" (וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים) a pour premières lettres qui forment : Téhilim (תהילים), car avec les Téhilim chaque personne peut quitter son Egypte et ses impuretés personnelles.
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-> "Si on connaissait la puissance des téhilim, on ne s'arrêterait jamais d'en dire"
[Tséma'h Tsédek]
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-> Bien qu'extérieurement c'est nous qui tenons le livre de Téhilim, en vérité, c'est lui qui nous tient debout, plein de vie dans ce monde d'obscurité ...
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-> "[Tu] ne fermeras pas ta main à ton frère nécessiteux" (Réé 15,7 – לֹא תִקְפֹּץ אֶת-יָדְךָ, מֵאָחִיךָ הָאֶבְיוֹן )
Le rav Israël de Rizhin nous enseigne :
Les 1eres lettres de ces mots sont : lamed, tav, youd, mém et hé, et permettent de former le mot : Téhilim (תהילים).
Le fait de réciter des Téhilim pour une personne pauvre est bien, mais ce n’est pas assez, il faut également ouvrir sa main et lui donner de la subsistance matérielle.
"La grandeur d'une prière ne dépend pas de la quantité de mots prononcés pour invoquer Hachem, mais plutôt de la qualité du 'cri du cœur' lancé vers Hachem"
[Rav Yé'hezkel Levenstein]
"Toute personne qui prie pour un besoin de son prochain, alors qu’elle en a elle-même besoin, se verra exaucée en 1er"
[guémara Baba Kama 92a]
D'où vient la force d'une prière dite pour les autres?
-> Le 'Hatam Sofer explique que ce qui nous permet de prier les uns pour les autres vient du fait que tous les juifs font partie d'un corps unique et d'une âme unique appelée "le peuple juif".
C'est pourquoi nous devons ressentir l'affliction d'un autre juif comme notre affliction, et que prier pour lui équivaut à prier pour nous-même.
Lorsqu'une mère prie pour son enfant par exemple, elle prie aussi pour elle-même. Il n'y a pas de différence entre le bonheur des enfants et celui de leurs parents.
Bien que moins évidente, une relation similaire existe entre tous les juifs.
Dans le même sens, le Maharal explique que le peuple juif n'est pas un simple assemblage d'individus disparates, mais au contraire une entité intégrante, très semblable au corps humain, qui bien qu'étant composé d'organes et de membres, les comprend tous et les intègre en un seul être unifié.
La tendance naturelle est de se concentrer sur ses propres problèmes.
=> En faisant sienne la souffrance des autres, nous nous rattachons au corps du peuple juif.
En priant pour le bonheur des autres, en même temps que pour le sien, nous remplissons nos prières de l'amour d'Israël, ce qui donne la puissance et le mérite d'être secouru.
-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.1) enseigne à ce sujet :
"Tout individu qui prie pour la communauté entière ... ses prières valent sous cette forme 1 000 fois celles de 1 000 individus qui auraient prié pour eux-mêmes uniquement.
Sa prière s'en trouve donc plus pure, car elle est débarrassée d'intérêts personnels, et l'esprit communautaire s'en trouve aussi renforcé"
-> Le Avné Nézer lors des funérailles du Sfat Emet a dit : "Il est clair pour moi pourquoi le Sfat Emet est mort d'une maladie rare, que même les spécialistes n'ont pas su diagnostiquer.
Il priait pour énormément de juifs, qui avaient toutes les maladies possibles.
S'il avait été frappé par une maladie pour laquelle il avait prié pour d'autres personnes, sa prière aurait également été répondue (faisant qu'il en soit sauvé).
C'est pour cela qu'il a été nécessaire au Ciel de créer une maladie juste pour lui."
-> Le Baal Chem Tov enseigne que lorsque l’on veut juger d’en-Haut la faute d’un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observe de quelle façon il jugera celui-ci.
De la même façon qu’il jugera son prochain, on le jugera d’en-Haut sur cette faute : s’il l’a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s’il l’a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.
Il en découle que si une personne reste insensible devant les souffrances de son prochain, du Ciel on va évaluer chez cette personne, s'il n'y a pas des souffrances qu'elle aurait dû avoir et qu'elle n'a pas encore eu, et on pourra alors conclure qu'elle mérite davantage de souffrances.
