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Prier & amour d’autrui

+ Prier & amour d'autrui :

-> La guémara (Baba Batra 10a) discute de la coutume de donner à la tsédaka avant de prier, citant le verset : "Je verrais Ta face avec justice" (ani bétsédék é'hzé pané'ha - Téhilim 17,15), et en expliquant que tzédek se réfère à tsédaka.
Rabbi Méchoulam Feish, le rabbi de Tosh, a élargi l'application de ce verset et ne commençait pas à prier le matin avant d'avoir rendu service à un autre juif.
En nous ouvrant à un autre juif, nous ouvrons les canaux divins et nos prières peuvent s'élever.

-> Le Arizal enseigne que chaque matin, avant de commencer à prier, nous devrions déclarer, avec une résolution sincère : "Haréni mékabel alaï ... - j'accepte par la présente le commandement positif d'aimer mon prochain (juif) comme moi-même".
L'amour d'autrui est une condition préalable à l'entrée dans le monde de la prière. En nous reliant au peuple juif, nos prières se fondent avec celles de nos frères et sœurs juifs du monde entier, et nos efforts se complètent, comme les différents membres d'un corps.

Rabbi Pin'has de Koritz va jusqu'à dire qu'une prière prononcée sans l'intention de se lier "au nom de tout Israël" (béchem kol Israël), à l'ensemble collectif du peuple juif, "éno téfila" = n'est pas considérée comme une prière".

Le rav Aryeh Leib Heller (auteur du Kétsot Hachoshen et du Shev Shemaitsa), écrit dans l'introduction de ce dernier ouvrage qu'il convient de se concentrer sur la mitsva d'aimer son prochain avant la prière, l'étude de la Torah, "oubé''hol maasé tov", et avant "toute bonne action", pour se lier au béchem kol Israël.

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-> Une personne ne doit prier que dans une pièce qui a des fenêtres, comme il est dit : "Ses fenêtres étaient ouvertes dans la chambre haute, vers Jérusalem" (Daniel 6,11). [guémara Béra'hot 34b]
La Halakha exige en effet qu'un lieu de prière ait des fenêtres.

Le rav Kook interprète cette loi avec un sens spirituel : la possibilité de regarder à l'extérieur éveille la conscience de notre responsabilité et de notre relation avec l'ensemble du monde extérieur dans lequel nous vivons.
Alors que la prière doit très certainement se concentrer sur notre âme et notre monde intérieur (on peut se focaliser que sur nos besoins, notre "moi je"), la conscience de l'âme nous rapproche des autres âmes juives et favorise une connexion plus profonde avec le monde qui nous entoure. Le fait de joindre l'amour du prochain juif (véahavta) à la prière nous relie à tout le peuple juif et à l'ensemble de la création.

-> Le recensement prescrit par la Divinité ne vise pas seulement à préciser le nombre de juifs, mais aussi à "relever la tête" du peuple juif et à montrer que chacun d'entre nous est important et bien-aimé.
Chaque juif contribue à hauteur d'un demi-shékel, exprimant ainsi notre valeur en tant que partie d'un tout indissociable. Le demi-shékel nous fait prendre conscience de manière tangible que nous sommes incomplets les uns sans les autres.
Rabbénou Bé'hayé explique la raison de la coutume que nous avons jusqu'à ce jour de ne pas compter les gens individuellement. En tant qu'individus, il se peut que nous n'ayons pas assez de mérite pour résister au jugement, et c'est pourquoi nous nous abstenons de singulariser qui que ce soit.
Cependant, lorsque nous sommes comptés en tant que membres d'une grande communauté, même si un individu manque de mérite, les atouts spirituels partagés et l'identité de l'ensemble plus vaste sont toujours méritoires.
Par l'accomplissement de "véahavtaé, nous sommes considérés comme faisant partie du collectif de notre peuple, et notre destin et notre jugement sont liés à la survie éternelle et au destin de Knesset Israël.

