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La puissance des Téhilim

+ La puissance des Téhilim :

-> Le Maguen Avaham al haTorah (Likoutim léSéouda 'Hévra Téhilim) écrit que lorsqu'un juif(ve) dit des Téhilim avec kavana, la lumière de son âme (néchama) brille si fort qu'il attire sur lui une partie de la sainteté d'Hachem.
Grâce à cela, ses prières deviennent beaucoup plus puissantes et peuvent apporter des bénédictions spirituelles et matérielles.

-> Le Chlah haKadoch (massé'het Yoma - Ner mitsva - siman 28) écrit que lorsqu'un juif(ve) dit des Téhilim, c'est comme s'il priait et s'impliquait dans la Torah en même temps.

-> Selon le Tséma'h Tsédek (Loua'h haYom - yom 24 Shevat), si nous savions ce que nos Téhilim accomplissent au Ciel, nous les réciterions tout le temps.
Ils font tomber les barrières entre nous et Hachem et sont capables d'aller droit devant le Trône de Gloire d'Hachem (le Kissé haKavod) et d'apporter de la bonté ('hessed) et de la miséricorde (ra'hamim).

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-> également sur l'impact des Téhilim : https://todahm.com/2020/07/22/les-tehilim

Prière & kavana

+ Prière & kavana :

-> Avant de prier, nous devons nous efforcer d'intérioriser le fait que nous sommes sur le point de prier devant le Roi.
Le Rav Eliyahu Lopian fait remarquer que, puisqu'Hachem peut lire nos pensées, celles-ci sont équivalentes à la parole en ce qui concerne Hachem, de sorte que si, lorsque nous prions, nous pensons à des sujets qui ne sont pas liés à la prière, c'est comme si nous communiquions dans une langue brouillée avec Hachem.
Il est écrit "Hachem est proche de tous ceux qui L'invoquent, de ceux qui L'invoquent avec vérité" (Téhilim 145,18) = qui recherchent la proximité avec Lui et excluent autant que possible les pensées étrangères lorsqu'ils prient, "parlant" ainsi dans une langue qu'Il "comprend".

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-> Le Cha'ar haMélé'h (au début des Hilkhot Téfila) note que la prière sans kavana n'est pas une prière, mais simplement des "mots". Le but principal de la prière est de sentir que nous implorons le Roi des rois qui écoute notre prière. C'est tout un art que de sentir cela, car prier correctement, surtout tous les jours, demande beaucoup d'efforts, d'autant plus que les fautes créent des klippos (forces impures ; littéralement : "enveloppes" ou "coquilles" recouvrant l'âme) qui mélangent nos pensées et nous empêchent d'atteindre le niveau de concentration souhaitable.
[de plus le yétser ara a conscience de la valeur d'une prière avec kavana, du coup il nous fait penser à d'autres choses. ]

A l'époque du machia'h, la principale tâche des juifs est la prière.
[rabbi 'Haïm Vital - Pri Etz 'Haïm]

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-> "Il y a un autre grand principe, quelque chose qui rapproche la guéoula, c'est la prière, comme c'était le cas en Égypte ... Nous voyons par là que Hachem, veut que nous Le priions en abondance, et alors Il nous délivra.
Aujourd'hui, nous devons aussi nous fortifier dans la prière, puisqu'il désire que nous le priions.
Pourquoi devrions-nous rester silencieux en ce moment?"
['Hafets 'Haïm - 'Hokhmat haDaat]

-> "Lorsque les juifs crieront (en prière du fond de leur cœur) devant Lui, le salut viendra à eux"
[midrach rabba]

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-> Selon le rav Chaim Vital (Eitz haDa'at Tov), l'asservissement le plus difficile auquel le peuple juif sera confronté à la fin des jours sera celui des descendants de Yishmael. Ce n'est que par la foi, la confiance et la prière sincère que nous pourrons être sauvés d'eux et accélérer la venue de machia'h.