Mais si une personne va prendre le temps de prier pour autrui, du Ciel on va chercher des moyens de diminuer ses souffrances, ses problèmes.
Cette méthode permet d'obtenir ce dont nous avons prié pour autrui.
-> Tous les matins en se levant, Rabbi Zusia avait coutume de souhaiter une bonne journée à tout le peuple juif, demandant pour tous une journée pleines de bénédictions et de succès.
[Maor vaChémech]
-> D'autres prient pour une réfoua chéléma dès qu'ils voient une ambulance passer, ... Toute occasion est bonne pour bénir autrui!
[Imaginons qu'il était prévu sur nous un maladie, mais qu'on a souhaité sincèrement une réfoua chéléma à autrui (même un juif inconnu), cela va peut être nous en dispenser, et ce sans forcément que nous nous en rendions compte!]
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On peut noter que dans la amida, nous utilisons la forme plurielle (nous), signe d'un amour de chaque personne du peuple juif.
D'ailleurs, le 'Hafets 'Haïm nous conseille : "celui qui veut garantir que ses prières soient agrées doit prier pour la communauté et s'inclure avec ses membres, car la prière pour la communauté est plus facilement acceptée".
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-> "Celui qui peut implorer la compassion divine pour son prochain et ne le fait pas est appelé un fauteur"
[guémara Béra'hot 12b]
Ne pas réagir lorsque l'on apprend la souffrance d'une autre personne, se retenir de faire usage d'un outil aussi facilement accessible que la prière trahit un manque flagrant d'amour d'Israël.
-> "Les portes de la prière sont closes depuis la destruction du [2e] Temple"
[guémara Béra'hot 32b]
Le Méam Loez (Eikha 1,2) commente : "Les pleurs du peuple juif éveillent la pitié de Hachem, et à leur suite, Lui-même élève la voix en pleurant."
Le Séfer 'Hassidim explique que la raison pour laquelle nos prières sont rejetées est que nous ne ressentons pas suffisamment la souffrance des autres.
L'amour de son prochain, ce sentiment d'union, est un outil essentiel pour que nos prières soient agréées.
-> "Tout Israël, et ceux qui leur font confiance, sont comme des frères, comme le dit la Torah : 'Vous êtes les enfants de Hachem, votre D.' (Dévarim 14,1)
Or si un frère n'a pas de compassion pour son autre frère, qui en aura?"
[Rambam - Hilkhot Matnot Aniim 10,2]
-> "Etant tous des enfants de D., imaginez à quel point, Hachem peut être irrité par un enfant qui va dire du lachon ara sur un de ses frères"
['Hafets 'Haïm - 'Hovat haChemira]
-> Dès que 2 juifs reconnaissent qu'ils sont les enfants d'un même Père (Hachem), ils peuvent commencer à développer l'affinité naturelle inhérente à leur lien.
[Rav Mattitiahou Salomon]
On est tous complémentaire dans la réalisation d'un but commun : faire que la gloire de Hachem dans ce monde soit le plus fortement proclamée.
Il n'y a pas de concurrence, chacun a son rôle et une contribution unique à jouer.
Par ailleurs, étant tous lié, lorsqu'autrui se porte bien, cela me sera également profitable par ricochet.
[il va bien => la globalité du peuple juif va mieux => étant un membre de ce corps, je vais mieux! ]
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-> "Lorsque des gens prient pour une autre personne, ils deviennent comme ses élèves (talmidim) en ce sens qu'il leur permet d'avoir du mérite"
[rav Eliyahou Lopian]
-> Chaque fois qu'une personne est à l'origine de quelque chose de bien, qu'elle en ait conscience ou non, elle acquiert un mérite pour cela.
Ainsi, lorsque quelqu'un prie pour la guérison d'un malade, et qu'en agissant ainsi, il se rapproche de Hachem, c'est le malade qui est à l'origine de cette transformation et tout le mérite lui revient.
Et plus il y a de personnes qui prient pour lui et qui s'en trouvent élevées, plus grand est le mérite qu'il acquiert.
=> Ainsi, le malade finira par être transformé par tout le mérite qu'il a accumulé, même s'il n'en a pas connaissance et le décret à son encontre pourra éventuellement être annulé.