[lorsque nous prions individuellement, notre prière est examinée (sommes-nous méritants d'une telle demande? avons la kavana nécessaire?), mais lorsque nous prions avec le peuple juif, alors Hachem prend nos prières sans "tri" conditionnel préalable. ]

-> Lorsque l'individu se confesse, il le fait dans un état d'insécurité, car quelle assurance a-t-il qu'il sera acquitté de ses fautes Et qui peut lui promettre que sa transgression sera oubliée et ne le hantera pas jusqu'à la fin des jours?
En revanche, Knesset Israel, et chaque communauté juive est considérée comme un microcosme de l'ensemble de Knesset Israel, avoue avec un sentiment de confiance et même de joie, car elle le fait en présence d'un allié loyal, devant l'être le plus aimé.

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-> Le juif qui croit en Knesset Israël est un juif qui se lie par des liens indéfectibles non seulement au peuple d'Israël de sa propre génération, mais aussi à la communauté d'Israël à travers les âges.
[tous les juifs passés, présents et à venir ne forment plus qu'un! ]

"Celui qui prie pour son prochain tout en ayant besoin de la même chose que lui, est exaucé en premier. "

[guémara Baba Kama 82a]

-> "La chose [le complot] devint connue de Mordé'haï" (Méguilat Esther 2,22)
Le Alchikh commente que la Méguila nous livre ici un enseignement éthique de grande importante.

Que l'homme n'en vienne pas à prôner le "principe" du "chacun pour soi, et D. pour tous!"

Il ne suffit pas de se soucier chacun de son bien-être en se disant que D. Se préoccupera de celui de tout le monde.
Car aussi longtemps qu'une personne agit exclusivement pour elle-même sans s'inquiéter de son prochain, D. n'épanche Sa bienfaisance sur aucun des 2.

=> "Celui qui prie pour son prochain tout en ayant besoin de la même chose que lui, est exaucé en premier. " [guémara Baba Kama 82a]

Voilà pourquoi la Méguila relate qu'Esther et Mordé'haï détenaient tous deux cette qualité.
Celui-ci cherchait le bien de celle-là, raison pour laquelle : "il relata à Esther, la reine."
Et cette dernière voulut que les bénéfices en reviennent à Mordé'haï, ce pour quoi elle en fit part : "au roi au nom de Mordé'haï"

Source (b"h) : issu du "Talelei Oroth" du rav Yssa'har Dov Rubin

"La prière de celui qui court après le shalom (la paix) est exaucée."

[promesse de la guémara Yébamot 65b]

"Chaque mot de prière ou de bénédiction s’élève vers les hauteurs supérieures, transporté là par des anges assignés spécialement à cette tâche.

Chaque mot a un effet sur les racines supérieures de la Création.
De cette manière, la personne récitant la prière devient le partenaire de D. dans la Création, étant donné qu’il a la capacité de construire et d’influencer nombre de mondes supérieurs."

[Rabbi ‘Haïm de Volozhin - Néféch ha’Haïm 2,10 ]

N’abandonnez pas vos prières

+ N'abandonnez pas vos prières :

-> Selon le midrach (Tan'houma Shoftim 14), la raison pour laquelle Hachem ne répond pas immédiatement à nos prières, est parce qu'Il veut nous entendre se tourner vers Lui en prières.
C'est pourquoi nos Imahot (Matriarches) étaient stériles (voir midrach Béréchit rabba 45,5).+

-> Le rav Eliyahou d'Izmir (séfer Ira véSim'ha) dit qu'Esther criait à Hachem jour et nuit, même si elle n'était pas exaucée. Elle n'a pas abandonné et a continué à prier parce qu'elle savait qu'Hachem voulait entendre ses louanges et qu'il finirait par l'exaucer.

Nous constatons la même chose en ce qui concerne Moché. Après qu'Hachem ait juré qu'il n'entrerait pas en terre d'Israël, il n'a pas abandonné et a continué à prier. Nos Sages disent qu'il a prié 515 prières (la guematria du mot "Vaét'hanan") jusqu'à ce qu'Hachem lui dise d'arrêter (car sinon il aurait renforcer le décret).

On raconte (voir Malachim II 8) que la femme veuve d'Ovadia est venue voir Elicha haNavi et a pleuré devant lui à propos de sa situation difficile. Elle lui dit qu'elle avait une lourde dette et que le créancier voulait récupérer son argent en prenant ses enfants comme esclaves.
Le Radak rapporte (au nom de la Tossefta) qu'elle a pleuré et prié à ce sujet 265 fois, la guématria du mot "tséaka" (pleurer).