Le Gaon de Vilna (paracha Haazinou) dit que les bné Yichmaël cherchent à nous détruire et que nous pouvons annuler le décret par la prière.
Le nom de Yichmael, qui signifie "Hachem entendra" (yichma kEl), fait allusion au fait qu'Hachem entendra nos prières et nous sauvera de Yichmael. Cela se produira lorsque nous mettrons notre confiance exclusivement en Hachem et que nous nous tournerons vers Lui dans la prière, en reconnaissant qu'absolument aucune autre puissance ne peut nous sauver.
Pour renverser les mauvais décrets, nous devons persévérer et prier jusqu'à ce qu'Hachem ait pitié de nous, surtout dans une génération comme la nôtre, où nous n'avons pas assez de bonnes actions pour servir de conseils de défense.
[rav Moché Sternbuch - Taam vaDaat Vaéra 8,4]

La force de crier de tout notre cœur à Hachem

+++ La force de crier de tout notre cœur à Hachem :

Les cris (venant du cœur) sont plus proches que tout d'Hachem ...

Celui qui prie et pleure vers Hachem jusqu'à ne plus pouvoir articuler de mots avec ses lèvres, cette prière devient parfaite parce qu'elle provient du cœur, et elle ne revient jamais sans réponse.
[...]

Rabbi Yéhouda dit : 'grands sont les cris qui déchirent les décrets de toute une vie d'homme'.
Rabbi Its'hak dit : 'grands sont les cris qui dominent l'Attribut de rigueur d'en Haut'.
Rabbi Yossé dit : 'grands sont les cris qui ont un effet dans ce monde-ci et dans le monde futur'.
Par les cris, l'homme peut mériter son monde ici-bas et son monde futur, comme il est écrit : 'Ils crièrent vers Hachem dans leurs souffrances et Il les sauva de leur oppression' (Chémot 2,23)."
[Zohar - Chémot 20a]

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-> Le roi David dit: "Ceux qui crient, Hachem les entend et Il les délivre de tous leurs tourments" (Téhilim 34,18).
Le fait de crier permet l'annulation du décret et la délivrance du malheur.

-> Sur le verset (Chémot 3,9) : "La plainte des enfants d'Israël est venue jusqu'à Moi", le Ohr ha'Haïm écrit : cette expression "Est venue jusqu'à Moi" (baa élaï) indique qu'il existe des degrés dans les prières présentées à Hachem. Certaines suppliques sont apportées par les anges du service et amenées à Hachem. D'autres ont une telle force qu'il n'y a pas besoin d'intermédiaires. Elles montent directement à Dieu. C'est le cas ici, la plainte est montée sans émissaire.

=> Le cri est la prière qui fronde les cieux, sans l'intervention des anges. Les anges ne comprennent pas le juif qui crie, ils ne s'occupent pas de sa requête. C'est pourquoi, cette sorte de prière, où le cœur de l'homme s'exprime librement, est la plus parfaite.

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-> Ainsi, le fondement de la grandeur des cris provient de ce qu'ils fendent le cœur, le cœur brisé.
Le Chlah haKadoch ramène qu'il existe 3 sortes de prières : "Téfila de Moché", "Téfila de David" et "Téfila du pauvre".
Laquelle est la plus importante? La prière du pauvre. Et pourquoi? Parce qu'il a le cœur brisé, comme il est dit : "Hachem est proche des cœurs brisés" (Téhilim 34,19).

Le Chla haKadoch vient expliquer les paroles du Zohar sur la grandeur de la "Prière du pauvre", et voici ses paroles : Hachem ouvre toutes les fenêtres du Ciel, et toutes les autres prières qui montent sont repoussées devant la prière du pauvre, comme il est dit : "Prière d'un malheureux qui se sent défaillir".
Pour cela, chaque homme dans sa prière doit ressembler à un pauvre et à un indigent devant Hachem afin que sa prière parvienne au Trône de Gloire.
À ce sujet David dit : "Incline l'oreille, ô Hachem, exauce-moi, car je suis pauvre et malheureux".