[de plus, il faut y ajouter toutes les pensées de téchouva, les bonnes résolutions prises. En effet, face à la vision d'un malade, d'un hôpital, on se rend compte du caractère éphémère de la vie, et cela réveille en nous la nécessité d'utiliser notre courte vie au mieux.
(cela conduit également à exprimer notre gratitude : "Grâce à D., je suis vivant et en parfaite sante! De tout cœur, merci Hachem!!")
=> Tous ces conséquences indirectes viennent également au mérite du malade.
On peut également citer le fait que la maladie aide à nous focaliser sur la personne malade : comme c'est dommage, c'est quelqu'un avec de si belles qualités, qui réalise de magnifiques actes, ... (on aura tendance à rapporter des illustrations concrètes à son sujet).
Par cela, le malade devient plus ou moins consciemment un modèle de vie, un rav de moussar vivant, que l'on a envie d'imiter. Et cela lui génère du mérite. ]
+ "La prière n'est pas seulement l'accomplissement d'un commandement général, mais plutôt une conversation entre un juif et son Créateur, lui permettant ainsi d'aborder Hachem et d'adhérer rapidement et étroitement à Lui.
C'est pour cette raison que Hachem désire nos prières."
[Rav Yé'hezkel Levenstein]
-> "[Au travers de la prière,] nous prenons totalement conscience de la simple réalité que Hachem est ici, réel et vrai ; qu'il est aisé de créer un lien personnel et sincère avec Lui et de discuter avec Lui de notre besoin le plus commun et le plus terre-à-terre ; et que ceux qui agissent ainsi ne sont jamais déçus."
[Rav Chimchon David Pinkous]
-> "Tout bienfait et toute réussite découlant de la prière ne se comparent pas au mérite de notre capacité réelle à nous tenir devant le Roi des rois.
La proximité avec Hachem, ainsi que le lien qui nous unit à Lui, sont plus importants et précieux que le fait de voir agréée la requête que nous Lui soumettons."
[le Malbim - sur le Téhilim 63,4]
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-> "[Pendant la amida], on doit être conscient de se trouver face à la présence divine ...
On doit garder à l'esprit que si on s'adressait à un roi de chair et de sang, on choisirait ses mots et o les prononcerait avec le plus grand soin, afin de s'assurer de ne pas faire de faux pas.
Il est donc encore bien plus nécessaire de le faire devant le Roi des rois, Qui examine toutes les pensées."
[Choul'han Arou'h 98,1]
-> "La prière [la amida] est comparable au fait de se tenir devant le Roi et de Lui parler face à face, si l'on peut dire.
Par conséquent, elle est [récitée] debout dans la crainte et le respect"
[Arou'h haChoul'han 89,6]
-> "[La amida] est le cœur de la prière, et il est absolument interdit de l'interrompre [même pour répondre Amen à la Kédoucha ou au Kadich] parce que l'on est très proche de Hachem, ce qui est plus grand que toutes [les autres] choses qui sont saintes"
[Ramh'al - Déré'h Hachem]
-> Cette notion se voit également dans les lois du Choul'han Arou'h.
On peut réciter le Chéma tant que tout notre bas du corps à partir de nos hanches est recouvert.
Par contre, il est interdit de dire la Amida, tant que l'on n'est pas entièrement vêtu, comme une personne se présentant devant un roi (cf. Ora'h 'Haïm 91,5).
La michna Béroura (74,24) explique que la amida répond à des règles bien plus strictes que toutes les autres prières et bénédictions, parce que lorsqu'une personne la récite, elle doit se visualiser elle-même comme se tenant réellement devant le Roi et Lui-parlant, ce qui exige d'elle de se tenir debout avec appréhension.
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-> La guémara (Shabbath 10a) nous rapporte :
"Rava bar Rav Houna avait l'habitude de mettre des chaussures élégantes pour prier. Il avançait comme explication à cette pratique : "Prépare-toi à rencontrer ton D., ô Israël" (Amos 4,12) ...
Rav Achi disait : "J'ai observé que rav Kahana, lorsque régnait la paix, s'habillait, se couvrait et s'enveloppait [dans plusieurs couches de vêtements fins], puis il priait.