Le séfer Kol Tsofayich (écrit par le rav 'Haïm Efraïm Zaitchik - 'helek 1 - paracha Vayéra) écrit que chaque fois qu'une personne est confrontée à une difficulté ou à un défi, elle devrait suivre cet exemple.
Même si on rencontre de nombreux problèmes, on ne doit pas abandonner. On doit renforcer son bita'hon, faire preuve de patience et continuer à prier Hachem encore et encore jusqu'à ce qu'il reçoive son salut.

+ Rav Houna dit au nom du Rav, qui l'a dit au nom de Rabbi Meïr : ... Les paroles d'une personne devant Hachem doivent toujours être peu nombreuses. [guémara Béra'hot 6la]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Puisque D. connaît l'avenir et tout ce qui est caché, Il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin. Alors quel est le but de prier pour nos besoins?

La prière est nécessaire pour clarifier notre croyance en la Providence divine :
Lorsque nous prions Hachem pour nos besoins, nous renforçons notre conviction que tout est entre Ses mains, même la nature. Tout est fait par Sa Providence ; il n'est donc pas nécessaire d'entrer dans les détails de nos besoins.

Il me semble toutefois que cet avertissement ne s'applique qu'à la prière en public. Lorsque nous prions en privé ou en silence, il n'y a rien de mal à élaborer sur nos besoins.

"N'oublie pas que la substance de ta prière n'est que la foi que tu as dans sa réalisation."

[Rabbi Na'hman de Breslev]

"Lorsqu'un homme se prépare à devenir serviteur de D., il se tient dans la hauteur du monde".

[Rabbi de Karline - dans son Bet Karline]

Dans la 1ere bénédiction avant le Shéma, nous disons : "Et dont les serviteurs se tiennent tous dans la hauteur du monde". (va'achèr méchartav koulam omdim béroum olam).

Le yétser ara fait tout pour qu'on l'oublie, mais quelle chance d'être juif, (b"h) soyons-en à la hauteur ...

Un nouveau regard sur la déclaration du Shéma Israël …

++ Un nouveau regard sur la déclaration du Shéma Israël ...

"Ecoute Israël, Hachem est notre D., Hachem est unique"

1°/ Dans ce verset, on s'adresse au juif qui nous habite, on l'interpelle : "Ecoute, Israël! Hachem doit être notre D. et notre préoccupation première".

2°/ Le midrach Béréchit Raba dévoile une autre intention de ce verset :
Israël est le nom que D. a ajouté à Yaakov, le 3e des patriarches, le fils d'Its'hak et le petit-fils d'Avraham.

"Shéma Israël, Ecoute Israël, toi le patriarche!
Toi qui repose dans la grotte de Ma'hpéla, écoute ce que nous avons à te dire : malgré les océans qui nous séparent, malgré les siècles et les millénaires qui se sont écoulés depuis que tu as marché sur cette terre, malgré la vie qui a changé et le monde qui s'est métamorphosé, sache que Hachem est notre D., ton D. est toujours le nôtre.
Nous n'avons pas trahi ton message.

Ecoute : le D. en qui tu croyais est Celui dans Lequel nous croyons malgré les difficultés de l'existence individuelle et collective, ce D. est é'had, Il est Un, c'est le même que le tien".

Source (b"h) : issu d'un dvar Torah du rav Jacky Milewski

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-> Pourquoi couvrons-nous nos yeux de notre main au moment où nous prononçons le verset : Shéma Israël ?

-> La guémara (Béra'hot 13b) nous donne une réponse : "Rabbi Yéhouda haNassi passait sa main sur son visage pour recevoir sur lui le joug Divin".
Le Roch explique que cette attitude lui permettait de se concentrer, car il était face à l'assemblée et n'arrivait pas à mettre de l'intention dans sa prière les yeux ouverts.
C'est pour cela que nous avons l'habitude de recouvrir nos yeux afin que notre attention ne soit pas détournée par d'autres choses, et que nous puissions être concentrés comme il est nécessaire de l'être.

De plus, les 3 doigts qui recouvrent les yeux forment la lettre ש, le pouce est plié de façon à représenter la lettre ד, et l'auriculaire replié ressemble à la lettre י, ainsi les 5 doigts forment le Nom Divin : שדי (Sha-daï).