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-> Le Maor vaChéméch enseigne :
On peut s'interroger pourquoi est-il écrit : "Les enfants d'Israël gémirent/crièrent du sein de l'esclavage" (vayiz'akou - Chémot 2,23), et non pas qu'ils prièrent à Hachem (vayitpallel)?
La raison est ... que parfois il y a des anges Accusateurs qui créent un mur de fer qui empêche les prières de monter ...
D'après le Zohar (vol.2,p.63), la solution est : "de gémir des profondeurs de notre cœur et avec toute notre kavana".
Le gémissement/cri est uniquement un son sans mots.
Les anges Accusateurs (mékatéguim) ne sont pas conscients de ce type de prière, seulement Hachem l'est et Il se tourne vers ces gémissements ... et Il répond à ces appels.
C'est une prière bien plus spéciale que les prières habituelles (téfilot) où l'on prononce des mots, que les anges comprennent et peuvent empêcher [de monter vers le Ciel].
Uniquement Hachem connait nos pensées et nos requêtes qui sont exprimées par des cris/gémissements, et Hachem les exécute."

[ => il en résulte que lorsqu'il nous est dur de prier, nous ne devons pas désespérer ou tout abandonner, mais au contraire nous devons déverser notre intériorité en gémissement à D.]

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-> Rabbénou Bé'hayé écrit : "Leur cri/gémissement monta vers Hachem du sein de l'esclavage", bien que la fin de l'esclavage soit arrivée, ils n'avaient pas le mérite d'être sauvés. Mais puisqu'ils ont élevé leurs voix vers Hachem, Hachem les a entendus.

Le Sforno explique "Hachem considéra" leur affliction et leurs prières, qui émanaient du plus profond de leur être.

Le Nétsiv (haEmek Davar) écrit : "Les Bné Israël ne savaient pas prier dans un langage pur. Ils ne savaient pas épancher leur cœur, afin que leur requête soit exaucée. Ils étaient simples et grossiers comme le sont les esclaves. Ils n'ont pu que crier "Aïe! Aïe! Hachem notre D.!" Ce cri du cœur a suffi pour que Hachem les exauce.

[ainsi, peu importe notre état spirituel, si nous crions de tout cœur à Hachem, alors nous mériterons une délivrance personnelle/spirituelle. ]

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-> Nos Sages disent qu'en Egypte, nous n'avions pas le mérite (suffisant pour) être délivrés, et seuls les cris nous ont sauvés et délivrés.
Le guémara (Roch Hachana 16b) enseigne : "Quatre choses permettent de déchirer les décrets décidés sur l'homme, l'une d'entre elles est 'les cris' comme il est écrit : 'Ils crièrent vers Hachem dans leur détresse et Il les sortit de leur oppression/esclavage'."

Il est écrit ailleurs (Roch Hachana 16a) : "Les cris de l'homme sont bons avant les décrets et après les décrets."
C'est l'effet particulier des cris que même si à cause des actes un mauvais décret a été ordonné, la force du cri le déchire pour le bien.

-> Ainsi le Rambam (Halakhot sur la Téchouva (2,6) écrit : "Bien que la téchouva et les cris soient bénéfiques pour le monde, pendant les 10 jours de pénitence allant de Roch Hachana à Kippour, ils sont encore plus efficaces et sont immédiatement acceptés, comme il est dit : 'Cherchez Hachem pendant qu'll est accessible' (Yéchayahou 55,6)."

Il existe 10 expressions pour la prière : la demande, le cri, cœur brisé, chant, venue, rocher, appel, prosternation, argumentation, supplication (midrach Dévarim rabba 2,1).
Pourquoi de toutes ces expressions, la guémara et même le Rambam utilisent l'expression "cri" pour les prières du jour du jugement?
À la lumière de ce que nous avons expliqué, tout devient clair. La prière a une force particulière, surtout pendant ces 10 jours de l'année, mais quelle sorte de prière a cette force de déchirer les décrets ? Le cri.

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-> b'h, voir également : Hachem écoute nos cris du coeur : https://todahm.com/2020/01/05/38366