Il disait en guise d'explication : "Prépare-toi à rencontrer ton D., ô Israël".
Rav Chmouel bar Na'hmani disait au nom de Rav Yonatan : Celui qui a besoin de se soulager ne doit pas prier tant qu'il ne l'a pas fait, parce qu'il est dit : "Prépare-toi à rencontrer ton D., ô Israël"."
"J'ai invoqué ton nom des profondeurs de la fosse" (Eikha 3,55)
-> Le prophète Yona a été jeté dans la mer, et avalé par un grand poisson.
Le midrach (Yalkout Chimoni - Yona 550) nous donne plus de détail sur cet épisode.
Il a d'abord était avalé par un grand poisson, et est resté à l'intérieur d'une manière très confortable.
Il n'a alors ressenti aucun besoin de devoir prier à Hachem pour être sauvé.
Après plusieurs jours, Hachem a demandé au poisson de le cracher, et sur ce, il a été avalé par un poisson de sexe féminin, dont ses entrailles étaient remplies de poissons devant naître.
Le midrach précise ainsi qu'elle portait, en elle, 365 000 petits poissons.
Yona était alors dans une situation de grande détresse en raison de l'encombrement et des déchets, et il a commencé à prier.
Cette prière se trouve dans le 2e chapitre du livre de Yona, et se termine par : "Le secours vient de Hachem". Et, Immédiatement, suite à cela : "Hachem ordonna au poisson de rejeter Yona sur la côte" (Yona 2,11).
On apprend d'ici l'importance de devoir prier de toutes ses forces, conscient que toute aide ne peut venir que grâce à Hachem.
Rav 'Haïm Kanievsky dit qu'on apprend de là que dans une situation de danger, il nous est permis de prier même si l'on est dans une lieu rempli de saletés.
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-> "Aucune prière n'est perdue.
Parfois, une prière n'est pas répondue directement, mais cela va aider à empêcher d'autres tragédies d'avoir lieu.
De plus, les prières dites en l'honneur d'une personne vont lui fournir des mérites à son âme dans le monde à venir."
[Rav 'Haïm Kanievsky]
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-> Alors que le rav 'Haïm Kanievsky était assis pour les Shiva, après la mort de son père le Steïpler, un médecin qui s'est occupé de lui a demandé : "les juifs du monde entier ont prié pour son rétablissement. Qu'est-il devenu de toutes ses prières?"
Le rav 'Haïm lui a répondu : "Qui sait combien de tragédies au travers le monde ont été évitée par ces masses de prières?"
Une personne peut, d'une manière extrêmement unique, être méritante de tant de choses grâce à la prière.
Grâce à la prière, des choses qui exigeraient normalement beaucoup d'efforts sur une longue de temps peuvent être méritées immédiatement, tout comme "Il y a ceux qui acquièrent le monde à Venir en une seconde" (yech koné olamo bécha'a a'hat - guémaraAvoda Zara 10).
(selon le Kovets Si'hot (1, si'hot Elloul 9), la différence entre grandir spirituellement par une avoda avec prières, et une avoda sans prière, est comme la différence entre marcher et voler).
[...]
La prière est si étonnante et puissante que tout ce qui existe dans le monde n'existe que grâce à nos prières.
C'est le sens de : "les Patriarches ont établi les prières" (haAvot tiknou téfila - guémara Béra'hot 26b).
Les Patriarches étant la racine même du peuple juif, il leur fallait nous donner une pérennité durable. Ils ont établi les prières, car c'est ce qui établit et soutient chaque création dans le monde avec une durabilité éternelle.
[rabbi Nathan Watchfogel]
Prier pour les autres
+ Prier pour les autres :
-> Le 'Hatam Sofer cite la guémara (Béra'hot 12b), qui dit que quelqu'un qui pourrait prier pour les autres [juifs], mais ne le fait pas est considéré comme un fauteur.
Selon le 'Hatam Sofer, la guémara poursuit en disant qu'un talmid 'hacham doit se rendre malade en priant pour les autres. Il explique cette exigence de la manière suivante : Puisque le peuple juif tout entier est comme une seule âme et un seul corps, lorsqu'une personne souffre, l'autre doit également ressentir cette douleur ("se rendre malade").