[c'est comme si la main représentant l'action, le monde matériel, vient nous permettre de fermer les yeux et se concentrer, sur le Nom Divin (Sha-Daï).
Or, Hachem a créé le monde jusqu'à dire "daï" (stop - fixant les limites, les règles à toutes choses), de plus dans le futur, nous dirons "daï" (ça suffit!) tellement Hachem va nous combler de bonnes choses.
Ainsi, le Shéma est cette prise de conscience que derrière toute chose il y a forcément Hachem (l'Unique), et qu'au final tout sera pour notre bien, d'une intensité tellement forte que nous demanderons à D. d'arrêter!]

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+ "Le Philistin (Goliat) s'avançait chaque matin et chaque soir" (Chmouel I 17,16)
Selon rabbi Yo'hanan, son but était d'empêcher les juifs de lire le Shéma ; ce verset poursuit : "Il se présenta ainsi pendant 40 jours", c'est-à-dire le nombre de jours qu'il a fallu pour recevoir la Torah.
[guémara Sota 42b]

=> Pourquoi lors de son attaque contre les juifs, Goliat voulait-il les empêcher de lire le Shéma matin et soir?

-> Dans la guémara (Sota 42a), rabbi Yo'hanan enseigne au nom de rabbi Chimon bar Yo'haï : "Si vous n'avez que le seul mérite d'avoir récite le Shéma matin et soir, vous ne serez pas livrés à vos ennemis".
C'est pourquoi, Goliat se présentait chaque matin et chaque soir devant les Bné Israël pour leur faire peur et pour les empêcher de lire le Shéma, afin qu'ils soient livrés aux Philistins.
[Rif]

-> Goliat apparaissait matin et soir afin qu'en voyant sa haute stature et en entendant ses menaces, les Bné Israël soient troublés et ne puissent se concentrer en récitant le Shéma.
Le but de Goliat était donc de "désarmer" les Bné Israël, car selon la guémara (Béra'hot 5a), celui qui lit le Shéma matin et soir avec concentration (kavana) est considéré comme s'il tenait une épée à double tranchant.
Goliat voulait donc empêcher une lecture avec concentration, afin de gagner le combat.
[Ben Ich 'Haï]

-> Goliat s'opposait à l'idée d'un D. unique. C'est pourquoi au matin et au soir, qui étaient les moments propices pour lire le Shéma et proclamer l'unicité de Hachem, il voulait les empêcher d'exprimer cette unicité.
[Maharal]

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=> Pourquoi Goliat s'est-il présenté devant les Bné Israël durant 40 jours?

-> Goliat était le fils d'Orpa. Par le mérite de sa mère, qui a marché 40 pas avec sa belle-mère Noémie avant de la quitter et d'abandonner sa foi, Goliat a bénéficié de 40 jours où il a pu se tenir devant les Bné Israël pour les provoquer.
[midrach Ruth rabba 2,20]

-> Goliat s'est dit : les Bné Israël ont le mérite des 40 jours durant lesquels ils ont reçu la Torah ; de plus, tant qu'Israël étudie la Torah, je ne peux rien contre eux.
C'est pourquoi, Goliat décida d'annuler ce mérite en les apeurant durant 40 jours. Ainsi, leur souci sécuritaire les empêcherait d'étudier sérieusement et ils seraient vaincus.
Cependant, David battit miraculeusement Goliat au 40e jour.
[Rif]

-> A la pureté et à la sainteté manifestées par Moché, lorsqu'il s'est tenu 40 jours au mont Sinaï pour recevoir la Torah, va correspondre l'impureté, les insultes et le mépris de Goliat durant 40 jours.
Cependant, c'est le pouvoir de la sainteté, durant 40 jours et 40 nuits, qui l'a emporté sur le pouvoir de l'anti-sainteté durant 40 jours.
[Maharcha]

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-> b'h, voir également : La force du Shéma : une transformation instantanée : https://todahm.com/2022/09/01/la-force-du-shema-une-transformation-instantanee

"Toute personne ressent constamment des aspirations et prie : soit D., soit des forces 'naturelles' ."

[Rav Éliyahou Dessler - Mikhtav Mé'Éliyahou]

A nous d'en profiter pour les convertir en opportunités de se tourner vers D., et d'ainsi tisser des liens d'amour toujours plus solides.