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-> Nous faisons nos prières à Hachem par habitude, et au mieux on essaiera d'y mettre de la kavana.
Mais en réalité, pour donner de la puissance à notre prière, on doit se déshabiller de tout ce que l'on croit avoir (ex: j'ai un salaire qui tombe chaque mois, j'ai une femme, j'ai des enfants, j'ai de l'argent sur mon compte, j'ai la santé, j'ai des capacités intellectuelles, ...). On prie souvent mais dans notre tête, on se dit c'est pas si grave si Hachem ne m'exauce pas car j'ai ça et ça (ma situation n'est pas si grave), et au pire je pourrais faire ça, demander à telle personne, ... [bref, on ne se remet pas à 100% à Hachem, comme celui qui n'a absolument rien. ]
Ainsi, avant de commencer à prier on doit se considérer comme étant un "pauvre", comme ayant tout perdu (je suis dans la galère totale!). En ne prenant rien pour acquis, en s'imaginant dans la pire situation, alors on peut briser et vider tout notre cœur à Hachem (je n'ai plus rien sur lequel me rattacher, ma vie est vraiment en danger!).
Au final, on donne un force incroyable à notre prière, on renforce notre émouna que seul Hachem peut nous aider, et on en vient à apprécier ce qu'on a (puisque s'étant imaginé ne les ayant plus).

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+ Machia'h & Crier à Hachem

-> "A l’époque qui précédera l’arrivée du machia'h, l’effronterie grandira ('houtspa yisgué)" (guémara Sota 49b)

-> Le séfer Imré Kodech, cite le rav Ouri de Strelisk, qui explique cette guémara en disant :
"Avant que le machia'h ne vienne, nous crierons pendant la prière, même si nous ne sommes pas à ce niveau. Même les personnes indignes crieront des louanges à Hachem. C'est une grande 'houtspa (effronterie).
Cependant, "yisgué", cela nous aidera. ces prières seront considérées comme très importantes au Ciel parce qu'ils montrent notre véritable désir de nous connecter à Hachem."

Une personne est impuissante à se libérer des affres d'une maladie sans la prière, elle est également impuissante à se protéger du mauvais penchant sans la prière.
Celui qui a fauté est prisonnier du mauvais penchant, et un prisonnier est incapable de se libérer de son emprisonnement. Par conséquent, une personne doit constamment prier pour que Hachem la sauve des mauvais desseins du yétser ara.
[Maharal - Gour Aryé - Vayéra 21,17]

Tester la pureté de nos pensées par la prière

+ Tester la pureté de nos pensées par la prière :

-> Le Zohar (voir III,243a) affirme que la prière est le principal moment où l'âme Divine lutte contre l'âme animale et ses tendances animales.
Ainsi, une prière qui se déroule sans problème est un bon indicateur pour savoir si les pensées d'une personne en général sont bonnes et pures.

-> Lorsqu'une personne souhaite déterminer si Hachem lui a accordé le succès dans la purification de ses pensées, c'est-à-dire si ses pensées sont pures et raffinées, ses prières peuvent servir de test décisif.
Si ses prières s'écoulent sans hésitation ni confusion, et que au contraire, ses pensées l'aident à servir son Créateur, c'est un signe clair que ses pensées sont bonnes et pures.
Mais si ses pensées perturbent sa concentration pendant la prière et le dérangent, il doit les affiner davantage, comme on affine l'argent dans un creuset, car elles contiennent manifestement des impuretés. Cela est vrai même si, selon lui, ses pensées sont saintes.

... Nous pouvons évaluer la pureté de nos pensées en voyant si elles aident ou obstruent notre capacité à sentir D. dans nos prières. Hachem ne daignera se faire sentir dans nos prières que si nos pensées pendant la prière sont suffisamment raffinées.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 6,2]

Prier avec kavana pour mériter l’aide d’Hachem

Nous disons dans le vidouï de Yom Kippour : "Il (le yétser ara) est de feu alors que je suis de chair et de sang, et je ne peux pas le vaincre".
Selon la profondeur et la sincérité de nos prières, nous méritons la force et l'assistance Divine dont nous avons besoin pour vaincre cet ennemi amer et en sortir victorieux.
Hachem éveille la sainteté de nos âmes, nous donnant la force dont nous avons besoin pour vaincre le yétser ara. Sinon, nous n'aurions aucune chance contre lui.
[rabbi David Abou'hatséra]

[en faisant nos prières avec un feu intérieur, nous méritons que Hachem illumine, donne de la force à notre âme pour vaincre notre yétser ara.]