Puisque les deux personnes souffrent maintenant, il est également capable de prier, car il n'est plus considéré qu'il prie pour quelqu'un d'autre, mais plutôt comme une personne priant avec sa bouche pour qu'il soit guéri de la douleur dans son doigt.
Ceci est vrai pour tout le monde, mais la guémara souligne qu'un talmid 'hakham devrait particulièrement le faire, parce que sa grandeur supplémentaire le rend semblable à la tête du corps, qui est plus importante et plus influente que les autres parties du corps et qui est donc plus apte à prier.
[ex : un conseil est de prendre quelques secondes pour imaginer et ressentir les douleurs du malade, la souffrance de sa famille, ... et alors on pourra prier avec davantage de cœur, et donc avoir une prière qui aura plus d'impact.
Juste quelques secondes où l'autre (pour lequel on prie) devient nous-même! (cela peut être valable également pour les bonnes nouvelles, l'essentiel étant de vivre ce qu'il vit autant que possible, même quelques secondes) ]
-> Cette idée nous conduit à la compréhension la plus simple du Arizal, qui écrit [dans sa courte prière que nous disons] avant de commencer chaque prière, il faut avoir à l'esprit d'accomplir la mitsva de "aimer son prochain comme soi-même". En effet, on ne peut vraiment prier pour un autre juif que lorsqu'on réalise que nous sommes tous une seule entité et que sa douleur est la mienne.
Nos prières sont très souvent à la forme plurielle car elles ont un impact et le pouvoir de sauver notre prochain juif de ses difficultés.
[de même, certains ont l'habitude de donner des pièces à la tsédaka avant de prier. On peut voir cela comme une façon de s'ouvrir concrètement à l'amour d'autrui, à la conscience que nous sommes liés. ]
-> Nombreux sont ceux qui s'inquiètent de ne pas voir leurs prières porter leurs fruits. Il leur semble qu'Hachem ne répond pas aux prières et souvent, par frustration, ils cessent de prier.
Pourtant, la tradition transmise par de nombreux grands tsadikim veut qu'Hachem réponde à chaque prière qu'un juif Lui adresse.
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous ne voyons pas nos prières exaucés, mais nous mentionnerons ici le principe expliqué par le Déguel Ma'hané Efraïm (Ki Tétsé).
Il écrit que parfois, Hachem prend une prière dite par quelqu'un dans une partie du monde et l'utilise pour aider un autre juif ailleurs. Un juif de Paris peut prier pour une aide financière et Hachem répondra à sa prière en permettant à un juif d'Australie d'avoir de l'aide pour avoir une bonne parnassa.
[il est intéressant de noter que tous les juifs sont liés peut importe l'espace (le lieu où ils se trouvent) et le temps, puisque par nos actions nous influençons les juifs décédés, ainsi que ceux à venir.]
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-> issu du dvar Torah : https://todahm.com/2023/08/22/aimer-son-prochain
Couteaux & birkat hamazon
+++ Couteaux & birkat hamazon :
+ "Si Tu construiras là un autel pour Hachem ton D., un autel de pierres; tu ne lèveras pas le fer sur elles" (Ki Tavo 27,5)
-> Il existe une coutume (Choul'han Arou'h 180,5 ; Michna Broura 180,11) : "Nous avons l'habitude de recouvrir les couteaux au moment du birkat hamazon mais nous n'avons pas l'habitude de les recouvrir durant le Shabbat et les jours de fête."
-> La source de cette coutume est rapportée dans le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) qui en donne 2 raisons :
1°/ la premier est rapportée au nom du Rokéa'h qui s'appuie sur un verset au sujet du Mizbea'h : "Tu construiras là-bas un autel pour Hachem ton D., un autel de pierre. Tu ne lèveras pas sur lui le fer." (Ki Tavo 27,5)
Rachi (Yitro 20,22) explique que l'autel fut créé pour prolonger la vie de l'homme alors que le fer le fut pour l'abréger. Il ne convient donc pas à ce qui raccourcit la vie d'être aiguisé sur ce qui la rallonge.