"Vous qui êtes assis dans les jardins, les amis écoutent votre voix ; laisse moi entendre" (Chir haChirim 8,13)

-> Dans les livres des pieux (voir Réchit 'Hokhma - chaar haKédoucha 4), il est écrit que lorsqu'une personne étudie la Torah et/ou qu'elle prie, elle doit s'imaginer qu'elle se trouve dans le Gan Eden ("assis dans les jardins") et que tous les Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov) et les âmes saintes ("les amis") écoutent sa voix et se délectent de ses prières et de ses réflexions sur la Torah.

Mais quel genre de voix émise par la personne "assise dans les jardins" les "amis écoutent-ils" ?
La voix qui s'écrie : "laisse moi entendre!" = ce qui signifie que nous demandons à D. de nous permettre de toujours entendre véritablement ses directives.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haCHirim 8,13]

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=> La forme de prière la plus authentique, celle qui est écoutée au Ciel par les Patriarches et d'autres âmes saintes, est celle où l'on prie pour être réellement et constamment dirigé par Hachem.

Les anges portent nos prières au Ciel et les présentent à Hachem.
Lorsque les anges trouvent une prière particulièrement digne et favorable, ils l'attachent à la couronne du Roi des rois, Hachem.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Ma'hssof haLavan - Vayikra]

Donner de la force à nos prières : kavana, humilité, …

+ Donner de la force à nos prières : kavana, humilité, ...

-> Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.54) écrit :
"Trois choses sont nécessaires pour qu'une prière soit acceptée.
La première est que la personne qui prie doit concentrer son attention de tout son cœur.
La deuxième est qu'il ne doit pas y avoir d'Accusateurs au Ciel pour empêcher ses prières de monter.
La troisième est qu'il doit s'agir d'un moment favorable pour que Hachem entende ses prières."

-> En vérité, si la kavana d'une personne est suffisamment forte, ses prières peuvent monter et être acceptées, même si de nombreux Accusateurs s'y opposent.
A ce sujet, le rav Azarya Figo (Bina léItim 63) écrit :
"La bonté et la miséricorde d'Hachem sont immenses, et nous ne devons jamais désespérer d'elles. Quels que soient les obstacles, quelles que soient les difficultés, nous pouvons toujours espérer recevoir tous nos désirs par la prière.
Une seule chose suffit pour que nos prières s'élèvent au-dessus de tous les obstacles. Il s'agit de la kavana qui vient des profondeurs de notre cœur, de sorte que nos prières ne sont pas comme un corps sans vie et sans âme.
La prière avec une profonde kavana a le pouvoir de franchir tous les murs et d'être reçue favorablement devant le Créateur. Rien ne peut s'y opposer.

C'est le sens du verset : "Hachem est proche de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent avec vérité (bé'émet)". Il est proche de tous. Même lorsque de grandes barrières Le séparent de nous et empêchent nos prières de s'élever, Il est toujours prêt à entendre nos prières.
Toutefois, cela est possible à condition que nous l'invoquions avec vérité, avec une kavana sincère (tout notre coeur lui étant dédié) et un effort de réflexion et de concentration.

Lorsqu'une personne ne prie qu'avec ses lèvres, mais sans son cœur et sans éveil intérieur, elle n'appelle pas Hachem avec vérité. Ce n'est qu'une façade de rituel vide.
Le pouvoir d'une prière sincère, prononcée avec vérité de tout son cœur et de toute son âme, est si grand que même si une personne est totalement mauvaise (grand racha), sa prière l'amènera à un niveau de téchouva qui guérira les blessures de son âme."

-> Différentes personnes atteignent différents niveaux d'acceptation. Dans la mesure où une personne prépare son cœur à la prière, ses prières sont acceptées.
Le Alchich haKadoch (commentaire sur le Téhilim chao.20) écrit ainsi que la kavana de certaines personnes est si grande que lorsqu'elles appellent Hachem, elles sont exaucées. La kavana de certaines personnes est encore plus grande, de sorte que dès qu'elles pensent à prier, avant même de le faire, Hachem les exauce déjà.

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+ Obstacles sur le chemin de la prière :

-> Nous disons dans la Haggada : "Nous avons crié à Hachem, le D. de nos ancêtres, et Hachem entendit notre plainte, il considéra notre misère, notre labeur et notre détresse" (Ki Tavo 26,7).
Hachem a entendu notre voix, comme il est écrit : "D. a entendu leurs cris et s'est souvenu de Son alliance avec Avraham, Its'hak et Yaakov" (Chémot 2,24).

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Bigdé Hasrad) commente :
-> Mes obstacles sur le chemin de la prière :
Lorsque le verset dit qu'Hachem entend quelque chose, il ne l'entend pas dans le même sens qu'une personne mortelle qui entend quelque chose mais ne fait pas nécessairement quelque chose à ce sujet.
Lorsque nous disons qu'Hachem a entendu, nous voulons plutôt dire qu'Il a reconnu la nécessité d'agir.
Ainsi, les prières qui sont entendues par Hachem sont celles qui ont été acceptées. Il s'agit d'une grande réalisation, qui ne doit pas être considérée comme allant de soi.
En effet, de nombreux Accusateurs se dressent pour empêcher les prières de l'humanité de s'élever devant Hachem.

Dans la prière de Yaalé véYavo, nous exprimons : "Notre D. et D. de nos ancêtres, qu'ils montent, qu'elles viennent, qu'elles arrivent, qu'elles soient vues, qu'elles soient acceptées, qu'elles soient entendues, qu'elles soient rappelées et qu'on se souvienne d'elles ..." Pourquoi tous ces termes différents, qui semblent avoir la même signification?
Cela nous montre que l'ascension de nos prières vers le Ciel n'est pas du tout une chose simple. Nos prières requièrent un niveau élevé de préparation afin de passer à travers les Accusateurs qui bloquent le chemin vers le Trône de Gloire.

-> Les 7 chambres de la prière :
Le Zohar (7,245b) affirme que nos prières et nos demandes passent par 7 chambres dans leur ascension vers le Ciel.
Dans chaque chambre, des officiers Célestes sont désignés pour inspecter les prières et voir si elles sont dignes de passer à la chambre suivante. Ce n'est qu'après avoir été inspectée et jugée digne dans les 7 chambres qu'une prière peut se tenir devant Hachem et être acceptée avec bienveillance.

Certaines personnes ne méritent pas du tout que leurs prières montent.
En raison de leurs nombreuses fautes, leurs prières sont déchirées dès qu'elles sortent de leur bouche.
Nos Sages (guémara Béra'hot 5b) appliquent à ce cas le verset suivant : "Son âme est déchirée sur son visage" (Iyov 18,4).

C'est pourquoi notre première demande est que nos prières puissent monter en premier lieu, et ne soient pas déchirées dès le départ.
Viennent ensuite sept autres demandes, afin que nos prières soient inspectées dans chacune des 7 chambres. En fin de compte, lorsque nos prières arrivent enfin devant Hachem dans la 7e chambre, nous demandons "véyiza'hér" qu'on se souvienne d'elles. Il s'agit des niveaux décrits par les kabalistes comme Aba et Ima, ou Dé'houra (homme) et Noukva (femme).

-> Préparation humble à la prière :
Nous voyons donc que si une personne veut que ses prières soient acceptées par Hachem, elle ne peut se contenter d'un rituel sec/machinal de récitation. On doit s'arrêter un moment pour se préparer correctement à la prière, afin que nos prières puissent être des supplications honnêtes (notre coeur étant en accord avec nos lèvres) devant Hachem.
Une partie de cette préparation consiste à faire téchouva avant de prier et à humilier nos cœurs devant Hachem, afin que nos prières puissent s'élever plus haut.
... nos devons avoir des prières de contrition totale devant Hachem, comme un pauvre qui ne possède rien du tout et qui demande un cadeau gratuit.

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-> Même lorsque nous ne sommes pas dignes :
Rabbi Yaakov Abou'hatséra explique le passage du Hallel (Ahavti ki yichma - Téhilim 116) comme la prière du roi David au nom du peuple juif, afin qu'Hachem entende nos prières :
"Hachem entend ma voix et ma supplication" (ahavti ki yichma Hachem ét koli ta'hanounaï) = le roi David souhaitait ardemment qu'Hachem entende les prières du peuple juif. Il a imploré Hachem, avec la formulation sincère des ta'hanounim, pour qu'Hachem nous entende chaque fois que nous l'appelons.
L'expression ta'hanoun implique également une demande de don gratuit (voir Rachi - Dévarim 3,23).
Il n'a pas réclamé cela comme une récompense qu'il pensait mériter. Il a plutôt demandé à Hachem un don, dans la grande bonté d'Hachem, afin qu'Il puisse entendre les prières des Bné Israël, même lorsque nous ne le méritons pas.