A notre propos, il est rapporté dans la guémara ('Haguiga 27a) : "A l'époque du Temple, l'autel réparait la faute de l'homme. A présent que le Temple est détruit, c'est la table d'une personne qui répare ses fautes".
Ainsi, il ne convient pas de laisser des couteaux sur la table au moment du birkat hamazon.
2°/ La 2e raison est rapportée par Rabbi Sim'ha : "J'ai entendu une autre raison : une fois, une personne faisait les bénédictions du birkat hamazon et lorsqu'il arriva à la bénédiction de la reconstruction de Jérusalem où est mentionnée la destruction du Temple, il saisit le couteau et se tua. Depuis ce tragique incident, nous avons l'habitude de retirer les couteaux au moment de faire le birkat hamazon".
A ce propos, le Beit Yossef écrit : "Ces 2 raisons sont rapportées dans le Or'hot 'Haïm (Hilkot Birkat haMazon 8) et nous avons l'habitude de ne pas recouvrir les couteaux durant les Shabbat et les jours de fête.
Cependant, d'après la raison rapportée par Rabbi Sim'ha, il n'existe aucune différence entre les jours profanes et le jour de Shabbat.
-> Le Maguen Avraham (fin siman 180) écrit que la raison pour laquelle nous ne recouvrons pas les couteaux ces jours-là est que la construction du Temple est interrompue durant ces jours. Par conséquent, même le Mizbeah (Autel) qui est comparable à la table ne peut être construit durant Shabbat. Ainsi, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux.
[d'autres commentateurs expliquent que même la nuit, durant la semaine, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux car nous ne construisons pas le Temple durant la nuit.]
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-> Rabbi 'Haim Vital ajoute une précision sur cette coutume suivant le sens ésotérique, qu'il rapporte au nom de son Maître le Arizal (chaar roua'h hakadoch 9B) :
"Mon Maître m'a enseigné que tout homme dont la racine de son âme provient de Caïn, devra être très attentif à retirer complètement les couteaux de la table au moment du birkat hamazon car tous les ustensiles qui s'apparentent à une arme sont directement en lien avec Cain, le premier meurtrier de l'humanité. Un tel homme ne devra jamais verser le sang, même le sang de la brit mila. Il devra également être attentif à ne pas tuer ne serait-ce qu'une punaise ou des poux."
Cependant, le Arizal (chaar haguilgoulim hakdama 30) explique qu'aujourd'hui nous ne connaissons plus réellement la provenance de nos âmes car depuis la faute d'Adam le premier homme, les étincelles d'âmes se sont mélangées les unes aux autres.
Par conséquent, nous retirerons les couteaux de la table avant de procéder au birkat hamazon même le Shabat.
-> Le Kaf ha'Haïm (OH 180;15) s'appuie sur les propos du Arizal et explique : "Puisque les âmes se sont mélangées, on devra retirer les couteaux de la table au moment du birkat hamazon même durant les jours de Shabbat et les jours de fête qui sont des jours de repos car l'origine de la néchama (âme) ne change pas le jour de Shabbat ou de yom tov."
=> Pour conclure, d'après la halakha, nous pouvons laisser les couteaux sur la table découverts pendant le birkat hamazon les jours de Chabbat et de fête. Cependant, d'après le sod, nous les couvrirons ces jours-là.
+ Hachem dit à Israël : "Mes enfants, tant que les portes de la prière sont ouvertes, priez et repentez-vous, car J'accepte de vous ce "don corrupteur" dans ce monde.
Mais dès que Je serai assis en jugement dans le monde futur, je n'accepterai pas de présent corrupteur, comme il est écrit : 'Il ne favorisera aucun rachat et tes nombreux présents corrupteurs, Il ne les acceptera pas' "
[midrach Téhilim 17]
Le monde d'en-Haut est tout justice, on examine de très près et on retient les fautes les plus fines, tandis que dans ce monde quelques mots ont le pouvoir d'effectuer d'énormes réparations.
=> Tâchons d'en profiter b"h ...
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-> "Si tu attends qu'on cesse de te déranger pour étudier la Torah, cela n'arrivera qu'au cimetière. Là, personne ne viendra t'interrompre, mais on ne peut pas y étudier. Alors étudie maintenant"
[rav Eliyachiv]