-> Le connaître dans toutes ses voies
Parfois, une personne ne mérite pas que sa prière soit exaucée. Cependant, le roi David a prié pour qu'Hachem accorde nos prières comme des cadeaux (peu importe nos mérites).
Nous pouvons nous en rendre dignes en agissant de la même manière. Ainsi, Hachem écoutera nos prières, mesure pour mesure. Si nous voulons qu'Hachem se souvienne toujours de nous et qu'il réponde toujours à nos prières, nous devons également nous souvenir de Lui et de nos responsabilités envers Lui.

Lorsqu'une personne réalise toutes ses actions pour le Ciel et se souvient toujours du Créateur, Hachem agit envers elle de la même manière.
Lorsque nous sommes toujours proches d'Hachem, alors Hachem est proche de nous pour entendre nos prières.
Il est écrit à ce sujet : "Connais-Le dans toutes tes voies, et Il redressera ton chemin" Michlé 3,6) = en d'autres termes, si vous vous souvenez d'Hachem dans tout ce que vous faites, alors Il vous guidera sur le bon chemin, vous sauvera de tout mal et ne vous abandonnera jamais.

Ce passage du Hallel se poursuit ainsi :
"ki ita ozno li, ouv'yamaï ékra" (Il a tendu l'oreille vers moi, puisque je L'invoque de mes jours) = puisque chaque jour j'invoque son nom et que je me souviens toujours de Sa présence, Il est toujours là pour moi et tend l'oreille pour entendre ma voix.

-> Etre protégé du mal :
Le yétser ara dispose d'une foule de forces maléfiques qui entourent une personne à chaque instant, cherchant toujours à l'attirer dans la faute. Elles ont soif de ses avérot (fautes), d'où elles tirent leur force vitale. Cependant, lorsqu'une personne vit en reconnaissant qu'elle est toujours en présence d'Hachem, le yétser ara n'a aucun pouvoir sur elle.
Hachem la protégera de ces forces du mal.

Nous disons dans la suite du Hallel : "ouvé'chem Hachem ékra, ana Hachem maléta nafchi" (j'invoque le nom d'Hachem : "S'il te plaît, Hachem, sauve mon âme) = puisqu'on invoque Hachem à tout moment et qu'on n'oublie jamais Sa crainte d'Hachem, alors c'est pourquoi Hachem répond à nos prières pour nous sauver de tout mal.

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-> Dans la suite du Hallel, nous disons : "chomer pétayim Hachem" (Hachem garde les simples - Téhilim 116,6) = Hachem scrute les moindres recoins du cœur de chacun. S'Il voit qu'une personne veut sincèrement servir Hachem de tout son cœur, et qu'elle veut comprendre le vrai sens des mitsvot afin de les réaliser de la meilleure façon possible, alors même s'il lui manque la sagesse nécessaire pour le faire, Hachem prend sa main et le sauve des forces du mal, jusqu'à ce qu'il acquière enfin cette sagesse.

L'expression "simplet" n'est pas un terme absolu. Il y a plusieurs niveaux de simplicité. Dans ce sens, il s'agit d'une personne qui n'a pas la perspicacité kabbalistique nécessaire pour comprendre les unifications qui sous-tendent les mitsvot.
Les forces du mal lancent des accusations contre une telle personne. Cependant, Hachem voit que son intention est sincère. C'est pourquoi Hachem le protège de tout mal et répond à ses prières.

Le verset se poursuit "daloti véli yéhochoua" (je me suis appauvri, mais Il m'a secouru) = cela fait référence à la pauvreté de l'ignorance. Bien que je sois maintenant pauvre dans mon ignorance des véritables secrets de la Torah, je prie Hachem de m'éclairer et de me délivrer de mon ignorance.
Par le mérite de ces prières, Hachem me révélera ces secrets et me permettra de Le servir de la meilleure façon possible.

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-> Perfectionner le monde par la parole :
L'unification des mondes supérieurs est réalisée principalement par les mots de la Torah, les prières et les bénédictions qu'une personne prononce.
Lorsqu'elle unit la pureté de sa pensée aux paroles saintes qu'elle prononce, une unification correspondante est réalisée en haut, amenant tous les mondes à la perfection.

A cet égard, la Torah déclare : "Car cette chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu la fasses" (Nitsavim 30,14). Ici, Moché voulait apaiser les craintes des Bné Israël, qui craignaient que leur responsabilité de corriger et d'unifier les mondes dans la sainteté soit au-delà de leurs capacités.
Moché leur a donc assuré qu'en unissant leurs pensées à leurs paroles, ils pouvaient apporter la perfection au monde.

-> La pensée derrière les mots :
Cependant, une telle perfection ne peut être atteinte en prononçant à la hâte des mots de Torah et de prière. On doit les prononcer lentement et avec soin, en débarrassant son esprit de toutes les pensées étrangères qui pourraient nous perturber.
Autrement, au lieu d'améliorer le monde par nos paroles, on pourrait en fait causer des dommages ...

-> Le yétser ara perturbe nos prières :
Lorsque les gens viennent à la synagogue, la Maison de D., ils doivent se méfier tout particulièrement du yétser ara, plus que tout autre moment de la journée.
Le yétser ara comprend le véritable pouvoir de la prière. Il déploie donc de grands efforts pour détourner les gens de leurs prières, de sorte que leurs prières finissent par être tièdes et peu concentrées.

Sachant que le yétser ara se dresse contre nous pour nous perturber en ce moment précieux, nous devons rassembler toutes nos défenses contre lui. Nous ne devons pas céder un pouce (le moment est important, on a tellement besoin d'une bonne prière!), mais plutôt concentrer toutes nos pensées et nos énergies sur nos prières, de peur que le yétser ara ne nous vole nos précieuses prières.

-> Le moment précieux de la prière :
Il faut faire très attention à chaque mot qui sort de sa bouche. Il faut comprendre le sens de chaque mot et le prononcer lentement et avec soin. Il s'agit d'un moment précieux, au cours duquel nous nous tenons devant le Roi et méritons de lui parler.
Si une personne intériorise cela, son corps tremblera de peur et de crainte. Sinon, il y a un élément d'hérésie dans ses prières, puisqu'elle ne semble pas croire qu'Hachem est réellement là en train de l'écouter.

-> Hachem est proche :
Lorsque nous nous rendons à la Maison de D. (synagogue), c'est à ce moment-là que le yétser ara travaille le plus fort contre nous, car il sait que c'est un moment favorable pour que nos prières soient acceptées au Ciel. Prononcez chaque mot avec soin, avec la kavana appropriée, de peur que le yétser ara ne prenne pied dans votre monde de prière ...
Reconnaissez qu'Hachem est proche. Il entend vos prières. Lorsqu'une personne prie en ayant cela à l'esprit, ses prières seront acceptées au Ciel ...
Les fous qui offrent le sacrifice de la prière, mais dont les prières sont inutiles, car leur cœur est absent ...
Reconnaissez que lorsque vous priez, vous parlez devant Hachem. [ à l'époque certains Sages passaient 1 heures avant la prière pour internaliser la grandeur d'Hachem, et appréhendez davantage devant Qui ils allaient prier. A notre niveau, nous devons prendre quelques instants pour méditer sur ce sujet. ]

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-> La responsabilité de l'homme sur terre
L'homme a été créé et placé sur cette terre afin d'unifier les mondes célestes par ses prières, ses mitsvot et son étude de la Torah. Avec chaque mot qu'il prononce ici-bas, il crée des mondes là-haut, au Ciel.
Cependant, s'il ne remplit pas sa responsabilité dans ce monde, il déclenche la destruction au Ciel.
Quand vous priez, parlez comme une personne qui a quelques mots forts à dire, et non comme une personne qui bavarde sans ordre ni raison.
[tâchons de prier en ayant conscience qu'on construit des mondes, qu'on influence les mondes Supérieurs, ce ne sont pas de simples mots comme d'autres inutiles. ]

[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Bigdé Hasrad ]